En son honneur.

Julas de la première ennéade de karfias 18 : XI
A Langehack, dans le palais ducal.

Théodoric rabattit la capuche de son manteau avant de resserrer ce dernier autour de ses épaules, la manœuvre, faite d’une main tandis que l’autre tenait encore les rennes de sa monture, fut plus délicate que prévu pour le jeune homme qui avait passé la nuit à veiller. Toutefois, emplis d’un zèle certain, il ne s’était arrêté que pour changer de monture malgré les demandes de sire Hugues. Le chevalier quant à lui n’était plus aussi jeune que son protégé et n’aurait pas refusé un lit, une paillasse même, pourvu qu’ils s’arrêtent quelques instants alors il fut soulagé lorsqu’enfin, à Ethin, le fils du marquis, qui chevauchait comme s’il était poursuivit par Arcam, se fit tout de même rattraper par la fatigue. Après être resté une nuit dans une auberge ils repartirent sur la route d’or enneigée.

De retour au palais ducal c’est le jeune homme qui apprit à son père la nouvelle de la mort d’Irys. Griffon s’en alla au grand-temple de Langehack pour y prier pour le Souffle de la défunte haute-prêtresse mais il n’y passa pas autant de temps que son fils l’aurait souhaité : il avait du travail et cette triste nouvelle venait d’en rajouter. S’armant de parchemin, d’une plume et d’encre il commença sa lettre.

Julas de la première ennéade de karfias 18 : XI

A sa seigneurie Aldaric d’Arosque,

Je vous écris ce jour pour vous faire part de mes condoléances. Peut-être avez-vous appris la mort de votre sœur, une terrible nouvelle pour nous tous, sans doute l’est-elle d’autant plus pour vous ; sachez que vous avez tout mon soutien et que si vous le sentez nécessaire, ou que, plus simplement, vous le désirez, vous êtes évidemment le bienvenu à Langehack. Je ne suis pas au fait des relations que vous entreteniez avec elle mais sans doute une longue vie passée au service de la paix, de chacun mais surtout de la DameDieu, mérite d’être célébrée. Ainsi j’aimerais construire en son honneur un temple et où de mieux que les alentours d’Arosque pour ériger un tel édifice ? J’ose espérer que tous les bons langecins, tous ceux dignes de ce nom, se réuniront pour aider à ce que ce projet devienne réalité pour la plus grande gloire de Néera et de ses fidèles.

Puisse-t-elle vous guider et veiller sur vous,

Son excellence Griffon Henrry Louis Abseyrde de Langehack,
Marquis de Langehack et seigneur de Sorault par la grâce de Néera.

Julas de la première ennéade de karfias 18 : XI

A leurs seigneuries Aldaric et Olvad d’Arosque,

C’est avec un plaisir que je ne saurais dissimuler que j’ai reçu votre lettre, un plaisir qui illumine ces derniers jours bien sombre. Pour ce qui est du temple j’espère que vous aurez bien plus que mon humble appui et soutien, j’ai profité de la veille pour m’entretenir avec le Recteur du Collège Langecin, maître Crispin Delray pour que ses érudits et pratiquant des arcanes les plus doués nous permettent de rendre l’hommage le plus magnifique qu’il soit à votre regrettée tante. Je compte également écrire à son Honneur Ernest de Missède mais aussi à sa Seigneurie Gaël de Laval pour obtenir leur soutien ainsi que celui de la Bibliothèque de Missède, sans aucun doute ses connaissances nous seront d’une aide précieuse. De plus j’écrirais à son Honneur Baphragore de Merval pour que lui aussi apporte son soutien à ce projet capital.

Votre requête est évidemment acceptée, comme je l’ai déjà dit, et le répète, vous êtes les bienvenus au palais ducal, où vous pourrez rester autant de temps qu’il vous plaira. Si cela ne vous dérange pas j’aimerais vous recevoir cet elenwënas et partager avec vous un jour de silence passé en prière avec les prêtres du grand temple de Langehack pour le Souffle d’Irys d’Arosque. Pour briser le silence des néerites, cléricaux comme laïcs seront ensuite invités à un banquet à la nuit tombée.

Puisse la bienveillance de la Déesse Mère vous garder des maux d’Arcam.

Son excellence Griffon Henrry Louis Abseyrde de Langehack,
Marquis de Langehack et seigneur de Sorault par la grâce de Néera.

Elenwënas de la première ennéade 18 : XI

Le marquis était déjà debout à l’aube, il n’avait pas eu besoin qu’on le réveille, il n’avait pas beaucoup dormi, il avait peu mangé et s’était couché tôt mais il n’avait pas pu dormir bien longtemps, à peine une heure ou deux avant de se réveiller en sursaut sans se souvenir de quoi que ce soit. Alors deux heures avant l’aube, pâle et en sueur, Griffon se rendit en chemise de nuit dans le temple de Tyra du palais pour y prier dans l’espoir qu’elle daigne lui révéler la signification de tout ça ou, en désespoir de cause, qu’elle cesse de le tourmenter. Il termina lorsque les premiers rayons du soleil illuminèrent le temple en question à travers les vitraux. Celui qui trônait au-dessus de l’autel représentait le premier duc de Langehack remonter la Shanae, guidé par un espoir du Marin jusqu’au lieu où il fonda la ville. Le fait que son nom s’est perdu dans les limbes de l’histoire rendait, pour le marquis, cette représentation de son ancêtre, d’autant plus précieuse. Mais ce jour n’était pas dédié à Tyra ou ses disciples mais à sa sœur cadette alors il se releva et retourna dans sa chambre pour s’habiller. Il était évidemment hors de question d’être vu par son invité dans ces conditions. Il opta pour quelque chose de sobre, de sombre, sans les habituels traces de rouges ou sans les brocards d’or et d’argent, sans son manteau aux couleurs familiales ; le seul bijou qu’il s’accorda fut son anneau sigillaire.

Dans la salle du trône ducal il était difficile de le reconnaître au milieu de tous ces nobles et riches bourgeois aux atours tout aussi ternes, les Aigles de Sang avaient également laissé leurs armures décorées et réhaussées d’or et d’argent à l’armurerie. Elenwënas était d’ordinaire le jour préféré de Griffon, principalement parce que sa cour était plu silencieuse que d’ordinaire et qu’elle restait le plus souvent entre les piliers qui bordaient le tapis rouge qui menait au trône ducal pour ceux qui aimaient se montrer. Les autres préféraient rester dans les coursives latérales, derrière les piliers, discutant à voix basse. C’était aussi un bon jour pour le héraut qui n’avait pas à s’égosiller autant que d’ordinaire pour se faire entendre par-dessus le brouhaha de tous ces gens importants. Rares étaient les grandes maisons nobles et marchandes qui n’avaient pas un représentant à la cour langecine, quand ce n’était pas directement le chef de famille.

Une fois le marquis installé, les portes de la salle s’ouvrirent pour permettre à Osvald, flanqué de deux gardes habillés du jaune et noir langecins mais dont le plastron, comme ceux du reste de la troupe, était cendré pour l’assombrir ; il était hors de question que durant cette journée de deuil un éclat de soleil vienne éblouir qui que ce soit. Les murmures redoublèrent dans la foule qui s’écarta pour laisser place, le héraut n’avait pas prononcé un mot pour présenter le nouvel arrivant même s’il n’en avait sûrement pas besoin. Griffon se leva de son trône puis descendit la volée de marche, suivit une paire de chevaliers des Aigles de Sang, pour se présenter devant son invité.

« Sir Osvald d’Arosque, je vous souhaite la bienvenu, laissez-moi vous présenter, au nom de tout Langehack, mes plus sincères condoléances, votre tante fut un exemple pour nous tous. Me ferez-vous l’honneur de vous recueillir avec moi plus tard ? » Le marquis attendit la réponse avant de remonter les marches. « Mais je vous en prie, suivez-moi. »

Une fois devant son trône, Griffon se tourna vers la foule toujours assemblée sans s’asseoir.

« Aujourd’hui nous portons le deuil d’Irys d’Arosque, feu haute-prêtresse de la DameDieu. »

Tous étaient déjà au courant, Griffon aurait fusillé du regard la personne qui se serait habillé de façon ordinaire, il ne faisait que l’officialiser. Le marquis aurait aimé avoir le couple de grands-prêtres langecins sous la main mais ils s’en étaient allés pour Diantra afin de participer au conclave qui déciderait de la qui serait la nouvelle haute-prêtresse. Il leur avait donc demandé de lui désigner un prêtre et une prêtresse pour les remplacer lors de cette cérémonie. Les deux religieux montèrent à leur tour les marches et tous s’agenouillèrent pour commencer la prière de circonstance avant de faire vœux de silence pour la journée.

Le reste de la journée se passa dans le grand temple de Langehack, en prières, en contemplation mais surtout : en silence. Tout ce beau monde ne rentra pas dans le temple lui-même, les plus importants seulement eurent ce privilège, les autres durent se contenter de faire leurs dévotions, ou d’être observés en train de les faire, dans les temples alentours. Si la ville n’avait pas fait vœux de silence comme c’était le cas de la noblesse et de la haute bourgeoisie, il n’empêchait qu’il semblât au maître de ces terres que les rues semblaient presque endormies. Que ce soit le cas ou non, le soleil vint à se coucher plus vite que ne l’aurait pensé le marquis, retournant au palais pour le banquet qui libérerait tous et toutes du vœu qu’ils avaient fait. Chacun eut l’occasion d’aller se changer avant de se retrouver dans la salle à manger où les tables étaient dressées. Les convives, Griffon y compris, s’étaient permis un peu plus de couleur même si l’on était loin des tenues de fête extravagantes qui faisaient la réputation du marquisat, le noir ou les couleurs sombres et ternes restaient dominantes.

Lorsque tous furent installés, Osvald, pour l’occasion, était assis à la table d’honneur et plus spécifiquement à la droite de Griffon, les prêtres s’avancèrent au centre de la pièce et, à nouveau, commencèrent une prière, cette fois pour libérer les langecins de leur vœu et pour bénir le repas que les notables de la contrée s’apprêtaient à partager. Un page versa un fond de vin dans la coupe du marquis et lorsque ce dernier se redressa après la prière, il prit ladite coupe et la leva.

« Mes dames, mes seigneurs, c’est avec plaisir que je vous accueille tous ce soir, nous avons souffert de la disparition d’Irys d’Arosque, nous avons pleuré et finalement nous avons priés pour son Souffle mais désormais il est désormais temps de célébrer son œuvre, tout ce qu’elle a accomplis durant une longue vie passée au service de la DameDieu. Il est également temps de se rappeler que si nous n’avons pas tous la chance de dédier nos vies, comme feu la haute-prêtresse l’a fait, à notre Mère à tous, nous nous devons de toujours agir, penser et surtout vivre avec ses commandements en tête. Puisse la Bienveillante nous guider. »

Levant un peu plus sa coupe, le marquis, un sourire aux lèvres, termina son discours d’ouverture en avalant la première gorgée de vin de la soirée avant de se rasseoir.

La tenue de Griffon:

Reposant sa coupe et se rassaillant dans la foulée, Griffon ne fut pas surpris de voir le neveu d’Irys prendre la parole, bien que ce ne fut pas prévu, c’était bienvenu. Il hocha la tête à plusieurs reprises mais son regard n’était pas resté bien longtemps sur Olvald, à la place il vagabondait dans la salle pour voir la réaction de chacun. Sans trop de surprise c’était plus ou moins la même : tous étaient d’accord et le marquis se demanda combien parmi la foule de la noblesse langecine était réellement d’accord avec ce qui était dit. La moitié, peut-être plus, avec un peu de chance. Mais pour le moment ça n’avait guère d’importance, cette démonstration de piété publique était ce qui comptait. Une fois que le neveu de feu la haute-prêtresse eut terminé le marquis se leva à nouveau, les mains vides, il fallait bien qu’il reprenne contrôle de la situation, et si en plus il pouvait faire croire que tout était prévu alors que demander de plus ?

« Merci, sir d’Arosque, voilà des mots qui, assurément, resteront dans le cœur de tous, comme la mémoire de votre tante. Toutefois, pour nous en assurer j’aimerais que vous poursuiviez le travail de longue haleine d’Irys et pour se faire je vous nomme Grand Aumônier de Langehack ; pour qu’à votre tour vous puissiez vous mettre au service des égarés, conseiller les malheureux et soutenir les désespérés dans leurs combats contre les vicissitudes d’une vie difficile. Je suis certain que vous ferez honneur à la mémoire de la haute-prêtresse. »

Il était également certain qu’il pourrait lui faire confiance pour bel et bien dépenser les fonds qui lui seraient alloués au service des plus pauvres, des orphelins et autres nécessiteux au lieu de faire disparaître les écus et souverains dans sa poche. Ne serait-ce que parce que si Olvald profitait de sa tâche pour s’enrichir… la réaction publique ne serait probablement pas en sa faveur. De plus sa famille avait déjà des liens avec le clergé ce qui rendrait leur inévitable coopération plus facile, du moins c’était ce que le marquis espérait.

« Mais trêve de parole, nous sommes là pour célébrer la mémoire d’Irys et non pas pour passer la soirée en discours et en politique. Augustes seigneurs et dames, il est temps de festoyer ! »

Laquais et échansons s’activèrent pour s’assurer que leurs maîtres et maîtresses n’ait pas à souffrir l’indignité d’une coupe vide et bientôt ce fut aux serviteurs des cuisines d’apporter leur part du banquet : les premiers plats. Pendant que ceux-ci étaient servis, Griffon se tourna vers Olvald.

« A votre tante. » Dit-il en levant la sienne, de coupe, avant d’en boire une gorgée en son honneur. « J’admets ne pas avoir eut la chance de la connaître, je n’ai pu l’apercevoir qu’une fois, à Sainte Deina, lorsque je lui ai demandé d’officier pour le mariage de mon fils mais ce fut un entrevue bien trop courte à mon goût. Auriez-vous la bonté de m’en dire plus sur elle ? »

« Je n’ai jamais douté de votre loyauté ou de votre dévouement, soyez-en assuré. De plus je ne dis rien que je ne pense pas ainsi je ne doute pas non plus que vous ferez honneur à sa mémoire comme à la prêtrise avec laquelle vous œuvrerez, en digne héritier des enseignements d’Irys. »

Après tout c’était dans l’intérêt commun qu’il fasse ainsi. Du coin de l’œil Griffon pouvait voir son fils murmurer une prière et il sembla au marquis que Théodoric était bien le seul, même le couple de grands-prêtres s’étaient mis à boire et discuter avec les autres convives mais son attention se reporta bien vite sur Olvald. Il l’écouta avec attention, si l’hommage rendu à la tante du jeune homme avait des fins politiques, il n’empêchait qu’il fût honnêtement curieux et que ses questions n’avaient pas un but purement théâtral.

« Si je n’ai en effet pas passé longtemps en sa compagnie, il est vrai que son contact était… apaisant et, par conséquent, me rendait plus enclin à la clémence. » Chose que les criminels dont il devait s’occuper suite à son retour de la capitale était reconnaissant même s’ils ne savaient ni pourquoi, ni envers qui ils devraient être reconnaissant. « Toutefois mon fils et héritier, Théodoric... »

D’un mouvement de tête le marquis désigna l’intéressé qui était encore perdu dans sa prière, n’ayant pas touché à sa coupe que des domestiques avaient remplis d’eau, devant lui, en lieu et place des viandes que tout le monde convoitait, il n’y avait que du pain.

« A été touché par sa présence, elle fut d’un grand réconfort lorsqu’il apprit pour la mort de sa promise. » Griffon n’avait en réalité aucune idée si c’était là le fait d’Irys ou plus simplement de ses longues journées et nuits passées en prière dans Sainte Deina mais il avait bien changé et pas forcément pour le mieux. « Votre tante avait le don de faire changer les gens, une chose rare. »

Et Griffon était content qu’un tel pouvoir fut confié à une haute-prêtresse de la DameDieu et non pas à un laïc. A la périphérie de son champ visuel, le marquis remarqua quelqu’un qui s’approchait, il s’agissait d’Almaury de Brevise, le chevalier et gardien de la porte éponyme qui se planta devant l’estrade sur laquelle trônait la table d’honneur.

« Messire d’Arosque, je n’ai pas eu la chance de vous présenter mes condoléances en personne. Sa Bienveillance était, pour moi comme pour tous, quelqu’un qui comptait beaucoup et dont l’œuvre restera à jamais dans mon cœur. »

Les convives se succédèrent ensuite pour dire quelques mots à Olvald et si tous n’avaient pas forcément apprécié Irys de son vivant, ses détracteurs avaient au moins la décence de cacher leur fiel le temps d’une soirée. Il passait parfois une, voire deux, dizaines de minutes entre la venue de deux convives et pendant ce temps les discussions reprenaient leur cours et alors que les heures passaient et que le banquet touchait à sa fin, Griffon se tourna à nouveau vers le neveu de feu sa Bienveillance après avoir vidé sa coupe.

« Me feriez-vous l’honneur de venir prier avec moi avant de nous quitter ? Dans l’espoir que le temple du palais soit suffisant pour vos dévotions vespérales, je vous admets que je ne me sens pas d’aller jusqu’au grand temple ; de plus j’aimerais vous montrer quelque chose. »

Si le temple du palais n’était pas près d’égaler la magnificence du grand temple de Langehack, le marquis et ses prédécesseurs s’en étaient assurés, il était impressionnant pour ce qu’il abritait en son sein. L’endroit était d’un calme oppressant et dans le calme nocturne les bruits de pas résonnaient légèrement. Une longue allée bordée de bancs menait jusqu’à l’autel où une statue de Néera en majesté portant un calice à bout de bras ; sur les côtés et dans son dos des vitraux filtraient d’ordinaire la lumière du soleil pour nimber la statue de lumières blanches et bleus sur les côtés et d’or dans son dos pour finalement se mélanger autour du piédestal. Devant la Déesse Mère se trouvait un homme à genoux, la tête baissé. Le visage de l’homme habillé des regalias langecins était effacé au point de ne plus être reconnaissable mais dans son manteau de marbre, Griffon avait fait gravé les armes de la famille de Langehack.

« Lorsque le monastère dont nous avons discutés sera terminé j’aimerais lui offrir ce calice. »

Le calice entre les mains de la Bienveillante, dont les ailes qui le bordaient cachaient les épaules de la déesse, n’était que rarement utilisé, principalement à cause de sa taille et c’était là le but : un couple de prêtres dont c’était la charge et qui faisait d’ordinaire office de médecin ducaux, étaient obligé de coopérer pour le déplacer. Fait d’or pur et blanc, de nacre et orné de lapis-lazuli, de diamant et de cristal, le calice était, si on en croyait les légendes à son sujet, aussi vieux que Langehack elle-même et malgré tous les efforts de ses gardiens successifs, les cycles avaient fini par laisser leurs marques.