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 Prendre les armes, ne serait-ce qu'une dernière fois. (PV)

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Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées
Glinaina


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MessageSujet: Prendre les armes, ne serait-ce qu'une dernière fois. (PV)   Prendre les armes, ne serait-ce qu'une dernière fois. (PV) I_icon_minitimeDim 13 Oct 2013 - 18:26

Assise dans l'une des nombreuses petites salles qui étaient inconnues de pratiquement toute la population de Naelis, l'ancienne Lieutenante écoutait, le dos appuyé contre le dossier de la chaise et la plume caressant ses fines lèvres. Son visage ne laissait transparaître aucune émotion et son attitude n'en disait pas beaucoup plus : elle écoutait attentivement et semblait réfléchir en même temps. Était-elle à l'aise avec la mission qui lui était confiée, ou pas du tout ? A quoi pouvait-elle bien penser à l'instant même ? Cela, même Letwyn n'arrivait pas à le voir à travers sa carapace, lui qui l'avait pourtant formée à son nouveau métier et avait donc eu tout le loisir de mieux la connaître. Elle n'était pas la personne qu'on lui avait pendant plusieurs années décrite, du moins ne l'était plus, c'en était sûr. Elle était quelqu'un de beaucoup plus renfermé et froid tout en étant doué dans le maniement des armes et en sachant que faire à quel moment. Il pouvait donc aisément reconnaître le fait qu'elle ait bien été l'un des officiers de Naelis, malgré qu'il ne puisse vraiment voir comment elle était désormais.

Glinaina finit par poser la plume sur la table et regarda dans les yeux son supérieur hiérarchique et maître. Elle avait bien réfléchi aux propos qu'il venait de tenir en sa présence et voyait clairement pourquoi c'était elle qui avait été choisie : parce qu'elle était la seule et unique Elfe servant Naelis, tout simplement. Et même si elle ne se sentait pas très à l'aise avec l'endroit où elle allait devoir aller, elle ne voyait aucunement pourquoi elle refuserait. De toute façon, c'était plus qu'une mission dans le fond... c'était un ordre. Et cela lui permettrait de se relier avec son propre peuple d'origine, elle qui s'était pendant un certain temps sentie complètement différente de ce peuple au point de ne plus se considérer comme en faisant partie.


"Très bien. J'irai donc, mais je risque de ne pas revenir avant la fin de l'hiver et cela sans donner beaucoup de nouvelles. Je vous préviendrai si les Sombres s'avancent trop au Sud."


~~~~~~~~

Après de longs mois et quelques lettres, la fille était de retour chez ses parents. Un retour assez compliqué vu ce qu'il s'était passé la dernière fois – elle avait quand même essayé de tuer sa propre mère, sous le contrôle de la colère – mais les changements effectués par le temps et le fait de devoir vivre en communauté avaient été assez importants pour que mère et fille puissent avoir une certaine aise dans leurs discussions.

Un verre d'eau à la main, Glinaina terminait de raconter sa dernière entrevue avec Nakor, ainsi que la façon dont celle-ci s'était terminée : elle avait appris quelle était cette magie qui était en elle. Il fallait qu'elle la tienne au courant, qu'elle lui explique ce qui en était, tout comme elle s'était vue dans le devoir d'en faire part à Glenn. Mais bien sûr, pour ces deux personnes elle avait oublié de préciser quelque chose, l'omettant comme si le fait qu'une Déesse sombre pose les yeux sur elle ne faisait pas tant de choses que cela... Le fait qu'il n'y avait pas de voix prévue autre que l'auto-destruction pour s'en défaire, à moins qu'elle ne goûte aux divers vices caractéristiques aux Drows : sadisme, luxure, soif de batailles, … Pour cela elle en faisait son affaire personnelle, son combat contre la maudite Kiel. Et si elle se doutait bien qu'elle serait perdante dans cette bataille de longue haleine, elle entendait bien mettre un maximum de bâtons dans les roues de Kiel et profiter du temps qui lui restait pour faire ce qui lui semblait être le mieux. Elle profitait donc de sa mission pour aller aider les Sylvains au front qui s'était instauré.


"Et tu ne trouves pas cela dangereux de venir participer à une guerre alors que sous l'influence de cette... déesse tu pourrais tuer tes propres alliés ?
-Mère, il en aurait été de même si je ne connaissais pas cette vérité. Cela aurait été pire même, puisque je n'aurais pas su à quoi m'en tenir. Là je sais où me battre.

Sydith soupira, voyant qu'elle ne ferait pas changer d'avis sa fille. En même temps, que pouvait-elle dire ? Qui serait-elle pour retenir sa fille alors qu'elle souhaite aider son peuple ? Qu'elle rejoigne donc son père sur le champ de bataille. Ils avaient le même sang guerrier et cela se voyait très bien, maintenant qu'ils avaient tous les deux connu des épreuves fort difficiles. Elle-même, elle n'aurait plus qu'à prier Kÿria que les membres de sa famille reviennent à la maison sains et saufs.
C'est alors que débarqua l'incontournable Isarian, petite tête blonde de deux ans ne sachant pas faire autre chose que marcher, jouer, dormir, manger, faire ses grands yeux d'étonné et rire de tout et de rien. En somme, un petit Elfe portant en lui une très grande joie des plus innocentes. Avec un sourire, Sydith se leva pour le prendre dans ses bras, lui dit quelques mots doux en Elfique et l'apporta à sa fille aînée.

-Tiens, prends le temps de le connaître, tu n'en as pas vraiment eu l'occasion les deux dernières fois où tu es venue."

Puis elle déposa le petit bout de choux sur les genoux de Lina qui ressentit immédiatement une sorte de gêne à son contact. Elle ne comprit tout d'abord pas ce que cela signifiait, mais ne ressentant aucune colère ou autre monter en elle, elle ne dit rien et se contenta de contempler son petit frère. Celui-ci fit ses grands yeux d'étonné, bien plus longuement que pour ceux qui lui étaient inconnus aux yeux de sa mère, puis se mit à rire aux éclats. Bienvenue à la maison, grande sœur...

Il se passa plusieurs jours ainsi, où Glinaina apprit à retrouver les mœurs elfiques et surtout le train de vie quotidien, la mentalité de ce peuple... et à connaître son petit frère aussi. Et elle avait fini par comprendre quel était son malaise lorsqu'elle le prenait dans ses bras, notamment grâce à une remarque toute bête de sa mère : elle ne supportait pas la magie, la détestait, de plus qu'elle la ressentait. C'était donc que le petit Isarian... En soit, le frère et la sœur ne se ressemblaient aucunement sur ce point là : lui semblait avoir de la magie en lui, elle ne pouvait la supporter. De même, elle ne montrait que trop rarement ses émotions même si elle arrivait à s'ouvrir assez pour parler avec ses membres « proches » tandis que lui souriait à tout va et à tout le monde. Isarian ressemblait à sa mère, tout simplement.


Vint alors le moment des au-revoir ou, plutôt, des adieux déguisés. En effet, Glinaina ne savait aucunement si elle reviendrait un jour en ce lieu. Trop de choses pouvaient faire en sorte que non, malheureusement, et elle ne se permettrait pas de revenir si elle devenait un véritable danger pour ceux de son sang. Elle avait déjà fait tout un détour par l'Ouest afin de venir, ce qui la faisait ne pas passer par une zone du front aussi, ce qui était déjà bien. Il lui avait fallu se forcer pour cela, ou plutôt pour entrer dans la Prime Forêt tout court... Mais maintenant qu'elle y était, elle ne se voyait aucunement faire demi-tour. Elle prit donc la route pour Eraïson, ville où elle pourrait très certainement voir comment elle pourrait prendre part au conflit.

Arrivée dans la ville, la jeune Elfe n'eut aucun mal à trouver où elle devait se présenter pour rejoindre l'armée en tant qu'auxiliaire et, bien qu'elle semblait être différente de la majorité des Elfes de Pierre, elle y fut acceptée. Il était temps de partir, temps d'entrer dans les zones de combat... Installée dans la chambre qu'elle avait louée pour la nuit, Glinaina porta à bout de chaîne le collier qu'elle avait rangé jusqu'alors dans sa besace, de sorte à ce que l'Ul'nusst soit devant ses yeux. Elle devait faire des efforts contre la magie, dès qu'elle en ressentait. Elle ne se voyait pas se permettre de jouer là-dessus alors qu'elle serait entourée de gens ne connaissant pas son problème et qui de toute façon n'avaient pas à le connaître. Elle mit donc le collier autour du cou, ne fut guère dérangée par le petit changement et, après avoir caché le pendentif sous son chemisier, elle prit ses armes et descendit les escaliers pour rejoindre les autres qui partaient vers l'Est.
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