Correspondance entre la baronne d'Ysari et le baron d'Apreplaine

Maison Altenberg

Monsieur Niklaus Anasis Termal D'Altenberg

Maison d'Edecis, Ydril
Arkuisa de la 1^ièreennéade de Verimios de la 9ème année du 11ème cycle,

Votre Honneur,

Étant actuellement en Ydril, j'ai appris par des amis communs que vous aviez montré de l'intérêt à ce que nous puissions ouvrir une correspondance.

J'en suis naturellement honoré.

Comme vous devez le savoir j'entretiens pour vos terres la plus grande nostalgie car ces sur vos terres que s'établit les racines de la famille de feu mon épouse Mme de Malvoie d'Arcani. Il s'agit naturellement d'un lieu qui résonne particulièrement dans mon cœur et pour lequel j'ai un attachement particulier.

J'ai appris par ailleurs que Votre Honneur avait demandé des nouvelles de ma tante. Je vous en remercie. Cette dernière est toujours très mal. J'ai pris mon temps en Ydril pour venir la voir et discuter avec elle. Si les Dieux la rappelle rapidement et sans mal ; nous ne souhaitons autre chose. Si tout du moins ils décident de lui donner quelque langueur sur Terre, nous prendrons notre parti et j'espère que cela se fera sans maux pour elle. Elle souffre malheureusement beaucoup mais reste parfaitement clairvoyante. Je lui dis mille tendresses de votre part, qu’elle reçoit très bien.

Vous avez sûrement appris que M. de Fermont lui écrit des lettres excessives ; ce sont des amitiés qui ne sont liés qu'à l’agonie, dont je ne fais pas grand cas et elle non plus. J’abhorre ceux qui ne commencent que là à l’aimer. Ma Dame, il faut aimer pendant la vie des autres. C’est trop tard de changer quand on expire.

Dans tous les cas je quitterai avec regret Ydril demain pour Soltariel.

Je vous souhaite de recevoir mes amitiés,

Bien à vous,

Maison Altenberg

Monsieur Niklaus Anasis Termal D'Altenberg

Hôtel de Slicens, Soltariel
Julas de la 2^ièmeennéade de Verimios de la 9ème année du 11ème cycle,

Madame,

Je souhaite vous remercier pour vos condoléances concernant mon épouse. Il est vrai que si sa disparition remonte maintenant à plusieurs années, les derniers évènements ont certainement remonté ces douloureux souvenirs, mais ont également permis de retrouver une joie nouvelle. J’ignorai l’amitié qui vous liait à Ariane, et bien que la proximité géographique explique naturellement que vous fûtes liées, je n’en avais soit pas le souvenir, soit pas la connaissance. Il en va de même pour le mariage, mais je vous avouerai que je n’avais que peu d’yeux pour les invités, excusez donc ma mémoire défaillante.

A mon tour de vous présenter mes bons vœux et mes félicitations pour l’heureux évènement que vous attendez. Ne vous préoccupez pas de vous déplacer comme vous le recommande les sages personnes qui vous entourent. De plus la Péninsule ne mérite pas d’être visitée en ce moment. Le froid y est glacial, autant dans les campagnes que dans les antichambres. Cela me rappelle chaque jour que les Dieux font que la diplomatie est bien plus un art qu’une science, et que comme tout art, il s’agit d’une souveraine déloyale. Bien que l’exercice ne me soit pas étranger, je trouve mes forces plus limitées qu’il y a quelques mois. Au moins suis-je à peu près certain que les choses arrivent maintenant vers la fin et que d’ici à quelques mois, je serai déchargé du fardeau de l’ambivalence qui a dû guider mes pas jusqu’ici.

Pour ce qui est de M. de Fermont, ma tante a écrit à ce dernier depuis ma première missive, et je pense qu’il a compris ses sentiments, ses lettres ont cessés.

J’ai pour projet de venir à Ysari au retour des beaux jours, au moins pour que mon fils puisse découvrir la patrie de sa mère, mais je n’ai pas encore de date exacte à vous confier. Votre invitation est naturellement très aimable, et je la retourne, si le cœur vous en dit, vous serez également les bienvenus en Apreplaine.

Avec mes amitiés,