Faire de nouveau face à ses peurs. ( Pv: Neassa)

6e jour de la troisième Enneade de Karfias, deuxième mois d'été
An 17 du XIe Cycle
Maison de Neassa-Laella Siryn

Les jours coulèrent, les nuit coulèrent, la jeune femme ne semblait pas sortir de son tourment. Après l’incident et être rentrer au Palais. Elia était bien plus cloitré dans sa chambre, faisant face aux cauchemars qui la hantait. Ses souvenirs étaient disparates, fragmentés dont elle avait du mal à tout mettre en ordre. Pourtant, la jeune femme avait terriblement du mal à se remettre, se refermant sur elle-même. Mais, Elia avait du mal à expliquer, à dire…Personne ne pouvait pas comprendre. Depuis l’incident, elle avait l’impression d’avoir été touchée en profondeur dans sa psyché. Elia avait l’amère sensation d’être violée, d’avoir été abusée et d’avoir perdue une partie d’elle-même comme son souffle. Peut-être qu’Elia hallucinait à cause du vilain coup dans la tête. C’était peut-être ça la cause ? Ou un autre cas qu’elle n’arrivait pas du tout à décrire ? C’était peut-être un ensemble de tout…Mais, la douleur qu’elle avait subie dans son cauchemar dans ce fameux jour était semblable à une torture. Puis, la mort de son ami l'avait profondément affectée.

Les cauchemars revenaient souvent, hantaient son esprit jusqu’à avoir la peur de dormir. Quelques fois, les remèdes permettaient d’avoir les sommeils sans rêve.  Hélas, la créature cauchemardesque de son rêve trouvait un moyen de la hanter, de la torturer mentalement.   Dans ses moments d’insomnies, Elia dessinait avec son fusain sur les supports en papier de piètre qualité pour représenter la créature, tentant d’expurger la créature dans sa tête.

Son entourage la voyait meurtrie
Son entourage était peiné
Son entourage ne la comprenait pas.
Elle était semblable à une âme en peine.
Elle était totalement perdue.
Elle avait tuée de ses propres mains son meilleur ami...

Pour oublier, elle focalisait toute son attention sur sa peinture comme une véritable dévote dévoué à son Dieu. Si, les souvenirs revenaient, elle faisait en sorte de l’oublier en buvant de l’alcool. Le serviteur de sa mère tentait de réguler son débit d’alcool sous le regard mauvais de la jeune femme. Si, ce n’était pas l’alcool, le serviteur tentait de calmer l’ardeur d’Elia dans sa peinture en la retenant sous la colère de la jeune femme. Plusieurs fois, le gentilhomme avait pris des coups et des griffures, ne supportant pas d’être touchée. Pour le coup, il avait peur d’Elia dans son excès de colère quand il tentait d’enlever son pinceau. Le serviteur a non seulement peur qu’elle se fasse mal et aussi de ses coups pernicieux. Mais, son regard…on regard était glaciale et noirâtre.  Il ne revoyait plus son amie joueuse, remplie de vie mais une jeune femme à un comportement bien ténébreuse.


Son visage était marqué par les cernes de fatigues, les lèvres inférieurs son meurtrie par les maudissements, les ongles étaient rongés jusqu’au sang. Sa peau était aussi blanche qu’une femme malade…et ce qu’il inquiétait davantage les serviteurs qui se chargeaient d'Elia. Leurs petites vies dépendaient de l'état psychologie de la protégée.

« Votre mal vous a profondément atteint. Ce mal est en train de vous ronger, de vous détruire à petit feu. Je connais une personne pour aider votre esprit à se guérir, voir à vous reconstruire.  J’ai une amie qui est très douée, elle s’appelle Neassa-Laella Siryn. Elle pourra vous y aider. Mais, vous devriez faire des efforts pour affronter cette chose. Néanmoins, vous pouvez faire confiance à cette gente dame. Elle a bien sauvé des gens. » c’était le conseil d’un prêtre de Tyra dont ses proches avait conseillé d’aller voir le culte pour résoudre ses maux.

Dans cette journée, Elia et le serviteur étaient devant la belle demeure de cette mystérieuse femme dont le servant avait préparé la rencontre. La jeune artiste était vêtue d’une robe noire qui couvrait ses formes et sa longue chevelure tombait en cascade jusqu’en bas du dos. Son visage était maquillé pour enlever les traces de fatigues…Cependant, toute cet attirail ne permettait pas de cacher ses problèmes. Elle se maintenait contre le serviteur . Le serviteur regarda un moment son amie, adressant un sourire protecteur.

« Je pense que vous avez fait  un bon choix, Elia. Une personne extérieure  vous aidera mieux…et permettra de vous  remettre davantage. Cette Naessa doit être plus amène à vous comprendre. »tenta de rassurer le serviteur envers la protégée. Il se sentait incapable d’aider davantage. Son rôle était avant tout de protéger,surveiller la fille de sa maîtresse et de rendre des comptes


Elia regardait la porte de la somptueuse maison de cette étrange femme. En cette instant, la jeune femme voulait retrouver une partie d’elle-même et retirer pour toujours son cauchemar. Détruire une bonne fois pour toute cette créature du rêve était son plus grand souhait. Son second désir était de recoller les morceaux de l’évènement, afin de connaitre la vérité. Cependant, une part d’elle ne voulait pas connaitre la véritable histoire… Son instinct lui disait d’oublier ce souvenir, voir le supprimer. Mais, c’était-il une bonne chose ? C’était comme une petite écorchure qu’on a sur le plais et qu’il ne peut se cicatriser que si on cesse de la lécher. Une partie d’elle ne pouvait pas oublier ce passé semblable à cette écorchure au palais.

La jeune femme respira lentement avant de lâcher un profond soupire. En entant à l’intérieur, l’artiste avait peur de réaffronter les mauvais événements, de ressentir une nouvelle fois la souffrance qu’elle avait subie. Cette torture, la jeune femme espérait de ne pas le ressentir de nouveau… Les douleurs l’avaient profondément marqué. Elia n’espérait pas ressentir de nouveau ce rêve. A cette idée, elle voulait fuir par la peur que la créature la torture de nouveau.

Elia se calma un instant, tentant de reprendre un semblant de contrôle d'elle même et s'’approcha de la porte avant de tamponner. Il ne fallut que quelque seconde pour voir un serviteur ouvrir la porte. La jeune femme prit la parole

« Bonjour, je m’appelle Elia Courevent. J’ai un rendez-vous avec votre maitresse.»

Elia écouta lentement la demi-elfe. Les traits douce et le tempérament de la prêtresse de Tyra avait eu don de ne pas se sentir juger ou sentir une réelle oppression. Cette douceur permit de réconforter un temps soit peu la jeune femme. Ce qu’Elia aimât chez cette femme était sa patience. Lorsque les émotions de la jeune nordienne revenait en force, Neassa attendait et permit à Elia de reprendre un peu son contrôle.  

Mais, Elia avait bien peur de tout raconter. De plus, elle savait très bien que de vivre dans la haute société avec des information compromettante était une arme contre elle-même et contre Maralina. La jeune femme ne voulait pas subir une nouvelle fois le courroux de sa mère de cœur ou d’adoption. Plus elle y pensait…plus, elle voyait la haute société comme une véritable prison. Sa véritable mère avait terriblement raison…La richesse et la vie de luxe emprisonnaient les gens. Et ça, Elia en souffrait par la peur de trop dire mais elle avait tellement envie….

« Bien…mais d’abord » posant ses yeux bleus sur celle de Naessa « Pitié, par Néera, je veux que vous gardiez cela pour vous. Vous savez très bien que la moindre de mes aveux pourrait se retourner conte moi et ma mère de cœur. Je ne veux pas être sujet d’attaque ou de me prendre de plein fouet le courroux de ma protectrice. La seule confiance que je peux encore avoir c’est les cultes…» supplia-t-elle avec sa voix fatiguée et contracter par la tension.

Après avoir eu la sureté que Neassa ne dira rien.  Elia hocha timidement la tête, détournant le regard. Sa main droite gratta machinalement le revers sa main. Pendant un court moment, Elia resta silencieux, tentant de se remémorait les deux évènements. Les images horribles circulaient dans sa tête revoyant les cauchemars et de regarder de nouveaux ses mains. Elle se souvenait d’avoir le sang de son meilleur ami, de l’avoir tuer et de l’embrasser comme un cadeau d’adieu. Elia se toucha le cœur par la douleur de perdre une personne qui lui avait tant marqué sa vie. Elle avait perdu en si peu de temps Joshua et son autre être aimé Ilan… En si peu de temps, on lui avait enlevé tant de chose.

« Vous savez… » détourna-t-elle légèrement le sujet « Quand j’étais petite…je me disais que d’être une fille de bonne famille. Je me dis qu’on ne manque de rien…c’est vrai. Mais, c’est une vie de prison dans une maison dorée.  La moindre chose, on peut vous faire du mal. Un écart, on vous accable. La pauvreté a un avantage, elle se fiche bien de la réputation ou de la bonne société. Elle est plus libre… » avant de conclure sur sa pensée « j’ai envie de redevenir pauvre quand j’étais petite… »

Puis, elle reporta son attention sur le sujet principal et la question de la jeune prêtressse. Comment l’expliquer ? Les deux évènements distincts était lié de près ou de loin. Il était peut-être bon de lui raconter l’évènement pensa-t-elle la jeune femme.

« Distincte et lié…Il serait bon de vous raconter l’histoire. Ça pourrait vous aider. »

De là, Elia commençait à raconter son projet de voyage à Naelis pour Arcam avec son ami. De là, elle lui raconta qu’elle était tombée dans une bonne petite auberge jusqu’à apprécié l’aubergiste. De là, le lendemain, elle avait rencontré la compagne d’Halewyn, homme de main de Maralina et ce dernier ( évitant de dire réellement son nom ) Elle lui avait raconté son erreur de ne pas avoir prévenu sa garde de sa petite escapade solitaire avec son aubergiste jusqu’à mettre sa garde en alerte. Elle lui raconta que le chef de sa garde menaçait la femme d’Halewyn. Elia qui était prise de panique tenta de tempérer et de sanctionner le chef, de le mettre à pied pour éviter une effusion de sang. Cependant, le second du groupe avait sombré dans la folie égorgeant son chef sous ses yeux et finir par mourir. Elle lui racontait son incompréhension et la sensation d’être trahis. Le seul homme qui avait réussie à la calmer et la soutenir était son meilleur ami, tout en lui avouant que sa relation était ambiguë. Mais, elle clarifia de ne jamais franchir la limite d’avoir coucher avec son meilleur ami qui était esclave. Elia lui expliqua son coup de déprime. Elle lui raconta que l’homme de main de Maralina profitait son moment de faiblesse pour la draguer, la charmer dans une fête au village. Elia lui avoua qu’elle se recherchait sur sa sexualité jusqu’à rougir devant la prêtresse. Cependant, halewyn avait juste profiter pour la manipuler. De là, par sa colère, la nordienne avait fuit le village avant de rencontrer sur une plage un groupe de mercenaire. Ses mercenaires avaient tenté de la violer mais le jeune mage avait expliqué qu’elle avait puisé son énergie pour faire une explosion de feu jusqu’à sentir une profonde fatigue, des picotements.

Elle lui avait expliquée sa relation avec Halewyn. Elle lui avait demandé un service contre quelque chose en échange. Il a été indirectement son mentor pour l’aduram quand elle avait treize ans. Mais la relation entre Halewyn et Elia était conflictuel. Encore, aujourd’hui, elle a une haine contre cet homme.

Puis, Elia resta silencieux…se recroquevillant une nouvelle fois

« Là, c’est flou…je me souvins d’avoir été sur un cheval avec quelqu’un. De là, j’ai senti une énorme créature me pénétrait en moi, me dévorer à l’intérieur. Je revoyais la scène de ma propre torture, de voir tous les gens que j’ai aimé mourir devant moi. Cette créature était informe et l’endroit était semblable à un temple en ruine. Ce rêve…ou je ne sais quoi…a de quoi de vous rendre folle. Imaginez de voir tous les gens que vous aimiez mourir de la pire façon. Puis, j’ai vue Halewyn et cette femme rousse…en train de coucher devant moi s’extasiant de me voir souffrir. Je me souvins de l’avoir vu me torturer. Mon corp était en lambeau… »

Puis, quand elle porta son attention sur ses mains

« A cause de cette histoire. A mon retour, Ma mère de cœur était au courant. Elle était furieuse contre moi. Je ne sais pas ce qu’Halewyn lui avait dit, je me doute qu’il a transformé quelque propos contre moi. Mais, je sais que j’étais dans une période de rébellion où je fuguais, je profiter de ma situation pour être libre et faire ce que j’avais envie contre les décision de ma mère. Cependant, tout ça, a condamnée un garçon que j’ai aimé depuis que j’avais 12 ans. Joshua, il était né esclave mais je ne l’ai jamais considéré comme mon esclave. Je n’aime pas l’esclavage. Alors, je faisais en sorte qu’il soit libre avec moi. Je l’aimais tant…Il était tout le temps là pour moi et il était amoureux de moi. Ma mère m’a offert deux choix : sois-je ne le vois plus, c’est-à-dire, vivre dans le cachot et dans le noir pour toujours ou le tuer…Je l’ai tuée de mes mains car…ce moment, la seule façon de le libérer était de le tuer. Car avec ma mère, un sujet qui déçoit, il finit toujours mal…et le cachot est pire que la mort… »

Elia ne sait plus si elle lui avait tout dit ou non. Ses souvenirs étaient tellement flous mais elles avaient tellement envie de tout raconté. Ce dont la jeune femme avait besoin était d’être comprise, de ne pas se sentir juger et de se reconstruire. Elle avait toujours la sensation de ne jamais avancer, de s’effondrer de jour en jour. A son retour, elle était restée dans un silencieuse, affrontant seul les mêmes cauchemars qui la hantaient et la mort réelle de son ami. Puis, la perte d’Ilan l’avait tout aussi affectée.  Son seul remède pour éviter de rester dans son mutisme était le culte, on avait toujours dit que les cultes étaient le meilleur remède. Aujourd’hui, elle avait terriblement besoin.


« Je pense avoir tout dit. » regardant Neassa dans les yeux tentant