Nombre de messages : 51 Âge : 26 Date d'inscription : 26/06/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 392 ans Taille : 1,82 m Niveau Magique : Arcaniste.
Sujet: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Jeu 27 Juin 2019 - 13:29
| Possessions et équipement
Généralement peu enclins à privilégier la propriété de biens plutôt que le culte de leur propre corps, les Drows sont une formidable race en ce que leur vie est vécue sans réelle attache, si ce n’est des biens leur permettant de satisfaire leurs désirs immédiats. Aussi, tout soldat, qu’il soit exposé au front ou dissimulé dans l’ombre, prend soin d’entretenir son équipement afin qu’il puisse œuvrer sans entrave quand vient le conflit.
Dyviir, elle, n’a d’attache que pour ses poignards, objets de ses victoires et des souffrances les plus atroces ; le premier, d’un aspect cérémonieux, est en réalité très simplement fabriqué : la lame, incurvée en sa pointe, est faite d’acier odelin, allouant tant légèreté que solidité à cette dague ornée. Le manche, d’un mélange d’or et de cuivre, est en partie recouvert par de sombres lanières de cuir rigide assurant une prise en main efficace ainsi qu’un parfait accrochage. Privilégiée lorsque la précision et l’efficience dans les mouvements sont requises, c’est cette arme qu’elle utilise le plus souvent. Le deuxième, plus stylisé que le premier, offre une apparence se rapprochant le plus de ce que pourrait être une dague sacrificielle. Lui aussi composé d’acier odelin, il présente une incurvation ne permettant que peu de l’employer en duel face à un épéiste ou un soldat maniant des armes lourdes, et est privilégié lorsqu’il s’agit d’entamer au plus vite la vigueur des troupes ennemies, visant alors les flancs et les jambes avec sauvagerie.
Elle accorde également une particulière importance aux deux osselets lui permettant d’exprimer sa magie ; l’un, d’un noir ébène, est celui qu’elle utilise depuis ses premiers sorts. L’autre, d’un sombre plus pâle, a été dérobé dans un camp elfique durant une mission. Ressemblant au sien, elle a appris à l’employer et à y projeter son esprit pour désormais posséder un jeu de deux osselets comme focalisateur.
Le reste de ses possessions réside en sa demeure, au Puy, et tient en quelques babioles posées ou accrochées avec désintérêt. Seule une statue représentant Kiel y est clairement discernable, seul symbole d’importance dans ces quartiers si vides au sein de la Citadelle des Ombres.
| Apparence
Taille : Dyviir mesure 0,9338 toise, soit 1,82 mètre.
Couleur des yeux : Ses yeux sont d’un orange sanguin vif.
Bien que considérés comme barbares, les Drows n’échappent pas à un autre stéréotype, moins péjoratif : la beauté. Dyviir remplit avec élégance tous les critères de cet atout indéniable qui tend à faire des sombres des créatures tant intrigantes que dangereuses. Pourtant, cet attribut si caractéristique n’est pas sa préoccupation première : quand bien même elle reçut l’éducation sexuelle adéquate et devint mère à plusieurs reprises, son corps n’est pour elle que le prolongement de sa foi aveugle envers Uriz, Teiweon et Kiel, non un moyen de satisfaire de quelconques désirs charnels qu’elle ne ressent de toute manière qu’en de rares occasions.
Ce corps, féminin au possible quoique suffisamment musclé, n’en est pas moins attirant : des épaules droites viennent surplomber une poitrine ferme, tandis qu’un ventre plat marque le contraste avec de généreuses hanches, suivies de cuisses d’un tour acceptable, et qu’une démarche assurée laisse transparaître une silhouette fine mais athlétique, quand la discrétion n’est pas de mise.
Ornant le tout, un visage fin lui aussi offre à l’œuvre une touche finale cohérente qui parvient à faire apprécier ce corps à tous ses observateurs. Pourvue de grandes oreilles décollées, aussi pointues que possible, c’est là la seule caractéristique que veulent bien lui reconnaître ses semblables puristes ; sa chevelure, noire de jais, qui déteint avec celle du reste de la race, le plus souvent couchée sur le côté du visage, dispose de fibres lisses qui semblent ne jamais s’engraisser. Dissimulant parfois un œil, elle laisse place au second plan à une paire d’orbites d’un orange sanguin éclatant, dont les paupières leur donnent la forme de fins traits d’encre semblant dessinés par un maître calligraphe. De longs cils noirs viennent les orner, surplombés à leur tour par de fins sourcils, durs et sévères, qui ne laissent en réalité transparaître que de l’indifférence.
Une voix mélodieuse, comme enchanteresse, semblable aux sirènes des tréfonds, s’échappe d’une bouche aux lèvres épaisses et généreuses. Cette voix peut néanmoins prendre l’aspect d’un cor hurlant à la charge lorsque Dyviir se veut impérieuse, quoi que cela n’arrive que rarement. Enfin, un long nez mince vient accentuer l’impression de finesse, de même qu’un menton en pointe venant terminer la courbe initiée par une mâchoire dure et anguleuse.
Ce visage, figé et inexpressif, est celui d’un être qui fut brisé, dont seul le désir de se battre subsiste, et qui devint un assassin impitoyable au nom de la vengeance et de la domination.
| Personnalité
Si la Doth’Ka prend bien soin de former ses espions et assassins à ne pas dévoiler leur véritable nature, Dyviir n’eut pas à allouer de trop nombreux efforts dans cette entreprise. Son entraînement, rude dès l’enfance, fut, bien que triste, source d’apprentissage et d’assimilation ; appliquée, capable et d’une combativité sans bornes, tout son être se voit engagé lorsque ses chasses débutent ou qu’un conflit éclate, vivant l’extase du danger de la manière la plus intense qui soit. N’ayant rien à perdre, mise à part sa propre vie, elle peut engager toutes les ressources dont elle dispose ; aussi puisse-t-elle faire montre d’une certaine détermination et d’un dévouement tout particulier envers la cause qu’elle sert, quoique celle-ci soit souvent la sienne.
Ses différentes épreuves lui ont permis de bénéficier de solidité et de résistance, tant au niveau physique que mental, et rien ne semble trop à mettre en œuvre pour faire plier cette femelle qui hait le laxisme autant que l’autorité. Elle reste néanmoins aux ordres de son Maître des Ombres ainsi que de son Barra et des régents en place, ses agissements du passé ne jouant pas en sa faveur. Elle peut également paraître abrupte et provocatrice en quelques occasions, conséquences d’un réalisme bien ancré dans ses mœurs, écartant toute notion d’optimisme ou de pessimisme.
Néanmoins, ces défauts – si tant est que l’on puisse qualifier ces traits de défauts chez les Drows – ne surgissent que lorsque son calme est éprouvé ; en réalité, Dyviir est une femelle dont la Flamme semble résider loin, profondément enfouie au cœur de contrées inexplorées, tant son insensibilité et son indifférence frappent au premier abord. Pouvant parfois passer pour une introvertie, elle est en réalité rigide et secrète, froide de par son histoire. Animée d’une soif de sang digne de créatures cauchemardesques lors d’un conflit, elle semble en effet de marbre au quotidien, mais n’hésite pas à user de sarcasme et de cynisme quand la situation l’amuse, et peut parfois s’avérer rancunière.
En définitive, c’est là une femelle compliquée qui fait honneur aux stéréotypes drows, mais possédant tout de même quelques traits singuliers qui rendent son esprit illisible pour la plupart. Si un premier coup d’œil peut donc rendre Dyviir inoubliable, elle tient toutefois à conserver le mystère sur sa personne, et sait passer inaperçue en toute occasion. Un avantage dûment octroyé par la maîtrise des arts mystiques des ombres…
| Capacités magiques
Dyviir s’entraîne depuis son plus jeune âge, de gré ou de force ; suivant les enseignements de son père, puis des mages lors de sa formation, ce fut après des années de terrain dans la Doth’Ka, conjointement à une pratique toujours plus poussée des arts sombres, qu’elle parvint à entretenir sa relation avec l’Immatériel.
Capable de se mouvoir dans les ténèbres sans être vue, d’employer la moindre parcelle d’ombre à bon escient, et de surgir des recoins éloignés de la lumière pour abattre sa proie, c’était au moyen d’un petit osselet usé par le temps que Dyviir focalisait sa magie pour en faire une véritable arme au service de sa volonté. Toutefois, elle trouva il y a plusieurs années un autre osselet dans un camp elfique, semblable au sien et qui lui laissa une étrange impression ; rechignant tout d’abord à l’utiliser de peur des conséquences, elle parvint à en apprivoiser la forme à mesure qu'elle s'exerçât, et put y projeter son essence afin qu’il puisse lui aussi lui servir. C’est aujourd’hui grâce à eux qu’elle parcourt les ombres de sa funeste grâce.
Une utilisation trop fréquente de ses pouvoirs vient toutefois l’affaiblir, provoquant souvent harassants maux de tête et nausées. Saignant parfois du nez, elle est consciente que sa magie doit être maniée avec parcimonie, mais n’hésite pas à franchir ses limites lorsque la situation l’exige.
| Histoire
Réminiscences
« Mon histoire… Je n’ai jamais été douée pour les histoires. Les lames sont mon histoire. La violence, l’acier, le sang sont mon histoire. Voilà ce que je suis… depuis toujours. »
***
Le coup de fouet retentit dans la pièce lugubre, faisant vibrer les murs de pierre sombre d’une onde de sauvagerie et de violence. C’était le troisième. La punition était à peine commencée que les braises de sa Flamme s’éparpillaient déjà aux confins de son existence.
Un quatrième coup fut donné, rapidement après le troisième, puis un autre encore. Ce dernier parvint à lacérer le dos de la jeune femelle. Le sang avait giclé sur le sol en une trainée noirâtre.
« Tu es une incapable. »
Ce mot, appuyé par celui qui l’avait prononcé, avait été répété à plusieurs reprises avec dégoût. Le mâle, robuste et d’une noirceur caractéristique, faisait peser ses pas lourds sur les dalles du sous-sol de la maison. Froides et semblant renfermer des secrets aussi sombres que dangereux, elles supportaient en ce jour une jeune Drow affaiblie, punie pour une raison qui ne lui était pas imputable.
Il s’accroupit à hauteur de son visage, la dévisageant derrière sa barrière de cheveux noirs. Elle leva difficilement la tête, et observa son père avec des yeux à peine rouges, d’un orange sanguin éclatant.
« Uriz t’a abandonnée à la naissance. Oubliée. »
Ce père si désabusé en venait à haïr sa progéniture pour sa chevelure, non blanche, et pour ses yeux, non rouges ; le fait de ne pas être née mâle comme il l’avait souhaité l’exposait déjà à une enfance douloureuse, plus que n’importe quel autre jeune Drow, Koth’ro étant réputé pour sa cruauté. Le fait qu’elle n’ait acquis ni les attributs d’Uriz, ni ceux de Teiweon à l’adolescence, l’avait rendu encore plus enragé.
Un violent coup de pied, asséné sur son visage, vint la retourner et la faire tomber sur le dos. Les dalles brûlaient maintenant sa plaie à vif. Koth’ro l’empoigna par les cheveux et la remit dans sa position initiale. Trois coups de fouet suivirent.
« Tu n’es pas digne d’appartenir à cette race. Tu es faible. »
Après plusieurs bruyantes expirations, la jeune femelle se leva d’un bond et tendit le bras pour le frapper. Son poing fut stoppé net par l’impressionnante force dont le mâle faisait preuve, serrant son poignet à lui en briser les os. Chassant un sanglot, ne souhaitant faire montre de faiblesse, elle leva les yeux.
« Un jour, je te tuerai. Je t’en fais la promesse, père. »
Un rictus apparut sur ses lèvres fines. Ce qui venait de se produire avait été ce qu’il recherchait depuis le début.
« Une entreprise bien périlleuse, mon enfant. Nous allons t’entraîner pour cela. Te dresser. Te forcer à abandonner tout autre but. Tu veux me tuer ? Nous allons faire de toi l’arme nécessaire. Tu es née rejetée, tu deviendras celle que tous craignent en se couchant le soir, alors que la lumière faiblit et que l’espoir meurt dans une douce mélodie mortelle. Tu seras brisée… Mais ainsi est le prix à payer.
- Je l’accepte. » dit-elle sans hésiter.
D’un geste, il la retourna et la frappa pour qu’elle retourne à terre. Les coups de fouet s’en suivirent, plus harassants et violents encore.
***
« Je n’ai jamais été souhaitée par mes géniteurs… J’avais un frère, mort peu après sa naissance, sacrifié du fait de ses malformations. On attendait de moi que je sois un mâle, destiné à combler le vide occasionné par sa disparition et à réparer le préjudice causé par son existence à ma famille. Mais je naquis femelle, et on ne l’a pas accepté. Il ne l’a pas accepté.
- Au moins comprends-je d’où provient votre haine…
- Tu ne comprends rien, rivvil. (humain.) Je n’ai jamais eu de parents, ni de souffrance qui y soit liée. Mon seul père est Uriz, et ma seule mère, Teiweon. C’est en leur nom que tu meurs aujourd’hui. »
Approchant l’homme couvert d’entailles adossé à la seule poutre en bois au centre de la pièce, elle glissa lentement sa dague entre deux de ses côtes, observant l’éclat de ses yeux faiblir, jusqu’à ce qu’il cesse d’exister.
« Puisses-tu ne jamais trouver le repos dans les geôles des P’leik. »
Clor d’Beannaighil
Buvant la coupe argentée pleine de liquide rougeâtre, avalant chaque gorgée avec une lenteur rituelle, elle gardait les yeux clos, comme prononçant immatériellement une prière que seul un dieu pouvait entendre. D’innombrables tourments emplissaient son esprit à chaque seconde, des torrents de fumée et de sang que seul un acte d’une singulière importance pouvait atténuer, jusqu’à les réduire en une mer paisible. Cet acte, elle en connaissait la teneur ; pourtant, ce ne serait qu’après des décennies qu’elle parviendrait à faire éclore cet abcès, ce problème qui allait si longtemps la ronger… Mais elle savait ce qu’elle devait faire, ce qu’elle s’était destinée à accomplir.
Elle reposa le récipient orné, puis ouvrit les yeux. L’orange éclatant de ses iris inquiétaient les prêtres bordant la table du rituel, qui rechignaient à lui octroyer la bénédiction qu’elle avait souhaitée. L’un d’eux s’approcha néanmoins, ne manquant pas de vivacité pour mettre un terme à la cérémonie au plus tôt.
« Tu as choisi Kiel comme dieu parrain ; la Déesse de la douleur t’accorde désormais sa bénédiction, afin que tes ennemis découvrent des facettes de leur existence encore jamais explorées, et que tu puisses redoubler de ténacité, pour ne jamais faiblir. »
D’un signe de tête, elle salua le prêtre, puis s’éloigna de l’autel. Elle évita l’esclave, alors attaché à une chaise sommaire, qui était criblé d’entailles et à qui il manquait des doigts, des dents, une oreille et des lambeaux de peau. Il gémissait, mais ses gémissements étaient à peine audibles, comme prisonniers d’une chair à jamais meurtrie. Son Clor d’Beannaighil, sa Cérémonie du Parrain, venait de prendre fin, alors que Kiel l’avait observée ériger la souffrance au rang de vertu une heure durant.
L’assassin
La rive était calme en cette fraîche soirée. L’eau bordait le lit de sable telle une couverture se tirant et se retirant au fil des respirations de l’océan, transmises par le détroit à son enfant Uraal. Le lac ne se laissait jamais déstabiliser, comme imperturbable, entouré d’une terre protectrice projetant sa quiétude sur cette eau si claire et limpide.
Plantées à quelques pas de la plage, entourées d’arbres secs mais suffisamment imposants, les tentes étaient parsemées là, à l’orée, dissimulées des regards indiscrets. Dyviir observait le large, adossée à un tronc.
« Belle soirée. » dit une voix derrière elle.
Elle se retourna et constata la présence de Karn’el, lui aussi adossé à un tronc non loin du sien.
« Aussi belle qu’un de tes dessins. Pardonne mon intrusion, mais je t’ai observée dessiner tout à l’heure, avec ton charbon. Pas mal du tout. »
Dyviir ne répondit pas. Son interlocuteur commençait à perdre patience.
« Écoute, est-ce que je t’ai fait quelque chose ? Si c’est le cas, dis-le tout de suite, qu’on règle ça. J’ai autre chose à faire que de me perdre en monologue.
- Comme parler dessin alors qu’on s’apprête à empoisonner le plus grand lac du territoire ?
- Eh bien, techniquement, nous n’allons pas empoisonner le lac. Eux oui, mais nous, nous avons une autre mission…
- Que je suis bien contente d’exécuter. Brûler la forêt d’accord, mais empoisonner l’eau… On en a besoin autant que ces races bâtardes, qui ne méritent pas qu’on la souille.
- Je ne me suis jamais réellement penché sur la question, dit-il avec ironie. Allez, viens te préparer, les autres ne vont pas tarder à dormir.
En revenant au campement, trois individus les attendaient. L’un était un mage du C’nros du IIIe Ost, pourvu d’une longue crinière d’un blanc éclatant et d’une robe sombre à la longueur sans pareil. Les deux autres étaient des soldats, du IIIe Ost eux aussi, qui avaient participé à de nombreuses opérations comme celle-ci, bien qu’elle en fût différente en tout point de par ses conséquences. Dyviir et Karn’el étaient, eux, des soldats aux yeux de leurs compagnons, chacun provenant d’un Ost différent. La mission qui leur avait confiée par la Doth’Ka était en réalité d’accompagner une escouade destinée à participer à l’empoisonnement du lac, puis de la quitter discrètement pour assassiner un sergent éclaireur elfe posté non loin dans la forêt. Ayant engendré du grabuge dans les rangs d’éclaireurs drows, son nom commençait à résonner un peu trop dans les esprits. Sa mort empêcherait une galvanisation elfe certaine…
Emballant soigneusement son parchemin sur lequel un croquis du lac fait au charbon était dessiné, Dyviir ne lâchait pas son escouade du regard, pas même Karn’el, qui allait entrer dans sa tente. Le mage et les deux soldats rassemblaient leurs affaires tout en débattant des détails de la manœuvre qui allait se dérouler le lendemain. Dyviir pensa à tous ces Drows postés le long du lac qui, à cette même heure, devaient eux aussi avoir cette discussion.
Quand tous trois allèrent se coucher, et après de longues minutes à patienter, elle quitta sa tente sans un bruit et usa de discrétion pour rejoindre Karn’el, déjà à plusieurs dizaines de pas du camp. Avec eux, seules deux dagues et un arc les accompagnaient, ainsi que des enduits pour lame empoisonnés et un carquois disposant de cinq flèches. Le matériel avait été caché au groupe, qui disposait déjà d’épées courtes en cas d’attaque inopinée.
Il leur fallut deux heures pour atteindre le campement elfe, situé à l’Ouest de leur position. Dans un creux entre deux collines, derrière des arbres présentant une circonférence de plus en plus imposante, la zone de recherche qu’on leur avait indiquée n’avait été que peu précise, et n’était que prévision ; l’escouade d’éclaireurs aurait très bien pu être postée à 50 lieues de là. Alors que Karn’el remerciait les dieux pour avoir octroyé la vision à leurs espions, Dyviir tentait de compter. Cinq archers surveillaient le campement, tandis que trois gardes légers rôdaient autour des tentes. Des bruits de débat et de dissension s’élevaient de la tente centrale, ce qui lui laissait supposer qu’au moins deux elfes s’y trouvaient, avec une limite haute de trois.
La stratégie fusa dans leur tête, et, sans se regarder, tous deux savaient quel chemin chacun allait emprunter. Karn’el proposa l’arc à Dyviir, qui le rejeta. À peine eut-elle hoché la tête qu’elle se releva de leur position et partit accroupie en direction de la bordure Sud du camp. Karn’el, la fixant un instant, tira une flèche du carquois et s’approcha à son tour d’un pas léger. L’heure avait sonné.
***
Les trois premiers archers tombèrent sans un bruit, l’un ayant reçu une flèche dans l’œil, les autres ayant encaissé une rafale de coups perforants d’une dague bien affûtée. L’alerte fut lancée lorsqu’un garde aperçut une ombre se faufiler derrière un arbre. Le rassemblement fut organisé, et le sergent sortit en trombe de la tente, armé d’une épée longue stylisée. Karn’el ne bougeait plus derrière le tronc qui le couvrait entièrement, et attendait que Dyviir entame sa danse meurtrière pour agir… Ce qu’elle tarda à faire. Profitant de la distraction, elle pénétra dans la tente juste après que le sergent en soit sorti et prit son temps pour observer. Cherchant davantage à mettre son compagnon en péril qu’à réellement trouver des informations, ce à quoi ils auraient pu procéder une fois les cibles éliminées, elle parcourut d’un pas séduisant les diverses tables en bois disposées çà et là. Cartes et parchemins elfiques, cruches ornées et colifichets tribaux, elle prit la peine de tout admirer sans rien omettre. Son regard s’arrêta soudain sur un osselet, qui ressemblait particulièrement à son focalisateur. Elle ressentit une onde la traverser alors qu’elle l’attrapa entre ses doigts, et resta sceptique quant au choix qu’elle s’apprêtait à faire.
Des cris lui parvenaient du dehors, des mots elfiques adressés à l’encontre de l’ombre que le garde venait d’apercevoir. Elle reconnut alors l’ordre d’avancer, et, d’une mine désapprobatrice, s’empressa de glisser l’osselet dans sa poche avant de sortir de la tente.
Les trois gardes avaient entamé leur avancée, suivis des archers restants et du sergent, ainsi que du dignitaire elfe qui semblait s’être querellé avec lui quelques minutes plus tôt. Elle attrapa son osselet, le sien, et entama sa course folle dans les ombres de la forêt. Le sergent fut le premier à tomber, après qu’elle eût poussé le dignitaire d’un violent coup d’épaule. La gorge sectionnée, il avait cessé de vivre dans les secondes qui suivirent, tandis qu’elle plongeait déjà sa dague dans le flanc d’un archer. Karn’el, qui profita à son tour de la distraction, sortit de sa cache, l’arc bandé, et décocha en direction des gardes. L’un tomba immédiatement, tandis qu’un autre fit volteface en sa direction après avoir entendu l’impact. L’autre se précipitait vers Dyviir, l’épée tournoyant au-dessus de la tête.
La suite du combat fut floue pour tous : Karn’el vit un garde atteindre sa position, engageant ainsi un duel, tandis que Dyviir tentait d’esquiver les coups de l’archer et du garde à proximité. Elle parvint néanmoins à violemment heurter les côtes du garde, bloquant sa dague au passage, mais s’exposant à une ultime riposte ; d’un coup hasardeux, le soldat était effectivement parvenu à lacérer ses chausses et à entailler sa jambe gauche. L’archer en avait profité pour effectuer, dans les battements qui avaient suivi, un balayage horizontal avec son épée courte, qui manqua de trancher Dyviir en deux, la blessant à son tour au ventre. Tandis qu’il réitéra son attaque, le dignitaire s’était emparé d’un poignard et effectua une botte. L’ayant repéré au dernier moment, elle décala son épaule qui vint percuter le poignet du dignitaire. Le poignard tomba au sol, et elle lui asséna un coup de coude dans la mâchoire, manquant de la décrocher. Esquivant un autre coup de l’archer, vertical cette fois-ci, elle se baissa et ramassa le poignard pour le loger dans son aisselle, le faisant ressortir par la clavicule. Karn’el apparut derrière lui et conclut la confrontation en l’égorgeant d’un coup vif.
Ruisselante, le sang parcourant ses vêtements, Dyviir se releva, le poignard ensanglanté toujours en main, et se dirigea vers le dignitaire assis sur le sol, la main sur le menton. Sans dire mot, elle plongea l’arme dans son cœur d’un coup net qui ne laissa aucun doute sur ses compétences, point d’orgue du combat qui venait de se dérouler. Les arbres, témoins de la boucherie, bruissèrent en chœur.
Après un court moment où les deux assassins reprirent leurs forces, Karn’el interrompit le silence.
« Je peux savoir comment t’es entrée dans la Doth’Ka ? » questionna-t-il.
Alors qu’elle déchirait les soyeux habits de ses adversaires gisant çà et là afin de garroter ses blessures, elle répondit.
« J’ai erré plusieurs années dans la Basse-Fosse du Labyrinthe après ma formation… Puis j’ai rapporté la tête du Trio Sanglant à l’armée. Ça a intéressé la Doth’Ka, on dirait. J’ai pu poursuivre mon entraînement, et ils m’ont accepté dans leurs rangs. C’est tout.
- C’est tout ? Le Trio Sanglant se cachait depuis des lustres dans la Basse-Fosse, c’était…
- Ils n’agissaient que depuis peu.
- Quand bien même, avec To’rayn à leur tête, ça commençait à faire du bruit. Chapeau. »
Après un temps, et regardant les corps allongés à leurs pieds, elle changea de conversation.
« C’était un beau combat.
- Ouais… Voilà un fait d’armes qui fera plaisir à la Doth’Ka. »
Le regardant soudain, elle perçut un grain de défi dans sa voix. Et elle comprit.
Il fondit sur elle tel un loup sur sa proie, prêt à l’abattre pour retirer l’entièreté du mérite. Épuisés, le duel prit une tournure risible qui aurait fait pâlir de déni le Barra lui-même. C’est au bout de plusieurs minutes de lutte que Dyviir prit le dessus, mordant à sang l’oreille de son compagnon et plongeant pour attraper la première arme venue. Le coup de grâce fut rapidement donné, avant qu’elle ne s’affale sur le sol.
* Vous me fatiguez tous, enfoirés d’oreilles pointues… * pensa-t-elle.
***
À l’aube, le mage fut le premier à sortir de sa tente. L’air était sec malgré l’atmosphère humide de l’éparse forêt qui longeait les terres arides, forçant ses paupières à cligner régulièrement pour conserver ses yeux humidifiés. Après un examen des alentours, son regard se posa sur Dyviir, assise sur son paquetage, les bras croisés sur ses cuisses. Elle lui donnait l’impression de ne pas avoir dormi, ainsi qu’elle subissait un certain malaise, ce qui lui parut étrange. Après un questionnement mental sans fin, il finit par lui demander :
« Vous nous quittez ? »
Se redressant difficilement, sa jambe gauche ayant failli fléchir, elle répondit avec une voix rauque, presque cassée, l’air hagard caractéristique des soldats de bas rang.
« Nous avons repéré une activité suspecte dans les bois cette nuit, nous sommes partis vérifier et nous avons vu des elfes avancer à couvert en direction du Puy. Le soldat Karn’el est déjà parti faire son rapport, je m’en vais faire le mien. Éclaireurs ou espions, nous préférons en informer nos supérieurs. Vous seul êtes important dans cette mission, alors menez-la à bien. »
Suspectant un mensonge, le mage pivota la tête vers l’emplacement de la tente de Karn’el. Plus rien n’y subsistait, pas même une empreinte de pas.
« Adieu, mage. »
Un mot, deux sens
Quittant les abords du temple d’Uriz où elle s’était recueillie, elle prit le chemin de son ancienne résidence, où son père habitait encore. Elle passa devant des commerces, des bâtisses, des passants soigneusement vêtus, sans les remarquer ; les tourments continuaient d’envahir son esprit, plus oppressants encore qu’ils ne l’eussent été durant son adolescence. Elle n’avait en tête qu’une seule idée, qu’elle cajolait comme une mère humaine chérissait son enfant. La marche avait été courte, du moins le pensait-elle : elle avait attendu ce moment des dizaines d’années, et le temps ne lui semblait plus avoir d’importance. Les tourments prirent une tournure encore plus dévastatrice, jusqu’au vide complet, le plus total, lorsqu’elle ouvrit cette porte qu’elle n’avait plus ouverte depuis longtemps.
Le silence se faisait à l’intérieur, une aura inquiétante qui lui criait de renoncer. Se rappelant ses années d’entraînement, à répéter les mêmes gestes jusqu’à ce qu’ils fussent acquis, elle pénétra dans le bâtiment noir aux abords abrupts et agressifs qui l’avait vu grandir. Alors qu’elle dégaina sa dague, l’obscurité s’abattit sur elle.
***
Elle demeura dans l’entrée un instant, observant rapidement mais discrètement les recoins apparents. La maison s’était transformée en zone de chasse, et rien n’allait être laissé au hasard. Faisant pencher son corps vers l’avant, elle put discerner deux autres pièces au travers des encadrements de portes, une de chaque côté de l’entrée où elle se tenait. Choisissant, elle se dirigea vers la droite, l’une des luxueuses pièces à vivre laissée depuis longtemps à l’abandon par son père. Si elle savait qu’il était dans le bâtiment, elle ignorait qu’il s’attendait à ce qu’elle frappe aujourd’hui. Pourtant, tout portait à croire qu’il se soit lui aussi préparé, et convenablement.
Optant pour une fouille des pièces une à une afin d’éliminer les options, elle finit sa traque devant l’entrée du sous-sol, lieu de son éternelle torture, où entraînement physique et magique l’avait épuisée à de trop nombreuses reprises. Désormais, elle était prête, prête à confronter ce Drow, cette cible fichée dans son crâne pour l’éternité. Ouvrant la trappe, elle sauta d’une agilité féline dans l’orifice rectangulaire, laissant l’échelle de côté pour des raisons évidentes. Après quelques secondes, une voix lui parvint d’un coin de la pièce, prêt du râtelier à fouet.
« Ainsi, tu reviens après tout ce temps… Et admirable membre de la Doth’Ka, qui plus est. Impressionnant. Je ne t’en serais jamais cru capable.
- Cela te répugne-t-il ?
- Autant que ta faiblesse et ton impuissance. Tu es toujours cette idiote affalée au sol, à subir mes coups comme si tu ne connaissais que cela. Tu ne vaudras jamais plus que ça, impure. »
À peine avait-il ponctué sa phrase qu’elle fondit sur lui avec une sournoise rapidité. La dague fut parée dans un éclair de lames, qui fit sortir au jour le coutelas de Koth’ro. Se dégageant rapidement, Dyviir se replaça au centre de la pièce, alors que son père se précipitait vers elle. Lui assénant de nombreux coups, tous plus vifs que les précédents, il déversait sa rage contenue depuis de nombreuses années jusqu’alors. Elle conserva son calme, mais recula sous l’assaut du coutelas, qui s’abattait avec une impressionnante vitesse. Profitant du mur qu’elle atteignait, elle prit appui sur celui-ci pour bondir par-dessus son adversaire et se replacer stratégiquement. En vol, elle put érafler son épaule d’une estafilade qui laissa jaillir quelques gouttes de sang, dont la couleur était imperceptible dans le noir.
Grognant, Koth’ro la confronta :
« Ce fut ta dernière erreur, imbécile. »
Restant immobile, prête à parer, elle ne put réagir suffisamment vite à la prochaine attaque. Il parvint à la faire fléchir et à découvrir un point faible qu’il s’empressa d’exploiter : la pointe du coutelas vint percer le flanc de Dyviir, qui s’en extirpa avec difficulté. Le sang coulait sur sa hanche par-dessus son vêtement, alors qu’elle pressait une main sur la blessure, qu’elle ne sentait que très peu.
L’assaut suivant ne tarda pas, et un échange de coups permit à Dyviir, profitant de la surprise occasionnée par sa simulation de douleur, d’entailler la cuisse de Koth’ro. Respirant avec davantage de difficulté, il fut pris d’une violente douleur à la jambe, tandis que ses yeux s’écarquillaient et qu’il tombait au sol, à genoux.
Il constata rapidement que sa jambe saignait abondamment.
« Pi… toyable…
- Te voilà enfin, à genoux devant moi. »
Sa voix était empreinte de satisfaction alors qu’elle avançait d’un pas lourd. C’était désormais une tempête déchaînée qui avait pris place dans son esprit.
« Tu seras toujours faible, indigne et… rejetée. Tu ne connaîtras ni la gloire, ni… la satisfaction de tes désirs les plus fous. Tu… (sa respiration s’accéléra)
- Je ne suis pas faible. Je ne le suis plus. Et voici venu le temps de ma vengeance. Meurs dans la souffrance, incapable d’agir, et vois qui a réussi à t’occire. Je suis Dyviir Tlin’orzza, et tu meurs aujourd’hui de ma main. Kiel, accepte ce sacrifice, que je t’offre, à toi et à toi seule : puisses-tu œuvrer de concert avec Teiweon pour confier à cet être une existence emplie de souffrance dans la mort. »
D’un ultime spasme, Koth’ro tomba lourdement au sol, la gorge arrachée par une profonde entaille de dague. Le silence se fit de nouveau dans la sombre maison, alors que la chasse venait de prendre fin.
Les tourments qui envahissaient jadis son esprit disparurent, engloutis par un tsunami de fatigue.
Vharc ; un mot, deux sens.
Un nouvel âge
« Le cinquième est arrivé il y a une ennéade, Monsieur. Le corps n’a pas été retrouvé, mais nous savons de source sûre que c’est elle. »
Le vieux Drow, penché au-dessus d’une table de bois servant de support aux différents plans d’action des escarmouches en cours, frappa non sans une touche d’énervement son visage de la paume de la main.
« Quand va-t-elle cesser ces agissements… Cela fait des décennies que nous l’avons accueillie, et voilà qu’elle nous pose cinq assassins morts sur les bras sans sourciller, en pas moins de sept années.
- Ne faudrait-il pas faire quelque chose, Monsieur ?
- Allez me la chercher immédiatement ! hurla-t-il devant la table des opérations improvisée. Je veux voir cette noiraude avant le lever du soleil ! »
***
Debout devant un bureau sommairement agencé, les mains croisées derrière le dos et le regard droit vers le mur d’en face où une peinture révélant une scène de guerre était solidement accrochée, Dyviir attendait ; elle savait pourquoi son supérieur l’avait fait mander, et n’ignorait pas la teneur des accusations qui allaient suivre. Elle avait sauvagement occis ces assassins et ne comptait pas le nier. Ce qu’elle ne comptait pas non plus nier était la cause de ses actes, car si les cadavres ne pouvaient parler, elle tenait tout de même à expliquer en quoi, pour quatre d’entre eux, ils avaient convoité l’ensemble du mérite des opérations réalisées à ses côtés, et avaient vu leur entreprise cesser net. Le dernier n’avait été qu’un simple règlement de compte après que de mauvaises insultes avaient fusé.
Adossé à la chaise, un bras lourd posé sur le bureau, son supérieur l’avisait d’un œil mauvais. Aucun bruit ne précéda sa prise de parole, ce qui extirpa Dyviir de l’étude de la peinture du mur.
« Cinq, Tlin’orzza. Vous savez pourtant que la Doth’Ka tient particulièrement à son effectif qui n’est, contrairement à ce que vous pensez, pas si nombreux que ça. Je ne vais donc vous le demander qu’une fois, après quoi nous devrons prendre une décision. Pourquoi ces assassinats ? »
Elle le côtoyait maintenant depuis quatre ans, et savait exactement de quoi retournait cette décision. Ce Drow à l’allure fatiguée et constamment ralenti par un corps peu athlétique faisait en réalité preuve d’une incroyable détermination, ainsi que d’une exquise maîtrise des arts de la persuasion. Aussi était-il capable de commander avec tact et justesse, tel un Obok Senger dirigeant son ost vers la victoire.
Baissant les yeux vers lui, son visage n’ayant pas bougé d’un cil, elle lui répondit avec une pointe de sarcasme.
« On m’envie trop, ça m’insupporte. »
Se relevant brusquement, manquant faire tomber sa chaise, il hurla de toutes ses forces à son attention, lui rappelant que la geôle serait bien le dernier de ses soucis comparée aux innombrables séances de torture qu’organiseraient les tortionnaires pour une traîtresse telle qu’elle. Un véritable chef d’armée en devenir…
Alors qu’il continuait, crachant de plus belle, un individu frappa à la porte. Coupé dans son élan, le supérieur s’était renfrogné et invitait maintenant l’inconnu à entrer. Découvrant son visage, ôtant sa sombre capuche, l’individu semblait jovial et assuré d’être parvenu à bonne destination. Quelque peu irrité, celui qui lui faisait maintenant face lui demanda avec empressement :
« Et vous, qui vous êtes ?
- Monsieur, Madame, veuillez m’excuser pour cette interruption. Puis-je vous parler en privé ? adressa-t-il à l’attention du supérieur.
- Sortez, Tlin’orzza, mais n’allez pas trop loin. » fit ce dernier en affichant son dégoût.
Après un court instant d’attente où Dyviir alternait bâillements et réflexion, la porte s’ouvrit de nouveau sur l’étrange individu. Toujours jovial, celui-ci s’approcha d’elle avec grâce et élégance.
« Il a été convenu que vous ne serez pas punie par votre supérieur, Madame.
- En quel honneur ?
- Allons, trêves de bavardages, veuillez me suivre.
- De bavarda... Je n’ai fait que vous poser une question !
- Eh bien, elle fut de trop ! Maintenant, suivez-moi. »
Restant sur place, réfléchissant à la tournure de la situation, elle repéra son supérieur s’adosser à l’encadrement de la porte du bâtiment. Il ne semblait plus renfrogné, mais affichait désormais un air hébété, comme surpris de la venue de cet inconnu. Sa question ne trouva aucune réponse le long du chemin, mais elle s’était décidée à le suivre, sur ses gardes.
***
L’air était étouffant. Dyviir s’approchait du centre de la grande pièce circulaire, mais conservait cette impression que des mâchoires se refermaient sur elles, tant par l’atmosphère que par son intuition. Aucune décoration n’était à noter, seules quelques statues représentant les dieux étant disposées aux pointes d’une rose cardinale imaginaire, dans des alcôves creusées dans les murs. Le silence s’était fait voilà des heures avant leur arrivée, que vinrent perturber les bruits de pas des deux individus, appuyant cette habituelle solitude que les assassins côtoyaient avec pudeur. Pourtant, c’est un sentiment d’étrangeté qui consterna Dyviir ; sûre de ses capacités, elle n’en était pas moins intriguée par celui qui l’avait si facilement entraînée dans ce sombre lieu.
Après qu’il s’était placé au centre de la pièce, il éleva une voix sérieuse qui résonna parmi les ombres telle une réverbération magique issue d’une sorte de télépathie, bien qu’il n’en fût rien.
« Je t’ai dit que tu ne serais pas punie par ton supérieur. C’est vrai… Mais te voilà désormais confrontée à une autre épreuve.
- Je me disais bien que tu n’étais pas qui tu prétendais être tout à l’heure. Qui es-tu, et qu’est-ce que tu me veux ?
- Qui je suis n’a pas d’importance. Ce que je veux, en revanche, c’est te juger. Je te provoque, Dyviir Tlin’orzza, en ordalie. »
Une éventualité à laquelle elle ne s’était de toute évidence pas préparée.
« Tu es le premier à me demander ça gentiment, mais ça ne changera rien. Finissons-en.
- Au premier sang ?
- À l’incapacité de combattre, que l’idée ne te revienne pas de sitôt.
- Très bien. À toi l’honneur. »
Elle fondit sur son adversaire toutes lames dehors. Elle ne se doutait pas un instant que l’affrontement allait s’avérer harassant.
***
Une moitié d’heure s’était désormais écoulée depuis le début de l’ordalie. L’inconnu transpirait, mais Dyviir ruisselait plus encore, éprouvée par l’ardeur de la confrontation. Elle n’était pas parvenue à le toucher, pas une seule fois, quand lui avait réussi à loger la pointe de sa dague dans sa chair à plusieurs reprises. Elle restait pourtant debout malgré la fatigue et les blessures, tel qu’on le lui avait appris depuis son enfance ; la détermination et l’indifférence dans la douleur étaient de savantes maîtresses pour qui cherchait l’excellence. Seulement, l’excellence peinait à être atteinte aujourd’hui, face à cet adversaire si imprévisiblement doué. Tremblant, les muscles poussés à l’épuisement, elle parvint à prononcer quelques mots entre deux souffles.
« Qui… es-tu ? »
L’individu l’avisa, puis lui répondit d’un ton sec mais non moins fatigué.
« Je te l’ai dit, je suis ton juge. Bats-toi ! »
Les précédents échanges de coups n’avaient rien donné, comme s’il était pareil à la brume, inconcevable et immatériel. Ce n’était pas seulement son corps qui était mis à l’épreuve, mais tout son être et ses sens, pour finalement provoquer une décharge instigatrice d’un nouvel âge pour cette Flamme brisée qui ne parvenait pas à atteindre son ennemi. Ne se rendant compte de ce qui se tramait en elle, elle perdit patience ; rassemblant toutes ses forces, elle se rua vers lui, tête en avant.
D’une esquive, il parvint à lui attraper les cheveux et à violemment les tirer en arrière. Cherchant son visage pour agripper un quelconque point faible, une gorge, des yeux, Dyviir lança son poing vers le haut, espérant percuter et trouver un ultime répit qui lui offrirait la victoire. C’est cependant une main qu’elle rencontra, qui lui attrapa les doigts et lui tordit afin de la faire plier. Soulevant tout son corps, prenant appui sur l’équilibre de son adversaire, elle réussit à l’attirer au sol dans une chute confuse. Elle ne se rendit compte, à la retombée, qu’il lui avait bloqué le bras entre ses jambes. D’un coup sec, il frappa sur l’avant-bras dans la direction opposée, et sentit l’os se briser.
Poussant un cri de douleur, elle chercha à s’évader de son emprise à l’aide de ses jambes. Remis debout, ils se firent de nouveau face pour un dernier assaut.
« Abandonnes-tu ?
- Plutôt mourir, chien. »
Essayant une botte de son bras valide, le coup ne porta pas et fut lentement dévié. Dyviir vit son autre bras coincé entre le buste de l’inconnu et son bras ; craignant une deuxième fracture, elle projeta son corps vers lui pour le faire tomber. Au sol, il la maîtrisa et lui tordit le poignet.
Écrasée par son poids, Dyviir ne pouvait plus bouger. Quelques souffles plus tard, elle s’annonça vaincue.
Se relevant immédiatement, lâchant toute prise, il épousseta son habit noir et s’écarta d’elle. Après avoir repris son souffle, il s’essaya à parler, non sans difficulté.
« Je comprends maintenant pourquoi ces assassins sont morts… Aujourd’hui, tu as payé pour cela. Allons trouver un soigneur.
- Ne me touche… pas ! » répliqua-t-elle, la voix cassée.
Assistant un instant à l’effort considérable qu’elle fournit pour se relever, il repartit de suite dans la direction par laquelle ils étaient arrivés, glissant simplement pour lui-même :
« Ainsi prend fin cette ordalie… »
***
Assise sur un banc de pierre sombre, posé sur ce pont si peu emprunté des habitants du Labyrinthe du Puy, assurant le passage entre deux grandes bâtisses, elle attendait. Éprouvant un sentiment mêlant déception et haine contenue, son esprit bouillonnait. Voilà deux ennéades qu’elle avait été vaincue par cet individu sorti de nulle part. Elle avait depuis passé la majorité de son temps en cellule de soins pour ses nombreuses blessures, et son supérieur ne l’avait toujours pas fait mander. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle s’en réjouissait pourtant, heureuse de ne plus côtoyer ce criard sanguin et plaintif.
Depuis l’aube, personne n’était passé derrière elle ; le pont était calme, apaisant, donnant de plus une vue sur les marchés en contrebas des rues. Reportant son attention sur l’extrémité de la passerelle, ayant cru percevoir un bruit, elle mit ses sens en alerte avant de retrouver son calme. Personne n’était passé.
Soudain, une voix s’éleva de derrière elle.
« Comment se passe ton rétablissement ? »
Bondissant du banc, se retournant brusquement, elle aperçut cette silhouette encapuchonnée lui faire face, à quelques pas d’elle.
« Je ne vous ai pas entendu arriver, qui êtes-vous ?
- Qui je suis n’a pas d’importance. » dit-il en ôtant sa capuche.
Un léger sourire parcourait ce visage jovial.
« Toi… Cherches-tu à finir ton travail ? fit-elle avec consternation, sur ses gardes.
- En effet. L’on m’a confié une mission, et la voici qui arrive à son terme. »
Avançant d’un pas, puis d’un autre, faisant montre d’une lenteur à laquelle il ne l’avait pas habituée, il approcha son visage du sien.
« As-tu deviné quel était l’objet de notre ordalie, Dyviir ?
- J’avais autre chose à penser.
- Je t’avais dit être ton juge. Et tu as été jugée… sur ordre du Barra.
- Le Barra est derrière tout ça ?
- Effectivement. Tes actes, bien que répréhensibles, ont attiré l’attention de pas mal de monde. Très peu savent qui tu es en réalité, et c’est une très bonne chose, étant donné que le Barra souhaite faire de toi une garde silencieuse. »
Annoncée avec un détachement surprenant, la nouvelle venait de la frapper. Abasourdie, choquée comme rarement, elle tâcha de rapidement recouvrer ses esprits.
« Garde silencieuse ? J’ai perdu cette ordalie, contre toi.
- Mais tu as tenu bon comme très peu de tes camarades en auraient été capables. Tu as usé d’adresse, d’agilité, de ruse et d’endurance pour essayer de me vaincre. Avec de l’entraînement, tu sauras m’égaler… et devenir l’une des prédatrices les plus dangereuses en ce monde. Acceptes-tu, Dyviir Tlin’orzza ? »
Pour la première fois depuis longtemps, ce fut de la joie qu’elle ressentit dans son cœur. Ni satisfaction, ni plaisir, mais joie. Elle qui subit tant d’épreuves depuis son enfance, tant qu’elle en fut anéantie… Aujourd’hui, ce fut de la joie qu’elle ressentit.
« Je l’accepte.
- Alors bienvenue parmi nous. »
Il tourna les talons en enfilant sa large capuche, puis partit en direction d’une bâtisse.
« C’est tout ? Et la suite ? »
Il s’arrêta et pivota le haut du corps. Elle ne distingua pas son visage.
« Nous te communiquerons le lieu de notre prochaine rencontre. »
Il continua sa route pour atteindre une parcelle ombrée par le toit de la bâtisse. Quand elle cligna des yeux, il avait disparu.
Elle se rassit sur le banc, consciente du nouvel âge qu’elle venait d’entamer.
Épilogue
Elle quitta la maison en rangeant la dague dans son fourreau. Enfilant sa sombre capuche, elle disparut dans une ruelle adjacente. Thaar offrait une multitude de possibilités à la nuit tombée, ce qu’appréciait tout particulièrement les assassins.
Plus tard, on apprit que le vieux bibliothécaire de la ville était mort, assassiné. Les rumeurs sur son espionnage et les messages interceptés et transmis n’ont jamais été avérées. Telle est désormais l’œuvre d’une garde silencieuse : engager à la perfection les préparatifs de la mission, rester dans les ombres sans jamais apparaître aux yeux de quiconque, et frapper une fois l’occasion trouvée. L’entraînement d’une vie… Et pourtant, tant de choses restent à découvrir.
Les épreuves et blessures du passé restent à jamais gravés dans les Flammes, mais il est nécessaire de se battre pour persister, et prouver au monde que son existence a valu la peine d’être vécue.
HRP:
Dernière édition par Dyviir Tlin'orzza le Sam 29 Juin 2019 - 20:27, édité 17 fois
Dyviir Tlin'orzza
Drow
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Sujet: Re: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Jeu 27 Juin 2019 - 13:32
| Point historique
Dyviir vécut son premier drame historique au retour de Tebryn Rylint’tar au Puy d’Elda, trop jeune pour avoir participé à l’assaut d’Alëandir. Adulte et déjà au service de la Doth’Ka, le triomphe qu’occasionna pour le peuple sombre l’assassinat du Roi elfe Telrunya sonna comme un vent de renouveau de la haine et de la vengeance, et lui fit voir en Tebryn un véritable soldat au service des idéaux de la race. Plus d’un siècle et demi d’étude, d’espionnage et d’attente, voilà le fardeau qu’il avait enduré pour voir son peuple – et son règne – prospérer, enhardi par son acte de guerre des plus méritants. Elle n’hésita pas à suivre ses ordres quand le moment fut venu d’empoisonner le lac d’Uraal, bien que la Doth’Ka l’avait en vérité chargée d’une toute autre mission…
Par la suite, alors que les forces de Péninsule tentaient de reprendre leur territoire deux ans plus tôt, faisant face à l’invasion d’Alonna et d’Oësgard, Dyviir put activement participer à la prise d’Ellyrion. Redoublant d’ardeur et de violence, les assauts incessants des forces des Osts combinés aux puissants sortilèges drows et aux actions ininterrompues et meurtrières des agents de la Doth’Ka permirent à la guerre de prendre une tournure en leur faveur. C’est au cœur des conflits qu’elle se sentait vivante, touchant presque l’extase, l’orgasme orchestré avec brio par les bains de sang tandis qu’elle ne sentait les blessures de son corps meurtri. Elle ne ressentit que tard le nœud magique créé par le biais des échanges magiques entre les deux camps, déjà loin du siège avant la fin de l’assaut.
Quelques mois plus tard, le Voile frappa à la porte de tout Miradelphia. Considéré comme beaucoup par la colère de Teiweon, Dyviir n’eut de mot pour décrire ce phénomène qui ne la heurta que peu : les morts relevés aux confins des Terres Sauvages ne furent que des ennemis de plus à tuer, tandis que les piliers apparus çà et là dans le désert la laissait de marbre. Elle avait pour habitude de ne croire que ce qu’elle voyait, mais encore fallait-il le comprendre. Ainsi passa-t-elle la majeure partie de la longue nuit à rester au Puy, alerte quant aux dernières nouvelles, mais peu inquiète de cette colère divine qui, selon elle, ne pouvait que s’apaiser, tôt ou tard.
La venue du soleil et l’apparition de la nouvelle lune ne fut reléguée qu’au second plan à la suite du Voile, les dissensions politiques étant au beau fixe au Puy. Après l’assassinat du Roi Brylyan, tout était prétexte au chaos, et les prêtres ne savaient quoi penser de ce drame nocturne sans précédent. Dyviir, fidèle à elle-même, resta loyale envers la Doth’Ka, tout en y conservant son intérêt personnel. C’est en l’an 2 du XIe cycle que ses actes meurtriers envers ses propres confrères, dont la soif de conflit fut la cause directe de leur assassinat, fut à l’origine de représailles de ses supérieurs ; participant conséquemment à une ordalie secrète tenue par un garde silencieux, elle put faire valoir son mérite et entrer dans les rangs de la Garde Silencieuse, et fit de sa nouvelle vocation une suprématie emportant la moindre signification étrangère. La chute du IVe Ost ne fut donc pour elle qu’un simple symbole de l’évolution sociétale, et la progression du Conseil de Thaar dans son ascension au pouvoir une source de missions et de revenus supplémentaires, tant en or qu’en sang.
Éraison fut sa nouvelle campagne, la Doth’Ka appuyant de toutes ses forces les actions des Osts pour s’emparer de la cité. Les représailles, qui ne tardèrent pas à venir deux ans plus tard, confirmèrent à Dyviir que rien n’était jamais acquis, et que tout devait être jalousement gardé en prenant soin d’éradiquer jusqu’à la moindre menace, quand bien même celle-ci pouvait naître des années plus tard. Plutôt qu’une défaite, Éraison fut une leçon… Pour elle comme pour les elfes, qui virent la lisière de leur forêt brûler d’un feu intense des jours durant.
Les guerres en suspens, le Puy put de nouveau accueillir un pouvoir stable et unifié en un Triumvirat fort, incarné par un nouvel avatar d’Uriz, une prêtresse de Valas et un Haut Prêtre de Zhak’Bar, tous trois incarnant un puissant dieu craint et respecté. Dyviir, si son affinité ne privilégiait aucun des dieux représentés, éprouvait toutefois une préférence ; quand bien même elle n’avait pu qu’apercevoir les régents, prenant jusque-là ses ordres du Venorik Kyorl et de puissants autres dignitaires, elle avait toujours été fascinée par ce représentant de Zhak’Bar, le Prime Dragon, qui lui semblait être d’une commune force, tant morale que physique. La prêtresse, elle, ne lui laissait qu’une impression d’inconnue, tandis que l’avatar lui semblait trop perdue dans les affres administratives de la cité, ainsi que dans son Drôle de siège, auquel elle participait néanmoins, non sans l’indifférence caractéristique des assassins. La disparition du seul membre auquel elle accordait du mérite parvint à la distraire, mécontente de la présence au Triumvirat de deux femelles dont elle ignorait tout, mais qu’elle n’appréciait guère. Elles avaient toutefois contribué au retour de la stabilité et au soulagement général après que l’Erkd’Fe Renor et le clergé de Valas aient fait planer sur le Puy l’ombre d’une magiocratie, ce qui n’avait guère plu ; aussi Dyviir était-elle partagée entre sa méfiance et sa reconnaissance, les Triumvirs ayant érodé l’espoir de pouvoir des branches arcanistes.
Si le reste du récit de Dyviir Tlin’orzza reste à coucher sur parchemin, nul doute ne rôde en ces lignes : la nouvelle garde silencieuse agira avec efficacité et efficience, quoi que prenne la tournure des événements.
Dernière édition par Dyviir Tlin'orzza le Sam 29 Juin 2019 - 19:10, édité 3 fois
Dyviir Tlin'orzza
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Sujet: Re: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Jeu 27 Juin 2019 - 13:36
Petit message pour dire que la fiche est terminée !
Par contre, je n'ai pas réussi à afficher l'avatar dans la section Identité...
Merci à vous qui lirez la fiche !
Naukhel
Ancien
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Sujet: Re: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Sam 29 Juin 2019 - 12:17
Bonjour et re-bienvenu à toi o/
Fiche agréable à lire, il y a quelques points à nuancer, éventuellement revoir, liés au BG et à la puissance de ton personnage.
Dyviir' a écrit:
Pourtant, si elle reste aux ordres de son Maître des Ombres ainsi que de son Barra et des régents en place, elle n'hésitera pas à leur tenir tête si leurs décisions venaient à renverser ses idéaux et son jugement.
Concernant ce rapport du personnage à la hiérarchie, il pourrait ne pas poser de problème si elle n'avait pas encore eu de conflit avec eux. Cela aurait alors pu survenir en jeu, ainsi que la gestion des conséquences mais présentement ce n'est pas le cas, puisqu'elle provoque leur ire en tuant 14 (et plus ?) membres de la doth'ka. Pour rester concentré sur cette dernière, en terme de gestion, qu'ils aient eu recours à un piège pour tenter de s'en débarrasser ne semble pas cohérent, cela s'apparente davantage à un complot entre drows rivaux, non pas à des supérieurs voulant se débarrasser d'une subordonnée problématique. De plus, attendre qu'elle en ait tué 14... La Doth'ka se doit d'être un peu plus efficace et réactive que cela :')
Les options plus cohérentes seraient : - soit une promotion, car cela demande une certaine capacité de tuer des membres de la doth'ka. - soit une exécution sommaire.
Dyviir' a écrit:
Ayant trouvé il y a plusieurs années, dans un camp elfique, un autre osselet semblable au sien, qui lui avait laissé une étrange impression, elle rechigne encore à l’utiliser de peur des conséquences, mais ressent qu’une énergie s’en libère chaque fois qu’elle emploie son propre focalisateur.
Pourrais-tu préciser ce que tu as en tête pour ce second osselet ? Afin de savoir si c'est raccord avec le BG magique ou non.
A garder en tête : apprendre à se servir d'un focalisateur demande du temps, pour un usage optimal. De plus, si elle utilise les deux, ce ne sera pas soit l'un ou l'autre mais bien les deux dont elle aura besoin pour une utilisation optimale.
Dyviir' a écrit:
Ce père si désabusé en venait à haïr sa progéniture pour sa chevelure, non blanche
La date n'est pas précisée, était-elle déjà adolescente à ce moment-la ? Les cheveux des drows ne blanchissent qu'à la puberté
Toujours par rapport au père, l'usage du poison pose problème. Les drows ont une résistance naturelle au poison, donc il ne serait pas affaibli par un poison ayant servi à seulement torturer un humain, sans le tuer.
Par rapport à la puissance du personnage... Ce qui ressort actuellement de la fiche est que Dyviir sort victorieuse de combat très difficiles et ce sans une égratignure. Cela concerne donc plusieurs combats évoqués, afin de les nuancer ou les revoir, selon ce qui te semble plus approprié.
- Le combat avec son père : il est dit que c'est son père qui lui apprend tout, or elle le vainc à 100 ans à peine, ce qui est extrêmement jeune. Comme dit plus haut, tel qu'amené, le poison ne lui aurait pas donné d'avantage. A vrai dire, nous te conseillerions plutôt de l'amener à le tuer après sa formation au sein de la Doth'Ka.
- Au lac d'Uraal, l'embuscade des elfes : elle tient tête de face à deux soldats elfes. A tout le moins, elle devrait avoir des marques attestant son combat de retour au campement, car ce n'est pas un duel qu'elle devrait gagner aussi aisément que cela (car en 1v2 mais aussi parce que les soldats elfes ne sont pas mauvais x) ). A moins qu'elle trouve une autre approche plus 'assassin' afin de les affaiblir/ne pas les affronter en même temps.
- Concernant l'ordalie du Prima Sanguis : de même, elle sort de l'ordalie sans blessure qu'elle ne se soit elle-même infligée. Or, il est question du champion d'un Prima Sanguis, puis d'un Prima Sanguis lui-même. Les Prima Sanguis reçoivent une excellente éducation martiale et/ou magique, d'une famille à une autre, du fait de leur ancienneté et de leurs ambitions. En sachant qu'elle est assassin, le Prima Sanguis n'aurait sans doute pas choisi un champion incapable, et lui-même n'aurait pas été tué aussi aisément par Dyviir, d'autant que celle-ci sort tout juste d'une ordalie.
Au niveau du ressenti à l'égard du nouveau Triumvirat... Avant la mise en place du triumvirat, l'Etat-Major redoutait la mise en place d'une magiocratie, ce qui a amené à de la méfiance à l'égard de l'Etude Noire et du Culte de Valas. En tant que membre de la Doth'ka, Dyviir a pu ressentir cette atmosphère. Cela ne transparait-être pas dans le BG actuellement, c'est un jeu récent, donc à voir si cela influence son ressenti à l'égard du triumvirat.
Voilà pour le retour, on reste à ta disposition pour toute question
Dyviir Tlin'orzza
Drow
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Sujet: Re: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Sam 29 Juin 2019 - 12:30
Je m'empresse de modifier tout ça alors
Un gros merci pour la lecture et les propositions, ça va bien m'aider !
Je renverrai un post dès que j'aurai effectué les changements
Dyviir Tlin'orzza
Drow
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Sujet: Re: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Sam 29 Juin 2019 - 19:33
Me revoilà avec mon panier à modifications (tête du correcteur : )
Voilà les points qui n'allaient pas et que j'ai retapés :
Ajout d'un paragraphe concernant le focalisateur de Dyviir dans les possessions et équipements :
Dyviir Tlin'orzza a écrit:
Elle accorde également une particulière importance aux deux osselets lui permettant d’exprimer sa magie ; l’un, d’un noir ébène, est celui qu’elle utilise depuis ses premiers sorts. L’autre, d’un sombre plus pâle, a été dérobé dans un camp elfique durant une mission. Ressemblant au sien, elle a appris à l’employer et à y projeter son esprit pour désormais posséder un jeu de deux osselets comme focalisateur.
Séparation de l'épisode du combat avec son père en deux épisodes distincts, l'un concernant la Cérémonie du Parrain, au même endroit, et l'autre, "Un mot, deux sens", après l'épisode "L'assassin" sur le lac Uraal ;
Ajout de blessures au combat contre les elfes dans l'épisode "L'assassin" (quelques mots ont été rajoutés concernant les blessures, dans le récit) :
Dyviir Tlin'orzza a écrit:
Elle parvint néanmoins à violemment heurter les côtes du garde, bloquant sa dague au passage, mais s’exposant à une ultime riposte ; d’un coup hasardeux, le soldat était effectivement parvenu à lacérer ses chausses et à entailler sa jambe gauche. L’archer en avait profité pour effectuer, dans les battements qui avaient suivi, un balayage horizontal avec son épée courte, qui manqua de trancher Dyviir en deux, la blessant à son tour au ventre.
Changement des dialogues avec son père dans l'épisode "Un mot, deux sens", ainsi que retrait du poison et ajouts de certaines phrases liées aux changements :
Dyviir Tlin'orzza a écrit:
L’assaut suivant ne tarda pas, et un échange de coups permit à Dyviir, profitant de la surprise occasionnée par sa simulation de douleur, d’entailler la cuisse de Koth’ro. Respirant avec davantage de difficulté, il fut pris d’une violente douleur à la jambe, tandis que ses yeux s’écarquillaient et qu’il tombait au sol, à genoux. Il constata rapidement que sa jambe saignait abondamment.
Refonte totale de l'épisode de l'ordalie.
Ajout sur le nouveau Triumvirat :
Dyviir Tlin'orzza a écrit:
Elles avaient toutefois contribué au retour de la stabilité et au soulagement général après que l’Erkd’Fe Renor et le clergé de Valas aient fait planer sur le Puy l’ombre d’une magiocratie, ce qui n’avait guère plu ; aussi Dyviir était-elle partagée entre sa méfiance et sa reconnaissance, les Triumvirs ayant érodé l’espoir de pouvoir des branches arcanistes.
Voilà, n'hésite pas s'il y a encore des modifications à faire dans ce que j'ai refait !
Naukhel
Ancien
Nombre de messages : 759 Âge : 33 Date d'inscription : 29/10/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 927 ans Taille : 2m13 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: [Terminé] Dyviir Tlin'orzza Sam 29 Juin 2019 - 20:29
On a toujours besoin d'un assassin de la Dothka
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[Métier] : Garde Silencieuse
[Sexe] : Féminin
[Classe d'arme] : Corps-à-corps/Magie
[Alignement] : Loyal Mauvais
Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}. Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.