Ainsi la Colère du Guerrier embrasa l'Île de Meca... [Libre]

Manolesti se balançait sur sa chaise, un verre et une bouteille posés sur la table devant devant lui, le pirate marmonnait, les paroles d’une chanson semblait-il. Méditant sur les figures représentées sur les cartes à jouer on pouvait l’entendre fredonnait : " Hummhumm hummmmhum, Voila la vipère noire…Hummmhummm hummmhumm, filez bande rats la vipère noire est là…"

Apparemment la chanson le concernait et on pourrait se demander si cela n’était pas trop mégalo de se lancer des roses en chanson ? La réponse était surement oui mais il fallait dire que l’homme au chapeau avait parfois le melon (Non, même pas honte). Finalement ses compagnons rentrèrent aussi-tour à tour-de leur petite escapade. Ce fut d’abord Elrick qui débarqua et qui s’assit à sa table. Le gaillard ne semblait pas avoir apprécié sa ballade plus que ça, s’empressant de demander des nouvelles sur le moyen de quitter le caillou. Manolesti ne répondit pas à la question dans un premier temps, il releva le bord de son chapeau et fit un signe de tête au tenancier afin que celui-ci apporte un verre pour son compagnon. Puis la pirate battit les cartes et commença à en distribuer quelques-unes en deux tas tout en répondant " Ce n’est pas aujourd’hui que nous partirons. "

Il versa un peu de tord-boyaux dans le verre qui venait d’être apporté en ajoutant " J’ai eu cependant quelques offres intéressantes. " Mais voulant éviter de se répéter il préféra attendre que tous se soient rassemblés pour évoquer les propositions qu’on avait pu lui faire. Puis arriva Fajma qui alla rapidement se pelotonner auprès du pirate pendant que celui-ci continuer sa partie avec le spadassin. Vincente fit demander un troisième verre pour la danseuse pendant qu’il se demandait à quoi il devait cette attention. A ce qu’il avait pu observer, la belle demi était espiègle et peu câline sauf dans deux cas : par désir ou par peur. Laquelle de ces deux situations était-ce ? Ou bien leur relation évoluait-elle vers quelque chose de plus sérieux ? L’endroit n’étant pas vraiment propice pour discuter de cela (avait-il seulement envie d’en discuter ?) il se contenta de profiter de la situation en attendant que tout le monde soit rassemblé. Une fois que la coterie fut réunie la magicienne prit la parole et confirma la théorie du gardien et encore plus croustillant, une rencontre au sommet allait avoir lieu : Guerre contre Mort, un combat explosif. Tout cela paraissait intéressant, un duel entre deux gardiens, un spectacle qu’on ne peut voir qu’une seule fois dans sa vie, mais cependant le pirate semblait las. Un instant, il perdit son caractère fringant pour cracher intérieurement sur ces dieux et leurs gardiens, qui venaient foutre un bordel monstre pour des causes sans doute aussi " importantes " que celles qui nous occupe à cinq ans (du moins le présumait-il). Puisque la jeune femme avait levé complétement le voile sur le mystère de la folie qui s’était emparé de l’île, le pirate enchaina sur la partie dont il restait à discuter : le moyen de transport.

" Malheureusement je n’ai pas eu de nouvelle de mon navire, mais je ne perds pas espoir, ce dernier ne devrait pas tarder non plus à arriver. En attendant j’ai pu trouver deux embarcations prête à nous accueillir, la première est peu sure mais part demain alors que l’autre nous sera sans doute plus confortable mais ne lèvera pas l’ancre avant deux jours. Concernant cette affaire, il est triste d’apprendre que tous ces morts ne soit que le résultat que d’une guéguerre entre déités mais puisqu’on n’a pas tellement le choix pour l’instant pourquoi n’irions-nous pas jouir de l’attraction principale ? "

Spoiler:

Comment décrire cette arrivée brutale ? Et bien fallait-il encore savoir ce qui c'était produit avant qui permettrait de le comprendre. Pour résumer, elle avait été trainée de force avec sa "moitié" à bord de ce navire maudit pour protéger une gamine demi drow, puis il s'était avéré que tout ceci avait été complètement inutile et que donc elle se retrouvait jetée comme une vieille chaussette après que l'autre fanatique l'ait contrôlé comme un patin. Autant dire qu'après ce genre de mésaventure, on n'est pas dans la meilleure humeur existante et qu'il n'y avait pas réellement besoin d'une influence d'un gardien de mogar pour la mettre en pétard et lui donner l'envie d'éventrer le premier religieux de Tyra qui oserait se ramener devant elle ! Elle l'aurait très bien toute seule !

Quoi qu'il en soit, avant de sen débarrasser convenablement, elle avait rompu le lien quelle avait créé avant que celui-ci ne puisse reprendre le dessus, permettant ainsi à l'Or de s'éloigner de ce lieu dangereux et d'envoyer bouler Joh sur un quai désertique avant même qu'elle n'ait pu lui faire comprendre sa façon de penser de la manière la plus débile qui soit : en lui foutant son poing dans la gueule... Et le tout sans prévenir, ce qui eut pour effet de bloquer Joh au beau milieu de son début de pétage de câble.

Elle resta interdite quelques instants à regarder autour d'elle : Mais ou est-ce qu'elle avait pu atterrir, ou plutôt ou est-ce que cette fanatique avait bien pu l'envoyer ? Sur cette foutue ile paumée ou elle l'avait trainé de force ? Certainement ! Elle l'avait prise en traitre pour rien et s'était barrée avec juste un désolé ! Non, elle ne s'en tirerait pas comme ça, et pour le moment, là, Joh devait surtout évacuer sa rage. Et heureusement pour les gens qu'ils n'étaient pas vraiment à côté d'elle.

Elle l'évacua d'une manière plutôt simple, simplement en hurlant ce qu'elle savait en direction du navire et à l'attention de la gardienne, heureusement que le brouillard et les bruits du navire atténuaient les sons, sinon le langage plutôt fleurit pouvait en choquer plus d'un. On comprenait tout de même clairement qu'elle s'adressait a une fanatique religieuse qui ne valait pas mieux qu'une prostituée et qui n'était qu'une sale lâche qui ferait mieux de se battre loyalement plutôt qu'avec des méthodes aussi basses. Elle finit par donner un grand coup de pied dans le premier truc qui passa à portée : une bouteille vide qui fit son premier baptême de l'air en direction de l'alkhag qui avait été qualifié de coquille de noix quelque instants plus tôt et il n'avait pas été difficile de comprendre qu'elle avait été passagère, malgré elle, de celui-ci.

Elle finit cependant par se calmer, non sans l'aide de l'Or qui avait essayé tant bien que mal de garder un semblant de moral, car le coup avait été plus que difficile à encaisser. Joh le faisait par la violence, d'autres se seraient simplement suicidés après avoir vécu ça. Elle remarqua d'ailleurs, et enfin le groupe de personne qui avait dû voir cette scène plutôt cocasse... Des gens gentils pour une fois ? En tout cas elle aurait pas mal de questions...

Et la première !

"Excusez moi, mais on est ou là exactement ?"

Bah oui, la seule carte qu'elle connaissait était une terrestre, pas une maritime avec les distances ! Quant à la suite qui viendrait après les premières réponses ils auraient droit à des :

"Ou est partie l'autre timbrée de religieuse ?" et "Comment est-ce qu'on se tire de ce trou paumé ?"

Et vu son état d'énervement plus qu'avancé quelques instants auparavant il était facilement devinable qu'elle essayait de garder le ton le plus "neutre et courtois" possible, ce qui ne semblait pas être la chose la plus facile qu'elle faisait aujourd'hui. A croire qu'elle n'avait pas remarqué le givre qui avait élu domicile sur ses vêtements.

A peine la porte de la chambre s’était-elle refermé que Fajma-qui était restée silencieuse tout au long de la soirée- se mit à vider son sac. D’abord hésitante elle se fit de plus en plus bavarde et franche dans ses motivations, dans ses craintes, dans ses choix. Vincente la laissa parler, et même s’il fut surpris en apprenant que la danseuse avait déjà rencontré le gardien de Mogar, il ne cilla pas. Après tout, ce détail n’avait qu’assez peu d’importance et comme la pyromancienne l’avait dit, elle n’avait conscience à l’époque de la personne qui se trouvait en face d’elle. Si celle-ci avait fait finalement fait le rapprochement elle s’était gardée de ne pas partager son expérience avec les autres mais Manolesti était à même de comprendre que chacun avait des secrets qu’il ne souhaitait pas forcément dévoiler. Un conflit d’émotions se jouait dans l’esprit du pirate : son insouciance habituelle, sa soif insatiable de liberté, la sécurité de sa compagne ou encore son énervement face à une situation qu’il ne pouvait contrôler.

" Je comprends, je comprends tout à fait tes motifs et tes arguments et j’aurais sans doute du mal à l’admettre au vu des efforts que j’ai fait pour obtenir ma " puissance " de devoir laisser couler devant ces gardiens (gardiens de quoi ? On se le demande). Peut-être est-ce juste une affaire d’égo, une pure question d’orgueil mais d’un autre côté, nous sommes toujours bloqués jusqu’à ce que l’on retrouve un moyen de partir et j’aime a penser que ces deux vaisseaux ne sont pas si invincible qu’il n’y parait. Ne t'inquiètes pas, je ne risquerais pas nos vies et si la situation se gâte, nous nous enfuirons; je veux juste jeter un coup d’œil. Je te ramerais à Nério. "

C’est vrai que la troupe aurait pu rester à l’auberge le temps que les choses se tassent, mais le pirate était curieux, il avait envie de voir les avatars de mort et de guerre et de se rendre compte de leurs prouesses ou même de savoir de quoi cette affaire retournée. Il sortit de sa méditation lorsqu’il entendit la belle demie allongée sur le lit-complétement offerte à lui- lui faire une proposition qu’il ne pouvait refuser. Une dernière valse, un dernier tango, une dernière étreinte, ce soir il valait mieux être dans les bras d’un être aimé, car qui sait de quoi serait fait le lendemain.

Au matin l’ambiance était morose, si la coterie prenait une collation sans forcément se dire que c’était son dernier repas, la bonne humeur n’était pas au rendez-vous et les échanges étaient lapidaires sans pour autant être discourtois. Une fois que tout le monde fut prêt, on se dirigea vers le port malgré le froid qui s’installait dans les rues. Le groupe eut une belle surprise lorsqu’il découvrit ce qu’un badaud qui apparemment les suivait nomma l’Alkhâg. Ainsi c’était ça, la punition d’Eris, un bateau de glace à l’équipage damné. Manolesti resta impassible oubliant un instant le reste de ses congénères devant ce bâtiment à l’allure majestueuse et même si le pirate avait une préférence pour le bois, il était fascinait par ce navire magique se demandant ce qu’il pourrait faire avec un bateau pareil. Il pensa aussi que cette pauvre Eris pouvait s’avérer bien capricieuse avec ses enfants (au sens marin du terme) et il se demanda finalement comment l’eau de mer avait pu geler. Bref, après toutes ses considérations nautique, la seule réaction du pirate fut un sifflement admiratif à l'adresse du bateau suivit d’un simple : " Belle bête. "

Alors que tous admiraient le navire un ramdam attira l’attention du groupe comme un seul homme et l’on put observer une femme en armure, à la chevelure de feu qui lançait des imprécations à gorge déployée. Cette dernière était comme une furie gueulant à tout va, psalmodiant le vaisseau maudit, son équipage et une fanatique ? La rouquine qui s’était vidé ou qui faisait une pause avant une nouvelle fournée d’insultes, s’en vint vers notre valeureux petit groupe et demanda où elle se trouvait. La question pouvait semblait étrange mais vu le contexte, pas plus qu’un bateau de glace " amarré " sur le quai et donc Elryc répondit à la jeune femme. Le pirate rajouta :

" S’échapper d’ici parait difficile en ce moment ; en plus du temps et des conditions météorologiques défavorables, il semble que l’île manque d’embarcations. Pourquoi ne pas nous suivre, l’attraction principale ne serait tarder à commencer et j’ai envie d’avoir une bonne place : Guerre contre Mort, un combat de gardiens qui j’espère tiendra toutes ses promesses. "

Était-ce de l’insouciance ou un moyen de cacher sa nervosité ? Il est vrai qu’on aurait dit que pour Vincente, cette situation, ce combat, toute cette " aventure " n’était rien qu’une blague, un jeu et que le final serait ce duel, ce match entre deux avatars de déités. Cette situation était tellement bizarre qu’elle en devenait quasiment comique et à propos de loufoque il sembla à Manoeslti apercevoir quelque chose dans la brume. Il hésita un instant à en parler, connaissant la peur qui habitait Fjama quand on parlait d'esprits et puis il se décida à lâcher en pointant du doigt :

" Il ne me semble pas avoir abusé du vin ce matin mais ne serait-ce pas un fantôme ? "

Elle était donc a destination par l'usage d'une magie quelconque qu'elle n'avait pas finit de maudire, l'autre timbrée avait eut exactement ce qu'elle voulait, et ça elle ne le laisserait pas passer. Le problème était de réussir à ne pas se faire avoir une seconde fois et elle n'avait strictement aucune défense pour contrer cet adversaire, sauf peut-être obtenir vengeance par des moyens moins basés sur le duel, jouer le même jeu que son adversaire, c'est à dire l'équivalent d'un bon coup de poignard entre les omoplates. Et avec l'impossibilité de s'approcher du combat additionnée avec le manque de préparation, la réussite devait être proche du zéro absolu. Elle fixa néanmoins son regard sur le premier homme qui lui avait répondu, son visage lui parlait vaguement, mais d'ou... Elle fût coupée dans ses réflexions par la suite des mauvaises nouvelles.

Il était pour le moment impossible de quitter cette île maudite qui maintenant se retrouvait hantée d'après l'homme qui semblait être un capitaine de navire, et la seule chose à faire était d'attendre comme de bons moutons que les deux saletés aient finit de s'entretuer peu importe les dommages collatéraux... Enfin, sans oublier un "fantôme" qui s'était invité à la petite fiesta... Elle se retourna d'ailleurs vers celui-ci a peu près au même moment ou la "compagne" du capitaine se planqua derrière celui-ci complètement apeurée par cette apparition qu'elle n'eut pas trop de mal à reconnaitre... Il ne manquait plus que ça. Elle finit cependant par avoir la réponse de "ou se diriger" pour régler ses comptes et faire payer la facture enfin, dans le meilleurs des cas... Avec un peu de chance elle aurait la chance de lui porter une sorte de coup fatal en traitre avec de grandes possibilités de se faire tuer par la même occasion.

Autre fait remarquable, elle n'avait pour le moment pas tenu rigueur des insultes en drow, pourtant clairement entendues. Sa haine envers les drows était peut-être moins forte que celle attisée par les conséquences des actes à son encontre.

"Ok, je vous remercie pour les infos" finit-elle par lâcher en un soupir en se passant la main sur le visage plus par dépit que pour autre chose avant de se retourner vers le "spectre"

Oh, la haute prêtresse ne devait pas se sentir la bienvenue avec le regard que lui jetait Joh. Ce n'était pas un spectre, cracher à ses pieds ou lui balancer du sel ne fonctionnerait pas même pour un véritable d'entre eux, ce que leur "invitée" ne manqua pas de signaler. Enfin, de ce qu'elle avait vu de la haute prêtresse et de l'efficacité de sa magie, ca devait certainement être un miracle que son sort n'ait pas causé sa mort, malheureusement.

"Difficile de faire pire que dans une région infestée de cadavres ambulants et autres fantômes du passé. Votre magie ne vous explose plus au visage ?"

Elle venait de prouver qu'elle se souvenait d'elle, et qu'elle semblait l'apprécier encore moins qu'avant. Foutue maniaque des morts ! C'était le premier véritable acte qu'avait fait le dragon d'or pour elle en la débarrassant de la mauvaise influence des sorts des maniaques de ce culte.

"Si vous cherchez votre patronne, vous l'avez loupé de peu. Elle s'est tirée après m'avoir débarquée, et vous pourrez dire à cette lâche que la prochaine fois que je viendrai à elle ca ne sera pas pour lui sauver la mise."

Et le ton employé ne montrait pas du tout de l'amitié, c'était plus "je parle au messager de mon pire ennemi" qui ne survivrait que pour la raison simple qu'il bénéficie d'une simple immunité aux coups. Oh non la diplomatie n'était pas son fort et elle le montrait bien, mais après ce qu'elle lui avait fait vivre, celle-ci n'avait plus vraiment sa place avec cette menace de mort qu'elle n'avait même pas pris la peine de dissimuler.

A la remarque de Fjama, Vincente sourit se demandant si l’un d’eux aurait vraiment pu répondre : " Bien sur, tiens. " Cependant il est vrai que cette forme aux allures spectrales n’était pas vraiment de bons augures. Regardant de nouveau le navire de glace, le pirate se demanda ce qui se passerait s’il montait à son bord puis il revint sur l’attitude générale que tous semblait avoir : exaspéré. On pouvait lire la fatigue, la colère et la lassitude sur le visage de chacun et si l’homme au chapeau faisait bien illusion, il partageait aussi ce sentiment ; on avait gâché ses " vacances ", fait d’un lieu qu’il pouvait considérer comme sa maison, un cauchemar, il n’aspirait qu’à se barrer en espérant que les deux gardiens crèveraient lors de leur combat.

L’esprit s’en vint finalement jusqu’à eux et il sembla au pirate reconnaitre une impression, une trace, une odeur qu’il avait senti il n’y a pas si longtemps mais il n’arriva pas à mettre le doigt dessus. Se demandant ce que le fantôme allait dire, finalement le mystère tomba à plat, il ne s’agissait que d’une projection astrale (non mais c’est vrai c’est tout de suite plus sain). Le mage élabora quelques hypothèses mais à la vue des vêtements de l’image, on pouvait probablement en déduire que cette technique venait d’une magie divine. Il n’avait rien de personnel contre l’apparition mais à l’accoutrement de la jeune femme il semblait qu’elle appartenait au culte de Tyra et il ne pouvait pas les saquer ces bigots (bigote en l’occurrence). Qu’ils viennent d’un quelconque culte, ces pauvres prédicateurs zélés étaient toujours là pour vous dire quoi faire et ne pas faire : Vénère-ci Vincente, Bois pas ça Vincente, Danse une gigue Vincente, ne gifle pas cette orpheline Vincente, Ne tue pas cet homme Vincente, bla bla bla… ou l’inverse selon un autre culte.

Manolesti bailla, il n’avait aucune envie de reparler théologie, le point de vue qu’il avait donné quelques jours plus tôt à l’auberge était suffisant pour une année entière selon ses critères. Il se contenta d’observer la mer en cherchant son navire tout en écoutant distraitement que la rouquine-qui semblait-il avait quelques traits elfes dans le visage (*peut-être une demie ? *)-s’appelait Johann et qu’apparemment l’image et Elrick la connaissait. Donc Vincente connaissait Fjama, Fjama conaissait Vincente et Elrick, Elrick connaissait Fjama et Johann et Johann connaissait le sceptre; bref une vraie réunion de famille, il ne manquait plus qu’on s’embrasse et qu’on se dise à la prochaine. C’est sur cette réflexion qu’il s’arrêta et déclara simplement : " Messer, mes dames…projection, si l’action se passe au temple, autant y aller, nous finirons de discuter sur la route. "

Avec une petite inclinaison du buste signifiant " Faites ce que vous voulez, moi j’avance. " Manolesti se retira et prit l’artère principale qui était la plus rapide pour déboucher sur le temple. Arrivant près du temple on pouvait voir une foule amassée même si elle n’avait pas l’air bien énorme, la plupart des habitants de l’île ne semblait attirés par une démonstration de force entre gardiens. En s’approchant on étendait un brouhaha ambiant mais personne ne semblait vraiment être au courant de la situation ni de ce qui se passait dans le temple.

Comme prévu la Haute-Prêtresse fut dans le viseur direct de Johann, l'Elfe semblait quelque peu embarrassée de devoir à nouveau juguler la vindicte passionnée de la chevalière qui de son coté ne semblait rien avoir oublié du passé et de leur voyage commun. Certes elle était sous forme spectrale mais nul doute qu'il y aurait eu une altercation plus physique si cela n'avait pas été le cas. Quoiqu'il en soit elle tenta de garder son calme, faire office de punching-ball, juste pour cette fois, pouvait permettre de calmer l'humaine.

Nous ne sommes plus dans le Royaume des Morts, chère Johann. La situation est certes de loin en rapport avec mais ma magie fonctionne toujours très bien. Bien que je sois sous cette forme mon corps est toujours à Alëandir. Vous par contre ne semblez pas avoir changée.

Johann n'en avait pas terminé et se mit à se plaindre de sa "patronne". L'allusion n'était que trop claire aux oreilles de Hithiel même si Katalina n'était pas sa patronne à proprement parler. La Haute-Prêtresse avait déjà quelques éléments de réponse à fournir mais il restait quelques zones d'ombres.

J'avoue que j'ignore pourquoi dame Katalina vous a amenée avec elle et je me suis étonnée de vous voir sur cette île. Mais je ne suis pas venue la saluer, je sais parfaitement où elle se trouve en ce moment et sur ce qu'il se passe ici. Vous êtes plutôt la composante inattendue de l'équation.
Quoiqu'il en soit la situation est des plus graves, soyez-en certaine.

Sur le moment elle regretta de ne pas disposer de ses pleins pouvoirs sinon elle aurait pu explorer le passé de Johann pour voir ce que la Gardienne de Tari voulait à cette simple cavalière de Diantra.

Et ce qui arrive en ce moment n'est aucunement un vulgaire divertissement offert à la populace de Meca ..

La dernière phrase s'adressait surtout aux autres membres présent, Vincente et Fjama en priorité, ces gens prenaient les choses un peu trop à la légère comme un vulgaire spectacle de rue. Etaient ils conscients que leurs vies étaient dans la balance ? Le défi du gardien de la guerre les avait pris en otages, ils n'étaient que des jouets pour lui et ils devraient se réjouir du fait que la Gardienne soit venue y mettre un terme.
Hithiel était inquiète du futur des événements, surtout pour la personne de Katalina. Elle ressentait l'aura du gardien de Mogar et savait qu'il ne se contenterait pas d'une petite discussion. Il fallait éviter que cela ne dégénère plus.
Le groupe proposa de partir en direction du temple, il ne fallait plus traîner car Hithiel sentait que Katalina était déjà presque au contact du temple. Elle s'adressa à l'homme au chapeau, celui-là même qui était la cible de ses derniers mots de réprimande.

Ouvrez donc le chemin. Il est inutile de me nommer "projection", je suis la Haute-Prêtresse du culte de la Mort, Hithiel Isylindë.

Même si la femme superstitieuse l'ignorait, elle resta à l'écoute des questions des autres membres de la communauté. Arrivés près du temple, le groupe resta à petite distance. Hithiel décida de s'en séparer pour fendre la foule qui s'était amassée. Son apparition avait de quoi surprendre bon nombre de personne, peu habituée à voir un spectre mais les prêtres en train de prier eurent tôt fait de reconnaître les symboles qu'elle portait et apaisèrent les craintes de leurs concitoyens. En tant que Haute-Prêtresse elle se devait d'attendre le dénouement de cet affrontement près du temple. Ceci dit elle garda un regard sur Johann, elle ne la connaissait que trop bien et l'humaine risquait d'être encore plus aléatoire que la situation sur l'île.

Au moins ils étaient "entre amis" enfin, plutôt entre personnes qui n'avaient rien à foutre ici, qui se retrouvaient bloquées entre deux feux et qui pouvaient avoir, ou non, une dent contre l'un des deux gardiens qui avait causé tout ce bordel et donc, responsable de leur présence en ces lieux. C'était tout du moins le raisonnement de Joh : "L'ennemi de mon ennemi est mon ami. Enfin, pour le moment."

Le "pour le moment" ne le resta pas longtemps l'espace d'une fraction de seconde à la remarque d'une des personnes, celui dont le visage était familier... Il la savait maitre de la rose noire, mais pas qu'elle ne l'était plus. Son visage lui parlait... Pas un des soldats déserteurs, pas un diantrais, mais certainement un squatteur de la cours, proche du roi, qui avait certainement pris la poudre d'escampette lorsque la situation avait dégénéré ou quelque chose du genre. Sa première idée fût simplement de lui refaire le portrait, de lui casser toutes les dents pour lui en faire un collier avec sa langue comme outil décoratif principal de manière à ce que plus jamais il ne prononce ces mots. On va dire qu'avec toutes ces pensées belliqueuses, la situation actuelle qui ne laissait présager rien de bon quant à leur manifestation nécessitait un contrôle plus... Extérieur de manière à éviter une catastrophe quasi internationale.

Il fallut donc l'intervention "mentale" du dragon d'Or pour lui faire garder son calme et la raisonner quelque peu, enfin assez pour qu'elle évite de cogner le pauvre homme et insulte copieusement l'apparition. Elle ne répondit que par sorte de "grognements" à l'homme et à la fameuse apparition qui signifiait clairement que ca lui passait au dessus de la tête, un peu comme s'ils faisaient fausse route mais qu'elle n'était pas d'humeur à en discuter pendant des heures. Après tout le silence était la meilleure façon de ne pas créer d'incident suite aux paroles prononcées.

Le chemin fut des plus court et heureusement il n'y eut pas grand chose à déplorer, peut-être mis à part celle qui jurait en drow qui allait détrousser quelques cadavres de leur monnaie sonnante et trébuchante et ce cas désespéré lui lâcha un "dédommagement" en réponse à son regard noir... Bon, si ce n'était pas elle, ca serait quelqu'un d'autre mais ce n'était pas une raison pour faire ceci qui était l'acte le plus déshonorant pour un soldat même si après tout elle ne l'était pas, Joh ne l'était plus et l'avait fait sur des bandits, mais là, c'était pas pareil !

Néanmoins quand la bouteille finit par lui arriver dans les mains. Après tout même si ca ne marchait plus sur le long terme, les effets fonctionnaient encore un tout petit peu. Et puis qui ne tente rien n'à rien, avec un peu de chance...

Mais parfois les choses pour lesquelles on baisse sa garde pour d'autres reviennent au galop, sans prévenir. La rage facile sur l'ile avait finit par laisser place à ce qu'elle aurait voulu éviter plus que tout. Un simple contact avec la main de la détrousseuse de cadavre avaient finit par les réveiller plutôt brutalement en envoyant une sorte de semi-pensée passive qu'il est inutile de décrire quand on parle de Chaleurs. Joh essaya de chasser celle-ci à l'aide du Rhum mais sans grand succès. Il fallait qu'elle soit encore un peu recouverte de givre pour mourir de chaud en plein hivers, elle accompagna d'ailleurs le mouvement par l'ouverture d'un vêtement d'une des multiples couches qui servaient à la protéger du froid et surtout des contacts extérieurs en cette période. Tant qu'on ne lui sautait pas dessus, elle se contiendrait.

Un "Oooh" finit par attirer son attention, c'était juste la détrousseuse de cadavre qui avait vu quelque chose d'assez unique pour l'exciter. Et ce quelque chose n'était certainement pas une mouette mais le dragon d'Or qui s'était aventuré un peu trop près de l'ile pour surveiller sa pauvre dragonnière qui risquait de devenir folle. Action : Réaction, en prime d'une sorte de savon dispute mentale avec l'or, il y aurait autre chose de plus terre à terre.

"Tiens, continue à boire au lieu de t'extasier sur des mouettes..." dit-elle à la détrousseuse de cadavre alcoolique (Fja) en lui plaçant le reste de la bouteille dans les mains. "Et en plus ça tient chaud. Moi c'est Joh, et vous ?" conclu-t-elle en lanchant la fameuse bouteille.

Et oui, ils avaient peut-être entendu son nom mais les présentations n'avaient pas éta faites dans l'autre sens. En prime elle venait d'expliquer la raison de ses "chaleurs" actuelles, prétextant de cette manière qu'elle ne tenait pas trop l'alcool.

Pendant ce temps, dans le temple...

L'affrontement avait déjà commencé. Si la Gardienne de Tyra ne s'était guère fait d'illusion, une partie d'elle avait tout de même espéré une conclusion « paisible » de ce triste événement. Elle ne s'était guère attardée dans les rues de Meca, mais elle avait bien senti les blessures du port. Au moins, être intervenue avait l'avantage de laisser souffler les insulaires.

Il n'y avait malheureusement pas beaucoup de choses à voir, aux abords du Temple. Quelques courageux avaient tenté d'ouvrir les portes, pour prêter assistance à l'un ou l'autre des partis (Tyra remportant de loin cette élection infructueuse) mais les battants n'avaient pas fait mine de s'ouvrir. Les deux gardiens n'avaient aucune envie d'être interrompus, l'un cherchant à mettre sa rivale à genoux avant de la montrer au monde et l'autre préférant de loin rester dans l'ombre.

Toujours était-il que si les yeux avaient des chances d'être déçus, il en allait autrement des autres perceptions sensorielles. La chaleur montait et descendait brutalement au rythme des assauts successifs, et la magie... la magie irradiait littéralement. N'importe quel mage pouvait sentir les flux le traverser avec une force rarement égalées, alors que les deux puissances se faisaient face.

C'était sans doute une expérience à vivre.

Vu que vous vous débrouiller bien sans moi, je poste juste un petit message d'ambiance pour vous guider.

Effectivement personne n’avait cillé lorsqu’Elrick avait prononcé sur le ton de la révélation " maitre de la rose noire " mais c’est surement parce que Manoleti n’était pas familier avec cette institution et honnêtement vu la situation, cela lui importait autant que sa première bouteille de rhum. Surtout qu’apparemment quelqu’un dans le groupe essayait vraiment de plomber une ambiance déjà bien terne. Comprenant que le rappel à l’ordre lui était destiné, le pirate se contenta d’en rire :

" Oh vraiment ? Je n’avais pas remarqué le charnier autour de moi, mais maintenant que vous en faites la remarque, sans doute que votre état de projection vous donne une meilleure vision que la mienne. A ce propos, ce n’est pas trop dur d’avoir son corps bien douillettement en sécurité à des lieux d’ici pendant qu’on a les pieds dans la merde ? "

Vincente garda bonne figure mais il sentait son mauvais instinct se réveiller, l’enjoignant à bouffer de la haute-prêtresse. Sérieusement, que connaissait-elle de la situation ? Que connaissait-elle de l’île, de ses habitants, de Manolesti ? Que dalle, lui il avait vécu ici, il connaissait Méca et les gens qui y habitaient et voila qu’arrivait comme une fleur prêchi-prêcha avec sa vertu et sa morale. Elle croyait quoi que ses discours allaient vraiment aider la population ? Qu’en lui faisant prendre conscience de la situation, la vipère noire mouillerait ses chausses, tomberait à genoux et dirait : sauves moi superman Tyra. Non, Manolesti vivait sa vie avec panache, avec une énorme soif de liberté, cet esprit libre que l’on retrouve généralement chez les pirates et ce n’est surement pas aujourd’hui qu’il retournerait sa veste et se mettrait à chialer comme un bébé pour qu’on épargne sa vie.

Etant en accord avec lui-même et surtout ne pouvant tuer une projection astrale (se demandant cependant si un sort d’illusion aurait pu l’atteindre) le pirate s’éloigna donc vers le temple. Sur le chemin, on avait le droit à une Fjama sautillante telle une enfant qui s’amuse en promenade, sauf que la belle jouait à : faisons les poches des macchabées. Vincente aurait pu s’attendrir du spectacle mais il était encore un peu bougon, ressassant son envie de cogner sur quelque chose ou quelqu’un. Ce spectacle de pillage ne le dérangea en revanche en rien, car le fait est que c’était comme-ça qu’il gagnait en partie sa vie et que de plus il avait fait bien pire que de piller des morts. L’argument sans doute le plus logique était que cet argent ne manquerait surement pas à leurs anciens propriétaires ces derniers n’en n’ayant plus l’usage. Lorsqu’on lui tendit la bouteille, le pirate s’enfila deux gorgées afin d’être poli mais malgré son extravagance apparente, il tenait à avoir les idées claires quand il se trouverait devant la scène de la tragédie qui devait se jouer. Intriguait par l’attitude de Fjama, Vincente jeta un coup d’œil en l’air pour apercevoir sporadiquement une ombre imposante pourvu d’ailes à travers les nuages. Repensant aux dires du matelot sur les quais, il semblait qu’effectivement le ciel abritait de drôles d’oiseaux, mais qu’était-ce vraiment ? Le plus probable serait qu’il s’agisse simplement d’un aigle géant.

" Moi c’est Vincente. " Dit le pirate distraitement se tenant près des deux femmes du groupe, ne sachant pas vraiment à qui les présentations étaient destiné. Il scrutait surtout la foule en cherchant à savoir et à voir ce qui se passait mais la triste vérité c’est qu’il ne passait strictement rien que l’on pouvait voir à l’œil nu. L’aéromacien pouvait en revanche ressentir une puissante odeur, une puissance magique assez impressionnante qui provenait du temple. Telle une onde qui s’intensifiait à mesure que l’on s’approche d’elle, Vincente se laissait embrasser par cette sensation, la magie appelant la magie, il se laissait griser par cette sensation de puissance écrasante. Un instant un désir l’envahit, une envie d’ouvrir la bouche afin d’aspirer la magie qui se dégageait (par des vagues froides et amère ou brulante et acide) afin de se l’approprier, de se l’accaparer; pensant un instant à ce qui pourrait se passer si il avait pu manger le cœur d’un de ces gardiens. Mais c’était tout, des bruits provenant de l’intérieur de l’édifice, une sensation de magie qui vous enivrait et qui vous en mettait plein les nasaux mais rien de ce qu’on avait pu lui promettre : pas de beaux effets pyrotechniques, pas de répliques cinglantes entre gardiens et d’ailleurs même pas de gardiens à voir.

Tout cela était bien décevant surtout qu’après que le gardien de Mogar avait fait crier dans toute l’île qu’il monterait son pouvoir en mettant à genoux Tyra et son avatar. La conclusion était évidente, les gardiens n’étaient que de gros vantards pas foutu d’assurer une représentation jusqu’au bout. Rebondissant sur la proposition d’Elrick, Vincente proposa de retourner à la taverne qu’ils avaient quittée, celle-ci étant tout à fait convenable et près du port. Dépité de la tournure des choses il fit volte-face et se dirigea vers les quais afin de rejoindre l’établissement, espérant qu’au passage il pourrait voir si son navire ne serait pas arrivé car il avait hâte de changer d’air, le climat qui régnait ici n’était pas des plus sains. Débouchant d’une avenue qui donnait sur l’embarcadère, l’homme au chapeau jeta un coup d’œil à droite puis à gauche, son attention fut frappée lorsqu’il vit un dromon glissait sur les flots à quelques encablures. Un sourire se dessina sur son visage en observant son vaisseau voguant sur les flots et sur le point de pouvoir l’emmener loin de cette histoire des plus déplaisante; il notifia la bonne nouvelle à ceux qui avait eu (la bonne) idée de le suivre.

Quelques minutes après l’accostage, Manonlesti qui avait mis au parfum son équipage sur la situation désastreuse de l’île, leur demanda de préparer la moisson rouge à appareiller; on ne devait pas trainer sur cette île à moins qu’on ne souhaite qu’un dragon ou encore un Wagyl nous tombe sur le coin de la tronche. Ainsi on s’affaira à préparer le départ, en allant chercher des vivres là où on pouvait les trouver. Heureux de retrouver son bateau et son équipage, Vincente fut de très bonne humeur et invita ces compagnons d’infortune à prendre part au départ du navire :

" Le temps à l’air propice, malgré ce que l’on m’avait dit, je pense que nous pouvons faire une bonne route avant la tombée de la nuit. Je vous conseille de monter, on discutera du prix du billet plus tard. "

La haute prêtresse en prenait plein la tronche. Visiblement Joh n'était pas la seule à avoir une dent contre les différents cultes et en particulier celui de Tyra qui était à l'heure actuelle la cause de tous ses ennuis. A croire qu'elle était la bête noire de celui-ci quand on se souvenait de la longue nuit d'été au pays des morts au milieu d'une Nisetis hantée. Mais le sujet n'était pas là.

M'enfin, l'heure était à l'attraction principales et aux différentes envies de voir l'un ou l'autre des partis (voire même les deux) finir par y passer lors de cet affrontement puéril qui avait fait trop de victimes à cause d'égos surdimensionnés.

Et malheureusement, ce ne fut pas la scène qui se déroula sous leurs yeux. Juste quelques barjos qui s'étaient entassés devant le temps dans l'espoir de voir quelque chose. Les mages devaient être les plus heureux avec ces effusions de magie liées aux changements brutaux de températures. Enfin, à l'exception de Joh qui malgré son inaptitude et allergie totale à la magie en profitait aussi malgré elle à cause du lien. Oh, elle avait eut le temps de s'y habituer, mais sachant d'ou ça provenait, ca n'arrangeait pas le fait qu'elle n'appréciait pas ça et là c'était limite si ça ne la rendait pas malade. Et la magie de cele qui s'était présentée sous le nom de "Fjama" n'arrangeait pas vraiment les choses. Jusqu'à ce que les mots salvateurs du départ se firent entendre.

Elle fut d'ailleurs "embarquée" par celle qui voyait des mouettes dorées géantes, plus de gré que de force même si au final elle n'avait pas trop le choix... C'était sa seule option de quitter cette foutue île ou elle avait été laissée en rade.

"S'ils pouvaient se faire exploser avec, ca nous en débarrasserait." rajouta-t-elle à la remarque de Fjama alors que celle-ci l'attrapait. Tant que tes mouettes géantes ne viennent pas causer d'autres ennuis..."

Enfin une "bonne" nouvelle... Un navire avec un équipage prêt à appareiller qui ne demandait que repartir le plus vite possible et surtout le capitaine comme "chef" de ce petit groupe. Enfin, le seul problème étant de régler le montant du voyage. Et tant qu'il n'était pas trop élevé ca restait dans ses moyens, et un dragon d'or n'apprécie pas réellement se faire voler une écaille pour régler une facture, même s'il n'a pas réellement de problèmes pour la remplacer. Enfin... Tant qu'elle ne devrait pas payer en nature, ce qui au final était une autre paire de manche à ce moment là.

"C'est avec plaisir que j'accepte votre offre de laisser ce cailloux derrière moi ! Mon épée sera vôtre pour ce voyage si le cas de présente." dit-elle au fameux capitaine. Avec un peu de chance elle payerait le voyage de cette manière face à un "soucis" causé par le déchainement de pouvoirs.

Mais le problème devint... Secondaire quand la demi vint se coller à elle visiblement très tactile et presque câline comparé à ce qu'était habituée Joh ces derniers temps, c'est à dire coller des baffes en en recevoir.

"J'ai presque l'éternité pour régler mes comptes avec une facture digne de ce nom."

Deux objectifs, le premier étant simple : faire assez picoler la demi pour qu'elle soit persuadée d'avoir rêvé et réellement aperçut une mouette géante dorée dans le ciel. Ce qui aux vues de sa motivation actuelle à descendre une bouteille de rhum n'allait pas être trop difficile. Le second ? Ne pas la violer sur place une fois qu'elle sera éméchée et peut-être encore plus tactile.

En attendant, le simple nouveau contact légèrement plus proche décrocha un frisson à la pauvre Joh qui évidemment se laissa faire et même rendait le contact "amical" à la demi. Comme quoi, pour le moment elle n'était pas des plus farouche à cause de tout ça, bien au contraire. Sauf peut-être avec un homme mais pour le moment il n'y avait pas eut besoin de le faire. Heureusement qu'ils ne la connaissaient pas et que celui qui l'avait reconnue ne se manifestait pas plus que ça à son sujet.

Maintenant il fallait monter à bord et attendre la nouvelle mauvaise surprise de l'année !

Le pirate était enthousiasmé par le retour de son bâtiment, c’était enfin une bonne nouvelle qui tombait à pic qui plus est. Réfléchissant cependant à ce qui était arrivé à Méca et à ses habitants, le pirate s'interrogea ce qui attendait l’île, serait-elle toujours là la prochaine fois qu’il reviendrait ici ? Les gardiens avaient-ils autant de pouvoirs que tout le monde le prétendaient ? Étaient-ils capable de détruire une île entière de la taille de Meca ? Manolesti foulait-il pour la dernière fois ce qui avait-pour lui-ressemblé le plus à une maison (la moisson rouge et la brume pourpre mis à part) ? Il balaya finalement toutes ces questions par un adage que Willem lui répétait parfois : " Il vaut mieux avoir aimé et perdu (et fait quelques bénéfices au passage) que de ne jamais avoir aimé et rien gagné du tout. "

Retrouvant son optimisme et au final se disant qu’on verrait bien ce qu’il adviendrait de ce lieu symbolique de la piraterie, Manolesti reporta son attention lorsque Fjama qui avait apparemment retrouvé sa bonne humeur-d’ailleurs elle n’était pas la seule, le groupe de manière générale paraissait plus détendu depuis que le bateau était arrivé-vint à émoustiller notre bon Vincente par quelques attention bien placées. Lui souriant, il lui répondit :

" Ma chère vous êtes bien entendu mon invitée, je me sens presque coupable que votre première visite de l’île est aussi déplaisante. " Puis lui susurrant. " Mais nous pourrons toujours reparler de votre alléchante proposition autour d’un verre de vin, j’ai une excellente bouteille qui nous attendra dans ma cabine. "

Reportant son attention sur les autres invités, et notamment sur celle qui s’appelait Johann, il l’écouta proposait ses services pendant que la danseuse venait jouer les hôtesses attentionnée, enjoignant l’autre rousse à monter à bord d’une manière plus qu’amicale. Regardant ce tableau tout en écoutant (ou faisant mine d’écouter) une idée pernicieuse vint à traverser l’esprit du pirate : Deux rousses, une demi-drow, une demi-elfe…

Toute la question était de savoir si les deux dames seraient enclines à cet instant de félicité. Si la pyromancienne se montrait câline cela était déjà un bon point mais quand serait-il de l’autre rouquine ? Le plus important était de la faire monter à bord quant aux restes, on verrait bien ce qui se passerait avec un peu d’alcool :

" Oh, je ne doute pas de vos talents à l’épée et votre aide sera surement la bienvenue si elle se fait sentir, cependant je ne pense pas qu’il vous soit nécessaire de sortir votre lame de son fourreau la sécurité de ce bateau et de ses occupants est largement assurée. Cependant ne vous inquiétez pas, le prix pour la traversée ne sera pas des plus exorbitant, il faut bien se serrer les coudes entre rescapés. "

Dit le pirate partant dans un rire gras et sonore, tout en passant son bras puissant autour des épaules de la jeune femme avant de lui donner une claque dans le dos l’enjoignant à monter la passerelle avant de reporter son attention sur Elrick.

" Ce que j’ai dit à la dame, s’applique aussi bien à vous. Le prix du voyage ne sera pas excessif et cela ne sera pas cher payé pour quitter cette ambiance malsaine. Je pense que nous mettrons le cap sur Ydril et si le temps nous est favorable nous seront là-bas dans deux à trois jours au mieux et entre quatre à cinq au pire. Mais de toute manière l’intérêt principale et de mettre de la distance entre nous et ses gardiens ainsi que leurs petits jeux. De plus la compagnie à bord ne sera pas des plus désagréable " Dit-il jetant un coup d’œil aux deux créatures aux chevelures de feu qui discutait sur le pont " et puis au pire il restera les cartes. "

Une fois que tous les préparatifs furent prêts, l’homme au chapeau se mit à manœuvrer avec délectation, se sentant revigorer par la navigation. Donnant des instructions à Bash qu’il retrouvait avec plaisir-ainsi que tous ses hommes d"'équipage d’ailleurs- on fit sortir les voiles et remontait les rames. Le pirate tenant la direction sur le gouvernail il ancra ses pieds sur les planches du pont et se sentit imprégner de magie au fur à mesure qu’il se concentrait afin de déployer son potentiel. Demandant à Bash de tenir la barre, l’aéromancien ressentit les courants aérien et l’air ambiant venir jouer et s’enrouler sur son corps avant que de manière contrôlé le mage diffuse la puissance du vent dans les voiles qui gonflées à bloc par l’action donnèrent une bonne impulsion au vaisseau qui fusa sur les eaux pendant quelques nautiques avant que Vincente ne relâche son sort. Plutôt risqué si l’on ne connaissait pas les abords de Meca, de ces courants ou de ses bancs de sable, le capitaine de la moisson rouge avait cependant bien naviguait son embarcation aidé de ses hommes à la barre et l’on avait opéré un démarrage canon qui avait enfin éloigné le groupe d’une bonne centaine de mètres de ce qui pouvait se tramer à Meca.


Si on avait pu se demander si un sort empêchait les habitants de quitter l’île, il semblait que cela ne soit pas le cas et après avoir donné des consignes, Manolesti laissa son équipage à l’ouvrage tout en fourrant une pipe qui s’alluma appuyé au bastingage. Jackar lui apporta une bouteille et Manolesti héla ses invités :

" Cela peut paraitre exagéré mais pourquoi ne pas boire à notre échappée. Le cap est bon et nous sommes enfin parvenus à quitter l’île. Si cela intéresse quelqu’un nous pourrions associer le plaisir de la boisson avec celui des cartes, j’ai une table dans ma cabine ou nous serions mieux installés. Qui connait la jacques ? "