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 Le Souffle Épique des Héros d'Antan

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Aedán de Vercombe
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MessageSujet: Le Souffle Épique des Héros d'Antan   Le Souffle Épique des Héros d'Antan I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 15:52

On les avait vu émerger peu avant que le Soleil n'atteigne son zénith, descendant d'un pas indolent la route d'Aspremont, leur carriole tressautant dans les fondrières qui minaient le chemin. Avant d'atteindre l'honnête bourgade d'Aldesbourg, la voie devait encore serpenter entre des dolines inondées par les premières pluies de l'automne et les antiques murets de pierre grise percés par les ronces. Aussi, lorsqu'enfin ils atteignirent les premières demeures à toits de lauzes, une petite foule de curieux se pressait déjà sur la place. Dame! C'est que depuis qu'une voie, plus courte, avait été établie pour rejoindre Néris le commerce en avait pâti.

C'est pourquoi on vit maître Gramblot, l'aubergiste, se presser auprès des inconnus, flairant là une clientèle potentielle. Tandis qu'il s'efforçait, d'un air affable, d'engager la conversation il passa la petite troupe en revue. Elle se composait d'un quarteron de jeunes gens aux airs maniérés de citadins drapés dans de longs manteaux détrempés et aux jambes protégées par des houseaux de bon cuir. Un homme d'âge plus mûr, aux cheveux indécemment cinabres, passait pour leur meneur. D'une voix de stentor, celui-ci annonça à la populace de se réjouir car ce soir se produiraient en leur village les Baillis de la Gaudriole. Là-dessus, le serviable Gramblot s'empressa de préciser que, ma foi, il pourrait se fendre d'une place dans son établissement, car les nuits se faisaient fraîches et il convenait de s'abriter des giboulées.

Heureuse alternative au filage de la laine, la troupe de bateleurs ne manqua d'attirer ce soir là une petite clientèle au Gai Faraud, seule hostellerie à des lieux à la ronde. Parmi l'assistance de paysans et autres pâtres aux manières frustes, on pouvait dénombrer quelques hobereaux, comme les appelaient les petites gens, qui n'avaient pas encore quitté leurs terre pour la ville. Fort content de ce fait, le tenancier chargea sa jeune épouse, Sichilde, de préparer davantage de tourtes à l'ail tandis qu'il s'en allait surveiller son bourbelier de sanglier. Il escomptait bien ramasser plus que les quelques liards habituels ce soir là. L'espace d'un instant, le sagace Gramblot se fit la réflexion qu'il devrait saler davantage ses plats, afin que l'assistance hérite d'une soif maudite.
Là-dessus, la bande entama sa représentation. Tout d'abord, ce fut par quelques chants classiques, de bon ton pour un début de soirée, comme Douce Christabeloyse Jolie, et autres tours d'adresse qui ne manquaient jamais d'émerveiller les bambins. Néanmoins, alors que les premiers effets du vin se faisaient sentir, on surprit l'assistance reprendre avec les danselons un répertoire un peu plus canaille comme La Drôlesse de Sharas ou encore Sur la route de Boniverdi. Puis, alors que s'achevait un spectacle burlesque réalisé par deux talentueux marionnettistes, l'on passa aux contes.

Entre dragons de légendes et personnages mythiques, il y fut question d'un chevalier ancenois répondant au nom d'Aedán de Vercombe, ce qui ne manqua pas de faire vibrer la petite fibre patriotique de l'éméchée assistance. Ainsi, à croire les drôles, l'homme aurait, pour les beaux yeux d'une dame, accepté de prendre d'assaut, seul, une redoute tenue par les démons du Puy. On dit qu'il y souffrit mille blessures, toutes plus mortelles que les autres, mais parvint néanmoins par la seule force de ses sentiments jusqu'au sommet du donjon où il planta les couleurs de la belle. C'est que le preux se révélait être de parole ! Ainsi, on affirmait que le sigisbée se serait risqué dans pas moins de sept cent quatre-vingt six duels judiciaires afin de défendre l'honneur des dames et ce en affirmant qu'avoir été leur champion avait été pour lui la seule et plus belle récompense désirée.

En vérité, ce n'était pas sans arrière-pensée qu'Aedán avait dilapidé or, argent et escarboucles auprès de ces troubadours. Même si, pour l'essentiel, les Baillis de la Gaudrioles reprenaient de vieilles histoires de leur cru, se contentant d'en modifier le nom du protagoniste, cela permettait de planter une graine dans l'esprit fertile de la populace. Ce stratagème lui venait du vieux Caedmon, qui le lui avait exposé le jour où Aedán s'était étonné auprès de lui d'entendre tant de contes aussi merveilleux qu'abracadabrantesques à son propos. D'un air narquois, le vétéran lui avait alors parlé de La Fortuna, une insaisissable garce, qu'il convenait tout à la fois de séduire et de rudoyer. Faire chanter l'acier face à des créatures de légendes ? Bien sot celui qui se figurerait que cela suffirait à se voir récompenser d'un sourire de la belle et ne parlons pas même d'un baiser! Pour cela, il convenait de la forcer comme le troupier en campagne le fait avec une pucelle qui cesse de l'être. De répondre à ses jérémiades par quelques honnêtes horions, histoire de s'imposer. Pour qu'on prête garde à la vérité, il convenait donc de l'enrober de mensonges. Les Anciens Contes étaient à blâmer! Avec leurs enjolivures ils plaçaient les braves d'aujourd'hui dans une situation impossible : faire de même ou affronter l'indifférence.

Tout cela avait conduit Aedán à s'assurer que sa légende soit relayée, sans trop se préoccuper du "correctement". Au fil des ans, l'infatué chevalier s'était acoquiné avec moult ménestrels et autres trouvères, soufflant son nom en même temps qu'une bourse bien grasse. En vivant sur le dos de ses lointains parents, le ferrailleur disposait du luxe de réaliser ces dépenses de prestige. De même, le temps passé à Thaar, terre propices aux légendes les plus folles, lui permettait d'enjoliver plus que de raison ses faits d'armes.

Ainsi, bien que le spectacle de la troupe le tourna pas autour de lui, l'essentiel s'en trouvait réalisé : Ces gens associeraient, désormais, sa personne à une aura de légende. Ce n'était plus un simple chevalier mais un être animé par le Souffle Epique des Héros d'Antan!
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