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 Le voile du désir [Azhar/Aleth]

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Céleste Lunaël
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MessageSujet: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 19:20

Palais de Baaz'Hima
Fin de la 5ème ennéade de Verimios, en l'an 8 du XIème cycle


Dix jours avaient passés après son entrevue nocturne avec Azhar. Dix jours avaient séparés la révélation de son statut d'esclave et le retour de l'accord de vente. Document qui était signé de la main de Salaztan. La Sublime avait fixé les quelques lettres de son nom durant un moment. Le sentiment qu'elle avait éprouvé était étrange. Elle ne culpabilisait pas d'être partie car c'était pour sa vie. Elle n'avait aucun sentiment envers son maître. Pas de honte pour son acte ni de tristesse pour son sort. Elle l'avait laissé derrière elle. Tout simplement. Mais même si elle ne l'avait pas revu depuis huit ans, de savoir que ce document avait été entre ses mains... Elle n'aurait su décrire cette sensation mais elle s'en débarrassa vite en confiant le parchemin à Azhar.
Depuis, les jours s'écoulaient paisiblement et lui semblaient plus beaux. Toutes ces années, elle avait vécu comme si elle était libre tout en sachant qu'elle ne faisait que se mentir à elle-même. A présent, sa liberté était réelle... Elle n'avait plus à craindre d'être découverte, d'être renvoyée à Sol'Dorn ou de finir au bout d'une corde. Elle en oubliait presque ce qu'elle devait à Azhar et le comportement qu'il avait eu le soir où il avait appris la vérité.

Ce matin-là, soit presque quatre ennéades plus tard, les jardins raisonnaient d'un écho peu commun. Habitué aux rires, aux discussions et, parfois, aux ébats amoureux, il faisait désormais l'objet d'un nouveau spectacle. Loin des bureaux et chambres de hauts dignitaires, dans un espace semblable à une clairière de terre, des armes s'entrechoquaient. Aleth avait décidé d'enseigner quelques rudiments de combats à son assistant, Bakhrim. Le jeune humain était un esclave lettré acheté pour compenser les manques de la Sublime en matière de gestion administrative (ou, comme elle le disait, de paperasses). Toutefois, s'il voulait demeurer à ses côtés et espérer rester en vie, elle estimait qu'il devait savoir se défendre.
Quant au lieu de leur entraînement... Ils s'étaient certes retrouvés dans les locaux habituels mais elle avait eu une furieuse envie de prendre l'air. Aussi avait-elle conduit Bakhrim dans les jardins pour profiter du soleil. L'idée n'avait sans doute pas plu à tout le monde, même s'ils s'étaient installés à bonne distance des chemins de promenade. Mais qu'importait.

Bakhrim se défendait assez bien après seulement quelques heures. Il parvenait à parer un certain nombre de coups et commençait à se montrer fier de lui. Prenant de l'assurance, il en oubliait les fondamentaux et, voulant imiter son professeur, il commit quelques erreurs et son arme tomba au sol au coup suivant.

-Ne cherche pas à faire comme moi. J'utilise mes lames pour te perturber en les changeant souvent de côté ce qui me demande de desserrer un peu ma prise. Mais ce que je fais est parfaitement calculé et, au moment du choc, je les ai de nouveau bien en main. Toi, tu dois d'abord apprendre à garder ta prise avant d'essayer de la relâcher.

Le jeune homme acquiesça et se remit en position de combat. Il y eut quelques échanges de plus. Bakhrim commençait à fatiguer un peu à cause de la chaleur et à s'essouffler tandis qu'Aleth et son demi sang elfe vivaient assez bien la montée du soleil dans le ciel.

-Joli coup.

-A ce rythme, je vais bientôt pouvoir te défier. Plaisanta à moitié le scribe.

La Sublime haussa un sourcil et invita son apprenti à l'attaquer. Bakhrim s'élança. Il visa d'abord le torse, puis les jambes et enfin le cou. Aleth esquiva sans mal les deux premiers assauts et stoppa le dernier à une dizaine de centimètres de son cou. Sa lame avait à peine tressailli sous l'impact.

-A mon tour.

Dans le même laps de temps qu'il avait fallu à l'assistant pour porter trois attaques, la demi elfe lui en fit subir trois fois plus qu'il esquiva ou para avec bien du mal. Finalement, il s'emmêla les pieds et chuta en arrière. En rouvrant les yeux, Aleth était au dessus de lui, une lame sous sa gorge. Jusque là, elle avait clairement retenu ses coups. C'était une leçon qu'il venait d'apprendre à ses dépends.

-Si tu commences déjà à te croire plus fort que ton adversaire et que tu baisses ta garde, tu ne vivras plus très longtemps.

Bakhrim était bien plus essoufflé qu'auparavant après cette série d'attaques, et un peu honteux d'avoir fait preuve de tant d'orgueil. Il se contenta donc de baisser les yeux en hochant la tête. Aleth rangeant sa lame dans son fourreau et l'aida à se relever. C'était suffisant pour aujourd'hui.
Chacun récupéra son équipement et ils se séparèrent. Le scribe rejoignit sa chambre dans l'aile réservée aux esclaves et aux serviteurs tandis que la Sublime rejoignit la sienne au centre du Palais. Elle déposa ses armes dans un râtelier, commençant par ses deux grandes lames avant de retirer chacune de ses dagues une à une. Elle posa ensuite sa cuirasse sur l'un des ses valets de chambre et s'étira. Elle ne s'était pas beaucoup fatiguée mais c'était un réflexe, après chaque entraînement. Elle retira enfin ses bottes et les laissa près du meuble dans lequel elle rangeait ses chaussures avant de s'avancer plus loin dans sa chambre.
Debout près de son lit, elle délassa les lacets de sa chemise et de son pantalon avant de retirer ce dernier qu'elle laissa sur sa couche. Puis elle se dirigea vers un recoin caché par un fin voilage. Posté devant la fenêtre, elle avait installé un coin de toilette avec une baignoire en bois et une étagère pour les serviettes et les quelques produits de beauté qu'elle utilisait. Le tissu tendu ne lui permettait pas de voir à l'intérieur de la pièce mais la réciproque était vraie. Enfin... A partir du moment où l'on entrait par la porte "officielle". Car, en empruntant celle qui donnait sur son bureau, on avait un tout autre spectacle. Certes, la situation à contre-jour ne permettait pas de tout voir mais on pouvait sans mal deviner sa silhouette et capter les rayons du soleil sur les contours de son corps. Toutefois, seuls Bakhrim et elle passaient par là et le scribe devait être en train de faire exactement la même chose qu'elle à cet instant précis.

Saisissant les pans de sa chemise, elle la passa par dessus sa tête. Entièrement nue, elle prit un savon et une éponge avant de plonger dans l'eau fraîche du bain. Même si elle ressentait peu les changements de chaleur, le contact de l'eau à température ambiante était des plus agréables. Surtout après quelques passes d'arme. Le bain était l'un des privilèges de ne plus être une simple Akhaban. Elle se faisait assez bien aux changements de ses conditions de vie. Orpheline, puis esclave et mercenaire avant de finir responsable de la sécurité d'un personnage important d'Itrhi'Vaan. Toutefois, elle savait qu'un caprice du destin (ou du Prince) pouvait la renvoyer dans sa fange. Aussi profitait-elle de tout cela tant qu'elle le pouvait.
Une fois propre, elle se redressa pour poser l'éponge et le savon sur l'étagère avant de s'installer à nouveau dans la baignoire. Si elle l'avait placée devant la fenêtre, c'était pour pouvoir admirer le paysage. Baaz'Hima était une cité magnifique vu d'en haut. Tout était si différent d'Alonna ou Sol'Dorn. Malgré l'environnement assez désertique, elle présentait de nombreux espaces de verdure. Pauvre en couleur, elle n'avait pourtant rien de monotone. Elle était élégante et pleine de simplicité et de beauté à la fois. Mine de rien, elle s'y plaisait et aurait presque pu s'y sentir chez elle (si elle avait su ce que ça voulait dire).

Après un long moment, Aleth lâcha les bords de la baignoire et se laissa couler au fond. Sous l'eau, elle se sentait totalement isolée et loin de toutes les contrariétés du monde qui l'entourait. Pas de lumière. Pas de son. Juste elle, l'eau et le calme.
Malheureusement, sa respiration ne lui permettait pas de rester ainsi indéfiniment et, après un long moment, elle dut sortir pour reprendre de l'air.


Dernière édition par Aleth le Mer 13 Avr 2016 - 16:13, édité 1 fois
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Azhar Tahwi Salougan
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 16:03

Azhar revenait d’une réunion avec ses collaborateurs de Thaar, lorsque les portes de la Cité Aux-Milles-et-Uns Soupirs s’ouvrirent, des gardes firent sonner les trompettes pour que la rue principale menant au palais soit évacuée. La petite ville de Baaz’Hima réputait pour ses esclaves en comptait trois plus que d’habitants libres, à cette heure de la journée où le soleil haut était particulièrement fort, très peu de monde avait le courage d’affronter ses rayons, uniquement les serves ayant des tâches à accomplir parcouraient les rues. Le climat de la région étant semi-aride, les étés sont connus pour être torride et même la température à l’ombre pouvait être aussi élevée que l’entrecuisse d’une catin des docks thaaris. La rue principale fut très vite vidée avec l’aide des lances akhabans, les esclaves se mirent sur le bas côté et baissèrent la tête devant leur prince. La particularité de l’Ithrii’Vaan résidait en sa multitude de cités-états, et de confédérations, hérité de l’ancien Empire Nisétien disloquait par les noirelfes de l’Elda et imprégné de l’influence péninsulo-pharétane. Chacune des cités était le reflet de ses propriétaires, érigées pour être une flatterie à l’ego des puissants. Baaz’Hima n’a pas été épargnée par les caprices de ses princes et dignitaires, le port fluvial était surmonté d’un anaconda des marais en argent et la place marchande ceinturé par le faciès dorée de tous les Salougan ayant porté le titre de Prince-Marchand, c'est-à-dire une multitude. Azhar était porté sur une litière soulevée par six puissants wandrais d’origine, et avec ses akhabans, ils remontaient vers l’esplanade du palais. Dès qu’il posa pied à terre, le prince prit la direction de son sérail pour prendre un bain dans le frigidarium du hammam pour enlever la crasse du voyage et se détendre sous la fraicheur de l’eau de rose. Des tellak vinrent le masser, et des esclaves apportèrent des plats et des boissons non alcoolisées mais aromatisées. Parmi elles, se trouvait Assania, une ancienne concubine qui avait vieillie et s’était réorientée dans son choix de carrière. Alors que son prince se détendait sur des piles de soies, elle s’accroupit près de lui sous l’œil attentif des akhabans présents pour prendre la parole.

« Votre Excellence, j’ai une mauvaise nouvelle. Azhar haussa un sourcil. Votre harem est tombé malade. Le prince se redressa, appuyé sur ses coudes, il les fronça à présent. Certaines depuis hier, d’autres depuis ce matin. Pas toutes, mais la plupart. »

Voilà qui était fâcheux, le marchand demanda à ce qu’on le rhabille et ordonna plus d’explications. Apparemment, elles souffraient de maux de ventres, de saignements pour certaines et de fièvres. Des mestres-eunuques en avaient ausculté certaines, mais il fallait une autorisation du prince pour que ses mestres personnels pénètrent le sérail. On les convoqua, et talonné par eux, ils se rendirent tous à l’intérieur du bâtiment où les malades étaient confinées toutes ensemble. Certaines furent auscultées, et le verdict tomba. Elles avaient été empoisonnées.

« Comment cela se fait-il ? »
« Je soupçonne qu’on ai mal dosé le jus d’épines de boriath, une plante du désert zurthan dans la soupe aux crevettes d’hier soir. Heureusement Maitre, car sinon elles seraient toutes mortes aujourd’hui. »
« Cela se soigne-t-il ? »
« Oui, le boriath produit lui-même son antipoison dans ses racines, broyé avec… »
« Très bien ! Faîtes ça sur le champ, si l’une d’entre elles meurent j’écartèlerais l’un d’entre vous ! »

Azhar était en colère, Il préférait qu’on attente à sa vie plutôt qu’oser la perfidie de lui ôter son harem. A peine avait-il fini sa menace, que Fayou’Rouz’Anis une esclave zurthane qu’il avait affranchi et qui était devenu concubine ne vomisse un filet de sang et tombe tête en avant dans la mare fraiche. Le prince frappa le mestre du plat de sa main à l’arrière du crâne et le somma de se dépêcher de concocter son remède.

« Où est Aleth ? Où est votre commandante ?! »

Le Sacri à qui il s’était adressé baissa les yeux et murmura quelque chose ressemblant à « surement dans son bureau ». Cela n’était évidement pas de sa faute, elle supervisait les Grands Sacri et Sacra mais c’était eux qui avaient en charge la sécurité du sérail et du palais. Si la nourriture avait été empoisonnée, cela s’était produit soit en cuisine soit après les goûteurs soit en chemin. Quoi qu’il en soit, les responsables devaient être trouvés et Aleth venait de connaitre son premier échec. Azhar avait planté ses gardes derrière lui et avec de grandes enjambées regagna le palais pour se rendre au bureau de sa Sublime pour s’expliquer avec elle. Il ouvrit la porte du bureau en grand, et n’y trouva personne. La haute fenêtre non protégé permettait à un rayon de soleil de laisser percevoir les grains de poussière flottaient dans l’air autour du meuble. Exaspéré, il traversa la pièce pour ouvrir la deuxième porte qui donnait sur les appartements de la Sublime.

Là, il s’arrêta net dans son élan à l’embrasure de la porte. Dissimulée par le soleil, Aleth était debout dans sa baignoire. Azhar n’était jamais rentré ici, et se damna pour ne pas l’avoir fait plus haut. Caressé par les reflets de l’astre solaire, l’ancienne esclave était nue face à lui. Malgré le contre-jour, les yeux du prince se posèrent sur les contours de sa silhouette pour les retracer se berçant dans la douceur du moment. Sa colère s’évapora assez vite pour être remplacer par un sentiment d’apaisement alors que silencieux, il suivait ses mouvements en ne ratant aucune miette du spectacle non consentie. Se délectant des courbes fines, il sentit son estomac se nouer et un creux se creuser dans sa poitrine lorsqu’il prit conscience que son appétence pour cette femme n’était pas réciproque. Il prenait soin de ne pas inspirer pour ne pas la prévenir de sa présence, et senti son désir croitre dans son pantalon lorsqu’elle lui donna un aperçu de sa chute de rein et sa raie des fesses en se tournant à moitié pour poser son éponge sur l’étagère, il failli se mordre le poing de frustration. Retenant sa respiration dans ce silence religieux, il expira enfin lorsqu’elle plongea sous l’eau. Profitant de sa plongée, il s’approcha pour s’assoir sans gêne sur le rebord de la grande bassine, en ayant complètement oublié la raison première de sa venue chez elle.


« Je vois qu’on profite des avantages du titre. » La salua-t-il lorsqu’elle refit surface à quelques centimètres de lui en la fixant dans les yeux.

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Céleste Lunaël
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 16:54

En voyant Azhar assis juste à côté d'elle, Aleth réagit au quart de tour et redescendit de quelques centimètres afin de masquer plus ou moins sa poitrine avec une association de l'eau du bain et du rebord de la baignoire. Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'elle ne l'avait pas entendu arriver et elle n'aimait guère être surprise... Comme sa réaction le laissa entendre.

-Je vois qu’on profite des avantages du titre.

-Vous aussi.

Étirant le bras vers le voilage qui la "masquait" du reste de la chambre, elle s'en saisit et tira d'un coup sec pour le faire tomber et commencer à se l'enrouler autour de la poitrine.

-Un autre que vous serait déjà par terre avec un œil au beurre noir mais vu votre titre, je préfère éviter d'en arriver à cette extrémité.

En seulement quelques secondes, le corps d'Aleth était recouvert et elle sortait de la baignoire, laissant, l'espace de quelques instants, ses jambes mouillées à la vue du Prince. Bien qu'ayant goûté à l'eau du bain par endroit, le voilage lui faisait presque une robe. Serré autour de ses seins, il retombait ensuite pour venir habiller le reste de son corps jusqu'au sol. Avec la chaleur, le tissu serait bien vite sec et l'effet serait total. Sous sa chevelure trempée, on devinait sans mal ses épaules laissées nues, oubliées dans la précipitation.
Malgré sa colère et la surprise mal accueillie, la Sublime était parvenue à se maîtriser suffisamment pour ne pas frapper le Prince en le découvrant près d'elle. Mais il ne fallait pas compter sur un contrôle total non plus...

-Depuis quand vous entrez sans frapper ? Ça doit être une de vos seules qualités !

Bon, là, elle y allait peut-être un peu fort... Il fallait espérer que le Prince était en de suffisamment bonnes dispositions pour supporter son caractère. Encore que cela semblait tenir du miracle entre le coup de poing retenu et les mots qui ne l'étaient pas...
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Azhar Tahwi Salougan
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 17:38

Azhar haussa les épaules, bien sûr qu’il profitait de tous les avantages. Il était Prince et le monde était à lui. Bon ce n’était pas tout à fait vrai, il n’y avait que Baaz’Hima qui se pliait en quatre pour ses caprices. Les lippes du prince s’étirent devant la tentative avortée d’Aleth de cacher sa poitrine avec le rebord de la baignoire, et cette fois-ci Azhar ne se gêna pas pour détailler les formes de la belle semi. Elle tira le voile qui la séparait du reste de la chambre pour se recouvrir avec dans un bruit métallique dû aux crochets violement arrachés, ce à quoi le Salougan répondit par une moue triste. La vilaine le privait de son spectacle, et le menaça poliment ce qui cette fois-ci arracha un rire au prince de tous les péchés.

« Un autre que moi n’aurait pas pu se balader impunément dans les couloirs de ce palais. Quant à l’œil au beurre noir, je ne sais pas ce que c’est, une variante de khôl peut-être ? »

Azhar n’avait jamais entendu cette expression, pas très étonnant après tout il ne fréquentait pas le même milieu que l’Akhaban. Et si c’était une mode à Sol’Dorn du temps où elle était l’esclave d’un humain, celle-ci n’avait jamais atteint Baaz’Hima. Le Salougan cette fois-ci ne chercha pas à dissimuler ses coups d’œil et reluquait les fines jambes de la jeune femme sans aucune honte. Serrée autour de son corps, la soie moulait sa silhouette au grand plaisir du maitre des lieux. Il l’entendait à peine gronder et rouspéter, il était concentré sur cette taille fini qu’il souhaitait enlacer et sur ces épaules rondes qu’il voulait effleurer. L’excitation du Prince était à peine visible grâce aux étoffes de sa royale tunique et sa position assise, mais Aleth n’en avait pas besoin pour le deviner. Il releva finalement ses deux émeraudes les azurs de sa Sublime.

« J’ai toqué, personne n’a répondu. Je ne vais pas attendre qu’on vienne m’ouvrir les portes de mon propre palais. »

Il n’avait pas toqué, mais Aleth ne lui ferait pas l’affront de le contredire là-dessus sans avoir aucune preuve. Tapotant le rebord sur lequel il était assis de trois doigts, il demanda amusé.

« Je ne te savais pas aussi prude. Ne te gênes pas pour moi, tu peux continuer ton bain. » Il pouvait toujours rêvé.

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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 19:25

Aleth leva les yeux au ciel en signe d'exaspération. Il avait tellement était choyé dans son petit cocon qu'il en ignorait même ce qu'était un coquard. Avait-il seulement déjà eu un bleu ou avait-on fait intervenir un mage à chaque fois qu'il s'était cogné ?!

-Vous savez ce que je vous ai dit sur le fait de savoir se défendre ? Eh bien il serait vraiment temps que je reprenne votre entraînement en main. Bientôt même mon scribe saura tenir une épée mieux que vous ! Mais, promis, j'essaierais de ne pas trop vous amocher pour vos dames.

Tout en prononçant cette dernière phrase, elle fit un geste pour dessiner un cercle autour de l’œil afin de lui faire comprendre ce qu'elle voulait dire. S'il n'en avait jamais eu, il en avait peut-être déjà vu un sur quelqu'un d'autre.

-Quoi qu'il y en a certaines à qui ça pourrait plaire.

En entendant le Prince débiter sa fausse excuse concernant son irruption dans sa chambre, Aleth pesta et tourna les talons pour se diriger vers son armoire. Evidemment, elle n'y croyait pas une seconde mais il avait décidé de jouer les imbéciles et elle ne rentrerait pas dans son jeu.

-Je ne te savais pas aussi prude. Ne te gênes pas pour moi, tu peux continuer ton bain.

Mais la Sublime ne s'arrêta pas. Enfin si, juste le temps de faire un détour pour récupérer une serviette sur son étagère. Puis elle ouvrit les portes de son armoire et se plaça entre. Tandis qu'elle tournait le dos au Prince, elle prit un des bords de sa robe improvisée qu'elle fixa sur une des portes du meuble avant de faire la même chose de l'autre côté. Ainsi, il n'avait rien pu voir de plus et l'absence de source lumineuse dans cette zone l'empêchait de jouer les voyeurs.

-Je suis votre garde du corps. Pas votre... dame de compagnie, à défaut d'un meilleur mot !

Bien sûr qu'elle n'était pas pudique. Il n'avait d'ailleurs pu voir aucune honte ni gêne dans son attitude. Quant à sa colère, si elle avait été dû à la surprise, elle serait déjà passée. Elle trouvait plutôt son origine dans une peur. Celle de succomber à la tentation de coucher avec Azhar. D'ailleurs, si jamais il le comprenait...
Dissimulée derrière son paravent de fortune, elle prit la serviette pour commencer à se sécher. Pressée de retrouver une tenue décente, elle ne prendrait pas le temps de s'assurer que plus aucune once d'humidité ne parcourrait sa peau avant de s'habiller. Seules ses formes feraient l'objet d'une attention plus minutieuse afin d'éviter que le tissu ne devienne transparent et lui colle à la peau.
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Azhar Tahwi Salougan
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 13:21

Le prince haussa les épaules, il pratiquait l’escrime de duel sommairement. Une volonté de son père afin qu’il ne se fasse pas maltraiter comme une fillette au sérail, mais il était un marchand pas un combattant. Il engageait d’autres personnes pour le défendre et mourir pour son honneur, si ses pensées n’étaient pas concentrées sur le voile moulé de la belle, il aurait divagué vers Aurion sa Première-Lame du temps de sa conquête de l’entreprise familiale. Aurion avait été un eunuque fin comme une dalle des Septmonts, qui maniait le fouet et l’épée comme nul autre avant lui. Il avait trouvé la mort dans une taverne de la ville haute de Thaar après avoir remporté un duel pour Azhar où il était question d’héritage oublié. Aleth tourna les talons, le laissant deviner la forme de ses fesses rebondies derrière la soie mouillée dans un sourire béat. A l’armoire, elle se cacha derrière le voilage qu’elle improvisa avec les battants de celle-ci, enlevant à son prince tout le plaisir qu’il aurait pu avoir jusqu’ici. Le ton de la semi-elfe ne lui plaisait pas, il abandonna son sourire en se rapprochant légèrement.

« Dame de compagnie à défaut d’un meilleur mot ? Prends-tu mes femmes pour des animaux qui nous tiennent compagnie les jours de solitude ? Montres un peu plus de respect pour ces princesses Aleth. » S’offusqua Azhar en s’approchant un peu plus.

La Sublime était plus piquante qu’à l’accoutumée, il mettait cela sur le compte de la situation impromptu dans laquelle il l’avait mise. Se rapprochant encore d’avantage, Aleth se recouvrit aussitôt de la draperie et Azhar lâcha un
« Même pas drôle. » Mais s’arrêta. Il n’avait pas l’habitude d’autant se contenir chez lui, à Baaz’Hima. A Thaar si, il s’était déjà retenu à maintes reprises de se jeter sur la noirelfe Krish et de la prendre sur la table ronde du conseil, ou de se laisser aller à la tentation auprès de la princesse de Geresh, Eïnad. Exaspéré face à l’attitude de la Sublime, il lâcha dans un soupir.

« Tu es beaucoup trop sur tes gardes ces derniers, que se passe-t-il Aleth ? »
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 14:12

Cette fois, on pouvait dire qu'Aleth avait mis le Prince en colère. Il se leva, haussa le ton et marcha dans sa direction. Mais la semi-elfe ne prêta même pas attention à ce qu'il disait. Ce qui l'inquiétait, c'était la vitesse à laquelle il s'approchait d'elle. Alors qu'il serait bientôt en capacité de voir une partie de son corps depuis sa haute taille, la Sublime prit les devant en reprenant le tissu qui la cachait pour s'en vêtir une seconde fois.

-Même pas drôle.

Discrètement, Aleth soupira de soulagement. Même si cette phrase dénotait que son envie d'en voir plus, elle signifiait aussi qu'il n'avait pas l'intention de la forcer. Certes, elle saurait l'arrêter bien vite mais les conséquences pouvaient être plus que dangereuses pour elle. Qui pouvait prédire les réactions d'un homme habitué à ce que l'on réponde au moindre de ses caprices.
Mais le répit fut de courte durée.

-Tu es beaucoup trop sur tes gardes ces derniers temps, que se passe-t-il Aleth ?

-Rien du tout.

La réponse était sortie de sa bouche avant même qu'elle ait le temps d'y réfléchir. Sa peur de le voir s'intéresser de trop près à elle et de ne pas parvenir à maintenir entre eux une distance professionnelle était en train de la trahir. C'était bien la première fois qu'elle perdait son sang froid pour des raisons qui n'étaient pas (totalement) liées au travail.
Avant qu'il n'ait le temps de voir la crainte d'être découverte dans ses yeux, elle baissa les yeux puis lui tourna le dos, attrapa une chemise et l'enfila par dessus son robe improvisée avant de se saisir d'un pantalon. Le silence qui était en train de s'installer ne lui plaisait pas du tout...
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Azhar Tahwi Salougan
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 16:04

A peine eut-il fini sa phrase qu’Aleth lui répondit au tact au tact aussi rapide qu’un lièvre-coureur des plaines. Ce qui conforta le prince dans sa pensée que quelque chose n’allait pas auprès de son akhaban préférée. Fuyante, elle baissa les yeux et tourna le dos ; le drap protégeait sa poitrine mais retombait de dos, moins fermé laissant percevoir sa croupe. Azhar prit une petite inspiration qu’il voulait discrète et détourna les yeux pour refroidir. Silencieux, il la laissa se vêtir d’une chemise par-dessus ce qui la recouvrait puis galérer à mettre un pantalon sans trop en dévoiler.

« Tu sais j’ai déjà tout vu, tu n’as pas à avoir honte de ton corps. » L’asticota-t-il pour rompre le silence.

Le prince nota pour lui-même que la sublime ne mettait pas de sous-vêtement et que ses vêtements étaient à nu sur sa peau. Il ne la gêna pas plus en se rhabillant et la débarrasser du voile de sa baignoire qu’il jeta un peu plus loin. Il fit un pas vers elle pour la bloquer entre les deux battants de la porte, une main sur chacun des coins taillés, prédateur et un brin soucieux.


« Non tu es tendue. Je sais lire les gens Aleth, on ne devient pas riche négociant en comptant les ponges. Quelque chose te tracasse, te turlupine. » Dit-il en approchant son visage du sien, il avait toujours trouvé ce mot marrant et elle devinait qu’il s’amusait d’elle. Mais il s’arrêta avant qu’Aleth ne puisse avoir une réaction violente, ce qui ne l’étonnerait pas d’elle, et tourna les talons pour s’éloigner de quelques pas vers la baignoire qu’ils avaient laissés, ceinturée d’éclaboussures d’eau qui n’avaient pas encore séchée, et reprit sa place initiale, sur le rebord.

« Si je ne te connaissais pas mieux, je dirais que je te trouble. »

De par son métier, il était amené à déceler les gens afin de mener les négociations, décortiquer les intentions dans le but d’en ressortir avec un contrat avantageux. Il savait qu’en déstabilisant ses interlocuteurs, il avait une plus grande chance de passer outre leurs barrières et c’était dans ce but que sa dernière pique avait été lancée. La Sublime était dotée d’une assurance insolente en temps normal, là dans sa chambre, elle se montrait bien trop sur la défensive pour que son prince ne soit pas curieux sur les raisons.
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Céleste Lunaël
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 16:44

-Tu sais j’ai déjà tout vu, tu n’as pas à avoir honte de ton corps.

Un "Et merde" traversa l'esprit de la Sublime. Il était vrai qu'elle n'avait jamais eu réellement besoin de s'offrir plus d'intimité jusqu'ici... Mais qui y penserait quant il s'agit de sa propre chambre ? Ce n'était pas Bakrhim qui lui poserait de problème là-dessus. Azhar prenait grand soin de n'acheter que des eunuques... Mais si le Prince commençait à s'introduire chez elle sans prévenir, elle devrait peut-être y songer.
Elle essaya de prendre un air détaché. C'était trop tard de toute façon.

-Ce n'est pas une raison pour vous offrir le spectacle.

A peine avait-elle fermé son pantalon qu'elle sentit le voile lui échapper. Suivant son mouvement du regard, elle vit le Prince le tirer à lui avant de l'écarter de son chemin. Elle réalisa d'ailleurs qu'il avait profité du fait qu'elle soit occupée à se rhabiller pour s'approcher tout près de l'armoire. Encore un pas et il lui bloquerait le passage...
Il avait d'ailleurs dû lire dans ses pensées car ce fut ce qu'il fit la seconde suivante. Il alla même plus loin en étirant ses bras comme on tendrait un filet pour l'empêcher de pousser une des portes pour s'échapper. Puis il approcha son visage aussi près qu'il le put avant de lui parler, chuchotant presque à son oreille.

-Non tu es tendue. Je sais lire les gens Aleth, on ne devient pas riche négociant en comptant les ponges. Quelque chose te tracasse, te turlupine.

La seconde suivante, Azhar s'éloigna et la Sublime put souffler en silence tandis qu'il avait le dos tourné.
Les mains agrippées à une étagère, elle avait tellement reculée qu'elle était venue s'adosser à l'armoire. Quant à la prise qu'il s'était faite, il s'agissait d'un soutien, un moyen comme un autre de résister. Pour l'instant, il ne semblait pas avoir complètement compris et se contentait de suivre une piste mais, de par son comportement, il accentuait sans le vouloir l'attraction qu'elle avait pour lui. Aussi, il lui était de plus en plus dur de se maîtriser dès qu'il s'approchait de trop près acr tous ses sens se mettaient en alerte.

Tandis que le Prince s'éloignait toujours, Aleth se rappela sa tenue et se précipita pour refermer les boutons de sa chemise qui formait un décolleté plus qu'agréable pour les yeux de n'importe quel homme.

-Si je ne te connaissais pas mieux, je dirais que je te trouble.

Nouveau "Et merde".
La Sublime resta aussi impassible que possible et acheva de boutonner son chemisier avant d'en rentrer les pans dans son pantalon.

-Vous faites tout pour m'énerver. Je me retiens de vous frapper. Vous n'allez pas m'en vouloir ?

Mensonge passablement crédible même si elle se faisait passer pour irritable. Il était vrai qu'elle était très spontanée mais colérique ?... Non, elle se maîtrisait mieux en général. Elle n'avait plus qu'à prier pour que ça passe. Son ton était assez convainquant.
Une fois habillée correctement, elle se dirigea vers son meuble à chaussures et sortit une paire de bottes qu'elle commença à enfiler.
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Azhar Tahwi Salougan
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 19:45

Bein si pourquoi pas ? Le mécène qu’il était apprécié la contemplation de toute œuvre méritant son œil expert. Mais il n’allait pas rentrer dans ce genre d’ébats débats avec Aleth. Il profita du spectacle offert en riant devant la précipitation de la belle en fermant sa chemise pour ne pas le laisser scruter d’avantage son décolleté offert et provocant. Elle cherchait se contenir, être maitre de ses expressions. Un travail sur soi que le prince marchand décelait derrière ses petites mimiques et ses tentatives de désinvolture.

« M’est avis que tu te retiens d’autres choses Sublime Aleth. »

Azhar avait vu une fenêtre ouverte par laquelle il était entrain de se faufiler. La sang-mêlé réagissait à ses boutades, et il allait continuer ainsi pour déceler le vrai du faux. Avec ses sous-entendus il souhaitait la pousser vers l’implosion. Il la fixa alors qu’elle mettait ses bottes, et eut une idée. Se relevant de son accoudoir, à nouveau il se rapprocha d’elle ayant remarqué la tension qui la saisit dès qu’il était à moins de trente centimètres d’elle. La surplombant un instant alors qu’elle était légèrement penchée pour se lacer, il s’agenouilla pour lui attraper le menton et le relever vers lui. Ses émeraudes dans ses saphirs, un malin sourire au coin des lèvres et à une distance inapproprié pour certains.

« Tu me caches quelque chose Cassandre, d’habitude on me ment mieux que ça. »

Il l’avait appelé par son prénom, son vraie prénom et non pas le patronyme qu’elle s’était attribuée dans sa fuite. Plongé dans l’océan de ses yeux, il y décela l’agitation intérieure que son éréthisme provoquait. Ainsi proche, il pouvait sentir les effluves de sa peau provoquait par ce savon doux provenant des ateliers de l’est. Azhar était d’une assurance insolence, et petit à petit il commençait à comprendre, ou du moins, croire comprendre contre quoi la sublime luttait si ardemment.

« Ne me dis pas que c’est la honte de te surprendre ainsi peu vêtu qui te met dans cet état, ni que c’est juste ma simple présence dans tes appartements. La réponse la plus logique, et compréhensible, serait que tu ne veuilles pas avouer ô combien ma proximité t’est agréable. Est-ce cela Cassandre ? »Il arborait un sourire vainqueur.

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Céleste Lunaël
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2016 - 20:15

Tandis qu'Azhar faisait des conjonctures à voix haute, Aleth poursuivait sa tâche, l'air de rien. Elle le laissa approcher sans même lui jeter un regard alors qu'elle attrapait et enfilait son autre botte. Toutefois, elle fut bien contrainte de s'arrêter lorsqu'il se mit à sa hauteur et la força à plonger ses yeux dans les siens.

-Tu me caches quelque chose Cassandre, d’habitude on me ment mieux que ça.

Mentir... Elle savait le faire mais pas dans ce genre de situations.
D'un coup sec, elle acheva de lacer sa seconde botte avant de se redresser lentement, le Prince lui suivant au même rythme avant de la regarder de toute sa hauteur. De nouveau, il était trop proche à son goût. D'ici, elle sentait son odeur au delà du parfum encore frais qu'il portait. Elle sentait ses doigts sur son menton qui la tenait avec une semi-fermeté qu'elle aurait apprécié au lit. Elle sentait son souffle sur son visage et pouvait détailler ses iris. Cet aimant l'attirait et elle luttait pour ne pas succomber.

-Ne me dis pas que c’est la honte de te surprendre ainsi peu vêtu qui te met dans cet état, ni que c’est juste ma simple présence dans tes appartements. La réponse la plus logique, et compréhensible, serait que tu ne veuilles pas avouer ô combien ma proximité t’est agréable. Est-ce cela Cassandre ?

Le son de son prénom dans la bouche du Prince provoquait chez elle des sensations difficiles à expliquer. C'était à la fois étrange et enivrant. Étrange parce que plus personne ne l'avait appelée comme ça depuis huit ans et qu'il soit le premier à le faire ne rendait pas la situation plus normale. Enivrant parce qu'il y avait quelque chose dans sa façon de le prononcer qui lui plaisait...
Toutefois, le fait d'être découverte firent serrer les dents de la belle. Cette fois, elle était démasquée et nier encore ce qui était devenu l'évidence ne serait qu'insulter l'intelligence du Prince. Elle ne pourrait plus le leurrer à présent, alors plus besoin de mentir.

-Je suis pas là pour ça. Et je crois que vous avez suffisamment de quoi vous divertir de ce point de vue.

Sans plus rien ajouter, Aleth voulut s'éloigner mais...
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Azhar Tahwi Salougan
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMer 13 Avr 2016 - 1:44

Mais sa main glissa de son menton et à son poignet pour la retenir. Il avait commencé à envisager l’idée qu’elle n’était pas si insensible que ça à sa compagnie, mais n’avait pas osé s’empresser de conjecturer à ce propos. Plusieurs mois auparavant, alors qu’elle n’était qu’une simple mercenaire engagée auprès des akhabans, elle s’était refusée à lui puis n’avait entrepris aucune démarche envers lui. Azhar en avait conclu tout simplement qu’elle n’était pas intéressée, car se refuser à quelqu’un alors qu’on brûlait pour l’enlacer était inconcevable pour le prince, la philosophie de ses contrées était de se saisir de tout ce que l’on souhaitait. Il avait été éduquée pour prendre ce qu’il voulait et rejeter ce dont il se lassait, il n’avait jamais connu la privation ou la répression et n’arrivait pas à se figurer comment quelqu’un pouvait s’infliger cela de lui-même. Fronçant les sourcils d’indignation, il murmura presque, victorieux.

« J’avais donc raison. »

D’un coup sec avant qu’elle ne puisse lui échapper, il l’attira vers lui. Enhardi par sa confession, et quelque peu exaspéré par sa retenue. Ses deux mains se posèrent sur ses hanches pour la maintenir, et il se pencha pour poser ses lèvres sur les siennes. Délicatement, il l’embrassa, goûtant au fruit défendu, remuant légèrement ses lippes pour ne pas la brusquer et se retira. Sucrées et délicieuses, Azhar se surprit de leurs textures que ses sens avaient sans doute amplifié grâce à la provocation du corps offert à ses yeux tantôt et du désir accumulé depuis. Ses mains maintinrent sa prise afin qu’elle ne puisse s’échapper tandis qu’il la sermonnait.

« Ta vie de femme libre est ici, tu es là pour la vivre pleinement. Tu as pu découvrir Baaz’Hima, l’aventure ici est différente de ce à quoi tu as pu être habitué. Ce que tu désires, tu prends. Ce que tu exècres, tu détruis. C’est aussi simple que bonjour. »

Dans le baiser concédé, Azhar ne s’était montré ni empressé ou passionné contrairement aux idées perçus qu’on pouvait avoir de lui. Le serpent qu’il était s’adapter aux situations et aux interlocuteurs, et celle-ci ne demandait pas de brusquerie.

« Encore une fois tu te montres dédaigneuse envers nos mœurs. »

A Baaz’Hima où les passions se déchainent, on faisait plus que se divertir. On aimait avec haine et on haïssait avec amour, rien n’était fait en demi-mesure. Aleth avait été une envie d’un soir, un refus qu’il n’avait pas compris mais qu’il avait compartimenté puis tenter d’oublier. Mais ce bain qu’il avait surpris lui avait fait comprendre que cela devait être un caprice qu’il avait trainé avec lui depuis, et qu’il devait assouvir.

« N’étais-ce pas agréable d’avoir goûté à l’interdiction ? » Azhar n’était pas du genre à douter de lui, et sa question n’était nullement une interrogation pour se rassurer. Finalement, le rapport entreprit n’était rien de plus qu’une négociation marchande initiée depuis quelques minutes à présent.

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Céleste Lunaël
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MessageSujet: Re: Le voile du désir [Azhar/Aleth]   Le voile du désir [Azhar/Aleth] I_icon_minitimeMer 13 Avr 2016 - 11:45

Aleth sentit la main la retenir et elle s'arrêta mais sans oser se retourner jusqu'à ce qu'elle entende ces quelques mots murmurés.

-J'avais donc raison.

Elle regarda alors son poignet prisonnier de l'emprise du Prince avant de relever les yeux vers lui. Son expression était plutôt intrigante. Plutôt que de se gonfler d'orgueil ou de se réjouir de sa victoire, il semblait contrarié. La Sublime fronça les sourcils à son tour. Elle s'attendait à voir se dessiner un sourire sur ses lèvres plutôt qu'une moue mêlant colère et mécontentement. Mais avant même d'avoir eu le temps d'essayer de formuler une question, elle se retrouva dans les bras d'Azhar. Les mains posées sur ses épaules, sa position n'avait pas été calculée dans la précipitation. Son corps collé contre le sien, elle vit son visage se rapprocher dangereusement... Déchirée entre son désir de le laisser faire et sa raison qui lui dictait le contraire, elle eut un mouvement de recul qui n'arrêta pas le Prince qui se rapprochait malgré tout de plus en plus. Et tandis que ses lèvres répondaient bien malgré elle aux quelques baisers qui lui étaient volés, ses mains prenaient appui sur son torse comme pour tenter de le repousser sans réellement le vouloir.
Après cet instant involontairement agréable, Azhar se redressa enfin sans pour autant lâcher prise tandis que la demi-elfe maintenait sa vaine tentative pour conserver un tant soit peu de distance avec lui. A son regard en plein désarrois et sa respiration courte et contenue, il ne pouvait douter que cela lui avait plu mais ses dents serrées et cette légère pression sur sa poitrine étaient le signe qu'elle voulait encore tenter de lui résister. Toutefois, Aleth savait qu'en restant dans cette position, il lui serait difficile de ne pas finir par céder à ses envies tant la tentation était forte.

-Ta vie de femme libre est ici, tu es là pour la vivre pleinement. Tu as pu découvrir Baaz’Hima, l’aventure ici est différente de ce à quoi tu as pu être habitué. Ce que tu désires, tu prends. Ce que tu exècres, tu détruis. C’est aussi simple que bonjour. Encore une fois tu te montres dédaigneuse envers nos mœurs.

-Vous l'avez dit. Ce sont vos mœurs. Pas les miennes...

La Sublime n'oubliait pas d'où elle venait. Ces dix années passées à Alonna suivies des trente à Sol'Dorn avaient fait d'elle quelqu'un qui avait un mode de vie extrêmement différent. Elle vivait suivant une sorte de code d'honneur qui lui était propre mais aussi ses intérêts. Azhar n'était ni dans l'un, ni dans l'autre.

-N'était-ce pas agréable d'avoir goûté à l'interdiction ?

Aleth ne répondit pas. Tout du moins, pas avec des mots. Si ses lèvres disaient non, son regard en demandait encore... L'avait-il compris ? Car elle crut un instant que le visage du Prince s'approchait à nouveau d'elle... La Sublime l'espérait et le craignait en même temps. Elle le voulait mais elle avait peur que, s'il ne s'arrête pas, elle ne puisse définitivement plus réprimer son désir et elle risquait de regretter son geste ensuite...

-Aleth ?

Cet appel lui fit l'effet d'un coup de jus venant reconnecter tous ses neurones et lui redonner tous ses esprits. Son appui sur le torse d'Azhar se fit soudainement plus fort et elle se libéra de son emprise. Toutefois, elle n'arrivait pas à quitter son regard et son souffle était court. Sa main était toujours posée sur son cœur, comme pour être sûre de maintenir une distance suffisante entre eux.
L'appel venait du bureau. L'intrus n'était donc pas encore rentré dans sa chambre.

-Aleth, tu...

-Qu'est-ce qui l'y a ?

La ton de la Sublime était plus sec qu'elle ne l'aurait voulu. Elle savait que Bakhrim ne rentrerait pas comme ça dans sa chambre alors qu'elle était probablement en train de faire sa toilette mais elle craignait trop d'être vue en compagnie d'Azhar dans les secondes qui venaient et qu'ils soient démasqués.

-Euh... Il y a un problème au Sérail. Plusieurs femmes ont été empoisonnées. Apparemment il n'y aura pas de décès mais...

-Prends les devants et commence à récolter des infos. Je te rejoins sur place.

Le scribe acquiesça et quitta le bureau. Une fois que le son de la porte retentit, la main d'Aleth sur le torse du Prince glissa vers le bas avant de rompre le contact. Tandis qu'elle parlait à Bakhrim, elle s'était à moitié tournée en direction de la porte entrebâillée et elle ne referait pas face à Azhar avant d'avoir mis une bonne distance entre eux...
Rompant le silence qui venait de s'installer, elle tourna légèrement la tête vers son interlocuteur.

-J'imagine que c'était de ça que vous étiez venu me parler.

Aleth soupira... De soulagement car cet stressant épisode avait probablement été clos avec l'arrivée de Bakhrim et de sa mauvaise nouvelle. De mécontentement parce que quelqu'un avait réussi une tentative d'empoisonnement sous son commandement. De contrariété parce qu'elle avait désormais la lourde tâche de retrouver celui qui avait fait ça pour l'amener devant Azhar. Elle l'avait fait une fois, elle pourrait le refaire. Et si, par chance, aucune victime n'était à déplorer, elle pourrait en prime faire enfin appliquer à l'intendant une des préconisations qu'elle lui avait donnée et dont il n'avait eu cure jusqu'à présent.
La Sublime commença à s'éloigner en direction de son bureau d'un pas alourdi d'une part par la situation dans laquelle elle venait de se mettre avec le Prince et d'autre part par la charge qui l'incombait dans l'immédiat.

-Je m'en occupe.

Une fois à la porte, elle s'arrêta, la main sur la poignée.

-Et, pour votre voyage à Qiryah, Samira, qui vous accompagne, aura bientôt une garde robe digne de ce nom pour se faire passer pour votre épouse. Et on vient de recevoir les informations pour organiser votre sécurité sur place donc tout sera prêt dans les temps.

Achevant son bref rapport, elle sortit sans attendre de réponse. Elle prit sa veste sur le dossier de sa chaise de bureau et sortit à son tour, prenant la direction du Sérail.

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