Possessions : La duchesse d’Erac est connue pour la sobriété et la simplicité de ses atouts. Certaines mauvaises langues disent qu’elle continue de s’habiller comme si elle était toujours la benjamine du vassal nordien qu’était Aymeric avant de devenir Marquis. Dans les faits, elle peut se targuer d’avoir durablement influencé la manière dont les femmes se vêtissent à Erac : les dames de la cour, pour ne pas donner l’impression de vouloir la provoquer, ont très vite dû se résourdre à l’imiter. D’aucuns affirement que les hommes aussi ont revu leur exubérance — déjà fort limitée par rapport à d’autres régions du Royaume — à la baisse. Neyrelles est moins la duchesse d’Erac que la femme du Duc. Les robes qu’elle porte, les livres qu’elle lit, les bijoux dont elle se part ; rien ne lui appartient vraiment et, ainsi que certains Eracins irascibles se plaisent à le lui rappeler, tout pourrait lui être retiré. La duchesse est donc peut-être une invité permanente à Erac, mais elle reste la maîtresse de la maisonnée.
Apparence : De Neyrelles, on a souvent dit qu’elle était née trop tard et que ses aînés avaient déjà hérités de tous les traits de leurs parents, si bien qu’il ne restait plus aucun signe distinctif pour elle. La duchesse d’Erac a, de fait, un physique tout à fait banal. Elle n’est pas très grande, mais pas particulièrement petite. Sa peau est pâle et ses cheveux couleur jais, à l’image du reste de sa fratrie. Le crin de sa crinière — qui lui tombe jusqu’au bas du dos — est cependant plus épais que la normal et elle a la fâcheuse tendance de les semer partout où elle passe. D’aucuns affirment qu’il n’est pas possible de de se promener dans le château d’Erac sans trouver au moins un cheveu de la duchesse sur son chemin. Elle possède le corps d’une jeune femme de vingt-sept ans ayant déjà vécu deux grossesses : ses hanches sont plus larges et s’accommodent de poignets d’amour qu’elles ne connaissaient pas dans sa prime jeunesse. Ses détracteurs, quand ils veulent se moquer d’elle, tournent en dérision leur « dame joufflue », mais leurs calomnies ne survivent pas une rencontre en tête à tête avec la duchesse. La vérité est que Neyrelles est une femme faite, ayant donné naissances à deux enfants en parfaite santé, au visage rond qui s’illumine d’une fossette chaque fois qu’elle sourit.
- Taille : 1m59
- Couleur des yeux : Noisette, avec de discrètes touches de vert
Personnalité : Personne n’attendait la naissance de Neyrelles et pendant toute son enfance, la benjamine de la noble maison Brochant a dû composer avec cette impression d’être arrivée trop tard ; elle s’en est cependant bien accommodée, car elle en a tiré une appréciable liberté.
En grandissant, elle a compris deux choses qui ont façonné sa personnalité. D’abord, il lui était aisé, avec un peu de discipline, de se fondre si bien dans le paysage que les gens finissaient par l’oublier. Elle a abusé de ce talent pour s’épargner bien des tracas, présentant aussi souvent que son caractère d’enfant le lui permettait un visage sage et mesuré. Par ailleurs, parce qu’elle parlait peu, elle se rendit vite compte que ses interventions étaient considérées avec d’autant plus d’attention — et bien plus encore si jamais elle parlait avec sagesse et raison ! Amoureuse des lettres et des sciences, la Serramiroise a passé des journées entières à dévorer des traités dont elle ne comprenait parfois pas le moindre mot. À vingt-sept ans, elle peut se targuer d’une certaine érudition. Adolescente, elle s’est passionnée pour les textes de loi et elle a plusieurs fois eu l’occasion de faire la démonstration de sa connaissance des arcanes du droit lors d’arguties judiciaires entre deux vassaux de Renaud.
Devenue duchesse à la cour de Renaud d’Erac, Neyrelles continue donc de suivre ces deux mantras, mais avec l’assurance d’une adulte ; sa langue est acérée et ses bons mots sont redoutés autant qu’appréciés — bien qu’il s’agit là d’un plaisir coupable des concernés — à la cour du duc. Ses colères sont rares, mais toujours glaciales ; Neyrelles sait qui elle est, d’où elle vient et quel rang elle occupe et elle ne laisse jamais quiconque la remettre injustement en question.
Histoire : De l’enfance de Neyrelles, il n’y a pas grand-chose à dire, sinon qu’elle était la dernière de la fraterie d’Aymeric de Brochant et que le fils de ce dernier était né seulement trois années après elle. Quand Gaston, son père, mourut et que son frère prit sa succession, il était clair pour tout le monde que la priorité d’Aymeric serait d’assurer l’avenir de ses propres enfants, à commencer par Arnaud. Il fut donc un temps question de confier la petite benjamine — de dix ans à peine à l’époque — a un couvent, d’autant qu’elle était fort sage et aussi pieuse qu’une fillette de dix ans pouvait décemment l’être. La veuve de Gaston de Brochant, cependant, ne put jamais s’y résoudre, car elle avait fini par s’éprendre de la petite.
Pendant les six années qui suivirent, jusqu’à la mort de sa mère, Neyrelles vécut la vie d’une benjamine d’une noble maison Serramiroise. Pendant le Voile, qui se produisit trop peu de temps après le trépas de son père pour qu’elle l’eût totalement encaissé, elle passa littéralement sa vie dans la salle des archives du château des Brochant, à lire et relire à la faible lueur d’une bougie l’Histoire des siens à s’en abîmer les yeux. Puis, le soleil à peine revenu, le temps commença à filer et avant qu’on s’en rendît compte, Neyrelles était une orpheline en âge d’être mariée à laquelle on avait jamais véritablement appris à être une dame. Elle était entre plusieurs mondes : savante des jeux de pouvoir et des rapports de force qui avaient façonné le Royaume, mais ignorante de la science du logis ; intraitable sur les subtilités du droit vassalique, mais naïve des élans du cœur ; amoureuse du bon et joli mot, mais jamais encline à la flatterie. Pour le dire simplement : on ne savait plus quoi faire de cette adolescente sur le point de devenir une femme. On décida donc de n’en rien faire, d’autant que les affres de la guerre et des complots accaparaient son frère, un temps prisonnier de Bastylle, un temps à la tête d’un ost marchant sur Serramire-la-Cité, un temps encore sauvant le Roi. De tout cela, Neyrelles ne vit rien ; ce ne fut qu’après qu’
Aymeric fut nommé régent que le Brochant sembla se souvenir d’elle et lui demanda, comme aux autres membres de sa famille, de le rejoindre en la capitale du Roi à la faveur de l’An 10:XI.
Là-bas à Diantra pour qui son frère avait tant guerroyé, Neyrelles découvrit un autre monde et — surtourt peut-être — d’autres yeux qui ne comprenaient pas ce qu’ils voyaient quand ils la regardaient. La petite benjamine dut donc apprendre qu’une dame du rang qui était désormais le sien — sœur du régent ! — devait sacrifier plusieurs des libertés qui avaient bercé son enfance. D’autant qu’elle apprit à peine arrivée de Serramire qu’
Aymeric avait promis sa main à Renaud d’Erac. Un duc ! C’était pour le moins inespéré. Aussi si la jeune Brochant se fit-elle bien des amis parmi les mestres et les savants qui gravitaient autour de la cour du Roi, elle s’appliqua aussi à se mêler à « celles de son espèce » ainsi qu’elle le résuma fort bien à son neveu dans l’une de ses lettres. Aymeric, quant à lui, la chargea d’une tâche unique, mais ô combien importante, dans l’attente de son mariage : s’attacher l’affection de celles que l’on nommait alors « les petites baronnes » : Alcyne de Hautval et Bathilde d’Ancenis. Neyrelles fit ce qu’on lui demandait, mais toujours traita les deux adolescentes avec respect et elle s’enorgueillira sans doute un jour de ne jamais leur avoir menti. Elles étaient fascinées par ses histoires, qu’elle renouvelait sans cesse, mais jamais ne se fièrent tout à fait à leur gardienne. Le poids de l’Histoire sur leurs frêles épaules était sans doute trop important.
Bien sûr, Neyrelles avait vite compris les véritables motivations d’Aymeric à s’assurer du bonheur des petites baronnes : il lui faudrait un jour, il le savait, les laisser retourner dans leurs fiefs respectifs. Or, Hautval et Ancenis avaient trempé dans la plupart — sinon tous ! — des événements qui avaient secoué jusqu’au fondation de la royauté péninsulaire. Qu’elles repartissent en leurs châteaux respectifs rassurés par l’amour que leur portait leur future duchesse faisait donc naturellement ses affaires… mais c’était sans compter les nombreux atermoiements de Renaud, qui peut-être impressionné par la stature acquise par son allié et désireux de ne point se retrouvé vassalisé de fait, chercha des épousailles dans le sud du royaume. À
Soltariel, d’abord, puis
à Langehack, il chercha à se libérer de la promesse qu’il avait scellé avec Aymeric. Sans succès. Ce faisant, il ne réussit — ou en tout cas, c’est ainsi que l’intéressé l’interpréta — qu’à s’attirer l’ire du régent, qui
accabla son duché de sanctions au même titre que ses vassaux turbulents quand il aurait pu l’épargner. L’année suivante, Aymeric envoya sa sœur à Erac à la faveur des festivités organisées par le jeune duc
pour lui rappeler sa prime promesse et Renaud, acculé,
céda.
Il est certain que ces péripéties marquèrent les deux époux, qui ne s’étaient jamais rencontré auparavant. Neyrelles ne dit jamais vraiment ce qu’elle avait pensé des tentatives de Renaud de ne pas l’épouser ; il était certain qu’elle comprenait ses raisons, mais ses actes avaient rejailli sur elle dans la manière dont la cour d’Erac la considérait. Elle n’était pas le gage d’une amitié sincère entre deux grands pairs du Royaume, mais la dague d’un régent sous la gorge d’un vassal du roi un peu trop turbulent. Les gens du bon duché d’Erac sont aussi fiers qu’ailleurs. S’ils pardonnèrent à leur duc, ils goûtèrent moyennement aux manières du maître de Serramire. Renaud le premier ne sut jamais comment dépasser ce premier sentiment. Il se montra courtois avec elle, ne leva jamais la main sur sa personne et écouta ses conseils quand elle estimait qu’elle avait à en donner ; il ne fit rien de plus.
C’est ainsi que, à la mort inattendu d’Aymeric en l’An 17:XI, presque six ans après son mariage et alors qu’elle avait donné à son époux deux héritiers, Neyrelles était toujours « la Serramiroise », entourée d’autres Serramirois, étrangère encore de cette terre qui ne voulait décidément pas d’elle. La bougresse s’en accommodait. Elle dirigeait la maisonnée, parce que c’était son rôle et y renoncer eût été faire insulte à sa lignée. Elle prêtait une oreille attentive aux affaires du duché, n’hésitant pas parfois à acculer Renaud pour qu’il lui livrât des secrets qu’il aurait voulu garder par-devers lui Elle faisait en sorte qu’on se rappelât en ce pays Médian qu’elle n’aimait pas particulièrement qui elle était et pourquoi elle était là. Et elle lisait, encore et toujours, autant que son rang le lui permettait.
- Spoiler:
Comment trouvez-vous le forum ? Chouette.
Comment avez-vous connu le forum ? Je cherchais des avatars, je suis tombé sur un truc qui s’appelait « l’Antre des Graphistes » qui était une vraie mine d’or de ce point de vue.
Avez-vous utilisé le Guide du débutant ? Non é_è.
Quels BGs avez-vous eu du mal à trouver ? Non é_è.
Comme ça, en tant que nouveau, des conseils pour améliorer le forum ? Non é_è.
Crédit avatar et signature : Die büssende Mgdalena (1864) par Antonio Ciseri
Compte autorisé par : Le staff, avec Krish comme porte-parole.
Parrain/Marraine : Non é_è.