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 Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]

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Aerianna Hiisi
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MessageSujet: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeMer 25 Déc 2019 - 23:14

Bàrkios, quatrième jour de la quatrième ennéade
An dix-sept du onzième cycle

Le moment était venu, et que Thaar se soit présentée à moi de cette façon était un signe. C’est ici que la suite aurait lieu, c’est ici que je m’appartiendrais à nouveau, c’est ici que la fin d’un autre serait négociée. Sa disparition serait compliquée à gérer sur bien des plans, mais j’étais prête, aussi prête que je ne l’avais jamais été, et je ne me laisserais pas affecter émotionnellement. Ou j’avais essayé de m’en convaincre au moment de préparer ce message pour la volière du Bazar, un message adressé à l’Enchanteresse. J’avais réussi d’ailleurs, et il n’y eut bientôt qu’une espèce d’excitation pour m’habiter. Le monde avait beau être aussi fou que je ne l’étais – peut-être même plus – j’allais mettre à nouveau les mains dessus, j’allais à nouveau m’en saisir et faire miennes tant de choses qui en provenaient. Et je ne pensais pas aux possessions de celui que je n’avais pas vu depuis tant d’ennéades, je pensais surtout à ce que j’allais en faire.

Mais ça, ce serait quand j’en aurais fini d’attendre que la réponse ne vienne.

En réalité, une fois l’excitation du message envoyé passée, le monde était devenu particulièrement plus terne. Vivre dans ce palais qui me semblait si ridicule après celui de Baaz’Hima n’était pas quelque chose que l’on pouvait désirer et la routine s’installait trop vite. Lorsque je me réveillais je regrettais qu’on ne m’ait pas réveillée avec un message urgent pour mes yeux uniquement. Lorsque je me rendais aux bains je demandais à ce qu’on ne se débarrasse pas des vêtements mais qu’on me laisse y fouiller sans jamais dire à personne que je cherchais un quelconque message. Lorsque je me couchais je regardais intensément chacun de mes serviteurs en quête d’un regard bien différent que ceux que j’y voyais. Et quand je ne faisais rien, je me demandais simplement qu’est ce qui viendrait en premier. Un père prévenu que sa fille était apparue un jour au portail de son palais ? Un argenté qui s’inquiète de mon absence ? Celle que j’avais demandé ? Quelqu’un d’autre ?

Aucune réponse ne se vérifia, et je m’impatientais, et je me frustrais.

C’était pour faire évacuer cette frustration d’ailleurs que je m’étais prise à demander un massage au sortir d’un long passage dans les bains qui n’avait pas su remplir mes besoins. Dans mon éternelle inconscience j’avais demandé au premier serviteur qui venait d’obtempérer, sans vérifier auprès d’elle qu’elle savait y faire. Après tout je ne risquais pas grand-chose. Si elle était si incapable qu’elle me causait quelque douleur, le moment prendrait une tournure bien plus intéressante – bien que je me sois déjà convaincue ne pas en vouloir en cet instant. La servante avait disparu derrière une porte, entraînant avec elle toutes celles qui n’allaient finalement pas avoir à m’habiller. Sans me défaire de ma nudité je m’installai sur le ventre là où l’on attendait cela de moi. Le temps passa et je me demandai enfin pourquoi elle était sortie. N’avait-elle pas que besoin de ses mains ? Ces serviteurs avaient toujours des principes ridicules qu’ils suivaient tout aussi ridiculement. Mais bon, elle apparaîtrait, elle commencerait, et je verrais bien…

Ou l’ennui l’emporterait et je rejoindrais mes quartiers seule.


Dernière édition par Aerianna Hiisi le Dim 12 Jan 2020 - 14:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeJeu 26 Déc 2019 - 23:39

<< Je suis venu te dire
Régler son compte au vieux >>


Voilà déjà deux ennéades que j'étais arrivée à Thaar. Deux ennéades employées à retrouver certains contactes et connaissances... Mais surtout deux ennéades passées en grande majorité dans la grande bibliothèque à consulter toutes sortes de livres et à prendre des notes.

Pour gagner de quoi trouver une chambrette sans avoir à retourner à la parfumerie, j'avais rapidement trouvée une auberge dans les quartiers populaires, non loin d'un grand hospice Néerite- on ne choisit pas toujours son voisinage. La Barique Mauve profitait donc de chants et de contes vaanis, eldéens et péninsulaires tous les soirs depuis exactement dix-sept jours. Je lisais et rédigeais également des lettres et autres contrats pour les gens du coins pour arrondir les fins de soirées. Un lit sans puce dans le dortoir sous les toits, un coffre à cadenas pour entreposer mes affaires. Un bain chaud une fois tous les deux jours. Rien de bien fou.

Mais dans les nombreuses visites que j'avais faites - et celles que j'avais soigneusement évité de faire -  il y en avait une que j'avais particulièrement repoussée : la Volière. Je n'avais aucune envie de voir sa petite gardienne stupide et encore moins de croiser son propriétaire.

Mais voilà, à vouloir éviter les tracas on passe également à côté d'occasions magnifiques. Depuis quatre jours, ma routine a drastiquement changée.

Et c'est après trois jours d'observations de notes et de réflexion que je me trouve dans le couloir d'un palais que je ne connais que trop peu, forte d'un nouvel emploi en tant que chambrière. Par un malheureux concours de circonstance, l'une des filles de la maison avait disparu la veille et l'intendance voulait une équipe au complet tant que la maîtresse des lieux serait présente. Mes références de servante au palais de Hanning, chassée par les troubles répétés aux Sept-Monts me désignaient comme la remplaçante toute trouvée. Quel besoin de preuve ? Une jeune fille qui parle bien, présente bien et obéit avec efficacité et docilité a forcément appris à servir dans de bonnes conditions... Et puis les basses œuvres me suffisaient amplement pour trouver un moment propice.

J'avoue cependant que je ne m'attendais pas à ce qu'un tel moment s'offre à moi de cette façon.

Envoyée nettoyée les bains après le passage de la Princesse, mes sandales de mauvais cuir chuintent à peine sur le carreau lisse. L'odeur des produits d'entretiens, du savon, des huiles et des fleurs ne me donnent qu'une envie : plonger dans l'eau chaude.

Mais c'est un projet qu'il faut repousser pour l'heure. Peut-être aurais-je de nouveau l'occasion de profiter d'un bain royal comme celui-ci un jour. Pour l'instant je m'exécute et je rattraperais la princesse dans ses appartements par l'escalier de service. La jeune femme que je venait voir était toujours aussi désinvolte avec sa propre sécurité en un sens...

Mais voilà que de quelques mots et d'un geste, l'élue de mon cœur m'évite tous les dangers en demandant un massage à une autre servante près de moi. Un peu plus et elle le réclamait même à la cantonade.

Sans hésité, alors que tous ceux qui s'étaient occupée de leur maîtresse pendant sa toilette quittaient les lieux, je m'empare du bras de ma nouvelle camarade pour l'entrainer avec les autres. Ses yeux gris me lancent un regard surpris et anxieux, mais elle n'ose faire un mouvement brusque dans le champ de vision de notre déesse à tous. Ce n'est que dans le couloir qu'elle se débarrasse de mon bras en grondant.

- Je t'interdit de me toucher. La Princesse m'a demandée...
- Mais...
- Je suis l'une de ses servantes personnelles. Tu n'as ni à discuter mes ordres, ni même à m'adresser la parole. Si tu veux que les choses se passent bien ici, tu obéis. " La jeune beauté me fusille un moment du regard pour s'assurer que j'ai parfaitement compris quelle dramatique distance il y a entre elle et moi. " Va me chercher des bougies et assure toi de ne plus jamais croiser mon regard.

Elle s'éloigne d'un pas en direction de la grandiose salle d'eau et j'ai du mal à retenir un sourire de jubilation pure.

- Il n'y a plus d'huile de massage... " Elle s'immobilise et me jette un regard encore plus noir que le précédent.
- Quoi ?
- On m'a envoyé pour vérifier quels produits devaient être réapprovisionné parce que la servante que je remplace était chargé d'y pourvoir. En entrant j'ai juste eu le temps de voir qu'il n'y avait plus d'huile. Je voulais simplement vous prévenir...

Après quelques courtes secondes d'un silence qui lui avait fait blêmir le visage, la ravissante brune me pousse sans ménagement vers le mur, obtenant mon plus beau regard craintif.

- Comment tu t'appelles ?
- Nassia...
- Si je m’aperçoit que tu m'as joué un tour, tu te souviendras de la punition jusqu'à ce que tu deviennes vieille et flétrie.

Puis, sur un dernier regard de mépris, elle se met à courir dans le couloir vers les réserves pour tenter d'obtenir le précieux liquide qui lui est indispensable... pense la petite idiote.

Enfin elle tourne au coin du couloir. Parfait.

De quelques gestes attentifs, je réajuste l'informe robe de coton beige serrée d'une ceinture simple qui m'a été remise à mon arrivé. Mal coupée elle a au moins le mérite d'avoir des poches profondes et des cordons permettant de remonter le jupon sur une jambe et de lier les manches au niveau du coude pour pouvoir remplir son office plus facilement. Ce sont ses seuls mérites d'ailleurs.

Les pieds nus - mes sandales restées à l'entrée - et les cheveux tenus en arrière par un foulard du même coton léger que la robe, je garde la tête humblement baissée tout en tirant sur mes yeux pour repérer l'endroit. Les bains d'un côté. Une odeur d'huiles et de savon omniprésente. Une douce chaleur invitant à profiter d'une nudité bienvenue. Et de l'autre côté, une large table de pierre et de bois vernis couverte de coussins et de draps satinés, sur laquelle repose une silhouette à la peau aussi pâle que ses cheveux trempés sont noirs. Une silhouette bien différente de celle dont je me souvient. Combien de mages de la vie ont du travailler sur son cas pour en arriver à un tel résultat ?

A pas comptés, je m'approche de la jeune femme, cherchant ardemment le plateau ou l'étagère où se trouvent les produits de massage... Et comme par magie, ils sont parfaitement utilisables et posé tout près de la table. Le sens pratique des grandes maisons semble être le même en Ithri'Vaan qu'en Péninsule : tant qu'on peut se payer le luxe et la place de tout avoir à porter de main pourquoi faire autrement ?

Comme aucune explication ne m'est demandée, je n'en donne aucune. Peut-être la Maîtresse s'est-elle endormit ?

Dans son dos, un sourire me vient. Je m'empare d'un flacon cristallin dans lequel flotte plusieurs bouton de rose, d'astéride et de jasmin. Un nuage de senteur me chatouille le nez lorsque le bouchon ouvragé chuinte en libérant le passage aux effluves. Un délice. Dans l'ambiance à la température feutrée, elle est même déjà tiédie.

Sans me montrer chiche, je laisse glisser un filer d'huile tout le long de la colonne vertébrale de celle que je suis ici pour servir de bien des façons. Et sans un mot, après le chuintement d'un bouchon de verre qui se referme, mes mains fines aux longs doigts se posent sur le dos fin pour commencer à étaler l'onction. Légère, craignant de ne pas être suffisamment douce pour une princesse après avoir passé tant de temps à masser des guerriers bien peu sensible à la douleur... Et mais...

Ma mémoire frétille, ramenant à moi les détails de notre dernière rencontre.

J'ai failli oublier !

Alors après un moment doux pour rendre son dos et ses bras aussi luisant que glissant, je laisse mes doigts appuyé de plus en plus fort un peu aléatoirement. Faire volontairement mal n'est pas vraiment ce que nous pourrions appeler une habitude, mais la théorie, je la possède. Les endroits les plus douloureux, les cours d'anatomie, les conseils d'assassinat et de torture... Si je les connais, il ne me reste plus qu'à réfléchir...

Tiens, et si je plante innocemment mon ongle aussi fort que possible dans ce nœud particulièrement résistant en bas de l'omoplate ?

- Pardonnez-moi ! " Je souffle au premier spasme du corps sous mes mains, la voix volontairement faussée pour être un peu plus haute que ce dont pouvait se souvenir la jeune femme en plus d'être résolument craintive.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeVen 27 Déc 2019 - 21:54

Les premières sons que j’entendis furent ceux que les serviteurs avaient l’habitude de produire lorsqu’ils s’apprêtaient à faire ce qu’on demandait d’eux. Je m’étais exercée tous les jours depuis que j’étais née à en faire abstraction, car ils n’étaient jamais véritablement importants, et ceux d’aujourd’hui ne faisaient pas exception. La servante était venue, donc, et je ne l’avais pas entendue jusqu’à ce qu’elle commence à s’affairer près de la table. La deuxième preuve de sa présence fut la sensation de cette huile qui glissait contre ma peau parfaite, une sensation qui aurait dû se vouloir annonciatrice de tant de bonnes choses, mais une sensation que j’avais du mal à percevoir. Avais-je réellement perdu tout ça, cette nuit horrible ? C’était dur de le croire, mais c’était aussi pour ça que j’œuvrais à cet instant, ou plutôt, pour ça que j’avais œuvré, et pour ça que j’attendais. J’avais droit à toutes ces sensations agréables, il ne restait plus qu’à m’en convaincre, il ne me restait plus qu’à me débarrasser de quiconque ne partagerait pas cette croyance.

Mais les pensées qui s’écartaient furent obligées de revenir à ces mains qui venaient de se poser dans mon dos, ces mains exquises, je pensais par habitude, car mon choix étant le meilleur possible il ne pouvait en être autrement. Rien qu’en passant contre ma peau, rien qu’en étalant cette huile qui commençait à répandre son odeur, je devinai avoir fait un particulièrement bon choix. Elle savait ce qu’elle faisait, et les gens – serviteurs ou non – comme ceux-ci étaient si rares que c’en était grisant. Je manquai me retourner pour la voir, pour comprendre qui elle était, et pour faire en sorte qu’elle existe de manière plus présente autour de moi, surtout pour après, quand je n’aurais plus à puiser dans mes souvenirs pour y trouver ce qui était agréable dans un massage. Mais je résistai, il y avait le risque qu’elle ne sache que faire ce qu’elle avait déjà fait, et que le massacre était encore à quelques instants de survenir.

Et parce que je ne doutais que quand il y avait raison de douter, je ne fus pas surprise.

Le massacre vint, d’abord sous la forme de pressions beaucoup trop chaotiques pour des mains qui avaient paru si tranquilles, si réfléchies… puis à travers d’autres points de contact beaucoup plus douloureux… La servante était parvenue à m’arracher un gémissement ne contenant pas que de la douleur. Mais comme elle ne savait pas, elle s’excusa comme si elle avait fait la plus terrible des erreurs. J’entrepris d’essayer de la rassurer comme je le pouvais d’une voix dénuée de colère. « Non, continue… » Le souffle chaud était venu du cœur. Elle ne savait pas et elle ne devait pas savoir, mais alors qu’elle m’avait émoustillée je ne pouvais pas la laisser partir, je ne pouvais plus la laisser arrêter. « Ça va aller, ne t’inquiète pas, c’est un peu… » Ne trouvant pas le mot je ne finis pas la phrase. « Tu n’es pas… ah… si loin du compte. » C’était faux, et c’était contredit par ce petit cri, mais elle avait peut-être besoin d’encouragements.

Je tournai la tête vers elle pour espérer avoir un bon aperçu de ses traits, sans faire attention au fait que ce mouvement de tête avait repoussé mes cheveux sur le côté et dévoilé une oreille à moitié arrachée. Je ne remarquai pas le moins du monde pourtant que ce n’était pas à elle que j’avais demandé ce massage, et à vrai dire j’étais très loin d’en avoir quelque chose à faire vu la tournure que prenaient les événements. Elles se ressemblaient toutes, de toute façon, alors aurais-je pu reconnaître que ces traits… intéressants… n’étaient pas des traits que j’avais déjà remarqué ? Je lui souris et me laissai retomber sur la table sans dire un mot de plus, cherchant simplement à profiter de ce que le prochain rude contact de sa main sur ma peau m’amènerait. J’avais quelques idées, dont une qui provenait de Krish Al’Serat elle-même… avant de me rappeler que la servante ne faisait pas exprès d’être aussi peu douée et que ce genre d’espoir ne mènerait à rien.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 1:11


A tâtons, je repère les zones les plus tendues et tourne autour sans essayer de les défaire le moins du monde. J'enfonce mes doigts entre les côtes par points sporadiques sans prendre les muscles à pleine main. Je prenais garde à ne pas repasse de suite sur ce genre de petites erreurs de façon à ne pas atténuer tout de suite la douleur vive et nette qu'elles engendraient.

La porte s'ouvre et je jette un regard impérial à la servante que j'ai envoyé sur une fausse piste quelques minutes plus tôt. Les dents serrées, j'aurais sûrement eu particulièrement peur si j'avais réellement fait partie de la maisonnée. Celle là, elle me l'aurait fait payée au centuple ! Mais elle repart sans un bruit, sans une phrase. Le bon plaisir de la maîtresse des lieux prime et elle n'aurait pas pris le risque d'interrompre son massage. Bon petit chien.

Je peux donc reporter mon entière attention sur la peau pâle sous mes doigts. Le moment s'éternise à la fois dans la décontraction... puis peu à peu dans autre chose...

Elle n'avait pas menti la petite garce. Sa respiration, son corps qui se retenait de bouger, le manque total de récrimination pour ce qui aurait du être des fautes impardonnables pour quelqu'un de normalement constitué... sans parler des soupires. Elle prend son pied en se faisant taper dessus. C'est... Pas si différent de Dante quand j'y pense. L'appréciation qu'il en a est seulement moins directe, mais avec ses besoins et ses offrandes... Et pourquoi je pense à ce crétin, moi ?!

Pour faire bonne mesure j'enfonce deux doigts dans les flancs de la princesse au niveau du foie et sourit en voyant le léger sursaut. Pas plus douloureux que le reste visiblement.

- J'espère que ça vous est agréable, Maîtresse ?

Le ton innocent d'une jeune servante qui estime la qualité de ses essaies à l'aulne des réactions de sa victime. Mes mains accompagnent cette erreur supplémentaire vers le creux de ses reins pour y appuyer de tout mon poids de part et d'autre de la colonne. Quelque chose de particulièrement agréable... Si ça avait été fait de la paume et non pas du bout des doigts, ongle en avant.

« Je… tu… tu sais ce que tu fais… je ne vais pas ah… faire semblant… »

Je souris derechef. La Princesse se tortille à nouveau pour tenter de tourner la tête vers moi. Cette fois, mes mains glisse pour la laisser se tourner sur le flanc si elle le désir. Je m'éloigne d'un pas, laissant trainer une main sur le satin et les cousin du bord de la table pour venir me placer devant elle. Le pas gracieux, le port noble, un sourire orgueilleux et satisfait sur les lèvres tout en venant chercher le regard sombre de la si pâle silhouette.

- J'en suis fort aise. Comme je suis heureuse de constater de visu que la Princesse Aerianna Hiisi de Geresh reste cette qui jouit quand on la violente.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 14:33

J’avais détourné mon attention de la servante un seul instant pour maudire celle qui avait ouvert cette porte. Elle savait que j’étais occupée, pourtant, et si elle ne le savait pas elle l’aurait dû. J’avais été inquiète un instant qu’elle n’interrompe le traitement qui m’avait été réservé par la maladroite qui me malmenait car il devait être évident pour quiconque que ce n’était pas normal, même si elle essayait de bien faire. Pour quiconque mais pas pour elle à priori, même si je l’avais encouragée sur cette voie et que j’en étais en partie responsable. Cette crainte me tendit si légèrement que la prochaine pression fut plus douloureuse et avant que la porte ne se referme je l’avais déjà oubliée. Peut-être qu’elle ne s’était pas refermée, d’ailleurs, mais tout était si bon… On ne pouvait pas s’attendre dans ces conditions à ce que je reste attentive sur des choses comme celles-ci qui n’auraient pas dû attirer mon attention en premier lieu.

Mais ma perception du moment changea avec la question posée par la servante, une question qui vint alors que je laissai à moitié malgré moi échapper un gémissement plus fort que d’autres. Elle aurait pu continuer et je ne me serais pas opposée à elle, je l’aurais laissée aller aussi loin qu’elle aurait souhaité aller, et peut-être qu’en me séparant d’elle j’aurais plaint la personne qui subirait son prochain massage. Mais cette question me prouvait que je m’étais trompée, et le mouvement qui vint juste après me confirmait que je ne rêvais pas. Tout était volontaire, et je ne fis pas l’innocente en lui répondant. A cet instant je voulais la voir, comprendre ce qu’elle avait de différent des autres, comprendre comment cela se faisait qu’elle sache ça de moi. Je me tournai à moitié en me redressant sur un coude pour plonger dans le sien mon regard d’ébène, pensive. J’avais même réussi à le cacher de certains partenaires en vérité, et ces yeux bleus ne me révélaient pas ce dont j’avais besoin.

Les derniers mots tombèrent, et je restai perplexe avant que dans un soupir je me laisse glisser sur le dos.

Elle reprenait mes mots, des mots que je n’avais pas souvent prononcés, des mots que j’avais lancé dans un moment de tourmente, alors que deux chasseurs cherchaient à comprendre ce qui était arrivé à leur proie. Dans l’instant, après tant de plaisir en si peu de temps, les mots me semblaient trop bruts pour que ce soient des mots sortis de ma bouche. Ils n’étaient pas faux, elle ne se trompait pas, je ne m’étais pas trompée quand je les avais prononcé, mais ils blessaient presque. L’Enchanteresse était là, elle avait répondu à l’appel, et je me demandais comment j’avais fait pour ne pas reconnaître ce regard un instant plus tôt. Peut-être avait-elle changé de posture, aussi, car elle ne ressemblait plus du tout à une servante, et encore moins à celle que j’avais désignée pour ce massage. Il n’y avait à cet instant là plus que nos vêtements respectifs – ou l’absence des miens – pour qu’on devine qui était la Princesse et qui ne l’était pas.

Jetant toute envie de rendre ce contact plus formel – et puis, c’était trop tard vu comment tout avait commencé – je restai allongée sur le dos, laissant mon regard se perdre dans les plafonds ouvragés. Je me permis de jouer un seul instant avant de me promettre de finalement passer aux choses sérieuses. « Tu n’as clairement pas constaté l’entièreté de ton propos… » Un sourire apparut, je n’avais de raison de cacher quoi que ce soit, et un de ses conseils était resté depuis notre dernière rencontre, même si je ne m’éternisai pas et poursuivis. « Je ne pensais pas revoir l’Enchanteresse à deux pas de mes bains, je ne pensais pas la revoir jouant de cette façon avec cet aveu que je lui ai fait… » Je n’en était pas malheureuse pour autant, et si toutes les servantes pouvaient dévoiler être quelqu’un qu’elles n’étaient pas tout serait tellement moins ennuyeux. « Je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à grand-chose, en vérité, je ne savais même pas si tu viendrais. »

« Et cette approche n’est pas sans mérite… »
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 15:50


D'un mouvement fluide, je retire mon foulard, laissant retomber autour de mon visage laiteux des mèches soyeuses d'un noir aussi profond que celui des corbeaux. Il aurait pu me servir à m'essuyer les mains. Je l'aurais laisser tomber nonchalamment sur le sol histoire de bien faire comprendre que je n'étais plus là en tant que servante... Mais l'occasion me permette d'espérer autre chose. Quelque chose qui pourrait m'être bien plus profitable sur le long terme qu'une simple bravade.

- Je vais prendre cela pour un encouragement. "

Si elle voulait que j'arrête elle n'a qu'un mot ou un geste à faire. Alors, sans me départir de ma superbe, je me saisis à nouveau du flacon pour en laisser glisser un nouveau trait sur la Princesse. Le liquide tiède glisse sur chaque jambe puis de sa clavicule à son nombril sous mon regard neutre.

- Étant donné les natures diverses que peuvent prendre mes activités, je me suis dis qu'il valait mieux une rencontre officieuse. Malheureusement, vous ne sortez pas souvent de chez vous. "

Dans un cliquetis de cristal, le flacon retrouve sa place sur le plateau et mes mains sur le ventre de la jeune femme, commençant par étaler avec douceur et délicatesse comme je l'avais fais pour son dos. Je descends le long des jambes tout d'abord, avant de m'amuser à presser sans ménagement les points douloureux sur ses pieds et ses mollets. Ce travail ne me prive aucunement du maintient du à mon rang ou de la contenance froide qui est la mienne.

- Je dois d'ailleurs vous informer que l'homme qui avait placé un contrat sur la tête d'Urgoll'Ven, l'a retiré. Il profite toujours de la liberté que vous lui avez accordé. Mais cela n'a pas vraiment d'importance. J'étais en mission lorsqu'on m'a prévenue de votre message. J'avoue qu'il m'a intriguée. Je ne reçois pas tous les jours la missive d'une Princesse qui demande explicitement à me voir sans me donner aucune raison. " Passant de l'autre côté de la table pour m'occuper de la seconde jambe, je poursuis sur le même ton badin. " Alors la question est simple : que puis-je pour vous, votre Altesse ? "
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 17:30

Peut-être avait-elle un motif ultérieur qui justifiait qu’elle continue ce qu’elle avait commencé quand elle n’était encore pour moi qu’une servante, peut-être pas. J’étais concentrée sur tout autre chose à vrai dire et ne me posai pas plus d’un instant la question. L’autre chose était tour à tour les mains et les mots de l’Enchanteresse. Elle avait sûrement un autre nom que j’ignorai, mais rester plongée dans le mystère n’était jamais ennuyeux et je décidai de ne pas chercher à le percer à jour. Et puis elle m’apprenait là que j’avais été surveillée au moins pendant quelques jours, ce qui faisait toujours un drôle d’effet difficile à qualifier. Surtout quand la personne qui vous surveillait s’appliquait si bien une fois découverte à vous apporter ce plaisir que vous évitiez de vous procurer vous-même. Peut-être avait-elle découvert certains de mes autres secrets, peut-être qu’elle les utiliserait de la même façon qu’elle utilisait celui-ci ? L’esprit cherchait à toujours aller plus loin, il cherchait la limite, l’horizon, et il n’en voyait pas, alors il espérait…

Et puis ce fut la mercenaire qui s’adressa à moi.

Elle parla de contrat, elle parla d’Urgoll’Ven, elle parla de sa liberté, et je compris que le monstre qui n’avait jamais eu de nom était celui mentionné. Un frisson me parcourut tout le corps, il se souvenait. Il se souvenait alors que j’essayais de me débarrasser de cette dernière séquelle qui tenait bon et me rendait la vie impossible, il se souvenait alors que celle qui avait utilisé des mots si durs pouvait être la clé qui m’en libèrerait, il se souvenait alors qu’il essayait d’oublier… Il ne le pouvait, la douleur avait été si présente qu’elle en était devenu la compagne de toute une vie, une compagne qui avait simplement tout vu, et qui vous rappelait par son mordant que vous ne vouliez pas qu’elle vous quitte. Il n’y avait en réalité pour elle que peu de différence entre ce que je subissais à travers les mains douces de la jeune femme et la dévastation amenée par la violence d’Urgoll’Ven, elle était là, toujours.

Le sujet de l’entrevue vint enfin, et je répondis tranquillement, toujours victime ça et là d’un gémissement plus fort que mes mots. « Peut-être que ces messages se feront plus fréquents, tout dépendra de toi. » Le sourire cède sa place à un air pensif alors que je me lance dans une explication. « J’ai réfléchi à ton conseil, avant que tu ne commente sur ce que j’avais sur les mains… » Du foutre et du sang, je ne pouvais oublier ces mots, je me souvenais de ses lèvres se mouvoir pour dire exactement ça. Je ne sais où reprendre, et l’explication perd en volume jusqu’à totalement disparaître. « Tout ne t’intéresse pas, je le sais. Il y a quelqu’un de cet entourage que je dois faire disparaître, quelqu’un dont l’absence ne passera jamais inaperçue, quelqu’un qui… »me retient. Mais je sombrai encore dans un discours trop théâtral, alors je me tus, et je conclus en quelques mots, juste avant de lâcher un petit cri.

« Rauast Hiisi. Il est à Geresh, et Geresh est encore à lui. »
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 21:01


- Erreur. " Un sourire entendu se pose sur mon visage. " Elle est à vous. "

Mes mains remonte le long de sa cuisse pour se poser sur son nombril, huilant sa peau douce de son ventre vers sa clavicule, passant sur les fins rondeurs de sa poitrine avec la même lenteur gracieuse, sans accélérer ni ralentir.

- Du moins si j'ai bien saisis ce dont nous parlons à présent. Est-ce un frère ? Un père ? Un oncle ? Un mari ? " Je redescends le long de ses côtes, jouant toujours avec les nœuds et les points les plus vils. Que m'avait-il montré déjà ? oui... entre ses seins, je pose le bout de mes doigts le long du sternum pour pousser de plus en plus fort, jusqu'à y mettre toute la force de mon bras. Un coup peu tuer mais une pression non étalée irradiait d'une douleur aiguë sans aucune séquelle. Même lorsque j'aurais enlever ma main, elle aurait l'impression de sentir la pression pendant encore de longues secondes.

Pendant ce mouvement retors, je ne prononçais pas un mot de plus, laissant la Princesse profité tandis que, curieuse, mon autre main descendait jusqu'à son ventre... et continuait encore. Quelques doigts vinrent chatouiller son entre cuisse, la laissant libre de garder les jambes serrées pour se refuser à la caresse ou non. Par curiosité plus que toute autre chose car, j'avais toujours du mal à me figurer qu'une femme puisse sincèrement ressentir du plaisir à la place de la douleur. Sur son sternum, mes phalanges basculaient légèrement pour que mes ongles se plantent dans sa peau, mais l'expérience ne dura pas beaucoup plus longtemps. Mes deux mains se rejoignirent autour de son nombril.

- Un contrat écrit n'est pas nécessaire mais j'ai besoin que vous me disiez directement et sans ambage, ce que vous attendez de moi précisément.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 21:30

« Un père. » Je répondis avec une petite dose d’incrédulité remplaçant un sourire.

Une Thaari qui ignorait tout de ceux qui avaient pris les commandes de Geresh ? C’était un peu vexant mais surtout incroyable dans la situation dans laquelle je me trouvais. Tout le monde savait toujours qui j’étais, tout le monde savait toujours que j’étais l’objet rebelle de mon père, tout le monde savait toujours tout ça. Mais… peut-être n’avait-elle simplement pas entendu parler de lui, peut-être que j’avais assez efficacement repris les rennes de la cité pour qu’on l’oublie, peut-être que son absence pourrait passer inaperçue auprès de certains finalement. Je n’eus pas le temps d’aller plus loin dans mes pensées, la douceur des caresses se vit à nouveau substituée par la douleur, une douleur venue sans violence, mais une douleur plus vive encore que les précédentes. Elle me rapprochait d’un point encore plus lointain dans le plaisir, elle savait réellement ce qu’elle faisait, et elle le faisait réellement bien. Peut-être que la douleur était quelque chose qu’on demandait d’elle parfois, elle et son compagnon avaient déjà eu comme rôle de chasser des individus, mais peut-être que certains voulaient voir la souffrance.

Peut-être cela la surprendrait-elle, mais je ne réagis pas aux caresses qui suivirent. Ou plutôt, les sons émis alors que la douleur de son dernier mouvement ne s’amplifièrent pas avec ce dernier stimulus, même alors que mes jambes s’ouvraient à sa main par habitude. On m’avait emmenée loin dans ce palais, et on m’y avait emmenée avec ces méthodes qui ne fonctionnaient plus un jour, même si j’avais du mal à m’en souvenir, même si j’avais de plus en plus de mal à me souvenir de lui. Un mois que je lui avais dit au revoir, et deux que j’avais perdu toute possibilité de profiter de ces moments là, le temps était long quand on nous privait de tant. Elle m’arracha un nouveau cri d’extase et je me retrouvai haletante à l’écouter énoncer les règles du contrat qui nous lierait. Pas de contrat écrit peut-être, mais j’étais déjà curieuse de savoir ce qu’elle me demanderait. Comme pour rendre la solution plus tangible je posai une main sur les siennes et relevai la tête pour retrouver son regard.

« Je veux qu’il meure, je veux qu’il soit le seul à savoir que c’est par le désir de sa fille, et je veux le voir mourir… » Il manquait quelque chose. « Je… j’aimerais bien que sa mort ne soit pas douce, je l’aimerais bien comme ce que vous avez appelé ma nature profonde, ma noirceur. »

Là, c’était ce que j’attendais d’elle, et ça me faisait sourire.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 22:24


Mon visage s'éclaire un peu plus à la mention du père. Alors elle aussi en avait assez d'être dans l'ombre d'un père qui se pensait indispensable ? Cette information accentue mon sourire malgré moi. Certains contrats sont plus satisfaisant que d'autre et celui là promettait d'être particulièrement à mon goût. La voix de glace d'un vieil homme me siffle ses insanités à l'oreille et mon cœur s'allège d'autant.

Croisée cette pensée avec la façon qu'elle a de cacher une noirceur qu'elle porte à fleur de peau, ne me prend pas une seconde. Le résultat est simple. Facile de trouver à qui revient la faute d'une telle honte de sa propre personne. Ce vieux crevard regrettera d'avoir tenter de mettre sa fille en laisse. C'est une certitude. Elle veut le voir mourir et elle veut qu'il expie, qu'il souffre, qu'il regrette... La colère que j'éprouvais il y a encore peu pour tous les prêtres et les péninsulaire du monde aurait été comblée mais la joie perverse que j'éprouve à ce moment précis est bien meilleur. L'occasion de mettre un genoux un vieillard qui se croie au sommet du monde et de partager la chute d'un père avec une femme comprenant parfaitement la jouissance que cela représentait... J'en frissonne d'avance. Au oui, il implorera sa pitié autant que la mienne... Comme il est certain qu'il ne le fera que trop tard.

Déjà j'envisage des façons de procéder. Donner la mort est simple. Rapide. Facile. Les circonstances que mon employeuse désir par contre... Il faudra que je me révèle à elle, au moins en partie. Mais pour une connivence aussi sympathique, cela vaut le coup.

Il est étrange que cela ne m'inspire plus la moindre peur, mais c'est aussi un véritable soulagement. Nous sommes là et notre volonté est une. Alors cette immortalité et cette fête sans fin et sans limite que je désire ne sont pas si loin finalement.

- Est-il en âge de mourir de vieillesse ?
- Oui... mais il s'accroche..."

Cette fois, un rire cristallin se fraie un chemin dans ma gorge. Ma main reste sous la sienne, soulevée par la respiration ample de la jeune femme. Ma main libre me démange. Elle court sur les courbes de la sylphide sans lui faire le moindre mal pour que la Princesse puisse avoir toute sa tête en m'écoutant... Mais j'ai du mal à réprimer mon envie de faire d'autres essaies. Comment fonctionne-t-elle. Son plaisir semble totalement différent. Si fade à la douceur. Si fort à la douleur. Y aurait-il une autre façon de l'amener à la jouissance ? Parallèlement je commence à entrevoir quelques idées mais la méfiance est de mise.

- Il me suffira d'une minute pour le tuer en ne laissant aucune trace. Il sera paisiblement mort dans son sommeil. Il n'y aura aucune trace de blessure ou d'empoisonnement et personne ne pourra soupçonner quoi que ce soit. Je peux aussi lui infliger les pires douleurs et les pires terreur sans qu'il n'en garde aucune séquelle physique si cela vous convient... Mais dans ce cas il faudra du temps et qui dit temps dit risques. " Sans déférence, je m’assois sur le bord de la table, ma hanche collée à la sienne. Ma main prend la sienne, l'autre se pose sagement sur mes genoux tandis que mon regard glacial se vrille dans le sien. " Je me moque des gardes, mais je suppose qu'en tant que Prince, votre père n'est pas sans protection. Il doit avoir au moins un mage à son service. Peut-être plus. Connaissez vous leur nombre ? leur spécialité ? Se sépare-t-il d'eux de temps en temps ? Est-il reclus ou a-t-il l'habitude de sortir de chez lui régulièrement ? Des passe-temps peut-être ? "
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 22:57

Elle était… différente. Et ce n’était pas la couleur de ses cheveux, ni le fait qu’elle semblait plus sereine, voire en meilleure santé, c’était l’entièreté de son comportement. Les mots que j’avais entendu la dernière fois étaient d’une violence que j’avais rarement connue, mais elle semblait avoir été honnête tout du long, son travail n’avait pas été de me juger, son travail n’était toujours pas de me juger, et j’avais peut-être eu raison de prendre sur moi et de la laisser dire ce qu’elle voulait me dire. Quand elle s’était assise à mes côtés j’avais compris que quelque chose avait changé, même si c’était un geste totalement anodin en comparaison avec ces caresses et tout ce qu’elle avait fait jusque là. Elle s’était assise, elle avait cessé ses assauts et elle ne faisait que parler de son travail, mais c’était tout ce que je demandais et elle me l’offrait comme cela. C’était possible, que tout se règle de cette façon, et elle me le disait tellement facilement… et elle parlait comme s’il n’y avait vraiment pas de faille.

« Il le faut, temps ou pas. » Je commençai, c’était un point important, il fallait que ce soit absolu, il fallait qu’il se voie infliger les pires terreurs et les pires douleurs. « Il y a un mage, un mage de vie qui le sert depuis toujours, qui nous sert depuis toujours, depuis que Mère est… » Une pause. « Il… me sert plutôt moi, en fait, Rauast ne l’a jamais vraiment aimé. Je ne sais pas ce que le mage… Ulk… je ne sais pas si Ulk est beaucoup présent avec lui, il peut s’en séparer, il a voyagé jusqu’à Baaz’Hima en début de mois sur ma demande. » Je restais concentrée, regardant cette main dont l’Enchanteresse s’était saisie. « Raua… Père, je ne l’ai pas vu depuis longtemps, plus d’un mois, je suis désolée, je ne sais pas trop. » J’ouvris la bouche pour une fois encore justifier ma méconnaissance de mon propre père mais je ne dis rien, l’idée était venue d’un coup, et le sourire suivit rapidement, très rapidement.

« Il a gardé une mauvaise habitude de la Péninsule… » Oui, l’idée était parfaite, l’idée était parfaite et je n’aurais pu en trouver une meilleure. « Je n’y vais pas souvent, mais il y a un autel pour Néera dans notre palais à Geresh, et il y passe du temps, beaucoup… » Je pensai un instant à Lucrétia, aussi, c’était ironique, peut-être qu’elle aurait dû m’obéir finalement, peut-être qu’elle aurait dû m’offrir cette peur quand je la lui avais demandé si clairement. Elle n’aurait pas dû y aller à moitié, elle aurait dû céder, oui. « Il s’y rend seul, Ulk est un daedhel, il n’approcherait pas ce genre d’endroit. Oui, il est toujours seul, pas un serviteur, juste lui. » C’était effrayant comment tout sembler tomber en place, c’était effrayant mais c’était aussi grisant, et l’excitation commençait à se voir, je pensai, avec ce sourire qui s’élargissait à chacune de mes nouvelles pensées. Refuser Néera pour de bon en même temps que je le refusais lui, c’était le moment…
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 23:54


La vie est étrange parfois. C'est quand on cesse de courir après quelque chose qu'il nous tombe tout cuit dans les bras... Et je suis bien heureuse de pouvoir le partager et le savourer tout de même.

Au moment même ou le mot "péninsule" a franchi les lèvres de la jeune femme, je me suis mise à espérer. En une phrase, elle m'a comblée. Je mettrai à genoux son père pendant ses prières devant les yeux aveugles de sa chère statue de vierge déifiée. Mon regard luit d'une satisfaction anticipé. Le sourire de plus en plus large de la jeune femme me touche au cœur comme si j'avais trouvé une sœur. Ce n'est que sensiblerie, mais c'est un sentiment des plus gratifiant.

Un seul mot me vient aux lèvres. Un souffle particulièrement satisfait, prononcé avec un calme aussi vibrant que l'excitation sous-jacente qui semble si difficile à percevoir pour ceux qui ne me côtoient pas régulièrement.

- Parfait.

Ma main libre s'en vient serrer celle qui s'était emparée de la mienne.

- Vous êtes encore bien venue dans le palais de votre père ?
- Il ne m'empêchera pas d'entrer, il... voudra peut-être juste me voir si on lui dit que je suis là.
- Parfait.

Je me répète. Mais quoi dire de plus ?

- Et pouvez-vous me faire entrer parmi vos servantes ?
- Je m'en voudrais de refuser une servante si douée...

Mon sourire suis le sien en miroir. Compliment désuet. A la fois ironique et appréciable. Moi, une servante... C'est une chance et une condamnation.

- Alors vous n'avez qu'à lâcher la corde pour que le couperet tombe. " La main qu'elle ne tenait pas retourna glisser sur ses côtes jusqu'à son ventre pour s'enfoncer de nouveau dans son flanc d'un coup sec, ponctuant la fin de ma phrase. " Je suis à votre disposition dès aujourd'hui et pour éviter les allées et venues suspectes, je resterai à votre service jusqu'à ce que le travail soit accomplit. Nous partons pour Geresh avant la fin de l'ennéade et une fois là-bas, nous pourrons frapper le jour qu'il vous plaira. " Ma main continue son chemin jusqu'à la fine poitrine pour la broyer brusquement. " Cet arrangement vous siérait-il ? "

Pour le moment aucune mention du prix n'a été faites, et sous la main qui tient la mienne, mes ongles vienne de reprendre du service.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2019 - 0:24

J’avais demandé un massage et on m’apportait la tête d’un Père qui devait cesser de vivre sur un plateau. Enfin, elle n’était pas encore là, mais elle se rapprochait si vite que j’avais peur de la manquer en clignant des yeux. Elle ne perdait jamais de son assurance, elle posait ce que j’imaginais être juste les bonnes questions, elle me donnait un plan qui sonnait tellement vrai. Je savais exactement de quoi il en retournait, je visualisais un moment plein de sens, j’étais armée de sa confiance qui semblait sans faille, il n’y avait rien qui semblait trop complexe et elle m’offrait même une date. Avant la fin de l’ennéade. C’était parfait, si parfait, surtout qu’elle n’avait pas résisté et avait repris ses assauts et que je m’étais remise à gémir. Je faisais exactement ce que Rauast haïssais le plus, et je le faisais en même temps que je planifiais sa déchéance. Le monde tournait, le monde s’alignait comme il le fallait, et le monde convergeait vers ce moment. Il ne pouvait en être autrement, il se transformerait avec cet événement, il se transformerait et il m’entraînerait avec lui.

Le pacte fut comme scellé au moment où elle m’arracha le plus long cri, en m’empoignant la poitrine, même si je dus prendre sur moi pour le lui confirmer dans plusieurs souffles, prononçant soigneusement chaque mot alors que j’haletais sous l’effet de la douleur brusque. « On ne m’a jamais présenté un arrangement plus séduisant. » Et c’était vrai, je n’avais pas besoin de ses artifices pour savoir que tout était parfait, je n’avais pas non plus besoin qu’elle ne prononce à nouveau ce mot. Je ne pensais pas au prix à payer, je ne pensais pas à cette vieille leçon qui imposait qu’on ne montre pas au fournisseur de service à quel point on le voulait lui et personne d’autre, et dans l’effervescence du plaisir et de l’extase qui commençaient à me gagner, je me dis que de toute façon rien n’avait d’importance, que j’étais prête à payer ce qu’elle me demanderait, sans hésiter une seule seconde. Peut-être était-ce vrai, peut-être pas, mais à cet instant précis tout semblait tellement juste…

Et tant qu’elle me travaillerait comme elle le faisait je ne pourrais de toute façon pas amener le sujet par moi-même, pas au milieu des cris et des gémissements.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2019 - 18:35


Puisqu'elle semblait tant y prendre plaisir, je décidais d'assouvir véritablement ma curiosité. De tentative en expérience, les soupires, cris et gémissements que j'obtenais de la Princesse étaient toujours plus intenses lorsque je trouvais un nouveau moyen de lui faire mal que lorsque ma main s'escrimait à lui faire du bien. Que je l'aiguillonne d'un doigt et elle ne frissonnait pas le moins du monde. Que je serre brusquement le poing et elle se cambrait malgré elle. De l'autre main, je cherchais sur son corps les plus infimes souvenirs que je pouvais avoir des cours d'anatomie auxquels j’avais eu le droit. Les zones les plus fragiles, les plus sensibles, celles qui faisaient mal sans séquelles. Je me donnais pour défie de la faire jouir dans la douleur, de toutes les façons possibles, sans épargner aucun des recoins les plus intimes de son anatomie. Je m'offrais une remise à niveau complète en lui tirant des cris de passion de plus en plus éperdus.

Combien de temps ? Je l'ignore. Une heure ? Deux ? Plus ? Peut-être.

Jusqu'à ce que ma curiosité et mon imagination aient besoin d'un peu de temps pour imaginer d'autres expériences. Jusqu'à ce que mes bras fatigués ne la laisse retomber sur le dos et se détendre sur les coussins satinés pendant que je me détournais pour me laver les mains à l'eau chaude et au savon.

- Demandez à ce que Nassia soit affectée à votre chambre ou à vos bains pour que nous puissions à nouveau converser. Vous me devrez quinze souverains par jour passé à votre service à compté de la journée d'aujourd'hui jusqu'à ce que votre père soit passé de vie à trépas. " Les mains essuyées sur un carré de tissus fin, je vins couvrir mon employeuse d'un drap encore plus soyeux, comme l'aurait fait toute servante habile après un massage. " Reposez-vous. Nous discuterons plus tard du prix de l'acte en lui-même. "
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2019 - 20:48

Elle expérimentait et je n’y trouvai rien à redire. Ç’aurait pu être dégradant, et peut-être que c’était vers un monde où ce serait dégradant que je me dirigeais. Mais ce serait peut-être la dernière à pouvoir jouer avec moi de cette façon, de manière si unilatérale, sans que je n’y participe autrement qu’avec ces soupirs et autres réactions qu’elle pouvait provoquer si aisément. Avec l’Enchanteresse je m’autorisai à ne pas précipiter ce changement, je m’autorisai à attendre, sans être consciente du risque que je prenais, simplement parce que j’étais déjà trop loin, simplement parce que je lui avais déjà donné trop de clés. Elle m’amena plusieurs fois aux portes de nouveaux accès de jouissance, les franchissant quelques fois, usant de chaque once d’énergie qu’elle pouvait tirer de moi, abandonnant rapidement les méthodes conventionnelles en se rendant compte qu’elles ne fonctionnaient pas.

Elle s’arrêta alors et s’éloigna de mon corps, visiblement satisfaite.

Je ne pus savoir si j’aurais accepté ce prix avec un esprit un peu moins dépendant, mais là, après tout ce qui venait de se passer, après qu’elle m’eut emmenée plusieurs fois là où mon corps avait envie d’aller, je ne pouvais même pas protester. Au lieu de s’accrocher à la valeur financière d’un tel service je pensais au fait que pour le monde cette jeune femme serait à mon service, je pensais au fait que je n’avais qu’à la faire demander pour qu’elle apparaisse, je pensais au fait que beaucoup de cette conversation qu’elle me proposait était particulièrement intéressante. Il faudrait que je résiste à simplement la vouloir à mes côtés à chaque instant, jusqu’à ce fait alléchant, la mort de Rauast Hiisi. Je ne perdrais strictement rien dans cet échange, et j’avais l’assurance que son service se ponctuerait de cette merveilleuse façon… Et puis elle me laissa l’opportunité de recouvrer mes esprits avant de passer à la discussion qui mettrait sûrement en jeu beaucoup plus que ce qu’elle me demandait jusque là.

C’est dans l’air tiède de la pièce de marbre, dans les senteurs des plus agréables et cette vision de celle qui allait me libérer du plus grand poids que je m’assoupis sans répondre.

Je n’avais qu’un nom en tête, celui que je devais retenir, Nassia.
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MessageSujet: Re: Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie]   Un pacte avec l'Enchanteresse [Cécilie] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2019 - 21:32


Le battant de la porte se referme avec précaution. Le chuintement est infime, j'y veille avec attention. Foulard sur la tête, je me retourne, les yeux déjà baissés sur les manches que je dénoue peu à peu... Lorsqu'une douleur vive me coupe la respiration. Ma tête part sur le côté, mon corps la suit et battre des bras ne change rien à la chute qui m'attend. Chute violemment interrompue par la présence du mur de pierre.

Je retiens à grand peine un instinct meurtrier en même temps qu'un cri de douleur. L'air peine à passer dans ma gorge et la tête me tourne. J'ai.. Heurté le mur ? Je... ? Une main agrippe mes cheveux. Quelqu'un. Quelqu'un me tient, face contre le mur, après m'y avoir balancé par surprise. J'essaie de reprendre mes repère pendant qu'un murmure me hurle à l'oreille.

- Sale petite garce. Je t'avais prévenu. C'était à moi de m'occuper de la Princesse. Et tu en profites pour te prostituée en pensant quoi ? Qu'elle va te prendre à la bonne et faire de toi sa concubine ?

La pression se relâche une seconde pour me plaquer à nouveau brutalement contre la pierre. Mon front y atterrit pour la seconde fois.

- Ici tu n'es rien et c'est pas parce que tu as fait jouir notre Maîtresse une fois que ça change quelque chose. Tu vas regrettée de ne pas avoir su rester à ta place, sale petite catin.

Dans la périphérie de mon regard, une tâche grise m'observe de près. La teinte caramel de sa peau de demi zurthane occupe tout l'espace qui n'est pas déjà pris par le mur de marbre. La servante de tout à l'heure. C'est bien sa voix. Et ce qu'elle dit... Est somme toute raccord. J'ai mal à la tête, mais l'adrénaline aidant, je reprends peu à peu mes sens.

- Je m'assurerais que tu finisses le mois dans le plus miteux des bordels des dock. Par Arcam, avant la fin de l'année tu seras plus qu'une loque ravagée.

...

Un éclat de rire m'échappe avant que je ne me morde la lèvre. Une bourrade me répond. J'aurais du savoir la fermé... Mais bon sang que cette gamine est risible !

- Ça te fait rire ?!
- De fait, il semble que oui.
- Tu ferais mieux de...
- ... Mieux de ne pas abimer la servante que notre Maîtresse à demandé à avoir pour ses prochaines ablutions.

J'avais haussé le ton pour l'obliger à se taire, mais notre discussion restait pourtant à l'était de chuchotement, toutes deux consciente qu'aucun bruit ne devait passer derrière la porte qui se trouvait à deux pas de là.

- Je suis peut-être une catin mais j'ai su satisfaire la Princesse comme je suis sûr qu'aucune de vous ne l'a jamais fait. Tu l'as entendu toi-même puisque ton travail semble se résumer à espionner ta Maîtresse. Alors tien toi loin de moi. Laisse moi faire mon travail, et j'en ferai autant.
- Ne compte pas t'en tirer comme ça. Je connais bien plus de monde que toi dans ce palais et la princesse change d'idée comme de chemise. Je ne donne pas deux ennéades pour que tu finisse dans le caniveau.
- Tu vas me lâcher ou tu préfères que je hurle ?

Un grondement sourd et une nouvelle bourrade, puis toute pression disparait. Face au mur, je retombe sur mes talons. De grands pas s'éloignent rapidement. Une mains toujours sur le mur, je prend le temps de retrouver une respiration décente, de tamponner ma tempe égratignée puis je rajuste ma tenue, finissant de dérouler mes manches le long de mes bras. En m'attaquant à la gauche, je remarque les quelques dessins colorés qui dépassent du tissus et prend une grande inspiration. Les marques disparaissent sous la robe de coton beige. Il va falloir que je garde mon calme pour les jours à venir. Ça ne devrait pas être difficile du moment qu'on ne me tabasse pas physiquement. Ce ne sera ni la première, ni la dernière fois que je passe pour ce que je ne suis pas.

Une fois mes sandales remises, je remonte le couloirs vers le bureau vers ma prochaine tâche ingrate tout en composant à nouveau une attitude de servante docile et aimante. Mais une pensée ne me quitte pas, m'arrachant même l'ombre d'un sourire. Décidément, les grandes maisons sont les mêmes quelque soit le pays.
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