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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Sam 16 Fév 2019 - 18:12
Ryth avait pleinement confiance envers son ancien frère d’armes. Aussi, se contenta-t-il d’observer d’un œil les performances de Patience. Attentif à ses gestes, à la manière qu’elle avait de se tenir sur la selle. Il acquiesça aux conseils du Sombre à propos de la manière dont il fallait qu’elle attrape les flèches. Puis lorsqu’elle tira avec les arcs, il se contenta d’observer. Et espéra grandement que l’arc restant conviendrait. Puis lorsqu’ils se dirigèrent dans l’arrière cour, il les suivi pour voir comment se débrouillerait Patience sur un vrai cheval. Certes, cela risquait d’être difficile. Mais après les six jours à cheval sur le trajet du retour et dans le désert, il estima qu’elle devrait y arriver quand même. Et lorsque l’esclave l’emmena sur la piste, il resta à côté de son ami pour prêter attention à ses tirs et à sa manière de chevaucher. Ils restèrent silencieux, trop occupés à faire attention aux détails. Et lorsqu’elle eu finit, il sourit en coin. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas vu son ami impressionné et satisfait, cela était de bons augures et sous-entendait que Patience ferait une très bonne archère montée.
Puis vint l’heure du retour. Le Sombre se sépara de son ami dans une seconde accolade avant de finalement sortir de l’échoppe. Il était hors de question qu’il les ramène sans que Patience n’ai son équipement au complet. Ce qui sous-entendait qu’elle avait besoin d’une nouvelle dague. Ce petit manège l’amusait intérieurement, il était curieux de voir la réaction quand elle découvrirait qu’il avait pensé à elle. Alors, il alla jusqu’au bout et la laissa choisir. Suite à ca, ils rentrèrent et le sombre laissa les esclaves gérer la dimension logistique du rangement. Il se contenta d’errer dans son jardin, autour du Péristyle. Observant les lueurs de la végétation phosphorescente qui envahissait son monde obscure et le balafrant de cette clarté légère qu’appréciaient tant les Noirelfes. A chaque fois qu’il regardait ce jardin, il avait l’impression d’avoir ramené chez lui, un petit morceau de ces lueurs qui éclaircissaient les rues. Il avait vu des lanternes à l’huile de roche et il se demandait si ca ne serait pas une bonne idée d’en accrocher quelques unes à la véranda. S’abaissant prêt d’un cristal luminescent planté entre deux champignons, il ne put s’empêcher de le toucher. A chaque fois qu’il regardait ces cristaux, il avait l’impression de toucher les étoiles, de se rapprocher de ce firmament si lointain. La raison d’existence de ce Péristyle n’était pas née des exigences d’une femme mais bien de Ryth.
Il était tout de même dur de calculer l’heure quand on venait de passer plusieurs ennéades à la surface. Le sombre n’était pas encore habitué à tout ca. Aussi, encore une fois, ce fut Faerlynn qui vint le sortir de ces songes en posant une main douce sur son épaule, il était temps de diner. Acquiesçant, il la laissa l’extraire de ses songes. Songes à propos du rituel final que Patience devait passer. Car si elle avait été donné à Ryth par les rampants, il fallait lui poser lui apposer la marque éternelle divine. Une marque immatérielle. Plus un rituel psychique qu’une réelle scarification physique. Une habitude ordinaire dans un peuple fanatique. Songes qu’il allait partager à table.
Aussi, s’attablant, il attendit que ses deux esclaves viennent puis avant que Faerlynn ne serve, il lui intima de rester assise car il désirait parler :
- Asteren, il y a une dernière chose que nous devons faire. Je vais faire un effort et te laisser choisir du jour où tu seras prête à le réaliser. Il y a le rituel de bienvenue à perpétrer. Faerlynn y est passé. Elle pourra te confier les détails. Il n’y a pas de blessures, pas de souffrance, pas d’actes sexuels. C’est juste un peu de peinture rituelle et quelques mots donnés aux dieux. Oui, car, je dois te présenter aux dieux. Je dois savoir si j’ai leur bénédiction. Normalement, ca devrait bien se passer. C’est toi qui décide quand tu veux passer ce rituel. En attendant, je communierais avec les deux, jour après jour, pour les faire patienter. Il serait terrible qu’ils ne m’assomment de leur courroux. Est-ce que tu as tout ce dont tu as besoin ? Est-ce que tu as des questions auxquelles tu veux des réponses ?
il se tourna finalement vers Faerlynn et lui demanda :
- Est-ce que vous avez assez de meubles où dois-je demander à ce qu’on installe de nouveaux rangements ?
Faerlynn sourit et vint poser sa main sur l’avant-bras du Sombre avant de répondre en acquiesçant :
- Je lui ai fais de la place. Mais je ne serais pas contre un peu de rangements supplémentaires. Pour le moment, on s’en sort !
Acquiesçant, Ryth se tourna vers Patience pour voir si elle avait des questions à poser. Puis, ils commencèrent à manger. Au soir, Faerlynn ne serait pas dans la chambre des esclaves. Elle rejoindrait son maître pour dormir contre lui, comme ils en avaient convenu. L’esclave passerait sa première nuit vraiment seule.
Sauveur Hadjaoui
Humain
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Mer 20 Fév 2019 - 21:01
Patience n'en eut pas pour très longtemps à ranger ses vêtements dans la commode. Elle replia les robes un peu plus soigneusement que les marchands puis les glissa dans le meuble. Il lui fallut deux tiroirs pour toutes les caser. Le troisième accueillit ses pantalons et ses chemises. Le dernier, le serre-taille et la ceinture. Avant de refermer, elle observa l'accessoire que Faerlynn avait tant tenu à lui acheter. Elle n'aimait pas ce genre de supplément. Il mettait la poitrine en évidence et elle détestait ça... Elle ne trouvait aucun intérêt à se faire belle et mettre ses atouts en valeur. Son corps n'était pas un objet de plaisir à ses yeux, on ne s'en était servi que pour la torturer jusque-là... L'archère perçut des pas dans l'escalier et fut tirée de ses songes. Elle referma le tiroir et se retourna pour voir la demi-elfe débouler presque en trombe.
-Je suis sotte... Ne range pas, tes robes, nous devons les ajuster ! Mets-les dans la salle d'eau, nous y serons plus à l'aise. On s'en occupe dès demain !
Et elle disparut aussitôt, ne laissant pas d'autre choix à sa colocataire que de s'exécuter. Patience soupira. Tout ce pliage pour rien... Puis elle se retourna vers le meuble pour en ressortir lesdites robes.
Quelques minutes plus tard, elle descendait pour découvrir Faerlynn les bras chargés par de la vaisselle. Sans un mot et sans qu'on le lui demande, l'humaine s'approcha pour récupérer les couverts un peu bancals sur les assiettes et l'accompagna jusqu'à la salle à manger. Tout en mettant la table, elle demanda à la demi-elfe depuis combien de temps elle mangeait avec Ryth'ten. Cette dernière fut surprise : cela avait toujours été comme ça. Quant à leurs sujets de discussion, en dehors de l'histoire du fern, ils étaient plutôt banals... Patience regardait son homologue, à la fois méfiante et dubitative. Faerlynn ne sut que faire ou que dire pour lui assurer que c'était bien la réalité et lui adressa un sourire ennuyé et attristé en repensant aux confessions qu'elle leur avait fait quelques heures plus tôt. Il n'y aurait que le temps pour la convaincre.
La table mise et le repas prêt, la demi-elfe alla chercher leur maître et ils se disposèrent comme à midi : lui en bout de table et une esclave de chaque côté. Avant même de commencer, Ryth'ten tint à informer Patience qu'elle devrait participer à une cérémonie de bienvenue et lui laissa le loisir de la date. Elle ne répondit rien, lui adressant le même regard qu'à sa comparse quelques minutes plus tôt. Faerlynn renforça son étreinte sur le bras du sombre pour lui faire savoir qu'il n'avait rien à dire de plus pour le moment puis elle se leva pour aller chercher le repas.
Le dîner se déroula comme le déjeuner, à quelques détails près. De sa propre initiative, l'archère avait aidé à débarrasser et à faire la vaisselle. Lorsqu'elles eurent fini, la demi-elfe et elle allèrent se changer dans leur chambre mais, au lieu de se coucher, Faerlynn sortit et se dirigea vers la seule partie de la maison où Patience n'avait encore pas mis les pieds. Elle la regarda faire, toujours pas convaincue qu'ils ne feraient que dormir. Allongée dans son lit, elle tendit l'oreille pendant plus d'une heure sans rien entendre... Pas un froissement de tissu, pas un soupir, pas un gémissement, pas un clapotement... Rien. Elle avait du mal à y croire... Mais, à moins de l'avoir rendue sourde, il était clair qu'ils n'avaient rien fait ensemble. La nuit n'était pas finie cela dit...
Au petit matin, Patience était surprise. Ryth'ten et Faerlynn n'avaient a priori pas couché ensemble. Pourtant, elle n'était pas persuadée qu'ils n'avaient pas fait exprès pour tenter de la persuader des paroles de son nouveau maître. Lorsqu'ils se levèrent enfin, et au cours du petit déjeuner, elle continua de les observer avec ce regard qui ne semblait plus vouloir la quitter depuis la veille. Cette maison était si étrange pour elle... L'ambiance était étrange. Bien loin de celle qui régnait chez Nûrkyr. Et pas si éloignée que ça de celle qu'elle connaissait autrefois chez son père... A peine les assiettes terminées, la demie-elfe les confisqua et commanda à l'archère de filer dans la salle d'eau mettre une robe afin qu'elle commence les ajustements. Patience mit quelques secondes avant de s'exécuter. Elle monta à l'étage et poussa la porte de la pièce qu'elle observa quelques instants. Il était hors de question pour elle de se changer devant Faerlynn. Elle prit donc le paravent et l'installa de manière à former un U avec le mur adjacent, s'offrant ainsi une intimité suffisante pour les essayages.
Elles passèrent ainsi plus d'une heure à rajuster les robes les unes après les autres. Aucune n'était coupée de la même manière que la précédente. De manière générale, elles étaient toutes trop larges, mais c'était soit au niveau de la poitrine, soit au niveau de la taille, soit au niveau des hanches, soit au niveau des épaules, soit à plusieurs des quatre (quand ce n'était pas les quatre en même temps)... Quant aux longueurs, certaines étaient à raccourcir aux niveaux des manches et d'autres aux pieds. Assise par terre pour piquer le jupon de l'archère afin de déterminer comment elle ferait le ourlet, Faerlynn se redressa finalement et se cambra en appuyant sur ses reins, espérant que cela ferait passer son mal de dos.
-On peut arrêter si tu veux. Proposa Patience, pleine d'espoir. -Tu plaisantes ? Il n'en reste plus qu'une. Allez, enfile-la. Puis elle se releva, péniblement. Moi je vais chercher des épingles dans la chambre, je n'en ai presque plus.
Alors que la demie-elfe sortait, l'archère disparut derrière le paravent pour la énième fois. Elle retira la robe qu'elle portait en faisant bien attention de ne pas se piquer avec les petites aiguilles disposées un peu partout. Il y avait beaucoup à faire sur celle-ci... A ce stade, cela aurait presque plus valu le coup de n'acheter que du tissu plutôt qu'une robe toute faite. Elle eut un sourire amusé en reposant le vêtement puis chercha du regard sa dernière tenue. Ne la trouvant pas, elle jeta un œil sur la commode à l'autre bout de la pièce, là où elle avait posé les robes la veille. Elle avait oublié de la prendre avant d'aller se changer... Faerlynn était encore dans la chambre. Patience sortit donc de sa cachette pour aller la récupérer. Elle était sur le point de faire demi-tour lorsqu'un bruit raisonna soudainement dans le couloir juste devant la porte grande ouverte de la salle d'eau. L'archère se tourna vers l'origine du son et découvrit la demi-elfe, pétrifiée. Son visage demeurait figé dans une expression de stupéfaction alors que ses yeux ne quittaient pas la jeune femme.
A ce moment-là, l'archère n'était plus vêtue que d'une sous-robe. Ses bras nus laissaient apparaître des dessins qui en recouvraient toute la surface, depuis l'épaule jusqu'au poignet. Le bas visible de ses jambes étaient recouverts par des arabesques similaires. Son corps entiers semblait être une fresque qui avait été gravée à même sa peau. Seuls les endroits susceptibles d'êtres vus par tous, comme le visage, les mains, le décolleté et les pieds n'étaient pas touchés. Faerlynn en était à ce point choquée qu'elle en avait laissé tomber le coffret en bois qu'elle tenait dans les mains, provoquant un grand fracas qui avait raisonné jusque dans la salle d'eau. Patience éjecta la robe sur le côté et mit ses mains devant elle en signe d'apaisement.
-Tout va bien Faerlynn. -Bien ?... Mais tu en as sur tout le corps ! -Je n'ai plus mal depuis longtemps. Ce n'est rien. -Non, ce n'est pas rien, Patience !
La demie-elfe était au bord des larmes. Cette fois, ce fut l'humaine qui comprit qu'elle ne pourrait rien dire ni faire pour l'aider. Elle était sous le choc. Elle ne s'attendait visiblement pas à voir une telle chose. Mais si Ryth'ten avait été aussi doux qu'il le prétendait avec elle, alors peut-être ne savait-elle pas à quel point la vie était difficile pour les esclaves dont les maîtres n'avaient pas autant d'égards à leur encontre. Alors que le silence s'était installé entre elles depuis plusieurs secondes, des pas se firent entendre dans l'escalier. Lorsque le sombre apparut sur la dernière marche, Faerlynn se tourna vers lui. Une larme avait coulé sur sa joue et d'autres menaçaient de la suivre. Pourtant, le regard qu'elle lui adressa était sévère et sa voix, bien qu'éraillée, laissait entendre qu'elle n'accepterait qu'un "oui" pour toute réponse.
-Dis-moi qu'on peut faire quelque chose pour elle.
Patience ne pouvait pas le voir mais elle entendit ses pas se rapprocher. Puisqu'elle ne pouvait pas l'éviter, elle choisit d'affronter ce moment où le regard de Ryth'ten se poserait sur elle pour découvrir quelques parcelles ignoblement décorées de son corps. Il avait dit être désolé qu'elle ait été régulièrement violée et humiliée. Qu'allait-il penser de cette torture récréative ? Alors qu'il apparut sur le pas de la porte, elle rehaussa la tête dans une inspiration, attendant le verdict.
Ryth'ten Cormryld
Drow
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Jeu 21 Fév 2019 - 21:24
Ryth souriait dans son lit. Il était satisfait de cette journée. Patience avait pris l’initiative d’aider peu à peu Faerlynn à s’occuper des tâches ménagères. Les choses avançaient et c’était agréable. Il se remémorait un à un les moments de cette journée, trouvant assez comique qu’on dise à un éternel qu’il fallait laisser du temps à une esclave. Il dormit d’une nuit sans rêve, il n’arrivait à s’échapper cette nuit, même malgré la présence de la blonde contre laquelle il s’était lové. Tant de choses à faire, tant de choses à effacer, tant de choses à travailler, …
Ayant perdu toute notion du temps sous terre, il se réveilla uniquement lorsqu’il fut las de dormir. Ouvrant ses yeux lentement, il avait quitté le lit seul, Faerlynn ayant glissé hors du lit une heure avant pour préparer le petit déjeuner ainsi que ses affaires. Enfilant son pantalon en cuir, pieds nus, il passa un long manteau gris foncé. Il était fin et ample, en lin et il descendait jusqu’au milieu de ses mollets. Habillé, l’habit fermé à l’aide d’un ruban de soie de la même couleur, il alla s’asseoir à table. Le réveil fut silencieux et aucune réelle conversation ne vint faire une brèche pour le rompre. Ryth se demandait ce que pensait Patience en les observant ainsi. Elle semblait être comme ces gens qui débarquent dans un environnement auquel ils ne sont pas familiers. Il avait une petite idée de ce qui hantait son esprit mais n’étant pas certain, il garda ses pensées pour lui. Il se contenta d’acquiescer de la tête lorsque Faerlynn confisqua les assiettes. En se disant.
Oui, allez donc vous occuper. Que je puisse méditer en paix et m’abîmer en contemplation.
Et sur cette pensée, il se redressa. Pour se diriger nonchalamment dehors. Profitant du calme apparent, il déambula lentement et longuement autour du Péristyle. Prit de pensées profondes et lointaines. Admirant entre les colonnades les couleurs éternelles qui hantaient ce jardin fait de fluorescence. Pensées privées et secrètes d’un Sombre qui profitait d’un petit moment de calme pour songer, s’abandonner à d’autres sortes de rêves. Lui, si loin du firmament. Dans ces songes, Dur de le suivre tant l’environnement est brumeux et obscure. Fait d’arabesques de fumées et de grondements sourds volcaniques. Mais pourtant, même dans les plus profondes errances, un sentiment de confiance règne, le sentiment d’être, non pas perdu mais éloigné. Comme si l’ont savait où l’ont été mais qu’on était bien incapable de le mettre sur une carte. Comme si l’ont connaissait le chemin de retour même si l’ont serait bien incapable d’en esquisser les traits.
Mais Ryth avait l’oreille fine et il fut lentement ramené à la surface lorsqu’il entendit le bruit d’un objet en bois qui tombe lourdement sur le sol. Soudainement alerte, il abandonna ce qu’il faisait, tel un dormeur qu’on venait de réveiller d’une sieste et alla souplement à l’intérieur. Marchant d’un pas rapide, il grimpa les marches une à une bien décidé à aller voir ce qu’il se passait. La première chose qu’il vit, ce fut un semi-elfe, figé, les larmes aux yeux. Puis, une Patience scarifiée là où la peau est normalement dissimulée. La respiration rompue, il s’approcha en faisant un geste de la main à Faerlynn pour qu’elle patiente puis, il regarda longuement l’humaine ignorant le regard sévère de la semi-elfe, bien décidé à répondre : On peut effacer bien des choses mais on ne peut pas effacer le passé. Ni même ses souvenirs. Asteren, …
Il prit une pause, inspirant longuement par le nez avant de dire :
J’ignorais mais je me doutais qu’ils s’adonnaient et s’adonnent encore à ce genre d’activités gratuites. Il y avait des rumeurs … Je ne l’avais jamais vu de mes yeux jusqu’à aujourd’hui. Encore un élément qui renforce mes choix gravitant autour de ton maître. Je ne l’aimais pas, personne ne l’aimait vraiment. Il faut vraiment que je leur rende leurs affaires pour qu'on soit définitivement débarrassé d'eux.
Il expira et continua :
La torture est courante au Puy mais ce n’est pas vraiment la méthode que je préfère pour m’occuper de mes esclaves. j'essaie de vous en préserver. La torture amène la fidélité par la peur et la souffrance. Je préfère nettement la confiance et le sentiment que vous me trouvez juste dans mes actes. C’est comme apprivoiser une créature en lui donnant des coups de bâtons et en l’entravant. Loin de moi l’envie de vous assimiler à des animaux mais ce n’est pas la méthode la plus appropriée à long terme. Sur un espace court, il va vous obéir, mais une flamme de vengeance grandira lentement en lui et un jour, il en aura marre et profitera que vous ayez le dos tourné pour vous planter un couteau dans le dos.
Il prit une énième pause pour finir en plantant son regard dans chacune d’elle :
Vous êtes chez les Sombres. La torture existe, vous en verrez sûrement. Mais vous êtes chez moi et vous m’appartenez. Aucun Sombre n’a le droit de porter la main sur vous si vous ne lui donnez pas une raison de le faire. Respectez les règles, ne portez pas d’armes au Puy, obéissez quand on vous parle, n’élevez pas la voix, ne portez pas la main sur un Sombre et tout ira bien. Asteren, quand à tes marques, je vais les faire effacer car tu n’appartiens plus à Nurkyr. Ces actes de souffrance gratuite sur ton corps sont odieuses et je peine à l'idée de ne pas être capable d'effacer les fragments persistants dans ton esprit et dans ton cœur, du cauchemar que tu as du vivre.
Il ouvrit les bras et finit :
Nous allons aller voir une connaissance une première fois et suivant ce qu’elle dit, on verra si tu as besoin de retourner la voir ou non. Allez, venez toutes les deux. Assez d’émotions comme ca, je vous offre mon réconfort et mon oreille si vous le désirez. Vide ton sac, Asteren. Ne laisse pas ceci couver au fond de toi. Je ne peux pas promettre d’y arriver mais encore une fois, je vais essayer d’alléger un petit peu ton fardeau. Allez, viens. Tu en parles si tu as envie d’en parler. Ne te brusque pas. Prends ton temps.
Faerlynn regarda Ryth, elle avait bien envie d’y aller mais n’osait pas car c’était Patience qui avait enduré toutes ces souffrances, c’est elle qui méritait le réconfort des bras de son maître. La semi-elfe se reprit en main et décida qu’elle n’irait pas si l’humaine n’y allait pas. Elle passa le revers de sa main sur ses joues pour effacer les larmes qui avaient coulées silencieusement sur son visage et renifla pensant arriver à faire disparaître un sentiment d’empathie qui était ancrée en elle. Plus ca allait et plus elle s’inquiétait pour Patience.
Sauveur Hadjaoui
Humain
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Ven 22 Fév 2019 - 15:15
Durant de longues secondes, Ryth’ten se tint devant elle, à observer ses cicatrices. Si un oeil perverti aurait pu les trouver belles, un autre -comme celui de Faerlynn- n’y voyait que la douleur qui avait dû les accompagner. Les blessures n’avaient été que superficielles cependant. Le but était de lui faire mal mais pas de la tuer ni d’altérer ses capacités physiques. Si le sombre avait arrêté de respirer pendant un instant, la poitrine de l’humaine se soulevait douloureusement pour prendre de l’air. Les dents serrées, elle attendait de savoir ce qu’il en pensait… Et sa réponse vint enfin. Il ne le dit pas dans ces termes mais il lui laissa entendre qu’il ne cautionnait pas cet acte, pas plus qu’il n’avait cautionné ce dont elle avait parlé la veille. Patience tiqua néanmoins sur le faire que la torture n’était pas “la méthode qu’il préférait” mais cela ne dura qu’un instant. Il expliqua bien vite ses raisons, précisant qu’il préférait la confiance au règne par la terreur. Ca, c’était des termes que la jeune femme comprenait. C’était un choix intelligible et le fait qu’il soit capable de le justifier clairement la poussait à le croire.
Lorsqu’il eut fini son explication, il reporta son attention sur Patience et lui offrit de faire effacer les marques de sa souffrance passée, bien conscient qu’elle en conserverait toujours le souvenir. Pour le sombre, ces cicatrices étaient un signe d’appartenance à un autre mais, pour elle, c’était un rappel constant de ce qui lui était arrivé. Elle ne pouvait pas relever ses manches sans les voir et elle ressentait la douleur de la lame, les mains qui l’empêchaient de bouger, les rires qui l’entouraient… Alors non, elle n’oublierait jamais… Mais, au moins, elle y penserait moins souvent si elle ne les avait plus.
Enfin, Ryth’ten ouvrit les bras et lui proposa de l’écouter. L’observant en train d’attendre qu’elle vienne à lui, le visage de la jeune femme se ferma, ses muscles se raidirent et son regard se fit plus perçant.
-Et pour te dire quoi ?! Tu vois ce qui m’est arrivé, non ?
La colère venait soudain de remonter en elle sans qu’elle ne parvienne à la renvoyer d’où elle venait. Et puisque le sombre ne l’en empêchait pas, elle l’exprimerait. Il lui proposait ses bras mais il ne semblait toujours pas avoir compris qu’elle refusait qu’il la touche. Elle y serait forcément contrainte à un moment ou à un autre et, ce jour-là, elle se laisserait faire mais pas parce qu’elle le voulait. Par obligation. En attendant, elle n’irait pas se jeter elle-même dans la gueule du loup. Elle fut prise d’une furieuse envie de se rhabiller, de cacher ses marques et de se retrouver seule… Alors elle passait à côté de Ryth’ten en ignorant son offre. Devant la salle d’eau, Faerlynn tenta de l’arrêter doucement, posant le bout de ses doigts sur son avant-bras.
-Asteren, pourquoi ne nous l’as-tu pas dit hier ? -Tu m’as demandé comment mon maître était avec moi, je t’ai répondu. Ce n’est pas lui qui m’a fait ça. Ses enfants m’ont prise pour une table à dessin et il s’est contenté de les laisser faire. Il a juste fait enlever ceux qui étaient ratés et chaque fois qu’ils auraient pu être vu de tous. Sans compter les traces d’expériences qu’il trouvait laides. -Expériences ?...
Faerlynn n’avait pas envie d’entendre tout cela mais elle voulait faire parler Patience… Que ça sorte au moins une fois. L’abcès était percé depuis la veille, il était tant de le nettoyer enfin.
-Son fils et sa fille étaient curieux de voir l’effet d’un bout de métal chauffé et de l’acide sur la peau. Lui me tenait. C’était elle la perverse qui aimait me faire mal et goûter le sang qu’elle faisait couler. -Je… Je suis désolée… Cette famille était véritablement horrible… Tu as tellement souffert... Mais nous pouvons t’aider. Nous sommes là pour toi à présent. -La douleur passe. Pas l’humiliation. Tu la retrouves dans les regards de tous ceux qui savent lorsqu’ils se posent sur toi. Et ce que je lis dans les vôtres aujourd’hui ne m’aidera pas.
A présent, ils savaient tout. Certes, elle n’était pas entré dans les détails mais en avaient-ils vraiment besoin pour se faire une idée de son quotidien chez Nûrkyr ? Lorsqu’elle n’avait pas à craindre qu’il la prenne de force à la vue de tous dans un couloir, c’étaient ses enfants qui la scarifiaient dans l’idée d’en faire une oeuvre d’art humaine. Et c’était ce qu’elle était… Si on omettait la douleur qui accompagnait leur loisir sanglant. Ils avaient compris… Et elle le lisait dans leurs yeux. Elle y voyait la tristesse, la compassion… la pitié. Elle ne pouvait pas rester là. Alors, ignorant les appels de Faerlynn, elle alla dans leur chambre et ferma la porte derrière elle. Le silence s’empara soudain du couloir. Un silence alourdi par le poids des émotions qui venaient d’envahir la zone avec les récentes révélations de Patience.
Après quelques secondes, la demie-elfe bougea enfin. Elle regarda Ryth’ten, les yeux et les joues pleins de larmes. Même si elle mourrait d’envie d’aller la serrer dans ses bras, forcer la jeune femme à un contact ne servirait à rien. Si Nûrkyr l’avait meurtrie sur le plan psychique, l’aspect physique n’avait pas été en reste… Du temps… On en revenait toujours à ça : il lui fallait du temps…
Finalement, Faerlynn entra dans la salle d’eau, s’approcha d’une étagère, prit une pile de vêtements et la mit dans un sac en tissu avant de le tendre à son maître.
-Le reste de ses équipements sont rassemblés dans un coin de l’armurerie. Rends-les, s’il te plaît… Avant qu’ils ne viennent les réclamer.
Il était hors de question que de pareils individus mettent les pieds ici. La demie-elfe qui ne voulait pas voir des êtres aussi méprisables sur le pas de sa porte. Mais Patience… Elle ne devait pas être forcée de les croiser à nouveau un jour. Elle pourrait toujours les croiser dans la rue par inadvertance mais autant ne pas leur donner une raison de venir frapper chez eux.
Dernière édition par Sauveur Hadjaoui le Sam 23 Fév 2019 - 8:21, édité 1 fois
Ryth'ten Cormryld
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Ven 22 Fév 2019 - 21:05
Première partie : Mille promesses à tenir.
Encore une fois, le Sombre avait énormément de mal à gérer cette situation. Il avait beau faire des efforts, cette dernière lui échappait encore une fois. Il avait l’impression d’essayer d’attraper l’eau d’une cascade filant entre ses doigts. Aussi, il ne chercha pas à forcer et attendit simplement. Quatre cents ans de vie et il n’avait toujours pas réussit à apprendre à gérer ce genre de situation. Cette dernière était juste contre sa nature propre. Et ce n’était même pas les paroles, le problème, c’était la réflexion. Il avait beau tourner la chose dans tous les sens, aucune solution ne convenait. Aussi, devant son impuissance terrifiante, même s’il savait bien qu’elle ne voulait pas qu’il la touche, il en avait conclu que la meilleure des choses à faire était de lui offrir ses bras et de l’écouter. Mais voulait-elle parler ? Voulait-elle se faire entendre ?
L’état de la peau de Patience fit entrer le Sombre dans une profonde mélancolie d’Eternel. Il imaginait les maléfices qui avaient pu être perpétré sur son corps. Des pensées nourries par les bribes qu’elle avait bien voulu cracher hier. Mais il secoua le crâne, les bras ballants, savant pertinemment que ce qu’il imaginait était bien en-dessous de ce qui avait du se passer. Aussi, laissa-t’il encore une fois Faerlynn gérer la chose, faire la conversation. Car, à un moment, il fallait arrêter d’essayer. S’il n’était pas capable de retenir la cascade, ca ne servait plus à rien de s’abimer dans la construction d’un barrage.
Mais cet épisode réveilla en lui une idée fine, une idée perturbante. Celle de perdre le contrôle. Celle de faire du mal à ses esclaves. Si Nurkyr était capable de le faire, pourquoi pas lui ? Bien évidemment qu’il torturait, mais il ne torturait que les faibles et chaque torture était méritée. C’était vif, rapide et court. Une dague enfoncée dans une paume, une épaule, une cuisse et ca s’arrêtait là. Un coup de ceinture dont la force était à la mesure de la gravité et c’était fini. Mais jamais, bon dieu, jamais, il ne ferait de mal à Faerlynn et Patience. L’idée même de la possibilité d’en arriver là fit trembler sa main qu’il s’empressa de joindre dans son dos pour que personne ne le voit. L’arrivée de cette esclave au sein de son foyer était en train peu à peu de le bouleverser. Uriz semblait le mettre au défi de franchir cet obstacle, de réussir cette épreuve. Uriz vivait au sein de son foyer, il était hors de question de le décevoir. Il vaincrait et avec hargne et brutalité.
Ce n’était pas parce qu’il était songeur qu’il n’entendit pas la conversation qui coulait à côté de lui. Il prit tout en compte, même Patience le provoquant en passant à côté de lui sans accepter son offre bienveillante. Quand à Faerlynn, il ne la retint pas. Elle n’était pas naïve, il l’avait juste préservé des mauvaises mœurs de son peuple. Elle devait apprendre la réalité des choses. Il savait que la bonté et la bienveillance de cette dernière surpasseraient le choc de la découverte qu’elle venait de faire. Celle du plaisir malsain qu’avaient certaines personnes à faire mal à d’autres pour prendre un plaisir dérangé. Il resta là, à écouter, veillant sur ses deux esclaves et essayant d’être prévenant sur la tournure que prenait leur conversation. Sans compter qu’il était son nouveau maître, il devait savoir par quoi elle était passée afin d’être mieux à même de la protéger.
Et lorsque la porte se referma vivement, laissant une Faerlynn sur le pas de la porte, il posa son regard sur le sien. Attendant qu’elle se retourne, il regarda ses larmes sur ses joues. Ils s’échangèrent un long regard, Ryth accompagna ce regard d’une longue et lente expiration par le nez. Ils étaient tous les deux d’accord et nul besoin de parler pour l’exprimer : Le temps, seul le temps serait à même de guérir l’inguérissable.
Ryth était pourtant toujours figé sur place. Même lorsque Faerlynn s’en alla dans la salle d’eau, ce n’est qu’au moment où elle déposa les affaires de Patience dans ses bras qu’il fit un mouvement. Les éternels prenaient leur temps et il ne dérogeait pas à la règle. Le feu de l’action, il ne connaissait ca qu’au cœur de la bataille. Ici, il était prit par la quiétude et ces deux jeunes femmes avaient l’allure de comédiennes jouant plusieurs scénettes qu’il contemplait depuis son siège. Et c’est seulement lorsqu’elles entraient en interaction avec lui qu’il réagissait. Là était le fardeau de l’éternité.
Chassant ces pensées, il acquiesça à Faerlynn en venant déposer un baiser sur son front afin de partager quelques pensées intimes, secrètes pour l’apaiser. Puis, il l’abandonna pour se diriger dans l’atelier afin d’aller chercher le reste des affaires de Patience. Il devait aller chez Nurkyr. Mais hors de question d’y aller comme ca. Posant les affaires sur l’établi, il s’approcha de son mannequin où était accroché son armure nettoyée et centenaire. D’un geste lent, il posa le bout de ses doigts sur une épaulière, pensif, lointain. Plissant les yeux en se ressassant une poignée des milliers d’épisodes qu’ils avaient vécu ensemble.
- C’est une bonne idée, Ryth. Laisse-moi t’aider.
Il ne savait pas combien de temps il était restait ainsi, cela lui avait semblé faire des heures alors qu’il ne s’était écoulé que quelques minutes. Seule la voix féminine d’une Faerlynn épaulée contre le montant de la porte l’avait finalement sortie de ses songes passés. Seuls les doigts fins et doux d’une femme habituée à habiller et déshabillée son maître furent à même de baumer son âme. Elle commença par glisser ses mains à plat de chaque côté de ses côtes, comme dans l’idée de l’éteindre et au lieu de ca, elle vint dénouer la ceinture de lin qui retenait son manteau. Elle avait besoin de tendresse après l’épisode avec Patience aussi ne se contenta t’elle pas de faire ceci, il la sentit glisser sa joue contre la sienne. Venir laisser le bout de leurs oreilles longues jouer ensemble dans de petits frôlements délicats et lents. Il frémit lorsqu’il sentit ses mains remonter le long de son torse, sous les pans du manteau. Elle se laissa découvrir une énième fois chaque muscle de son torse. Pour finir par glisser ses mains le long de ses épaules afin de laisser lentement le vêtement tomber au sol. L’accompagnant dans sa chute en redescendant sur les bras ballants de Ryth. Une chute qui s’arrêta par ces mains douces venant se réceptionner avec douceur et légèreté dans celles de son maître. Ryth serra ces douces mains de manière lâche et frotta sa joue contre la sienne. Puis, d’un geste fugace et langoureux, leurs mains se séparèrent lorsqu’il se retourna pour mieux l’étreindre. Collant son front contre le sien pour perdre son regard rougeoyant dans les lagunes verdoyantes de sa Semi-Elfe.
- Je suis désolé. Je promets de t’emmener un jour loin d’ici. Un endroit où nous pourrons vivre une vie emplit de quiétude et de paix.
Faerlynn frotta son nez contre celui du Sombre et glissa sa joue contre la sienne pour lui murmurer :
- Je sais que tu le feras, j’ai confiance en toi.
Elle prit une pause avant d’ajouter :
- Ta tunique est pliée dans la chambre. Je vais aller la chercher.
Elle allait se séparer de lui quand les mots qu’il exprima vinrent la saisir au cœur :
- Si jamais un jour, je perds contrôle et que j’ose lever la main sur vous deux. Promets-moi de me planter une dague dans le cœur.
Ecarquillant les yeux, elle vint prendre le visage de son maître entre ses mains en les posant sur ses joues avant de dire tout haut :
- Quelle folie ! Plutôt m’ouvrir les veines que de tuer celui à qui je dois la vie ! Tu ne perdras pas le contrôle Ryth’Ten. Tu es à l’image de cette voûte que tu t’abîmes à contempler pendant des ennéades. Ton esprit est inébranlable, inaltérable, constant ! Le monde s’écroulera avant qu’une once de malfaisance puisse te corrompre. Et si ce jour arrive. Je mettrais une dague dans ta main et mes mains sur les tiennes et dans les larmes, les yeux dans les yeux, je forcerais ton bras fort à me transpercer avec langueur. Cette promesse, je peux te la faire. Alors, soit fort et fais en sorte que ce jour n’arrive jamais.
Et sur ces mots, elle l’obligea à tourner le visage légèrement pour pouvoir venir embrasser sa joue. Elle lui offrit un baiser si fort et appuyé que ce dernier colora sa joue longtemps. Aussi longtemps qu’elle l’avait gardé appuyé. Il pesta, car il savait qu’il ne lui ferait jamais ca.
- Je rejoindrais les étoiles avant toi, Ryth’ten. Et ceci n’est pas négociable.
Et sur ces mots, elle se désolidarisa finalement de lui après avoir été sûr de voir dans ses yeux rougeoyant une acceptation de sa part. Puis en acquiesçant pour elle-même, elle finit par sortir quelques minutes pour mieux revenir avec une tunique noire.
L’invitant à lever les bras, elle l’aida à passer la tunique longue et épaisse. Pour finalement la ceinturer avec sa ceinture fétiche, l’abîmée, celle qui avait connue bien des batailles. Puis, elle passa dans son dos pour mieux poser ses mains douces avec légèreté sur son visage. Il était grand aussi, par habitude, il tira une chaise pour s’asseoir dessus afin de pouvoir la laisser travailler. Il ferma les yeux alors qu’elle réunissait son interminable chevelure de nacre dans le seul but d’en faire une queue de cheval serrée. Il frissonna légèrement, adorant la sentir tirer ainsi sur sa chevelure, il avait l’impression que les rôles étaient inversé et qu’elle était devenue la dominante dans l’histoire. Avec expertise et habitude, elle passa un lien de cuir autour de cette queue de cheval qu’elle tirait en arrière. Il fut obligé de lever le menton légèrement, d’incliner la tête. Offrant une légère force pour contrebalancer la force des mains travailleuses de Faerlynn jusqu’à ce que la tension se libère, indiquant qu’elle avait fini. Puis, il resta assit, la laissant mettre une énième fois les pièces de son armure sur son corps. Inspirant longuement lorsqu’il sentit les bras de la semi-elfe passer autour de ses épaules dans l’unique but d’accrocher les pans de sa lourde cape pourpre ensemble. Avec cette fibule représentant le soleil d’Uriz. Puis elle vint l’étreindre, toujours dans son dos, pour mieux venir déposer un baiser sur sa joue comme pour réchauffer son cœur vaillant.
Il acquiesça aux pensées communes qu’ils avaient encore et se redressa. Passant son baudrier autour de sa taille, il y glissa ses deux épées légèrement courbées cérémoniellement. Puis, attrapa les affaires de Patience pour descendre. Mais il n’alla pas vers la porte, non, il alla vers l’étendard d’Uriz. Déposant les affaires sur la table, il posa sa main sur le pommeau de la plus fétiche de ses armes et dégaina pour mieux en poser la pointe contre le sol. Puis, posant un genou à terre, il pencha la tête en avant et ferma les yeux afin de faire une prière silencieuse honorifique à Uriz. Priant pour qu’il lui donne la force d’affronter la famille de Nurkyr. Le court instant passé, il se releva et posa son poing sur son cœur avant de glisser l’arme à nouveau à son côté. Il attrapa les affaires et sorti.
Dernière édition par Ryth'ten Cormryld le Sam 23 Fév 2019 - 0:18, édité 1 fois
Ryth'ten Cormryld
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Sam 23 Fév 2019 - 0:17
Deuxième Partie : La vérité derrière le complot.
Toc ! Toc ! Toc !
Firent les jointures des doigts du Sombre sur la lourde porte abritant la famille de Nurkyr. Il inspira profondément, redressant les épaules pour se tenir droit, prêt à accueillir qui voudrait bien lui ouvrir. S’il avait été stressé et emplit d’appréhension en sortant de chez lui, ces sentiments n’étaient plus qu’une histoire ancienne. La route avait été longue pour rejoindre la demeure de Nurkyr et il avait eu le temps de tasser ses craintes au fond de son ventre. Il était serein, connaissant Nurkyr, il connaissait sa femme. Il savait qu’elle apprécierait qu’il ramène les affaires de l’esclave qu’elle avait perdu. Elle était proche de ses sous, il exploiterait son avarice certaine pour en finir vite. De toute façon, il savait déjà qu’elle ne lui offrirait rien à boire, le vin coûte cher et il était sûrement la dernière personne à qui elle voudrait offrir quelque chose.
Le regard posé sur le bois de la porte, il attendit, le bruit de talons sourds de l’autre côté indiquait que quelqu’un approchait. Inspirant par le nez, il se sentit observé l’espace de quelques secondes puis, il ferma les yeux un instant lorsqu’il vit la poignée bouger. Il avait eu tort, l’appréhension était toujours là. Expirant par le nez, il prit son courage à deux mains et observa le visage et la silhouette de la vieille Sombre qui vint lui ouvrir. C’était elle. Une grande femme élancée, toujours en longue robe sans échancrures. Toujours sur des couleurs violacées foncées, presque grises. Toujours la chevelure blanche rassemblée en chignon. Et ce regard pourpre plus terne, sans éclat. Et ces traits hautains avec toujours le menton plus relevé que la normal. Oui. C’était bien Hyo’ndna.
- Salutations. Navré de vous déranger à cette heure. Le temple de Meingal n’ayant pas précisé si je devais vous rendre les possessions de votre défunt époux, je me suis dit que vous trouveriez utilité des affaires de votre ancienne esclave.
Avait-elle dit avec ce regard plissé, emplit de dédain et de réflexion. Une lueur ayant étincelé dans ses yeux au moment où il lui avait dit qu’il lui ramenait les affaires de Patience. Reculant de quelques pas en ouvrant pleinement la porte, elle le laissa entrer puis épia dehors pour s’assurer que personne ne les avait vu avant de finalement la claquer. Le Sombre fit quelques pas à l’intérieur et se retourna, attendant, les vêtements et les affaire de Patience posés sur ses bras.
- Posez les sur ce meuble. Nous devons parler.
Avait-elle dit en indiquant un meuble à l’entrée avant de l’inviter à la suivre dans le salon. Il s’executa avant de finalement la suivre en silence pour tirer une chaise sur laquelle s’asseoir. Chassant sa lourde cape pour ne pas être gêné. Hyo’ndna tira une chaise à côté de lui avant de s’asseoir dessus et de croiser les jambes pour lui faire face, droite, l’avant-bras gauche posé sur la table tandis que son coude droit venait se reposer sur l’un des barreaux du dossier, afin de rendre son bras droit ballant. Posant son regard dans celui du guerrier, elle lui dit :
- Il n’avait vraiment aucune chance … Dites moi comment il est mort.
Ryth’ten ne savait pas trop comment réagir. Il ne s’attendait pas à cette question. Et ne savait pas vraiment quoi répondre, alors, il lui demanda :
- Que voulez vous savoir ? Il a demandé à son esclave de tuer Maek le lucide. Il nous connaissait, il savait comment s’y prendre. Ça ne s’est pas passé comme prévu, je l’ai traîné jusqu’au temple de Meingal. J’ai demandé une ordalie à mort pour venger Maek. Et je l’ai tué. Vous voulez vraiment savoir comment il est mort ? Ce n’est pas très glamour.
- Allez-y. Jeta-t-elle. C’était mon mari, je le connaissais bien.
- Bon.. et bien… on lui a confié une arme, il s’est littéralement pissé dessus. A tenté de parer vainement quelques attaques puis, j’ai décidé d’en finir et j’ai changé de main pour empaler mon épée en travers de sa gorge. Il n’a pas souffert. Finit-il pour tenter de la rassurer.
- Ce n’est pas la peine d’être tendre. Dit-elle en faisant un geste vague de sa main pour l’arrêter dans les bons mots. Il était faible, il est mort comme il a vécu. Cela va faire de la place dans cette maison. Soupira-t-elle en faisant mine d’observer les murs de manière lointaine, étirant les bras comme si elle frissonnait à cette idée.
Ryth plissa les yeux. Ce qu’elle venait de lui dire, il n’en croyait pas ses oreilles. L’affaire avait l’air plus complexe. Mais il n’était pas certain de ce que sous-entendaient les paroles de la vieille Sombre. Qu’est ce qu’elle sous-entendait par là ? Aussi, il fut forcé de lui demander avec cordialité :
- Hmm… et qu’est ce que vous allez faire maintenant ?
- Cela ne vous regarde pas. Mais puisque vous tenez tant à savoir, je vais vous le dire. Je vais diriger cette maison comme je l’ai toujours fait. Nurkyr était un idiot doublé d’un imbécile. Son imbécillité commençait à me taper sur le crâne. Il ralentissait mes plans, m’embourbait dans la vase. Sans lui, j’ai un meilleur avenir qu’avec lui. Voilà, Satisfait ? Lui lança-t-elle d’un air dédaigneux comme si elle venait de jeter un os sans conviction à quelques chiens pour qu’ils lui foutent la paix.
- Hmm… oui.
Plus il en apprenait, plus Ryth était abasourdie. Ce discours… sous-entendait qu’elle avait envoyé intentionnellement son mari à la mort. Que le Sombre n’avait été que l’outil pour qu’elle puisse s’en débarrasser. Mais ce n’était pas fini. Voyant qu'il ne mordait pas à son os, elle continua. Tout était calculé après tout. Ryth n'était qu'un instrument, encore fallait-il qu'il le découvre. Elle avait encore besoin de lui, après tout.
- Je suis presque contente que vous ayez récupérer SON esclave. Continua-t-elle en insistant sur le « SON » avant de reprendre. Elle coûtait cher, c’était une vraie teigne et elle réveillait des vices dérangeants dans le ventre de mon mari pendant les soirées mondaines. Assez dérangeants pour qu'on commence à lancer des rumeurs sur nous. M'empêchant d'accéder à l'éclat noble et obscure des rangs que je convoite. Vous savez, mon objectif a toujours été d’atteindre les profondeurs. D’y habiter et de m’y faire une place, une image. Nurkyr n’était pas à la hauteur. Il avait l’esprit rongé par la pourriture. Il m’a servit un temps, quand son esprit été encore capable de monter des combines, de convaincre ce qui ne pouvait pas être acheté par les formes et l’autorité. Ses mensonges, ses histoires douteuses, … grâce à elles, j’ai pu tailler ma route au sein de la société du Puy. Hélas, il a fallut qu’il prenne cette esclave. Qu’elle lui retourne la cervelle, qu’elle finisse par lui pourrir l’esprit. J’avais des grands projets pour lui. Mais le Sombre n’était plus à la hauteur. Nous sommes au Labyrinth depuis trop longtemps. Cette mort est une aubaine qui me permettra de m’attirer les faveurs d’un autre Sombre, sur qui j’ai l’œil depuis un moment. Un Sombre empli d’une intelligence perfide. De quoi m’assurer une place certaine dans les profondeurs pour le siècle à venir.
Elle prit une pause avant de conclure.
- Voilà, vous savez tout. Vous m’avez pris un mari, vous allez m’en offrir un nouveau. Ryth’ten, vous ne voulez pas avoir d’ennuis à cause de votre nouvelle esclave ? Alors, vous allez m’écrire une lettre à l’intention de Thu’glorek. Vous avez servi à ses côtés. Ou plutôt, nous allons l’écrire ensemble.
Et sur ces mots, elle posa le bout de ses doigts sur un parchemin qu’elle fit glisser sur la table, devant le Sombre. Lui jetant un regard silencieux posé sur son visage, elle attendit de voir sa réaction. Ryth hésita. Il se rappelait bien de Thu’glorek, c’était son supérieur à l’époque. Un mâle droit et tacticien. Il avait percé dans les rangs et monté en grade à une vitesse prodigieuse pour un éternel.
Le nez devant la feuille de parchemin blanche, il expira longuement avant d’acquiescer. Puis, prenant la plume d’oie, il la plongea dans l’encrier, attendant patiemment que la Sombre lui dicte les mots qu’il allait écrire. Elle lui dicta et lui demanda de les écrire à sa manière. La lettre n’était qu’une série d’éloges subtiles envers la Sombre. Prétextant un sentiment de tristesse d’avoir pris la vie d’un éternel pour raison de l’écrire. Il la termina comme elle le voulait. Montrer que c’était un gâchis de laisser une Sombre aussi intelligente seule. Qu’il devrait réfléchir à exploiter ses talents. Qu’elle ferait une bonne compagne, un bon bras droit pour affronter les convives. Et il signa. La signature de Ryth'ten n'était que l'objet qui permettrait à la Sombre d'avoir l'attention de Thu'glorek. Le reste de cette lettre, n'était qu'une démonstration de son intelligence, pas vraiment le contenu qu'aurait adressé Le Sombre à un ancien frère d'armes. Juste une manière de donner des idées au gradé sur la manière dont il pourrait l'utiliser.
Personne ne savait comment Thu'glorek avait monté si vite en grade. Des rumeurs prétendaient qu'il avait concocté des plans pour que ses supérieurs se fassent prendre en embuscade, que l'ennemi les pourfendent, mais les temps anciens avait été tellement bordélique qu'il avait été incapable de le prouver. Le Militaire était intelligent, il avait su effacer les traces et personne n'avait de preuves solides capable de l'accuser de quoi que ce soit. Certains avaient essayés, mais ils avaient fini en ordalie tués par son champion pour traîtrise. La Sombre ferait la paire avec Thu'glorek. Ils se complétaient et feraient des malheureux au sein des soirées sociétales Drow. Ryth'ten avait envie de vomir rien qu'à l'idée qu'il confirmait les plans d'action de Hyo’ndna.
- Bien. Maintenant, nous sommes quittes. Ryth’ten Cormryld, ce fut un réel plaisir que de faire affaires avec vous. Dommage que vous soyez si souvent loin du Puy.
Elle avait glissé un regard coulant sur son bras, un regard emplit d’une malice perfide. Puis, elle avait claqué des mains sur ses genoux comme pour clore cette entrevue. Ils se sont levés. Et si à l’entrée, ils s’étaient salués froidement, elle vint l’embrasser poliment sur les lèvres pour prendre congé de lui. Comme le voulait la coutume, avec la langue.
Puis, il était sorti, sans être raccompagné. La vieille Sombre avait bien trop à faire avec cette lettre. Et sur le chemin du retour, il pesta. Tout était clair à présent. Il avait été bluffé que Nurkyr ose faire ce qu’il avait fait. Apprendre qu’il n’avait été qu’une marionnette entre les mains d’une marionnettiste était loin d’être étonnant. Plus simple même. Il serra le poing à l’idée de la raison pour laquelle Maek était mort. Il aurait préféré ne rien savoir. Il était en rage. Mais à la fois soulagé. En rage d’avoir servi de bras armé pour servir les sombres plans d’une Sombre. Soulagé d’en avoir fini avec cette histoire et de pouvoir enfin mettre un trait sur tout ça.
Maek n'avait servi que d'excuse au sein du Temple de Meingal pour pousser Ryth'ten à demander une ordalie à mort. Le fait que l'esclave porte le coup de grâce à Maek n'était qu'une autre excuse pour s'en débarrasser. La Sombre savait pertinemment que Ryth était un esclavagiste qui avait du mal à prendre des esclaves mais elle savait aussi le regard qu'il coulait sur Patience. Que là où la Sombre se voyait un gâchis au bras de Nurkyr, Ryth'ten voyait un gâchis de voir Patience sous le joug d'un incapable. Elle connaissait Ryth'ten, mais il ne savait pas si elle avait deviné qu'il prendrait Patience sous son aile. Tout avait été calculé, jusqu'à cette intention de frapper à la porte du défunt sombre. La lettre l'attendait sur la table avant même qu'il ne parte de chez lui. Une histoire capable de le faire pester mille fois. Mais Ryth'ten ne voulait plus être mêlé à ça. Il n'avait pas le temps et c'est sûrement pour ça qu'elle lui avait révélé ses plans. Elle savait qu'il n'irait pas se plaindre.
Il espérait juste que ces histoires politiques entre Hyo’ndna et Thu’glorek ne viendraient pas l’éclabousser. Aussi, il pria Teiweon de veiller sur lui.
La vraie question était : Comment allait-il annoncer la nouvelle à Patience ?
Sauveur Hadjaoui
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Sam 23 Fév 2019 - 8:22
La maison avait retrouvé son calme après une longue agitation. Elle avait commencé avec la découverte des cicatrices de l’archère et s’était achevée deux heures plus tard dans le jardin. Patience avait passé plusieurs minutes enfermée dans la chambre mais elle sentait une telle colère en elle qu’elle n’était pas arrivé à ne serait-ce que s’asseoir et pleurer. Elle avait besoin de bouger. De se défouler. Alors elle avait retiré sa sous-robe, enfilé une chemise, un pantalon et ses bottes puis était sortie peu de temps après que Faerlynn et Ryth’ten l’aient quitté. Sur le chemin menant jusqu’au jardin, la jeune femme n’avait croisé personne. En passant devant le corridor qui menait en cuisine, elle avait entendu la demie-elfe en train de préparer le déjeuner. Quant à Ryth’ten, elle ignorait s’il se trouvait quelque part dans la maison ou même dehors… Toujours était-il qu’elle ne l’avait pas vu alors qu’elle se rendait dans le jardin.
La matinée touchait désormais à sa fin. Un mannequin de paille se trouvait début au beau milieu du terrain d’entraînement aménagé derrière la maison. Patience était assise par terre à moins de deux mètres de lui. Ses cheveux étaient attachés en tresse mais quelques mèches s’en étaient échappées. Sa peau était recouverte d’une fine pellicule de sueur suite à l’effort qu’elle avait fourni. Ses yeux étaient fixés sur ses mains dont elle observait les jointures abîmées. Elle avait tant frappé l’épouvantail que les petites coupures s’étaient accumulées, faisant apparaître quelques traces de sang par endroits. Elle se forçait à étirer les doigts de temps à autre, essayant de faire passer la douleur qui les parcourait désormais. Faerlynn l’avait vue. Sortie de sa cuisine pour aller prêter l’oreille à la porte de la chambre, son attention avait été attirée par ce qu’il se passait dans le jardin. Elle l’avait observée un moment, battre son adversaire avec toute la colère qu’elle contenait. Elle n’était surtout pas intervenue, consciente qu’elle avait sans doute besoin de se libérer de cette émotion qui l’avait conduite à prononcer des paroles que -elle en était persuadée- elle n’aurait pas prononcée en temps normal. Non pas que Patience ne le pensait pas mais elle l’aurait sans doute formulé autrement si dans d’autres conditions. Depuis, la demie-elfe était retournée jeter un oeil une ou deux fois, inquiète de ne pas la voir se calmer.
Après une heure et demie de lutte acharnée pour l’une et de surveillance pour l’autre, la porte d’entrée s’ouvrit enfin. Faerlynn, debout entre la porte fenêtre et la table de la salle à manger, se tourna vers son maître, l’invitant en silence à la rejoindre. Lorsqu’il fut presque à sa hauteur, elle lui désigna le jardin.
-Elle s’est enfin apaisée.
Patience n’avait plus bougé depuis presque dix minutes. Au début, elle s’était assise plus par épuisement que parce qu’elle avait fait sortir tout ce qu’elle avait à évacuer. Elle ne tenait toujours pas en place, regardant le mannequin, détaillant ses égratignures aux mains, resserrant ses lacets… Puis, l’agitation c’en était allé peu à peu. Elle se sentait à la fois libérée, lasse et mélancolique. Les fesses par terre, ses pieds étaient posés à plat sur le sol, légèrement écartés l’un de l’autre. Ses coudes reposaient chacun sur un genou à demi plié, ses mains se rejoignant dans le vide. Elle entendit la double porte fenêtre s’ouvrir et des pas approcher mais elle n’émit aucune protestation. Elle ne réagit même pas, ne se tourna pas vers lui, fixant toujours ses mains et ce qui se trouvait au-delà. Lorsque Ryth’ten fut suffisamment près d’elle, elle rompit le silence avant même qu’il ait le temps de dire quoi que ce soit.
-Je suis désolé. C’est la première fois qu’on me laisse exprimer ma colère depuis… Tout en faisant le calcul, elle passa une main sur son front dans un long soupire, remontant sur ses cheveux avant de revenir en place. Treize ans ? Dit-elle en se posant la question à elle-même. Les Hadjaoui ont été victimes du système, nous n’aurions jamais dû être esclaves. Je vis avec ce sentiment d’injustice depuis tout ce temps. Ce que j’ai vécu n’a fait que l’alimenter toujours un peu plus.
Il n’y avait pas dix milles façons de réagir face à une situation que l’on estimait ne pas mériter. Patience n’était pas du genre à baisser les bras et fondre en larmes. Elle aurait au contraire voulu le crier à la figure de celui qui était responsable de tout ça mais c’était impossible. Ca n’avait jamais été possible… Si elle était tombée sur un meilleur maître dès le départ, cela se serait peut-être éteint tout seul mais les traitements qu’elle avait enduré chez Nûrkyr n’étaient que des injustices de plus qui étaient venues s’empiler les unes sur les autres… Ryth’ten et Faerlynn lui avaient prêté leur oreille, mettant un coup d’épaule dans la pile au passage. Mais au lieu de la stabiliser avec une plaque, ils l’avaient laissée tanguer de plus en plus jusqu’à ce qu’elle s’écroule enfin. Elle n’avait toujours pas confiance en lui et le craignait pour ce qu’il représentait mais ça n’avait plus d’importance en cet instant. Elle avait fait tomber ses barrières pour quelques heures et était trop fatiguée pour les remettre tout de suite.
Elle pouffa alors qu’une pensée lui traversait l’esprit.
-Treize ans, ça doit rien représenter pour toi.
Ne pouvant pas utiliser ses mains ensanglantées et ses doigts rendus douloureux à force de donner des coups, elle vint poser la base de son poignet contre son front tout en fermant les yeux. Il était vrai que quelques années ne devaient être qu’un battement de cils à ses yeux. Certains drow ne l’appelaient pas “l’éphémère” pour rien.
Ryth'ten Cormryld
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Sam 23 Fév 2019 - 14:06
Il ne se rendait pas encore compte mais à mesure qu’il rentrait, un profond sentiment de libération venait prendre le cœur du Sombre. Comme si l’histoire était terminée, le dossier classé. Ayant l’impression que Nurkyr ne pouvait plus l’atteindre depuis la tombe. Il avait donné ce que voulait cette Sombre, il avait joué son rôle de pantin. Il pouvait avancer vers l’avenir sans regarder derrière lui. Aussi, c’est un Ryth’ten apaisé qui franchit la porte de sa maison. Apercevant Faerlynn près de l’étendard d’Uriz, il accepta son invitation, curieux de savoir ce qui l’intriguait tant. Inspirant profondément, il franchit les quelques mètres qui le séparait d’elle et glissa son bras en travers de ses hanches pour observer. Lorsqu’elle désigna le jardin, il coula un regard dans ce sens en acquiesçant à ses mots.
Patience était assise par terre, semblant ayant fait un effort surhumaine. Cela se voyait à la respiration colérique, à la manière dont elle tenait ses mains. L’œil du vétéran y voyait une femme qui s’était battu jusqu’à l’épuisement pour extraire quelque chose. Inspirant longuement par le nez, il glissa à Faerlynn.
- Laisse là tranquille. Je sais que tu es inquiète mais elle a besoin de respirer un peu. Viens m’aider à me changer. Je vais aller la voir.
Et sur ces mots, il tira sur les hanches de la Semi-elfe pour qu’elle le suive. Sa main glissant lentement sur ses hanches pour venir échouer dans l’une des deux mains féminines. Puis, liées, il l’attira à l’étage, main dans la main. Ils allèrent à l’atelier pour défaire son armure après avoir soigneusement posé ses épées sur l’établi.
- Ca a été ? Demanda-t-elle alors qu’elle l’aidait à enlever chaque pièce d’armures.
- Oui. Patience ne craint plus rien. Nous étions à bien des ennéades de la vérité. Nurkyr, Maek, Moi, Patience, nous avons tous étaient les pantins d’une femme dont l’unique but était que j’écrive une lettre à l’intention d’un ancien gradé.
- Et Patience dans tout ca ? Risque-t-elle qu’on vienne la chercher ? Jeta Faerlynn accompagné d’un regard plein d’inquiétude.
- Non. Elle ne viendra pas chercher Patience, elle voulait s’en débarrasser. Elle n’a jamais voulu d’elle. Patience était un frein à ses projets.
- Entendu. Bon. Si tout est revenu à la normale, c’est le principal. Nous allons pouvoir souffler.
Fit-elle rassurée avant de passer ses mains dans le dos de son maître pour l’aider à enlever sa tunique. Puis, une fois fait, elle l’attira en prenant sa main pour l’emmener, presque sautillante dans la chambre afin de lui montrer ce qu’il devait porter. Elle avait plié les affaires qu’il avait quitté tout à l’heure et avait sortie une chemise à manches longues qu’il fallait passer par la tête. Elle était couleur bleu de minuit et elle l’aida à la passer. Une fois fait, elle l’abandonna en venant caresser une dernière fois sa joue, tout en posant un regard verdoyant dans le sien, accompagné d’un sourire :
- Bon courage ! Ne la brusque pas.
Puis, sur ces mots, elle redescendit en bas pour filer en cuisine. Quand à Ryth, il observa quelques instants Patience depuis la terrasse, cherchant un angle d’approche puis, décida finalement de descendre. Comme lui avait conseillé Faerlynn, hier, il avait fait du bruit intentionnellement pour qu’elle l’entende arriver. Il fut étonné qu’elle ne réagisse pas au bruit de la porte-fenêtre. Et encore moins à ses pas voulu moins souple qu’à son habitude. Il s’arrêta net derrière elle quand cette dernière s’exprima pour l’écouter.
Patience s’excusait ? C’était bien la première fois qu’elle faisait ca. Comme c’était la première fois où elle se livrait d’elle-même sans qu’on le lui demande. Aussi, il l’écouta avec attention, essayant de comprendre la vie qu’avait du mener Patience et sa famille. Entamant un geste pour poser sa main sur son épaule, il s’arrêta à mi-course comme si une force immuable l’empêchait de laisser ses doigts venir englober son épaule. Sa main ne tremblait pas mais resta stagnante dans l’air un moment. Elle ne voulait pas qu’il la touche, il ne la toucherait pas.
Faisant un pas de côté, il se retourna dos à elle pour s’asseoir à côté d’elle. A même le sol. Puis, il s’allongea complètement. La tête près des pieds de la jeune femme. Le ventre près de la naissance de ses cuisses. Il passa son bras droit sous son crâne pour s’en servir d’oreiller improvisé. Son coude plié entre eux. Il reposa son autre main sur son ventre et posa son regard sur celui de Patience.
- Je suis désolé, Asteren. D’être éternel, de ne pas être à la hauteur de tes attentes, d’être un Sombre, de représenter tout ce que tu détestes dans la vie. Faisons une trêve. Laisse-toi aller et parle moi de ta vie d’avant. Parles moi des Hadjaouis. De ta famille. De ces fameuses injustices. Treize ans, c’est court et long à la fois. Ce n’est pas rien à mes yeux. J’ai juste une façon différente d’appréhender le temps…
Il lui laissa cette réplique. Il voulait être à l’écoute. Essayait de comprendre cette injustice qui semblait gonfler son cœur de rage et de frustration. Car ce sentiment semblait bien plus vieux que sa vie avec son ancien maître.
Il lui laissait le temps. Mais pour une fois, il n'avait pas l'esprit songeur. Il attendait sa réponse, attentif. Il aurait aimé qu'elle s'allonge elle aussi. Comme s'ils formaient un T. Qu'elle vienne poser son crâne contre son ventre pour raconter avec le nez perché sur la voûte du Labyrinth. Mais il n'osait pas lui demander car il respectait son souhait de ne pas être touchée par lui.
Sauveur Hadjaoui
Humain
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Dim 24 Fév 2019 - 13:43
Patience le laissa s'installer sans rien dire et ne tourna le regard vers lui que lorsqu'il prit la parole, la base de son poignet toujours sur son front. Il se trompait sur quelques points. Elle ne lui en voulait pas d'être éternel. C'était juste que leur rapport au temps n'était pas le même. Treize ans, c'était une part importante dans la vie de n'importe quel humain mais pour les autres races, cela n'était finalement pas grand chose. Cela restait non négligeable, c'était vrai, mais, à l'échelle d'un millénaire... Quant au fait qu'il ne réponde pas à ses attentes... Il faudrait déjà qu'elle puisse en avoir. C'était son maître après tout. Elle n'avait rien à exiger de lui.
Cependant, elle n'eut pas le temps de réagir à ses paroles qu'il exprima le souhait d'en savoir plus sur son ancienne vie. Laissant son bras retomber, elle plissa légèrement les yeux, comme pour sonder le regard du sombre. Est-ce que ça l'intéressait vraiment ? A sa posture, elle pouvait le croire. D'autant que ce n'était pas la première fois qu'il voulait qu'elle parle et qu'il semblait ne pas se moquer complètement de ce qu'elle racontait. Alors pourquoi pas cette fois encore ? Qu'avait-elle à perdre de toute façon ? Elle ne s'appartenait même plus. Elle releva la tête dans une profonde inspiration, comme pour fouiller dans ses souvenirs. Ils étaient pourtant encore vivaces dans son esprit mais par où commencer ?... Finalement, elle soupira comme pour se lancer une bonne fois pour toute.
-Mon père s'appelle Honoré Hadjaoui. Il a trois épouses : Cléore, Bahiya et Nadea. Même si Cléore m'a mise au monde, elles sont toutes mes mères pour moi. Comme pour mes sept frères et sœur. Nous avons tous des qualités en guise de prénom, c'est une tradition chez les Hadjaouis. Je suis la deuxième née. Avant moi, il y a Aimé, ensuite Serein, Courtois, Sauveur, Clémence, Digne... et Modeste.
Patience eut une hésitation avant de prononcer le nom du bébé. Elle se rappelait du jour où ses parents leur avait annoncé comment il s'appellerait. Il ignorait encore le sexe de l'enfant mais ce nom était mixte à l'oreille... Se remémorant cet instant, la jeune femme marqua une pause avant de finir par laisser échapper la pensée qui venait de frapper son esprit.
-Je ne sais même pas si c'est une fille ou un garçon...
Elle n'avait jamais pris le temps d'y songer jusque là. Elle évitait de repenser à sa naissance car c'était le jour où on l'avait séparé de ce qu'il restait de sa famille...
-Il est né pendant qu'on m'emmenait. J'ai entendu son premier cri... Ma mère s'est précipitée pour que je puisse au moins voir son visage mais la charrette était déjà en marche. C'était à peine si je distinguais les traits de son visage... J'ai juste vu la petite masse qu'elle tenait dans ses bras, enveloppée dans un linge.
Soudain, Patience sembla se tirer de son songe éveillé. C'était comme si elle venait de revivre la scène. Sa mère s'était figée en la voyant emportée loin d'elle. Occupée par l'accouchement de Nadea, elle savait que l'on emportait sa fille mais parut en prendre seulement conscience tandis qu'elle la voyait enfermée dans une cage sur roues et qu'elle la voyait être emmenée loin d'elle. Les yeux baissés, l'archère continua son récit, essayant de mettre son souvenir de côté.
-J'avais surpris une conversation entre mon père et un homme que je n'avais encore jamais vu, quelques ennéades auparavant. Il voulait racheter nos terres. Nous avions plusieurs hectares dans les plaines de Valmar. Nous cultivions des céréales et du tabac. Le sol était riche et mon père habile pour les exploiter. Il a refusé de s'en défaire. Elles appartenaient à notre famille depuis des générations. Alors ce type s'y ait pris autrement... Quoi de mieux que de faire disparaître le propriétaire et toute sa famille ? Il a organisé un faux pillage. Nous dormions tous. Tous les enfants. C'est Sauveur qui nous a réveillé, il avait le sommeil léger depuis que sa mère était proche du terme... Aimé a essayé de faire diversion pour que les plus jeunes puissent s'enfuir... Mais ils nous ont tous eu. Ils ont emmené mon père et les garçons le soir-même. Quelques jours plus tard, ils nous ont emmenées sur le marché aux esclaves. Je suppose qu'on a tous eu droit au même sort...
Elle n'en avait pas la certitude, hélas. Mais ce n'était pas un hasard si on avait attendu avant de leur faire quitter leurs terres à elles aussi et si on les avait conduite là. Elle était persuadée que ses frères et Honoré avaient tous été vendus. Pourquoi les séparer avant ? Cela lui échappait par contre... Mais le type qui leur avait fait ça était un véritable salaud. Peut-être n'y avait-il pas d'autres raisons que les faire souffrir pour le simple fait d'être vu dire "non". Patience tourna à demi le regard vers Ryth'ten. Pas assez pour le voir vraiment, juste pour deviner sa silhouette à la limite de son champ de vision.
-Tu connais la suite.
Elle n'allait pas revenir sur ce qu'elle avait déjà avoué de son passé. Elle avait eu si chaud en se défoulant sur le mannequin qu'elle avait remonté ses manches au trois-quart de ses avant-bras, dévoilant une partie des cicatrices qui les ornaient. Sa colère remontait à loin, s'était vrai. Nûrkyr avait pris soin de l'étouffer autant que possible pour qu'elle ne ressorte jamais. Mais aurait-elle été aussi vivace si son maître avait été un autre ? Sans doute que non.
Ryth'ten Cormryld
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Mar 26 Fév 2019 - 19:57
Ryth écouta attentivement toute l’histoire que lui raconta Patience. Même si cette dernière semblait étonnée qu’il s’intéresse à elle et à son passé. Elle avait une grande famille, il savait que les gens en Ithri’Vaan avaient plusieurs femmes et beaucoup d’enfants mais il ne s’attendait pas à ce que la famille complète soit raflée. Il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire à la description des noms des enfants, il était assez rare de donner des noms communs aux gens. Et il trouva cela à la fois mignon et amusant. Il n’était par contre pas étonné d’entendre que toutes les femmes de son père étaient ses mères, car le Sombre connaissait bien les coutumes de cette région. Certains Sombre diraient qu’il y passe même trop de temps, qu’il finira par se faire corrompre l’esprit. Mais Ryth s’en moque, apprendre à connaître les gens fait partie de sa vie.
Mais tout n’était pas facile à expulser et encore moins à entendre. Le passage sur le bébé semblait avoir été quelque chose de dur à vivre pour elle. Aussi, lui laissa-t-il le temps, car même si l’histoire semblait horrible, il voulait savoir par où sa nouvelle esclave était passée. Il était triste pour elle et son père. Malgré le fait qu’il soit un Sombre, Ryth pouvait comprendre l’injustice dans ce cas précis. Aux dires de son esclave, le coupable avait choisit la solution la plus horrible. Il aurait pu négocier, proposer des alternatives, non, cela semblait juste être quelqu’un qui voulait se venger de cette famille.
Le Sombre ne savait pas quoi dire en réponse. Il se contenta de rester là, allongé, pendant de longues minutes après qu’elle eut fini son histoire. Ce fameux « Sauveur » l’intéressait car cela semblait être quelqu’un qui veille sur ses proches. Il se disait qu’il ferait un bon éclaireur et l’imaginait ainsi s’il n’était pas esclave. Mais bon, Ryth estimait qu’il n’aurait jamais la chance de le rencontrer, aussi, l’expulsa-t-il de sa tête pour se reconcentrer sur Patience. Que dire, que faire ? A mesure que le temps passa, il finit par trouver.
- Dis-moi, Asteren. Si je t’offrais la possibilité de réparer cette injustice. Si je t’offrais la possibilité de gagner ta liberté. T’offrir ce que tu mérites, si tu le mérites. Que ferais-tu ? Que compterais-tu en faire ? Comment vois-tu l’avenir au sein de ma maison et plus tard si tes chaînes sont brisées ?
Quelques questions liées ensemble. Des questions qui intéressaient Ryth. Car, il voulait savoir ce que Patience voudrait faire de sa liberté s’il advenait qu’il l’affranchisse. Savoir si elle allait sauver sa famille, vouloir récupérer leurs terres. Il était aussi curieux de savoir ce qu’elle était prête à faire dans son foyer pour mériter qu’il lui brise ses chaînes. Ce qu’il pensait qu’elle ferait était logique mais Asteren avait peut être d’autres rêves qui la détournerait de cette quête de vengeance. Des rêves valent parfois mieux que la plus évidente des vengeances. Aussi, toujours allongé là, calmement, il tendit l’oreille, curieux d’écouter ce qu’elle avait à dire la-dessus.
Dans son esprit, il était déjà clair qu’il voulait l’affranchir. Il savait juste que c’était trop tôt. Elle avait encore beaucoup à apprendre avec lui. Il ne la lâcherait pas avant d’être certain qu’elle ai les armes qu’il souhaitait lui offrir pour affronter le monde.
Sauveur Hadjaoui
Humain
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Sam 2 Mar 2019 - 19:40
Le silence régna un moment dans le jardin tout juste perturbé par les allées et venues des passants de l'autre côté des murs qui les encerclaient. Patience ne les entendait même pas, trop préoccupée qu'elle était par ses souvenirs qu'elle avait laissé remonter à la surface afin de répondre à la demande de Ryth'ten. Elle n'en avait plus parlé depuis treize ans... Alors certes, c'était douloureux, mais cela lui faisait du bien aussi de repenser à sa famille, de citer leurs noms. C'était comme si elle venait de se rapprocher d'eux alors qu'elle ignorait toujours où ils étaient.
Finalement, le sombre reprit la parole et il attira l'attention de son esclave dès ses premiers mots. Liberté. C'était une notion dont elle se souvenait très clairement mais qu'elle n'avait pu envisager que dans ses rêves les plus fous. Avec Nûrkyr, elle savait la chose presque impossible. Et voilà que son tout nouveau maître était clairement en train de lui annoncer qu'il pourrait l'envisager. Il ne la connaissait que depuis deux jours et il lui soumettait l'idée... Au regard qu'elle posait sur lui, il pouvait aisément comprendre qu'elle étudiait dans ses yeux s'il était sérieux ou non, et, constatant qu'il l'était, qu'elle avait du mal à réaliser... Elle n'avait qu'une seule réponse à lui apporter.
-Je chercherais ma famille. Les retrouver est tout ce qui m'intéresse pour le moment. Et s'ils veulent récupérer ce qu'on nous a pris, je les y aiderai. Tout ce que je veux, c'est être avec eux... J'ai été vendue à Thaar, je commencerai par là-bas.
La chose était claire : s'il l'affranchissait, elle ne resterait pas ici. Elle n'avait aucun moyen de savoir si un membre de sa famille ne se trouvait pas au Puy cela dit... Peut-être chercherait-elle à se renseigner avant de partir. Ryth pourrait peut-être l'y aider. Mais elle ne lui en parlerait pas maintenant. Il offrait de potentiellement la libérer, c'était déjà bien plus qu'elle n'avait osé espérer. Restait à savoir ce qu'il attendait d'elle exactement.
-J'imagine que je dois le mériter. Qu'est-ce que tu attends de moi ?
Elle avait bien compris comment il fonctionnait, il avait été très clair là-dessus d'entrée de jeu. Il ne faisait pas de cadeaux, il fallait qu'elle se distingue d'une manière ou d'une autre pour obtenir quelque chose de lui. Il pouvait lui demander beaucoup de choses en échange de sa liberté et elle redoutait un peu d'entendre ce qu'il voulait d'elle. Cependant, elle avait encaissé beaucoup de choses. Même s'il lui demandait de faire ou de subir quelque chose qu'elle n'aimait pas, elle n'était plus à quelques souffrances près...
Sauveur Hadjaoui
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience] Ven 26 Avr 2019 - 12:55
Spoiler:
En l’absence de Ryth’ten et n’ayant pas le temps de faire un véritable résumé des évènements, je post ceci afin d’entériner le déroulement des évènements (avec possibilités de quelques ajustements mineurs au retour de Ryth’ten, notamment pour y ajouter le point de vue de son personnage que j’ai extrapolé). Requête validée par le staff.
An 11:XI
5ème ennéade de Verimios : Début de l’entraînement d’archerie montée
6ème ennéade de Verimios : Départ de Ryth jusqu’à la fin du mois, Patience et Faerlynn restent seules à la maison
An 12:XI
1ère ennéade de Karfias : Retour de Ryth’ten et reprise de l’entraînement de Patience (archerie montée, arc vs corps à corps et cac vs cac)
5ème ennéade de Karfias : Ryth’ten propose à Patience de partir en quête d’un animal à dompter
6ème ennéade de Karfias : Préparatifs de l’excursion
8ème ennéade de Karfias : Ryht’ten et Patience tombent sur une femelle panthère. Pendant qu’ils observent ses habitudes pour la capturer (idée que Patience n’approuve pas), elle se fait attaquer par un autre animal. En trouvant son corps, ils découvrent la raison pour laquelle elle s’est défendue au lieu de s’enfuir : elle protégeait son bébé. Ils décident de l’emmener avec eux sans quoi il mourra seul dans la nature. Ils l’appellent Isto.
6ème ennéade de Barkios : Faerlynn a découvert la date d’anniversaire de Patience et organise une petite soirée pour tous les trois à cette occasion. Patience boit pour la première fois. Faerlynn veut l’arrêter mais Ryth’ten n’en voit pas l’intérêt et l’humaine vire assez rapidement saoule. A la fin de la soirée, il ne reste plus que Ryth’ten et elle dans le salon en train de faire un jeu. Dans l’euphorie du moment, elle embrasse le sombre avec la ferme intention de coucher avec lui. Ryth’ten l’arrête cependant pour s’assurer que c’était bien ce qu’elle voulait. Patience réalise alors qu’elle s’en voudrait sûrement le lendemain et se couche sur le canapé. Juste avant de s’endormir comme une masse, elle lâche une petite phrase : « Ton Asteren a raison d’avoir un faible pour toi… Dommage qu’il faut qu’elle soit saoule pour accepter de le voir. » A partir de ce moment-là, Ryth’ten se laisse un peu plus aller à ses sentiments dont il avait connaissance mais qu’ils réprimaient à demi devant la méfiance toujours persistante de celle que son cœur convoitait.
3ème ennéade de Verimios : Ryth’ten a fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Après une rapide enquête, il se trouvait que la date de l’attaque correspondait à l’anniversaire de la mort de Nûrkyr. Il se rendit donc chez sa veuve pour obtenir des explications mais, avec les accords qu’ils avaient conclus l’année passée, elle n’avait aucune raison de vouloir s’en prendre à lui. La matriarche fit alors venir ses enfants et sa fille ne cacha nullement ses desseins. Seulement ce n’était pas Ryth’ten qui était visé… Et elle laissa entendre que, pendant qu’il était là, sa maison était sans protection. Le sombre rentra immédiatement pour trouver Patience étendue dans la cave, à peine vivante. Le corps de celui qui l’avait attaqué était étendu à côté d’elle.
4ème ennéade de Verimios : Patience a survécu à l’attaque grâce à quelques soins magiques. Lorsqu’elle s’était réveillée la première fois, elle avait découvert le visage véritablement inquiet de Ryth’ten. Il fut ensuite aux petits soins pour elle jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment rétablie. Patience ne pouvait plus douter de la sincérité du sombre et commença à s’adoucir peu à peu et laissant Ryth’ten l’approcher sans que ses épaules ne se tendent.
8ème ennéade de Verimios : Depuis quelques temps, Ryth’ten sentait que Patience n’était pas indifférente à ses attentions et ses contacts. Finalement, un soir, elle finit par se laisser aller –non sans craintes- à sa tendresse et ils entamèrent leur relation sur la couche de Ryth’ten, Patience découvrant pour le plaisir charnel dans ses bras.
An 13 :XI
2ème ennéade de Karfias : Accompagnant Ryth’ten dans le quartier Doeb, Patience découvrit le véritable métier de son amant. Elle refusa alors de lui adresser à nouveau la parole et qu’il l’approche, redevenant son esclave et rien de plus.
6ème ennéade de Karfias : Après près de quatre ennéades de silence, Ryth’ten obtint enfin une réaction de Patience et une discussion s’imposa d’elle-même entre eux. La jeune femme était écœurée par ses activités de marchand de vies. Il décida alors d’arrêter pour se contenter du domptage d’animaux, comme il songeait le faire depuis un moment déjà.
5ème ennéade de Favrius : Ryth’ten a tenu parole et a rompu tout lien avec le marchandage d’esclaves. Il s’évertuait alors à reconquérir Patience dont il se découvrait très amoureux. Lorsqu’il se déclara à elle, elle ne put nier qu’elle n’était pas indifférente mais il lui fallut du temps encore avant d’accepter de revenir dans ses bras.
An 14:XI
1ère ennéade de Karfias : Ryth’ten commet une erreur avec Viconia qui réclame Patience en réparation. Après avoir annoncé la nouvelle à Patience, ils se disent au revoir en passant une dernière nuit ensemble.
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Sujet: Re: Nouveau maître, nouvelle maison. [Ryth/Patience]