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 [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)

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T'sisra Do'ath
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MessageSujet: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeVen 31 Mai 2019 - 23:57


Et maintenant ?


Automne, Julas, cinquième ennéade de Favrius, an quinze, onzième cycle.

Fort-Garmin, la place-forte du Kirgion, se dévoilait aux yeux du petit groupe d’explorateurs s’en revenant des Hautes Terres. Depuis le début du mois, lorsque les messagers porteurs de la bonne nouvelle étaient rentrés et que le chemin avait été balisé, quelques groupes de colons avaient rejoint la cité perdue à leur tour, alors que d’autres rentraient à Fort-Garmin.
Et si d’ordinaire, on alpaguait ceux qui revenaient du grand Nord, on n’osait pas vraiment approcher ce groupe-ci, puisque la daedhelle et son guide en faisaient partie. Une fois les portes du fortin passées, Gondur fila tout droit jusqu’à sa demeure, la noirelfe sur les talons. Il ne voulait pas s’éterniser sur la place publique en sa compagnie, et ça, elle pouvait le comprendre.

T’sisra jeta son sac sur la table du salon avec un soupir de fatigue. La route avait été longue, elle était heureuse de rentrer, mais aussi déçue de ne pas avoir trouvé Balir. La noiraude n’avait aucune idée d’où il pouvait être, sans compter qu’elle se voyait mal demander au voisinage si quelqu’un l’avait vu. Ne lui restait plus qu’à prendre son mal en patience.

- Je vais prévenir de notre retour. Tu ne sors pas d’ici, compris ?

T’sisra se contenta d’acquiescer et s’attabla en regardant le guide droit dans les yeux.

- Je ne bouge pas d’un pouce, c’est promis. Confirma-t-elle tirant un parchemin roulé de son sac. Si vous apercevez mon père…

- Je lui dirai que t’es là, t’en fais pas va.

Opinant du chef dans un sourire, elle observa le dawi quitter la maison et refermer la porte derrière lui, puis elle déroula son parchemin sur lequel étaient cartographiés les environs de l’antique cité. Ils en avaient passé des jours à crapahuter dans les coins et recoins du vallon pour ne rien rater, afin d’établir la carte la plus juste possible. Le résultat était satisfaisant, à défaut d’être artistique, on comprenait à quoi ressemblait les environs du fief de Molgrunn dans son ensemble. T'sisra s'empara de son fusain, d'un pot d'encre et d'une plume et s'évertua à peaufiner les derniers détails et apporter les annotations manquantes. Il fallait que la noirelfe se concentre sur autre chose que ses pensées, car bientôt, Gondur reviendrait, et si mourrait d'envie de savoir comment tout ceci avait été reçu, d'un autre côté, rien que d'y penser lui nouait l'estomac.


◈ ◈ ◈

Printemps, Oglicos, deuxième ennéade de Favrius, an seize, onzième cycle.

La noirelfe et Balir vivaient sous le toit de Gondur depuis plusieurs ennéades. Leur hôte faisait tout ce qu'il était en son pouvoir pour que leur séjour soit le plus agréable possible, puisque la noiraude ne sortait que très rarement. Et lorsqu'elle se permettait de prendre l'air, c'était en compagnie de son guide et seulement aux abords de la maisonnée.

T'sisra attendait patiemment, toujours un peu plus inquiète, elle comptait les jours qui passait, le temps qui s'égrenait. Bientôt. Bientôt les thanes ayant pris part à l'expédition rentreraient. Peut-être aujourd'hui serait-ce enfin ce jour tant attendu ? Et avec eux, l'eldéene et son père sauraient enfin de quoi sera fait leur avenir.

_________________

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Dernière édition par T'sisra Do'ath le Mer 21 Aoû 2019 - 12:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeMar 13 Aoû 2019 - 13:52

Le temps s’était dérobé plus vite que ce qu’aucun aurait cru. Ce qui s’annonçait comme une expédition risquée et inquiétante, était en fait devenue un voyage vers le passé et un tremplin vers le futur. Le Zagazorn tout entier résonnait de la redécouverte d’une cité antique renfermant quantité de savoirs oubliés et de richesses tant recherchées. Bien que petite par la taille, elle renfermait d’infinis trésors, que les plus grands runistes de ce pays tentaient par moultes efforts de restaurer, recomposer et redorer. Scriberunes, graverunes, forgerunes, chaque spécialité avait ses représentants qui s’activaient, ensemble, pour faire de cette cité une place forte centrale du savoir runique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle rassemblait toutes les prérogatives : elle était éloignée des principales routes commerciales, elle était faite d’une cité souterraine réservée aux soldats et aux runistes, ainsi qu’à quelques clans civils triés sur le volet, et disposait, au-dessus, d’une plaine où faune et flore se faisaient luxuriantes malgré les difficultés des neiges éternelles. Et surtout, le savoir qui s’y trouvait, ainsi que les compétences représentées par les poilus et bavettes qui s’y établirent, étaient farouchement gardés. Un bastion Nain dans toute sa splendeur.

Harald, fort de l’autorité du Groman-Rik durant cette expédition et la colonisation de l’antique cité, administra et dirigea la cité pendant 9 ennéades. Si, au début, il administrait la centaine de Dawis présents depuis l’expédition, il fut bien vite confronté à l’arrivée d’autres clans voulant saisir l’opportunité d’une terre prometteuse, et un retour dans les Monts du Septentrion, autrefois arrachés par la force du Voile et l’ire de Mogar. Bucherons, bâtisseurs, mineurs, chasseurs, tanneurs, éleveurs, agriculteurs, brasseurs, runistes, ils étaient tous présents.
L’opiniâtreté des Nains et leur promptitude à déplacer – ou plutôt à creuser – des montagnes permirent une organisation millimétrée. Les bâtisseurs construisaient et rénovaient les demeures dans et en dehors de la cité, des établis, des scieries, des enclos, permettant aux autres clans de travailler et d’alimenter en matériaux et denrées, le reste de la cité. Un effet papillon qui, à la fin, engendrait une avalanche. La cité se voulant résolument tournée vers les runes et les savoirs attenants, Harald laissa la gestion de la cité à un conseil formé des plus anciens runistes et de quelques Thanes, notamment guerriers.

C’était donc le cœur enhardi par cette savoureuse victoire, et par le rêve d’un ciel résolument bleu et bienveillant sur le Zagazorn, que Harald était retourné à Kirgan avec d’autres Thanes qui, une fois leur œuvre terminée, désiraient retourner en leurs familles. Mais avant de retourner à Lante, Harald devait se présenter devant le Roi, pour lui faire son rapport et décider de ce qu’il fallait faire de cette ville, et, par voie de conséquence, de ce qui allait advenir de T’sisra, l’Elfe sombre, à l’origine de toutes ces aventures.

Harald n’oubliait pas que, à l’origine, c’était le père de T’sisra, un Dawi, qui transgressa les ordres royaux interdisant aux non Dawis de fouler le sol du Zagazorn. Il avait sciemment laissé sa fille vagabonder jusqu’aux Monts du Septentrion, laquelle foula la première le sol de l’antique cité de Molgrunn. Beaucoup de Nains considéraient cela comme une faute grave et une trahison, et il se murmurait que le châtiment demandé serait de voir la tête de l’Elfe rouler au sol, détachée du reste du corps, et le pauvre Balir être tondu en place publique.
Mais ceux qui avaient participé à l’expédition, qui avaient soufferts et œuvrés ensemble, et qui avaient pu compter sur l’aide non négligeable de la Daedelle, avaient eu le temps de changer de discours. Et Harald était de ceux-là. Il avait vu l’Elfe soigner les blesser. Il avait vu l’oreille-grise pleurer de joie lorsque la cité fut redécouverte. Il avait vu sa dévotion, sans commune mesure, alors qu’elle n’était pas du tout adaptée au froid et que sa fatigue grandissait. Bien qu’il ne fasse pas confiance aux non Nains, le temps et les preuves le forcèrent à se rendre à l’évidence : T’sisra était une amie des Nains.

Alors, fier comme un Nain et droit dans son plastron, il se présenta devant la Grande salle du trône, et attendit que le Roi l’autorise à y entrer. Harald était fier, fier de ses barbes et fiers du Zagazorn.
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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeMer 14 Aoû 2019 - 14:33


Le trône de Kirgan ne manquait pas d'allure et les meilleurs maîtres-artisans de Thanor y avaient passé de longues journées de travail. Taillé en granit massif et décoré de runes narrant l'histoire des dawis, le trône se voyait doté d'un dossier de grande taille en haut duquel se trouvait enchâssé l'ancienne couronne de Garmin arrachée à sa gangue de magma, et qui désormais surplombait telle une auréole la tête de celui qui s'y asseyait. EN ce jour-là, Hardrek Poing-de-Fer y avait assis son auguste fessier et attendait patiemment l'arrivée du Thane des Brise-Os qui devait venir faire son rapport sur l'expédition vers la cité perdue de Molgrunn. Nombre d'autres Thanes ou membres des Thryng assistaient également à l'audience où devait également être décidé le sort de le grande-gambettes qui avait violé les terres du Septentrion. Certes son aide avait permis la découverte de la cité antique, mais plusieurs dawis intransigeants considéraient toutefois que cela n'effaçait pas le crime initial.

Lorsque Harald vint se présenter devant le trône, le Groman-Rik l'accueillit en ces mots :


Force et honneur, Harald Barbe-Sanglante, Thane des Brise-Os et Gazanundi ! Ton retour et les nouvelles que tu nous apportes de la cité de Molgrunn sont attendues avec impatience. Parles et que nul ici n'interrompe ton récit, nous t'écoutons.
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeJeu 15 Aoû 2019 - 23:19

L’instant était solennel. Les Nains ont beau honorer les anciens, glorifier les actes valeureux et héroïque, faire passer l’honneur avant tout – ou presque – ils ne font pas cas du faste et de l’étalage de richesses. Et ici, en cet instant, point de cor, point de trompettes, point de tapis rouge ni de crieurs à la volée. Aucun des artifices Umgis ne saurait trouver grâce auprès des Nains, car la valeur, le respect et la dévotion envers la nation et ses pairs, étaient ce qui était réellement valorisable. Aussi, Harald enleva son heaume, marcha en direction du trône, la tête relevée et le buste droit dans le plastron, son armure, tout de noir de jais, renvoyant la lueur des torches devenant semblables à de petits yeux rouges. Il faut dire que cette armure était ce qui lui permettait d’être vu et reconnu, lorsque toutes les troupes Lantaises portaient du rouge, Harald, lui, était en noir de jais.

Une fois à une distance respectable, le Thane des Brise-Os, clan guerrier séculaire, plaça son poing sur son plastron, et baissa respectueusement la tête. Et enfin, après s’être redressé, il prit la parole :
- Groman-Rik, frrères et sœurrs Dawis, je vous prrésente mes rrespects ! Dit-il après avoir fait rapidement le tour de l’assemblée en une petite rotation de la taille. Mes frrèrres et sœurrs, l’expédition à tenue toutes ses prromesses ! Nous avons essuyé une embuscade des sauvageons, mais nous les avons mis en dérroutes ! Le chemin fut long, ça oui, mais il fallait bien cela pour atteindrre l’antique cité ! Et nous l’avons rrrredécouverrte ! Aprrès des ennéades de chantiers, les Dawis qui s’étaient lancés à l’assaut du Langk Duraz, purrent crreuser dans la rroche et rrejoindre ceux qui étaient rrestés de l’autrre coté. La Grrande Porrte est dorrénavant ouverrte, sécurrisée et digne de l’arrchitecturre de notrrre peuple ! La cité est en passe d’être totalement rrecontruite et aménagée : les forges flamboient, les sages étudient, les échoppes fleurissent et les taverrnes sont bondées ! Les demeurres poussent comme des champignons, et chaque Dawi fait au moins cent fois plus que sa parrt ! Il laisse un petit temps de pause, pour que ses gestes mêlés à ses paroles puissent faire leurs effets. Des demeurres sont rrassemblées en un petit hameau dans le Vallon. Une tourr d’obserrvation fut rénovée afin de surrveiller l’endrroit. Un demeurre à corrbeaux est en place, et les guerriers assurrent la sécurrité des lieux. Enfin, la cité est administrrée par un conseil forrrmé de quelques officiers militairres, d’ingénieurrs et de rrunistes. Je crrois pouvoirr dirre sans me trromper que les rrunistes ont rretrouvés une quantité incrroyable de savoirrs oubliés… Une Gransalle est désorrmais aménagée, et les rrunistes œuvrent pourr rrétablirr un conseil d’Arrchirruniste. Cette cité, est la leurr. Il marque une nouvelle pose, laissant ses mains rejoindre les côtés de ses hanches, alors qu’il s’apprête à plaider le cas de la Daedhelle. Mes frrères, mes soeurrs, mon Rrrrroi. Jamais nous n’aurrions pu y arrrrriver sans l’orreille noirre. Elle s'est battue à nos côtés, a soigné les blessés de l’embuscade. Elle a guidé les grrrimpeurs dans l’ascension. Elle a vaincue, avec l’aide de son pèrre, Balirr, une abomination des temps anciens, celle-là même qui avait condamné les Dawis de Molgrrunn à s’emprrisonner sous terrrre. Elle a permis aux sages de rrretrouver des savoiirs incroyables, et le plus imporrtant, elle ne s’est jamais permise d’y jeter un œil, à aucun moment. Elle à sauvé la vie de nombre de cognarrrds, et elle a jalonnée la rrroute jusqu’à la cité avec les cognarrds envoyés pourr le fairre. Elle n’a rrechignée à aucune tâche, ni ne s’est ménagée malgrrré sa faible rrésistance au frroid. Il se tait à nouveau. Baissant la tête, il prend alors une grande inspiration. Jamais, ô grand jamais, il ne s’était vu plaider un jour la cause d’une Elfe Noire. Il avait affronté les Drows à Almis, il avait personnellement massacré plusieurs d’entre eux durant les combats, et aujourd’hui, il avait confiance en une Elfe Noire : T’sisra. Alors, il mit genoux à terre et baissa d’autant plus son visage en arrière. Posant son avant-bras gauche sur le genoux gauche fléchi, il plaça son heaume légèrement devant lui, orienté face au Roi, et là, il reprit. Mon Rrroi, vous me connaissez depuis longtemps. Nous avons combattu ensemble à maintes rrreprises. J’ose espérrer que vous connaissez ma dévotion pour le peuple du Zagazorrn, et j’implorre Ikthorr que vous ayez confiance en moi. L’Elgi Noirre a fait plus que nous ne l’aurrrions jamais crrru, et jamais elle n’a demandé de compensation, ni n’a rrrechigné à mes orrdrres. Aujourrd’hui, j’ai confiance, Rrrikazul. Je plaide pourr qu’elle puisse demeurer en Zagazorrn, comme une amie des Dawis. Si notrrre peuple devait, en ce moment, accorrrder sa confiance et un témoignage de rrreconnaissance envers autrrre qu’un Dawi, ce serrait à elle.

Il était conscient que ses mots n’allaient pas faire l’unanimité. Il avait beau être un guerrier accompli, avoir participé à toutes les batailles du Zagazorn depuis le Voile, à s’être montré digne, fort, brave et dévoué, il savait que l’affront originel qui fut fait pour découvrir la cité de Molgrunn, ne saurait trouver de pardon dans le cœur et l’esprit de certains Dawis. Mais son cœur à lui, et sa droiture légendaire, lui commandaient d’être honnête en ce jour et en cet instant, et encore plus face au Roi.


Dernière édition par Harald Barbe-Sanglante le Mer 21 Aoû 2019 - 18:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeMer 21 Aoû 2019 - 10:56


Harald Barbe-Sanglante parla bien, avec une fougue et une passion qu'on lui connaissait rarement (sauf dans les cas où il y avait une bonne bagarre en préparation). Il narra aux dawis assemblés la reconquête de la légendaire cité de Molgrunn, les efforts consentit et les dangers surmontés pour réintégrer ces terres oubliées au sein du Zagazorn. Les yeux du suzerain brillèrent de joie en l'entendant évoquer l'antique savoir des archirunistes que beaucoup craignaient perdu à tout jamais. La foule qui se massait dans la salle du trône ; amplement plus nombreuse que pour une audience ordinaire ; restait pendue aux lèvres du Gazanundi et l'enthousiasme faisait frémir les barbes. Par cette reconquête, les membres de l'expédition venaient de stabiliser le royaume en lui offrant le cinquième et dernier point d'ancrage qui manquait encore à son équilibre.

Kirgan, la cité des rois, le centre du pouvoir politique.

Lante, la cité des soldats, la porte du royaume.

Thanor, la cité des artisans, l'antre de la création.

Almis, la cité des prêtres, la rebelle enfin domptée.

Molgrunn, la cité des runistes, la gardienne du savoir.

Cinq cités, qui comme cinq doigts de la main constitueraient une force que nul ne pourrait briser. Peut-être T'sisra ne l'avait-elle pas ressentie lorsque pour la première fois les portes de Molgrunn s'étaient ouvertes devant elle, mais ses actes venaient de solidifier le Zagazorn d'une manière pour le moins inattendue. Qui plus est, Hardrek ne voyait que des avantages à la position géographique de Molgrunn car mieux valait que la cité des runistes demeure d'un accès difficile tant le savoir qu'ils y développeraient constituait un secret bien gardé. La blessure du Voile ne guérirait jamais totalement, toutefois en ce jour à marquer d'une pierre blanche, la folie de Mogar s'éloignait dans l'esprit de chacun et les dawis pouvaient de nouveau croire en l'avenir.

Il restait toutefois un acte à accomplir : le jugement du Groman-Rik. Harald avait effectué son plaidoyer, d'autres dans les jours précédents étaient venus murmurer à l'oreille du souverain des conseils de fermeté ou de clémence, mais au final une seule barbe déciderait du sort des deux accusés. Après avoir remercié le Gazanundi pour son récit, Hardrek fit signe aux gardes qui se tenaient à l'entrée de la salle du trône.


Faites venir l'elgi ainsi que Balir, que je rende mon jugement en leur présence.

Le silence régna tandis que les gardes accomplissaient leur mission, tout juste troublé par quelques paroles que le suzerain marmonna à l'oreille d'un poilu qui s'esquiva sans mot dire. Quelques minutes après l'elfe noire et son père adoptif furent introduits dans la salle puis guidés jusqu'aux marches du trône.

Genoux à terre, tous les deux.

Le regard sévère du suzerain se porta tout d'abord sur T'sisra, comme s'il jaugeait encore dans de fines balances connues de lui-même la décision à appliquer envers l'intruse.

Elgi, tu as pénétré sur nos terres ancestrales sans autorisation. La punition en est la mort.

Une atmosphère pesante envahit la salle et la couronne enchâssée en haut du trône parut rougeoyer d'un feu intérieur comme si elle sentait l'appel du sang. La sentence demeurait juste au regard de la loi mais beaucoup la trouveraient sévère, en opposition avec le plaidoyer du Gazanundi dont pourtant la haine des elgis était connue de tous. Levant la paume de sa main après de longues secondes d'une insoutenable tension nerveuse, le roi indiqua qu'il n'en avait pas fini.

Pour autant, nul ne peut nier que sans toi nous n'aurions jamais retrouvé la légendaire Molgrunn. Le thane des Brise-Os s'est porté garant de ton courage, de ton abnégation et de l'aide que tu as sans cesse et au péril de ta vie apportée à notre peuple. Les dawis ne sont pas des ingrats et nous n'oublierons jamais ton rôle dans la découverte de la cité des runistes.

Quittant son trône, le suzerain descendit les quelques marches qui le séparaient des deux accusés et vint poser sa rude poigne sur l'épaule de l'elfe en rendant son jugement :

Relève-toi, T'sisra Hazkalkol, Ongrumthrong du clan Poing-de-Fer !

Hazkalkol pouvait se traduire du khuzdhul par "la sombre guerrière impétueuse". Le Groman-Rik était connu pour affecter ainsi des patronymes aux personnes qu'il appréciait particulièrement et cela suscita dans l'assistance presque autant de remous que de voir cette longues-jambes élevée au rang d'Ongrumthrong par le suzerain en personne. A travers cette seule phrase l'elfe noire devenait officiellement une amie des dawis, pouvant se déplacer librement au Zagazorn sans être considérée comme une étrangère envers qui la méfiance s'imposait. T'sisra Do'ath demeurerait une voyageuse avide de découvertes et d'aventures, mais T'sisra Hazkalkol serait à l'avenir une sœur de barbe bien accueillie partout dans le Nord.

Revenant s'asseoir sur son trône, le roi porta alors son regard vers le dawi qui restait humblement agenouillé aux côtés de la nouvelle Ongrumthrong.


Balir, bien que ta fille adoptive ait prouvé sa valeur, je ne peux oublier que c'est toi qui l'as fait secrètement venir au Zagazorn en violant nos lois sacrées. Ce crime pèse lourdement sur tes épaules, car à l'inverse d'elle tu ne pouvais ignorer quels étaient les ordres du trône, tu ne pouvais ignorer qu'en agissant ainsi tu te comportais tel un rebelle, quand bien même cet acte fut au final une bénédiction pour tout le royaume. Damnaz et tromm, gnol et azul, tu as montré une double face qui peut aussi bien se révéler dangereuse que bénéfique.

Le suzerain fit alors un geste impérieux en direction d'un robuste poilu qui s'esquiva derrière une tenture puis revint en portant un massif brasero rougeoyant dans lequel trônait la hache de guerre utilisée par Hardrek durant la bataille d'Almis quelques années auparavant, la hache avec laquelle il avait vaincu en duel l'alpha des berserkers, la hache qu'il utilisait depuis l'époque où il dirigeait les armées du roi Garmin le Vengeur. Désignant le brasero, Hardrek ordonna alors :

Prends ma hache, Balir, qu'elle soit à la fois ta récompense et ta punition.

Se voir offrir une hache ayant été utilisée par le roi en personne constituait l'un des plus grands honneurs qu'un dawi pouvait espérer recevoir, acte rarissime n'ayant habituellement lieu que sur des champs de bataille en récompense d'un comportement remarquable. A ceci près que la hache plongée dans le brasero brûlerait inévitablement la main de celui qui s'en emparerait, marquant à tout jamais la chair de Balir. Honneur et châtiment, gloire et douleur, la justice du Zagazorn est sévère mais équitable et la double face du père adoptif de T'sisra serait ainsi rétribuée à sa juste valeur, rappelant à tous qu'un crime doit se payer quelles qu'en soient les motivations de son auteur.
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MessageSujet: Re: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeMer 21 Aoû 2019 - 15:59

Printemps, Oglicos, deuxième ennéade de Favrius, an seize, onzième cycle.

Le moment que tous deux attendaient avec autant d’impatience que d’appréhension était arrivé au printemps. La daedhelle avait eu le temps de se faire à la vie naine, car les jours, les ennéades et les mois s’étaient écoulés avant qu’enfin les thanes aient daigné rentrer. Qu’ils aient passé autant de temps là-haut, dans les montagnes du Septentrion, la confortait dans l’idée que cette découverte ne serait pas vaine et que tous les risques pris en avaient valu la peine.
La daedhelle fut tirée de ses pensées par les gardes venus les chercher, elle et son père, alors qu’ils patientaient dans une petite salle. Après un bref regard échangé, ils emboitèrent le pas des gardes et entrèrent dans la salle du trône à leur suite.

Toute cette foule, toutes ces barbes et toutes ces tresses braquant leurs yeux sur eux. La noirelfe s’était sentie toute petite, elle qui pourtant était difficilement impressionnable. Cette situation lui rappelait un peu le sentiment qui l’avait saisie il y a quelques années dans le Soltar. Balir commença à s’avancer en direction du trône et de son Roi, la noirelfe fit de même tout en remarquant Harald. Elle se fendit d’un sourire aussi discret que possible en croisant son regard.

Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, et plus encore à chaque pas en direction du Roi. Son père s’arrêta au pied des marches de trône, T’sisra fit de même. Et sans plus de cérémonie, on leur intimait la révérence. Son père posa le genou à terre, la tête baissée et ne pipait mot. La daedhelle posa une main sur sa poitrine, la jambe avant fléchie et l’autre tendue vers l’arrière, le buste penché vers l’avant. Sa gymnastique particulière alliait un ersatz de grâce aux origines elfiques, ainsi qu’une force toute guerrière, car la position, dont l’équilibre n’avait que pour seuls points d’ancrages ses pieds, était tout aussi inconfortable que douloureuse pour les muscles.

- Elgi, tu as pénétré sur nos terres ancestrales sans autorisation. La punition en est la mort.

Les longues oreilles de la drow s’affaissèrent. Hardrek disait vrai, mais les paroles qu’il avait prononcées avant le départ retinrent le frisson qui aurait dû parcourir son échine. Et dans la salle, plus aucun bruit ne fut émis, pas même une respiration. Le temps sembla s'arrêter et seul le rythme des crépitements des torches et des brasiers permettait d’en douter.

- Pour autant, nul ne peut nier que sans toi nous n'aurions jamais retrouvé la légendaire Molgrunn. Le thane des Brise-Os s'est porté garant de ton courage, de ton abnégation et de l'aide que tu as sans cesse et au péril de ta vie apportée à notre peuple. Les dawis ne sont pas des ingrats et nous n'oublierons jamais ton rôle dans la découverte de la cité des runistes.

Peu habituée aux protocoles, la noiraude ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil en direction d’Harald. Une barbe solide et droite dans ses bottes, elle l’avait rapidement remarqué. Mais aujourd’hui, plus encore, son honorable droiture lui paraissait être la première de ses qualités.
Tel un étau la poigne du Grand Roi venait de se refermer sur son épaule, malgré la surprise et sa position dépendant dangereusement de son équilibre, ses muscles n’avaient pas fléchis. Relevant la tête, son regard croisa celui d’Hardrek.

- Relève-toi, T'sisra Hazkalkol, Ongrumthrong du clan Poing-de-Fer !

Cette fois-ci, le sol parut se dérober sous ses pieds et elle manqua de perdre l’équilibre. Abandonnant dès lors sa position, et sur invitation du Grand Roi, elle se redressa. Ses mains parcourues de légers tremblements, elle ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Les paroles et les événements se bousculaient dans sa tête, si bien qu’elle finit par se tourner vers son père qui, quant à lui, ne bougeait pas d'un cil.

- Balir, bien que ta fille adoptive ait prouvé sa valeur, je ne peux oublier que c'est toi qui l'as fait secrètement venir au Zagazorn en violant nos lois sacrées. Ce crime pèse lourdement sur tes épaules, car à l'inverse d'elle tu ne pouvais ignorer quels étaient les ordres du trône, tu ne pouvais ignorer qu'en agissant ainsi tu te comportais tel un rebelle, quand bien même cet acte fut au final une bénédiction pour tout le royaume. Damnaz et tromm, gnol et azul, tu as montré une double face qui peut aussi bien se révéler dangereuse que bénéfique.

Un frisson parcourut l’échine de la noirelfe. Balir était dans une situation bien plus compliquée que la sienne. Son regard oscillait entre son père et Hardrek, jusqu’à ce qu’il se pose finalement sur la hache prisonnière des flammes du brasier qui venait d’être apporté.

- Prends ma hache, Balir, qu'elle soit à la fois ta récompense et ta punition.

Balir poussa sur ses jambes pour se redresser. Il inclina la tête en guise d’approbation. La barbe du bougre cachait bien son sourire, car en ce jour, il était plus heureux que jamais. Il bénissait et remerciait intérieurement les dieux et les anciens pour l’immense clémence dont son Roi faisait preuve. Car quand bien même la sentence paraissait dure, l’honneur était de taille pour lui, comme pour sa fille.
Le vieux nain qu’il était pivota en direction du brasero, d’une main il saisit le manche d’acier brûlant de la hache, et avec un regard pour Hardrek, la deuxième traversa les flammes pour se refermer à son tour sur l’arme.

Un grondement sourd venu des tréfonds de son poitrail brisa le silence lorsqu’il tira la hache du feu. La douleur cuisante renforçait le grondement qui devint un cri rauque alors que Balir brandissait l’arme de Grand Roi au-dessus de sa tête. Si la douleur était grande, le père de T’sisra était un solide gaillard qui avait enduré les sévices de l’esclavage. Abattant le bout du manche contre la pierre en déposant à nouveau le genou à terre, il se frappa le torse de sa main libre.

- Ma jeunesse est derrière moi, mais armé de votre confiance et de votre hache, je fais le serment de la lever pour protéger notre peuple jusqu’à mon dernier souffle !

Des décennies. Des décennies qu’il n’avait plus senti vrombir le nain qu’il avait été. Cet honneur avait ravivé sa braise désormais dévorée d’un feu ardent. Cette douleur insoutenable le faisait se sentir plus en vie que jamais, si bien que sa force d’antan lui sembla couler dans ses veines à nouveau. Aujourd’hui, il acceptait l’honneur et le fardeau qui firent naître en lui le sentiment d’avoir retrouvé sa place, avec la joie d’avoir une fille ayant trouvé la sienne à ses côtés.

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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition)   [La cité perdue] Et maintenant ? (Hardrek, L'Expédition) I_icon_minitimeMer 21 Aoû 2019 - 22:32

D’aucun estimerait que voir Harald ployer le genoux était un acte exceptionnel qui n’arriverait – sinon jamais – qu’en de rares occasions. Et cette occasion rarissime s’était présentée, pour une situation que personne, Harald le premier, n’aurait eu l’audace d’imaginer. Lui qui disait devant les rempares d’Almis que les seuls Drow qu’il appréciait était ceux qui pourrissait au soleil, venait de plaider la cause d’un de leur ressortissant : T’sisra Do’Ath. Cependant, si les Nains étaient un peuple rude, rustre, ils demeuraient dignes, et d’une loyauté sans faille. Le soldat qu’il était faisait d’Harald un chef hors pair, un meneur de Dawis compétent, et un cognard d’une droiture toute Dawie. Et en ce jour, sa droiture lui intimait l’ordre de laisser de côté ses griefs envers les autres races pour accorder à une Non Naine méritante, sa pleine confiance.

D’un geste de la tête, Hardrek fit signe à Harald qu’il le remerciait de sa plaidoirie, et qu’il était temps de rendre un jugement. Et tandis que les deux gardes étaient en quête de l’Elfe et de son paternel, Harald, le regard toujours acéré mais empli de la fierté d’un Dawi sachant son œuvre terminée, se plaça légèrement de côté, à la droite d’Hardrek, sans pour autant gravir les marches. Cela, il ne l’oserait jamais. Etant le garant de l’Elfe, il devait rester devant les marches, devant le Roi, et légèrement de côté, afin que les intéressés soient les seuls à se présenter directement face au Roi. Son heaume posé à ses pieds, il planta ses jambonneaux dans le sol, bombant une nouvelle fois le torse alors que le duo était attendu, et que, dans l’assemblée, on commençait à répéter les mots prononcés par le Gazanundi, et à spéculer sur les évènements à venir. L’attente, à la fois si courte et si longue, trouva finalement son épilogue lorsque T’sisra et Balir firent leur entrée.

Harald ne bougea pas d’un poil. Tandis qu’ils avançaient en direction du trône, l’anxiété gagnant un peu plus de terrain à chaque seconde qui passait, Harald transperçait les deux accusés de son regard bleuté. Un regard dur, mais sans aucune froideur. C’était le regard qu’un père aurait face à un enfant qui passerait l’épreuve de sa vie. Il espérait ne pas s’être trompé, et que le comportement de T’sisra puisse honorer sa propre décision. Aussi, lorsque l’Elfe esquissa un sourire discret à l’intention du Gardien des Plaines, ce dernier ne fit rien d’autre qu’une petite rotation sur son point de pivot, faisant toujours face au duo tandis qu’il était de trois quart en direction du Roi.

Genoux à terre, tous les deux.

Ils s’exécutent, comme le fit Harald quelques instants auparavant. Balir ploya le genou à la manière des Dawis, tandis que T’sisra, fit preuve d’une gymnastique typiquement Elfique. Cela provoqua quelques murmures dans l’assemblée, qui disparurent bien vite alors que le Roi s’apprêtait à reprendre la parole.
Elgi, tu as pénétré sur nos terres ancestrales sans autorisation. La punition en est la mort.

L’ambiance fut bientôt aussi lourde qu’une chappe de plomb. Soudainement, le poids sur les épaules du Gazanundi fut semblable à un millier d’enclumes, alors que le Roi s’apprêtait à prononcer un jugement qui n’était connu de lui-même jusqu’à présent. Si la parole du Gazanundi n’était pas suivie par le Roi, cela voudrait dire qu’Harald allait devoir remettre sa crédibilité et sa légitimité de soldat et de Gazanundi, au jugement du Roi à son tour. Au moins avait-il été fidèle à lui-même, et avait-il suivit ce que sa Braise-Vie lui avait dicté. Les portes du Mogankordum s’ouvriraient à lui, et il festoierait dans les Derniers Halls, sous le regard bienveillant d’Ikthor le Puissant.
Pour autant, nul ne peut nier que sans toi nous n'aurions jamais retrouvé la légendaire Molgrunn. Le thane des Brise-Os s'est porté garant de ton courage, de ton abnégation et de l'aide que tu as sans cesse et au péril de ta vie apportée à notre peuple. Les dawis ne sont pas des ingrats et nous n'oublierons jamais ton rôle dans la découverte de la cité des runistes.

A l’évocation de sa fonction, et de sa prise de position en faveur de l’Elfe, Harald releva légèrement la tête, et capta le regard de l’Elfe qui semblait chercher un soutien quelconque. Fronçant légèrement les sourcils, appuyant son regard d’acier, il indiqua à l’Elfe qu’il ne fallait pour le moment pas relever la tête, ne serait-ce que d’un pouce. Mais le Roi fut plus rapide dans la suite de son jugement, et il se leva. Tout le monde baissa légèrement le buste en signe de respect pour la sentence qui allait être prononcée. Tout le monde sauf Harald, qui, de part sa position dans cette séance plénière, devait lui aussi faire face à la décision du Groman-Rik. Alors que la salle du trône résonnait des bruits de pas du Roi, un bruit fort fit sortir de leur stupeur les quelques curieux qui n’en demandaient pas tant.
Relève-toi, T'sisra Hazkalkol, Ongrumthrong du clan Poing-de-Fer !

Hazkalkol, Ongrumthrong royal. En une seconde, c’est comme si tout le poids du monde sur les épaules d’Harald, venait de disparaître dans les airs. Il était heureux, honoré même, que le Roi ait écouté ses propos et ait décidé de lui faire confiance. Le vieux soldat qu’il était ressentait alors une fierté sans pareille, et sa Braise-Vie brûla alors d’un feu ardent qui couvait sagement. L’Elfe se leva, et Harald suivit le geste, de son regard dur et pourtant empli de fierté. Mais la séance n’était pas terminée, et Balir devait dorénavant connaître son sort. Le Roi revint à son trône, et tous reprirent une posture d’écoute, se souvenant que, dorénavant, Balir devait faire face à ses actes.
Balir, bien que ta fille adoptive ait prouvé sa valeur, je ne peux oublier que c'est toi qui l'as fait secrètement venir au Zagazorn en violant nos lois sacrées. Ce crime pèse lourdement sur tes épaules, car à l'inverse d'elle tu ne pouvais ignorer quels étaient les ordres du trône, tu ne pouvais ignorer qu'en agissant ainsi tu te comportais tel un rebelle, quand bien même cet acte fut au final une bénédiction pour tout le royaume. Damnaz et tromm, gnol et azul, tu as montré une double face qui peut aussi bien se révéler dangereuse que bénéfique.

Un Nain robuste apporta un braséro aux flammes vivaces, au milieu desquelles, trônait une hache. Pas n’importe quelle Az : celle du Roi. Celle la même avec laquelle il avait dirigé la reprise d’Almis, la Perle du Nord. L’assemblée était subjuguée. Cette arme était une relique, et sa présence n’était pas de bon augure pour le vieux Dawi qui restait agenouillé sans sourciller.
Prends ma hache, Balir, qu'elle soit à la fois ta récompense et ta punition.

Harald lui-même écarquilla les yeux. Dans l’assemblée, des hoquets de stupeurs résonnèrent par endroits, alors que personne ne s’attendait à cette sentence. Jamais une punition n’avait à ce point allié la douleur et le châtiment à l’honneur et la fierté. Se voir offrir une arme, qui plus est l’arme d’un illustre poilu, est un immense honneur au sein du Zagazorn. Seul une arme forgée en Mogarium, ou Forgerunée par un maître Forgerune, pourrait dépasser l’honneur accordé en ce jour au vieux Balir. Le vieux Balir pouvait être fier, à condition de réussir l’épreuve imposée par le Roi.

Et il allait la réussir. Plongea d’abord une main, puis la seconde dans le foyer incandescent, son regard tourné vers le Roi, il laissa s’échapper, d’abord un grognement sourd, puis un hurlement grave et tonitruent. La douleur devait être insupportable, pourtant, le vieux Nain semblait plus vivant que jamais. Depuis le tréfond de ses iris, on pouvait deviner sa Braise-Vie reprendre son souffle et se faire plus ardente que jamais. A genou, présentant d’abord l’arme de ses deux mains meurtries, il plaça ladite arme pommeau contre le sol, une main sur le sommet de la hache, et l’autre, libre, contre sa poitrine, avant de s’exprimer d’une voix haute et intelligible :
Ma jeunesse est derrière moi, mais armé de votre confiance et de votre hache, je fais le serment de la lever pour protéger notre peuple jusqu’à mon dernier souffle !

La salle était murée dans un silence impressionnant. Balir, les mains meurtries, pu, une fois son serment réalisé, poser l’arme au sol. Ses mains étaient brûlées à en devenir presque noir. Nul doute que T’sisra saura le soigner en temps et en heure, mais en attendant, la douleur devait être encaissée. Heureusement pour lui que sa fille était passée maître dans la magie de la vie, car sans elle, nul doute que le vieux Balir allait devenir impotent. Harald avait vu des dizaines de brulés. La peau qui brûle perd de ses fluides pour bouillir puis, à un stade extrême, se liquéfier. La peau perd alors de son eau et de ses fibres, et donc, de son élasticité. Et ceux qui y survivent, voient leurs peaux ressembler aux écailles d’un reptile, et les articulations, les membres, deviennent parfois aussi rigides que du bois. Ainsi, un artisan gravement brulé peut perdre l’usage d’une main, d’un bras, l’empêchant d’exercer le métier qui lui était destiné depuis sa tendre enfance.

Mais Harald n’en avait pas terminé avec le duo, surtout avec T’sisra. D’un geste à l’attention du Roi, il lui fit comprendre qu’il souhaitait reprendre la parole, et s’avança en direction du duo, Balir encore à genoux et T’sisra debout, n’osant rien dire ni rien faire. Fouillant dans le revers de son armure, il saisit une boite de cuir bouilli de 10cm de longueur sur 4 de largeur.
- Tes mains. Dit-il, sans autre forme de procès.

Sitôt fait, Harald plaça la boîte au creux des grandes mains de l’Elfe Noire, « La sombre guerrière impétueuse ». Et tandis qu’elle s’appliquait à l’ouvrir sans détériorer l’emballage, Harald la gratifia de quelques explications, à haute et intelligible voix, afin que toutes et tous puisse être témoin du cadeau et de sa signification.
- Hazkalkol, te voilà Ongrrrumthrong rrrroyale du Zagazorrn. Tu es une amie des Nains. Que tu rrreçoive la confiance et le rrrespect de tous les Dawis, si tu es digne de cet honneurr. Que tu sois rrrecouverrte d’opprrrobrre, si tu y faillis. Cette pierrrre prrécieuse est une cyanite, une pierrrre bleutée, grraverrunée par Grrimeldha Long-Nez. Les rrrunes inscrritent disent : « Amie des Nains ». Prrésente la à quiconque se drresse contrre toi en Zagazorrn, afin que tous connaissent ta condition, et t’adrresse le rrespect qui t’es due. T’sisra Azul. Conclu-t-il en plaçant avec force sa main sur l’épaule de la sombre elfe, après quoi, il se plaça de nouveau de côté, et tourna son visage en direction du Grand Roi, qui devait conclure ce tribunal.
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