| | Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] | |
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Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Lun 28 Jan 2019 - 21:52 | |
| 3e semaine de Verimios, an 11 7e jour. Alors qu’ils étaient autour du feu, Ryth repensait au trajet qu’ils avaient du faire pour rejoindre les ruines de Nisétis. Cela faisait six jours qu’ils avaient quitté le Puy. Alternant entre cavale et marches pour ménager les montures, ils avaient choisit la saison froide de Verimios afin d’être certain de faire le voyage dans de bonnes conditions. Personne n’aurait aimé se taper la chaleur massacrante de Nisétis en plein Karfias, cette année. Ils comptaient juste faire du repérage aussi n’avaient-ils pas pris d’objet lourds. Juste de quoi camper. Ce qui consistait à une tente orientale, des piquets, des cordes et des pieux. Un grand tapis zurthan pour servir de sol. Puis, le nécessaire habituelle, de la viande séchée, des outres d’eau, de quoi faire du feu, etc etc… assez pour tenir une semaine sur site et pouvoir lever le camp rapidement. Ryth étant le plus militaire d’entre eux, c’est lui qui avait été chargé de préparer l’aspect logistique de l’expédition.
Le Noirelfe regardait ses compagnons d’aventure à la lueur des flammes. Il y avait Maek le lucide. Il était là car il avait l’œil. Ryth comptait beaucoup sur lui. Cela faisait presqu’un siècle qu’ils exploraient les mystères des terres stériles ensemble. Ce Noirelfe était capable de tout voir. Où plutôt de distinguer ce qui était anormal. Sa faculté et son expertise gênait Nurkyr le hâbleur. Ce dernier Noirelfe était pourrie de vantardise. Sa bouche ne connaissait que l’exagération où vomissait l’emphase. Les deux autres ne l’aimaient pas. Mais c’était le commanditaire de l’expédition, aussi se devait-il de le supporter.
L’ambiance était morose autour du feu. Les deux amis essayaient tant bien que mal d’oublier leur haine pour Nurkyr afin de passer une bonne soirée faite d’alcool et de viande séchée. Ils partageaient des anecdotes de leurs meilleures trouvailles. Les nuits étaient froides dans le désert et Ryth se rapprocha du feu pour tuer un frisson. L’énorme tente basse était montée à quelques mètres du feu et il n’y avait pas de brise. Frottant ses mains sur son pantalon en cuir pour se réchauffer, le Noirelfe décida de laisser les deux tous seuls pour aller vérifier les chevaux. L’un d’entre eux venait d’hennir et Ryth était inquiet. Il n’avait nullement envie qu’un scorpion se décide à piquer sa monture. Tirant sur sa chemise, il quitta le groupe pour aller caresser les chevaux. Leur chantonnant une sérénade calme et douce dont il avait le secret.
Tout allait bien, ils semblaient avoir été juste effrayés par les ombres. Ryth vérifia quand même qu’il ne manquait rien, que leurs armes étaient toujours à leurs places, sur les selles posées au sol. Dos tourné, loin, il ne s’attendait pas pourtant à ce qui allait se passer …
Dernière édition par Ryth'ten Cormryld le Sam 23 Fév 2019 - 15:20, édité 1 fois |
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mar 29 Jan 2019 - 12:55 | |
| Un feu. Voilà tout ce qui éclairait le désert à des kilomètres à la ronde, si ce n’était la demeure des Dieux qui s’élevait dans le ciel. La lune, quant à elle, était absente cette nuit-là. Si la région n’avait pas été si vide, on aurait pu les penser que le petit groupe était fou de dévoiler ainsi sa position. Mais qui aurait pu croire qu’ils étaient suivis ? Épiés ? Dans le noir, une ombre furetait. Assez habile pour ne pas se faire voir des hommes alors qu’elle pistait depuis des jours mais pas suffisamment pour ne pas se faire repérer par les chevaux. Ils distinguèrent une masse mouvante à la cime d’une dune et s’agitèrent, attirant l’attention de l’un des gardes. Celui-ci s’éloigna du groupe… Tant mieux. Déportant son attention sur le campement, l’ombre guetta les deux autres silhouettes restées à la lumière des flammes, emmitouflés, cherchant à se réchauffer. Il fallait dire qu’il faisait froid… Surtout lorsque l’on passait le plus clair de son temps enfermé dans les profondeur du volcan. La silhouette, elle, jonglait entre la chaleur étouffante du Puy et la fraîcheur de l’air extérieur. Elle avait appris à s’habituer aux brusques changements de température. Alors, si tout ceci n’était pas son travail d’ordinaire, elle était la plus indiquée pour le réaliser… D’une main, elle sortit deux flèches de son carquois. Toujours cachée par la dune. Pas de vent. Ses cibles dans son champ de mire. C’était le moment. Elle en encocha une. Inspira lentement. Expira. Tout en inspirant une nouvelle fois, elle se redressa soudain pour se mettre aussitôt en position de tir. Une fois en place, elle bloqua sa respiration et visa. Une seconde plus tard, la corde tendue se relâcha soudainement dans un bruit caractéristique. La flèche fendit l’air dans un léger sifflement. Un cri, bientôt suivi d’un bruit sourd. Un second sifflement. Un nouveau cri. Un genou à terre, la silhouette encapuchonnée se baissa rapidement pour observer son oeuvre. Une cible était à terre, immobile. La seconde hurlait et pestait. Sa tâche était accomplie. Il était temps de filer. Quelques secondes à peine après le premier sifflement, elle avait quitté sa position. Il lui fallait courir aussi loin et aussi vite que possible. S’éloigner du campement avant que l’on ne retrouver sa position. On ne se lancerait sans doute pas à sa poursuite avant le jour. Elle avait un peu de temps pour rejoindre la cachette qu’elle avait repéré quelques heures plus tôt. Elle avait couru un peu au début puis, une fois hors de vue du camp, elle s’était contenté de marché, le pas pressé. Elle avait passé son arc autour d’elle pour plus d’aisance. A quelques centaines de mètres de son point de départ, elle récupéra une branche qu’elle avait laissé là et commença à avancer à reculons, effaçant ses traces derrière elle. D’ici l’aube, cela passerait presque inaperçu… Et ils perdraient sa piste. Alors qu’elle oeuvrait depuis quelques minutes déjà, elle s’arrêta nette. Tendant l’oreille, elle perçut un bruit répétitif et lointain sans parvenir à identifier immédiatement de quoi il s’agissait. Après un petit moment, elle finit par penser aux sabots d’un cheval… C’était la bonne cadence. Le garde près des chevaux !! Aussitôt, elle l’ombre jeta sa branche et reprit sa course. Plus le temps de rejoindre sa cachette. Même si ses traces étaient effacées sur presque cent mètres, il n’aurait aucun mal à la retrouver avant avec l’aide de sa monture. Elle bifurqua donc vers les restes d’une statue écroulée là depuis des siècles. Courir dans le sable n’avait rien de pratique… Elle s’essouffla à une vitesse hallucinante. Et en matière de discrétion, on repasserait. Mais ça, cet idiot n’y avait pas pensé. Elle avait bien tenté de le lui dire, elle avait reçu une gifle en réponse. Si elle faisait bien son boulot, il n’y avait pas de raisons pour qu’on la choppe… Quel con. Mais là, tout de suite, elle n’avait pas le temps de pester après lui. La silhouette féminine atteignit les fragments de la statue et commença à grimper. De là-haut, elle aurait un bon point de vue pour se défaire de son poursuivant. Elle l’entendait déjà se rapprocher… Et, dans la précipitation, son pied glissa sur du sable. Elle ne parvint pas à se rattraper et chuta sur deux mètres pour s’étaler sur le sable. C’était plus ferme que ce que l’on aurait pu croire… Et elle se retrouva sonnée quelques instants. Entendant le cheval hennir non loin, elle se redressa aussi vite qu’elle le pouvait, s’aidant de la statue qui l’entourait. Elle était coincée… Elle n’avait plus qu’un solution. Elle reprit son arc en main et saisit une flèche, visa et lâcha la corde. Manqué… Elle était encore sous le coup de sa chute et tanguait un peu. Elle laissa son dos se reposer un instant sur la pierre derrière elle. Elle ne voyait qu’une masse sombre se détachant du sable et réalisa qu’elle voyait flou. Mais s’il avait eu un arc, il lui aurait déjà tiré dessus. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place et prit une autre flèche. Elle se redressa et se remit en position. Arc tendu, elle était prête à tirer d’ici quelques instants, quand sa tête arrêterait de lui tourner un peu…
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mar 29 Jan 2019 - 20:37 | |
| Trop occupé à vérifier que tout allait bien, Ryth ne vit pas l’ombre au sommet de la dune. C’est seulement lorsqu’il entendit le bruit caractéristique d’un trait surfant sur le vent, suivi du bruit de plantage dans la chaire, qu’il comprit. Se retournant vers l’origine du bruit, il vit l’un des deux allongé au sol. Pas très difficile de deviner que c’était Maek. Mais il n’eut pas vraiment le temps de chercher la position du tireur car un deuxième trait siffla sous la brise. Cette fois, il l’avait. Alors que le trait se plantait dans la chaire du survivant beuglant, il remonta la trajectoire des yeux pour distinguer la position du tireur. Nulle besoin d’en savoir plus. Hors de question d’aider Nurkyr, hors de question de vérifier la gravité de ses blessures. Si ce dernier mourrait, c’était tant mieux. Une créature putride de moins en ce monde.
Attrapant son bouclier, pas décidé à poursuivre un archet sans, Ryth ne prit pas le temps de mettre la selle, non. Il se contenta d’attraper les rênes de son cheval pour lui faire tourner sabots. Puis, talonnant sa monture, il la lança au galop en direction de la position du tireur. Passant près du feu, il jeta un regard à Nurkyr histoire d’échanger un regard d’incompréhension avec lui. Mais il n’eut pas vraiment le temps d’observer une réponse que sa monture était déjà loin du feu. Profitant des premières secondes de cavalcade, il enroula les rennes autour de son bras et vérifia que son épée courte de cavalerie était bien fixée verticalement dans son bouclier. Satisfait, il reposa son regard vers son objectif.
Quelques minutes plus tard, il était en haut. Ralentissant sa monture, il s’arrêta l’espace d’un instant. La lueur du feu dessinant sa silhouette dans l’obscurité, il ne s’attarda pas et repris sa course effrénée. Il avait trouvé ce qu’il cherchait : Des pas dans le sable. Aussi, talonnant à nouveau sa monture, il fit ce qu’il avait à faire et suivi la piste toute marquée. L’assassin était à pieds. Ce qui le rassura. Il avait fortement douté qu’il soit à cheval car si ca avait été le cas, Maek l’aurait repéré depuis bien des jours. Alors qu’un marcheur était moins évident à distinguer dans le désert surtout s’il profitait des dunes pour se dissimuler. Après tout, il n’avait qu’à suivre les pas comme Ryth était en train de le faire actuellement.
Lancé à vive allure, il essayait de distinguer l’ombre de celui qu’il poursuivait parmi les ombres. Pas évident avec une nuit sans lune ! Il ne pouvait compter que sur la piste et il était heureux de voir que l’assassin n’avait pas été en direction des ruines.
Fieffé malin, pensa Ryth en voyant les traces que l’archet avait tenté d’effacer. Le Noirelfe savait ce qu’il essayait de faire et ne put s’empêcher de sourire. Cette personne était douée et il était heureux d’avoir son bouclier avec lui, car l’attraper ne serait pas une partie de plaisir.
Une flèche siffla au-dessus de son crâne. Ryth siffla légèrement comme pour remercier Tesso d’avoir fait manquer sa cible à son adversaire. Un peu plus bas et l’immortel n’était plus de ce monde. Dressant son bouclier, il réorienta sa monture pour se prémunir de ces flèches, hors de question d’aller directement dans le tas. S’approcher et ensuite foncer. C’était la règle.
Les yeux posés sur l’endroit où était le tireur, il voulu profiter de ces morceaux de statues semblant joncher le sol afin de réduire le champ de tir de l’assassin. Encore quelques mètres et c’était bon… Quelques mètres pendant lesquels, il entendit un autre trait sifflé. Habitué, il savait grossièrement où il allait tomber aussi leva-t’il son bouclier pour le réceptionner. La flèche ricochant dans l’acier, Ryth attendit que la pierre soit entre eux pour faire changer de cap à sa monture. Puis, il fonça.
L’assassin ne pouvait plus fuir. Profitant de la rondeur et de la couverture de la statue. Le Noirelfe chargea en contournant la statue. Il comptait prendre sa cible par derrière. Il voulait lui faire croire qu'il avait perdu sa trace. Vieille technique de cavalerie pour surprendre des tireurs isolés. Posant la main sur la poignée de son épée, il la sortie du bouclier prêt à cueillir l’archet. Il n’avait plus besoin de son bouclier mais il le gardait au cas où sa cible décide de l’attendre à découvert. Voir dans l’espoir de lui jeter le bouclier à la figure. Ne connaissant pas la position exacte de l’Archet, le reste se gérerait au moment de l’impact.
Guettant le moment où il la verrait, il serra le bouclier entre ses doigts avant de le lancer au dernier moment. Jusqu’à ce que l’assassin apparaisse dans son champ de vision. Il ne distinguait pas grand-chose dans la nuit mais à sa taille, il considéra que c’était un humain. Et son allure fluette, une femme. Sans aucune forme de pitié, il jeta son bouclier avant de se jeter sur elle. Cette diversion serait suffisante pour l’empêcher de tirer un troisième trait. Puis, ils roulèrent dans le sable. Mais Ryth avait lâché son épée dans l’élan et désarmé, il se contenta d’essayer d’entraver ses bras afin de la plaquer au sol. Bien décidé à lui faire bouffer le sable s’il y arrivait.
Jusqu’à ce qu’il reconnaisse son visage …
« TOI ?! » Dit-il avec stupéfaction… cherchant des explications dans son regard.
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| | | Sauveur Hadjaoui
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mar 29 Jan 2019 - 21:17 | |
| Il était où putain ?... Si sa seconde flèche avait fait mouche, elle s'était contentée de ripper sur un bouclier. Elle avait alors pesté avant de se planquer derrière la statue, la plaçant entre eux deux... Et ça semblait être exactement ce que le garde voulait. L'effet de surprise n'était sans doute pas ce qu'il cherchait, elle savait qu'il était là et qu'il allait venir sur elle. La seule chose qu'elle ignorait, c'était quand... Et avec son bouclier avec lui, elle avait peu de chances de le toucher. Alors quoi ? Sortir sa dague ? Pourquoi faire ?... Il était à cheval et elle à pied, ça ne lui serait pas d'une grande aide.
Alors elle attendit. Le cour battant, le souffle rendu court non plus par sa course mais par la pression grandissante de cette situation apparemment inextricable. Une troisième flèche encochée, elle guettait chaque son lui parvenant, zieutant des deux côtés, ignorant lequel il choisirait. Un bruit. Il venait. Il approchait et elle identifia bien vite par où. Alors elle tendit son arc dans sa direction et se tint prête à tirer. Une ombre passa et la flèche partie... mais pas dans le sens qu'elle aurait voulu. Son tir fut dévié par un objet lourd qui lui tomba sur les bras. Avant même d'avoir eu le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer, elle s'écroula au sol, emportée par une masse bien plus grande encore. Le garde et elle firent quelques roulades pendant laquelle elle perdit son arme. Tout comme lui d'ailleurs. Mais il avait sa force pour lui et il n'eut pas beaucoup de mal à la maîtriser, planquant ses poignets de chaque côté de sa tête. Elle se débattait encore lorsque...
-TOI ?!
Elle s'arrêta une seconde et ouvrit les yeux sur celui qui la dominait. Ce visage... Elle le reconnaissait. Elle l'avait croisé plus d'une fois. Ils avaient combattu côte à côte. Enfin... Sur le même front, empêchant quelques intrus de pénétrer aux abords du Puy d'Elda. Elle l'avait remarqué... Lui et la façon qu'il avait de la regarder. Comme s'il lui voulait... Elle l'ignorait en fait. Personne ne l'avait encore jamais regardé de cette manière. Mais elle n'était qu'une esclave et les eldéens, pour l'heure, ne lui avait pas vraiment donné de raisons de les porter dans son cœur. Alors qu'il était encore sous le coup de la stupeur, elle réalisa dans quelle position elle se trouvait. Il tenait toujours ses poignets mais avec bien moins de fermeté... Profitant de son état et de la malléabilité du sol, elle les fit basculer sur le côté. Dans son élan, elle libéra l'une de ses mains pour se saisir de la dague qui logeait à sa ceinture. Arrivée au-dessus de lui, il la tenait toujours mais une lame fine et courte reposait sur sa gorge. Elle le tenait en respect... Mais il n'était sans doute plus aussi enclin à se laisser avoir et il avait infiniment plus d'expérience qu'elle. Fichue immortalité...
-Je suis pas venue pour te tuer... Mais je le ferais si j'ai pas le choix. Elle jeta un œil sur son bras toujours prisonnier avant de revenir sur le guerrier. Lâche-moi.
A son accent, il était facile de deviner qu'elle n'était pas née au Puy. Sa voix avait quelques sonorité qui respiraient l'air frais et chantaient le soleil. Elle n'arrachait pas les mots, ne crachait pas les "r"... Sa prononciation n'était pas vraiment juste mais elle rendait la langue de ce pays qu'elle détestait plus douce.
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mar 29 Jan 2019 - 22:22 | |
| Stupéfait était le mot. Le Noirelfe avait déjà épargné des ennemis, tué des compagnons mais cette fois c’était différent. Oui, il l’avait longuement et maintes fois fixée du regard. Surtout pendant les temps de pauses entre deux affrontements. Oui, il avait laissé perdre son regard sur elle lorsqu’elle brandissait son arc alors qu’il tenait en respect un épéiste qui tentait de percer leurs lignes. Et il avait une bonne raison de l’avoir fait. Cette femme dégageait de la force, une force vivant en elle. Et tout le monde sait que les Noirelfes aiment les forts. Normalement, il aurait écrasé cette force car les esclaves qui n’ont pas de fonction combative n’ont pas le temps de montrer ce qu’ils valent. Sa fonction guerrière changeait la donne. Il était obligé de la côtoyer sur le champ de bataille et n’avait pas vraiment le droit de l’esquinter. Aussi, avait-il eu le temps de découvrir ce qu’elle avait à lui montrer.
Cette relation couronnait Patience d’un statut spécial qui avait rendu Ryth’ten assez hésitant et moue pour qu’elle en profite. Et bon dieu, il n’en aurait pas attendu moins d’elle. Trop interpellé par les questions qui hantaient son esprit, il ne la vit même pas venir et tomba comme un chêne emporté par son propre poids. Elle, si petite et si légère venait de le retourner comme s’il n’était qu’une brindille. Et le temps qu’il réagisse, c’était trop tard. Il n’eut que les yeux pour voir cette dague venir, avec hargne, hanter sa gorge. Et ca, même un immortel n’y pouvait rien. La seule chose qui lui venait à l’esprit était de lui tordre l’autre bras qu’il tenait toujours mais ca, c’était bon pour une autre. Avec Patience, il n’était pas vraiment sûr de s’en sortir vivant.
Aussi lorsqu’elle lui demanda, il pesta et la lâcha. Le regard rougeoyant planté dans le sien. Ecartant sa main de son bras, il présenta sa paume grisâtre en vue et glissa son autre main avec délicatesse et lenteur sur le poignet de la jeune femme. Et sans jamais la lâcher des yeux, il l’invita gestuellement à éloigner cette dague de son cou. Peu de paroles et déjà de nouvelles choses apprises sur elle. Ryth savait ce que Nurkyr avait acheté mais n’ayant pas participé à la prise, il n’avait jamais imaginé que ce soit une étrangère. Et pourtant, il l’avait livré dans le lit de son maître bien des fois.
Expirant longuement, il lâcha ses songes pour recentrer son regard sur elle en disant :
« Tu es venue tuer ton maître ? Tu sais ce qu’il advient des esclaves qui tuent leur maître. »
Il s’était exprimé dans un langage commun parfait. Cela faisait des siècles qui parcouraient les terres étrangères au Puy dans le seul but de moissonner des esclaves. Il n’était pas en haut de la chaîne mais pas non plus en bas. Connaître les coutumes miradelphiennes et les langages des Hommes, des Nains et des Semi-elfes était primordial.
« Qu’est ce qu’on va faire maintenant ? »
Lui pose-t’il à voix haute avant de réfléchir, pas décidé de bouger encore.
« Voilà, ce qu’on va faire. Je vais aller voir s’il est encore en vie. Et si c’est le cas, crois moi que je vais le tuer. Tu as tué Maek, tu sais… Par Uriz. Pas le lucide… »
Peiné par la mort de son ami, son regard s’éteint un instant. Puis, il secoua le crâne, pour mieux revenir à elle en disant :
« Je ne peux pas te ramener au Puy. Tu sais ce qui t'attends là-bas. On avisera de ton sort après. Il faut que je te fasse sortir de ce désert. »
Finit-il attendant des idées de la jeune femme qui était juchée sur lui. Pas décidé à la jeter sur le côté, même s’il le pouvait.
Dernière édition par Ryth'ten Cormryld le Mer 30 Jan 2019 - 19:09, édité 1 fois |
| | | Sauveur Hadjaoui
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mer 30 Jan 2019 - 11:00 | |
| Il la lâcha et c'était tout ce qu'elle souhaitait mais il n'était pas prête à baisser sa garde pour autant. Alors qu'il posait son autre main sur son poignet armé, elle alla à l'encontre du mouvement qu'il voulait lui soumettre et le froid de sa lame vint à nouveau se poser sur sa gorge. Un seul faux pas et il reprendrait le dessus sur elle... Et les Dieux seuls savaient quel sort il lui réserverait.
-C'est vrai que les sombres sont de beaux parleurs... Dit-elle avec un sourire désabusé, reprenant l'usage de cette langue qui lui manquait tant. Puis elle se pencha, le regard furieux. Mais leurs mots sonnent creux. Particulièrement quand on les tient en respect avec une dague.
Elle n'avait aucune raison de le croire. Pourquoi il achèverait ce qu'elle avait commencé ? Pourquoi il prendrait la peine de la mettre à l'abri ? Pourquoi même se préoccuper d'elle ? Elle n'était rien de plus qu'une esclave. Un morceau de viande dont on disposait comme bon lui semblait... Elle n'avait qu'une valeur marchande, une plus-value lui étant accordé pour son talent au combat et pour son physique plutôt attrayant. Sans ça, elle n'était rien pour les yeux rouges.
-J'ai raté mon coup selon toi ? Tu as la mémoire courte on dirait.
Oui, c'était il n'y avait pas si longtemps... Un combat aux abords du Puy d'Elda. Des hommes armés, tout un groupe à chasser de la région et qui n'avait pas l'intention de se laisser faire. Il était là, il se battait dans la mêlée. A un moment donné, il s'était redressé, il avait levé les yeux vers elle. Elle se tenait à vingt mètres, l'arc bandé dans sa direction. La flèche fusa et passa à deux centimètres de son oreille pointue... Pour aller se ficher droit dans l’œil du type qui s'apprêtait à l'attaquer dans le dos. Ce ne fut qu'après qu'elle croisa le regard du sombre. Il avait craint que la flèche soit pour lui. Il saluait la prouesse, sachant que lorsqu'elle s'était mise en position, il était penché sur son précédent adversaire, à terre. Elle avait lu tout ça dans ses yeux... Ils n'avaient pas échangé un mot. Jamais.
Jusqu'à aujourd'hui...
-Tu as eu de la chance que je sois sonnée tout à l'heure. Quand à ce porc qui me sert de maître, il est peut-être en train de gueuler comme un veau mais je peux t'assurer qu'il va bien. Je sais viser.
Fière de ses prouesses, elle réalisa seulement ce qu'elle venait de dire et son expression changea du tout au tout. Il avait cru qu'elle était venue pour tuer son maître, mais il n'avait visiblement pas réfléchi plus loin que le bout de son nez. Elle n'était pas du voyage. Comment aurait-elle fait pour quitter le Puy sans permission ? Elle aurait été fléchée à vue. Et une fois dehors, pourquoi partir à la poursuite de ce connard (surtout en plein désert) et prendre le risque de se faire attraper après avoir commis son forfait ? Elle pouvait tout aussi bien mettre les voiles. Mais non, elle était là. Elle avait tué un drow et seulement blessé celui qu'elle haïssait le plus. Et elle venait de laisser entendre que son loupé était volontaire...
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mer 30 Jan 2019 - 11:55 | |
| Ses gestes doux et calmes n’avaient pas été suffisants. Voilà que la dague revenait sous sa gorge qui gouttait la froideur du métal. Pris à la gorge, il n’avait d’autres choix que d’écouter ce qu’elle pensait de tout ça. Aussi, portant son attention sur elle, ce qu’elle disait, il eut presque envie de se taper le front, lui qui n’avait vu que la haine dans sa démarche. Elle venait de lui rappeler avec un tison que l’acier rougeoyant faisait mal.
Il avait voulu être franc avec elle et comprenait sa méfiance légitime à la vue de ce que l’ont faisait subir aux esclaves. Ryth’ten était différent, il était toujours juste dans ses punitions et n’acceptait pas la torture gratuite. Etait-il un couard à faire des promesses d’aide sous le joug de sa dague ? Son affirmation résonnait dans son esprit et déstabilisé le Noirelfe qui n’était plus certain de la raison pour laquelle il avait proposé de l’aider. Aussi pendant le temps de pause qu’il lui fut impartie, il réfléchit, chercha cette raison enfouit en lui et évidente. Au bout de quelques longues secondes, il finit par la trouver et était prêt à lui jeter dans la face quand le moment serait opportun.
Et l’heure était à la réflexion car la jeune femme avait enchaîné sur quelque chose d’intéressant, quelque chose qui bouleversait ses théories et mettait en lumière des faits qu’il avait tout simplement négligé, nié. Oui, Patience avait raison. Elle ne ratait jamais ses tirs. En tout cas, quand elle avait le temps de bander son arc et d’ajuster sa flèche. Ryth contempla son visage, se disant qu’il était dommage qu’elle ne possède pas de grâce immortelle. Le noirelfe ne pouvait pas nier de l’expertise et de la précision de l’humaine. Une humaine n’ayant rien à envier aux immortels de ce coté-là.
Ce qui déclencha le fameux bouleversement. Aidé par l’autre phrase. Etait-ce une erreur de sa part ? Avait-elle vraiment voulu prononcer ces mots ? Etait-ce un excès de zèle ? Il n’en savait rien mais ceci vint déclencher une avalanche dans son esprit. Car, Ryth avait enfin compris pourquoi l’un était mort et l’autre encore blessé.
« Qu’est-ce que j’ai été stupide de penser que tout ceci n’était que de la haine d’esclave envers ses oppresseurs. C’est ton maître qui t’envoies. Le trait non mortel, c’était un leurre. C’est lui le commanditaire de l’assassinat. »
Pestant devant sa stupidité. Il jeta un regard vers le ciel nocturne comme pour contempler l’éclaircissement dans son visage. Il avait besoin d’un instant pour pouvoir insulter par l’esprit cet enfoiré de Nurkyr. Ryth savait que les Noirelfes étaient ambitieux, qu’ils jouaient des coudes, qu’ils n’avaient parfois aucun scrupule lorsqu’ils convoitaient quelque chose. Mais l’amour pour son ami et la haine pour cette personne exécrable nécessitait qu’il agisse.
Mais ca, c’était jusqu’à ce qu’il voit une ouverture. Qu’il réalise qu’il ne sentait pas le métal froid contre sa gorge. Qu’il découvre un mouvement de recul de la jeune femme. Que son œil brille d’une envie de profiter de cette faiblesse pour reprendre la main.
Stoppant ses réflexions, le Noirelfe saisit avec vivacité la main de Patience dans l’idée de retourner l’arme contre elle. Avec sa force de guerrier, comme pris dans un bras de fer qu’il était sûr de gagner, il vint ramener lentement la dague sous la gorge de cette femme juchée sur lui. Il dégustait ce moment et c’est pour cela qu’il était si lent. Il voulait lire dans les yeux de Patience cette petite lueur de compréhension de retournement de situation. Elle devait réaliser être en train de perdre la main et il ne voulait louper aucun instant. Comme pour venger sa fierté Drow de s’être laissé faire avoir par une humaine.
Mais il ne s’arrêta pas là et continua dans sa lancée en roulant par-dessus elle avec ce sourire à dents serrées. Un sourire qui disait, fini les jeux, fini les enfantillages, il est temps de passer aux choses sérieuses. Comme s’il voulait ré-écraser l’esclave qui avait fait un peu trop de zèle. Puis, à genoux, les genoux bien écartés sous les cuisses d’une femme qui avait les quatre fers en l’air, il plongea le regard dans le sien en disant :
« Je ne vais pas te convaincre que je ne suis pas un beau parleur. Je sais juste une chose. Je hais Nurkyr autant que toi. Et je vais te ramener sa tête pour te le prouver. Tu peux fuir, si tu veux. Tu peux même me suivre à pieds. N’oublie juste jamais que je vais revenir. Et que si j’avais voulu te tuer, tu serais morte à l’instant. »
Sur ces mots, il tira sur le poignée de Patience afin de la forcer à planter la dague dans le sable à côté de sa gorge. Puis, se redressa en disant :
« Laisse-moi ramasser mon arme et te montrer que tu as tort. »
Dit-il en allant ramasser son arme et son bouclier tout en sifflant son cheval. Il restait tout de même en garde au cas où elle décide de l’attaquer à nouveau. |
| | | Sauveur Hadjaoui
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mer 30 Jan 2019 - 14:47 | |
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Le revirement de situation était plus que prévisible. Patience sentit la main du sombre venir se crisper sur la sienne. Elle se reprit aussitôt et voulut lutter mais il était trop tard. Il exerçait déjà sa force sur elle et, malgré sa position dominante, elle n'était pas de taille dans ce domaine. Et il prit son temps... Lentement, elle vit le métal de sa lame s'éloigner de la gorge grise pour se rapprocher d'elle... Elle essaya de reculer mais, au bout d'un moment, elle ne pouvait aller plus loin. A son tour, elle sentit la froideur du métal contre sa peau claire. A tout moment, il pouvait la tuer... Pourtant elle soutenait son regard. Bien sûr qu'elle avait peur de mourir, elle ne voulait pas que ses yeux se ferment à jamais sans qu'ils aient pu revoir ses frères, sa sœur, ses mères, son père... A chaque fois qu'elle engageait le combat, à chaque fois que sa vie était en danger, c'était vers eux que son cœur se tournait.
Il jubilait. Elle le voyait dans son regard... Continuant dans sa lancée, il la força à inverser à nouveau les rôles. Elle sur le dos, lui au-dessus d'elle, il l'écrasait de tout son poids. Elle n'était pas fragile mais elle restait humaine. Même une musculature minime chez les drows était plus imposante que la sienne alors lui, avec plus d'une tête qu'elle et des bras qui devaient faire trois fois ceux de l'archère en épaisseur... Son emprise sur sa main devenait douloureuse, il appuyait sur phalanges, tirait sur ses articulations. Elle aurait voulu retirer ses doigts mais il l'en empêchait.
-Qu'est-ce que t'attends ? Demanda-t-elle, la respiration coupée par le poids du guerrier sur sa poitrine.
Non, elle n'était pas impatiente. Mais le temps semblait s'être étiré à l'infini tandis qu'elle était prise, le couteau sous la gorge. Ce n'était pas une provocation. Elle ne voulait pas mourir mais elle n'en pouvait plus d'attendre pour savoir s'il allait la tuer pour se venger sur elle plutôt que sur son maître. Maintenant qu'il avait les cartes en mains, il pouvait se montrer tel qu'il était réellement et ne plus tenter de se sauver par de vaines promesses. Il se redressa alors, éloignant son visage du sien et libérant son corps de ce poids qui l'avait fait prisonnière. Il vrilla ses prunelles rouge dans les siennes et s'adressa enfin à elle.
-Je ne vais pas te convaincre que je ne suis pas un beau parleur. Je sais juste une chose. Je hais Nurkyr autant que toi. Et je vais te ramener sa tête pour te le prouver. Tu peux fuir, si tu veux. Tu peux même me suivre à pieds. N’oublie juste jamais que je vais revenir. Et que si j’avais voulu te tuer, tu serais morte à l’instant.
Sur ces mots, la douleur sur sa main devint soudainement plus forte l'espace de quelques instants. Puis il lui tordit presque le bras et le poignet, provoquant un cri de douleur dans la gorge de sa victime, avant de venir planter la lame de sa dague dans le sable juste à coté de sa tête. Alors qu'elle réalisait ce qu'il venait de se passer, il était déjà debout. Sans un mot et éprouvée par les nombreuses émotions fortes qui venaient de la traverser et les questions qui la tenaillaient désormais, elle le regarda s'éloigner pour récupérer son épée et son bouclier. Elle se redressa pour s'asseoir. Sa main lui faisait encore mal mais ça passerait. Son bras allait déjà mieux.
-Je n'ai rien contre le fait que tu le tues, il ne mérite pas mieux. Mais le soulagement ne sera que de courte durée pour moi, après lui il y en auras un autre. Les chiens ne font pas des chats...
Nurkyr avait des enfants. L'un d'eux seraient son successeur et elle lui reviendrait légalement. Le patriarche ne la battait pas, c'était juste un salaud qui la mettait régulièrement dans son lit depuis que des seins avaient commencé à pousser sur son corps d'enfant. Il prenait ce qu'il voulait et c'était fini. Ses fils n'étaient sans doute pas mieux... Et elle redoutait même qu'ils soient pire. Elle savait que les drows avaient un goût prononcé pour le sang et la violence. Pour autant, elle ne s’apitoya pas sur son sort. Qu'est-ce que ce type pouvait bien en avoir à faire ? Elle reprit sa dague et se leva, cherchant à ranger son arme dans le fourreau à sa ceinture.
-Mais si tu le tues ici, tu ne feras que remplacer un crime par un autre. Crime qui ne sera jamais consigné et la justice ne sera pas rendue pour ton ami.
Après treize ans passés parmi eux, l'archère avait appris beaucoup de choses sur la culture et la société sombre. Sur leur système judiciaire notamment. Pour qu'un crime soit reconnu et puni, il fallait qu'il y ait un témoin...
-Tu as vu le crime. Tu as poursuivi son auteur. Laisse-moi être la preuve qui appuiera tes dires. Je n'ai rien à y gagner mais j'aurais au moins la satisfaction d'avoir pris part à sa chute.
Elle n'était qu'une esclave. Qu'un bien parmi tant d'autres. C'était comme ramener l'arme du crime : elle n'aurait même pas un mot à prononcer. Son nouveau propriétaire ne pourrait pas lui reprocher de s'être faite attraper et traîner au tribunal. Quelle que soit la décision du sombre, cela ne changeait rien pour elle de toute façon. Elle ne pouvait pas s'enfuir avec les maigres provisions qu'elle avait car on avait pris soin de ne pas lui donner plus que nécessaire afin de s'assurer qu'elle rentre. Elle n'avait pas le choix, elle devrait se présenter à la demeure de Nurkyr à son retour. Mais si elle devait passer sa vie en esclavage, elle aimerait avoir son rôle à jouer dans quelque chose... Au moins une fois dans sa vie.
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mer 30 Jan 2019 - 19:04 | |
| Oui, il avait pris plaisir, plaisir d’écraser ce regard fort. Plaisir d’avoir à sa merci ce corps fragile, de savoir qu’il pouvait le broyer s’il le désirait et de pourtant rien en faire. Et cette question se voulant provocatrice, cette question mue d’une créature toujours sauvage même acculée, sonnait doux à son oreille. Faisait vibrer son cœur comme la première fois qu’il l’avait vu confronter un homme. Et la savoir éprouvée après avoir souffert et hurler sous l’effort fut le déclic qui changea quelque chose à jamais en lui.
Juché sur sa monture, il repensait à ce qui venait de se passer. Le regard posé sur elle alors qu’il l’écoutait, il comprit que s’il avait gagné la lutte physique, l’impertinente tentait de gagner la lutte des paroles et le faisait avec justesse. Maugréant, il resta statique, écoutant son plaidoyer. Cette esclave était en train de rappeler à un Noirelfe ses devoirs envers les siens. Il cru même un instant que Meingal était venue la posséder pour lui rappeler, à lui, qu’elle voyait tout et cherchait à lui donner un avertissement de ce qui allait se passait s’il choisissait la voie de la fuite, du mensonge et de la facilité.
Ryth’ten en eu un frisson dans le dos. Il pesta intérieurement devant autant de vérités balancées à son visage. Et bon dieu qu’elle avait raison, bon dieu qu’il était d’accord. S’il choisissait de suivre son impulsivité notoire, un autre prendrait la place de Nurkyr. Elle ne devait pas connaître son métier à lui et donc incapable de savoir ô combien il était le mieux placé pour lire cette destinée plus que certaine.
Il était temps de chasser cette divinité de ce corps. Aussi, s’exclama t’il :
- Meingal. J’ai compris le message. Et ca me tue de l’admettre. Encore faut-il que la preuve ne se retourne pas contre moi. Il n’y a pas de témoins dans le désert. Son maître est pourrie de l’intérieur. J’entends bien la haine envers son maître mais il serait bien téméraire que de faire confiance à un rejeton de Nurkyr.
Il prit une pause et jeta à ce qu’il considérait comme la représentation divine de Meingal :
- Si tu crois que ta justice prévaut à mon plan de sûreté. Si tu crois vraiment en tes paroles. Si tu penses que je ne suis pas apte à escorter une esclave meurtrière jusqu’en Wandres. Alors, sauve Nurkyr. Enroule-le de tes chaînes avant que mon épée le transperce. Empêche-moi de lui transpercer le cœur.
Et sur ces mots, il tourna talons pour se diriger en direction du campement. Un peu gros d'y interpréter une voix divine. Mais Ryth ne supportait pas vraiment qu'une esclave ai raison et un meilleur plan que lui-même. Alors l'idée du dieu un peu fatigué qui tente de prévenir l'un de ses sujets était plus agréable que celui de l'enchaînée qui pense mieux que ses maîtres. Il faisait marcher son destrier au pas. Pourquoi ? Car, il savait que deux chevaux restaient sur place et il était hors de question que le blessé disparaisse dans le désert. Il comptait arriver avec discrétion. Ce qui, en soit, égalaient les deux participants au défi qu'il venait de lancer à un dieu.
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mer 30 Jan 2019 - 19:54 | |
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Lorsqu'il l'appela par le nom de la Divinité de la Justice, l'archère crut à une plaisanterie et croisa les bras, un sourire amusé aux lèvres. Mais le discours du sombre eut raison de son amusement et son visage passa par l'incompréhension, le doute, l'étonnement pour finir sur la colère. Alors il la prenait vraiment pour Meingal ?! Une fois son laïus terminé, il commença à s'en aller sur son cheval. Alors il s'en allait comme ça ? Sans elle ?! Alors qu'il contournait la statue, elle se précipita pour récupérer son arc, attrapa une flèche et se mit en position. Elle attendit quelques secondes qu'il revienne dans son champ de vision et tira. La flèche alla se fracasser sur le bouclier en acier dans un tintement sourd.
Elle n'avait pas l'intention de lui faire du mal. Juste de l'arrêter.
-Tu me crois à ce point sotte pour ne pas être capable de parler de ta culture avec mes propres mots ?! Je manie les flèches mais aussi la plume.
Bon nombre d'esclaves ne savaient pas lire et écrire. Il était inutile de le leur apprendre pour faire le service ou récurer le sol. Patience était suffisamment âgée lorsqu'elle avait été capturée pour avoir reçu une éducation et s'en souvenir. Elle s'était toujours montrée intelligente et habile et cela n'avait pas cessé avec sa nouvelle condition. C'était peut-être idiot de sa part mais elle espérait qu'elle changerait un jour... Car l'espoir, c'était la seule chose qui lui appartenait encore.
-TU es le témoin. Tu as vu mes deux victimes au sol, tu m'as aperçue sur la dune la seconde d'après et tu m'as poursuivie jusqu'à me rattraper. Mes flèches sont celles qui ont transpercé le cœur de ton ami et l'épaule de Nurkyr. Tu as tout ce qu'il te faut, tu peux me bâillonner vu que je n'aurais même pas à ouvrir la bouche ! Même si le fait d'appartenir à ce connard ne fait pas de moi son miroir, au contraire. J'avais des valeurs avant de porter des chaînes, je trahirais mon père si je devais les perdre. C'est dans mon propre sang.
Elle joignit le geste à la parole et, tirant sa dague, elle s'entailla légèrement la main avant de serrer le poing, faisant couler quelques gouttes rouges sur le sable. De son point de vue, les drows n'avaient que peu de valeurs et elles consistaient à faire d'eux des personnes plus puissantes ou plus riches. Ils n'avaient aucune morale. Alors qu'on l'accuse elle de ne pas en avoir à cause de son enfoiré de maître... Elle en oubliait presque qu'elle essayait de convaincre un sombre de son honnêteté.
-Ça te suffit comme preuve de bonne moralité ou tu vas quand même me planter là ?
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Mer 30 Jan 2019 - 22:31 | |
| Il lui avait servit ce qu’elle désirait ardemment sur un plateau doré. Elle aurait juste eu à courir plus vite que son allure pour aller sauver cet enfoiré de Noirelfe. Il aurait même accepté à ce qu’elle grimpe derrière son dos pour retenir son bras. Il aurait gesticulé un peu pour faire mine de la jeter au sol mais n’aurait pas été au bout de ses idées. Ca aurait permis à tout le monde d’avoir ce qu’ils voulaient en s’assurant que tout soit arrangeant pour tout le monde. Mais non. Elle avait décidé de le provoquer encore, avec ce trait venant ricocher sur son bouclier. Pestant lorsqu’il sentit le trait venir percuter l’acier, il tourna bride pour lui jeter un regard sévère. Les sourcils froncés et l’inspiration nasale mauvaise alors qu’elle lui parlait.
Il apprit qu’elle savait écrire et si elle savait écrire aussi bien qu’elle maniait les flèches, il imaginait sans mal les dégâts qu’elle pouvait faire. Il imaginait surtout le futur, comprenant que cette petite scénette n’était qu’un aperçu de ce que sera leur quotidien. Celui d’un Noirelfe et d’une esclave qui n’arrêterait pas de lui rappeler ses obligations sociales afin d’obtenir ce qu’elle désirait pour le bien du couple. Dur pour un sombre comme Ryth’ten qui aimait profitait des situations isolées pour ne pas s’embarrasser d’histoires qui risquaient fort de lui mettre des bâtons dans les roues ou qui risquaient de l’encombrer de choses qu’il devrait protéger de sa vie. Des choses à l’image de cette rouquine dont il ne savait même pas le nom.
Alors, roulant des yeux pendant son laïus, il écouta la vérité sortir de la bouche de la jeune femme qui considérait maintenant assurément possédée par Meingal. Oui, définitivement, l’imaginer possédée par le dieu de la justice l’arrangeait bien. Puis, il pesta lorsqu’il la vit faire un pacte de sang. C’était le truc de trop. Le pacte de sang étant quelque chose qu’ils avaient en commun. Ryth’ten était quelqu’un de Loyal, mêler le sang était sa dernière arme pour prouver une loyauté qui n'avait pas besoin d'être remise en question en premier lieu. Aussi lorsqu’il vit la jeune femme, le faire, son sang ne fit qu’un tour dans son corps et il revint la rejoindre à cheval pour répondre à sa question en …
… Lui mettant une bonne mandale. Juste assez pour qu’elle s’effondre sur le sable mais qu’elle soit toujours pleinement consciente en disant :
- J’ai deux trois trucs à t’apprendre quand tout cela sera finit. J’espère pour toi que le pacte de sang n’est pas quelque chose que tu prends à la légère. J’entends tes mots depuis le début, un jour, je t’expliquerais mon attitude, ma réaction. Toi qui est si lettrée comme tu prétends l’être, tu aurais du comprendre que, parfois, il faut accepter ce qu'un sombre te raconte. En attendant, grimpe. Si tu manques à ta parole, je te noierais dans ton propre sang.
Et sur ces mots, il attendit qu’elle grimpe, lui tendant son bras libre, le droit, celui avec lequel il l’avait frappé pour l’aider à grimper. Puis, lorsqu’elle fut en selle, il tourna sabot pour partir en direction du campement dans le but d’assommer l’éventuel survivant. |
| | | Sauveur Hadjaoui
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Jeu 31 Jan 2019 - 10:43 | |
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Alors qu’il s’approchait d’elle, elle s’attendait à peu près à toutes les réactions possibles. Elle avait rangé sa dague pour lui assurer qu’il n’y aurait pas de réaction immédiate de sa part. Elle avait une forte personnalité et une grande gueule mais savoir parfois rester à sa place était ce qui lui avait sauvé la vie jusque là. Et, après tout ce qu’elle venait de faire et de dire, elle réalisait qu’il était grand temps qu’elle la boucle…
Il arriva à sa hauteur et elle soutint son regard, visiblement peu effrayée par ce qu’elle risquait. Et la réaction du sombre ne se fit pas attendre… La claque fut douloureuse et assez puissante pour l’envoyer au tapis. Alors qu’il reprenait la parole, elle sentit un goût inhabituel dans sa bouche. Celui du sang. Elle posa alors le dos de sa main sur le coin de sa lèvre qui lui faisait mal et elle en revint tâchée de rouge. On pouvait dire qu’il n’y était pas allé de main morte… Sa joue et sa mâchoire l’irradiaient encore. Cela passerait en quelques minutes, mais sa lèvre fendue… Elle l’aurait encore lorsqu’ils seraient revenu au Puy.
Elle ne comprit pas le sens caché de ce qu’il lui débita. Il lui expliquera… Quand ça ? Quand tout sera fini… Et comment il comptait faire ça ? Il irait la voir dans le dortoir des esclaves de Nurkyr ? Qu’est-ce qu’il avait derrière la tête celui-la ?...
Finalement, il lui ordonna de monter sur son cheval avant de la menacer si jamais elle avait menti. Cette dernière phrase ne sembla pas l’effrayer le moins du monde. Elle n’avait pas l’intention de revenir en arrière. D’autant qu’elle n’aurait rien à dire, elle n’avait qu’à être présente au moment du procès. Elle n’avait qu’à les accompagner jusque là… Elle se leva, essayant d’essuyer ses mains couvertes de sable. Elle grimaça lorsqu’elle toucha à sa plaie encore fraîche. Elle y jeta un oeil. Les grains de silice s’était mêlé à son sang… Bravo. Elle la nettoyerait plus tard. Le sombre lui tendait un bras pour l’aider à grimper et elle l’accepta. Elle prit un peu d’élan et sauta sur la croupe du cheval, guidée par la main du guerrier. Installée derrière lui, elle attendit qu’il se mette en route. Lorsqu’il fit faire demi-tour à son cheval, elle fut surprise et manqua de perdre l’équilibre, peu habituée qu’elle était à ce mode de transport et moins encore sans selle. Elle s’agrippa à la première chose qui lui tomba sous la main, à savoir : lui. Ses doigts avaient machinalement attrapé sa taille, cherchant à se rattraper à ses vêtements. Et alors qu’elle espérait que sa surprise était passée inaperçue, elle sentit la chaleur de la peau du guerrier que la sienne. Réalisant qu’il avait posé sa main sur la sienne (sans doute pour l’empêcher de tomber), elle lâcha sa prise et se retira sans geste brusque pour aller les poser simplement sur les flancs de l’elfe. Lorsqu’elle trouva son équilibre, elle acheva d’ôter ses mains de lui et guetta des yeux le chemin qu’ils empruntaient afin de prévenir tout nouveau risque de chute et manquer que son impair se reproduise.. .
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Jeu 31 Jan 2019 - 16:50 | |
| Il la supporta et la souleva sans problème lorsqu’elle finit par décider d’accepter son invitation. Il frémit de sentir son poids contre son dos si bien que lorsqu’elle l’enlaça, il exprima le besoin de poser l’une de ses mains sur les siennes. Avec douceur, juste pour s’assurer qu’elle était bien accrochée. Et la voir retirer sa main d’un geste brusque lui laissa un sourire en coin sur le visage. Mais la jeune femme se rétracta, glissant finalement ses mains sur ses hanches. Douce sensation plaisante que de sentir ses mains fines sur ses hanches. Quand elle décida finalement être assez stable sur la monture pour ne plus avoir à le tenir, il ne put s’empêcher d’avoir envie de jouer à un jeu avec elle. Oui, il était joueur dans l’adversité.
Au trot, il ralentit brusquement sa monture pour lui faire prendre un virage au pied de la dune d’où elle avait tiré. Le but était simplement de la surprendre, faire croire qu’il cherchait le meilleur endroit pour attraper Nurkyr. Puis, une autre accélération alors qu’il tournait brides dans l’autre sens. Il joua à ce jeu plusieurs fois avec elle. Et quand arriva la dernière fois, il attrapa l’une de ses mains pour la mettre autour de sa taille. Histoire de lui faire comprendre qu’elle pouvait se tenir à lui.
Le petit jeu fini, il grimpa la dernière dune au pas. Mais ne grimpa pas en haut, il laissa sa monture grimper juste assez pour qu’il puisse voir au-dessus de la crête. Le camp était calme et les chevaux n’avaient pas bougé. Le lucide était toujours allongé au même endroit et Nurkyr semblait avoir quitté le feu pour se mettre à couvert sous la tente. D’un coup de talonnade, Ryth’ten intima à sa monture de reculer de quelques pas puis confia les rênes à Patience. Il attrapa sa dague et entailla légèrement son propre côté.
« Badigeonne-toi les mains de mon sang. Il faut qu’il croie que je suis mort. Occupe-le, essaie de l’assommer. Si tu n’y arrives pas… attends-moi. »
Et sur ces mots, il attrapa l’une des mains de sa compagne de cavalcade pour la glisser contre la blessure. Il attendit après elle et quand il estima qu’elle n’avait plus besoin de lui, il passa une jambe par-dessus l’encolure de son cheval pour glisser au sol armé de son bouclier. Puis, avant de partir, il s'arrêta pour lui jeter un dernier regard, voir si elle avait quelque chose à y redire. |
| | | Sauveur Hadjaoui
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Jeu 31 Jan 2019 - 19:54 | |
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Alors qu'elle observait le chemin qu'ils empruntaient, remontant les traces qu'ils avaient laissé précédemment, l'archère évitait soigneusement d'entrer à nouveau en contact avec le sombre. Elle ne savait pas pourquoi, la sensation lui avait déplu... en un sens. Elle n'aimait pas le sentiment de gêne qui venait titiller ses nerfs quand elle posait les mains sur lui. Mais c'était sans compter sur l'espièglerie du guerrier. Il lança sa monture au trot quelques temps. Puis, faisant mine de chercher comment approcher le campement, il vira à droite, à gauche. Et elle y crut, ignorant qu'il était en train de jouer avec elle. De son côté, elle s'efforça de se maintenir sur la croupe du cheval sans s'accrocher de nouveau à celle de son cavalier. Finalement, ce fut lui qui vint saisir sa main. Elle serra les dents mais ne dit rien alors qu'il la rapprochait de lui. Il la déposa sur sa taille avant de reprendre ses rennes. Elle leva les yeux vers lui. De là où elle était, elle ne pouvait voir que sa nuque et l'arrière de son crâne. Impossible de savoir pourquoi il avait fait ça. Est-ce qu'il lui donnait la permission de s'accrocher à lui ? Est-ce qu'il en avait marre qu'elle manque de tomber toutes les deux minutes ? Ou bien autre chose ? Difficile à dire sans voir ses yeux. Finalement, le sombre s'arrêta et lui confia les rennes. Puis, sans crier gare, il prit sa dague et se blessa avec. -Mais qu'est-ce que tu fais ?! Se retint-elle de crier, surprise. Il ne s'était pas blessé de beaucoup. Juste assez pour que son sang coule mais pas pour qu'il craigne vraiment la mort ni la douleur. Ce ne fut qu'alors qu'il lui expliqua son plan. La première partie ne lui convenait déjà qu'à moitié. Mentir à Nurkyr, c'était déjà le trahir plus qu'elle ne l'avait prévu. Elle n'y laisserait peut-être pas sa peau mais elle allait sans doute déguster. Est-ce que ça valait bien la peine de courir ce risque pour simplement le voir payer ? Elle n'avait plus vraiment le choix mais elle commençait à se dire qu'elle avait peut-être parlé un peu vite en soumettant au guerrier l'idée de l'aider à le coincer pour son crime... Quant à ce qui était de l'assommer... -Non mais tu plaisantes ?! C'est mon maître, si je le touche je suis morte, ou pire. Rien que lui mentir ça va me coûter cher si quelqu'un de sa maison l'apprend. Mais ça, j'imagine que tu t'en moques.Sans attendre sa réponse, elle talonna le cheval pour le faire avancer tout en lançant à son comparse un regard plein de colère. Que pouvait bien lui faire le sort d'une esclave ? Elle n'avait pas envie de rester pour l'entendre dire ce qu'elle savait déjà : que ce n'était pas son problème. Au moins savait-il tout ce qu'elle était disposée à faire : détourner l'attention de Nurkyr en lui faisant croire à sa mort le temps qu'il débarque et s'occupe de lui en personne. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien craindre de lui d'ailleurs. Ce type avait bien ourdi le plan de se faire tirer dessus et d'endurer la douleur qui irait avec mais il n'était pas combatif pour deux sous... Enfin, pas lorsqu'il s'agissait d'affronter quelqu'un qui savait se défendre et avait le droit de lui rendre ses coups en tout cas. Ainsi, elle disparut derrière la dune et s'approcha du campement à son rythme. Nurkyr entendit quelqu'un venir et sortit de la tente. -Qui va là ? Fit-il, ignorant si c'était Ryth qui revenait après avoir perdu la trace de son esclave ou n'importe qui d'autre. -C'est moi, maître.Alors qu'elle apparaissait à la lumière du feu, il dépassa le foyer en avançant dans sa direction avant de s'arrêter à nouveau. La flèche se trouvait toujours dans son épaule et il tenait son bras contre lui pour éviter de le bouger. -Comment tu as réussi à récupérer son cheval ?! Demanda-t-il, plus que surpris de la voir débarquer ainsi. Arrivé à sa hauteur, elle descendit de monture puis lui montra ses mains. Il ne lui avait pas demandé de le tuer mais cela pouvait passer s'il s'agissait de légitime défense... M'enfin, elle était plus douée avec un arc qu'avec un couteau et cela éveilla les soupçons du hâbleur qui fit une moue suspicieuse. -Tu l'as tué ? Comment tu as réussi ce coup-là ?-Il s'est bien défendu. Il a évité un paquet de flèches avant de finalement en prendre une juste à la base du cou. Je l'ai égorgé pour l'achever.Voilà qui était plus crédible... Mais qui augmentait encore le poids de sa trahison envers son maître. Putain de guerrier... Il manquait vraiment de jugeote. Nurkyr, de son côté, parut satisfait pas l'explication qui lui était donnée. -Bien joué. Lave-toi les mains et rejoins-moi dans la tente. Tu m'as blessée, tu vas me soigner maintenant.Elle n'eut rien à répondre. Il rentra comme il l'avait dit et s'installa sur une couche face à l'entrée. Il ne se préoccupa même pas du corps qui barrait presque son passage. De son côté, la jeune femme trouva une gourde et s'évertua à rincer le sang qui maculait ses mains comme elle put et en consommant le moins d'eau possible. Lorsqu'elle eut fini, il ne restait plus que l'entaille qu'elle s'était faite en jurant qu'elle n'avait qu'une parole... Comment elle allait expliquer ça ? Trop tard pour y réfléchir. -Patience !-J'arrive. Dit-elle avant de porter son regard aux alentours. Pas de traces du guerrier pour le moment... La situation allait devenir rapidement compliquée pour elle. Il avait intérêt à ne pas tarder. Mais si elle avait fait une promesse, lui n'en avait fait aucune. Elle secoua la tête : c'était un peu trop tard pour y penser. Rapidement, l'esclave entra dans la tente. Nurkyr grimaçait en regardant la flèche dans son épaule et il lui commanda de la retirer. Elle s'approcha alors et étudia l'angle par lequel elle avait pénétré la chaire. Pile comme elle l'avait calculé... Elle saisit le corps du projectile et posa une main sur le torse de son maître. La seconde d'après, elle tirait sur la flèche et la faisait sortir tandis que le sombre hurlait de douleur. Quoi qu'il arrive, au moins, elle aurait la satisfaction d'avoir vu leurs rôles s'inverser temporairement et qu'il en bave un peu à son tour. Une petite flèche pour toutes les fois où il lui avait fait mal. Pour sa première fois... L'objet toujours dans sa main, elle regarda la plaie. Elle ne saignait pas outre mesure, elle avait donc évité la veine de cette zone comme prévu. Il n'y avait plus qu'à panser le tout. Elle l'aida à retirer les quelques couches qu'il avait sur le dos puis suivit ses indications pour récupérer le nécessaire de soins qu'il avait soigneusement préparé et emporté dans ses bagages, faisant en sorte de l'avoir toujours à portée. Elle déposa la boîte à côté de son maître et commença à farfouiller à l'intérieur pour trouver ce dont elle avait besoin. Puis une main l'arrêta. Elle se saisit de ses doigts pour lui faire tourner le poignet, paume vers le haut, faisant apparaître la plaie qui s'y trouvait. -Qu'est-ce que c'est que ça ?-C'est rien. J'ai voulu prendre de la hauteur sur un relief pour viser et j'ai glissé. Je me me suis blessée en tombant.Nurkyr lâcha la blessure des yeux pour les relever vers son esclave. Cette fois, il ne gobait pas du tout ses mensonges... -Ça ne ressemble pas à une blessure que tu te serais faite en tombant. C'est trop net.Les dents serrées, Patience ne répondit rien. Qu'aurait pu-t-elle dire qui n'aggrave pas encore son cas ?
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| | | Ryth'ten Cormryld
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Jeu 31 Jan 2019 - 21:07 | |
| Il expira en l’écoutant. Cette femme était vraiment l’incarnation de Meingal sur terre. Roulant des yeux, il oublia et contourna la dune pour glisser sombrement dans l’obscurité. Elle savait ce qu’elle avait à faire et lui aussi. Ecoutant le bruit sourds des sabots dans le sable pour se repérer, il entama une longue marche afin d’avoir la tente entre lui et le feu. Cet instant de solitude, lui permit de réfléchir à la suite des événements. Quelle idée de retourner au Puy et risquer le jugement de Meingal quand on peut s’enfuir loin, comme en péninsule et au-delà. Inspirant et expirant, il regardait les étoiles, cherchant une réponse dans l’obscurité. Voulait-il vraiment la récupérer ? Et si c’était le cas, qu’allait-il en faire ? Le sombre n’en savait rien. C’était trop tôt. Puis, il n’était pas très bon de se laisser aller à l’errance. Surtout quand il avait une âme à assommer. Mais le calme du désert avait ce don envoutant de déconcentrer les âmes égarées.
Il ne s’inquiétait pas pour elle, elle allait s’en sortir. Il ne lui avait pas tout dit. S’il lui avait fait se salir les mains avec son sang, c’était avec l’espoir qu’un Nurkyr blessé exige qu’il la soigne et donc, lui demande de se laver les mains. Ce genre de spécimen avait trop peur de se faire infecter. Tout tournait autour de lui, de son égo. Même s’il ne lisait pas dans le futur, il savait d’avance que les mains lavées, elle aurait du mal à lui cacher sa blessure. Et il espérait bien que Nurkyr la découvre, il était même certain qu’il viendrait à la découvrir. Ce serait la dispute qui détournerait l’attention et permettrait à Ryth’ten d’approcher.
Oui, on peut se dire que ce n’est qu’un moins que rien. Qu’un ancien soldat comme Ryth’ten est capable de l’assommer à deux mains sans même craindre d’être blessé. Mais les dagues empoisonnées, ca existe. Il était hors de question que le Noirelfe prenne le risque d’être empoisonné. Il voulait faire ca dans les règles de l’art militaire. Et il n’était pas du genre à aller à l’encontre de cette règle.
C’est pour ca qu’il attendit bien d’être dans l’axe pour franchir la dune. Avant de s’accroupir pour descendre le plus silencieusement possible. Bien évidemment, le bruit du sable ruisselant se fit entendre mais il estima que le crépitement des branches léchées par les flammes et la conversation couvrirait ce bruit lointain. Un pas après l’autre, il descendit. Les yeux fixés sur les ombres, il finit par atteindre le bas de la pente, plus que quelques mètres et ce serait bon.
Ralentissant toujours plus. Il s’allongea sur les deux derniers mètres pour passer sous le voile de la tente. Jusque là, il avait ignoré la conversation sans importance. Nurkyr venait juste de découvrir la marque de Patience sur sa paume. Se redressant avec lenteur sur ses appuies, il s’approcha à pas de loup du Noirelfe pour venir lui donner un bon coup de bouclier sur le crâne. Avant de finalement le suivre du regard lorsqu’il s’écroula lourdement sur le tapis.
Haussant les épaules, il se pencha pour vérifier s’il était bien inconscient. Il lui cracha dessus, rêvant de faire ca depuis des lustres. Puis, une deuxième fois pour honorer son ami mort, Maek. Il ne perdit pas de temps et laissa tomber son bouclier au sol en disant à Patience :
« Fouille ses affaires. Nurkyr ne part jamais sans plan B, il a forcément emmené le lait du sommeil avec lui. Et enlève-lui ses armes. Fait attention, elles sont peut-être empoisonnées. »
Et sur ces mots, il se dirigea vers les chevaux où étaient toujours posées les selles sur le sol. Il fouilla les fontes pour en sortir des cordes. Pressé par le temps, il s’empressa de retourner au chevet du Noirelfe afin de le chevaucher et de ligoter ses poignets dans son dos. Il serra fort, pas seulement pour qu’il ne puisse pas les enlever mais aussi pour laisser couler sa frustration de ne pouvoir le tuer maintenant.
Enroulant la corde autour de son buste plusieurs fois, il s’assura qu’il était bien attaché avant de passer aux jambes et aux chevilles, qu’il ligota aussi. Une fois fini, il roula Nurkyr sur le dos et alla s’asseoir à côté, attendant Patience. Il regarda le corps de son camarade posé au sol dans une position scabreuse. Et alors qu’une goutte coulait le long de sa joue, il prit un moment pour méditer. C’était toujours dur de voir un immortel mourir. Surtout quand on avait tant partagé avec lui. |
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Ven 1 Fév 2019 - 12:11 | |
| Le coup de bouclier raisonna et Patience reprit sa main dans un mouvement de surprise. Le coeur battant fortement dans sa poitrine et dans ses tempes, la pression qu’elle avait ressentie était telle qu’elle n’avait pas vu le sombre approcher derrière son maître et lever le bras pour l’assommer. Elle resta immobile alors qu’il poussait le corps inanimé de Nurkyr vers le sol. Au son de la masse qui rejoignait le tapis, elle ferma les yeux et une myriade d’émotions la traversèrent. De la surprise, elle passa au soulagement qui céda bien vite sa place à la culpabilité puis la peur du châtiment. Elle ne s’en voulait pas, loin de là, mais elle avait ouvertement trahie son maître et il avait largement eu le temps de le comprendre ce qu’elle avait fait avant de tomber. Si quelqu’un l’apprenait… Elle n’avait pas le choix de toute façon. Elle n’avait pas les moyens de s’enfuir à travers le désert. Elle devait rentrer et assumer ce qu’elle avait fait… Même si ça devait être la dernière chose qu’elle aurait fait de sa vie.
Le guerrier lui donna ses ordres, comme s’il était son maître. Elle restait une esclave et ne valait rien comparé à lui, il était en droit de lui dire ce qu’elle avait à faire. Mais au-delà de ça, elle était forcée de reconnaître qu’elle avait acceptée de le servir, même si ce n’était que temporaire. Elle n’allait donc pas broncher. Il sortit un instant sans un mot de plus et elle rouvrit les yeux. Nurkyr était allongé dans une position plutôt grotesque mais elle n’eut pas le coeur à en rire. Elle se leva, s’approcha, s’accroupit près de lui et commença le fouiller. Elle retira de ses frusques deux dagues dont l’une dégageait une odeur plutôt atypique. Elle les posa hors de portée de son maître et pansa son épaule sommairement avant de commencer à mettre le nez dans ses affaires. Pendant ce temps, le guerrier revint, une corde à la main. Il ligota le commanditaire de l’assassinat de son ami sans rien dire avant de s’asseoir à ses côtés. N’entendant plus rien, Patience tourna son regard vers le guerrier et comprit la raison de ce silence. Elle ne dit rien et continua son investigation. Après quelques minutes, elle revint près du sombre. Toujours debout, elle lui tendit une fiole en verre qui contenait un liquide blanchâtre. On appelait ça du lait mais ça n’en avait pas vraiment la densité...
-Je comprends que tu ne me supportes déjà plus mais tu n’as pas trouvé mieux pour me faire taire ? Plaisanta-t-elle sur un ton pourtant très sérieux.
A la lumière du feu et des bougies installées dans la tente, il pouvait bien mieux la distinguer. Elle était vêtue de manière à se rendre le plus discrète possible dans la nuit. Son pantalon était dans des tons bleus foncés et s’engouffrait dans de hautes bottes. Elle avait rabattu la capuche de sa veste en cuir qui lui servait de protection minimaliste. Son carquois et son arc étaient toujours fixés dans son dos et sa dague à sa ceinture. La tenue suivait les contours de sa silhouette élancée, laissant apparaître sa musculature finement dessinée par l’exercice physique. Ses cheveux étaient attachés en une tresse alimentée au fur et à mesure par de petites mèches de sa crinière flamboyante. Sa lèvre avait enflé un peu suite à la gifle qui l’avait fendue. En dehors de ça, son visage suivait des traits fin et harmonieux.
Elle suivit la direction dans laquelle il avait perdu son regard pendant un si long moment puis revint sur lui. Elle n’eut pas de mal à comprendre le mal-être qui l’habitait. Elle n’avait encore perdu personne (de ce qu’elle savait) mais elle avait été arrachée aux siens. La douleur était déjà intense et omniprésente alors elle ne pouvait qu’imaginer ce que l’on ressentait quand on perdait un proche, définitivement.
-Qu’est-ce que tu comptes faire de ton ami ?
La chance qui était la leur, c’était qu’ils étaient en hiver. Ramener un cadavre du désert en plein été était tout simplement impensable. Son corps auraient le temps de se putréfier avant même qu’ils aperçoivent le Puy. En saison froide, cela devenait plus facile à envisager même s’ils avaient six jours de voyage devant eux et que le corps serait susceptible d’attirer les animaux et autres créatures peu amicales.
Alors qu’il lui répondait, elle s’éloigna et revint la minute d’après avec une pile de coussins qu’elle posa à côté de lui. Son arc et son carquois avaient disparu de son cos, elle les avait posé dans un coin de la tente.
-Assis-toi et enlève ta tunique. Dit-elle avant de repartir en quête d’autre chose sans lui donner plus d’explications.
Elle avait soigné son maître seulement pour s’assurer qu’il tiendrait jusqu’au bout. C’était son tour. Elle s’occuperait de sa main lorsqu’elle aurait un moment pour le faire. Il lui fallut quelques allers-retours pour ramener tout ce dont elle avait besoin. Un coffret en bois pour poser son matériel de manière stable, une bougie pour l’éclairer et la trousse de secours de Nurkyr, bien sûr. Lorsqu’elle eut tout, elle vint s’agenouiller du côté du guerrier où se trouvait la blessure. Elle jeta un oeil à la plaie et, après une hésitation, posa deux doigts non loin pour aider son observation.
-C’est pas bien méchant mais quelques points ne seront pas de trop.
Elle chercha alors du fil et une aiguille dans la boîte de son maître, quittant le contact de la peau du sombre.
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| | | Ryth'ten Cormryld
Drow
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Ven 1 Fév 2019 - 13:10 | |
| Ce qu’elle présenta comme une plaisanterie à propos du lait du sommeil, fit grandir une idée sérieuse à laquelle le Sombre n’avait pas pensé. Oui, Ryth pouvait droguer Patience afin de faire ce qu’il désirait d’elle, c'est-à-dire, la faire quitter les terres arides. La fiole en verre entre les mains, elle eu de la chance qu’il soit trop perturbé par la vue de son ami mort pour avoir le temps d’y réfléchir plus profondément. Tellement perturbé qu’il ne prit même pas le temps de l’admirer alors qu’elle déambulait devant ses yeux pour faire certaines tâches. Quand aux ordres, il les avait donnés sous forme de directives sortie dans le feu de l’action. Ryth ne considérait pas Patience comme son esclave. Pas encore.
Aussi lorsqu’elle revint avec des questions et des gestes d’esclaves, il eu presque envie de la repousser. Mais il n’en fit rien car le Noirelfe avait besoin de compagnie pour passer cette épreuve et la question qu’elle venait de lui poser été emplie de Dilemme. Aussi, y réfléchissant, il n’y répondit pas tout de suite, se contentant de s’asseoir sur les coussins pour lui permettre de faire ce qu’elle voulait faire. Croisant les bras, il tira sur sa tunique pour la passer par sa tête. Il révéla un torse athlétique et svelte contre lequel rebondissait son pendentif de Zhak’bar dérangé dans sa quiétude par le tissu. Peu à peu, la tête de dragon s’immobilisa et Ryth laissa la jeune femme inspecter sa plaie.
Quelle douceur agréable que de sentir ses mains fines venir hanter la peau si sensible de son côté. Et c’est bien parce qu’il frissonné de ce contact social qu’il ne la repoussa pas en bronchant. Car, pour lui, ce n’était qu’une égratignure. Et même s’il avait eu envie de se lever pour s’éloigner de ces broutilles, quelque chose au fond de son cœur le poussa à se laisser faire. Et lorsqu’elle revint avec le nécessaire pour coudre, il ne put s’empêcher de l’attraper par les hanches pour l’obliger à s’asseoir sur l’une de ses cuisses. L’enlacant, il glissa son nez sous son oreille, dans son cou. Tout en restant silencieux. Ryth était d’humeur câline, il avait besoin de proximité, il avait besoin de la serrer dans ses bras. L’adrénaline retombant lui laissait un goût amer dans le fond de la gorge. Les mains posées sur la hanche et la cuisse opposées à lui, il tira sur son corps pour s’assurer qu’elle était collée contre lui et qu’elle ne s’en irait pas. Inspirant son parfum longuement, il dit simplement :
« Je ne sais pas, j’hésite. Plusieurs choix s’offrent à moi et je ne sais pas lequel choisir. Nos coutumes veulent qu’il soit incinéré ou momifié. Je pourrais l’incinérer ici et ramener ses cendres au temple de Teiweon afin que les prêtres s’occupent des derniers sacrements. Je pourrais ramener son corps au Puy afin qu’il soit décidé s’il vaut mieux l’incinérer ou le momifier. On ne sait jamais, il pourrait être rappelé par les dieux pour servir le Puy. »
Il prit une pause pour lui partager la lourde question qui hantait son esprit :
« Et si Nurkyr est rappelé ? Désires-tu vraiment que sa dépouille gise au Puy ? Si les prêtres de Teiweon décident qu’il soit momifié, il y a des chances à ce qu’il revienne sous une forme ou une autre… Il pourrait vouloir se venger et venir te tuer dans ton sommeil. Es-tu certaine de vouloir vivre dans la peur ? »
Demanda t’il en posant son regard sur le sien. Bien évidemment, il pensait à la nécromancie, monnaie courante et réel honneur au sein de la culture Noirelfe. Quand à son ami, il ne savait vraiment pas. S’il traversait les 6 jours de voyage, il risquait effectivement de se décomposer, même en hiver. Il valait mieux qu’il reste ici, incinéré. Même si derrière le voile, ce serait un allié en moins contre un éventuel retour de Nurkyr. Inspirant grandement, il glissa ses lèvres à nouveau dans le cou de Patience, n’arrivant pas à trancher. Il ne voulait plus y penser. Au fond de lui, il voulait s’abandonner à Isten, éliminer cette adrénaline à la fois agréable et désagréable qui couvait dans son corps. Alors, le contact chaud de ses lèvres se transforma peu à peu en quelques baisers fugace prenant possession de la peau douce de sa soigneuse improvisée. Il n’avait pas donné d’ordres, il n’était pas son maître. Elle ne lui devait rien et n’était nullement obligée de le servir.
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Ven 1 Fév 2019 - 16:32 | |
| Alors qu’elle passait devant lui, le sombre l’attrapa subitement et la fit s’asseoir sur ses genoux. Elle retint un cri de surprise ainsi qu’un geste pour le repousser. Elle n’accueillit pas sa tendresse comme il l’aurait souhaité, n’y prêtant aucune part. Elle n’avait jamais eu d’autres choix que de se plier à ce genre de contact, qu’elle y consente ou non. On lui avait fait comprendre depuis bien longtemps qu’elle n’avait pas le choix. Il pouvait faire ce qu’il voulait de son corps, elle n’avait pas voix au chapitre... Mais si elle garda le silence, elle prit plutôt mal ce changement soudain d’attitude. Jusqu’ici, il avait été plutôt courtois de ce côté-là. Certes, ils s’étaient battus et il l’avait corrigé d’une gifle lorsqu’elle s’était mise à lui tirer dessus et à lui parler comme à un égal mais il ne s’était encore jamais aventuré sur ce plan-là. Même lorsqu’il avait pris sa main pour la mettre sur sa taille, il n’était pas allé plus loin alors qu’il aurait pu. Et elle avait naïvement cru qu’il pourrait en demeurer ainsi...
Il logea sa tête dans son cou et elle resta immobile. Son regard tournait à plusieurs endroits de la tente mais jamais dans sa direction, évitant soigneusement son regard alors qu’il l’utilisait pour se consoler. Lorsqu’il huma sa peau, elle dut contrôler un frisson désagréable qui la saisit tout le long de sa colonne vertébrale. S’il avait besoin de tendresse, il était tombé sur la mauvaise personne car, du fait de ses expériences passées, elle n’y avait jamais trouvé le moindre plaisir… Elle n’en aurait pas plus avec lui. Du moins le pensait-elle. Tout en continuant son manège, provoquant quelques serrage de dents chez l’esclave, il cogita à voix haute sur ce qu’il allait faire du corps de son ami. Si c’était sa question qui avait provoqué cette réaction, elle aurait peut-être dû se taire plutôt que de faire preuve d’un minimum de gentillesse à son égard…
-Et si Nurkyr est rappelé ?
Enfin, Patience tourna son visage vers lui pour plonger son regard dans le sien. Elle réalisa alors à quel point il était près d’elle… Et l’oublia aussitôt tandis qu’il lui soumettait une idée plus que déplaisante. Il était vrai que les drows avaient une passion pour la mort et cette idée d’espérer faire un jour que ce ne soit qu’une fin éphémère… Seulement, jusque là, ils n’avaient réussi qu’à animer des marionnettes de chair et d’os. Mais la question n’en restait pas moins perturbante. Sans attendre sa réponse, il plongea à nouveau la tête dans son cou. Cette fois, il ne se contenta pas de la sentir… Il la caressa du bout des lèvres, se laissant aller à quelques baisers fugaces. C’était la première fois que l’on faisait preuve d’autant de tendresse à son égard, jouant plus le rôle d’orifice qu’autre chose. Elle aurait pu en être troublée… si elle n’avait pas été préoccupée par d’autres pensées moins réjouissantes encore que le fait d’être forcée coucher avec un drow de plus, aussi doux soit-il. Ce fut alors qu’elle entreprit de répondre à sa question. Le ton de sa voix sonnait plutôt sec étant donné les circonstances mais elle ne pouvait le contrôler vu ce qui l’attendait dans les jours à venir.
-Avec ce que j’ai fait ce soir, il n’aura pas eu le temps d’être accueilli au domaine souterrain que j’en passerai les portes.
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| | | Ryth'ten Cormryld
Drow
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Ven 1 Fév 2019 - 18:30 | |
| Le Noirelfe n’avait vraiment fait attention à la résistance de Patience. Il était trop habitué des esclaves peu malléables qui résistaient aux avances des Sombres. Aussi, la voir résister ne l’avait pas vraiment incité à s’arrêter. Il avait été trop pris par les émotions qui étaient venue l’accabler d’un coup quand son cerveau eut enfin le temps de se poser et réfléchir. Et si le corps de la jeune femme eu des réactions, il n’y pris vraiment pas garde. Trop obnubilé par ce besoin de proximité qui lui faisait du bien. Mais ce moment passa. Il acquiesça à sa réponse, espérant tout de même que les nécromanciens décident de le relever avant pour qu’il meurt sur le champ de bataille, loin du Puy. Qu’il erre sur Miradelphia plutôt que de l’attendre de l’autre côté. Et il décida de lui partager le fond de sa pensée :
- En fait, je pense qu’il est mieux que les nécromanciens utilisent son corps. Prions Teiweon pour que le destin prenne ce chemin et qu’il ère sur le champ de bataille après avoir été anéanti.
Il en avait oublié sa blessure. Repoussant la jeune femme de ses bras sur ses hanches, il se releva pour la contourner sans un mot. Il ne pouvait pas laisser son ami être allongé ainsi dans cette position scabreuse. Le rejoignant dans le sable, il retourna le corps pour l’allonger sur le dos. Puis, glissa ses doigts sur son front pour fermer ses paupières. Une fois fait, il dit une phrase rituelle en Eldéen et l’abandonna pour aller chercher une branche fumante. Il fit des arabesques dans l’air avec, au-dessus du corps, pour enfumer l’espace. Puis, commença à chanter pour lui en regardant les étoiles. Des larmes coulaient sur ses joues régulièrement, le chant été à la fois triste et joyeux. Et à la fin du chant, il se baissa pour s’accroupir près du visage de Maek, laissant sa longue queue de cheval tomber le long de son bras. Il porta sa main à sa joue, son pouce sur ses lèvres qu’il caressa. Pour mieux lui dire, le regard mouillé posé sur son visage.
« Excuse-moi Maek de ne pas te laisser partir maintenant. J’ai encore besoin de toi. Je te promets une chose, ta mort n’aura pas été vaine. »
Puis, il vint embrasser ses lèvres, rituellement, en inspirant comme s’il voulait garder son âme à l’intérieur de lui. Il abandonna le corps dans une ultime caresse sur la joue du regretté immortel. Puis, se dirigea vers la tente. Il se rappela qu’il avait toujours la fiole. Il était temps de faire dormir Nurkyr. Arrachant un pan de la manche de la chemise de Nurkyr, il en imbiba le tissu du produit et bâillonna l’assommé avec. S’assurant que le produit était en face de ses lèvres, il l’abandonna pour revenir à Patience. Sa blessure s’était rouverte et le sang coulait sur sa cuisse.
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| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Ven 1 Fév 2019 - 20:20 | |
| Le sombre ne sembla pas comprendre ce qu'elle voulait dire, oui bien s'en moqua éperdument. Après avoir souhaité que Nurkyr revienne d'entre les morts, il repoussa Patience pour se lever et rejoindre le corps de son ami. La jeune femme le regarda s'éloigner et commencer son rituel avant de reporter son attention sur elle-même (pour une fois...). Elle regarda sa main et détailla l'entaille. Elle était tombée à plat dans le sable lorsqu'il l'avait frappée au visage et l'eau qu'elle avait utilisé pour se laver n'avait certainement pas retiré tous les grains. Elle s'assit alors et commença à nettoyer sa plaie avec plus d'attention. Se soigner soi-même n'avait rien d'évident. Il fallait savoir faire fi de la douleur et, en tant qu'archère, elle y était nettement moins habituée que le guerrier. Elle grimaça à chaque éclat de silice qu'elle retira et fut même contrainte de s'arrêter à plus d'une reprise, pressant sa blessure pour en éloigner le mal qui la rongeait. Lorsqu'elle examina une énième fois l'entaille, elle fut plus que soulager de s'apercevoir que c'était fini et soupira en laissant sa tête basculer en arrière.
Une ombre passa devant elle et elle ouvrit les yeux juste au moment où le sombre revenait s'asseoir près d'elle. Elle ne mit pas longtemps à comprendre qu'il voulait qu'elle s'occupe de sa blessure et pivota pour se mettre à l'ouvrage. L'aiguille en main, elle entreprit de faire passer le fil dans son anneau. Sa main blessée la tiraillait bien plus maintenant qu'elle avait passé de longues minutes à la triturer. Après plusieurs tentatives ratées, elle l'observa et s'aperçut qu'elle tremblait... Elle essaya bien de se contrôler mais cela s'avéra impossible. Alors, elle planta l'aiguille dans l'un des coussins sur lesquels le guerrier était assis et parvint enfin à y faire passer le bout de coton. Heureusement pour elle, en bonne droitière, elle avait entaillé sa main gauche. Reprenant l'aiguille, elle la passa à quelques reprises dans la flamme de la bougie puis souffla dessus afin de la faire refroidir avant de se mettre en position. Comme lorsqu'elle examinait la blessure, elle repositionna deux doigts de sa main libre sur le flanc du guerrier pour se stabiliser avant de piquer une première fois. Il ne broncha pas, ou si peu... Même lorsqu'elle tira sur le fil pour arriver jusqu'au nœud qu'elle avait fait à l'extrémité. Elle continua son ouvrage mais bien vite sa main gauche la gêna de nouveau. La garder ouverte et étirée pour parvenir à faire des points corrects était assez douloureux en fin de compte. Plus d'une fois, après avoir passé l'aiguille, elle retira sa main et la ferma pour se soulager. Elle grimaçait mais préférait serrer les dents plutôt que de se plaindre. Alors qu'elle allait piquer de nouveau, un contact chaud sur ses doigts l'arrêta. Elle y posa les yeux et découvrit la masse grise qui c'était posée dessus. Elle leva la tête et croisa le regard du guerrier. Il avait visiblement remarqué qu'elle avait mal et, curieusement, il semblait s'en soucier. Elle détourna les yeux et fit mine de reporter son attention sur sa tâche, oubliant la chaleur qui enrobait de douceur sa main blessée. Ce geste, il le répéta à plusieurs reprises... Et de plus en plus souvent à mesure que sa douleur survenait de plus en plus vite et s'amplifiait. Ce n'était qu'une simple main posée sur la sienne ou sur son bras et qui la forçait à faire une pause mais cela la perturbait... Ce n'était pas... normal.
Alors qu'il l'obligeait une nouvelle fois à s'arrêter à cause de ses tremblements, elle reposa sa main sur sa cuisse, paume vers le haut, tout en levant les yeux vers lui.
-Tu es un paradoxe vivant, j'espère que tu en as conscience ? Lui lança-t-elle, à la fois interloquée et agacée par ce personnage qu'elle ne comprenait pas. Puis, devant sa réaction, elle poursuivit. Tu es capable de frapper et de menacer une esclave autant que de te montrer tendre et attentionné envers elle.
Il savait parfaitement se comporter comme un maître. Il n'avait pas demandé son accord pour la prendre dans ses bras alors qu'elle n'en avait aucune envie. Cependant, même si elle se refusait à lui sans rien lui en faire savoir, il avait eu des gestes que personne avant lui ne lui avait prodigué. Qu'il s'agisse de ses baisers ou de ses invitations à se reposer chaque fois que sa main n'en pouvait plus. Ce n'était pas temps la douleur en elle-même mais la double sollicitation de leurs soins respectifs qui rendait la souffrance de moins en moins supportable. Et, qu'il s'en soucie réellement ou non, il y accordait une certaine importance pour lui imposer de s'arrêter. Et il ne craignait pas juste qu'elle loupe ses points, sans quoi il se serait énervé plutôt que de faire preuve d'autant de douceur. Elle avait réellement l'impression qu'il faisait ça pour elle... Mais personne ne se souciait plus d'elle depuis des années, au point que ça en devenait... anormal. Surtout de la part d'un drow.
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| | | Ryth'ten Cormryld
Drow
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Ven 1 Fév 2019 - 22:17 | |
| Oui, Ryth n’avait pas vu qu’elle s’était nettoyé la main. Il ne s’en aperçu que lorsqu’elle vint s’occuper de sa blessure. Promettre par le sang était quelque chose qu’on ne faisait pas à la légère. C’était quelque chose qui laissait des traces pendant un temps. Qui vous faisait souffrir pour vous rappeler à chaque instant votre promesse et l’importance qu’elle avait. Aussi, le Sombre ne fit rien pour l’arrêter. Il la regardait souffrir, la contemplant galérer avec l’aiguille, avec les points. C’était le poids qu’elle avait décidé de porter en voulant lui prouver qu’il pouvait avoir confiance en elle et il n’avait aucun intérêt à diminuer sa douleur. Bien évidemment, elle pouvait prendre son temps, aussi, à chaque fois qu’elle souffrait trop, il venait poser une main douce sur les siennes comme pour la ralentir, la calmer.
Dire qu’il n’avait pas mal serait mentir. Mais Ryth était Drow et guerrier. Il avait l’habitude. Aussi, sous le joug de l’aiguille et du fil, ses muscles se contentaient de tressaillir alors que le mâle inspirait entre ses dents. Puis vinrent les mots. La jeune femme finit par s’interrompre dans les soins pour lui parler. Il l’écouta le décrire et ne put s’empêcher de sourire en coin à la description. Elle qui ne savait pas à quel point elle avait raison. Il réfléchissait à ce qu’il allait lui répondre mais décida finalement d’enchaîner en disant :
« Je suis la faille qui scarifie le Puy. Je suis à la fois le Puy et à la fois autre-chose. Tu découvriras bien vite à quel point tu n’es pas si loin de la vérité en disant ces mots. Je ne connais pas ton prénom mais j’ai envie de t’appeler Vérité. »
Mais la douleur n’était pas fini et s’ils menaient un duel à celui qui serreraient le plus les dents, le Noirelfe ne pouvait la laisser terminer sans appliquer son remède à lui. Et vu que la douleur de la jeune femme semblait être pire que la sienne, il était temps de les remettre sur un pied d’égalité. Il attrapa une bouteille d’alcool et en déversa le contenu sur sa plaie cousue mais non terminée. Ils étaient à égalité maintenant et il fit ça sans jamais la quitter des yeux. Souffrant en silence. Ses molaires s’écrasant l’une contre l’autre.
Puis, il fit ce qu’il avait à faire. Sans la lâcher du regard, il attrapa délicatement la main blessée de Patience pour la retourner paume vers le ciel puis déversa un peu du contenu restant dans la bouteille pour la désinfecter. Dans ce duel de regards, il était curieux de voir sa réaction. Savoir jusqu’où allait son courage.
« Navré, il fallait désinfecter ton pacte de sang. Mais bon, un pacte de sang n’a d’intérêt que s’il fait souffrir. »
La questionna t’il finalement du regard avec cette fausse question avant de lui rendre sa main. |
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Sam 2 Fév 2019 - 12:33 | |
| "Bien vite" ?... Six jours, cela lui paraissait bien court pour parvenir à comprendre vraiment quelqu'un. Mais elle n'eut que le temps de hausser un sourcil avant qu'il ne poursuive. Il affirma ignorer son nom, sans doute n'y avait-il pas prêté attention les quelques fois où il l'avait entendu. Cela n'avait rien d'étonnant en réalité. Mais, plutôt que de le lui demander, il lui en donna un autre. Pas un vrai prénom, mais un mot... Il fallait croire que cela lui allait bien. Elle eut une pensée émue et amusée pour ses parents et baissa les yeux une seconde lorsqu'il la rebaptisa. Elle ne chercha pas à lui dire comment elle s'appelait et ne montra aucun signe de protestation. Peu lui importait comment il comptait la commander durant leur voyage de retour. Peut-être que cela lui donnerait l'impression d'être quelqu'un d'autre et de croire que c'était cette "Vérité" qui allait mourir, et non elle.
Attiré par le mouvement du sombre, elle releva la tête et le vit prendre une bouteille. Mais plutôt que de la porter à ses lèvres, il aspergea sa plaie sous le regard ahuri de l'archère. Elle ne comprenait pas pourquoi il faisait ça, surtout lui qui était de sang drow. Il n'allait que se faire mal, rien de plus. Malgré sa stupeur manifeste, elle ne dit rien alors qu'il souffrait visiblement, mais en silence. Quel idiot... Cela n'avait rien d'impressionnant à ses yeux, c'était juste stupide. Sans la lâcher du regard, il prit sa main blessée et la souleva jusqu'à lui. Elle eut un mouvement de recul mais se laissa faire, même lorsqu'elle vit la bouteille approcher de sa plaie. Elle l'avait nettoyée mais cela ne suffisait pas, elle en était bien d'accord. Cependant, elle ne pensait pas faire cela maintenant... Elle n'avait pas fini de le recoudre et elle douillait déjà assez comme ça.
Lorsque l'alcool la toucha, une vive brûlure lui saisit la main. S'il voulait jouer à qui tiendrait le plus longtemps, elle n'avait pas l'intention de lutter car elle se savait d'avance perdante. Le début de son cri de douleur lui échappa mais elle étouffa le reste. Le poing droit fermé sur sa cuisse, elle encaissait, à sa manière. Quant à ses yeux, même s'ils avaient été ouverts, ils n'auraient vu que les motifs du tapis qui se trouvait sous eux. Il lui rendit sa main à la seconde où elle referma le poing, manquant d'étreindre le bout de ses doigts gris. Elle attrapa son poignet de sa main saine et serra son bras contre elle. La douleur était moins vive mais cela piquerait encore fortement pendant plusieurs minutes.
-J'oubliais que pour vous, la douleur est parfois synonyme de plaisir. Pour nous, ce n'est que de la souffrance.
Si certaines appréciaient d'être violentées ou prises de force, ce n'était pas son cas. Si elle avait le choix, elle prendrait la douceur et la tendresse. Cela ne se ferait pas à peine passé la porte mais après un peu de séduction et quelques marques d'affection. C'était ainsi qu'elle imaginait les choses un peu avant son quatorzième anniversaire. Mais ce n'était pas ainsi qu'elle connaissait cette expérience. Les esclaves avaient le droit de tomber amoureux entre eux, elle ne désespérait pas que cela lui arrive un jour de connaître cette facette de l'intimité entre deux êtres. De connaître l'amour, le désir et le plaisir. Même Nurkyr faisait en sorte que les trois lui soient interdits...
Elle relâcha finalement son bras pour le poser sur sa cuisse et chercha l'aiguille du regard, l'ayant lâchée lorsqu'il lui avait versé l'alcool sur la main. Elle la trouva, en brûla à nouveau la pointe, la secoua pour la refroidir et se positionna pour faire le point suivant. Cette fois, au lieu de se maintenir avec deux doigts, elle posa le dos de ses phalanges, gardant ainsi la main presque fermée. Elle en avait fait plus de la moitié et il lui tardait de finir, malgré sa douleur... S'éloigner de lui... Se reposer... Essayer d'oublier, si c'était possible. Voilà ce qu'elle désirait.
-Et moi, je dois t'appeler comment ?
Tête à claque ? Enquiquineur ? Sadomasochiste ? Gros muscles et petit cerveau ? Oui, elle était un peu en colère contre lui. Elle croyait en connaître la raison mais elle n'avait pourtant qu'une réponse partielle à cette question. Puisqu'elle ignorait ce qu'était le désir, elle ne réalisait pas que, dans ces quelques moments où il s'était montré un tant soit peu doux et attentionné sans être intrusif, elle avait été attiré par lui... Et, inconsciemment, cela la dérangeait bien plus que la façon dont il la malmenait régulièrement. Les deux comportements étaient incompatibles à ses yeux et son esprit repoussait le sombre sans même savoir qu'une petite partie d'elle était attiré par lui...
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| | | Ryth'ten Cormryld
Drow
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Sam 2 Fév 2019 - 15:41 | |
| Sa réaction à la nomination l’intrigua car c’était un mélange de mélancolie et de surprise. Pourtant, c’était la vérité. Cette jeune femme avait le don d’énoncer des choses qu’on ne pouvait pas renier. Et le regard ahuri qui suivi le fit sourire intérieurement. Ryth pensait qu’elle avait encore beaucoup à apprendre. Courageuse mais pas téméraire. Ils se ressemblaient tellement sur certains points. Il le remarqua lorsqu’elle eu ce mouvement de recul. Mais il fut heureux qu’elle réussisse à franchir cette étape de la douleur. Et il le montra lorsqu’elle vint finalement finir de le recoudre tout en lui posant des questions auxquelles il répondrait plus tard. Oui, à ce moment précis où elle fut bien obligée d’approcher sa joue de son torse pour glisser les bandes de tissu derrière lui. Quand elle fut obligée d’enrouler sa taille de plusieurs tours pour s’assurer que le bandage soit bien fixé. A ce moment précis, il posa sa main, avec douceur, contre son crâne, contre sa chevelure, au-dessus de l’oreille. Un geste simple. Auquels suivirent ces mots :
- Oh… non. Je n’y ai pas pris plaisir. Il faut juste parfois souffrir pour guérir. Mets toujours de l’alcool sur une plaie ouverte. Ca fait mal mais c’est pour ton bien.
La caressant de son pouce, il la libéra, inclinant la tête vers le bas pour poser son regard sur la tête de Patience.
- Appelle moi Ryth’ten. Ou Ryth. Je ne peux pas t’aider à me trouver un nom. Ca doit venir de toi. C’est une quête qu’on mène seul.
Et pour la remercier pour le bandage, il laissa glisser sa main jusque sa nuque. L’autre vint rejoindre la première en la saisissant avec douceur à la gorge. Puis, soulevant avec lenteur ce fétu de paille, il vint amener son visage au niveau du sien pour pouvoir déposer un baiser doux sur ses lèvres, baiser fugace mais lent.
Après le baiser, il la regarda un instant dans les yeux, silencieusement, avant de la lâcher avec douceur. Puis, se redressa pour la contourner. Il était temps de préparer la nuit. Il fallait attacher Nurkyr. Le mettant dans un coin de la grande tente, il attacha ses liens à l’une des cordes qui permettaient de tendre la tente. S’il comptait s’échapper, il emmènerait la tente avec lui. Mais, il était certain qu’il ne le ferait pas.
Suite, à ca, il retourna pour s’allonger sur le dos, calant un coussin derrière son crâne. Il préférait s’allonger sur le côté, il pouvait s’allonger sur celui qui n’était pas blessé, mais il préféra attendre. Attendre Patience. Dans son esprit, elle était libre. Il n’allait pas lui donner d’ordres maintenant qu’il n’y avait plus de combat à mener. Il posa simplement son regard sur le sien en disant :
« Les nuits sont froides. Je te conseille de dormir avec moi. » |
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Dim 3 Fév 2019 - 10:37 | |
| Il ne répondit pas... Elle n'insista pas, elle voulait finir, c'était tout ce qui l'intéressait pour le moment. Alors elle fit les trois points restants dans le silence. Sa main étant moins douloureuse dans cette position, elle n'eut pas besoin de faire de nouvelle pause. Ceci fait, elle retira l'aiguille et fit un dernier nœud. La tâche fut plutôt pénible puisqu'elle devait reprendre l'usage de sa main blessée mais elle y parvint sans trop de difficultés. Enfin, elle sortit sa dague et s'en servit pour couper le fil en excès avant d'attraper une bande. Afin de se mettre à la bonne hauteur, elle se redressa sur ses genoux et appliqua un bout de tissu sur le ventre du sombre, la maintenant en place avec le côté de sa main blessée. Puis elle se pencha pour faire le tour du torse du guerrier. Etant donné la masse qu'elle devait envelopper et la longueur de ses bras, le visage de Patience effleura la peau grise à de nombreuses occasions. Dès qu'elle le pouvait, elle s'éloignait de lui, le temps de faire passer la bande entre eux deux... et d'être obligée de revenir se serrer contre lui.
Alors qu'elle arrivait au bout du bandage et qu'elle faisait son dernier tour, il apposa sa main sur sa tempe et la maintint contre lui quelques instants dans une étreinte qu'elle redoutait depuis le début. Il lui assura n'avoir pris aucun plaisir à leur faire mal à l'un comme à l'autre avant de la libérer dans une caresse. Elle se redressa pour achever de fixer le bandage sans lever les yeux sur lui. Il lui donna un nom qu'elle considéra être son véritable prénom et il la laissa libre de trouver comment l'appeler à l'avenir. Curieuse permission que celle de lui trouver un nom...
Alors que ses mains venaient enfin de quitter la peau du guerrier, ce dernier descendit la sienne dans la nuque de l'esclave, amenant la seconde sur sa gorge pour la forcer à relever la tête. Ainsi contrainte, elle croisa son regard et ne le quitta pas des yeux alors qu'il amenait lentement son visage jusqu'au sien. Si elle se laissait entraîner docilement, son corps, lui, se raidit de plus en plus à mesure qu'il l'emmenait vers ce contact qu'elle devinait et dont elle ne voulait pas. Lorsqu'elle fut trop proche de lui, elle ferma les yeux et attendit... Après de longues secondes, les lèvres du guerrier se posèrent sur les siennes. Mais alors qu'elle n'avait jusque là connu que des baisers forcés et d'une langueur écœurante, Ryth'ten ne fit que l'effleurer, ne semblant même pas espérer qu'elle lui réponde. C'était un peu long, mais moins désagréable que ce qu'elle avait pu connaître. Finalement, il s'écarta. Elle rouvrit les yeux. Ils se regardèrent ainsi quelques instants. Elle déglutit, son esprit refusant toujours de reconnaître l'évidence. Même si ce baiser aurait pu lui plaire, la position de ses mains autour de son cou l'avait rendu forcé et contraint. Il n'était pas né d'une volonté de sa part mais d'une obligation dû à son statut d'être inférieur...
Puis il la lâcha enfin et se leva pour passer derrière elle. Elle l'entendit tirer quelque chose de lourd et comprit vite de quoi il s'agissait. Elle se tourna à moitié et le regarda le temps de comprendre ce qu'il allait faire de son maître. Le voyant unir les liens de Nurkyr avec les cordes de la tente, elle se détourna de lui et reporta son attention sur sa main. Elle reposa ses fesses sur ses talons et le dos de sa main sur sa cuisse puis chercha une autre bande dans la trousse de son maître. Tandis qu'elle entourait sa paume de tissu, Ryth revint près d'elle et s'allongea. Installé sur son côté sain, il l'invita à le rejoindre pour se tenir chaud, soi disant. S'il était vrai que les nuits dans le désert étaient plus que fraîches, elle ne pouvait que redouter qu'il veuille plus qu'une simple étreinte mue par la nécessité. Alors, une fois qu'elle eut fini de fixer son propre bandage, elle alla chercher une pile de couvertures qu'elle avait repéré un peu plus tôt. Elle en déplia une de manière assez sommaire sur son maître puis retourna auprès du guerrier. Elle prit la plus grande de la pile et l'étendit de manière à ce que Ryth soit à un bout, puis elle vint s'allonger sous la couverture avec lui. Mais elle choisit son coté avec soin... Se positionnant de manière à ce que, pour se tourner vers elle, il doive se mettre sur son flanc fraîchement recousu. S'il ne lui demandait pas de changer de place, alors elle se tournerait de manière à lui tourner le dos, bien décidée à ne pas l'approcher plus que nécessaire.
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| | | Ryth'ten Cormryld
Drow
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| Sujet: Re: Nurkyr le Hâbleur [Ryth/Patience] Dim 3 Fév 2019 - 11:23 | |
| Allongé, il se remémorait les différentes réactions qu’avait eu Patience depuis qu’ils étaient compagnon de misère ces derniers instants. Il ne pouvait s’empêcher de sourire devant ce mélange de surprise et de redécouverte qui accablait la jeune femme. Encore une fois, lorsqu’il l’avait saisit avec douceur à la gorge pour l’embrasser d’égale à égale, elle s’était tendue comme un tronc d’arbre et semblait s’attendre au pire. Ils avaient donc beaucoup de chemin à faire elle et lui. Et Ryth ne pensait pas au trajet de retour mais bien aux connexions sociales qui les unissent.
Et cela commencerait ce soir. Au diable sa blessure, ils la nettoieront demain si besoin. Aussi lorsqu’elle vint se coucher, il calla d’abord son dos contre le sien. Puis, au bout de quelques minutes, décida de se retourner, maugréant sous la douleur encore vive d’une plaie désinfectée. Il glissa son bras sous le sien et posa son poignet contre sa poitrine avant de finalement coller son corps contre le sien. Pas de baiser, rien d’autres, juste le contact chaleureux de leurs deux corps collés. Lâchant un dernier regard sur le prisonnier entravé, il vit qu’elle avait pris soin de le recouvrir d’une couverture. Ryth n’aurait même pas pris la peine de faire ca, pensant que le Sombre ne méritait pas plus que celui qu’il avait fait tuer.
Aussi, c’est sur cette note qu’il s’assoupit. Laissant ses songes se tourner vers le firmament étoilé. Il fit bien des rêves mais fut bien incapable de s’en souvenir au petit matin. Un matin qui vint le réveiller avec la lumière tamisée d’une tente bien orientée. Ouvrant les yeux, il se rendit compte que Patience n’était plus à ses côtés et que sa blessure lui faisait atrocement mal. Il avait été stupide et roulant sur le dos, il frotta ses yeux pour se réveiller. Il était temps de se lever. Mais il ne pouvait pas se redresser sur son séant comme ca. Poussant la couverture, il roula de l’autre côté pour s’aider de sa main. Se mettant sur ses genoux, il détacha sa longue chevelure emmêlée. Puis bailla. Une petite vérification afin de s’assurer que le prisonnier dormait toujours puis il alla ramasser ses armes pour harnacher sa monture.
Voir son ami mort lui rappela qu’il n’avait pas rêvé et que la situation était bien réelle. Mais l’heure était à flatter les chevaux, s’assurer qu’ils aient bien dormi. Aussi, levant la main pour venir caresser l’encolure du sien, il fredonna quelques chants en Eldéens calmes et léger. Avant de finalement se baisser pour remettre les selles sur chacun d’entre eux afin de les harnacher. Une fois fait, il chercha dans les fontes pour lui donner à manger, de cette plante spongieuse qui les désaltérait en même temps. Attrapa une ourde pour remplir ce qui leur servait d’abreuvoir sommaire. Puis, les laissant boire, il refixa son bouclier sur sa monture. Avant de finalement les laisser.
Trouvant finalement Patience, il la salua une brosse en poils de sanglier à la main dans l’intention de se brosser sa longue chevelure et lui demanda :
« Il faudrait commencer à démonter le camp. »
Le bandage était rouge au niveau de sa plaie. Mais l'Eldéen s'en souciait guère.
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