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 [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]

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MessageSujet: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeVen 7 Aoû 2015 - 17:27


6ème ennéade de Bàrkios, Printemps de la huitième année du 11e Cycle
Sud des terres d'Ardamir



Un râle attira l'attention de Meriël. Sans un mot, elle leva la main pour arrêter ses compagnons. Ils étaient largement hors de la zone dangereuse mais quelques drows pouvaient peut-être avoir échappés à la surveillance... Dire qu'ils avaient laissé les chevaux au dernier avant-poste !

D'un pas prudent, la petite équipe s'approcha silencieusement du faible gémissement. Derrière les fourrés, un jeune homme était assis contre un large tronc. Un elfe à la figure largement blessée. Au premier coup d'œil, rein d'autre dans les parages. Drephan s'agenouilla pour essayer de le soulager pendant que deux camarades sécurisaient les alentours, arc près à l'emploi. La dernière s'éloigna un peu en suivant les traces de sang.

"Nous sommes d'Ardamir. Vous m'entendez ?"

Le blesser luttait pour respirer et semblait à peine conscient, suivant lentement les mouvements de son soigneur d'un œil vitreux. Une écume rouge glissait de ses lèvres. Le militaire essaya de réduire le saignement de son ventre... Mais il sentait que c'était peine perdue. Il n'était pas magicien. Ce pauvre gars n'avait plus que quelques minutes à vivre et Drephan voulait bien manger sa ceinture s'il décrochait le moindre mot avant de trépasser.

"Que Kÿria et Tari veillent sur toi, mon frère."

Sa lame passa précisément sous les côtes pour aller mordre directement le cœur. L'elfe eut un sursaut puis s'affaissa définitivement.

"Repose parmi tes frères, enfant de la Mère. "Murmura l'un des autres militaires en échos au dernier souffle de l'inconnu.

C'était sans doute mieux ainsi... En fermant les yeux du mort, le soldat fronça les sourcils.

-Meriël ! Viens voir.

D'une main sûre, il remonta la manche déchiquetée du blessé. Malgré les os broyés, la forme de la mâchoire de la créature qui l'avait attaquée était encore parfaitement imprimée dans sa chair.

-Un Worangen... Il n'y en a pas dans la région. Les premiers sont au moins trois lieues au Nord.
-Et bah maintenant si. Mais attend, tu n'as pas tout vu. Le trou dans son abdomen n'a pas été fait par une épée ou une lance. On dirait plus un dard ou une griffe démesurée. Et ce qui lui arraché la moitié du visage avait des serres. Et pas des petites.
-ça sent pas bon...
-Honnêtement, je sais même pas si un animal pareil existe. J'ai jamais vu ça.

Les deux elfes échangèrent un regard anxieux. Ni l'un ni l'autre n'avait la moindre idée de ce que cette créature pouvait être... Et pourtant c'était leur boulot d'éviter que de charmantes petites bêtes ne se baladent trop près des habitations, des rares routes ou des exploitations.

-Garde!

Aussitôt deux arcs de plus se tendirent. Presque dos à dos, les trois Limiers restés près du défunt se tournèrent dans la direction de leur dernière compagne qui venait de surgir.

-Restez concentré. Nous ne sommes peut-être pas seul !

Son regard inquiet et son teint blafard firent tiquer Meriël. Elle n'était pas du genre émotif habituellement... D'un geste, elle leur intima de la suivre. A pas mesurés, inspectant simultanément les alentours dans toutes les directions, ils arrivèrent rapidement dans une large trouée. Et arrêtèrent de respirer. La carrière dont ils étaient venus relever la Garde.

Le pied de la falaise à nue devant eux, creusée en escalier pour en extraire de larges blocs de pierre, était marquée de projections rouges. L'espace qui avait dû être dégagé pour l'exploitation n'était plus qu'un cimetière. Les quelques blocs déjà préparés étaient fendus, ou à moitié en miette. Les rares échafaudages construits en brique et bois mort étaient totalement écrasés et brisés. Tout était piétiné comme une charge avait emporté tout ce qui se trouvait là avant de repartir. Et les corps mutilés d'une trentaine d'elfes, hommes et femmes, jonchaient les gravas adoptant encore les poses obscènes dans lesquelles leurs agresseurs les avaient laissés.

Meriël entendit quelqu'un murmurer une prière à Kÿria.

-Des Noss ?
-Sauf s'ils se sont mis à dévorer en partie leur victimes, je ne pense pas...
-Il faut prévenir la Cité.
-Mais si ce truc rôde encore ?
-On rentre à l'avant-poste et on envoie un faucon. Point.




Dans les jours qui suivirent, des faucons sillonnèrent le ciel d'Anaëh. Toutes les Cités devaient être averti : Un ennemi inconnu avait attaqué une carrière à la frontière d'Alëandir, Ardamir et Eraison. Trente-deux vies avaient été perdues. Malgré la présence de militaires pour prévenir les attaques de Noss ou de bêtes féroces, les corps avaient été retrouvés broyés, déchiquetés, griffés et abandonnés aux vautours.

Bien que les traces fassent penser à des animaux, aucune bêtes n'aurait été prise d'une telle frénésie sans même toucher à son repas. Les raisons de cet acte étaient toujours inconnues.

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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeDim 9 Aoû 2015 - 14:51

C'était une belle journée qui commençait. L'aube se levait lentement sur le ciel clair, tandis qu'une brise légère berçait doucement les frondaisons d'Anaëh. La forêt s'éveillait tranquillement en un tableau paisible. Artaën fut frappé par cet étrange spectacle qui lui semblait contradictoire avec la période troublée que le peuple elfique traversait. La guerre allait bientôt éclater, et pourtant, tout semblait tellement calme autour de lui.

- Arta! lui cria t-on. Descends vite, le capitaine a reçu un ordre de mission! Il va tout nous expliquer en détails!

Le jeune elfe regarda en contre-bas et fit un signe de la main à son camarade pour lui signifier qu'il rappliquait. Il jeta un dernier regard à l'horizon éclairé d'oriflammes et sauta. Il atterrit sur la ramée avec agilité, puis redonna une impulsion pour réaliser un saut périlleux et se réceptionner quelques mètres plus bas sur une branche épaisse. Enfin, il se laissa simplement tomber dans le vide et atterrit avec légèreté sur le sol moelleux de la forêt à côté de son équipier.

- Toujours aussi impressionnant, fit ce dernier d'un air légèrement moqueur. T'aurais pu vivre dans une Noss sans aucun problème!

- Si tu le dis, répondit simplement Artaën.

- Alors? Tu n'as rien vu là-haut?

- Non, rien du tout. La forêt semble calme. Pourtant les drows ne sont qu'à quelques lieues au sud.

Des bruits de pas sonnèrent soudain dans son dos. Instinctivement, il porta une main à son épaule et de l'autre, tira une dague de son fourreau dans le bas de son dos.

- Du calme soldat, fit un homme au regard bienveillant en sortant de la broussaille.

- Caporal, répondirent en cœur les deux éclaireurs en se mettant au garde à vous.

- Repos, soldats. Comment se porte notre objet de mission?

- Rien à signaler monsieur, déclara Artaën. Cette zone semble déserte. Nos ennemis sont sûrement en train de se préparer pour le siège d'Eraison.

- Tant mieux. J'ai reçu un message de l'avant-poste. Le seigneur Henan a ouvert une enquête sur des évènements plutôt troublant qui ont eu lieu un peu plus au nord. Il a ordonné la constitution d'équipes de recherche à notre capitaine qui nous a lui même sélectionné tous les cinq pour mener l'investigation. Les deux autres sont partis devant, nous les rejoindrons après avoir fini notre tour de patrouille. Je vous donnerai les détails en chemin. Des questions?

Les deux éclaireurs secouèrent la tête.

- Bien, dans ce cas, rompez.


Dernière édition par Artaën Valtorië le Dim 9 Aoû 2015 - 21:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeDim 9 Aoû 2015 - 20:32

Cinquième ennéade de Bàrkios,
De la huitième année du Onzième Cycle
Palais du Seigneur Protecteur de la Quatrième Saison


Un faucon était arrivé dans la matinée. Anorn n'avait alors pas été prévenu de suite, parce que lorsqu'on l'avait cherché, lorsqu'on avait voulu lui transmettre la missive, on ne l'avait pas trouvé. Certains disaient qu'il était dans sa chambre, d'autres dans les jardins, d'autres encore dans son bureau. Mais tous savaient qu'il ne voulait pas être dérangé. Alors on avait du attendre. En réalité, l'elfe tant recherché était dans son lit. Sa femme à ses côtés, il cherchait l'apaisement et le réconfort du sommeil. Il avait réussi à le trouver quelques fois, pendant peu de temps certes, mais c'était tout de même cela. La situation actuelle le peinait énormément, et ses décisions futures pesaient déjà sur ses épaules. La main de son épouse se glissa doucement dans la sienne, et lorsqu'il tourna la tête, il remarqua sans peine ses deux prunelles noisettes qui le fixaient avec amour. Mais Anorn ne put supporter bien longtemps ce regard, et il ferma à nouveau les yeux, la laissant venir poser son front contre le sien. D'une voix douce, elle l'empêche de replonger dans le sommeil :

- Tu les entends comme moi, Anorn. S'ils te cherchent ainsi, c'est qu'ils ont quelque chose d'important à te dire, tu le sais.
- Aujourd'hui, tout est important. Il ne se passe pas un jour sans qu'on vienne me quérir pour un affaire de la plus haute importance. Et cela leur donne apparemment le droit de me priver de sommeil, de me déranger à toute heure, et à tout endroit. Peu importe ce que je fais. Peu importe avec qui je suis. Je demande seulement un peu de repos, juste ça, juste un instant.
- Tu te reposes depuis hier soir, et je sais que ton sommeil a été agité, et souvent interrompu. Mais tu vas devoir te lever à un moment et affronter à nouveau les autres.

Sur ces mots, elle se leva du lit, rejetant le drap sur lui. Elle prit un instant pour étirer son dos, et finit par se lever.

- Tu vas y arriver, ne t'en fais pas. Tu es né pour diriger. Tu sais prendre des décisions mieux que quiconque. Peut-être même mieux qu'Aldartha !

A l'évocation de son frère, Anorn broncha. Mais cela n'arrêta pas son épouse, et cette dernière finit par tirer entièrement le drap, le poussant à abandonner le confort de son lit pour celui de ses vêtements. Mais avant de choisir une tenue, il aida sa femme à nouer les liens de la sienne. La robe qu'elle avait décidé de passer aujourd'hui était certainement celle qu'il préférait. La couleur lui allait si bien au teint, la rendait si belle et lumineuse qu'il lui était difficile de détacher les yeux d'elle. Seulement, on le rappela à la raison encore une fois, et on le pressa pour qu'il s'habille, lui, avant d'aller aux nouvelles. Ce qu'il fit, un peu à contre cœur. Mais une fois qu'il eut passé la porte de sa chambre, le masque revint, et personne n'aurait pu se douter qu'aujourd'hui, le Seigneur Protecteur s'était levé de mauvaise humeur. A peine eut-il atteint l'entrée de ses quartiers qu'on lui sauta dessus. L'elfe qui le trouva avait un papier à la main, et lorsqu'il lui remit, il put lire un immense soulagement s'inscrire sur son visage.

- C'est arrivé hier soir, Seigneur Protecteur, mais comme vous... enfin, vous ne vouliez... Cela n'a pas d'importance, un faucon, il a été amené par un faucon, et il vient certainement du front, à en juger par son cachet, mais vous l'avez certainement remarqué, des fois je ne réfléchis pas, vraiment et je...
- Merci. Je vais lire ceci de ce pas, tu peux disposer, l'interrompit Anorn.

L'elfe commençait à se confondre en excuse, et à vrai dire, il avait bien mieux à faire que de la rassurer sur la qualité de son travail, ou sur un quelconque autre sujet qui aurait pu être abordé au court de cette conversation. D'un pas décidé, il se dirigea vers la chambre d'Aldartha. Constatant l'absence de garde devant la porte, il serra les dents. Il avait demandé à ce que cette porte soit surveillée nuit et jour, en précisant que cette surveillance était plus importante que n'importe quoi d'autre. N'ayant pas le temps de s'en occuper de suite, il remit cette tâche à plus tard, gardant en tête que cela l'agaçait tout particulièrement. Quand il passa la porte, il put constater que son frère était réveillé, et qu'il était assit dans son fauteuil, face à la fenêtre. Il aurait été incapable de dire s'il avait été mis là, ou s'il y avait été de son plein gré. Mais peut importait, Anorn attrapa une chaise et s'assit à côté de lui, après avoir déposé un baiser sur son front. Aujourd'hui, il paraissait fort peu présent. Cela ne l'empêcha pas de lui exposer la situation, mais il ne sut si son frère lui serait réellement d'une grande aide. Déroulant le papier, il lut à voix haute :

Depuis la frontière d'Alëandir, Ardamir et Eraïson
Nous avons déploré la perte de trente deux de nos soldats. Retrouvés dans une clairière, les corps ont successivement été broyés, déchiquetés, griffés, et abandonné aux vautours. La présence de militaires n'a pas suffit pour empêcher cette tuerie. Les traces retrouvées dans et aux abords de la clairière font fortement penser à une attaque bestiale. Seulement aucune bête à ce jour n'a été prise d'une telle folie meurtrière. Les raisons de cet acte restent inconnus.

Après avoir pris connaissance de ces lignes, l'elfe resta un instant silencieux. Une bête rôdait donc aux alentours des troupes présentes au Front, et personne n'avait idée de ce qu'elle pouvait être, ni de ce qu'elle pouvait bien vouloir. Sa provenance restait visiblement tout aussi inconnue, et il pouvait aussi bien s'agir d'une création de Kÿria, que d'une arme drow. Un soupir franchit ses lèvres serrées, et il reprit d'une voix lasse :

- Comme si nous avions besoin de cette énigme à cette heure... Il va de soi que nous devons découvrir de quoi il s'agit, mais est-ce réellement important d'affoler le peuple en l'informant de ceci ? Je pense que je vais seulement annoncer une énième attaque de bête sauvage, ainsi que les noms des victimes, au cas où leurs proches seraient ici. Qu'en penses-tu ?

Comme il le redoutait, Aldartha ne réagit pas. Et il eut beau lui poser la question plusieurs fois, il n'y eut aucune réaction de sa part. Dépité, Anorn ressorti de sa chambre, et lorsqu'il remarqua le garde à la porte, il lui fit savoir qu'il l'attendait ce soir, lui et son équipe, dans son bureau. Le bas de sa robe balaya la pierre jusqu'à ce qu'il trouve enfin sa femme, et ce fut celle qui lui donna finalement conseil.

- Tu ne devrais pas prendre cela à la légère, Anorn. Et si cette soudaine apparition avait à voir avec l'éveil du Grand Cerf ? Y as-tu au moins pensé ? Je ne crois pas que cela vienne des drows, je pense que cela est l'Oeuvre de la Mère, et peut-être celle de nos frères. Je ne dis pas que tu dois absolument en informer nos concitoyens. Seulement essaye de penser en ce sens. Ne le vois pas comme un énième problème à résoudre, mais plutôt comme un effet de tous les autres.

Quand il quitta les jardins, Anron avait pris sa décision. Il demanda l'annonce d'une réunion importe demain, à midi, sur la grande place centrale, en vue de la délivrance d'une information majeure. Pendant ce temps, il se rendit dans son bureau, où il rédigea quelques lignes, en vue de ce qu'il annoncerait le lendemain.
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Ëninríl Il'Dolwen
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeMer 26 Aoû 2015 - 20:31

Cycle 11, An 8, Bàrkios, Cinquième ennéade
Alentours d'Ardamir

Les nouvelles vont vites, pour ceux qui savent écouter la Symphonie. Abimé dans l'écoute du Chant de ses frères, Ëninríl avait perçut la dissonance qui résonnait dans les contrées d'Ardamir. Comment expliquer ce qu'était un bouleversement dans la Symphonie ? C'était une note fausse, résonnant dans tout votre corps, prenant d'abord l'apparence d'une boule dans le ventre, ou un nœud dans la tête... Quelque chose qui vous dérange au plus profond de vous même, sans que vous arriviez à savoir quoi. Le Chant vous parait moins pur, comme assombri par la lauvaise nouvelle qui s’annonce. Et lorsque votre curiosité vous a mené sur les sentiers de cette dissonance, elle empli votre crâne. Un érudit vous dira certainement que c'est le grondement de colère de la Déesse qui se répercutent dans les Voix des Fils. Mais ce que vous sentez c'est quelque chose que vous ne pouvez ignorer. Alors, me diriez-vous, cela dépend de la Sensibilité. Certainement, je vous répondrai. Mais pour quelqu'un dont la Symphonie fait vibrer son être des pieds à la tête et dont l'absence est quasi-mortelle, vous pouvez imaginer sans mal qu'un tel bouleversement se fait sentir au plus profond dans ses entrailles. Mais c'est le devoir d'un druide que de veiller à l'Harmonie dans la Prime Oeuvre.

Ëninríl s'enfonça dans la Profonde Sylve, à l'écoute du Chant de la Forêt, qui guidait ses pas. Il s'en alla vers le Nord, et entreprit un voyage qui le mena aux alentours d'Ardamir au bout d'une bonne journée de marche rapide. Au fur et à mesure de son avancée, le hurlement dans sa tête si fit plus fort, jusqu'à devenir aussi fort qu'un gong retentissant près de son tympan. Il du se fermer un peu à la Symphonie pour éviter de devenir fou. Il déboucha sur une clairière lumineuse. Il découvrit une carrière de pierre – chose qui aurait pu le mettre en colère si il n'avait pas d'autres soucis – occupée par des dizaines de soldats et d'éclaireurs. Ceux-ci allaient et venaient sans se soucier de la présence du druide, jusqu'à ce que celui-ci s'avance parmi eux. Deux soldats l'aperçurent et le hélèrent, mais Ëninríl continua sa route jusqu'à la source de cete distorsion.

Voyant que celui-ci n'obtempérait pas, les deux guerriers s'approchèrent de lui et voulurent l'attraper par les épaules. Le druide tendit les bras pour les arrêter, et ce geste n'eut comme effet que de les ennerver plus :

"– Regarde-le ! C't'un Noss ! On sait même pas si c'pas eux qui ont fait c'massacre ! dit l'un.
Calmez-vous, messieurs, et que la paix de Kÿria apaise vos esprits embrumés par la colère, répondit l'Ornedhel. Considérez-moi comme... un envoyé de la forêt. Je ne suis ici que pour résoudre les maux qui frappent notre peuple.
Parle pour toi. J'ai perdu un frère moi, dans cette boucherie ! Et qui me dit que tu ne fait pas partie des responsables ?
La colère et la tristesse assombrit ton jugement, répéta tristement Ëninríl. Regarde-moi. Ecoute ton cœur. Ai-je l'air dangereux ? Pense tu que je tenterai de vous tuer au milieux de dizaines de témoins ? Je vis pour protéger l'Oeuvre de la Déesse, pas pour détruire Ses Créations."

Le second guerrier s'avança à la hauteur de son camarade et posa une main sur son épaule :

"– Calme toi, Daendhîl. Tu vois bien qu'il ne nous veut aucun mal... Va plutôt prévenir le sergent de son arrivée. lui conseilla-t-il. Le druide adressa un regard reconnaissant au soldat tandis que le dénommé Daendhîl soupirait avec lassitude avant de tourner les talons et de s'enfoncer dans la sylve. Excusez-le, Maître Druide, mais nous sommes à bout. La fatigue et la pression qui pèse sur nous à tout instant nous rends agressif.
Je comprends, mon frère. Peux-tu me renseigner sur ce qu'il se passe ici, ce qui m'a... perturbé à ce point ?
Je crains de ne pas pouvoir vous renseigner, Maître Druide. Nos supérieurs ne nous y autorise pas. Cependant, voilà le Sergent qui arrive, il saura vous donner les informations que vous me demandez..."

Le héraut de la Forêt fit la moue. Ce n'était pas d'un soldat qu'il voulait, ce ne serait pas lui qui le renseignerai au mieux sur la situation "spirituelle". Il attendit patiemment le gradé en résistant à l'envie de s'immerger dans la Symphonie pour renforcer sa connexion avec Anaëh. Cela ne lui ferait que du mal...

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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeJeu 3 Sep 2015 - 0:02

La symphonie semblait s'être calmée depuis l'incident. Les moins attentifs auraient pu croire qu'Anaëh avait oublié et intégrer ces morts comme n'importe lesquels des cadavres. Mais comment la Symphonie aurait-elle pu pardonner ? Des murmures hostiles grondaient autour des lieux. Des murmures avivés par un être déchaîné et qui soufflait à votre oreille la toute puissance des Pulsions assouvies.

toute-puissance Et ils avaient osé s'en réjouir ? Peut-être un peu. Puis de leurs chants et de leurs murmures, ils avaient absorbé les traces de Son passage. Ils avaient vu les elfes compter leurs morts, les rassembler, les emmener, les uns après les autres, sous les étoles bleues de Tari. Ils les avaient observés en chuchotant. Tristes et heureux. Compatissant et moqueurs. Déchirés dans leur compréhension du Tout.

Les lieux étaient restés… Marqués. Non par un pouvoir néfaste ou cruel, mais par une Tristesse longtemps couvée. Une odeur de cuivre. L'espace de terre battue n'était rien par rapport à ce dont les humains étaient capable, mais il balafrait cette partie de la forêt comme une immense crevasse dans la canopée. Le vert tendre du printemps et le brun riche disparaissaient au profit d'un beige poussiéreux et uni. Le blanc osseux des entrailles de leur Soeur disparaissait sous le sang qui maculait des cubes de pierre comme d'étranges fresques serpentines. Et les pleurs retenus peinaient à se tarir.

Mais de tout cela, rien n'était visible. Le Sergent, un homme grand, mais à la trogne osseuse, essayait de comprendre ce qui avait pu emporter autant de vie. Ses traits tirés faisaient foi de la difficile tache qu'avait du être l'enlèvement des corps. Depuis quand était-il ici ? Une petite éternité au vu de ses traits tirés. Pourtant, personne ne s'en préoccupait, car dans l'armée, tous savaient que les rides apparaissent trop souvent avant l'âge.

-Sergent, cet…
-Peu importe. Il nous reste du travail. Va aider Daendhîl. Nous devons prendre la route avant demain pour ramener ces pauvres gens chez eux.

Le soldat salua de façon impeccable avant de s'esquiver. L'agressivité des bêtes blessées s'alluma dans l'œil du sous-officier en croisant le regard du Noss Un druide lui avait-on soufflé. Et qui mieux qu'un druide aurait pu pousser l'Anaëh à cette extrémité étrange. Rien ne concordait…

"Si vous désirez des informations, laissez-moi vous épargner bien des peines. Nous ne savons rien. Si ce n'est que deux dizaines d'entre nous sont mort et qu'un clan de Noss qui campe depuis deux ennéades à moins d'une heure d'ici n'a rien vu, rien entendu et ne déplore pas une seule perte. Je ne peux décemment pas vous empêcher de circuler. Mais à moins que vous sachiez quelle bête peut à la fois avoir les griffes d'un renard, les crocs d'un tigre, le bec d'un aigle et le dard d'un insecte géant, je vous prierais de partir le plus rapidement possible. Les derniers jours n'ont été que trop difficile et mes hommes n'ont pas besoin de devoir vous surveiller en sus du reste."

Le citadin était campé droit dans ses bottes, histoire de s'assurer que le message était bien passer.

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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 13:24

"Les druides sont des mages autant qu’ils sont un pont vers les Dieux. Si ils ne peuvent t’apporter de réponses, alors personne d’autre ne pourrait."
Estiam Faerin

L'agressivité, mêlée à la crainte et la tristesse, se lisait dans les yeux du sergent. Sa réponse en dit long sur l'état des recherches. Une question brûlait toutes les lèvres chez les soldats : Qui, ou plutôt quoi, avait pû connaître pareille barbarie ? Et la tristesse pour les proches des victimes ou la compassion pour les autres étaient les uniques pensées auxquelles les elfes s'astreignaient. Pourtant, rien ne justifiait les affront que le Protecteur d'Anaëh avait subi jusqu'alors. C'est avec une moue difficile à définir que le druide répondit au sous-officier :

"– En effet, vous ne pouvez décemment pas m'empêcher de circuler, sergent. Mais vous le feriez si votre sens moral ne vous l'interdisait pas. Je ne suis pas votre ennemi. Ce qui m'importe plus que toute autre considération est la sécurité de notre peuple et de la Prime Création. Vous me demandez ce qui aurait pu faire autant de tord à autant de monde. C'est précisément pour le savoir que je viens ici. Alors non, sauf votre respect, sergent, mais je ne partirai pas avant d'avoir élucider des maux que souffre notre forêt. Et vos hommes ne me surveilleront pas, car ils sauront que j'ai besoin de calme pour écouter le Chant des Arbres."

Un sourire gêné de devoir forcer la main à un Citadin se dessina sur le visage du druide. Sourire qui s'effaça aussi subrepticement qu'il était apparut. Le héraut de Kÿria tourna les talon, non sans avoir lâché quelques mots d'apaisement en elfique. Il posa les yeux sur le massacre. Le sang, si précieux, tachant les murs de pierre. Les cadavres mutilés que peu à peu on évacuait pour les étudier... Tant de Souffles gâchés au profit de l’agrandissement du royaume de Tari.

Ëninríl s'enfonça dans la Sylve, les yeux rivés sur l'horreur des lieux et l'esprit embrumé par la détresse de la Symphonie. Ses mains, étendues en un signe de soumission devant la Volonté de la Déesse, touchèrent fougères et écorces rugueuses. Le Chant de ses Frères ne cessait de s'emballer autour de lui, faisant résonner en Ëninríl les cordes les plus sensibles de son être. Avançant, pas après pas, il mit bientôt entre lui et la source de cette discorde une toise. Lorsqu'il en fut satisfait, il sauta sur une branche basse et s'y assis en la faisant ployer. Là, reclus de toute trace de civilisation, il se ferma dans son monde spirituel, cherchant des réponse et calmant ses Frères de leur affolement. Pendant un temps qui lui sembla être des heures, il s’astreignit à sa besogne.

Il émergea plusieurs heures plus tard, et pourtant rien, ou presque, n'avait changé. Le Cri Symphonique était à peine plus diffus. Que pouvait-être cette chose qui troublait Anaëh ? Comment une telle chose pouvait échapper à la compréhension d'un druide, être choisi par la Déesse elle-même ayant la compréhension la plus complète de la Nature qu'Elle avait créé ? Tant de question se bousculait dans l'esprit du jeune Il Dolwen, et pourtant, aucune ne trouvait réponse. Lorsqu'il repenssa aux pensées du sergent, d'autres s'ajoutèrent encore. Et même la méditation ne pouvait rien pour calmer l'agitation dans son esprit.

En quête d'un endroit plus propice à la réflexion, il se mit en route, inconsciemment, vers la clairière de tus les maux. Sa miche se changea rapidement en ascension et le druide déboucha bientôt sur l'éperon rocheux au dessus des carrières de pierres. Malgré l'heure avancée, les soldats étaient toujours là, à examiner le moindre indice ou étudier le moindre corps. Un souffle de vent vint caresser le visage du héraut d'Anaëh, dressé sur son promontoire. Quelle ironie, pensa-t-il, que le souffle qu'il ressentait sur sa peau soit l'Allégorie de la Vie qu'on avait retiré sans raison à ces elfes innocents. Alors, il s'agenouilla à même la terre, et étendit les mains vers le ciel. Sa voix s'éleva au dessus de la clairière. Un chant retentit dans les oreilles de tout les hommes présent. Le druide avait donné sa voix à Anaëh, et c'est sa Volonté qui transpirait à travers ses mots.

"– Oh, Grande Déesse ! Entends l'Appel de tes Fils !
Ton peule souffre, Victime de l'horreur de la Mort.
Nous te supplions, Sage Mère, libère nous de ces maléfices !
Que ta Volonté rendent tes Fils forts,
Afin qu'ensemble, ils surmontent leurs épreuves.
"

Le reste de la supplique se perdit dans les volutes de vents qui soulevaient les feuilles et produisait un doux bruit évoquent la présence de la Déesse. Lorsque la voix d'Ëninríl s'arrêta, tous purent le voir se retirer de l'éperon rocheux et s'éloigner, la tristesse peinte sur ses traits.
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 19:33

Lorsque l'esprit est poussé à bout, il finit par se raccrocher à la première explications qu'il trouve, devait elle être encrée dans des peurs irrationnelles. Le noss qui venait d'arriver sur les lieux était plus que n'importe quel indice que les militaires avaient trouvé, un élément étrange et effrayant par le simple pouvoir qu'il représentait. Le pouvoir d'Anaëh.
Reporter toute sa méfiance et sa frustration sur un être de cet envergure n'était pas sage... Mais la sagesse fait bien pâle figure devant la peur rampante qui s'insinuait dans l'esprit des enquêteur à force de ne trouver que toujours plus de questions.

Aussi, lorsque la voix du druide éclata plus tard au-dessus de leur tête, leur première réaction fut l'agressivité. Des bêtes menacées de tout côté. Les suppliques du druide glissaient dans le vent, semblant levées elles-même les tourbillons d'air qui agitaient les arbres. Les citadins le regardèrent, main au pommeau. Indécise, murmurante, la forêt se tut bientôt pour écouter les vœux d'apaisement et d'unité que proférait le druide. Sans même en être conscient, les Citadins étaient désormais en sécurité... pour le moment.

Les murmures de rages s'étaient assourdis, les grognements de tristes redevenus des craquements de bois. Pas un animal ne croisa la route du héraut qui s'éloignait lentement. Pas un insecte ne laissait échappé son grésillement. La forêt était comme éteinte, morne. Pensive. Elle observait ce frère mouvant. Elle chuchotait sur son passage. Comment pouvait-il ne pas comprendre leur souffrance ? Comment pouvait-il ne pas comprendre qu'ils remerciaient ceux qui y avaient mis un terme ? Comment pouvait-il tolérer la folie de leurs jeunes frères et sœurs qui arrachaient les vies des leurs pour éventrer le Monde ? Lui qui pouvait agir...
Les reproches fusaient, faibles mais bien présents au milieu des mélodies plus habituelles des jeunes insouciants qui venaient de naître et le remarques pleines de sens des vieillards qui poussaient leur dernière complainte.

Peu à peu, avec la distance, le poids du rejet de la Symphonie se dissipa, laissant le druide respirer et retrouver enfin l'harmonie à laquelle sa nature même aspirait. Tous ce qui restait à présent était une direction. Le Nord.

Car tous le savaient, le murmuraient à mi-voix. Celui qui avait frappé pour la première fois dans la carrière pacifierait le cœur d'Anaëh et vengerait les siens.
Il suivrait l'Appel jusqu'à ce que le blasphémateur pousse son dernier souffle.




Sur la terre, entre les racines d'un frêne teinté de traces rougeâtres, un petit être gisait sur le dos. Son visage rond s'était tourné en tous sens, tentant de comprendre ce qu'il ne voulait même pas voir. Finalement, il s'était laissé tomber là, sans même la force de penser, ses yeux bleus tournés vers les tâches de ciel limpide qui perçaient à travers la maigre couche de feuille. Sa main restait crispée autour d'une médaille forgée.

Ici, en plein milieu de la Voie Blanche qui menait droit vers Alëandir, les arbres laissaient un large passage que même de petits chariots pouvaient empruntés. Un espace maintenant piétiné de toutes part. Sabots griffes, pattes, des traces à peine reconnaissables sous des morceaux de bois brisés, d'éclat de métaux et de grava de pierre au milieu des quels quatre corps reposaient dans des positions grotesques. Trois femmes, deux hommes. Laissés là sans qu'un prédateur ne s'en approche.

Autour du massacre, la Symphonie grondait.

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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 9:42

"La Foi en un dieu est un éternel doute. Et la seule réponse que l'on puisse y apporter à quelqu'un qui doute est celle-ci : croit."
Tinrael Véneanár

Il se mouvait, ombre parmi les ombres de la Forêt, écoutant ce qu'Elle avait à lui dire. Les arbres lui reprochaient de prôner la paix. Ils refusait cette paix que le druide leur apportait. Ils voulaient une vengeance contre ceux qui éventraient la Prime Œuvre, qui déracinaient les plus vieux d’entre eux et tuaient les plus jeunes. Dans un sens, ils abondaient dans le sens de la créature. Jamais auparavant Ëninríl n'avait été témoin d'une aussi grande agressivité de la part d'Anaëh à son égard. La culpabilité vint se loger dans son cœur, celle de n'avoir put dire ce qu'Elle ressentait... Mais son cœur lui disait aussi que la vengeance ne peut être source de bienfaisance. Peut importe qui était le Blasphémateur dont on murmurait le nom à travers la clairière. Peut importe qui tuait ce tueur d'elfe. La Vengeance n'est pas une solution. De cela, le druide en était convaincu, et même les reproches de ses frères ne parvinrent pas à le faire changer d'avis. Cependant, le doute persistait. Il aurait bien voulu la main de son mentor, posée sur son épaule, qui lui indiquerait le chemin à prendre. L'ancienne apprentie de Tinrael lui avait tout appris, mais cela ne suffisait plus. Et cette prise de conscience enfonça une pique supplémentaire dans son ego.

Les murmures se turent bientôt, tandis que le héraut d'Anaëh s'éloignait. Et la Forêt reprit sa quiétude bienfaisante. Pourtant, la tempête persistait dans l'esprit d'Ëninríl. Avait-il raison de prendre parti ? De prendre parti pour les elfes des Cités, de surcroit ? Kÿria ne devait-elle pas rester neutre ? Incarner le Prime Équilibre et laisser le cours de temps faire son œuvre ? Et ces réflexions étaient aussitôt contrée par d'autres, qui fusaient : le jeune Ornedhel n'avait-il pas rétabli l’Équilibre dans cette clairière ? La paix qu'il prônait n'était-elle pas ce dont tout être devait rechercher ?

Le Nord, telle était ce que la Symphonie lui indiquait. Mais devait-il y aller finalement ? N’était-ce pas plus sage de laisser l'Ordre des Choses se faire ? Mais l'image des corps mutilés dans la clairière chassa ce doute : l'Equilibre de Kÿria ne passe pas par le meurtre de ses Fils. Alors Ëninríl se mit en route vers le nord.




L'Aigle Géant survola la cime des arbres. Dans son esprit, la conscience du druide était oppressée par celle de l'animal. Et cette oppression était la bienvenue, pour une fois. Incertitudes et Hésitations, considérations des elfes et des mortels, disparaissaient alors pour un instinct purement bestial. Lorsque ses serres touchèrent la terre et qu'elles redevinrent des pieds, ce fut au pied de cinq cadavres, couchées au pied d'un arbre au bord de la route. Personne n'avait mis la main dessus, pour l'instant. Mais la proximité avec Ardamir et les autres Cités elfiques auraient bientôt raison de ce secret.

Ëninríl posa un genou à terre et, d'une main, ferma un à un des yeux des corps. Que leurs âmes reposent en paix dans le royaume de Tyra. L'un des hommes, posés entre les racines imposantes d'un grand frêne, tenait, enserrés entre ses doigts désormais éternellement froids, un médaillon forgé. Ëninríl écarta les phalanges du mort et prit la médaille forgée entre ses mains. Les remous de la colères se faisaient sentir dans son cœur. Il e pouvait pas cautionner ce massacre. El la Symphonie, grondante autour de lui, lui donnait raison.
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeMer 25 Nov 2015 - 0:12

Bien des jours s'étaient écoulés durant lesquels la Symphonie avait modérer ses cris de rage. Plus aucune trace de combat ou de mort. Plus rien... Jusqu'à ce jour en Eteniril. Peu à peu, les murmures les plus sauvages étaient parvenus aux oreilles du druide malgré la distance. La créature mortelle était déjà loin, elle changeait de direction avec le vent semblait-il. Mais ce qu'un druide cherche dans l'Anaëh, il est rare qu'il ne le trouve pas.




Le soleil était haut en ce matin de printemps. Les arbres les plus anciens de la régions ombrageaient le sol sur des zones si grandes que seuls quelques rayons filtraient jusqu'à leurs racines. Un vent léger ébouriffaient les feuilles, la forêt entière frissonnait malgré son calme apparent. Quelle que soit sa nature, il approchait. Il approchait car il se savait suivit. Il approchait car il se savait attendu.

Le calme s'installa. Le silence imposait sa voix là ou d'innombrables craquements, grattements et sifflements dénonçaient autant de créatures invisibles aux yeux non avertis. Pas un oiseau sur les branches. Pas un blaireau déguerpissant entre les buissons. Seule la Symphonie dont le murmure enflait.

Il enfla jusqu'à ce que d'innombrables yeux ne s'approchent dans l'ombre. De toute taille, de toute nature, des animaux encerclaient doucement le druide. Proie et prédateurs côte à côte. Daim et loups. Léomenis et créatures informes. Une seule horde disparate derrière un seul être.

Encore invisible, rôdant dans les ombres derrière sa marmaille, une présence écrasante observait avec attention chaque mouvement du druide. Les murmures de la Symphonies se taisaient, attentifs à ce qui allait se passer. Une présence belliqueuse et affamée. Peu à peu, les feuillages se levaient au rythme d'un d'une respiration profonde. La forêt battait un rythme lent. Le glas d'une patience trop grande.

Pas à pas, l'immense silhouette se dégagea des arbres, ses ramures déchiquetées emportant des branches sur son passage silencieux. Sa figure n'était qu'os mais son regard plus profond que l'abysse des mers.

Comme la dernière fois. L'enfant l'avait cherché. Comme la dernière fois, il lui répondait.

La présence écrasante s'étendit vers le druide, percevant sans peine sa peur, sa rage, sa Faim. Sa simple proximité affûtait les sens de la bête qui sommeillait au cœur de cet enfant. Une bête avec qui il aurait du être en accord.

Le but de la harde n'avait pas changé, Purger ce qui devait l’être et rétablir l’ordre. Alors quel droit avait un seul être de détourner les Ëalas de leur but ?


Dernière édition par Halyalindë Yasairava le Lun 6 Mar 2017 - 18:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 13:08

"Nature sauvage je m'offre à toi. Nature Sauvage je te donne mon corps, mon âme, mon être. Nature Sauvage accueille ton enfant."
Parole prononcée lors de l'Epreuve d'Ëninríl Il'Dolwen

Comme une odeur se dissipe rapidement dans celle de la résine, des champignons et des feuilles vertes, l'Empreinte de la créature disparue aux sens du druide. Quelle sorte d’individu était-ce pour qu'un héraut d'Anaëh ne la retrouve pas dans son environnement ? C'était ne question qu'Ëninríl se refusait à se poser. Le sens du devoir à accomplir primait sur tout autre sens moral. Ainsi ses pensées se tournèrent vers Halyalindë, assise dans son Palais du Chêne au sein d'Ardamir. Il saisit une feuille de papyrus froissée de sa besace, seul butin qu'il se permettait venant des Cités. Il trouva rapidement ce qu'il cherchait : une branche creuse et des baies, qu'il transforma de ses mains habile en une plume et de l'encre. Il posa sur le papier ses craintes, ses interrogations à celle qui avait acquit sa confiance. Il se garda bien sur d'évoquer sa traque qu'il n'avait abouti. LLe tout partit quelques minutes plus tard entre les serres d'un faucon d'Anaëh, fidèle compagnon des Noss qu'Ëninríl avait appelé. Puis il se miten route vers Ardamir. Ce n'es que lorsque ses pas le ramenèrent vers Eteniril que la sensation particulière revint.




Cycle XXI, An XVIII, Bàrkios, Première ennéade
Terres d'Eteniril

Le Murmure enfla dans la Symphonie. Les Fils reconnaissaient Sa présence. Et la sienne, hostile à Lui, n'était pas bienvenue dans ce coin de la Forêt. Les certitudes de l'Ornedhels flanchèrent mais il tint bon. Seule une vieille croyance, ilot dans la tempête, vestige d'un long enseignement druidique et fruit de Cycle de tradition le guidait dans sa quête. Les druides étaient des êtres d'exception, Souffles choisis par Kÿria elle-même. De Sa demeure, là-haut où seul les Ëalas peuvent prétendre L'apercevoir, elle les guide dans la tâche qu'Elle leur a confié.

Pourtant, dans cette clairière où l'ombre des arbres créait un cercle inquiétant dans lequel Ëninríl s'était avancé, sa Foi fut ébranlée. La Forêt retenait son souffle, regardant la scène à travers des yeux d'une autre dimension. La Horde l'observait à travers ses yeux, eux, bien réels. Une présence menacante sur la trouée. Les branches bruissaient, les buissons tremblaient, mais la créature restait invisible derrière son rideau de végétaux. Ëninríl ne se sentait pourtant ni acculé ni en danger. Le déclic eut lieu une seconde avant que le Grand Cerf n'apparaisse.

Un visage d'os pur visage, le Gardien de l'Âme de la Forêt s'avança dans la clairière. Les yeux du druide étaient hameçonnés par les deux puis sans fond de l'Eala. Ses ramure fauchaient branches et herbes hautes, amputaient grands arbres et petits buissons. Ses pattes martelaient la terre grâce à ses sabots fourchus. Il lisait dans les yeux du héraut d'Anaëh sa culpabilité, sa peur mais aussi son courage et sa vaillance. Celui-ci aussi devinait sa bellicosité, sa colère. En face d'Ëninríl se tenait Carpacleva, l'Indomptable, Ëala des animaux, Maître des bêtes. Ëala sanguinaire et implacable. Il rappelle au elfe leur nature, leurs origine : Les mains de la Grande Mère animés du souffle d'Elenwë.

La nature bestial du druide répondait à l'appel de son Maître. Celui-ci amorça une transformation. Mais la place du héraut d'Anaëh était-elle dans la Horde ? Sa peau se couvrit de plume. Devait-il répondre à l'Indomptable ? Son visage se fondit en un bec. Pourrait-il se séparer de son enveloppe animale ? Les serres poussèrent à la place de ses doigts. Dans un sursaut de volonté, Ëninríl redevint un elfe et tomba, un genou sur le sol. Il s'inclinait devant le protecteur de l'esprit de la forêt.

La Symphonie s'emballa alors que le Grand Cerf approchait. "De quel droit cet Ornedhel s'opposait au but des Ëalas ?". "Dans sa quête de vérité, dans sa promesse de protection", répondit mentalement Ëninríl.
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 22:24

L'Anaëh était bouleversée. Le Grand-Cerf s'arrêta devant l'Aigle qui était tombé à genoux devant lui, résistant à l'appel de la justice. Un fils... différent de ceux qui l'avaient sortis de sa torpeur et privé de sa cible. Différent des être insouciants et cruels qu'il avait punis. La Symphonie murmurait la sincérité de celui qui avait suivit la trace de la Horde durant tant de temps. Il était... guidé par la Première Oeuvre... encore si jeune, si déférent d'Elle... Mais il restaient donc des enfants sur la Bonne Voie.

Que cet Aigle n'espère pas une seconde pouvoir faire face à lui en restant un être de raison et de logique, car ces choses n'avaient pas cours.Qu'il ne rejoigne pas la Horde n'y changerait rien. Il devrait l'accepter car cela faisait parti de lui. Il était Aigle. Et ce n'était qu'à l'Aigle que le Grand-Cerf daignerait s'adresser. Le moment n'était pas venu de formuler la sentence avec des mots, mais chaque expiration de l'Ëala venait se perdre sur le druide comme le cri de l'Instinct lui-même. Il aurait peur, faim, soif. Il chercherait à s'emparer d'un autre genre de plaisir. Maintenant et à chaque fois que son esprit tenterait de se souvenir de ces instants, son cœur battrait au rythme de sa propre survie.

Mais certaines choses continuaient à vibrer dans le cœur de l'Oiseau avec autant de force que ses propres instincts. Des enseignements encrés en lui par l'Anaëh. Par sa nature. Un pont entre les mondes. Pas seulement animal. Pas seulement parmi ceux qui tournaient le dos à leur famille sans même en avoir conscience. Les deux à la fois. Pas encore plus que les deux réunis. Mais cela viendrait... Peut-être. Ce n'était pas au Grand-Cerf de s'en soucier.

Comme la Horde et le Cerf, l'Aigle pouvait sentir de façon diffuse les pleurs et la colère de celui qui avait éveiller l'Ëala. Comme eux, il pouvait en mesurer l'Urgence, cette violence qui avait extirpé une Force titanesque du néant sur les rives de l'Uraal. La vue de tous ses inconscients torturant leur Soeur qui l'avait mis hors de lui. Le Cri du Prisonnier qui l'avait détourné de son intention première et tourné sa course vers le Nord. L'absence de toute trace le conduisant au Blasphémateur comme à l'autre puissance monstrueuse . Le silence. Et de nouveau le Chasse Sauvage. La forêt souffrait de façon diffuse mais lui et ses frères trouveraient et arracheraient les causes de cette souffrance jusqu'à ce que la Voix de l'Aînée résonne dans toute sa splendeur.

Pour l'heure, que ce Messager dise ce qu'il avait à dire. Qui montre ce qu'il avait à montrer. Sa volonté avait au moins attiré l'attention de l'Esprit. Mais qu'il fasse vite. Car la chance d'une telle rencontre ne se reproduirait pas une seconde fois. Pas sans avoir à en payer le prix.


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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeLun 21 Déc 2015 - 9:45

"La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi."
Idril Lisseul

Le doute s'insinua dans le coeur d'Ëninríl fraichement empli d'un courage sans limite, telle une ronce trop profondément enfoncée dans les chairs et qui menace de s'enrouler pour laisser son hôte prisonnier. Anaëh reconnaissait en lui l'Aigle. Mais l'Aigle ne parle pas, l'Aigle ne réfléchit pas. Car l'Aigle se contente de vivre. Solitaire et égoïste, il ne se soucie pas des autres. L'elfe, lui, remplit sa mission. Deux choses si complémentaires et pourtant opposées.

Carpacelva avança dans la clairière. Son regard toisait le druide sans pitié, mais sans rancœur. Ce n'était pas après lui que le Grande Cerf en voulait. C'était au Blasphémateur, dont la peur et les écho de la fuite parvenait à l'esprit du druide. Celui dont la prétention sans borne l'avait poussé à insulté l'Esprit de la Forêt et se croire supérieur à lui. La Horde prononçait la sentence à son égard. A présent, le Fils avait retenu Son attention, Il l'écoutait à présent. Qu'il dise ce qu'il avait à dire, car cela ne se reproduirai pas deux fois. Pas sans en avoir à payer le prix.

Ëninrl ne parlait pas, mais ses émotions, ses pensées jusque les plus secrètess étaient entendues de l'Ëala. Alors il laissa son coeur s'exprimer. Ce n'était pas des phrases, soigneusement préparée et chaque mot pesé avec soin comme l'aurai fait un politicien, mais l'expression tout ce qu'il y a de plus pur, le Prime langage, celui de la forêt.

Un forêt, dévastée s'ouvrait devant lui. Les arbres étaient en proie aux flammes, si ils n'étaient pas déjà couchés sur le sol ou réduits en cendre. Pas très loin, on entendait les échos de la bataille qui faisait rage. Les elfes se battaient vaillamment pour défendre leur terres. Leur coeur était valeureux, leurs intentions pures. Mais leur bras était faible contre celui des Sombres, que le fanatisme motivait plus que tout autre motivation. L'un d'eux cria "Pour Uriz !", avant que sa gorge ne fut transpercée par un carreau elfe et que son cri se change en un gargouillement sans nom. Le cri des défenseur résonna, lui aussi, appelant la soutient de la Déesse. Ils la savaient derrière eux, bien qu'aucun golem ne vint pour soutenir leur résistance, comme ils l'avaient faits par le passé. Les Sombres avançaient, inexorablement, vers la forêt. Bientôt, l'Armée Royale serrait submergée par la puissance de leurs assauts. Ce n'était plus qu'une question de jours. Ou d'heures. Anaëh viendrait-elle ?

"– Anaëh viendra-t-elle protéger ses Fils ?"

La phrase résonnait dans l'esprit du druide, mais il n'avait pas descellé les lèvres. Anaëh parlait, pas l'elfe.

Le chant s'intensifia. Il submergea Ëninríl, pour qui s'en était trop. Il libéra son coeur, la retenue à laquelle il s'astrégnait depuis si longtemps. Sa peau se couvrit de plumes grises et il se changea en un magnifique aigle géant. Son cri retentit dans toute la vallée, tant il était puissant, porté par la Symphonie. La Horde lui apparut alors dans tout ce qu'elle avait de plus simpliste et de plus élaborée à la fois. Les coeurs de ces animaux qui battaient à l'unisson, faisant écho à celui du Grand Cerf, qui, le visage d'Os, toisait toujours l'Ornedhel métamorphosé. La force brute de la Nature libérée, sauvage et impitoyable. Un chasseur redoutable en traque, contre celui qui lui avait fait du tort. Qui était la Blasphémateur, ce Fils qui avait trahi les siens et renié l'Esprit de la Déesse.

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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 17:13

Il cherchait l'origine de la souffrance. Il venait d'en trouver une. Des fils à la peau sombre jurant sur un nom inconnu. Des rivières de sang qui imbibaient la terre. Et personne pour festoyer.

La destination de la Horde vient de s'arrêter.

Un frisson passe de prédateur en proie.

Le Grand Cerf se relève de toute sa hauteur. La transformation physique de son interlocuteur ne semble avoir aucun effet sur lui. Elle ne compte pas. L'Aigle peut se cacher derrière un autre visage, Anaëh sait ce qu'il sent.

Il ne reste qu'une question à poser. Une invitation. De la Horde à un fils d'Anaëh.

La proposition est forte, tentante pour le cœur de la bête. La Horde et l'Aigle résonne à l'Unisson... Mais pour combien de temps ? Se laissera-t-il emporter ? Cela ne dépend plus que du Messager.

Une dernière fois, l'Ëala pose son étrange regard sur ce petit être. Peu à peu, les animaux qui les entourent disparaissent à nouveau dans la canopée. Le visage d'os reprend toute sa hauteur. Recule d'un pas.

« Viens fils, il est temps.
Viens te repaître de leur sang. »

Doucement, l'immense animal tourne le dos et glisse dans l'Ombre.
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MessageSujet: Re: [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé]   [GrandCerf]Ennemis de l'intérieur[terminé] I_icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 19:10

"Ne refuse Jamais, Fils, l'Appel de l'Ëala. Entends sa Voix, au loin, et laisse toi guider..."
Poème Noss

Il est des légendes que rapportent les druides, qui narrent les pérégrinations d'elfes au grands coeurs qui, au bout de leurs exploits, meurent. Leur Souffle, si valeureux, retient l'attention de la déesse de la Mort, qui, selon une vieille entente avec son Aînées, rends l'âme du défunt à Kÿria. Ainsi naissent les Ëalas. Les enfants enchantés par les contes, rêve de devenir ces êtres aussi rares qu'exceptionnels. Ils jouent au pieu druide ou au courageux chef de Noss dans l'espoir qu'un jour, ils seront ces personnes désignées par la Déesse elle-même.

Retenir l'attention de l'un de ces êtres d'exception, qui plus est Majeur, est suffisamment rare pour que ce soit remarquable. Cependant, que celui-ci propose à un Fils de suivre sa route, reste unique. Il ne fit pas beaucoup de temps pour que l'Aigle se relève et reprenne la forme d'un elfe. Bien moins pour que celui-ci prenne cette décision.

La proposition résonnait encore dans sa tête : "– Viens fils, il est temps. Viens te repaître de leur sang. ". Et c'est le coeur rempli d'une détermination nouvelle que l'Aigle suivit Carpacelva, à travers la Sylve. La détermination de se sentir utile pour la civilisation, pour la Mère.
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