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 Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos]

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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos]   Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos] I_icon_minitimeMer 9 Jan 2019 - 18:03


Cinquième jour de la huitième ennéade de Favriüs, douzième année du onzième cycle.

Cela faisait plusieurs ennéades que le printemps était descendu sur Geresh. Il faisait chaud, déjà, et ces températures allaient augmenter jusqu’à en devenir insupportable au plus fort de l’été, pour ceux qui travailleraient, en tout cas. Des fleurs et arbres qui s’épanouissaient remplissaient mon champ de vision, le jardin était extrêmement bien entretenu et faisait plaisir à voir. J’habitais depuis de longs jours mes quartiers d’été, qui s’ils m’abritaient des pires désagréments me laissaient une façade entière ouverte sur le monde. Si des murs de végétation n’entouraient pas intégralement le palais j’aurais pu apercevoir au loin les vergers les plus proches de la cité, qui de manière étonnante ne nous appartenaient toujours pas. Elles appartenaient à un des hybrides du conseil, dont j’ignorais totalement le nom, qui résistait aux envies de mon père de les lui racheter.

Un baillement me tira de ma réflexion, c’était Aethka qui s’éveillait doucement. La mi-journée devait déjà être passée depuis quelques heures, la nuit avait été rude pour nous deux, la matinée aussi d’ailleurs, et un réveil moins tardif aurait été un miracle. Je la laissai remuer dans les draps sans la déranger, et me levai de ma position assise en un seul mouvement souple, avant de m’enfoncer plus avant dans les entrailles du palais. Un petit couloir allait m’amener à ma destination, une petite cuisine qui n’en avait que le nom, alors que des servants y déposaient que des mets rafinés et instantanément commestibles. J’avais eu vent de la rumeur qu’il y avait une autre cuisine dans le palais mais je ne savais même pas où elle se trouvait, pour être totalement honnête. Je connaissais la demeure comme ma poche, il fût un temps, mais son agrandissement avait eu lieu alors que j’avais dépassé l’âge de m’y promener.

Quelque chose de moins agréable cependant se trouvait sur le chemin de la cuisine, quelque chose d’étrangement dérangeant, mon père. Un coup d’œil à travers sa porte m’apprenait qu’il était dans les bras d’une femme que je n’avais encore jamais vue. Il était assis, la main posé sur la tête de la jeune femme assoupie. Il n’était recouvert qu’à moitié et que d’un drap, une longue barbe posée sur son torse qui s’élevait et s’abaissait au rythme de sa respiration. En un coup d’œil je savais tout ça simplement parce qu’il ne changeait pas et que plusieurs matins par ennéade on pouvait apercevoir le même spectacle par une porte qu’il ne fermait jamais. Reniflant bruyamment, je crachai dans un petit pot de cuivre qui tinta à l’impact, il était disposé dans un recoin un petit mètre plus loin et avait été placé par Aethka qui trouvait insupportable que je retienne les projectiles jusqu’à ma chambre. Ce n’était pas rationel, mais je n’avais pas le temps de me soucier de ça.

J’arrivai à nouveau auprès d’Aethka après avoir mangé ce que je pouvais trouver et déposé une nouvelle offrande sur le pas de la porte de mon père sur le chemin du retour. Elle avait à peine bougé et je lui laissai le temps de se réveiller en m’asseyant non loin. Je détaillai du regard son corps à moitié dénudé et allongé sur . La lueur du jour qui filtrait jusqu’à elle dessinait les contours de son corps et il me fallut toute la volonté du monde pour ne pas agir sur quelque pulsion à cette vue. Je restai impassible également lorsqu’elle se relevait, elle enfila un vêtement léger et entreprit la même aventure que j’avais effectuée plus tôt dans les couloirs du palais. Son retour fut ponctué d’une courte insulte à l’intention d’un des servants désormais trop loin pour entendre quoi que ce soit. Ceux qui travaillaient entre ces murs avaient la bonne idée de m’éviter la plupart du temps, alors qu’ils ne prenaient pas les mêmes précautions avec Aethka.

« Tu aurais pu être parmi eux. » Lui dis-je d’un ton taquin. « Et tu aurais pu être dans la même position que ton père à changer d’amante tous les trois jours. » Me répondit-elle plus froidement. J’avais touché une corde sensible, et elle me répondait de la même façon. Un petit silence s’interposa entre nous deux mais ce n’était pas une première, ni une dernière. Au lieu de repartir dans une querelle d’amoureux je m’attardai sur ce qu’elle venait de dire. « Comment ça se fait qu’il me dégoûte autant ? On a presque la même vie. » Son regard s’adoucit. « Beaucoup n’aiment pas regarder leur reflet dans un mirroir. » Un deuxième petit choc. « Je ressemble vraiment à ça ? » Aethka se positionna derrière moi et entreprit une sorte de petit massage des épaules. Elle faisait ça lorsqu’elle allait dire quelque chose qui me déplairait. Il n’y avait aucun doute que j’écouterais ce qu’elle allait me dire avec un esprit ouvert, mais cela n’avait pas toujours été évident, et elle avait établi ce petit rituel d’autodéfense au cas où.

« Tu m’as déjà dit qu’il manquait d’ambition, n’est ce pas quelque chose qui te caractérise aussi ? » Je haussai une épaule. « Tu sais ce qui rend les esclaves aussi répugnants ? » Elle semblait avoir changé de sujet mais je savais qu’il n’en était rien. « Leur manque d’ambition ? » Tentais-je, je savais que c’était la finalité de son propos et je ne pensais pas avoir la patience nécessaire pour passer par autre chose. « Tu sautes déjà aux conclusions, la raison remonte plus loin encore. Ils ne sont pas libres, ils ne peuvent plus que s’apitoyer sur leur sort ou avancer le long du chemin qu’on a choisi pour eux. Quelle place peut avoir l’ambition dans une vie comme celle là ? » Cela ne faisait aucun sens, je n’étais pas esclave, mon père n’était pas esclave, pourquoi me parlait-elle de ses anciens semblables ? Mais j’avais décidé de jouer le jeu. « Ils peuvent réfléchir à leur vie après, s’ils sont libérés. » Aethka s’arrêta un instant. « Les esclaves ne retrouvent jamais leur liberté Aerianna, et lorsqu’un miracle survient, ils ne savent même pas où ils sont. » Elle arrêta ce qu’elle faisait et s’assit à côté de moi, elle tremblait un peu. Passant un bras autour de ses épaules, j’attendais qu’elle continue.

« J’étais en Wandres, loin dans le nord, lorsque j’ai été faite esclave. » Ses tatouages faciaux semblaient s’illuminer à ces mots, alors que je me rappelais qu’ils étaient une marque de déshonneur pour elle. Je les trouvais personnellement jolis, mais lorsqu’on attache un sens à un symbole, l’esthétique passe en second plan. « Je suis passée pour une servante auprès de mon premier acheteur humain chez qui l’esclavage était illégal, quand on lui est tombé dessus, il m’a vendu au premier bandit qui venait, et je me suis retrouvée dans la forêt folle. Je pensais que c’était mon dernier arrêt, que j’en mourrais. J’ai survécu, je ne sais comment, et on se débarrassa de moi. Puis Thaar, où j’aurais pu finir dans un bordel et perdre ce qu’il restait de ma dignité. » Je compris où elle voulait en venir sur ce point en particulier et pris soin de le lui signifier par un regard compréhensif et un hochement de tête. Mais je ne voyais toujours pas où on pouvait relier tout ça à moi. « Mais j’ai ma liberté, je ne suis pas esclave. » Aethka pouffa de rire. « Où est ta liberté ? Vous fonctionnez comme des animaux, il n’y a que votre instinct pour vous guider, et même votre instinct s’émousse, vous ne réagissez plus au cycle du soleil. » Je baissai les yeux, d’un air coupable. « Cela fait combien d’années que personne n’a rien entrepris pour solidifer la position des Hiisi ? Votre fortune s’empile dans vos coffres, plus personne à Geresh ne vous égale, mais plus personne n’écoute Geresh. » Elle avait raison, et je ne trouvais pas de faille dans ses mots. « Vous n’avez tous les deux de différence avec les esclaves que le manque de maître et une vie sans besoin, mais vous partagez tout le reste. » Elle se leva, avec l’intention de quitter la pièce, mais lâcha sa petite conclusion pour faire bonne mesure. « Voilà pourquoi votre ambition n’existe pas, voilà pourquoi tu détestes ton père, tu reconnais en lui ce qui te fait honte. »


Dernière édition par Aerianna Hiisi le Ven 15 Fév 2019 - 16:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos]   Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos] I_icon_minitimeVen 11 Jan 2019 - 22:42


Huitième jour de la huitième ennéade de Favriüs, douzième année du onzième cycle.

Azhijreet avait coutume de lancer des soirées dédiées à Arcam quatre fois par an, le huitième jour de la huitième ennéade. C’était un des hybrides qui siégeait au conseil, et mon père l’exécrait, comme tous ceux qui partagaient la moitié de sa race. J’avais eu le droit de m’y soustraire depuis le début de ma vie, mais pour une raison que je n’ignorais nullement, mon père ne trouvait plus cela respectable. Il était prêt à sacrifier son racisme et son unique fille pour pouvoir être écouté par le conseil. Azhijreet était assez bel homme malgré les soixantes ans qu’il venait d’atteindre, il avait beaucoup pris de son ascendence elfique mais s’était complètement intégré dans la culture Vaanie, changeant de nom dans le processus. Sa mère était morte de vieillesse et son père s’en était allé on ne savait où, il était seul et avait hérité d’une fortune conséquente mais qui n’arrivait pas à la cheville de celle des Hiisi. Il ne m’intéressait cependant pas le moins du monde, et si j’allais faire semblant d’être intriguée pendant la soirée qu’il organisait, je n’avais définitivement pas prévu d’aller plus loin, quoi qu’il me dise.

« Arrête de rêver. » C’était Aethka. Elle ne m’avait pas quitté de la journée, profitant de ma présence tant qu’elle le pouvait, alors qu’elle ne serait pas conviée ce soir. C’était mieux pour tout le monde, probablement. Peu pouvaient prédire les conséquences de la jalousie d’une wandraise, et personne n’avait besoin de ça, même si cela m’otait la seule présence alliée entre les murs d’Azhijreet. « Enfile ça et va-t’en. » Elle me jetta un vêtement que j’enfilai rapidement, je n’avais pas d’avis sur cette tenue, et je ne pouvais deviner si la jalousie d’Aethka l’avait poussée à mal m’habiller ou si sa fierté l’avait poussée à me rendre resplendissante. La réponse allait venir de son regard pétillant dans lequel je ne pouvais voir qu’admiration. L’habit était assez léger, pour changer, d’un tissu blanc immaculé, et mettait en valeur tout ce qu’elle pouvait mettre en valeur sans vulgarité. La petite Aethka se rapprocha, et sur la pointe des pieds me déposa un baiser sur la joue, avant de disparaître.

La voix puissante de mon père se mit à résonner depuis le couloir. « Où est ma fille que j’admire tant ? » Il essayait de m’amadouer ? Pensait-il vraiment que quelques flatteries allaient suffir à me faire accepter un mariage ? J’avais décidé de lui faire plaisir ce soir, mais il me mettait déjà à l’épreuve. Feignant une joie que je ne pouvais contenir, je lui souris. « Merci de m’y amener père, j’ai hâte de voir ce que le conseil de Geresh peut organiser pour une telle occasion. » S’il me croyait sincère, ce qui était improbable mais dépendait simplement de la quantité de produits récréatifs qu’il avait ingéré dans la journée, il devait en être abasourdi, mais il ne montra aucun indice. En plus, l’occasion n’était pas si particulière. « C’est bien, un païm nous attend à l’entrée, on ne voudrait pas faire attendre notre hôte. » Un rictus de dégoût s’afficha sur mon visage en entendant le nom de l’animal, et je ne pouvais déceler le ton ironique et raciste de la remarque de mon père. « Allons-y à pied, père, il fait doux, ça nous fera du bien à tous les deux, comme à l’ancien temps. » Il grommella quelque chose mais acquiesca, il n’avait pas eu vent de la mort du dernier païm que j’avais chevauché et ne pouvait se douter de quoi que ce soit.

***

« Je vous présente Aerianna, mon unique fille, occupez vous bien d’elle. » Père m’avait agrippée par les épaules et m’avait posée là, devant Azhijreet. Je me sentais insultée par son clin d’œil plein de sous entendus mais j’allais rester docile. Au moins, il n’était plus dans mes pattes. Après une courte révérence et des présentations que je n’écoutai pas, l’hybride me prit par la main et m’entraîna plus avant dans son palais. De palais la batisse n’en avait que le nom, elle était ridicule en taille, et ne pouvait elle non plus pas rivaliser avec les possessions des Hiisi. Ainsi, père ne voulait que son pouvoir politique, et était prêt à me vendre pour cela. Se rendait-il compte que les Hiisi disparaitraient juste pour lui assurer un rôle au mieux de conseiller d’un conseiller de Geresh ? Sa vie était finie, mais la mienne ne l’était pas, et j’allais bien le lui faire comprendre. En attendant, je me devais de distraire cet homme aux oreilles effilées.

Il m’avait entrainée dans une pièce vivante mais décevante. Quelques musiciens jouaient de la flûte dans un coin, des jeunes gens que je ne connaissais pas discutaient bruyamment et un petit buffet se trouvait au centre de la pièce, mais rien d’autre n’était prévu. Aucune activité digne d’un Vaani en tout cas, rien de grandiose, rien d’extravagant. J’allais devoir lui tenir la compagnie sans rien pour nous distraire, c’était frustrant. Je jettai un regard alentour dans la pièce, et lança d’une voix enjouée. « C’est une belle pièce, quelle est sa fonction ? » Il me regarda d’un air confus, il s’attendait à ce que je parle de moi, ou de lui, peut-être ? « Je… c’est sa seule fonction, recevoir des invités… de marque. » Il ajouta ces deux derniers mots avec précipitation, il essayait de se justifier. Mais l’absence des autres conseillers et de mon père faisait tâche, il n’y avait que des gamins, ici. « Je pensais que l’invité de marque était Rauast. » Lachai-je froidement, me rendant compte un peu tard que la discussion commençait mal. « Il l’est, mais les anciens sont moins amusants, ne trouvez vous pas ? Ils ne comprennent pas Arcam comme nous. » Sa tentative de créer un lien et de m’amuser ne fonctionna que parce que je n’avais pas de raison de le repousser encore.

« Arcam… Il semble important pour vous, ces soirées, tout le monde ne ferait pas l’effort que vous faites à le célébrer. » Un peu de flatterie ne faisait probablement pas de mal. « Qui peut oublier ses chants ? » Un regard soutenu et entendu appuya ses mots, tous savaient de quoi il parlait, et un groupe d’individus qui en surprit le nom commença à narrer leurs histoires en riant. « Et puis, il est important pour nous hybrides. Les elfes le croient à la fois humain et elfe, quoi de plus beau que de célébrer cette union pour quelqu’un comme moi ? » Je l’observai, détaillant son visage, sa mention des hybrides me rappela son âge. Je ne savais pas si je devais l’envier ou le plaindre, en vérité. Il avait déjà près du triple de mon âge et ne s’éteindrait probablement que longtemps après ma mort, le jalouser aurait probablement été la réaction la plus normale du monde.

« Cela doit être excitant de vivre aussi longtemps. J’ai connu quelqu’un comme vous, mais lui n’aimait pas en parler. Quand je lui ai demandé ce qu’il pensait de cette longévité, il m’a répondu qu’il ne voyait pas ça comme une bénédiction, ni comme une malédiction. Il m’a dit que c’était comme une course, l’humain se précipite en voyant la ligne d’arrivée, l’elfe lui ne comprend même pas le concept de ligne d’arrivée, et l’hybride s’ajuste en fonction de son partenaire de course. Il va vite lorsque entouré d’humains, mais s’il cottoie quelques immortels, il s’arrête. » Je ne pouvais que taire le fait que l’hybride en question avait fini sa vie à courir dans un labyrinthe quelque part sous mon palais, et qu’Ulk avait tenté de le rendre plus rapide avec quelque expérience. Ca avait fonctionné, et sans surprise, le corps n’avait pas tenu. « C’est assez juste. » Il était temps d’agrémenter un peu la discussion en essayant de le bousculer. « Et le conseil de Geresh ? Si je ne me trompe pas, il y a un elfe parmi vous, vous êtes immobiles ? » Il s’empourpra alors que le sujet devenait plus glissant, avec des oreilles qui se tendaient autour de lui. « Venez avec moi. »

Il m’entraina dans une coursive puis à travers l’encadrement d’une porte ouvragée, avant de la refermer rapidement. J’étais désormais dans une chambre, et un sourire en coin illumina mon visage. Il était destiné à mon père, que dirait-il si je lui disais qu’Azhijreet m’avait entrainé dans une chambre la premier soirée. « Vous ne vouliez pas que je vous questionne sur la perte de notre statut à Thaar devant tout le monde ? » Il tentait encore de se justifier, pensait-il qu’il avait un espoir avec moi ? « Ce n’est pas ça… Ne parlons pas de politique aux vu et au su de tous, s’il vous plait. » Laissant un rire clair résonner dans la pièce, je n’avais pas de toute qu’il avait été entendu dans tout le menu palais, et que mon père l’identifierait. « Pourtant, nous parlons politique depuis que je suis arrivée, vous croyez que mon père m’offrirait à un hybride s’il n’était pas question de politique ? »
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MessageSujet: Re: Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos]   Geresh: Un reflet répulsif [Solo][Clos] I_icon_minitimeMer 23 Jan 2019 - 13:51

Je sortais enfin de cette chambre. Azhijreet ne m’accompagnait pas et j’étais bien heureuse de lui fausser compagnie. La soirée était finie, les quelques convives encore présents étaient des sacs à vin, soit partis trop loin pour en revenir avant au moins le lendemain, soit qui avaient commencé si tôt qu’ils émergeaient déjà de leur torpeur. Les plus lucides me coulaient des regards en coin, quand l’hôte disparaissait de la soirée au bras d’une invitée, tout le monde se faisait une idée de ce qui s’était passé. Mon père, complètement sobre, avait déjà décidé que ce qu’il voulait avait eu lieu, avant même de chercher une confirmation. Il rayonnait de fierté en me voyant arriver et m’attendait près de la sortie. Mon apparence semblait lui confirmer quelque chose alors que son sourire s’agrandissait au fur et à mesure que je me rapprochais. Sans un mot, il me prit par le bras et m’escorta hors de la demeure, nous rentrions finalement.

En réalité, il ne s’était pas passé grand-chose dans cette chambre. Une fois que j’avais eu ce que je voulais d’Azhijreet, il avait tenté à maintes reprises de me faire des avances, plus ou moins brusques, mais à chaque fois il s’était heurté à un mur. Le mur s’était fait de plus en plus solide jusqu’à ce que chaque tentative se solde par une pique encore plus brûlante que la précédente. Je pensais le faire ainsi fuir, mais il avait insisté, étrangement, ne semblant jamais avoir été confronté au refus. Et lors de sa dernière tentative, de laquelle j’hériterais d’un bleu quelque part au niveau de l’épaule droite, l’invocation réflexe de cette magie bleutée allait me sauver. Réveillant un traumatisme enfoui dont je n’avais aucune idée de l’existence, je le vis s’arrêter instantanément, se prostrant dans un coin de la pièce, c’était ridicule, complètement ridicule, mais je compris après de longs instants à l’observer qu’il ne représenterait jamais un obstacle à partir de maintenant.

***

J’étais dans le salon familial, qui n’était en fait qu’un petit appartement au centre du palais donnant sur une petite cour intérieure, s’il était de dimensions inférieures à celles de la petite maison qui avait précédé le palais, il en reprenait la forme générale, comme un souvenir que Rauast n’était pas prêt à abandonner. Je n’aimais pas cet endroit, par principe. Il ne s’y trouvait que peu de mobilier, un grand bureau simple et quelques fauteuils aux coussins de velours, quand une famille ne comptait que deux membres, était-il nécessaire d’avoir plus ? J’étais venue ici pour la première fois depuis longtemps, et ce n’était pas pour être agréable, même si Père devait s’attendre à un compte rendu de la soirée, ou au moins une confirmation officielle qu’il y avait eu tentative de conception d’un héritier. J’étais plutôt venue le confronter à son oisiveté, et nous nous faisions face, chacun sur un fauteuil.

« Alors ? » Il demanda, d’une voix enjouée. « Alors quoi ? » Lui répondis-je sur un ton de défi, le faisant hausser un sourcil d’étonnement, il savait que je savais ce à quoi il pensait. « Azhijreet, un bel homme, non ? » Un rire cristallin sortit de ma gorge alors que je m’affalai un peu plus. « Simplement un pleutre. Et un hybride. Tu ne croyais quand même pas que j’allais être charmée ? » Il commençait à s’empourprer, ses quelques espoirs d’une bonne surprise évanouis. « Mais qu’est ce que vous avez fait pendant tout ce temps ? » Sa voix chevrotait, entre incompréhension et colère, alors que je répondais de manière égale, et presque froide. « Rien, nous avons parlé, j’ai compris qu’il était comme toi, et quand… » L’interruption fut abrupte, et dans une explosion de colère il se relevait, les poings serrés. « Qu’est ce que tu insinues ? » J’atteignais les points sensibles mais ne changeait pas de comportement, m’affalant encore un peu plus et montrant que je n’avais pas peur de son accès de fureur. « Lui, et son conseil, et toi… Même moi… Personne ne fait rien ici, à Geresh, Père. Le monde se rit de nous, Thaar nous a oubliés. » Ce regard, c’était le mien, imperceptiblement j’écarquillai les yeux, les mots d’Aethka revenaient et je comprenais à quel point nous étions similaires.

« Qu’est ce que je viens faire dans tout ça ? C’est grâce à moi, uniquement moi, que tu es ici et non dans un bordel quelque part en Oesgard ! » Qu’il était dur de faire entendre raison à quelqu’un qui avait un jour été dans le vrai. « C’est vrai… Mais depuis que… » Alors que pour une fois j’avais tenté d’ouvrir un dialogue, je me trouvais à court de solution. Avais-je été trop maladroite ? Probablement. C’était plus simple d’imposer sa volonté sur autrui, et il était lui aussi un mur qui ne cèderait jamais. « Tu n’as pas le droit. » Le calme avant la tempête, son regard et sa voix se refroidirent. Ce n’était plus simplement un petit conflit familial. « Père… » Me redressant sur mon fauteuil, je tentai de lui prendre une main. Il la repoussa dans une explosion de fureur. « Va-t’en ! Retourne dans les bras de ta sauvage ! » C’était terminé, plus de discussion possible, mais j’insistai une dernière fois. « Je t’offrirai Geresh sur un plate… » Je me relevai, et me fit interrompre une nouvelle fois. « Dégage ! Si j’entends un autre mot à ce sujet elle finit empalée devant le portail… » Contrairement à moi, il n’avait pas de faiblesse, et je battis en retraite à la mention du danger que pouvait courir Aethka.

***

Le soir tombait sur Geresh, et, Aethka enlacée, je lui susurrai des mots doux sans importance. Elle m’ignorait presque, mais sentir son corps chaud contre le mien me rassurait plus qu’aucun de ses mots ne l’aurait pu. Je lui avais relaté toute la discussion, dans ses moindres détails, jusqu’à l’attitude de mon père, et elle avait simplement écouté. Elle n’avait pas réagi pendant de longues minutes, elle arrangeait ses pensées peut-être ? Je l’avais connue incapable de s’exprimer dans une langue que je connaissais, et j’avais pris sur moi de l’éduquer. Elle avait l’esprit vif et lui offrir une façon de s’exprimer et même des mots qui n’existaient pas dans sa langue natale lui avait ouvert des horizons qu’elle n’avait jamais pensé possible, j’étais fière d’elle. Sa réponse ne vint que sous la forme d’une question. « Et tu vas faire quoi ? » Je la regardai simplement dans les yeux avant de répondre. « Donner Geresh aux Hiisi, évidemment. »
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