| | Quelle heure est-il? [Libre] | |
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Myr'Hennis Vect
Drow
Nombre de messages : 299 Âge : 167 Date d'inscription : 08/02/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 548 ans Taille : 218 cm Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Quelle heure est-il? [Libre] Sam 2 Mar 2019 - 20:48 | |
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Teiweionho, Neuvième ennéande de Barkios 15 : XI
Vaervy se sentait nue, elle avait dû abandonner son armure qu’elle avait depuis son entrée dans le Premier Ost pour cette opération, elle l’avait échangé pour des protections de cuir noir et du tissus gris marbré. Elle avait dû abandonner, le cœur lourd, son bouclier marqué par les combats, la capitaine aurait adoré le garder mais dans de tels condition il était contre-indiqué, le lieu où elle allait se battre était bien trop exigu pour qu’il soit d’une quelconque utilité. Pour la même raison elle avait relégué sa hache fétiche à un rôle d’arme de secours, lui préférant un glaive ainsi que des dagues de lancer. Mais se sentir nue n’était pas vraiment un problème dans l’immédiat car même si elle n’était pas seule, elle avançait dans les ténèbres les plus complets. Elle n’avait pas besoin de lumière, après six mois à arpenter ce tunnel elle le connaissait comme le corps d’Ashal. C’était aussi le cas des deux soldats qui l’accompagnaient car ils s’étaient entraînés ensemble durant tout ce temps en vue de cette opération, Myr lui avait donné carte blanche et elle avait choisit les meilleurs, ceux qui avaient quitté le Premier Ost avec elle. Ils étaient quinze en la comptant, dix soldats passaient par un autre passage. Elle les avait placés sous le commandement d’Ashal, ancien Veldruk à ses ordres qui l’avait suivi lors de son changement de carrière, c’était bien la seule personne en qui elle avait confiance. Les deux derniers, Shak'ty et Zep'nyr ne passaient pas par des tunnels, en tout cas plus maintenant, ils avaient la chance de pouvoir goûter à l’air extérieur du Puy d’Elda ; c’était bien là d’ailleurs le plus risqué et c’est pourquoi elle avait pris les meilleurs éclaireurs qu’elle avait sous ses ordres. Sachant le reste de la troupe entre de bonnes mains elle pouvait se concentrer sur sa partie qui était on ne peut plus importante : s’assurer que personne ne puisse s’enfuir. Myr’Hennis lui avait dit qu’il devait y avoir au moins un survivant mais au vu de la menace que pouvait poser celle à qui ils s’attaquaient, Vaervy avait lentement acquiescé en lui disant qu’elle ferait ce qu’elle pourrait mais qu’elle ne pouvait rien promettre. La capitaine n’avait aucune intention de laisser quiconque survivre et ce pour une bonne raison : personne ne devait savoir que le Grand Architecte était impliqué dans ce coup. C’était pourquoi les soldats étaient partis par les passages secrets dans les sous-sols de la villa de l’architecte, ne remontant dans les rues qu’en cas de nécessité. Shak’ty et Zep’nyr n’ayant retrouvé l’air libre qu’une fois en dehors de la Cité Magmatique. Vaervy comptait avec application, encore six cent vingt-deux pas et elle arriverait devant le mur et le mécanisme qui permettait de faire tourner celui-ci. L’arme dans sa main était bien plus légère que la hache dont elle avait l’habitude et elle espérait qu’au moment de combattre sa mémoire musculaire ne lui ferait pas défaut. Alors, comme il n’y avait de toute façon rien d’autre à faire, elle adressa une rapide prière muette à Uriz, elle ne pensait pas qu’ils aient vraiment besoin de son aide cette nuit mais bon, sait-on jamais ; de toute façon ça ne fait jamais de mal d’avoir les dieux de son côté même si ce soir, Teiweon allait recevoir autant d’attention que le Père des Batailles. Elle arriva finalement devant le mur, elle compta six minutes avant d’activer le mécanisme qui avait été soigneusement huilé pour ne pas faire de bruit et lentement, le mur sud d’un cellier pivota pour permettre aux trois combattants d’entrer dans la pièce. Au même moment, le mur ouest du sous-sol pivota également pour laisser rentrer Ashal et ses neufs soldats dans l’armurerie, pour être synchronisé avec le groupe de trois ils avaient dû attendre plus longtemps, de dix minutes et trente secondes derrière le mur tandis que Shak’ty et Zep’nyr n’avaient pas eu le loisir d’attendre, ils franchirent l’entrée principal sans avoir pu se reposer. De toute façon leur objectif n’était pas de se battre. La vengeance, paraît-il, est bien meilleur servie froide. Il fallait admettre que l’adage ne mentait pas et pour cause, un être rancunier comme Myr’Hennis n’avait pas simplement attendu qu’elle refroidisse, ce soir, cette nuit, il dégusterait un sorbet. Il avait activement recherché une opportunité de se venger de la gifle de Krish pendant quatre ans. Personne, pas même une triumvir, ne lève la main sur le Grand Architecte impunément, en tout cas si je suis le Grand architecte, avait expliqué Myr’Hennis à ses gardes qui avait hoché la tête, un peu las de ce discours qu’ils entendaient depuis quatre longues années. Alors, lorsque ladite opportunité s’était introduite chez lui il avait évidemment sauté dessus, que demander de mieux, l’opportunité en question venait directement dans ses bras ! C’était trop beau. Donc il s’était rapidement mit au travail, faire les plans définitifs avaient déjà pris près de deux mois, les travaux de terrassement avaient pris énormément de temps, pas loin d’un an, ils s’étaient terminés en Karfias de l’an 14 pour être précis. Mettre en place l’infrastructure nécessaire pour déplacer les matériaux de construction jusqu’au sommet du Vatna puis lancer le chantier en lui-même faisait que la construction du monastère s’était terminée en milieu de Verimios de l’an 14. Y’a-t-il une meilleure saison pour essayer la loupe du monastère qu’en plein été ? Il n’avait pas assisté à la première cérémonie car la chaleur, même hors de la cour intérieure, était insupportable mais il pouvait imaginer sans mal les douleurs qu’avaient dû endurer les Repentis. D’ailleurs pendant ce temps, son mal de dos l’avait quitté, sûrement Kiel le remerciait de cette délicieuse offrande en lui accordant une paix royale. Mais si la construction avait pris autant de temps c’était parce que la vengeance de Myr’Hennis prenait un certain temps à se mettre en place. Si les travaux de terrassement avaient pris près d’un an c’était surtout parce que l’architecte voulait relier deux passages secrets directement au reste du réseau de passages qui perforait le Puy. Evidemment s’il construisait quelque chose, surtout pour quelqu’un contre qui il avait une dent, il se devait d’y ajouter une ou deux choses et pour le coup ça tombait bien parce qu’il avait une vengeance à déguster. Alors il avait commencé à la préparer. En l’an 13 il profita de l’aide qu’il apportait à Viconia pour former sa garde afin d’agrandir la sienne sans attirer l’attention, ainsi une quinzaine de soldats entrèrent à son service. Ce qui était nécessaire pour que personne ne se rende compte de la quinzaine de soldats qui manquaient, retiré du service actif pour dédier l’entièreté de leur temps à la préparation de l’opération. Ce n’était pas l’idée de Myr’Hennis mais bien celle de Vaervy. Lorsque l’architecte lui avait parlé de son idée elle avait poussé un long soupir avant de lui dire qu’elle devait tout reprendre. Le plan final, complétement différent de celui d’origine, allait parfaitement à l’architecte à une chose près : la capitaine avait refusé de garder la partie où Krish recevrait une tête où on avait inscrit « quelle heure est-il ? » sur le front, soi-disant parce qu'avec ça c’était trop facile de remonter jusqu’à eux. Ce à quoi l’architecte avait demandé à quoi bon se venger si la cible ne sait pas qui en est à l’origine et la capitaine avait répondu que pour profiter d’une vengeance il faut pouvoir y survivre et Myr’Hennis devait admettre que l’argument sonnait fort juste alors, la mort dans l’âme, il avait accepté qu’on retire cette partie de son plan d’origine. Vaervy sortit lentement et silencieusement du cellier, elle savait que les chances que quelqu’un s’y trouve étaient élevées car il était une heure du matin et à cette heure-là, Kar’Adokh mangeait. Le Repentis était bel et bien en train de déguster du jambon, et particulièrement la couenne, lorsque la capitaine plaqua sa main contre sa bouche ouverte et lui trancha la gorge tandis que ses deux acolytes se placèrent de chaque côté de la porte qui menait au réfectoire, elle accompagna le cadavre au sol pour s’assurer que sa chute ne fasse pas de bruits puis se tourna vers la porte en question. Ils attendirent Shak’ty et Zep’nyr avant de poursuive mais déjà ils entendirent un cri de douleur provenant du sous-sol, il semblerait que le carreau d’arbalète destiné à faire taire quiconque s’entraînait à cette heure n’avait pas marché. Vaervy poussa un long et très vilain juron puis attendit une quinzaine de secondes avant d’enfoncer la porte d’un violent coup d’épaule. Ils s’engouffrèrent dans le réfectoire puis prirent le long couloir alors que des bruits de combat se faisaient entendre. Lorsqu’ils passèrent devant la statue de Meingal, le petit groupe ne remarqua pas que cette dernière souriait. C’était Myr’Hennis qui l’avait fait lui-même et il n’avait pas pu résister, c’était la seule statue du monastère qui souriait, aussi bien la face qui regardait Teiweon que celle qui surveillait le long couloir. Les cinq drows arrivèrent en courant dans le dortoir alors qu’une grosse partie des repentis encore en train de se réveiller. Vaervy commença à jouer du glaive, s’abandonnant à la fureur qui montait lentement en elle, à chaque coup le voile rouge qui lui couvrait les yeux s’épaississait. Ashal pouvait se targuer d’être courageux, il avait regardé Teiweon dans les yeux si souvent qu’il se demandait pourquoi la déesse ne l’avait pas encore puni de ses bravades. Pourtant, à cet instant il sentit les griffes glacées de la peur se planter dans son cœur. Le combat s’était arrêté, sur les cinq repentis dans le sous-sol un était mort de sa blessure d’arbalète mais les quatre autres étaient déterminés à se battre et c’est ce qu’ils faisaient. Pourtant, un silence pesant était retombé alors que le combat s’était arrêté. Qu’est-ce qui avait bien pu stopper une quinzaine de guerriers occupés à s’entre-tuer ? Gorhur Dan'Hiun. Le géant tenait Yzemeth dans sa poigne, la guerrière gesticulait, tentant de faire pression sur le poing pour qu’il la lâche, en vain, et, maintenant qu’il était certain d’avoir l’attention de tous Gorhur fit éclater le crâne de sa victime, réduisant au silence ses plaintes étouffées. Il lâcha le cadavre qui s’effondra comme une marionnette dont on avait coupé les fils et d’un geste sec il se débarrassa des bouts de cerveau et des éclats d’os qui souillait son gantelet. La scène avait de quoi pétrifier mais Ashal entendit avec effroi une Vaervy qui avait perdu tout sens commun descendre les escaliers pour les rejoindre. Coincé entre le marteau et l’enclume il se rangea sur le côté et vit que la capitaine pointait Gorhur de son épée. Alors, parce que personne ne voulait refuser quoi que ce soit aux deux anciens streea, tout le monde s’écarta pour leur laisser la place de combattre. Et le combat en question commença très vite quand Vaervy chargea don adversaire avec l’intention de lui planter son glaive dans le cœur, malheureusement ce dernier ne l’entendait pas de cette oreille et brisa sa charge en la forçant à s’arrêter pour esquiver d’un bond félin. Maintenant qu’ils étaient au corps-à-corps tous savaient qu’un seul pourrait en sortir vivant, il restait à déterminer lequel. Vaervy devait admettre que Grohur bougeait avec une vitesse que son poids ne laissait pas supposer, elle essayait de concentrer ses attaques sur la gauche pour se tenir éloignée le plus possible du terrifiant gantelet, le forçant à esquiver au lieu de parer, augmentant ainsi ses chances de garder l’initiative. Jusqu’à ce que son arme se plante dans une poutre en bois qui soutenait le plafond au milieu de la pièce, elle l’abandonna sans même y penser et plaça la poutre entre eux deux puis elle se mit à tourner autour dans le sens des aiguilles d’une montre pour gêner Gorhur. Cela dit ça ne l’empêchait pas d’attaquer mais ça rendait ses coups prévisibles et lorsque le coup tant attendu par Vaervy frappa la poutre, elle termina son tour et d’un geste souple et sec sortit le glaive du bois pour contre-attaquer. Elle feinta une attaque de taille médiane pour en faire une descendante et la lame, après avoir mordu le bois, mordit la chair, rentrant de deux centimètres dans la cuisse. Le rugissement de son adversaire fit se rendre compte Ashal que si la capitaine devait blesser plusieurs fois la bête avant de l’achever, ce n’était pas le cas du géant qui n’avait besoin que d’un coup. Elle esquiva de justesse un autre coup et contre-attaqua mais elle n’avait pas eu le temps de reformer sa garde ni de stabiliser ses appuis et Gorhur le savait, avec un sourire carnassier il attrapa la lame au vol dans sa poigne d’acier et tira d’un coup sec, attirant Vaervy vers lui. Voyant la mort s’approcher, elle lâcha son épée avant qu’une main à trois doigts ne la prenne par la gorge et d’une roulade elle passa sous les jambes de son adversaire. Une fois à genoux elle prit une dague de lancer et la lança pour trancher le tendon, le talon d’Achille de Goliath. Le tir non ajusté et surtout au jugé ne toucha sa cible que partiellement, révélant tout de même le blanc nacré sous le chair. Mais ça avait tout de même marché : il était ralenti. Une fois complètement retourné vers elle, le géant brisa la lame qu’il tenait toujours pour montrer à tous quel sort il réservait à l’impudente qui osait lui résister. Alors qu’il avançait, elle reculait, même avec une arme qui aurait été assez fou pour se remettre à porté des bras gigantesques du géant ? Mais ce dernier ne lui laissa pas le choix, agacé de la voir s’éloigner au lieu de combattre, il la chargea ; il ne lui manquait que les crocs et la fourrure pour que Gorhur ressemble à s’y méprendre à un Kerkand. A cause de sa blessure à la cuisse et au talon sa charge fut bien plus lente qu’elle aurait pu l’être malgré l’élan qu’il avait pris en traversant la distance qui les séparait. Heureusement car sinon Vaervy n’aurait pas pu esquiver le mastodonte qui lui courait dessus. Enfin si on pouvait appeler ça une esquive, elle s’était plus jetée sur le côté qu’autre chose. Malheureusement pour les repentis l’un des leurs n’avait pas eu la célérité nécessaire et il fut projeté contre un mur mais il mourra sans souffrir : le choc lui avait fracassé le crâne et si ça n’avait pas suffi ses nombreuses côtes en miette s’était transformé en mitraille, réduisant ses poumons en charpie, le choc avait aussi fait éclater plusieurs organes, dont son cœur, mais le pauvre n’était pas vraiment à ça près. Le colosse tenta de s’arrêter comme il pouvait mais il s’effondra, incapable d’arrêter le mastodonte qu’il était à cause de ses blessures. Les deux combattants se relevèrent difficilement et Vaervy ramassa l’épée du repentis qui était mort d’un tir d’arbalète. Le silence était revenu alors que les deux combattants se regardaient. Vaervy se remit à reculer, elle avait une arme certes mais ça n’enlevait rien à la menace, elle recula jusqu’aux escaliers du sous-sol et après un long silence ils échangèrent un regard puis se mirent tous deux à charger l’autre afin de finir ce duel une bonne fois pour toute ; la capitaine voulait gagner, certes, mais elle ne voulait pas battre un tel adversaire simplement parce qu’il ne pouvait plus se défendre, épuisé et vidé de son sang à cause de ses blessures. Les deux combattants dévorèrent la distance qui les séparait comme deux amants qui viennent enfin de se retrouver. Ils se rencontrèrent au centre de la pièce, Vaervy sauta sur la droite pour éviter le gorlock qui lui fonçait dessus, elle prit appui sur la poutre centrale pour se hisser encore plus haut et changer de direction, le poing de Gorhur la suivit avec un temps de retard alors qu’il se rendait compte de ce qu’elle voulait faire. Son coup fracassa la poutre déjà affaiblie par le coup d’épée de la capitaine mais c’était trop tard. Posant sa main gauche sur l’épaule du géant pour prendre appui sur lui, Vaervy planta son épée entre les clavicules de Gorhur, elle passa entre deux côtes et perfora le cœur du colosse. Ce dernier ne couru pas longtemps, l’épée toujours plantée dans le cœur il tomba à genoux, Ashal put lire une prière à Uriz sur ses lèvres alors que Teiweon l’emportait puis, avec une lenteur insoutenable il s’effondra, son sang s’écoulant lentement de sa blessure pour former une marre autour de lui. En voyant ça, Den et le dernier repentis se lancèrent à l’assaut des gardes du Grand Architecte mais le cœur n’y était plus. Maintenant que Gorhur était mort ils savaient qu’ils allaient mourir, ils ne voulaient tout simplement pas mourir sans combattre, même si le geste était symbolique. La capitaine victorieuse ramassa l’épée d’Yzemeth et se jeta sur Den pendant qu’Ashal tuait le dernier repentis en le décapitant nettement. Haletante, la capitaine se trouvait dans le sous-sol, elle luttait contre une crampe au poignet pour ne pas lâcher son arme. C’était le son des goutes de sang tombant en rythme de son épée pour s’écraser sur le carrelage de pierre et la voix lointaine d’Ashal qui l’avait fait sortir de sa transe. A côté d’elle gisait Den, enfin il n’était plus vraiment reconnaissable et devant elle se trouvait Get'zar, l’arme de la capitaine plantée dans le torse l’épinglait sur le mannequin d’entraînement. L’épée était passé à travers la cuirasse, le tissu marbré, entre les côtes pour ressortir de l’autre côté du corps et mordre dans le mannequin. Les gouttes de sang descendaient le long de l’arrête centrale et la gouttière pour finalement se briser sur la chappe et tomber au sol avec la régularité d’un métronome. Elle céda à la douleur et lâcha son épée puis elle détendit ses muscles, laissant Ashal la tirer en arrière tandis qu’un soldat ramassait l’arme et qu’un autre tentait de sauver la victime de la fureur incontrôlée de la capitaine mais la respiration sifflante indiquait qu’il allait bientôt y passer. Son amant continua de la calmer comme il l’avait fait si souvent par le passé mais le mal était fait. Vaervy ne demanda pas son arme, elle en avait trop honte, de toute façon son épée d'origine avait été broyée par Gorhur. Ce n’était pas la première fois qu’elle tuait un allié durant une bataille mais ça n’empêchait pas qu’elle le regrettait toujours amèrement. Elle embrassa la pièce du regard, dans le sous-sol, seul cinq repentis avaient péri mais c’étaient cinq repentis qui s’étaient battu. La capitaine alla s'agenouiller auprès du cadavre du géant, elle lui ferma les yeux puis pria pour qu'Uriz lui pardonne la trahison de son ost, si quelqu'un l'avait mérité c'était bien lui. Il fallait l’admettre, les vingt-trois cadavres s’étaient bien défendus, pris par surprise dans leur sommeil et armés des seules armes avec lesquels ils dormaient, ils avaient réussi à tuer un soldat vétéran et blessé plusieurs autres. Mais ça ne servait à rien de s’émerveiller sur les prouesses de leurs ennemis, ils n’avaient pas encore fini leur travail. Shak’ty et Zep’nyr remontèrent les escaliers pour saccager la cuisine afin de donner l’impression que Kar’Adohk s’était battu, idem pour le Repenti qui était mort d’un carreau d’arbalète, on le mit avec les autres et on le perfora de coups d’épées. Pour ce qui est des autres, ils s’étaient effectivement battus, il n’y avait donc rien à toucher. Une fois la scène du crime retouchée, les gardes du Grand Architecte fermèrent les deux passages restés ouverts puis repartirent par la cour intérieure et empruntèrent le passage secret par lequel Shak’ty et Zep’nyr étaient sortis du Puy, c’eut été dommage de laisser des traces de sang devant les murs du monastère, ça aurait révélé la présence des passages secrets, même si ces derniers ne pouvaient pas s'ouvrir depuis l'intérieur du monastère. Les deux éclaireurs étaient partis avant que le groupe ne quitte le bâtiment avec leurs deux morts pour s'assurer que la voie était libre, prêts à tuer quiconque avait la malchance de se trouver sur les pentes du Vatna à une heure si tardive.
Dernière édition par Myr'Hennis Vect le Mer 6 Mar 2019 - 16:32, édité 1 fois |
| | | Krish Al'Serat
Ancien
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| Sujet: Re: Quelle heure est-il? [Libre] Mer 6 Mar 2019 - 4:45 | |
| 8e jour de la 9e ennéande de Barkios 15 : XI Départ de l'armée pour Sol'Dorn : J-12
Dans son bureau du palais, assise sur le sofa où elle lisait ses comptes rendus, dans son peignoir de soie rouge, Krish restait immobile. Interdite. Ses yeux étaient vaguement posés sur les visages fermés de Ferya, Xundath, Jallyss, Shundara et Tarlyn. Face aux trois hommes et aux deux femmes de sa plus proche garde, ses lèvres n'avaient craché qu'un léger " Quoi ? " incertain. Personne ne lui avait répondu. C'était inutile. Jallys et Ferya échangèrent un regard sombre. Leurs mâchoires serrées. Toute la roche du Vatna venait de s'affaisser pour tomber sur le crâne de la Triumvir. Elle les regardait... Sans réellement comprendre. Elle avait demandé quelques heures plus tôt, que l'un d'eux retourne au monastère pour foutre un bon coup de pied au cul de Dren qui ne lui avait pas fait parvenir de compte rendu depuis deux jours. Ce couillon était bon enseignant et on pouvait compter sur lui pour tout tenir parfaitement, mais il détestait rendre compte et un jour manquait de-ci de-là aux rapports quotidiens. C'était sa part artistique... C'était comme ça que le voyaient ses frères d'armes. Ces frères avec lesquels il avait creusé la roche du Puy pour entrer un complexe sécurisé au creux des Forges de lave. Il n'avait jamais réussit à tenir sa pioche correctement, mais il jouait parfaitement de la flûtine. Ferya lui avait d'ailleurs promis de la lui faire avaler un jour prochain. Des frères et sœurs partageant un même idéal avec lesquels il avait passé des soirées à rire, partageant le vin que Krish ramenait de ses propres réserves, dormant au milieu des travaux. Des frères qui avaient soigné sa jambe droite après la bataille contre les engeances et son bras après la rébellion de l’Étude Noire. Dren qui roulait des yeux dès qu'on parlait de recrutement et qui mettait plus de cœur à transmettre son savoir que tous ses compagnons réunis. Il était mort. Les couleurs devinrent plus vives. Les sons plus précis. Le temps reprenait son cours. Krish se leva, la mine sombre, et passa dans la chambre accolée à son bureau. - Je vais m'habiller, j'arrive. " La porte se referma. Pas un bruit ne s'en échappa. Pas une plainte. Pas un cri. Pas un bruit de mobilier ou de verre cassé. Dans le bureau, Ferya rassembla les papiers que la Triumvir avaient laissé en plan sans y jeter un coup d’œil et alla les poser sur son bureau, sous un lourd volume. Aucun d'eux n'avait vraiment envie de parler. Jallys tournait et retournait son propre masque entre ses mains. Shundara observait le ménage scrupuleux de sa consœur, appuyée sur le bord du bureau. Xundath tirait sur sa manche droite pour vérifier que le canon de son armure n'avait pas fait bouger son bandage. Les regard tombaient parfois les uns dans les autres. Tarlyn donna soudain un coup assez mou sur le mur. Les tatouages blancs qui soulignaient les traits osseux de son visage gris se tordant avec son expression de colère. - Deux ennéades avant qu'on parte, putain... - On les trouvera, 'Lyn. " gronda Jallys de sa voix grave, quittant enfin son masque des yeux. La porte de la chambre se rouvrit sur une forme en armure de cuir et de plaques métalliques. La capeline courte qui couvrait le scintillement des épaulières était surmontée d'une capuche sous laquelle la Repentie ajustait encore son masque. Ferya se glissa dans les ombres, entrainant leur protégée avec elle, pendant que cinq silhouette masquées ressortaient du bureau aussi sobrement qu'elles étaient venues. De tunnels en ruelles, la longue remonté jusqu'à la porte du cratère se fit dans le silence. Et jusque dans la pente menant à leur quartier général, sous le soleil rasant de la fin du jour. Comme c'était prévu, Keldaàrh, le dernier membre de la garde rapproché, attendait sur le chemin. Pas un mot. Pas une phrase. Pas une déclaration. Les gravillons roulaient sous les pieds de Krish. ça et là, des traces de sang... - Vous les avez suivit ? - Elles ont été volontairement éparpillées et disparaissent en quittant la piste juste ici. Nous n'avons pas pousser plus loin avant de venir te prévenir.- Commencez à fouiller les environs. Le mauvais temps des derniers jours ne nous aidera pas, autant ne pas attendre la prochaine averse.- On pourrait demander un coup de main aux chasseurs en prétendant vouloir retrouver un blessé sur ton ordre. " proposa encore l'ancienne mage du C'nros qui marchait d'un même pas avec la Triumvir. - Bonne idée. Quelques échanges. Jallys, Shundara et Ferya continuèrent à grimper avec Krish tandis que les autres se mettaient à examiner chaque morceau de roche volcanique, chaque touffe d'herbe, chaque marque sur l'écorce et chaque trace sur le sol humide. Les portes apparurent. Et la cour qui n'avait jamais fait souffrir qui que ce soit. En vérité, Krish n'avait jamais eu l'occasion de s'en servir. Les véritables combats et épreuves faisaient leur force et leur proximité. Se faire volontairement souffrir les uns les autres n'était pas trop dans l'esprit... mais la lentille représentait une protection parfaite contre toute tentative d'assaut. Même sans voir le reste de ses yeux, elle pouvait être certaine que l'attaque avait eu de nuit, par surprise, et sans que l'énorme porte ne soit enfoncée. Si elle avait été ouverte, c'était de l'intérieur... Scrupuleusement Krish étudia les traces de sang sur le sol de la cour. Des corps avaient été trainés. Shundara certifiait qu'avait le sang qu'il y avait la, au moins une personne avait du perdre la vie, mais qu'il était fort probable au vu des traces de pat sanglantes et irrégulières, qu'il y ait eu avec lui de nombreux blessés. En tout, le groupe qui était passé par là semblait nombreux. Suffisamment pour ne pas pouvoir être décompté avec précision. Plus de six. Et aucun cadavre dans la cour. Un traitre ? Un invité ? A l'intérieur, l'air putride la pris à la gorge. Le froid humide des derniers jours baignait les lieux aussi surement que le bourdonnement des mouches de cercueil. Petites. Bombées. Noires. Immondes par l'apparence comme par le travail. - ça fait deux ou trois jours. ça a du arrivé la nuit juste après le dernier compte rendu. " souffla la voix rauque de Shundara. Ils passèrent près du cellier. Kar' y était étendu, percé de coups et achevé d'un magnifique sourire sanglant en plein milieu du cou. Les insectes s'en donnaient à cœur joie dans la nourriture et les fluides. Le dortoir était le siège d'un véritable massacre. Quant à l'étage inférieur... Ferhya retint un instant Krish pour la mettre en garde. - Attention une fois en bas. Une poutre a été brisée et on ne sait pas si la solidité du bâtiment est compromise. Faudrait voir ça avec l'Architecte. " La Triumvir acquiesça, mais se dégagea aussitôt pour descendre. Chacun de ses gestes était précis. Contrôlé à l'excès. En arrivant en bas de l'escalier, on ne pouvait que constater que l'endroit était le plus détérioré. Une poutre cisaillée. Du sang. Des éclaboussures. Den et... Ils avaient dits la vérité. La montagne était tombée. Krish eu un sourire jaune en se faisant la réflexion que son visage n'était pas tellement plus laid maintenant que de son vivant. L'acide elfique qui avait fondu toute la moitié gauche de son visage avait visiblement repousser la vermine... De quelques gestes précis, elle retira son masque pour l'accrocher à son épaule, tira sa capuche, et s'accroupit près de Gorhur. Le porte parole des trente-cinq étrangers qui avaient répondus à l'appel et tranché leur oreille pour simplement en entendre plus sur une chance hypothétique de rédemption. Elle pris dans sa main les trois doigts flasques et froid du colosse. La rigidité avait eu le temps de s'en aller. L'odeur était ignoble. La voix de l'eldéenne entonna les prières à Uriz et à Teiweon tout en l'observant. Des coups de lames étaient visible... Et le coup qui l'avait terrassé était exceptionnel. Précision. Force. Rapidité. On l'avait combattu au corps à corps et les traces sur son corps avaient l'air d'être faites par une seule et même arme. Un adversaire. Un adversaire qui avait donc du faire mieux que le Streea Jabuk du IIIe Ost en personne... Ceux qui étaient ici étaient des ennemis d'exception, pas des mercenaires ou des gladiateurs revanchards. Une fois la prière terminée, la voix de Ferhya s'éleva à nouveau. - Il faut qu'on décide quoi faire pour les papiers, les Eveillés... Et qui envoyé à sa place pour servir de jonction avec les autres. - Jallys, tu vas être content. On brûle tous les papiers. On cesse toute action pour étendre le réseau.Krish se releva pour remonter, les trois autres sur ses talons. - On est trop peu... Il faut contacter tous les nôtres. Être sûre que ça ne vient d'aucun de nous et nous assurer que chacun est en vie. Ceux dont les missions peuvent être annulées sont mis sur le coup. Je veux aussi qu'on lance les recherche parmi tous les soigneurs les moins recommandable et les temples de Kiran et Leetha qui ferment facilement les yeux. S'ils ont des blessés, ils ont du vouloir se faire soigner et un groupe armé comme celui ci, voulant casser de l'affranchi ou du gladiateur devait attirer l'attention.- C'est noté.- Mon domaine dans les profondeurs sera notre QG jusqu'au départ.- Xundath peux prendre le rôle de coordinateur je pense. - Parfait alors. Je reste ici pour l'instant. Je vais commencé à déplacer les corps dans la cour pour leur rendre un hommage décent. Je m'occuperait des prêtres Shundara, ils sont trop nombreux pour que tu t'en occupes seule. - Nous manquons de temps avant le départ, oui. - Très bien... Mais, Krish... " l'eldéenne se désintéressa un instant des draps qu'elle défaisait pour s'en servir de civière. " Si on ne trouve rien, ça voudra dire que...- ça voudra dire que ce n'étaient pas les nouvelles recrues, mais nous, voire peut-être, moi. Et ça voudra dire qu'ils ont agis sur l'ordre de quelqu'un de suffisamment influent pour leur fournir protection, matériel, soin, transport, et peut-être accès à des passages dérobés menant non loin d'ici. Il faut s'y mettre. On a du boulot. Et elle se remis à tirer sur les draps blancs rougis de sang. Un cliquetis de masque qu'on défait. Les pas s'éloignèrent... Et une grande main grise saisit l'autre bout du drap que tenait Krish pour l'aider à le dégager. Le regard neutre de la Triumvir passa sur celui de Ferya. L'ancienne du C'nros attachée au IVe Ost hocha la tête en soutenant le regard de sa consœur. Eux, ils étaient encore là et ces morts n'ébranlaient pas leur choix. Krish détourna la tête de cette flamme de colère et de Vengeance qui dansait dans les prunelles de la guerrière en face d'elle. Elle crevait de trouver qui avait fait ça. Leurs mains se remirent au travail, agaçant les draps pour les aligner proprement dans la cour. Mais Ferya se décida à retenter. - Nous les trouverons. Et nous nous baignerons dans leur sang.Un rire mauvais franchit les lèvres de Krish. Elle lâcha le tissus sur lequel ses doigts étaient crispés. Elle se passa une main sur le visage et recula d'un pas, tendue, déséquilibré. - Ferme la.- Ce n'est pas le moment de se laisser aller. On part dans d...La main de l'ancienne forgeronne se referma sur le col de la guerrière, la poussant de deux pas. Son dos claqua contre le mur. La pression la fit suffoquer. Ses yeux s'arrondirent. Un visage craquelé de veine de lave se trouvait à un souffle du sien. La chaleur en était douloureuse. - Me laisser aller... Regarde autour de toi avant de parler. Gorhur est mort ! Den est mort ! La dernière fois qu'un traitre à tuer un de mes proches, le Haut-Temple est parti en fumé. A ton avis, quel partie d'Elda serait ravagée par les flammes en ce moment même si je me laissais aller ? "Chaque phase était sentencieusement suivit d'une brève secousse. Sa voix anormalement grave ronflait comme un brasier. Le rouge et l'or s'étaient mêlés dans ses yeux pour bruler de longues flammes derrière lesquelles ses pupilles avaient disparues. Par réflexe, Ferya posa la main sur le poignet nu de la Prime Feu et la retira avec un hoquet de douleur sous la sensation de brûlure. Puis, soudain, le Feu recula d'un pas, respirant à grands coups, reprenant peu à peu des traits humains face à Ferya, tombée à genoux. Elle n'osait relever la tête. La regarder quand elle était dans cet état ne devait pas être facile, mais Krish sen fichait. Elle serra les mâchoires, se raccrochant aux gestes répétitifs de la récupération des draps pour reprendre le contrôle. - Relève toi bon sang ! ... Et merde... Cette histoire me rend dingue... Ses gestes furent de nouveau rejoints par ceux de sa consœur et, bien qu'avec un temps de retard et une voix blanche, elle parvint à articuler à peu près : - Tu n'es pas la seule. On fera ce qu'il faut.- Mains on aura certainement pas le temps avant de partir. Ceux qui ont organiser ça sont malins... Et j'aime pas ça.- Les ennemis stupides se font rares ces temps-ci..."Un sourire jaune au milieu du charnier. Leur tâche se poursuivit pendant une grande partie de la nuit, puis Ferya décida d'aller chercher seule les prêtres et les esclaves dont ils auraient besoin... Et de quoi manger. Elle n'aimait pas laisser Krish sans protection, surtout étant donné ce qui venait de se passer, mais quelque chose lui disait qu'un peu de solitude lui ferait le plus grand bien. Restée seule justement, Krish s'assit en tailleur face à la statue d'Uriz. Eclairée par un dernier croissant de lune et la flamme éternelle au pied de la statue, elle sortit un petit carnet de cuir noir et la plume qu'elle avait récupérée dans la salle des opérations. Elle avait encore une chose a faire. Doucement, avec soin, elle nota chaque nom de chacune des 18 nouvelles recrues qui avaient perdu la vie, puis les 4 recrues eldéennes. Et elle revint au début du carnet, reprenant la liste qu'elle avait commencé sur les conseils d'Eshk'Oroth au pied des rempares d'Esion. Celle des 37. Et elle inscrivit avec application... 8 - 77 Barkios - 15:XI
Gorhur Dan'Hiun Streea Jabuk du IVe Ost et chef de la Horde des Milles. Famille à prévenir : aucune. Mort au champ d'honneur face à des traitres ayant attaqué notre monastère. Puisse Uriz lui offrir la Rédemption... Elle leva la plume, hésitant au-dessus du papier avant d'ajouter d'une plume qu'elle avait du mal à contrôler entièrement : ... Il la mérite.
La huitième entrée suivit de peu. 8 - 77 Barkios - 15:XI
Den Elpragh Lancier du IVe ost et prédicateur solitaire des seigneuries morcelées. Famille à prévenir : Ulitree Melth, épouse résident à Val-Safran. Mort au champ d'honneur face à des traitres ayant attaqué notre monastère. Puisse Uriz lui offrir la Rédemption.
Dernière édition par Krish Al'Serat le Ven 8 Mar 2019 - 16:46, édité 2 fois |
| | | Na'ri Yisfi
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 648 ans Taille : 1m78 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Quelle heure est-il? [Libre] Mer 6 Mar 2019 - 23:29 | |
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Quelle heure était il ? Se demanda la drow en ouvrant les yeux tandis qu'un novice la réveillait sans ménagement.
- Prêtresse Yisfri ! Le Grand Architecte Myr'Hennis vous demande. - Pourquoi ? - Un problème d'éboulement ou sur un chantier, probablement. Je ne sais pas, sinon quoi d'autre ? Le daedhle haussa les épaules. Un esclave vous attend. Ce serait urgent par contre. Très urgent même. Insista t'il en voyant la sombre qui s'étirait comme un chat.
D'un mouvement vif, la drow écarta ses draps et d'un bond fut sur ses deux jambes. Puis elle bondit à nouveau vers sa robe en bousculant le jeune, sans prendre le soin de rajouter quoi que ce soit. Un nœud à sa ceinture, un autre pour les cheveux et elle fut fin prête. Une paire de minutes plus tard, une trousse de soin sous son bras, elle suivit son guide à travers les Profondeurs.
Durant le trajet, la soignante se questionna par le sujet d'une telle agitation. Elle se remémora les cas des "ses" esclaves. En effet, elle avait peur que ses protégés aient eu des problèmes. Le sujet de ses recherche était éprouvant physiquement. Et comme elle faisait des tests sur un groupe d'humain, elle craignait le pire. Ces bêtes là étaient de constitutions fragiles, tout pouvait arriver avec eux.
A la demeure de Myr'Hennis, un nouveau guide prit le relais, toujours courant à moitié vers les baraquements des gardes. Et plus précisément à l'infirmerie juxtaposant la salle d'entrainement. Sur le seuil le Grand Architecte l'attendait. En peu de mots, il lui expliqua qu'un entrainement avait dérapé et qu'il y avait des blessés. Et que, comme de bien entendu, il ne voulait éplorer aucune perte. Après avoir acquiescé, la pretresse entra.
Effectivement quelque chose avait dérapé. Il y avait là une dizaine de blessés. La capitaine, qui exceptionnellement avait troqué son armure pour un énorme gantelet, aidait ses drows à prendre place sur les couches. Quand Vaervy vit la pretresse, elle lui fit signe et lui montra les cas qui lui semblaient les plus urgents et lui signala qu'elle les avait stabilisé.
Entourée par les râles de douleurs et le sang, Na'ri fut submergée par ses souvenirs. Elle avait beau tenté de les enfouir, ils revenaient toujours. Mais aujourd'hui ce n'était pas qu'un cauchemars. Autour d'elle, la pièce tourna, d'abord lentement, puis de plus en plus vite. Tourne. Tourne. Tourne. Le manège pris fin quand la capitaine la saisit par le bras et lui aboya quelque chose. La medecin ne savait pas quoi, c'était le ton qui importait le plus.
Des drows étaient mal en points. Des drows attendaient ses soins. Alors Na'ri se reprit et occulta, diagnostiqua, soigna, pansa, fit appel à l'art. Il y avait des taillades, des estafilades, des incisions, quelques contusions. Des blessures "classiques" de soldats. Effectivement deux cas étaient plus urgents. L'un n'était pas encore sauvé, mais la pretresse ne pouvait rien faire de plus que s'en remettre à Teiweon.
La nuit avait cédé la place au jour depuis un certain temps déjà. Et il ne restait plus que la capitaine. Vaervy n'avait pas quitté ses drows. Elle avait même aidé la soignante.
- Capitaine, c'est à vous. Votre tunique est imbibé de sang. Laissez moi voir je vous prie. - Merci mais ce ne sont que des blessures superficielles." La phrase avait été prononcée rapidement, la capitaine laissa son regard passer d'un blessé à l'autre, sans oser regarder la prêtresse dans les yeux. Elle se retourna lentement vers Na'ri et lui tendit le bras pour qu'elle se le serrent ; l'ancienne streea savait que la médecin avait été dans l'armée elle ne pouvait tout simplement pas lui serrer la main, c'était réservé aux civiles.
- Reposez vous un peu. Elle aussi avait bien besoin. Et merci. Puis elle saisi le bras en esquissant un sourire. Je dois aller voir les esclaves s'ils ne sont déjà pas partis travailler.
Na'ri quitta enfin l'infirmerie. Dehors l'air lui sembla plus doux et plus frais. Les deux à la fois, bien que cela soit complètement opposé. Elle s'offrit alors un peu de repos pour profiter du paradoxe. Mais la porte de la salle d'entrainement lui fit de l'œil… ou du gond… de la poignée peut être ? Il était tard, ou il était tôt ? Elle ne savait plus très bien. Bref, la pretresse entra dans la salle d'entrainement.
C'était la seule personne de présente dans la salle. Et ce qu'elle vit la surprit. Elle s'attendait à trouver le sable plus souillé que cela. Pourtant il n'avait pas était ratissé. Que c'était il passait ici ? La medecin se chercha un point haut sur lequel s'assoir pour contempler la scène. Les yeux perdus dans le vague, elle ne tarda pas à s'endormir.
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| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 33 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Quelle heure est-il? [Libre] Jeu 7 Mar 2019 - 22:24 | |
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9e jour de la 9e ennéande de Barkios 15 : XI Départ de l'armée pour Sol'Dorn : J-11 Tombée du jour
La lentille était à jamais détournée. La porte menant à l'intérieure était close. La porte donnant sur l'extérieure l'était également. Juste devant, au côté de quatre personnes portant armure et masque d'argent, deux prêtres de Teiweon s'essuyait minutieusement les mains sur de doux draps blancs. L'une des Repenties, Shundara, s'essuyait également les mains, ayant seconder les prêtres dans leur tâche. Debout dans le silence, l'odeur du métal chauffé à blanc détendait Krish. Du bout des doigts, Jallys faisait légèrement fondre les jointures des portes renforcées de métal pour la rendre difficile à ouvrir. Puis, avec la même minutie, le prêtre défroqué laissa la magie de feu gravé en travers des battants, l'avant dernière phrase de leur tout premier serment. Un jour prochain, nous vous rejoindrons dans la mort. Suivit d'une liste de noms répartie en deux colonne, une sur chaque battant. , profondément encrés dans la masse de la porte avec une régularité mécanique. Et enfin ils la barrèrent, sans le moindre verrou. - Nous allons nous retirer pour la nuit. Nous reprendrons au mâtin, comme convenu.Une grosse améthyste tomba dans les mains du plus vieux des deux prêtres. Une bien belle obole en plus du paiement de tout le matériel dispendieux qu'ils dépensaient en ces lieux, de la part de la silhouette sans visage qui était venue le trouver le matin même. Il acquiesça, reconnaissant. - Si vous en trouvez la force, pensez à dire une prière pour eux. - Il nous faudra une bonne ennéade pour finir.- Prenez votre temps. Shundara vous accompagnera et veillera à ce que vous ne manquiez de rien. " ajouta Ferya en venant les salue chacun leur tour. Les deux prêtres acquiescèrent une nouvelle fois, avant de quitter les lieux par le chemin pentu sur lequel on les voyait de loin glisser à moitié et lutter pour ne pas tomber. Jallys continuait son épitaphe. Shundara rangea son mouchoir. Ferya soupira. Krish s'assit sur l'un des rocs qui balisait le chemin menant à leur QG... Leur ancien QG. - Shundara. " La femme longiligne tourna son masque vers la plus âgée de leur petit groupe. " Garde bien précieusement les corps des esclaves une fois qu'ils auront servit aux prêtres. Il faut que j'en parle avec les autres, mais ils pourraient nous être utile. - C'est peut-être mieux que les prêtres ne soient pas au courant ? " Krish hocha la tête puis se leva avec un grognement de fatigue. Elle s'étira comme un chat et fit quelques pas en attendant que Jallys ait fini. Puis les trois compères serrèrent vigoureusement le bras de Shundara et redescendirent vers les entrailles les plus profondes d'Elda. ... Quelques heures plus tard... Protégé par les lanternes bleues qui illuminaient toute la surface de ses murs extérieur et empêchait d'approcher discrètement l'endroit, le domaine de de Krish semblait vibrer d'une activité tranquille collant à la perfection aux préparatifs nécessaires au départ prochain. Pourtant, à son étage intermédiaire, dans le bureau de la maîtresse des lieux, neuf silhouettes parlaient à voix basse, la mine sombre et les traits tirés. Même sur leurs peaux grises, les cernes commençaient à être nettement visible. - Donc si je résume... Concernant nos frères tombés, nous sommes d'accord ? Et nous les emmenons ? " Les têtes se hochèrent. Quelques acquiescement à voix haute. " Et concernant le reste... Soit il n'y a pas de traitre parmi nous, soit il est mort avec les autres, trahi à son tour. Il n'y a eu aucune autre tentative sur aucun d'entre nous. On a trouvé un passage secret près du monastère, mais le réseau qu'il rejoint est trop grand pour suivre les assaillants au-delà. Les éveillés font discrètement le tour des temples, mais pour l'instant aucun résultat. - ça devrait être fini au plus tard demain soir. " ajouta Xundath en tendant la liste des temples qui avaient déjà été arpentés par leurs petites oreilles. " mais tous ceux des quartiers supérieurs ont été inspectés, ce qui ne laisse que les plus grands du Labyrinthe et ceux des Profondeurs, dont le Haut-Temple.- Et vous vous êtes chargez vous-même des soigneurs indépendants et ça n'a rien donné non plus pour l'instant. " termina sombrement Krish en s'appuyant sur le bord du bureau qu'ils avaient transformés pour l'occasion en table pour de conseil de guerre. " Ust'Kor. " cracha-t-elle. Les discussions reprirent. Les stratégies s'enchainèrent. Jusqu'à ce que le couperet tombe. " Donc on fait nos propres enquêtes sur les temples en plus de celles des éveillés et on les étend à ceux de Teiweon pour les combattants déclarés morts depuis l'attaque. Ma garde et réduite à Jallys et Ferya à partir d'aujourd'hui. Et on se charge tous les trois des alliés qui auraient put être invité à passer une nuit au monastère pour vérifier leur loyauté. Tout le monde sait ce qu'il a a faire ? " Encore une fois, des hochements, suivis cette fois d'accolades et d'un brouhaha de fin de réunion. Profitant d'un instant de répit, Krish se glissa jusqu'à la chambre de son fils. Affaiblit au plus haut point, il ouvrit à peine les yeux lorsque sa mère lui posa un baiser sur le front. Mais quand elle repartit quelques minutes plus tard, il avait une dague vissée à la main jusque dans son sommeil et T'Challa veillait au grain. Après quatre heures d'un sommeil de plomb, la course souple de Kiba, suivit de deux morgals sur lesquels étaient juchés des ombres masqués, emportait la Triumvir vers la porte du Palais.
1er jour de la 1ere ennéande de Verimios 15 : XI Départ de l'armée pour Sol'Dorn : J-10 Matin... Du côté des appartements de Viconia... Du côté du haut temple de Kiran... Du côté de chez Myr'Hennis...
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| | | Myr'Hennis Vect
Drow
Nombre de messages : 299 Âge : 167 Date d'inscription : 08/02/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 548 ans Taille : 218 cm Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Quelle heure est-il? [Libre] Mar 12 Mar 2019 - 12:18 | |
| Vaervy remercia à son tour la prêtresse pour tout ce qu’elle avait fait. Get’Zar était mort par sa faute, elle était donc reconnaissante que les autres aient pu être sauvés, même si ce n’était pas elle qui l’avait fait. Elle suivit Na’ri du regard avant de retourner au chevet des convalescents, Vaervy allait devoir rejoindre Myr’Hennis pour lui faire son rapport mais ça pouvait attendre. Ça devait attendre. La capitaine s’étira. C’était fait. Après trois ans de préparation elle n’y croyait toujours pas : ils avaient réussi. Mais à quel prix ? Seuls les dieux le savaient mais elle comptait sur eux pour lui envoyer la note sous peu, comme ils savaient si bien le faire.
Elle s’adossa au mur et se laissa lentement glisser. La nuit avait été éprouvant mais regarder Na’ri pratiquer… y’a-t-il pire sentiment que l’impuissance ? Savoir que des gens que l’on apprécie sont dans les bras de Teiweon et que l’on ne peut rien y faire mis à part prier pour que la déesse daigne, pour une fois, se montrer magnanime. Car elle les appréciait, c’était même plus fort, elle était un peu leur mère de substitution ; c’était sa responsabilité de les guider, de les protéger, ce qui rendait ses échecs d’autant plus cuisants, d’autant difficile à supporter. Ça la rendait d’autant plus indigne d’être capitaine.
En poussant un soupir elle se releva, tentant d’ignorer tant bien que mal ses courbatures. Ça ne sert à rien de s’apitoyer, j’ai encore un devoir à accomplir. En sortant de l’infirmerie ses oreilles se dressèrent en entendant un souffle régulier alors qu’il ne devait rester personne ici. En levant la tête elle aperçut la prêtresse qui s’étaient endormie et un sourire attendrit naquis sur ses lèvres, brisant sa sévérité coutumière, un sourire d’une rareté certaine. Elle monta pour aller chercher Na’ri et la descendit avec tout le soin nécessaire pour ne pas la réveiller. Avec la médecin dans les bras, Vaervy se dirigea lentement vers la villa pour rejoindre les appartements réservées aux invités. Elle prit la première chambre et déposa Na’ri sur le lit. Pendant un moment elle hésita à la déshabiller et la glisser sous les draps mais elle secoua la tête, inutile d’en faire trop. Elle se retourna et, avec la discrétion qui lui avait permis d’égorger Kar’Adokh, elle prit une couverture d’une armoire et elle recouvrit la prêtresse. Ensuite elle se glissa hors de la pièce sans un bruit et ferma la porte avec mille précautions puis, à pas de loup, Vaervy s’en alla faire son rapport à Myr’Hennis.
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