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 Clor d’Dormagyn {Terminé}

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Driz'na
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MessageSujet: Clor d’Dormagyn {Terminé}   Clor d’Dormagyn {Terminé} I_icon_minitimeMar 14 Mai 2019 - 13:29


Début de l'an 14:XI
Puy d'Elda



De la pierre froide. Enfin... cela faisait du bien. Un court instant Driz'na ferma les yeux, suffisamment court pour qu'aucune mauvaise surprise n'ait le temps de se présenter à elle. Posant une main crasseuse sur ses voix respiratoires, de sorte à pouvoir respirer tout en éteignant un peu le bruit de sa respiration haletante, elle réfléchit. Il fallait qu'elle retrouve sa mère, le plus rapidement possible. Il fallait qu'elle lui donne l'artefact avant qu'il ne soit trop tard, cette pierre taillée dans la lave du Vatna-même et bénie par Uriz. Si son Feu la détenait alors ces hérétiques se levant contre elle brûleraient et l'Eda Vengeur pourrait enfin avoir lieu. Elle le savait, l'avait lu, et avait surpris des conversations allant en ce sens. Tesso lui en soit témoin, si cela n'était la pure vérité, c'était une donnée qui avait son importance. Mais dans une cité où les meurtres s'enchainaient et où n'importe qui pouvait se retourner contre son frère le plus proche, c'était compliqué. Le sang coulait à flot cette nui-là. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle se retrouvait avec le fameux artefact dans la main : son ancien porteur n'avait pas survécu à un sort, ni les autres gardes. La seule raison pour laquelle elle ne s'en était sortie qu'avec des blessures toutes plus douloureuses les unes que les autres était sa petite taille. Désormais, elle était seule. Seule et avec l'un des objets convoités par l'ennemi. Et elle avait un rôle à jouer dans cette histoire. En gros, c'était la merde.

Un bruit. Ne pas espérer, ne pas s'attendre à un quelconque allier. Ne faire confiance à personne et se débrouiller seule. L'enfant se glissa rapidement derrière une colonne à moitié brisée, de sorte à ce que le nouveau venu ne l'aperçoive pas. Les nouveaux venus. Cinq soldats couverts de sang, pour la plupart blessés. Leurs pas ne résonnent pas dans le couloir, il lui sera donc possible de partir à pas feutrés au cas où. Pour les ennemis, ils trainaient un corps, apparemment inconscient. Un repenti, fin et d'une taille assez grande. Les aléas de la guerre ; de toute façon elle n'était aucunement apte à employer la force ni à combattre de front malgré tous ses apprentissages. Alors autant profiter qu'ils fassent attention à leur prisonnier. Elle attendit qu'ils passent, évitant de les fixer du regard pour ne pas éveiller en eux une quelconque gêne qui l'aurait trahie. Par contre, le repenti... il lui disait quelque chose.

Son corps commença à se mouvoir, aussitôt repris par ses détenteurs. Cela suffit juste à Lotha Suru pour remarquer un détail qui lui enserra le coeur : une peau extrêmement claire. Elghinn ? Non... cela voulait dire... elle ne pouvait pas... si. Elle devait. Son devoir passait au-dessus de quelconques sentiments. Driz'na serra de sa main ensanglantée le caillou rouge qui lui pesait.

*Je suis désolée mon frère... ta mort sera vengée.*

Puis elle se mit à courir une fois la voie libre, évitant de croiser le maximum de monde possible.


Dernière édition par Driz'na le Lun 20 Mai 2019 - 18:49, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Clor d’Dormagyn {Terminé}   Clor d’Dormagyn {Terminé} I_icon_minitimeJeu 16 Mai 2019 - 10:49

La course. Les cris. L'odeur du sang, les bruits des combats, la chaleur du feu. La peur continue d'être vue. Elle avait l'impression que les dieux s'étaient donné rendez-vous en Elda pour une renouveau ou une dernière chance. L'Eda Vengeur arrivait... pourquoi avait-il fallu que certains affirment qu'il devait en être autrement ? Elle n'en savait rien. Cette histoire lui paraissait un peu floue, d'ailleurs, comme si elle n'en avait pas saisi toutes les nuances. Ou avait-elle oublié quelque chose ? Etonnant... Avec un bref froncement de sourcils Driz'na avança, passant d'une rue à l'autre avec toujours plus de précautions et d'appréhension. A chaque tournant elle s'inquiétait toujours plus pour Elghinn, ce demi-frère auprès de qui elle avait fini par se rapprocher malgré le fait que les choses avaient très mal commencé entre eux. Ils avaient réussi à l'avoir, malgré son incroyable capacité de survie... en même temps, à force de vouloir grandir par la magie, il devait être moins résistant et à l'aise dans son corps. Elle lui avait dit que c'était une erreur... bref. Il fallait qu'elle reste pragmatique et efficace. Il ne devait pas être seul loin de là, avec un groupe de repentis même ; ou bien avec leur mère mais elle aurait entendu la nouvelle comme quoi qu'elle aurait été capturée. Là, rien. Et pourtant elle en avait croisé des personnes... mortes, agonisantes ou blessées, si ce n'était pas en train de chercher. Elghinn ne devait pas être loin de la maisonnée aux lanternes bleues pour y avoir été emmené... elle avait donc une chance de pouvoir atteindre les forges.


Elle s'arrêta. L'une de ses blessures lui faisait mal, au point qu'elle dut réfréner sa course. Posant une main sur le côté elle put en sentir le sang et toute sa visquosité, et vit qu'il était assez noir. Elle n'était plus bien loin. Elle avait réussi à passer les portes de la chambre magmatique, quasiment entièrement démolies. Elle avait soif désormais. Vraiment. Rejetant psychologiquement son état de santé, Driz'na réussit à avancer encore sur quelques rues avant que son corps ne faiblisse et qu'elle ne manque de tomber au sol. Si elle voulait arriver entière aux forges, il fallait qu'elle fasse une pause. Mais elle était si proche... Plus elle resterait dans les rues, plus elle s'exposait au danger. Alors autant avancer. Après un regard sur la pierre qu'elle tenait toujours, elle continua à marcher. Un pas. Deux pas. Puis un cracha de sang vint orner le sol délabré. Non. Là, il fallait qu'elle s'arrête. La petite profita tout en grimaçant de sa fine taille pour se glisser entre deux ruines, à un endroit d'où elle serait difficilement visible.

Et maintenant ?

Elle n'avait croisé aucun repenti. C'était tellement étrange... De même, qu'une gamine puisse arriver jusque là en pleine guerre, soit c'était qu'elle était particulièrement douée, soit que les dieux guidaient ses pas. A moins que... Driz'na se mordit les lèvres pour ne pas crier de douleur en essayant de détendre un muscle endolori. Que Tesso lui délivre un peu de ses mystères s'il le souhaite, mais ne la laissait-on pas volontairement arriver à sa destination ? Elle espérait sincèrement que ce soit faux, que les repentis se soient juste barricadés. Que personne ne pense que ce soit elle qui ait l'artefact. Mais s'il y avait bien une chose qu'elle avait apprise, c'était que la manipulation était facile... et donc qu'il ne fallait jamais prendre le risque de se fier au apparences - à moins d'en maîtriser tous les détails. Là, si quelqu'un voulait savoir où pouvait se trouver sa mère et comment y accéder... Pourquoi fallait-il qu'elle se retrouve encore une fois dans la merde ? Bon ! Il y avait une cache où elle pourrait laisser un message, par la suite elle ira vers un autre bâtiment se trouvant dans la même direction. Et après... et après elle priait le Père des Batailles fasse qu'elle ne meure pas pour rien, si ce devait être le cas. Et puisse-t-elle aider à ce que l'Eda Vengeur s'accomplisse.


L'enfant ferma la cache dans laquelle elle laissait le précieux artefact. Pourvu que Dren'Zess pense à regarder à l'intérieur... D'un revers de la manche elle essuya le peu de sang qu'elle avait posé sur la pierre, prit une grande inspiration et réussit avec beaucoup de mal à se relever. Plus elle marchait, plus sa blessure s'aggravait. Plus elle marchait, plus elle rencontrait d'ennemis potentiels, plus elle devait faire d'efforts pour ne pas être vue ou éviter les attaques. Plus elle marchait, plus autour d'elle ce n'était que ruines. Il fallait qu'elle avance, qu'elle aille de l'autre côté. Malheureusement elle ne connaissait pas vraiment les rues du coin. Elle fit donc un pas, puis deux, puis trois...

Ce bruit... Driz'na se retourna, étonnée. Un ou des braseros qui s'allument, avec un écho. Mais rien de visuel. Son esprit lui jouait des tours, ce n'était pas possible autrement. Un pas, puis deux... le goût du sang lui revenait à la bouche. Trois, puis quatre. Un mouvement, une esquive, la dague qu'elle dégaine. Survivre ; dro'xun. Un mot bien simple pour un art bien compliqué, surtout quand on est une enfant face à des adultes. Quand le combat survient, quand la mort se présente à ta porte, il ne faut pas fuir. Ca ne sert à rien, Teiweon en a décidé pour toi de toute façon. Le mieux à faire est de se battre et faire honneur aux dieux au lieu de se montrer lâche. Mais le sable s'écoule au coeur du sablier... La peur et la volonté s'affrontent dans le petit corps, pour finalement laisser la volonté prendre le dessus. Jusqu'à la fin.
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MessageSujet: Re: Clor d’Dormagyn {Terminé}   Clor d’Dormagyn {Terminé} I_icon_minitimeDim 19 Mai 2019 - 14:54

( /!\ Hrp : si des personnes sont sensibles et/ou n'aiment pas les scènes particulièrement violentes ou sanguines, je conseille vraiment de ne pas lire ce post. Ce rp n'est pas rouge pour rien... un résumé hrp est placé en toute fin de post pour résumer de manière correcte la scène. Pour les autres, bonne lecture. Wink /!\ )


(Thème : Mephisto's lullaby)


"AAAAAAAAAAH !!!
- C'est bon. Laisse-la respirer un peu. Elle a encore son utilité... pour le peu qu'il lui en reste. Bon ! Reprenons, voulez-vous ? Avant que vous ne me manquiez de respect, j'étais... le plus simplement du monde en train de vous poser une question. Malheureusement, votre manque de savoir-vivre a entraîné quelque conséquences des plus malencontreuses. Voyez-vous de quoi je parle ? Oui. Voyons... inutile de me lancer un tel regard empli de tant d'amour, je ne fais que montrer ma ferveur envers notre bien-aimée Kiel. Vous devriez être heureux ! Vous êtes à l'instant-même en train de la prier... à ma manière, certes."


Un frisson parcourut le corps de l'enfant, la réveillant pleinement par-là même. C'était un cauchemar... n'était-elle pas morte ? Elle rêvait. Elle était juste en train de rêver, elle se réveillerait après s'être rendormie. Elle serait dans sa chambre et tout irait bien, les entraînements reprendraient comme à leur accoutumée. Un nouveau cri, plus grave que le précédent. Qui s'arrêta soudainement. Le bruit dégoûtant d'os se brisant soudainement et de chair sortant du corps. Pas besoin de voir pour imaginer la qualité de la scène, pour que l'odeur encore chaude du sang monte à la tête et que le goût du fer ne revienne à la bouche. Ses sens se réveillant, Driz'na comprit qu'elle n'était pas dans la situation la plus enviable qu'elle ait jamais connue : elle se trouvait dans une pièce faite de roche ouverte sur un couloir tout aussi noir, où seulement quelques torches éclairaient le tout. Des objets en fer et en bois semblaient être entreposés sur des meubles divers et variés mais elle ne réussit pas suffisamment à se concentrer pour ne serait-ce que les voir nettement. Son esprit s'attarda plutôt sur elle-même et les douleurs qui lui enserraient le corps. En relevant un peu la tête elle s'aperçut qu'elle se tenait debout entre deux poteaux rectangulaires bardés de trous, maintenue par des fers encerclant ses maigres poignets. D'épaisses chaînes de ferraille rouillées par endroits, tâchées à d'autres, partaient des fers vers l'un des trous des poteaux. Ainsi était-elle maintenue à quelques centimètres du sol, les bras écartés en V, le temps qu'on s'occupe d'elle. Elle en avait froid dans le dos. En fait, elle avait froid partout malgré la chaleur qu'elle pouvait ressentir, tremblant du peu que ses membres le pouvaient. Pourtant, en baissant la tête, la vérification était facilement faisable qu'elle portait encore ses vêtements... sauf ses chaussures.

En découvrant ce qui l'entourait, notamment en baissant la tête, la jeune fille fit quelque peu bouger l'intégralité de son corps, des mains jusqu'aux pieds. Pieds qui glissèrent sur quelques piques rendues poisseuses par d'anciens sangs les ayant abreuvées et qui, donc, s'entaillèrent profondément dessus. Sous la surprise ces mêmes pieds bougèrent encore plus puis les jambes s'étirèrent brièvement avant de se replier, empalant tout en déchirant les muscles de la plante des pieds. L'enfant cria. Voulut ravaler son cri mais se manqua. L'écho de sa voix aigüe résonna entre les parois, certainement jusqu'aux oreilles du suivant de Kiel. Après une grimace de douleur et un haut-le-coeur, l'enfant réussit à rouvrir les yeux et baisser le regard pour contempler les dégâts de ce qui venait de se passer : du sang, des morceaux de chair et de muscles, et une douleur telle qu'elle avait peine à contrôler ses jambes. Sans qu'elle ne puisse se retenir, son ventre se serra douloureusement et elle vomit le peu qu'elle avait encore dans l'estomac, en un mélange de pâte jaunâtre acide et de sang. La mixture coula langoureusement le long de son menton, imprégnant le jeune corps de son odeur impitoyable avant de tomber en toute grâce sur les genoux repliés. A l'intérieur, ça la brûlait. Pour autant, elle tremblait de froid... tout en comprenant avec horreur la monstruosité du simple piège posé sous ses pieds : stable, juste en laissant ses jambes tomber d'elles-mêmes, elle ne faisait que frôler les piques. Mais au moindre mouvement, elle s'autodétruisait ses propres membres. Et comme elle risquait de réagir à de la torture... Elle ne voulait pas être là. Que ce soit juste un cauchemar. Déjà, elle préférait largement l'immense douleur qu'elle avait ressentie lorsque le mage de l'ombre avait broyé son bras avec sa magie à ce qui allait se passer. Mourir sur le champ de bataille pour la gloire d'Uriz oui, mourir bêtement à force de torture non.

"Réveil un peu difficile, petite ?"


Cette voix. Le même gars que pour l'autre prisonnier. Driz'na essaya tant bien que mal de cacher la peur immense qui la rongeait avant d'oser lever le regard vers celui qui venait de lui poser une question. Un drow de grande stature, moins musclé que la moyenne, les traits fins, des yeux rouges perçants et des habits alliant cuir et tissus noirs. Etrangement, aucune trace de sang ne le souillait. Avec un fin sourire il prit un tabouret qu'il plaça en face d'elle, s'assit et lui caressa la joue avec une affection très... paternelle. Au point que cela en devenait malsain.

"Il n'y a pas de raison d'avoir peur, ma petite. Je vais juste te poser quelques questions et, selon toute politesse existante en ce monde, tu vas me répondre. Car tu es polie, n'est-ce pas ? plus que les adultes que j'ai pu croiser ? Moui ? Bon. J'ai deux questions à te poser, très simples. Tu réponds à l'une, j'enlève le piège qui se trouve sous toi. Oh, tiens, d'ailleurs tu as pu faire la connaissance de Griffoir ! Plaisant, n'est-il pas ? En plus il a l'air de beaucoup t'aimer. Bref, je divague... Si tu réponds aux deux questions, alors je n'aurai plus besoin de te poser de questions. Est-ce clair ? Oui. Tu es une petite très intelligente, je suis sûr que tu comprends où va ton intérêt. Bon, alors, ces fameuses questions ! La première est tout simplement : où se trouve ta mère ? Et la seconde est : où se trouve l'Oeil d'Uriz. C'est tout ! Allez, je laisse deux minutes à la craquante petite que tu es pour répondre. Deux minutes, pas plus."

A sa dernière phrase, il fit un clin d'oeil de connivence à la fille du Feu d'Uriz. Désormais, il n'appartenait qu'à elle de choisir son destin. Les réponses, elle les connaissait... mais elle savait tout autant qu'il ne fallait jamais faire confiance à ce genre d'énergumène. Il fallait qu'elle retrouve son sang-froid. On ne lui avait pas appris comment vraiment réagir dans ce genre de situation, ce qu'il fallait faire ou dire - pour le coup elle aurait aimé qu'on lui enseigne la théorie. Que savait-elle ? Qu'avait-elle pu entendre ? Son coeur battait fort, trop rapidement ; et elle n'avait que deux minutes devant elle, deux pauvres minutes. Plus le tourmenteur était bon, plus l'interrogatoire pouvait durer longtemps. Et il avait l'air bon... Une fois entre ses mains, généralement la seule échappatoire est la mort. Elle avait le droit de déprimer ? Sinon... sinon... il ne fallait pas répondre trop rapidement, sinon cela montrait qu'on mentait. Donc si elle donnait une réponse là maintenant de suite, il risquait de vouloir vérifier qu'elle dise bien la vérité. Et elle ne voulait répondre vrai à aucune de ses questions. Et là on revenait à la torture. Donc, elle ne pouvait malheureusement pas y échapper. Quoi qu'il en dise. Quoi qu'il promette. Son seul salut était la chance d'être en suffisamment mauvais état pour avoir une chance de rejoindre Teiweon rapidement. Elle n'aimait pas sa décision mais en l'occurrence c'était la meilleure qu'elle percevait. Aussi se mura-t-elle dans le silence.

"Bien, tant pis. Vous manquez tous vraiment d'éducation, c'est détestable à voir.
Il se releva, décala délicatement sa chaise pour qu'elle ne reste pas devant la gamine puis commença à faire le tour de l'enfant tout en prenant quelque chose qu'elle ne vit pas.
- Tu ne m'en voudras pas alors... ?"


Il plaqua une main ferme sur son épaule pour qu'elle bouge le moins possible et avec autant d'emphase que de lenteur, il découpa en un long trait continu la peau de sa proie depuis le poignet jusqu'à l'épaule, tailladant en même temps les muscles et les chairs, laissant un courant d'eau rouge vermeil glisser le long du corps fiévreux. Sous les cris de douleur de sa victime il fit le dessus du bras droit pour éviter veines et artères, se déplaça de deux pas, puis avec amusement recommença avec le bras gauche mais de manière bien plus lente. Cela de sorte à ce que l'enfant puisse clairement apprécier le fait de sentir sa peau se séparer en deux petit à petit et le liquide chaud qu'était son propre sang réchauffer son corps d'enfant. Une, deux, trois, quatre, cinq... et bien d'autres gouttes arrosaient joyeusement Griffoir, lui donnant une magnifique couleur rouge qui ne demandait qu'à être mise en valeur.

"Pas de regrets ?"

Puis, sans attendre la moindre réponse de son interlocutrice, le bourreau fit de même avec les jambes, cette fois-ci devant comme derrière. La force de la fille ne valait pas la sienne, loin de là. Aussi était-il très - trop même, à son goût - simple de faire en sorte que ses petits pieds rencontrent à nouveau ce cher Griffoir. Griffoir qui baisait de toutes ses dents la tendre cher qu'on lui offrait là.



La douleur. Le froid. Le chaud. Le bruit familier de braseros qui s'allument soudainement dans une salle pourvue d'échos. La souffrance, lancinante, donnant envie de vomir la bile qui lui restait dans le corps. Mais il n'y avait rien : plus rien. Plus rien de ce qui existait jusqu'à présent, plus rien de cette salle sordide et de son bourreau complètement fou... ou sadique... ou les deux. Les yeux ouverts, Driz'na regardait les deux hautes colonnes de pierre ressemblant à celles qu'on pouvait contempler dans les forges de lave ainsi que l'immense miroir tenant entre elles. Cette fois, ce miroir véhiculait son reflet, pas celui de cette fille qu'elle ne connaissait pas. Les lumières dansaient allègrement du fait des flammes. Elle avait froid, si froid... Elle se retourna pour essayer de comprendre mais ni vient rien d'autre que les ténèbres d'une salle immense dont elle ne pouvait pas même imaginer le fond. Quand elle se retourna à nouveau vers le miroir, là elle vit cette fille qui lui ressemblait mais qui n'était pas elle... comme dans le premier rêve. L'index de l'inconnue se posa verticalement sur sa bouche, avec ce qui ressemblait à un sourire à demi caché. Ses yeux violacés étaient perçants, au point que son regard traversait la chair, jusqu'à brûler le plus profond de son être.



"... suffit pas ?"


Driz'na cligna des yeux et essaya de respirer. Sa respiration s'était bloquée et... et... que s'était-il passé ? Son corps entier la faisait souffrir et depuis ses pieds jusqu'au bas du dos elle ressentait une douleur atroce qui la paralysait. Des larmes coulaient de ses yeux. Elle les sentait à peine. Par contre sa blessure au côté s'était réveillée et elle avait l'impression que quelque chose bloquait sa trachée. Alors elle cracha ce qui l'encombrait, ne sachant même pas quelle était la question qu'on venait de lui poser. Des caillots de sang se dirigèrent fébrilement vers le sol pierreux, les autres restant dans la bouche ou glissant lentement le long du menton. Elle avait du mal à reprendre pleinement conscience de ce qui se passait... tant mieux pour elle, dans le fond. Il devait lui demander la même chose que précédemment... Non, elle ne lui répondrait pas. Son silence ne lui plut pas. Toujours à maugréer contre une pseudo-impolitesse, il lui montra clairement son mécontentement. Comme si le fait qu'elle n'était qu'une enfant lui permettrait d'avoir les informations plus facilement ? Non. Elle n'était pas la fille de son père pour rien ; et elle ne trahirait pas le Feu d'Uriz. Même si elle avait peur de vivre ce qu'elle ne pouvait éviter. Dernière chance. Non. Il l'avait prévenue. Il lui montra alors une pince en métal visiblement neuve tant elle était rutilante, aux embouts aux drôles de formes. Ce n'était pas fait pour trancher... alors pour quoi ?

"Tu vois cette petite merveille ? Ca sert à briser des doigts. Jusque là je faisais avec la méthode traditionnelle mais quelqu'un a eu la sympathique idée d'inventer cet instrument. Il faut bien tester un jour, n'est-ce pas ? En plus il y a la taille enfant dessus ! Huuum... par quelle phalange je vais continuer... tiens, c'est bien comme ça qu'on l'utilise... ?"

Il commença par l'index, afin de ne pas prendre trop résistant, et s'appliqua à briser le doigt entre la deuxième et la troisième phalange. Il prit bien le temps d'ajuster son matériel, de bloquer le doigt avec et, dans un cri déchirant, un craquement se fit entendre. Cette zone en ressortit à moitié coupée et complètement tordue sur le côté, tâchée de rouge. Avec une grimace que l'enfant put apercevoir il enleva l'instrument de torture, faisant à nouveau hurler l'enfant, et recommença avec un autre règlement sur le majeur. Et il recommença, inlassablement, cherchant à découvrir toutes les possibilités inimaginables de sa nouvelle acquisition. Si Driz'na avait été un garçon, il aurait volontiers essayé une autre zone sensible aussi... Il jaugeait la pertinence de ses essais à la puissance des cris ainsi qu'à leur tonalité, de même qu'à l'état de conscience de sa patiente. Il attendait donc de longues secondes avant de continuer, s'arrêtant pour que son coeur ne lâche pas en cours de route.

Et elle hurlait, hurlait... La douleur était atroce, au point qu'elle découvrait à quel point des doigts pouvaient être fragiles. En même temps avec les mouvements de son corps ses pieds s'écharpaient sur les griffes, s'entaillant, se plantant, mettant à jour des os en était-elle persuadée. Et il parlait, parfois pour ne rien dire, parfois pour lui demander son avis sur la séance, parfois... pour reposer ces deux mêmes questions...



Le miroir à nouveau. Les braseros allumés, propageant chaleur et lumière. A genoux sur le sol, complètement recroquevillée sur elle-même, Driz'na pleurait. Elle ne pouvait pas se relever, ne voulait pas même essayer. Son regard violacé finit par se relever, après un long moment, pour revoir cette fille qui la fixait des yeux. Ses lèvres ne muèrent pas. Son index, tordu, ensanglanté, brisé, se tenait toujours sur ses lèvres pour lui intimer le silence.



Un tremblement alors qu'un premier vêtement était arraché, un second alors que l'autre l'était, révélant un fin corps nu peint de crasse, de sueur et de sang. Un corps qui n'avait pas encore vraiment connu les affres de la guerre, ne témoignait pas de toute la hardiesse d'un adulte pour le Père. Son corps à elle, ses jambes qu'elle ne supportait toujours pas montrer aux autres. L'adulte enfonça un doigt dans la plaie béante qui se trouvait à son côté, ce qui la fit une nouvelle fois crier. Crier... ou pas. Elle commençait à ne plus avoir assez de voix pour réagir de cette manière. Là où elle eut moins de mal par contre, bien qu'elle essaya vraiment de prendre son courage à deux mains pour le cacher, furent les quelques larmes qui coulèrent le long de son visage quand il s'amusa à caresser la peau d'ébène dans son entièreté, appréciant la qualité de l'être comme un marchand d'esclave apprécierait la beauté de son acquisition avant de la céder. Driz'na n'arrivait plus à ressentir le bas de son corps, hormis son bas-ventre. Le visage du bourreau frôla le sien et sa voix suave murmura doucement les deux mêmes questions que depuis le début : "Où était l'Oeil ? Et où se trouvait le Feu ?"

A chaque battement de cil, l'image de cette fille faisant le geste de Tesso lui revenait en un flash dans les yeux. Un nouveau cri, une arme crantée lui déchirant peau et muscles le long du torse. Elle ne voulait plus se taire. Elle voulait juste mourir, que cela s'arrête... Elle cracha à nouveau du sang, cette fois-ci en bien plus grande quantité qu'auparavant.

"Le libre de... chute dub... gatrième Ost. Bibli.. familiale.
- Bien... et pour le Feu ?
- Maison Ba... krrrc... Ba'fere. Sous-sol."


Elle avait trop mal et le dégoût la brûlait toujours autant. Les larmes continuaient donc à se déverser, pouvant faire croire qu'elle cédait à contrecoeur si capitale pour la suite de l'Eda Vengeur. Mais non. Rien de tout cela n'était vrai. Rien de tout cela...

Un sourire. La fille souriait.

"Bien. Merci, petite."

Tendrement, le tourmenteur déposa un baiser délicat sur les lèvres de sa chère victime, goûtant son sang, tout en appliquant un couteau très aiguisé sur sa gorge. Il éloigna sa tête et, avec un sourire empli d'amour, sa main commença à appliquer le geste nécessaire à l'émancipation éternelle de cette braise vis-à-vis de ce monde.



Alors qu'il entamait se geste, l'image s'arrêta soudainement. Le bruit strident du verre cassé vrilla les oreilles de Driz'na qui, après avoir fermé les yeux, les rouvrit. De la pierre froide. Enfin... cela faisait du bien. En un geste presque instinctif elle posa une main sur ses voix respiratoires, de sorte à ce que sa respiration ne soit pas entendue depuis l'extérieur. Elle respirait... L'enfant décala sa main à sa gorge, n'y notant aucune cicatrice ni rien. Ses doigts avaient une forme normale. Sa blessure au côté comme les autres n'existaient plus. Tout cela n'avait jamais existé... ou bien ce lieu n'existait pas, lui. La seule interrogation qu'elle se posait était : pourquoi était-elle nue ? S'asseyant par terre, elle reconnut sans problème l'immense salle du miroir aux braseros. La fille était toujours à l'intérieur, le doigt barrant ses fines lèvres. La seule différence aux autres fois était qu'elle invitait Lotha Suru de l'autre main à la rejoindre, et arborait un sourire tranquille. Driz'na s'approcha donc, et s'arrêta en s'apercevant que c'était poisseux sous ses pieds : du sang, marquant le dallage à chaque pas. Pourtant ses pieds étaient intacts... comme dans le rêve qu'elle avait fait du temple d'Uriz. Elle haussa une épaule puis se rapprocha à seulement quelques centimètres de la glace. La fille déplaça son index pour poser sa main contre son côté du miroir ; Driz'na fit pareil, de sorte à ce que leurs mains se touchent puis se confondent. La glace devint eau, l'eau laissa les peaux entrer en contact et leurs doigts s'entremêlèrent. Le sourire de la fille, qui ne portait aucune cicatrice elle non plus, se fit plus grand et plus heureux. Doucement, elle entraîna celle qu'elle était plusieurs années auparavant de son côté du miroir... jusqu'à ce que les braseros ne s'éteignent.




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MessageSujet: Re: Clor d’Dormagyn {Terminé}   Clor d’Dormagyn {Terminé} I_icon_minitimeLun 20 Mai 2019 - 17:31


Un corps mort. C'était tout ce à quoi l'enfant ressemblait. Une petite chose encore trop fine allongée sur le sol, inerte au centre du cercle de rituel. Les personnes présentes sur le lieu se regardèrent, silencieuses, jusqu'à ce que le prêtre de Valas finisse par se pencher vers elle pour l'ausculter. Les minutes s'égrenèrent ou aucun son n'échappa du groupe, les autres adultes restant concentrés sur leur tâche première. Tâche qui posait question, d'ailleurs, vu les circonstances.

"Intéressant...
- Et donc ?
Les yeux flamboyants de la prêtresse de Tesso s'étaient braqués sur son homologue à travers son demi-masque.
- Et donc poussé à bout, son esprit a fini par réussir à se réfugier là où le sort ne le trouverait pas."


Un nouveau silence suivit ces paroles. Intéressant, oui... si elle était capable de travailler cela ce pourrait devenir un atout; se pourrait-il qu'une part d'elle ait compris qu'il s'agissait là une illusion mêlée à de la manipulation de l'esprit ? On l'avait prévenu que l'observation était l'une de ses plus grandes qualités ; il semblerait qu'elle vienne de passer au stade d'au-dessus. Bien, très bien. Dans ce cas, autant laisser le temps à cet esprit de comprendre qu'il était désormais hors de danger. Le prêtre fit signe aux autres d'arrêter toute magie puis souleva légèrement la tête encore marquée par l'innocence... désormais perdue.

"Tu peux te réveiller, Driz'na Al'Serat. Le Clor d’Dormagyn est terminé."


Sans plus rien dire il reposa la tête sur le sol puis se releva. Ils allaient quitter cette salle, ils ne reviendraient que plus tard, tout du moins l'un d'entre eux, pour vérifier si elle se reprenait. Il n'irait extirper son esprit que si elle ne se réveillait pas d'ici quelques heures.


~~~~~~~~


Après ce qui sembla être un temps indéfini, tout autant long de court, elle ouvrit les yeux. Non. Ce n'était pas elle : c'était Driz'na. C'était moi. Juste moi sortie de quelque chose d'étrange. J'avais vécu un évènement que je n'arrivais pas à resituer, la perte d'Elghinn ainsi qu'une séance de torture que je ne désirais qu'oublier tant j'en ressentais encore les marques en moi. Pourtant, cela me semblait faux ou extrêmement lointain. Pourtant, je l'avais bien vécu... ils en voulaient à... MERE ! Où était-elle ???

Je pris une grande inspiration, comme si je ressortais brusquement de l'eau, et me relevais d'un coup. Un mal de tête fulgurant m'assaillit et je dus fermer les yeux tout en tenant ma tête d'une main peu assurée. Une voix résonna dans mon cerveau, me vrillant encore plus à l'intérieur du crâne. Il me fallut un long moment avant que je n'arrive à ouvrir les yeux et les porter sur la femme masquée qui se tenait à quelques mètres de moi.

"C'est bon, tu es réveillée... ce n'est pas trop tôt.
- Où suis-je ?
- Tu ne te rappelles pas être entrée dans cette pièce ?
Je regardais plus attentivement autour de moi... non.
- Tu es venue ici pour passer le Clor d'Dormagyn.
- Je... c'est terminé ?
- Je te laisse démêler le vrai du faux ; sache juste que ton épreuve a consisté à un rêve... magique.
Je regardais celle que je reconnaissais comme une prêtresse de Tesso, silencieuse. Qu'est-ce qu'elle me chantait là ?
- J'ai juste une question pour toi... Elle s'accroupit en face de moi tout en posant son index verticalement sur ses lèvres. Cette fille dans le miroir, qui est-elle ?"


Le silence s'abattit entre nous. Cette fille, je n'en avais parlé qu'à une personne qui avait malencontreusement rejoint sa déesse le lendemain. Donc à moins d'être dans ma tête... Après, c'était une prêtresse du Menteur, elle devait en savoir plus qu'elle ne le laissait croire. Un sourire amusé se dessina sur son visage alors que ses yeux me fixaient... étrangement. J'avais un drôle de ressenti malgré le fait que je ne pouvais voir que ses pupilles.

"Ce n'est pas grave. Va, la porte se trouve là-bas...
Sans chercher plus à comprendre je me relevais et empruntais la direction indiquée, marchant calmement malgré l'envie irrésistible de quitter ce lieu.
- Hum... Driz'na ?
Je m'arrêtais et tournais à nouveau mon regard vers elle.
- Souviens-toi qu'il existe un temps pour tout... et qu'être soi-même n'est qu'une pure subjectivité.
- Pourquoi me dire cela ?
- Tu comprendras plus tard... puisse Tesso veiller sur toi, en attendant."


Encore plus intriguée qu'auparavant, je me détournais d'elle et repartis vers la porte. J'allais rentrer à la maison, tout simplement... si elle existait bien encore.



{Fin}
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