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 [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)

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T'sisra Do'ath
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MessageSujet: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeMar 7 Mar 2017 - 20:58

'Important à lire avant de participer':

Hiver, Calimehtarus, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.


Les vents du Nord balayant les côtes s'engouffraient dans le port, hurlant leur rage froide qui annonçait l'arrivée de l'hiver. Le soleil avait abandonné la bataille, au profit des nuages noirs qui s'étaient emparés des cieux. Le pluie déchaînée battait les toits et le pavé de la cité de Syriac, faisant courir les bonnes gens qui se protégeaient la tête d'un manteau ou d'un veston. Les marins et les dockers s'époumonaient, et dans le port certains amarraient solidement les bateaux, tandis que les plus gros navires, peu effrayés des intempéries, se détachaient des pontons pour rejoindre la haute mer et s'éloigner des côtes traîtresses. Ce temps était annonciateur de mauvaises nouvelles, héraut de la tempête, qui clame l'arrivée de l'hiver combattant l'automne pour prendre sa place.

Esseulée, à l'abri d'un porche, se tenant aux côtés d'un cercueil déposé contre le mur détrempé, la daedhel s'était emmitouflée dans sa cape et sous sa capuche. C'était dans ce genre de moment qu'elle chérissait sa fourrure de ralir, parsemée de plumes de corbeaux, qui tombait sur ses épaules, et qui lui tenait chaud au cou. Mais ça ne l’empêchait pas de trembler, transie de froid, puisque très peu habituée à ce genre de climat.

_ A dame la pluie ! Lui beugla soudainement un type au faciès étrangement benêt, qui s'arrêtait à sa hauteur.

_ Vous dites ? S'enquit-elle, sans avoir compris.

_ On comprends pas qu'est-ce qu'i' dit, qu'son champ vocabulistique il est pas ben grand ! Expliqua un second qui tapait amicalement sur l'épaule du premier. Aller, on rentre, viens mon vieux !

Et il entraîna le grand nigaud au loin, pressant le pas, et fuyant le souffle colérique des vents hivernaux.
Il fallait qu'elle trouve un abri, elle avait l'impression de mourir à chaque mugissement venteux, à chaque goutte qui s'écrasait devant elle. Apercevant un milicien qui remontait rapidement l'allée portuaire, elle mit deux doigts dans sa bouche et poussa un sifflement à rompre les tympans. L'homme ralenti sa course pour se tourner vers elle, et il approcha lestement, allant se poster à ses côtés pour profiter, lui aussi, de l'abri du porche.

_ Quoi qu'i' s'passe par ici ? Demanda le jeune homme brun, qui avait tout l'air d'un bleu.

T'sisra sortait la missive de l'échevin, d'une main tremblotante, pour lui montrer le sceau de la lettre.

_ J'apporte le cadavre d'un criminel à l'échevin d'Apreplaine, est-ce qu'il ne serait pas à Syriac par hasard ? Ou y a-t-il un autre échevin qui officie dans cette ville ?

_ Un cad.. Quoi ? Mais qui vous êtes vous ? Mercenaire ? Bon sang !

_ Pas exactement je...

A peine avait-elle commencé sa phrase, que le jeune milicien s'était penché pour observer son interlocutrice sous sa capuche, et quelle ne fut sa surprise de découvrir une femme à la peau trop cendrée pour être humaine. Alors lui revinrent en mémoire les ragots de comptoir sur les légendaires drows sanguinaires, et leurs magies impies.

_ Je...

Trop tard, le milicien avait détalé comme un lapin poursuivit par un trappeur. T'sisra poussa un long soupir d’exaspération, et se consolait en se disant qu'au moins, l'échevin sera mis au courant de sa venue, et que si elle devait dormir en cellule, au moins elle y serait au chaud et au sec.

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[Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) Peuple10

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Dernière édition par T'sisra Do'ath le Jeu 30 Aoû 2018 - 20:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeLun 13 Mar 2017 - 20:23

Le temps de chien qui balayait la côte était tout à fait standard pour l’Apreplaine en cette saison. La côte est balayée de manière régulière par de nombreuses tempêtes. Bien qu’il puisse faire des températures extrêmement froides dans les terres, la côte en revanche était toujours à des températures proches de la neige, car stabilisée par la température de l’eau. En ce soir d’hiver, la pluie ne tombait pas encore drue mais le vent était de la partie. Il s’agissait d’une région rude mais dont la récompense pour la rudesse était d’être fertile. Puis en début de soirée la pluie s’en vint. Par grosses bourrasques…

Le milicien craintif avait eu la présence d’esprit de s’en aller courir vers son supérieur. Ce dernier ne fut pas très satisfait de la réaction du jeune bleu et fit rapport rapidement au poste le plus proche de la prévôté de Syriac. Là les gens étaient d’expérience. Bien plus que la milice qui non contente de recruter assez largement des jeunes gens, devait également faire avec les conscrits, bien que ces derniers n’étaient plus si nombreux en ce moment.

Le sergent de prévôté qui était de garde à ce moment prit trois hommes pour aller à la recherche de cette improbable description. Par ce temps de chien, c’était un bien mauvais tour que venait de lui faire la milice. Certes ces problèmes étaient de leur juridiction, mais cela n’était pas à son goût. Mais le lieutenant n’aurait pas apprécié que le sergent ne s’en occupa pas lui-même. Un cercueil en vrac sur le port, cela n’était pas courant. Et surtout le plus grand problème était de connaitre le navire sur lequel il était arrivé, histoire qu’il puisse faire un petit rapport au chef douanier du port. Ses équipes avaient décidément bien mal travaillé.

Tout cela n’était vraiment pas du goût du sergent, un homme entre deux âges et qui s’attendait à devoir passer bien du temps sur cette affaire. Et par ce temps… Ce n’était vraiment pas une bonne chose pour ses blessures au dos. Les trois jeunes qui le suivaient étaient bien plus habiles et intelligent que le jeune milicien. La prévôté était de métier…

A la lueur tremblante du soleil qui commençait à décliner, ils avancèrent sous les trombes. Le port était assez grand et retrouver la personne si elle avait filé ne serait pas aisé. Mais un cercueil en revanche était une marchandise plus complexe à transporter. Il avait bon espoir de tirer cela au clair rapidement. Et il priait pour que cela ne soit qu’un canular, histoire de réprimander quelques idiots et de rentrer au poste.

Son regard tomba sur une silhouette encapuchonnée à l’endroit où on lui avait décrit les évènements. Et effectivement une caisse qui aurait pu être un cercueil était à proximité. Cela commençait mal. Le sergent s’approcha de la dame. Car cela devait être une dame à la silhouette.


« - Hum… »

Il s’interrompit à la vue de la race de la personne. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait un drow. Mais c’était suffisamment rare pour être noté. Il reprit son sérieux rapidement.

« - Ceci est à vous ? »

Quelques explications plus tard, et la présentation du parchemin en prime…

« - Mouais… Mais vous allez nous suivre sans faire d’histoire… Jean et Hans, vous prenez le cercueil. »

Il y eut un temps d’hésitation.

« - Exécution. »

On ne rouspéta pas et le cortège improbable se mit en route vers le tribunal de Syriac. C’était une bâtisse un peu différente des autres car plus grande et un peu plus richement décorées en boiseries. Le bâtiment restait assez austère, ce qui était assez logique vu son utilisation principale. Derrière les grandes portes battantes de la façade austère la salle des pas perdus était fait d’un damier de granit et de calcaire. C’était plutôt bien réalisé.

Le sergent prévint l’huissier de service qu’une personne souhaitait voir l’échevin. Ce dernier n’était pas en audience, mais c’était urgent. On attendit donc et finalement un homme d’une cinquantaine d’année à l’air aussi austère que son bâtiment arriva, suivi d’un homme plus jeune. Il était de taille moyenne et était plutôt bien habillé. Il s’agissait sans nul doute d’un noble. Il avait dû être bien rasé au matin, mais à cette heure avancée, il commençait à ressortir quelques couleurs poivre et sel sur son visage.


«  - C’est la personne ? », fit-il à l’intention du sergent.

« - Oui Votre Honneur… », fit le sergent.

« - Madame Doatt ? Veuillez me suivre s’il vous plait. Sergent, amenez ce cercueil à la prison.  Sergent, faite moi chercher Florence Derville, et amenez là moi à la prison. En tant que témoin sergent… Nous vous rejoindrons dans une heure. Arthur, occupez-vous des détails avec le sergent. Madame Doatt, suivez-moi, s’il vous plait. »

Bien que la chose fût formulée poliment, cela ne souffrait pas de contrordre. On sentait l’homme habitué à avoir l’autorité pour lui.

Ils marchèrent quelques instants jusqu’à un bureau au premier étage. Il s’agissait d’une grande pièce où ne se trouvait que deux petits bureaux, un foyer qui crépitait et une grande fenêtre donnant sur l’extérieur. Le vent soufflait encore plus fort et la pluie crépitait sur les carreaux cerclés de plomb. Il fit un signe montrant un des quatre sièges faisant face au principal bureau.


« - Asseyez-vous je vous prie. »

Le jeune homme était de retour et prit place à l’autre bureau.

« - Je vous prévient Madame Doatt que cet entretien est rapporté par Arthur ici présent. Arthur vous êtes prêt ? Vous parlez notre langue ? Bon… »

Il croisa les mains.

« - Mon nom est Alfred de Sairi, échevin général du district de Syriac, par la grâce de Son Honneur le baron d’Apreplaine. Vous êtes entendue ce jour comme témoin concernant le cadavre que vous nous avez ramené. Sachez néanmoins que si vos explications ne me satisfont pas, votre statut pourrait passer à celui de suspect. L’intégralité de vos déclarations ici devront être la vérité. Pour les besoins de la procédure, j’ai besoin que vous me confirmiez que vous avez bien compris. »

Ceci dit, il poursuivit.

« - Je vous écoute, racontez-moi votre histoire et celle de votre curieuse marchandise. »
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T'sisra Do'ath
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeMar 14 Mar 2017 - 21:21

Hiver, Calimehtarus, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.


Elle avait attendu sous le porche, le temps que la milice et la garde s'inquiètent de sa présence. Elle aurait bien cherché un autre endroit où s'abriter, mais s'ils avaient dû la chercher, un mauvais climat se serait installé. Encore plus mauvais que celui qui faisait tomber des trombes d'eau sur la ville portuaire. Elle n'avait jamais vu une chose pareille, et n'avait jamais eu aussi froid de sa vie. C'était dans ces moments qu'elle se laissait aller à une douce pensée pour Elda, et plus précisément la température bien plus agréable qui y régnait.

Son premier contact avec les hommes qui faisaient régner l'ordre lui laissait un goût mitigé. Cette hésitation et cette méfiance qui s'installaient, lentement mais sûrement, avaient convaincue la jeune daedhel à se montrer des plus courtoises, et surtout des moins loquaces. Quoiqu'il en soit, elle avait autre chose à faire que de bavarder sur le chemin, puisque tous pressaient le pas jusqu'au tribunal. En revanche, elle avait pris le temps d'observer le bougre bougonner concernant son mal de dos. T'sisra lui avait d'ailleurs proposé une petite aide pour ses maux, proposition qui resta sans réponse, car ils étaient enfin arrivés devant le bâtiment, que les hommes qualifiaient « d'austère ».
La sombre ne le trouvait pas si ascétique. C'était peut-être sa compréhension du mot qui lui faisait défaut, mais toutes les boiseries ornementant la structure lui donnaient, à son goût, un air charmant. Il faut dire que ce genre d'art lui était bien étranger et lui paraissait doux et rafraichissant, elle qui s'était habituée aux enluminures torturées du mobilier, et aux sculptures qui effrayeraient n'importe quel humain.


◈ ◈ ◈


Une fois à l'intérieur, il ne fallut guère longtemps pour qu'on prenne en charge son cas. L'arcaniste dénota la rapidité d'action de la justice péninsulaire malgré l'heure tardive, et fut impressionnée.

«  - C’est la personne ? » demanda un jeune homme au sergent, qui bien que de taille moyenne, était un peu plus grand que la daedhel.

« - Oui Votre Honneur… » répondit le soldat.

« - Madame Doatt ? Veuillez me suivre s’il vous plait. Sergent, amenez ce cercueil à la prison.  Sergent, faite moi chercher Florence Derville, et amenez là moi à la prison. En tant que témoin sergent… Nous vous rejoindrons dans une heure. Arthur, occupez-vous des détails avec le sergent. Madame Doatt, suivez-moi, s’il vous plait. »

_ Do'ath. Corrigea-t-elle avec son accent puysard, et en retirant sa capuche. Je vous suis. Ajouta-t-elle en acquiesçant lentement, avant de jeter un regard aux hommes qui portaient le cercueil.

T'sisra se demandait comment allaient réagir les gardiens et les médecins en découvrant le corps. Elle avait pris soin de nettoyer le sang qui s'était échappé des orifices de sa tête, mais le cadavre d'Abel ne révélerait aucune blessure mortelle. Peut-être une ou deux côtes cassées, lorsqu'ils avaient malmené le corps pour le sortir de la maison, mais rien de plus. Elle gardait dans un coin de sa tête l’éventualité d'un questionnement à ce sujet, tout en suivant le jeune noble qui la guidait au travers des couloirs.


◈ ◈ ◈


« - Asseyez-vous je vous prie. » L'invita le jeune homme en désignant les chaises.

La sombre était restée sur le pas de la porte du bureau, fixant le tapis. Il était beau, le dessin était précis et certainement fait d'une main de maître, et il dégageait cette chose indescriptible qui vous prend aux tripes. Elle s'en serait voulut de le tacher de boue, alors elle retira ses bottes de cuir détrempées, avant de se diriger vers l'âtre pour les y déposer, avec son sac à dos et son arme dans son fourreau, arme bien peu commune dont la manche mesurait aux environs de quatre vingt centimètres, autant que la lame. Elle rejoint ensuite l'une des chaises.

« - Je vous prévient Madame Doatt que cet entretien est rapporté par Arthur ici présent. Arthur vous êtes prêt ? Vous parlez notre langue ? Bon… » Commença l'échevin du district, tandis que son interlocutrice détachait sa cape et la posait sur le dossier.

Elle s'assit, le temps d'écouter ce qu'il avait à dire.

« - Mon nom est Alfred de Sairi, échevin général du district de Syriac, par la grâce de Son Honneur le baron d’Apreplaine. Vous êtes entendue ce jour comme témoin concernant le cadavre que vous nous avez ramené. Sachez néanmoins que si vos explications ne me satisfont pas, votre statut pourrait passer à celui de suspect. L’intégralité de vos déclarations ici devront être la vérité. Pour les besoins de la procédure, j’ai besoin que vous me confirmiez que vous avez bien compris. »

_ Je comprends ce que vous dites. Déclara-t-elle en claquant des dents, transie de froid.

« - Je vous écoute, racontez-moi votre histoire et celle de votre curieuse marchandise. »

_ Je vais vous raconter, et je vous prie de bien vouloir me pardonner, commença-t-elle en inclinant doucement la tête, mais je dois me rapprocher du feu. Je vais finir par congeler sur place. Dit-elle en esquissant un sourire maladroit, tremblotante.

T'sisra se leva, saisissant sa chaise, pour traverser la pièce, nus pieds, et aller s’asseoir près du feu. Elle prit le temps d'essorer sa queue de cheval, tandis que l'homme qui souhaitait l'écouter approchait. Bien installée, et tendant les mains vers l'âtre, elle commença son récit.

_ J'ai quitté hâtivement le Puy d'Elda, en compagnie d'un ami, bien que beaucoup qualifieraient d'« esclave ». J'ai toujours grandi dans l'idée que le monde ne résumait pas à ce qu'on voulait m'apprendre là-bas. Et c'est le genre d'idée qui vous vaut les foudres des uns et des autres dans cette société. Ma tante a, par ailleurs, largement profité de ces... Divergences, pour mettre à mal la réputation familiale et s'emparer de la fortune de mon paternel. Quant à moi, j'ai saisi l'occasion pour enfin tirer un trait sur ces sottises.

Elle eut une pensée pour son père, très certainement décédé dans d'atroces souffrances. Ce qui lui paraissait le plus plausible, c'était le scalpe. Dépecé vivant, voilà une mort qui ferait frémir d'amusement sa tante, en plus du côté utile : Un manteau, comme on les aime au Puy, en « cuir drow » pure souche.

_ Enfin... Soupira-t-elle en chassant cette idée d'un geste de la main, comme on se débarrasse d'une mouche agaçante. Balir, l'ami avec lequel j'ai quitté le domaine, et moi-même avons dû nous séparer sur les rives de l'Oliya, après des jours de marche à travers le désert. A ce moment, j'étais convaincue que nous étions suivis, voire poursuivis. Alors il prit la direction de la ville la plus proche, avec une partie de mes maigres économies, pour y dégoter une barge marchande qui le ramènerait en direction du Zagazorn. Expliqua-t-elle, le faciès soulagé et détendu. Quant à moi, j'ai pris la direction de l'Annon, et remonté le fleuve à pied. Et j'ai fini par trouver une barge qui m'a récupérée en cours de route. J'ai aussi fait la connaissance d'un mercenaire et sa compagnie. Un homme honorable, ce sont des choses qui se perdent aujourd'hui. Ajouta-t-elle en secouant la tête, avec un brun de déception dans la voix.

La daedhel jeta un œil à l'homme au bureau, qui notait à toute vitesse. Notait-il vraiment chacun de ses mots ? Si c'était le cas, voilà qui était une performance impressionnante. Elle coula ensuite un regard à l'échevin et lui sourit en reprenant son histoire.

_ De là, j'ai débarqué à Oësgard. Et les mercenaires m'ont permis de quitter la ville sans accro. Ce qui n'aurait certainement pas été possible sans eux. Avec la dernière guerre, les sombres finissent par se balancer au bout d'une corde dans ces régions du Nord, mais je ne dois rien vous apprendre. Fit-elle en se frottant les mains, profitant de la chaleur. J'ai fini par rallier Krahof, afin d'y embarquer sur une barge en partance pour la nanie. Et quelle barge ! Tout son plancher était gondolé, le bois craquait si souvent que je me demandais s'il n'allait pas se rompre, lâcha-t-elle dans un léger rire, mais c'est là que j'ai rencontré Dagobert. Un marchand... Étrange, doublé d'être un couard comme j'en ai rarement vu, mais croyez-le ou non, il est très attachant à sa manière, et on peut compter sur lui. Affirma la drow avec un sourire en coin. Reprenons... La barge. Nous avons finit par nous échouer, à cause du barreur soudoyé par... Tenez-vous bien, le Seigneur de Krahof en personne. Ce bougre est parti dans la forêt Horteline, j'allais pour l'accompagner à vrai dire, mais en plus qu'il m'ait semblé être un dangereux arriéré, ma conscience me titillait. J'ai donc fait demi-tour, et tenté de mettre un peu d'ordre dans le groupe de survivants, qui se chamaillaient comme du poisson pourri. Inévitablement, ils attiraient l'attention. Et c'était bien tout ce que je voulais éviter. Mais vous connaissez sûrement les légendes wandraises... Un coven de nécromanciens nous a attaqué à la nuit tombée, alors que nous faisions connaissance avec deux elfes venus de l'Anaëh. Je vous passerai les détails de cette partie de l'histoire. Très honnêtement, ce fut une hécatombe. Nous étions une dizaine au départ, nous sommes arrivés dans le Lörn à quatre. Conclu-t-elle faisant un quatre avec ses doigts, et un air des plus sérieux sur le visage.

La daedhel s'installa plus confortablement dans sa chaise. Les souvenirs de sa traversée des wandres ne semblaient pas l'enchanter du tout. Mais sa mine sombre laissa place à un regard teinté de douceur et d'espérance.

_ Et nous arrivons enfin à Abel Dugris, dit « le Fielleux ». J'ai pour habitude de dire qu'un voyage ne mesure pas en lieues, mais au nombre d'amis que l'on se fait sur la route. Et c'est ce que nous étions devenus, nous les survivants de la barge, bien qu'avec toutes nos différences de caractères et d'origines, cela puisse paraître improbable. Dit-elle dans un sourire plus franc en se frottant la pointe de l'oreille. Quoiqu'il en soit, reprit-elle, nous avons erré des jours dans la forêt naine, pour finir par tomber sur une maison à l'architecture bien trop humaine pour appartenir à un autochtone. Gallen, Garrick et moi-même avons dû affronter un nécrophage, une goule plus précisément. Cette créature était le résultat d'un mélange de quatre corps, et avait tout autant de têtes, ainsi que deux paires de bras. Je vous laisse imaginer la crise d'angoisse que nous a fait Dagobert, qui disparut avant même le début des hostilités. Commenta-t-elle dans rire discret. Mais une fois la créature hors d'état de nuire, il restait à occire le nécromant. Ce que nous avons aussi fait, et sans regret. Bien que l'histoire de cet homme puisse vous serrer le cœur. Dans la foulée, nous avons fait la connaissance de Mortecouille, un gobelin berné par Abel, qui le servait depuis des années, ainsi qu'une fée, dont les choix me paraissent assez obscur, je dois bien l'avouer.

T'sisra marqua une pause qu'elle dédia à ses camarades qui l'attendaient dans les contrées nordiques du monde connu. Elle espérait que tout allait bien pour eux, mais elle ne s'inquiétait pas le moins du monde. Elle leur faisait confiance, et ça pouvait se voir.

_ En me rendant compte que le nécromant était recherché, continua-t-elle en joignant le geste à la parole, je me suis décidée à contacter l'échevin d'Apreplaine. Et c'est à la demande de restitution du corps que je me suis tournée vers des marins pour traverser l'Eris et descendre jusqu'à Syriac.

Ainsi termina-t-elle son récit, croisant les bras, et plongeant son regard dans celui de l'échevin, sans rien ajouter.

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MessageSujet: Re: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 19:23

L’homme écouta l’étrangère sans sourciller et sans l’interrompre. Il n’avait pas connaissance de l’entièreté des faits. Une grande partie serait sans aucun doute d’importance moyenne de toute manière. Il n’était pas certain de tout saisir, certaines actions étaient décousues, et l’on sentait que plusieurs mois, peut-être plusieurs années de vie de la personne s’étaient retrouvées condensées en quelques phrases. Il jeta un oeil au jeune greffier. Ce dernier avait tout pris en note, il lui fit un signe positif de la tête. L’échevin s’était approché de la cheminée pour imiter son hôte.

« - Puis-je voir la lettre de M. Roland je vous prie ? » , ajouta-t-il avec tranquillité mais fermeté.

Il récupéra le document et s’assit à son bureau pour en reprendre connaissance. Il écartait légèrement le document de ses yeux, preuves que ces derniers avaient été quelques peu usés par ses trente ans de carrière. Il reposa la feuille pour dévisager la drow. Il se leva avec lenteur pour ramener la feuille au greffier. Il lui souffla quelques mots à l’oreille et prit la direction de la porte.


« - Je vais procéder à des vérifications. Je vais vous faire monter un thé chaud. Nous n’avons pas mieux dans cet établissement… J’en suis désolé. Arthur va faire un fac-similé de votre lettre et vous la rendre. Je vous demande de ne pas quitter cette pièce. Si vous voulez chauffer, mettez-vous plutôt à proximité du poêle de faïence… Arthur, occupez-vous du confort de cette Dame en mon absence, approchez lui un fauteuil. »


En effet dans un coin de la salle un meuble qui aurait pu paraitre pour une armoire occupait un peu de place. Le dénommé Arthur se leva pour déplacer un fauteuil. Il n’avait pas menti sur l’intérêt du système. Effectivement le poêle renvoyait une chaleur bien plus forte et bien plus agréable que le cheminée, sans courant d’air.

La salle était au final d’un calme incroyable. C’est au départ de l’échevin que l’on put se rendre compte de l’assourdissant silence qui y régnait. En dehors de la cheminée qui ronflait et du crissement doux de la plume du greffier qui était totalement concentré sur son travail, rien ni personne ne faisait le moindre bruit. De temps en temps le vent du dehors envoyait une bourrasque contre les carreaux.

Le thé arriva. Il était bouillant et une théière complète attendait les intéressé. Arthur fit le service rapidement et s’en servit un fond de tasse, laissant presque l’intégralité de la théière à l’étrangère. Il reprit son service. Une demi-heure passa, le jeune homme avait rendu depuis presque un quart d’heure le papier à T’sisra quand il sortit de la pièce pour quelques minutes. Il revint avec une lasse de papier et se remit au travail, sans demander son reste à la femme.

Une heure passa sans doute. Au dehors la tempête faisait toujours rage, mais il faisait maintenant nuit noire. Quelques lueurs étaient visibles au dehors au travers de la pluie et des carreaux trempés. Certainement les lueurs de l’intérieur des maisons et bâtiments alentours. La population devait être en train de préparer la veillée.

Il avait dû passer presque une heure et demi lorsque la porte se rouvrit sur l’échevin. La culotte de ce dernier était un peu mouillée, signe qu’il avait dû laisser derrière lui son manteau et qu’il était sorti du tribunal. Il était accompagné d’une femme d’un certain âge et d’un homme ventripotent. La dame prit place sur un siège à proximité de la cheminée tandis que les deux hommes restèrent debout.

« - Madame Doa’th, j’ai confronté votre cadavre avec notre témoin qui l’a reconnu. J’ai fait envoyer un message à Apreplaine. On ne nous répondra pas avant demain au mieux… Ces deux personnes représentent les autorités principales de notre ville. Mme Dugrène est bourgmestre de la ville et M. Karlsbach est prévôt. Nous allons réunir la récompense qui vous est due. Je vous demanderai de passer demain la récupérer ici même, à midi. Nous vous avons réservé une chambre dans une auberge. Vous y serez très bien. Nous vous offrons cette nuit en reconnaissance de vos traquas et de votre coopération. »


Le prévôt dévisageait d’un air calme la femme, bien que son corps soit assez bonhomme, son regard était perçant. Un véritable policier. On ne pouvait s’y tromper.


« - Parlez-nous de ce Boniface dont vous faisiez mention à mon collègue d’Apreplaine la ville ? De quelles informations disposez-vous à son sujet ? »
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeMer 15 Mar 2017 - 23:30

Hiver, Calimehtarus, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.


Elle patientait près du poêle, assise en tailleur dans le fauteuil, ce qui est nettement plus confortable que ce que la bienséance impose. De toute manière, elle était pieds nus, et donc plus à ça près. Elle profita très largement de la forte chaleur dégagée par le poêle, véritable salut par ce temps de chien, quand les vents hurlaient au dehors, et que les précipitations frappaient le pavé et les toitures avec force. Et le thé, cet élément nécessaire à la concrétisation d’un moment parfait. Quand chaque gorgée vous réchauffe de l’intérieur jusqu’au bout des doigts, il est difficile d’espérer mieux. T’sisra avait dû boire jusqu’à la moitié de la théière, avant de se lever, et d’approcher à pas de loup, sans doute grâce à l’absence de bottes, du jeune homme qui écrivait avec concentration. Dans la volonté de lui rendre la pareille, elle lui versa une tasse de thé, et laissa la théière sur sa table, avant de se diriger vers la fenêtre.
Au dehors, elle contemplait une partie de Syriac et ses lumières tremblotantes, telles des étoiles dans un ciel sans nuage. Le monde devait être beau du point de vue des oiseaux, et  tout particulièrement les paysages ruraux de nuit. Elle distinguait les derniers retardataires qui traversaient la rue à toute hâte pour rejoindre leurs demeures familiales, les chats et les chiens mettaient de côtés de leurs chamailleries pour se terrer au sec, sous les porches des maisons.  C’était bien l’idée qu’elle se faisait de la vie paisible des bonnes gens, qui aspirent travailler et vivre dans la paix.  Et elle aimait ça.
Les portes s’ouvrirent, chassant le calme et le silence de la pièce. La jeune daedhel fit volte-face, elle avait été surprise, arrachée brusquement à ses pensées et son imagination. En s’approchant lentement de l’échevin qui entonnait déjà la suite des opérations, elle ne put s’empêcher d’observer les deux nouveaux arrivants. La femme, d’un âge respectable, ne lui semblait pas plus attrayante que cela, en revanche, l’homme… Fichtre quel ventre ! Elle avait vu des guerriers forts et de carrures imposantes et carrées, mais des hommes comme lui, dont le ventre semblait être celui d’une femme enceinte de trois mois… C’était tout autre chose. Et pourtant, il imposait une présence naturellement autoritaire, malgré ce laissé aller physique. T’sisra soutenait le regard perçant de ces yeux porcins qui l’observaient. Alors elle se fendit d’un léger sourire et inclina légèrement la tête en guise de salutations, faisant de même pour la dame assise près du feu crépitant.

« - Madame Doa’th, j’ai confronté votre cadavre avec notre témoin qui l’a reconnu. J’ai fait envoyer un message à Apreplaine. On ne nous répondra pas avant demain au mieux… Ces deux personnes représentent les autorités principales de notre ville. Mme Dugrène est bourgmestre de la ville et M. Karlsbach est prévôt. Nous allons réunir la récompense qui vous est due. Je vous demanderai de passer demain la récupérer ici même, à midi. Nous vous avons réservé une chambre dans une auberge. Vous y serez très bien. Nous vous offrons cette nuit en reconnaissance de vos traquas et de votre coopération. » Déclara l’échevin dans une longue tirade.

« - Parlez-nous de ce Boniface dont vous faisiez mention à mon collègue d’Apreplaine la ville ? De quelles informations disposez-vous à son sujet ? » Avait-il ajouté à la suite.

Là était la véritable raison de la présence de ces deux figures d’autorités principales et incontournables de la ville portuaire. Et il était heureux qu’ils se soient déplacés en personne, car il y avait à dire.

_ Je suis T’sisra Do’ath, commença-t-elle en passant de l’une à l’un, je présume que vous connaissez déjà la raison de ma présence ici, à Syriac. Aussi je ne perdrai pas plus de temps à vous raconter mon périple et j’irai droit au but.

La bougresse était concentrée et sérieuse, et elle maniait la langue avec plus de finesse qu’on aurait pu le laisser supposer au début. L’arcaniste avait délaissé son côté léger et sympathique, pour un visage sérieux et un air des plus pragmatique.

_ Abel Dugris, dit « Le Fielleux », était un utilisateur de magie, celle de la vie. Tourné principalement vers la nécromancie. Ajouta-t-elle, corroborant ses paroles de gestes lents et précis. Bien qu’il fût capable de créer une goule à partir de quatre corps dont la qualité laissait à désirer, j’ai trouvé dans ses recherches des notes sur d’anciennes expériences. Cet ancien guérisseur a sombré dans la folie en souhaitant ramener d’entre les morts sa femme morte en couche. Et il est indéniable qu’au fil des mois, des saisons et des années, il s’est amélioré toujours plus. Il en valait de même pour ses compétences alchimiques, et ses recettes nauséabondes. Dit-elle en retroussant les narines de dégoût, tout en repensant à la fée qui barbotait dans une bouteille d’alcool. Nul besoin de demander, j’ai détruit ses recherches. Personne, je dis bien personne, ne devrait s’adonner à ce genre de pratiques.

Elle marqua une pause, il fallait qu’elle amène un argument qui permettrait de croire un minimum ce qu’elle allait avancer. Elle avait redouté ce moment, mais elle ne pourrait pas y couper.

_ Je suis aussi une manipulatrice de magie. Je peux soigner comme blesser, je peux briser comme ressouder.  Je suppose que l’absence de blessures mortelles sur le corps du nécromant vous aura laissé songeurs quant à la cause de son décès.  Néanmoins, j’ai une conscience et une morale, des principes et codes auxquels je ne déroge pas. Et la véritable raison de ma présence ici n’est pas la prime en particulier, mais ce fameux Boniface.

La sombre marqua une nouvelle pause, observant ses interlocuteurs, qui devaient digérer l’information avec plus ou moins de méfiance ou d’appréhension.

_ Les deux hommes ont longuement échangés sur la magie, et d’après la nature de leurs propos, je crains que ce second homme ne soit aussi un utilisateur de magie. Et qu’il ne l’utilise pas à bon escient. Je peux concevoir l’idée que vous vous faites l’Art, avec un grand « A », notamment de part l’épisode de l’Œil Bleu, expliqua-t-elle avant d’ajouter platement, ce genre d’événement à le don de traverser les frontières. Mais ne voyez pas en la magie une chose mauvaise et malévolente, elle n’est qu’un outil, avec lequel on peut fabriquer et construire, comme on peut démanteler et détruire. Faire le bien ou le mal se résume à un simple choix, mais déterminant quant à notre rapport à l’Art. Pensez-vous que tout le monde ait mal réagit lorsque l’épée eut été inventée ? Personne n’a crié au loup et scandé « Par les cinq, encerclez ces gens armés de petits bâtons de métal pointus et enfermez-les ! » Lança-t-elle sur un ton grivois. Non, car l’épée sert autant à faire le bien que le mal, à protéger qu’à blesser.

L’arcaniste ralentit la cadence, elle s’emballait un peu. Mais le cas de Boniface l’inquiétait réellement, et ça pouvait se lire sur son visage.

_ Concernant ce Boniface, j’ai cru comprendre qu’il habitait la côte. Dans ses lettres, il a mentionné à plusieurs reprises les embruns marins et les voiles des bateaux, les falaises et les vagues qui s’écrasaient contre les rochers… Je ne pense pas qu’il habite Syriac, si cela peut vous rassurer. Lorsque l’on se livre à des pratiques condamnables, on se terre loin des hauts lieux et des rassemblements de populations centraux. J’avais imaginé un hameau quelques part au Sud d’ici, d’une dizaine de chaumières comme de deux ou trois. Afin de déterminer avec précision son emplacement, il faut prendre le temps que discuter avec les habitants de la côte, écouter les légendes et les ragots. Les bonnes gens ont tendance à interpréter avec exagération les faits qu’ils ne peuvent expliquer, et c’est bien ce genre de choses qui mènent droit à la magie et sa source.

Elle se tût, observant son auditoire, dont les méninges semblaient travailler. Si leurs oreilles avaient pu fumer, elles l’auraient certainement fait. Le cas était important, possiblement dangereux. La femme qui leur apportait ces nouvelles était une drow, et qui plus est magicienne. Voilà qui demandait mûre réflexion.

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MessageSujet: Re: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeMer 22 Mar 2017 - 23:22



Les personnes dans la pièce écoutèrent avec politesse et attention les dires de leur drôle d’invité. Ils ne montrèrent pas trop de surprise, encore moins de marques de mécontentement. L’échevin se rapprocha de la dame Dugrène et échangea quelques paroles à voix basse avec la dame, sans jeter le moindre regard à la drow. Il se releva après que la femme ait acquiescé à ses paroles et il se reconcentra pleinement sur la drow.
 
L’atmosphère était sérieuse mais apaisée dans la salle. Chacun était visiblement concentré mais ne cherchait ni à tirer la couverture à soi, ni à interrompre la femme. Ils échangèrent par moment des regards visiblement entendus. Seul l’échevin marcha un peu dans la pièce pendant que la dame continuait ses explications. L’homme marcha jusqu’à la fenêtre pour y faire face. Il continuait visiblement d’écouter mais devait avoir passé trop de temps statique et assit. Il avançait lentement d’un endroit à l’autre, avec cet espèce de force tranquille si caractéristique des hommes de caractère.
 
Lorsque la dame eut fini, il régna quelques instant un long silence.
 
«  - Arthur ? , fit l’échevin, veuillez me relire le passage sur la créature de la première partie de déposition de Mme Do’ath. »
 
Le vieil homme reprit vie et rapidement sortit un parchemin.
 
« - Oui Votre Honneur… Voici ce que Madame a présenté : ‘Un marchand... Étrange, doublé d'être un couard.
 
 - Non. Non, coupa l’échevin, allez plus loin… 
 
 - Eh bien… ‘Gallen, Garrick et moi-même avons dû affronter un nécrophage, une goule plus précisément. Cette créature était le résultat d'un mélange de quatre corps, et avait tout autant de têtes, ainsi que deux paires de bras. Je vous laisse imaginer la crise d'angoisse que nous a fait Dagobert, qui disparut avant même le début des hostilités. [Rire calme de Mme Do’ath] Mais une fois la créature hors d'état de nuire, il restait à occire le nécromant.’ 
 
- Stop, cela suffit… Merci Artur. Qu’en pensez-vous Karlsbach ?
 
- Certainement la même chose que vous Votre Honneur, répondit le personnage adipeux, je ne sais pas ce qu’en penserai le prêtre de Nééra… Nous devrons certainement lui en faire part. Son Altesse également.
 
- Son Altesse est en Erac pour la Diète, fit l’échevin, comme la plupart des seigneurs des terres royales… Nous devrons en référer au surintendant. Avec un peu de chance M. d’Altenberg sera de retour demain ou après-demain avec le burgrave, qui est à Erac avec lui. J’ai eu missive comme quoi leur navire devait appareiller hier ou aujourd’hui. Vu la tempête, il sera retardé.
 
- Ce qui ne me parait pas clair, reprit le gros prévôt, est la présence de ce deuxième personnage… La situation est plutôt calme en ce moment. Je n’ai aucun rapport étonnant. Je pense que la milice tiendra le même discours. J’en parlerai au capitaine demain matin. Ce soir il est à Waldhouse.
 
- C’est à Waldman que nous devrions écrire Messieurs… »
 
La dame Dugrène n’avait pas parlé pour le moment et les deux hommes se retournèrent d’un seul chef.
 
« - Waldman ?, fit l’échevin, n’est-ce pas un peu rapide ? Il n’y a pas mort d’homme.
 
- Je crois cette dame… Je ne l’aime pas plus que cela, ajouta-t-elle avec un sourire agréable pour la drow la parcourant du regard, mais je la crois. Si elle a raison. Il nous faut écrire à Waldman. Vous verrez qu’il répondra, et nous enverra quelqu’un du Secret… 
 
- Le Secret ? Vous pensez vraiment ? Pour une affaire non démontrée ? Vous n’y pensez pas Eugénie, ajouta encore l’échevin. Non je pense vraiment qu’il vaudrai mieux écrire simplement à de Wüst… 
 
- Faites les deux… Vous verrez. »
 
La dame n’ajouta rien, elle avait visiblement gagné la bataille. L’échevin acquiesça. Il s’approcha de son bureau et entreprit de rédiger un mot sur un parchemin. Il griffonna quelques lignes. Le vieil homme au prénom d’Arthur, greffier de l’échevin, se leva de lui-même pour s’approcher de son maitre.
 
« - Donnez cela à faire envoyer par pigeon ou corbeau. »
 
L’échevin se releva de son bureau.
 
« - Il ne reste pas grand-chose à faire jusqu’à demain. Je vous conseille de rentrer à votre auberge. Nous allons vous y conduire. Je vous demande d’être à mon bureau demain à midi. Si par chance le duc revient d’ici à demain, nous pourrons voir cela directement avec lui. »
 
On s’arrêta là. Mme Dugrène alla vers la drow avant de partir.
 
« - Vous devez comprendre quelque chose Mme Do’ath. Toute étrangère que vous êtes… Vous devez comprendre la peur que la magie fait dans le cœur des gens. C’est une peur légitime. Nous travaillons à les rassurer vous comprenez. La noblesse dispose de son autorité car le peuple dispose de la protection. La magie est peut-être un outil comme vous le dites, mais cet outil est réservé à une élite et est inaccessible pour qui ne dispose pas de prédisposition.
 
Chacun comprendra donc que ce n’est pas un ‘outil’ comme les autres. N’importe qui peut se forger une épée. N’importe qui n’est pas sorcier en revanche. Nous sommes ouverts et compréhensif. Nous ne pendons pas les sorciers par prévention car nous comprenons que vous n’êtes pas tous mauvais. Mais nous nous méfions du fait qu’une personne dispose d’une telle puissance sans être redevable du moindre serment. Souvenez-vous donc que vos dons font de vous une personne d’exception. Que vous utilisiez vos dons pour le bien est une bonne chose. Mais comprenez qu’un pouvoir défiant les lois naturelles est un pouvoir craint. Non par idiotie, mais par raison.
 
Sur quoi je vous souhaite la bienvenue dans ma ville et le bon soir… »
 
Et la vieille dame s’en fut, avec la prestance d’une grande dame. Les deux autres n’avaient pas assistés à la scène, ils étaient occupé à discuter dans un coin de la salle. Finalement Arthur fut de retour et invita la drow à le suivre.
 
« - Peut-être voulez-vous une cape pour vous protéger de la pluie ? C’est en juste en face mais il pleut l’impossible. »
 
Effectivement à l’extérieur la pluie était battante. On traversa la place avec entrain. De l’autre côté une grande auberge attendait le visiteur. La salle du bas, emplie à ras bord de têtes empaillées de gibiers et de cadavres figés et affichés de poisson était visiblement celle de gourmet. L’ambiance y était feutrée et des marchands discrets ou des notables de la ville y dinait dans une atmosphère sympathique. On entendait des rires et le brouhaha doux d’une salle donnant l’impression de faire diner plusieurs famille discrète.
 
On servit un repas agréable à base de poisson à la drow. C’était une spécialité locale bien sûr, très fine et composé d’un poisson à la chair blanche et de choux très légers. Le dessert était un gateau au miel lui aussi très léger.
 
On monta ensuite la drow jusqu’à sa chambre. Elle était équipée d’un grand lit à baldaquin. Dans la salle d’eau se trouvait de l’eau courante froide à un robinet, apportée directement par un des nombreux aqueducs de la ville. Une baignoire était également là et était remplie d’eau. Elle était chauffée par le dessous, visiblement par une sorte de chauffage au bois devant passer au travers des murs.
 
Un poêle en faience chauffait là aussi agréablement les deux pièces et il devait faire dans les vingt degrés. Le lit était équipé de draps propres et était rembourré de plumes et non de paille. Il ne s’agissait visiblement pas d’un pays pauvre pour que les auberges disposent d’un tel luxe. Visiblement le pays ne disposait pas de la puissance d’un grand domaine, mais son développement et sa prospérité était impressionnante pour le visiteur. Une petite pépite cachée dans la boue… Mais peut-être les ennuis arrivaient ils jusque dans les plus calme havre de paix ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus)   [Terminé] [Syriac] Sous les vents et pluies annonçant l'hiver. (Niklaus) I_icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 18:45

Hiver, Calimehtarus, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.


Aucun ne semblait d'accord sur la décision qui s'imposait, et la discussion battait son plein quant à la marche à suivre. Non qu'elle ne s'intéressait pas à ce qui se disait, mais ces figures importantes avaient baissé d'un ton, et ne palabraient que pour eux, et T'sisra ne comprenait plus grand chose. Tout du moins jusqu'à l'intervention de cette femme de poigne, restée silencieuse et mesurée jusque là. Sa parole faisait force, le son de ses cordes vocales résonnait comme sagesse. Et elle était franche. Voilà une chose que la drow appréciait particulièrement.
En tous les cas, la simple intervention de la bourgmestre finit par mettre tout le monde d'accord. Alors que les hommes convenaient des derniers détails ensembles, la dame prit l'étrangère à part.

« - Vous devez comprendre quelque chose Mme Do’ath. Toute étrangère que vous êtes… Vous devez comprendre la peur que la magie fait dans le cœur des gens. C’est une peur légitime. Nous travaillons à les rassurer vous comprenez. La noblesse dispose de son autorité car le peuple dispose de la protection. La magie est peut-être un outil comme vous le dites, mais cet outil est réservé à une élite et est inaccessible pour qui ne dispose pas de prédisposition.

Chacun comprendra donc que ce n’est pas un ‘outil’ comme les autres. N’importe qui peut se forger une épée. N’importe qui n’est pas sorcier en revanche. Nous sommes ouverts et compréhensif. Nous ne pendons pas les sorciers par prévention car nous comprenons que vous n’êtes pas tous mauvais. Mais nous nous méfions du fait qu’une personne dispose d’une telle puissance sans être redevable du moindre serment. Souvenez-vous donc que vos dons font de vous une personne d’exception. Que vous utilisiez vos dons pour le bien est une bonne chose. Mais comprenez qu’un pouvoir défiant les lois naturelles est un pouvoir craint. Non par idiotie, mais par raison.

Sur quoi je vous souhaite la bienvenue dans ma ville et le bon soir… »


_ J'entends ce que vous dites, le prisme de votre vision de la chose est cohérente, et c'est parce que votre point de vue diffère qu'il est des plus appréciable, bien que je ne puis être en accord avec la totalité de ce que vous avancez. Lui confia la drow, alors que son interlocutrice était sur le départ. J'aurais plaisir à vous revoir une fois un point final donné à cette histoire, la dialectique et la culture m'ont toujours intéressées. Finit-elle en saluant la bourgmestre d'un léger signe de tête accompagné d'un sourire tout aussi discret.

Le scribe intervint ensuite, dans une prévenance à laquelle l'arcaniste de se serait pas attendue, et à laquelle elle répondit par un sourire franc, déclinant poliment l'invitation en désignant sa propre cape, ornée d'une fourrure de ralir parsemée de plumes de corbeau, désormais sèche et qui n'attendait que ses épaules.

_ Je vous remercie, mais j'ai ce qu'il faut. Dit-elle en déposant une main sur l'avant bras de l'homme.

Puis la daedhel se dirigea d'un pas leste vers la chaise où trônait sa cape, pour s'y asseoir et renfiler ses bottes de cuir rembourrées de fourrure, qu'elle avait laissé à côté. Et bon sang que c'était agréable de glisser le pied dans une chausse chauffée par une soirée passée auprès d'un âtre crépitant. Une fois sa cape sur ses épaules, son arme à la ceinture, et son sac à la main, elle entreprit de suivre Arthur.

La menant au travers de la place, d'un pas rapide qui arracha un sourire à la noiraude, qui trouvait cela très amusant, l'homme finit par lui présenter l'auberge où elle passerait la nuit. Et quelle auberge ! T'sisra n'oublierait pas ce dîner, un repas très fin et succulent, ni l'ambiance calme et feutrée de la salle du bas. Et bien que les autochtones aient pu lui jeter des regards curieux ou suspicieux, cela n'avait en rien entamé sa bonne humeur et son allégresse. Jamais elle n'aurait osé imaginer, même ne serait-ce qu'une seconde, qu'un jour dans sa vie, elle terminerait une soirée dans un établissement péninsulaire, et particulièrement sélect qui plus est.
Quant à la chambre qu'on lui présenta... Imaginez le luxe, mais pas à outrance. Imaginez le confort, et imaginez le encore plus confortable. T'sisra passa une bonne heure et demi à se prélasser dans la bain d'eau chaude, tout en essayant vainement de se remémorer la dernière fois qu'elle avait goûté à une toilette aussi agréable. Tous ses muscles se détendaient, s'octroyant un repos bien mérité, et tout ce qui avait pu l'inquiéter et la travailler durant son périple avait fondu comme neige au soleil.
Mais on ne peut profiter des bonnes choses sans cesse. La fatigue tiraillait la jeune daedhel, qui, avant de rejoindre un véritable lit de princesse, prit le temps de vérifier que les fenêtres et la porte de sa chambre étaient bien fermées. C'est un toc qu'elle avait depuis des décennies. Il ne lui fallut ensuite guère de temps pour s'endormir, étalée comme véritable de mer sous ses draps qui sentaient bon la lavande.

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