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 [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience

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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience   [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience I_icon_minitimeSam 2 Mar 2019 - 20:56


Première ennéade de Karfias
An 14:XI



Cela faisait maintenant deux ans et demi que Patience avait changé de foyer. Si les débuts avaient été difficile, Ryth'ten avait rapidement su lui montrer qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle lui devait de ne plus porter les cicatrices que les enfants de Nûrkyr avaient gravé sur sa peau ainsi que l'assurance qu'ils n'essaieraient plus de s'en prendre à elle. Car oui, ils avaient essayé et avaient bien failli réussir... Depuis, elle coulait des jours paisibles. Elle pouvait même se dire plutôt heureuse malgré son statut. Le temps lui avait permis de se rendre compte de l'attirance qu'elle avait pour le sombre, de l'accepter et, finalement d'y céder... Elle n'avait pas regretté de lui avoir fait confiance jusqu'au bout. Ryth'ten se révélait être un amant doux et attentionné. Dans ses bras, elle se sentait sereine et en sécurité.

Assise à même le sol dans le salon, Patience jouait avec Isto. Aujourd'hui grand félin à la robe sombre, elle se souvenait malgré tout du bébé panthère qu'ils avaient recueilli lors d'une de leurs sorties presque deux ans auparavant. Ryth avait chargé son esclave de le nourrir et de le soigner dès le début, si bien qu'un lien fort s'était créé entre eux. Bien que l'animal soit encore jeune et impulsif, jamais il ne ferait le moindre mal à l'archère qui veillait si bien sur lui, lui rendant son affection chaque jour. Lors de leurs jeux, elle pouvait lui mettre la main dans la bouche, il ne la mordait jamais. Elle pouvait prendre sa patte, il rentrerait aussitôt les griffes. Au combat, il était devenu un allié sûr, cherchant toujours à la protéger du danger. C’était ce que Ryth'ten voulait… Cela faisait longtemps que personne n’avait tant désiré sa sécurité. Elle en avait perdu l’habitude mais cela lui faisait du bien aussi… Il avait donc dressé Isto en conséquence et le félin accomplissait la mission avec dévouement, parce qu'il était conscient qu'il devait beaucoup à la jeune femme et parce qu'il avait beaucoup d'affection pour elle.
Ces moments de jeux étaient une véritable détente pour Patience. La panthère lui redonnait le sourire avec une facilité déconcertante. Entre ces moments de joie avec son ami à quatre pattes, la complicité avec Faerlynn et les doux regards de Ryth'ten, elle en avait presque oublié sa condition...

Mais cela ne devait pas durer et son monde devait s'effondrer une fois encore.

En entendant la porte d'entrée, elle releva la tête et interrompit son jeu avec Isto, l'animal faisant de même que son amie. La demie-elfe était à la maison, cela ne pouvait donc être qu'une seule personne.

-Ryth'ten ? Appela-t-elle, une sourire aux lèvres.

Il n'était pas rentré la veille et se réjouissait donc de le retrouver. Les Hadjaoui étaient libres de cœur aussi n'avait-elle jamais demandé à son amant qu'elle soit la seule pour lui. Ce n'était pas dans leur culture à l'un comme à l'autre. Ils seraient ensemble tant qu'ils auraient des sentiments l'un pour l'autre et s'éloigneraient si un jour ce n'était plus le cas. Evidemment, ils vivaient cet amour caché : personne en dehors de cette maison ne devait être au courant car que penserait-on d'un drow qui s'amourache de son esclave ? Elle l'avait très bien compris et l'avait accepté.
Sans réponse de la part du sombre, elle se leva et se dirigea vers l'entrée, aussitôt suivie d'Isto. Le découvrant dans le hall, elle découvrit l'expression de son visage et su aussitôt que quelque chose n'allait pas. Elle perdit son sourire pour reprendre son sérieux et le questionner.

-Qu'est-ce qu'il y a ?


Dernière édition par Sauveur Hadjaoui le Dim 10 Mar 2019 - 11:51, édité 1 fois
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Ryth'ten Cormryld
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience   [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience I_icon_minitimeJeu 7 Mar 2019 - 4:47

Une fois sorti de l’état-major, le Sombre n’en croyait toujours pas ses oreilles. Apparemment, l’amitié centenaire était quelque chose que certaines personnes faisaient voler en éclat à la première glissade dans la boue. Une réalité qui le démotiva franchement à se fatiguer à entretenir des relations avec les gens. Il espérait bien se débarrasser de ces fameuses « tâches » assez rapidement et croire que Ryth’ten n’avait pas de relations à l’état major ou dans la société mondaine Eldéenne, pour y arriver, revenait à se mettre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Et la triumvir serait bien trop occupée par des affaires plus importantes pour penser être à même de faire du cas par cas à son sujet. Ryth doutait franchement qu’elle soit seulement capable d’avoir le temps de gérer les « détails » le concernant. Ce qui lui laissait pas mal d’amplitude.

Aussi, il ne rentra pas tout de suite chez lui, il se dirigera d’abord dans les profondeurs pour aller glisser une plume d’oie sous une porte. Une plume dont il avait tâché la pointe de sang. Sachant pertinemment que la destinataire comprendrait. Oui, Hyo’ndna avait une dette envers lui car grâce à lui, elle avait réussit à obtenir le bras de Thu’glorek. Et elle était assez subtile et intelligente pour arriver à murmurer du miel dans les oreilles de l’étude noire avec douceur et stratégie. En tout cas, Ryth’ten l’espérait grandement. Et il la rencontrerait dans les terres stériles pour en converser avec elle.

Il ne restait plus qu’à annoncer la nouvelle à Patience. Même s’il n’aimait pas cette réquisition, lui qui avait proposé les services de son esclave, il était heureux que ce ne soit pas Faerlynn qui fut choisie. Mais, il se cacherait bien de le montrer car il savait qu’il était surveillé. Le guerrier n’était pas clairvoyant, il était simplement peu naïf. Des yeux et des oreilles étaient forcément en train de l’épier depuis les ombres. Même sa maison n’était plus un sanctuaire de sureté depuis que cette histoire stupide avait éclatée. Et c’est pour ca que lorsqu’il entra, il ne dit pas un mot. Il leva simplement l’index pour indiquer à Patience de se taire. Puis, une double conversation s’enchaîna, l’officielle et l’officieuse :

- J’ai perdu une vieille amie.

Dit-il à voix haute avant de faire un signe de tête à Patience pour l’intimer de descendre à la cave. Non sans venir caresser la tête d’Isto de ses longs doigts fins anthracite. Et sur ces mots, il prit les escaliers en colimaçon pour y descendre lui-même. Arrivé en bas, il attendit Patience pour la prendre dans ses bras comme pour profiter d’une dernière étreinte câline avec son esclave. Puis, profita pour venir lui murmurer à l’oreille la conversation officieuse :

- Nous sommes sûrement épié, il y a sûrement un assassin au troisième étage en train de tenter d’écouter des bribes de nos conversations. La folie vient de prendre le cœur d’une vieille amie. Le pouvoir lui est clairement monté à la tête et elle vient d’effacer deux siècles de vie commune, deux destins entremêlés, comme s’ils n’avaient jamais existé. Mais si cette découverte me froisse le cœur, c’est bien le fait de devoir te confier à l’état major qui me ronge les sangs.

Il prit une pause, une larme coulant le long de sa joue, perdant un regard profond et perdu dans celui de Patience avant de continuer sur le ton du murmure.

- Viconia est jalouse de moi à en crever. Tu connais mon caractère, tu sais qu’il m’arrive de faire des histoires. Apparemment, ce fut l’histoire de trop. La Sombre n’a pas aimé que je quitte sa couche à son insu. Je trouve tout de même que sa réaction est injuste et disproportionnée pour une simple affaire de coucheries. Depuis qu’elle est devenue Triumvir, je ne la reconnais plus.

Il était en colère et avait du mal à garder un fil cohérent dans ses mots. Il tenta tant bien que mal de continuer le sujet en murmurant :

-  Elle vient d’exiger que j’aille m’excuser au près de l’étude noire et que je leur serve de larbin jusqu’à ce que ces derniers estiment que mon comportement soit suffisant pour qu’on me laisse à nouveau libre de mes occupations. Bref, on me traite comme si j’étais un traître. Après toutes les années que j’ai passé à servir le Puy d’Elda avec une profonde loyauté c'est comme si l'ont planté une dague dans mon coeur en s'assurant de bien la faire tourner plusieurs fois pour s'assurer que je suis bien mort. On me demande de faire mes preuves, de me racheter pour des broutilles. Le monde tourne à l’envers. Heureusement, le Puy est grand et les affaires nombreuses, donc j'espère nous sortir de là, assez vite.

Il était temps de venir au cœur du sujet :

- Maintenant que tu sais ce qui se passe, il est temps que je t’explique ce qui va arriver. Le triumvirat a décidé de te prendre en otage, de te réquisitionner. Je ne comprends pas la raison si ce n’est celle de s’approprier ce qui m’appartient par jalousie profonde envers la manière dont je traite mes possessions. Comme si j’avais besoin d’une motivation pour faire les tâches ingrates qu’on exige de moi. Comme si j’avais besoin qu’on me mette un couteau sous la gorge pour qu’on me forcer à racheter mes fautes. Bref. Tu dois te rendre à l’état-major, demain, à la première heure. Tu iras voir l’intendant et personne d’autres. Tu lui expliqueras ce que tu sais faire et en conséquence, il te donnera une fonction qui correspond à tes compétences. Une fonction qui peut être utile au Puy d’Elda. Bien évidemment, Viconia est mauvaise comme l’orage quand elle veut un truc. Attends-toi à ce que les ordres changent comme l’ont change de chemise. Je ne sais pas où je t’envoie, je ne sais pas à qui je te confie. Mais une chose est certaine, tu m’appartiens et je t’attendrais sur le pas de cette porte, quoi qu’il arrive.  Et je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que l’étude noire soit satisfaite de moi assez rapidement afin de m’assurer que tu ne souffres pas trop longtemps de ta condition à l’état-major.

Il prit une autre pause après ce long monologue pour conclure à son oreille :

- Estime que nous sommes sous surveillance, fait attention à ce que tu dis, ce que tu fais. Il y a des yeux et des oreilles cachées dans l’ombre. Soit donc irréprochable. Tu représentes ma maison, tu représentes mon nom. Le reste est confidentiel. Je ne peux pas te donner d'autres détails car j’ai peur qu'on les utilise contre nous. Je mène une bataille où mon bras droit est pris par l'ennemi. Même si tu es forte, même si ta loyauté n'est pas à remettre en question, j'ai peur qu’on vienne te torturer mentalement pour te faire plier ou parler. Je sais que tu as connu pire, Nurkyr et ses enfants étaient de terribles tortionnaires mais crois moi, il n’y a pas pire que la torture magique. Patience, j’ai confiance en toi. On se retrouve quand tout cela est terminé. Je t’aime.

Et sur ces mots, il glissa ses mains sous sa mâchoire pour l’inciter à venir sur la pointe des pieds. Puis, il posa ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser avec passion. Une larme coula à nouveau le long de sa joue. Il n’aimait vraiment pas l’idée de ne plus la revoir et encore moins de devoir se séparer d’elle. Il pestait intérieurement au sort qui leur était réservé.

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Sauveur Hadjaoui
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience   [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience I_icon_minitimeJeu 7 Mar 2019 - 9:50


Au geste de Ryth'ten, Patience lui lança un regard interrogateur et fronça les sourcils en le voyant descendre à la cave. Son attitude était des plus étranges, ce n'était pas son genre de faire des intrigues. Au contraire, il était plutôt franc. Certes, il n'avait pas toujours l'art et la manière, il n'était pas doué pour s'exprimer clairement et démêler les méandres de l'esprit des autres mais au moins il disait toujours clairement le fond de sa pensée. Alors le voir lui répondre d'une courte phrase après lui avoir demandé de garder le silence et avant de descendre s'isoler au sous-sol en laissant la porte ouverte derrière lui pour l'inviter à le suivre... Cela ne lui ressemblait pas et avait de quoi l'inquiéter.
Après une seconde d'hésitation, elle lui emboîta le pas. Isto voulut en faire autant mais elle lui demanda de rester là où il était. Ils avaient apparemment besoin d'être seuls. Une fois en bas, Patience aurait voulu garder ses distances car elle sentait que ce qu'il avait à lui dire n'allait pas lui plaire. Dans ce genre de situation, elle préférait se détacher le plus possible de ses émotions pour parvenir à encaisser le choc. Mais Ryth'ten la prit dans ses bras dans une étreinte résolument différente de celles qu'ils partageaient habituellement. Il lui glissa alors quelques mots à l'oreille et elle ne tarda pas à tout découvrir de ses tourments, ainsi que la raison profonde de sa tristesse.

Alors que la sentence tombait, Patience se figea dans une expression d'effroi et de stupeur mêlées. L'état major ? Une triumvir ? On l'arrachait à Ryth'ten pour le punir de sa maladresse ? Mais pourquoi ce châtiment précis ? Et pourquoi elle ? Est-ce que quelqu'un avait fini par découvrir la relation qu'ils entretenaient ?
Tant de questions se bousculaient dans sa tête, et tant d'émotions aussi. Ici, elle avait enfin retrouvé un peu de sérénité et de joie de vivre. L'idée d'en être à nouveau privé la remplissait de tristesse et ravivait ce sentiment d'injustice qui avait su s'apaiser depuis son arrivée. Mais elle ressentait aussi de la colère. De la colère envers cette Viconia qui avait été juge et partie et avait tranché de manière à faire autant de mal que possible à Ryth. De la colère envers lui qui avait commis un impair de plus, froissant une personne aussi susceptible que haut placée. De la colère parce qu'il lui avait fait une promesse qu'il ne pourrait pas tenir, celle de toujours la protéger... Et enfin, son ventre était noué de peur. Du temps de Nûrkyr, elle avait enduré tant de choses... Elle les avait encaissé plutôt bien à l'époque, puis elle avait changé de maître. Faerlynn et lui l'avait conduite à faire tomber ses barrières protectrices, lui jurant qu'elle n'en aurait plus besoin. Elle s'était habituée à vivre dans la quiétude, sans craindre une menace qui pourrait la saisir au détour d'un couloir ou dans l'entrebâillement d'une porte. Et voilà qu'elle replongeait dans tout ça... Et Ryth'ten de la prévenir que ce serait peut-être pire cette fois.

Le sombre acheva de lui compter ce qu'il s'était passé et ce qui l'attendait et se pencha pour venir l'embrasser. Elle se laissa faire au début mais elle réalisa bien vite qu'elle ne voulait pas de tout ça... Son étreintes, ses baisers, ce n'était pas pour elle. Pas maintenant. Alors, elle détourna la tête pour rompre le contact de leurs lèvres et, s'appuyant de ses deux mains sur le torse du sombre, elle le repoussa afin de s'extirper de ses bras. Cela faisait beaucoup... Beaucoup à encaisser en seulement quelques instants. Elle recula, interposant une main entre eux afin qu'il n'essaie pas de la retenir. Elle avait besoin d'air... Mais ça, il ne le comprenait sans doute pas. Alors, la voix tremblante, elle tenta de lui expliquer sa réaction.

-Tu... Tu le sais depuis un moment déjà. Tu as eu le temps de te faire à l'idée. Pas moi... Laisse-moi un peu de temps.

Une larme perla sur sa joue alors qu'elle relevait enfin les yeux vers lui l'espace d'un instant. Puis elle se retourna et remonta les marches quatre à quatre. Faerlynn passait justement dans le corridor menant à la cuisine à ce moment-là et fut surprise de la voir sortir de la cave et l'interpella. L'archère tourna le visage vers la demi-elfe qui découvrit par la même occasion son chagrin. Surprise, la première volonté de la blonde fut d'aller vers son amie mais celle-ci l'arrêta d'un geste. Patience faisait partie de ces personnes très indépendantes qui avaient besoin d'être seule pour gérer les difficultés qu'ils rencontraient. Il fallait qu'elle s'isole, le temps d'intégrer ce qui lui arrivait et qu'elle se prépare à servir quelqu'un d'autre pendant un temps et à endurer de nouveaux tourments. Sans comprendre ce qu'il se passait, Faerlynn respecta néanmoins sa volonté et la laissa filer en direction des jardins. C'était son sanctuaire depuis qu'elle était là, l'endroit où elle parvenait à laisser s'exprimer ses émotions. Isto lui-même sentit qu'elle ne voulait pas de sa compagnie pour le moment et ne bougea pas de sa place dans le hall, regardant son amie s'éloigner puis disparaître avant de s'affaler sur le sol.

Les heures suivantes s'écoulèrent dans une lenteur déconcertante. Patience resta dehors, d'abord prostrée près du péristyle à observer les phosphorescences que Ryth'ten lui avait appris à apprécier. Les larmes lui brouillèrent régulièrement la vue mais elle les avait essuyé chaque fois qu'une vague de sanglots se terminait. Puis elle avait pris son arc et s'était exercée à viser le mannequin comme elle l'avait fait dès le lendemain de son arrivée. Elle le cribla de flèches avant d'aller toutes les récupérer pour remplir son carquois et le cribler de flèches à nouveau... Cela dura tant et si bien que l'heure du dîner arriva mais elle refusa de manger. Elle n'avait aucun appétit. Puis l'heure de dîner passa et vint l'heure du coucher.
Lorsque Patience s'arrêta enfin, toutes les lumières de la maison et du voisinage étaient éteintes. Elle avait assimilé tout ce qu'il s'était passé, tout ce qui lui arrivait et tout ce qui risquait de se produire prochainement. Elle avait évacué toute sa tristesse et sa peur à chaudes larmes et toute sa colère et sa frustration sur le mannequin de paille qui ne ressemblait plus à grand chose... Elle déposa son matériel par terre et se tourna vers la demeure qui l'avait abritée ces deux dernières années comme pour la graver dans sa mémoire. Elle se dirigea vers la porte fenêtre et rentra sans un bruit. Lentement, elle parcourut chacune de ses pièces, caressant les meubles sur son passage, détaillant les décorations, se remémorant les moments qu'elle avait passé avec Faerlynn et Ryth'ten dans chacune d'elles. Cette table autour de laquelle elle avait découvert les échanges si étonnamment banals que l'esclave avait avec son maître. Ces fauteuils qui avaient accueilli quelques scènes aussi drôles que gênantes. Ce banc de la véranda où il lui avait exposé les conditions dans lesquelles elle vivrait ici. La cuisine où elle avait déversé ses premières larmes en ouvrant son cœur comme jamais en douze ans de servitude. Cet atelier où elle avait pu entreposer ses affaires comme si elle était l'égale de son maître. Cette salle d'eau où Faerlynn avait découvert ses cicatrices.
Dans leur chambre, la demi-elfe dormait et Patience prit bien soin de ne pas la réveiller alors qu'elle étudiait la pièce une dernière fois, comme pour lui dire adieu. Puis, sans un bruit, elle prit un sac et sortit plusieurs vêtements pour les fourrer dedans avant d'aller le poser dans le couloir. Elle rassembla aussi son matériel en silence et vint le poser juste à côté. Debout devant ses affaires posées à ses pieds, elle était prête à partir dès qu'il le faudrait... Enfin, pas tout à fait...
Elle tourna le regard vers cette partie de la maison qu'elle n'avait pas osé pénétrer pendant de nombreuses ennéades mais qu'elle avait si souvent fréquenté ces derniers temps... Elle avança dans sa direction et découvrit la terrasse, l'étudiant avec un tout nouveau regard. Ils avaient été si bien pour discuter ici... Et ce bureau qu'il lui était arrivé de lui prêter pour lire un ouvrage ou deux et où ils avaient entamé des étreintes passionnées avant de filer dans la pièce d'à côté.

Ryth'ten était allongé dans son lit. Sans un mot, elle l'observa depuis la porte du bureau. Elle avait dit adieu à toute la maison. Faerlynn pourrait attendre demain. Mais il y avait une personne à qui elle voulait prendre le temps de dire au revoir car elle ignorait quand elle le reverrait et dans quel état elle se trouverait à ce moment-là. Alors elle retira sa robe pour ne plus se trouver qu'en robe de nuit puis elle s'avança en silence vers lui. Elle se glissa sous les draps, attirant son attention par la même occasion. Elle se faufila jusqu'à lui, réclamant l'étreinte qu'elle lui avait refusé quelques heures plus tôt.
A présent, elle n'avait plus peur et n'était plus en colère. Il ne servait à rien de remuer le passé, ce qui avait été fait était fait. Ni lui ni elle ne pouvait plus rien y changer. En revanche, ils pouvaient choisir comment passer leurs derniers instants ensemble. Pour sa part, elle avait choisi...
Sa voix se fit murmure dans la nuit afin que lui seul entende ce qu'elle avait à lui dire.

-Si je ne devais plus jamais retrouver la douceur de cette vie que tu voulais m'offrir, alors offre-la moi une dernière fois...

Elle vint coller un peu plus son corps à celui du drow sous les draps. Son souffle vint chatouiller son visage alors qu'elle se rapprochait de plus en plus de lui. L'une de ses mains était posée sur la joue du sombre tandis que l'autre caressait déjà son torse nu dans un geste plein d'amour et de sensualité.

-Je t'aime, Ryth'ten. Comble-moi une dernière fois de ta tendresse...

Il n'avait plus que quelques centimètres à parcourir pour que ses lèvres retrouvent celles de la jeune femme et elle n'attendait clairement que cela. Si elle ne supportait pas le contact physique en arrivant chez lui, elle avait appris à se détendre puis à se laisser aller dans ses bras. Il lui avait fait connaître la douceur des gestes tendres, le plaisir des caresses et le soupir de l'extase. Elle savait ce qu'était l'amour et avait goûté à l'acte de chair dans sa forme la plus douce. Peut-être que demain elle n'aurait plus cette chance... Alors elle voulait en profiter une dernier fois. Avec lui.
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience   [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience I_icon_minitimeSam 9 Mar 2019 - 22:05

A la vue de la nouvelle qu’il venait de lui annoncer, il ne fut qu’à moitié surpris de la voir le repousser. Aussi acquiesça-t-il à ses paroles et la laissa-t-il partir lorsqu’elle le repoussa de ses mains. Il expira mais ne répondit rien, il ne savait pas vraiment comment il allait gérer ca et leur avenir commun semblait emplit d’incertitudes. Il resta quelques instants à la cave, essayant de se vider l’esprit après tout les événements qui étaient tombé sur lui en cascade puis, après un bon quart d’heure, fini par remonter pour aller trouver Faerlynn. Hors de question qu’elle s’inquiète pour rien. Il lui intima de laisser Patience tranquille et de ne pas essayer d’aller vers elle. Car il savait pertinemment que la semi-elfe avait tendance à confronter la jeune femme pour veiller sur elle. Puis, il lui expliqua qu’elle ne devait pas en savoir plus. Il lui murmura de prendre garde, qu’ils étaient sûrement surveillé. Lui faisant confiance, son esclave accepta ses exigences et se contenta de retourner à ses affaires.

Ryth en profita pour aller s’enfermer dans son bureau afin de préparer ce qu’il devait préparer. Il devait se rendre à l’étude noire et il avait une petite idée de la manière avec laquelle, il entreprendrait de le faire. Il voulait juste s’assurer que les gens visés ne le prendraient pas mal car il avait eu son lot de tyrans pinailleurs pour l’ennéade en cours. Des heures passèrent, la semi-elfe vint le chercher deux fois, une fois pour le déjeuner, la deuxième fois pour le diner. A chaque fois, elle lui demanda si Patience devait manger et il lui intima de laisser tomber. Qu’il ne servait à rien de la pousser à grignoter. Quand il vit la mine inquiétée de Faerlynn, il soupira et lui proposa de laisser quelque chose en cuisine pour qu’elle puisse se nourrir d’elle-même si besoin. Négociation suffisante pour permettre à la semi-elfe de retourner à ses tâches coutumières sans broncher. Puis, quand il sentit la fatigue, il alla simplement se coucher car il avait une dure journée à affronter demain.

Plongé dans les rêves, couché sur le ventre, nu, la longue chevelure détachée, il remua lorsqu’il sentit des mains familières venir réclamer une étreinte. L’esprit encore embrumé par le sommeil, il se retourna pour glisser ses bras autour de la taille de Patience. La serrant lâchement, il écouta ses murmures, se laissant le temps de se réveiller puis l’attira contre lui lorsqu’elle voulait coller son corps contre le sien. Mais avant de l’embrasser, il lui murmura au creux de l’oreille :

- Je sais. Ne le dis plus. Cela pourrait être retenu contre toi. On ne sait pas qui écoute. Enfouit ca au plus profond de toi. Officiellement, je ne suis qu’un maître qui profite de ses esclaves.

Et sur ces mots aux allures d’ordre mêlé à celui du conseil, il vint rompre la distance qui séparaient leurs lèvres pour l’embrasser. Il était heureux de l’avoir une dernière fois dans les bras, de pouvoir sentir sa peau collée à la sienne. Car il savait que c’était la dernière fois. Aussi, il comptait bien en profiter un maximum. Mais d’abord, il fallait profiter de l’étreinte. Alors, roulant, il se coucha sur elle pour lui offrir la tendresse qu’il lui avait offert tant de fois. Laissant son corps se coller contre le sien. Frustré de sentir sa robe faire rempart entre son buste et sa poitrine, il n’était pourtant pas prêt à la déshabiller tout de suite. Il se contenta de chasser ses cuisses pour les écarter et pouvoir coller son bassin contre le sien.

Nul doute que l’Amour qu’il ressentait pour elle était source de désirs et d’excitations entretenus par la jeune femme. Et ce désir s’exprimait par la présence d’une hampe dont la dureté n’avait rien à envier à la profondeur des baisers qu’il échangeait avec elle. D’une main s’étend glissait sous sa robe pour mieux venir prendre possession d’un mamelon. Une prise voulant faire concurrence à son autre main qui avait coulé sous l’échine de Patience pour mieux aller saisir sa chevelure à la racine. Des gestes mues d’une domination douce et amoureuse. Des gestes qu’ils avaient répétés maintes et maintes fois par le passé …


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MessageSujet: Re: [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience   [Ellipse] Le bonheur, c'est pour les autres | Ryth-Patience I_icon_minitimeDim 10 Mar 2019 - 15:06


Il lui était pénible d'avoir à réprimer ses sentiments alors que la perspective de se séparer de lui bientôt les rendait si vivaces. Néanmoins, elle comprenait parfaitement les enjeux. Entre eux, les drows parlaient déjà rarement de ce qu'ils ressentaient pour quelqu'un d'autre car ils ignoraient à quel moment cela pourrait se retourner contre eux. Alors l'amour entre un maître et son esclave, c'était à proscrire. Et si cette Viconia avait le bras aussi long que Ryth'ten lui laissait entendre et avait peut-être des espions dans sa maison, alors il avait raison de lui demander de se taire.
Ce n'était pas grave... Au moins, ils pouvaient partager ces dernières heures ensemble et exprimer leurs sentiments par les gestes et les regards à défaut des mots. Alors, lorsqu'il vint enfin l'embrasser, elle n'était ni déçue ni amère et accueillit son baiser avec la même passion dont il faisait déjà preuve, pressant son corps un peu plus contre le sien.

Patience se laissa aller sur le dos lorsque le sombre voulut basculer au-dessus d'elle. Ses lèvres s'étirèrent en un discret sourire satisfait de le voir accepter la couvrir de cette tendresse qu'elle réclamait et dont elle avait tant besoin en cet instant, à la fois pour consoler sa peine de devoir partir et apaiser sa peur de ce que serait demain pour elle... Elle sentit le poids de Ryth'ten venir se poser sur elle. Le corps du vétéran était bien plus massif que le sien et lui donnait l'impression d'être si fragile, elle qui était pourtant si forte à l'intérieur. Dans ses bras, elle laissait tomber toutes ses barrières. Il n'y avait plus d'esclave, ni de combattante, seulement une jeune femme venue de loin et qui avait tant enduré. Dans ses bras, elle se sentait à la fois faible et en sécurité. Elle pouvait se laisser aller en toute confiance, elle ne craignait plus rien de son passé, de son présent ou de son futur.

Si elle sentait la peau nue de son amant dans ses bras tout aussi nus, cela ne lui semblait pas suffisant... Elle aurait voulu le sentir tout entier contre elle, sentir la chaleur de son corps allongé sous les draps depuis longtemps venir réchauffer le sien resté dehors jusque tard. Certes, il ne fait jamais froid au Puy mais on finit toujours par s'habituer au climat environnant. Et c'était de la chaleur humaine dont elle avait besoin et pas de celle du volcan sous leurs pieds. Elle libéra l'espace entre ses jambes sans résister lorsqu'il le demanda, le laissant venir se rapprocher un peu plus d'elle jusqu'à appuyer son bassin contre le sien.
Même si elle était venue le voir à l'improviste, il était déjà prêt à la combler. La sensation de son sexe tendu contre le sien ne lui faisait plus peur désormais. Elle ne le voyait plus comme l'annonce d'un moment désagréable et humiliant mais comme la promesse de longs instants où se mêleraient amour et plaisir. Et c'était tout ce qu'elle voulait : son amour. Aussi ne se formalisa-t-elle pas lorsqu'il glissa une main sous sa robe. Il n'était pas aussi direct en temps normal mais c'était rarement elle qui venait le chercher et son désir venaient au contact du sombre, pas avant. Le guerrier n'avait donc pas à le titiller ni à la travailler pour obtenir d'elle un soupir d'envie.
Le tissu ample n'opposa aucune résistance à la main du sombre qui trouva bien vite ce qu'elle voulait. Alors que la peau grise de Ryth'ten frôlait celle de son sein pour venir s'en saisir, Patience libéra un profond soupir par le nez pour ne pas interrompre leurs baisers. Les doigts sur sa joue remontèrent pour disparaître dans ses cheveux blancs alors que sa langue se mêlait à leurs échanges passionnés, appelant celle de son amant à la retrouver. De peur de le gêner, son autre bras s'était écarté pour permettre à celui du sombre d'accéder à sa poitrine. Sa main posée sur l'épaule descendit le long de son biceps dans une lente caresse pour venir serrer son avant-bras, l'encourageant ainsi à continuer ce qu'il faisait de son sein.

Les étreintes et les frôlements de sa poitrine provoquèrent chez la jeune femme de plus en plus de soupirs, témoins de son désir grandissant. Malgré la robe qu'elle portait toujours, leurs corps entamèrent une valse lancinante dans laquelle leurs bassins s'appuyaient allègrement l'un contre l'autre. Au vu de l'envie plus que manifeste de Ryth'ten, il aurait pu vouloir la défaire au plus vite du vêtement qui les séparait mais il n'en fit rien. Il semblait vouloir prendre son temps, comme lors de leurs premières fois ou lorsqu'ils se retrouvaient après une absence ou une sortie à l'extérieur où un danger les avait menacé. Elle était parfaitement en accord avec ce choix, souhaitant elle aussi profiter de chaque seconde qu'elle pouvait encore avoir avec lui, même si elle devait ne pas dormir de la nuit. Parce qu'elle n'aurait peut-être plus jamais l'occasion de partager cette étreinte...

Si elle avait eu du mal à se dévêtir devant lui les premières fois, aujourd'hui elle appréciait ces moments où il découvrait son corps petit à petit, dévoilant de temps à autre une nouvelle partie de son corps. Elle aimait qu'il explore sa peau partiellement dénudée de ses mains et de sa bouche avant d'élargir son champ de recherche, titillant et délaissant les zones les plus sensibles à son affection par période afin de faire progressivement monter son désir.
Alors qu'il prenait soin de son sein, le décolleté de sa chemise de nuit s'élargit lentement jusqu'à libérer l'épaule de la jeune femme. Il avait choisi le côté dépourvu de ses marques d'esclave. L'avait-il fait exprès ? Elle l'ignorait mais préféra se dire que oui. Cela aurait été un beau témoignage de son amour, une façon de lui faire savoir qu'il allait passer ces dernières heures avec la femme qu'il aimait et non son esclave.
Après de longues minutes, elle profita d'une brève pause dans leurs baisers pour dévier légèrement la tête sur le côté et l'inviter à les poursuivre dans son cou. La main sur son bras accompagnait ses gestes à l'égard de son sein, le caressant lorsqu'il le caressait, le serrant lorsqu'il le pressait entre ses doigts ou en travaillait la pointe... Elle avait replié ses jambes afin de permettre à leurs sexes de se serrer l'un contre l'autre à travers le tissu devenu légèrement humide. Son souffle était déjà court et profond, signe de son désir vivace. C'était elle qui était encore habillée, elle lui laissait les rennes pour la découvrir comme il lui plairait, non sans lui témoigner les effets que produisait sur elle toutes ses attentions, que ce soit par une main serrant son corps ou ses cheveux, un soupire, un gémissement ou une cambrure de son dos sous l'effet du plaisir.
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