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 [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren

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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeVen 7 Aoû 2020 - 19:20


Anaëlle écoute tout ce que dit Efren, en hochant la tête, consciente qu’il a parfaitement raison. Le travail afin de se défaire de toute l’influence qu’ont eu sur elle le fermier et Geoffroy s’annonce particulièrement difficile. Le fait de pouvoir se mouvoir, manger, dormir sans crainte reste tout de même relativement récent. Quand on a passé tout une vie à tout craindre, il est normal de garder des traces de tout cela. Et ces traces prennent un temps considérable à s’effacer. Heureusement, Anaëlle n’est plus seule désormais. Il y a Efren.

Attirée à nouveau contre lui, elle l’écoute toujours, nouant ses bras autour de lui, les yeux clos, un sourire aux lèvres.

- Max est au courant ?

Efren aurait donc parlé de tout ceci avec lui ? Cela expliquerait pourquoi il la suit du regard comme ça, quand elle les croise tous les deux ensemble. Quand on la regarde comme ça, comme si elle était un sujet de curiosité, elle a tendance à longer les murs et à s’enfuir. C’est valable pour tout le monde, y compris pour Maximilien, même s’il est gentil et amical.

- J’comprends mieux pourquoi il me regarde comme ça, maintenant. Et il a sans doute remarqué aussi comme je te regarde, si ça s’trouve…

Elle a un petit rire contre le torse d’Efren et ne dit plus rien pendant de longues secondes, le temps que le jeune homme lui exprime le fond de sa pensée sur ce point bien précis qui est de se montrer ou non. Anaëlle a de profondes réticences qu’il comprend, visiblement, ce qui la soulage beaucoup. Il est tellement attentif à son bien-être qu’elle en est bouleversée. La jeune servante le serre contre elle, tout en murmurant :

- Tu sais, il est tout le temps avec toi, et j’pense qu’il verra bien vite qu’il se passe quelque chose, il n’est pas idiot, même s’il joue à l’abruti parfois…Alors, ptêtre que tu devrais lui dire…Pour plus qu’il t’ennuie. Il est gentil…J’pense pas qu’il ira nous dénoncer.

Elle se redresse un peu pour le regarder, admirer les nuances carmines et pourpres de ses iris merveilleux.

- Tu te caches déjà tellement…Et c’est ton ami proche. J’pense que Max peut être dans le secret.

Anaëlle aura un sourire timide, un sourire tendre alors qu’elle pose la main sur la peau pâle de la joue d’Efren.

- Un pas à la fois…Un p’tit peu chaque jour…Et puis…Si tu m’apprends à lire, à écrire et à compter, on pourra se voir un peu sans personne. J’pourrai devenir moins ignorante, j’aurai moins honte de moi, puis…comme ça, tu seras fier d’avoir une p’tite amie qui sait des choses…Une petite amie qui aura un peu plus confiance en elle.

La jeune servante se hisse sur le bout de ses souliers pour déposer un baiser sur les lèvres d’Efren, les joues toutes roses, avant de regarder le tombeau de Dame Elisabeth. Anaëlle dit alors, dans un petit murmure :

- On devrait peut-être s’en aller, tu ne crois pas ? Ce n’est pas très poli pour la Dame…
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeVen 7 Aoû 2020 - 20:08

Efren eut un sourire. Alors comme ça, elle le regardait vraiment ? Max n'avait pas menti. Il croyait qu'il se racontait un peu des histoires à lui-même -et surtout à lui- concernant l'attitude d'Anaëlle à son égard. Mais non. Il avait vu juste. Elle l'observait lorsqu'elle en avait l'occasion de la même manière qu'il l'épiait dès qu'il reconnaissait son pas ou sa voix.

-Je ne lui ai rien dit mais je suis plus silencieux dès que tu es dans les parages. Et... Il est possible que... qu'il soit tombé sur quelque chose qui a achevé de lui faire comprendre. Comme... une représentation en terre glaise... de certains traits que je ne connaissais qu'avec mes mains... et que je voulais voir de mes yeux. Mais je n'arrive pas à enlever mon bandeau lorsqu'il y a trop de lumière et il y a de toute façon en permanence du monde dans mon atelier. Je n'arrive pas à me prendre quelques minutes pour ça... Donc... Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça donne. Fit-il en riant à son tour.

Cette révélation était un peu embarrassante mais il avait abordé pire comme sujet inconfortable durant cette dernière heure.

Alors que la voix d'Anaëlle se fit chuchotante, Efren vint poser sa joue sur sa tête, comme pour l'écouter tout en refermant un peu plus son cocon sur elle. Ce compromis lui convenait parfaitement. Qu'une personne soit au courant et les couvre un temps soit peu. Sans compter que Max avait la fâcheuse manie de frapper et d'entrer avant même qu'il y soit autorisé. Comme si être aveugle l'empêchait de lui répondre...

-Un ami ? Questionna-t-il d'un air amusé pour faire savoir qu'il plaisantait. Je ne sais pas. Il est particulièrement lourd... et encombrant... et maladroit aussi. Et c'est aussi un vrai fouineur ! Il prit un air pensif. C'est peut-être bien la définition d'un ami en fin de compte !

Max n'était certainement pas qu'un serviteur. Efren appréciait Ed aussi mais ce n'était pas pareil. Ce dernier était plus taciturne. Pendant que l'adolescent travaillait, il restait dans un coin à ruminer et à grommeler qu'il s'ennuyait au lieu de venir lui parler, d'essayer de s'intéresser à ce qu'il faisait, de trouver comment se rendre utile. Son collègue, lui, ne s'ennuyait jamais à ses côtés. C'était pourquoi il avait fini par demeurer le plus clair de son temps avec lui, laissant Edwinn travailler là où cela lui plaisait et le remplacer seulement pendant ses jours de repos.
Lorsque la jeune fille lui dit qu'elle aimerait qu'il devienne fier d'elle, des progrès qu'elle ferait bientôt, des connaissances qu'elle allait acquérir, le fils de la lune soupira avant de planter son regard dans les iris verdoyantes de sa petite amie.

-Anaëlle... Je suis déjà fier de toi. Après tout ce que tu as vécu, tu es là, debout devant moi. Tu essaies d'aller de l'avant, tu as donné ta confiance à un homme, tu es à l'aise dans ses bras. Tu essaies de t'adapter à une vie que tu ne connais pas et tu fournis de gros efforts. Même si tu ne parviens pas encore à faire ce qu'on te demande, même si tu n'es pas à l'aise dans ce nouvel environnement, je te trouve déjà très courageuse d'essayer et de maintenir tes efforts parce que tu sais que ça va prendre du temps. Et je trouve formidable que tu es réussi à garder un cœur aussi pur que le tien malgré tout ce que tu as enduré. Tu as bien plus de mérite que tu ne le crois...

La jeune fille se redressa pour venir l'embrasser et, même après qu'elle se soit éloignée, il resta là, les yeux fermés un instant de plus. Il profitait de ce baiser, bien plus que de ceux qu'il lui donnait. Qu'elle parvienne à réaliser ce geste d'elle-même, c'était pour lui une preuve flagrante de la confiance qu'elle lui vouait et cela faisait gonfler son cœur de plaisir.
Mais toutes les bonnes choses avaient une fin et Efren avait presque oublié qu'ils se trouvaient dans la crypte depuis un bon moment maintenant. Cela ne lui serait pas venu à l'esprit de réaliser leur premier baiser ici mais les circonstances avaient fait que... Approuvant d'un signe de tête, il se pencha pour l'embrasser à son tour, une main sur la joue. Le geste était un peu plus appuyé, comme on l'aurait fait pour se dire au revoir, mais il était vrai qu'ils s'apprêtaient à redevenir de simples amis aux yeux de tous et cette intimité, aussi mal placée fut-elle, allait bien vite lui manquer.

En vérité, elle lui manquait déjà.

Le visage encore tout proche de celui d'Anaëlle, il n'avait pas envie de la quitter, pourtant bien conscient qu'il le fallait.

-Les leçons commencent quand tu veux. Ce soir-même, si tu le souhaites.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeSam 8 Aoû 2020 - 18:58


- Une représentation en terre glaise ? Tu veux dire…comme une sculpture de terre ?

Elle est très intriguée par cette œuvre dont elle ne sait rien parce qu’elle aime créer des choses avec ses mains. Quand elle en a le temps ou l’occasion, elle utilise des déchets de bois pour en faire de jolies petites choses qui décorent sa chambre : des petites maisons au style totalement exotique, des fleurs étranges, des animaux fabuleux…tous sortis de ses rêves. Ils sont exposés là, sur une petite commode de bois simple, comme un petit diorama de ce qui hante ses nuits. Une seule chose manque à ce joli tableau d’ailleurs : la grande créature noire aux yeux rouges qui s’empare d’elle et dont elle mord si fort la main qu’à chaque fois le goût de ce sang lui revient en mémoire. C’est une façon pour elle d’exorciser ces choses sur lesquelles elle est incapable de mettre un nom. Des souvenirs enfouis au plus profond.

- Est-ce que tu me montreras ?

Dans les bras d’Efren, rassurée par ses douces paroles d’encouragement, la jeune servante se sent bien, apaisée et tranquille. Elle a fait beaucoup d’efforts, elle en fait d’ailleurs toujours, pour que tout le monde soit content d’elle, pour que tout le monde la considère comme un membre à part entière du personnel et non comme une victime. Parce que quand on la regarde comme ça, avec de la pitié, elle a l’impression de n’être rien, de n’être finalement que ce que ce fermier et Geoffroy ont toujours voulu qu’elle soit. Alors elle se bat contre ça.

Oui ce qu’elle a vécu est atroce. Bien des jeunes filles auraient préféré trancher le fil de leur vie pour oublier et ne plus rien ressentir. Il y a d’ailleurs des soirs, des nuits, où le souvenir des douleurs revient la hanter, peu avant les cauchemars. Des cauchemars qui l’empêchent de dormir et qui la fatiguent beaucoup mais non, Anaëlle a préféré rester en vie. Pour avoir une chance d'expérimenter, un jour, ce qu’elle vit en ce moment.

Oui, ce qu’elle a enduré est inhumain. Mais ceux qui lui ont infligé ça n’était que quelques humains sur des millions. Elle apprend tout doucement à s’ouvrir aux gens, à essayer d’être meilleure, à devenir une personne utile et intéressante, une personne qu’on peut aimer pour ce qu’elle est, pas pour ce qu’elle fait. Ces choses là aussi prennent du temps et il semble qu’elle a désormais tout le temps du monde pour y parvenir, puisque tout le monde est si gentil avec elle.

Lorsqu’il l’embrasse pour sceller la fin de leur rencontre, elle s’accroche un peu à lui. Parce qu’elle n’a pas non plus envie de le laisser, de le quitter, de redevenir la petite ombre rousse qui longe les murs afin de faire discrètement ses tâches. Non, elle a envie de rester avec lui. Encore un peu. Alors quand il propose de se revoir le soir même, elle l’enlace à nouveau avec un grand sourire et murmure :

- Je viendrai.

Elle l’aidera ensuite à replacer le bandeau sur ses yeux et à remonter les marches menant au rez-de-chaussée, avant de le laisser rejoindre sa chambre seul. Elle le suivra du regard, depuis l’arrière d’un pilier, avec un sourire attendri puis se détournera de cette dernière vision pour se rendre aux offices où la mère Maïethé commençait à s’impatienter.

Le reste de l’après-midi fut ponctué de nombreuses tâches catastrophiquement exécutées. Evidemment, avec un tel événement, Anaëlle n’avait la tête à rien, souriait à tout, même à l’air fâché de la cuisinière qui finit par la menacer de sa cuillère en bois. Alors, la petite servante s’enfuit des cuisines pour se rendre aux écuries, pour aider Nicolas, le jeune palefrenier, à déplacer les ballots de paille, donner à manger aux chevaux, balayer les sols. Au moins, elle ne risquait pas de casser quoi que ce soit là bas. Puis la compagnie des chevaux est réconfortante. Ils sont tranquilles, au chaud et à l’abri, tout comme elle.

Quand vient le soir, elle répond à l’appel de Louise, effectue les menues tâches demandées en faisant attention de ne rien casser et sourit de joie de voir qu’elle peut y parvenir. Louise, elle, lui lance un coup d’œil approbateur avant de la remercier et de la laisser prendre du repos.

Anaëlle ne se le fera pas dire deux fois. Après une courte révérence, elle sort de la chambre à pas mesurés, ferme la porte en douceur avant de courir comme une furie dans les couloirs et les escaliers, pour rejoindre sa chambre. Elle verse un peu d’eau claire dans un petit bassin et se lave les mains, les bras et le visage, pour paraître fraîche. Elle prendra un bain demain, si personne n’utilise la cuve. Elle arrange ensuite ses cheveux, les brosse pour qu’ils soient jolis et brillants, puis les noue en une natte, comme d’habitude. Elle jette un regard à sa tenue et a une moue un peu dépitée. Elle porte de vieilles robes un peu usées et couvertes de tâches indélébiles que de nombreux lavages n’ont pas réussi à effacer. Elle a grandi aussi, et la robe qu’elle porte laisse apparaître ses chevilles. Elle tire les manches, elle resserre un lien, elle essaye de paraître jolie mais…

- J’ressemble à rien, c’est affreux…

Résignée, elle se rend pourtant à la chambre d’Efren, prenant grand soin d’éviter les regards, les serviteurs, toute personne qui pourrait se poser des questions quant à cette visite nocturne. Toujours en train de tirer sur sa manche, heureuse et nerveuse en même temps, elle frappe à la porte d’Efren, en douceur, attendant qu’il lui permette d’entrer, tout en priant tout bas que Monsieur Aaron ne surgisse pas à ce moment-là.
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeSam 8 Aoû 2020 - 20:17

Efren avait rejoint sa chambre, oubliant tout ce qu'il avait encore à faire cet après-midi-là. Il alla jusqu'à son lit et se laissa tomber lourdement sur le matelas dans un soupir lourd de sens. Il évacuait la peur qui avait été la sienne de parler de ses sentiments à Anaëlle, la difficulté que cela avait été d'écouter son récit, ses craintes de mal faire et de l'effrayer... Et puis, ses lèvres s'étirèrent en un sourire heureux qui se mua en un petit rire. Il l'avait fait... Il lui avait dit... Tout dit. Il lui avait montré. Et ils étaient ensemble...

C'était si bon.

Il avait encore l'impression de sentir l'odeur de ses cheveux sous son nez, d'avoir son corps dans ses bras, de goûter à ses lèvres... Tout à son bonheur, il n'en oubliait pas le spectre du passé et se demandait comment on avait pu lui faire autant de mal... Elle ne méritait pas ça. Et il s'attacherait à lui offrir tout ce à quoi elle n'avait pas eu droit depuis toujours. De l'attention, des encouragements, de l'affection...

Deux coups à peine frappés sur le bois et la porte s'ouvrit avant même qu'Efren ait eu le temps de se redresser.

-Ah bah t'es là ! Soupira Max. J't'ai cherché à peu près partout.
-A peu près... Répondit l'adolescent d'un air énigmatique alors que son ami refermait la porte.
-Ouuuuh... Toi ! Il s'est passé un truc. Raconte ! Demanda-t-il en approchant d'un pas guilleret pour venir s'appuyer contre le bord d'une table en face du rouquin.
-J'étais avec Anaëlle...
-C'est pas vrai, t'as conclu !! Le coupa-t-il.

Au silence d'Efren et à son expression heureuse et embarrassé à la fois, le jeune serviteur comprit et poussa aussitôt un cri de victoire.

-Tu vois, j'te l'avais dit qu'elle craquait pour toi !
-Max, baisse d'un ton. On est ensemble mais pour l'instant, elle ne veut pas que ça se sache.
-Bah pourquoi ? T'es pas un modèle de gravure mais t'es pas à cacher sous un tapis non plus !
-Très drôle... Ça l'a met mal à l'aise, c'est tout. Elle a besoin d'un peu de temps.
-Pourquoi tu me le dis à moi alors ?
-Elle a autorisé à ce que tu sois au courant.
-Attends... Je suis le seul à savoir, c'est ça ?
-Mon père a sans doute deviné qu'il y avait quelque chose entre nous mais je ne lui dirais pas tout de suite qu'on est ensemble donc... Oui, tu es le seul.
-Ouaw... Fit un Max tout fier et encore ébahi de faire partie d'un secret. Donc, c'est à moi de vous couvrir du coup ?
-Je ne pense pas que ça dure des mois mais, oui, s'il te plaît.
-Pas de problème ! Vous vous voyez quand ?
-Ce soir. Je vais lui donner des cours.
-Des quoi ?


************


La porte s'ouvrit mais ce n'était pas Efren qui se trouvait là. C'était Max, un sourire radieux aux lèvres.

-Ah, bah ton élève est arrivée. Fit-il à l'attention de son ami avant de s'écarter tout en faisant signe à Anaëlle d'entrer dans un geste princier mais si mal exécuté... Lorsque la jeune fille fut à l'intérieur, il s'adressa à elle cette fois. Bon. Bah je te laisse avec ton précepteur. Tu es entre de bonnes mains je crois.

Il lui fit un clin d’œil puis s'éclipsa, fermant derrière lui. Sa mission : répondre aux questions que l'on pourrait se poser quand à ces rendez-vous tardifs. Et il n'aurait même pas à mentir : Efren allait apprendre à lire et à écrire à la camériste. C'était le véritable but de ces petites soirées, bien qu'il se doutait qu'ils en profiteraient pour câliner un peu, comme les jeunes amoureux qu'ils étaient.
Le fils d'Aaron était assis à son bureau et s'était simplement tourné sur son tabouret afin de faire face à l'entrée, attendant que Max s'en aille. Son attitude l'amusa tout autant qu'il le désespéra. Et encore : il n'avait pas vu le clin d’œil...

-Tu peux tourner la clef s'il te plaît ? Juste pour éviter que quelqu'un rentre. Demanda-t-il tandis qu'il portait ses mains à l'arrière de sa tête pour défaire à nouveau son bandeau.

La chambre était plutôt sombre. Un aveugle n'avait pas besoin de lumière après tout. Les serviteurs avaient même pris l'habitude de tout éteindre à leur départ. Exceptionnellement, quelques bougies étaient allumées cette fois, sans compter le feu qui brûlait dans la cheminée avec ardeur. Efren retira le tissu de sur ses yeux et eut la même réaction que quelques heures plus tôt dans la crypte. Il tourna la tête vers là où il y avait le moins de lumière. Il avait pourtant ouvert les paupières sous son bandeau mais cela n'avait pas suffit à l'habituer à cette pénombre. Il lui fallut un petit moment avant de pouvoir se tourner enfin vers Anaëlle et la découvrir, s'étant faite aussi jolie qu'elle le pouvait avec les moyens qui étaient à sa portée. Fin observateur, il le remarqua évidemment et ses lèvres s'étirèrent avec tendresse.

-C'est pour moi que tu t'es toute apprêtée ?
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Aoû 2020 - 6:39


L’embarras d’Anaëlle s’affiche à la seconde même où Max apparaît dans l’encadrement de la porte. Elle avait consenti à ce qu’il soit au courant, oui, mais l’attitude un tantinet espiègle de Maximilien la déstabilise. Toute rouge, elle entre dans la pièce, tirant toujours sur sa manche, préférant éviter son regard.  Ce geste théâtral, cette œillade pleine de sous-entendus…Par Neera. Elle baisse la tête, gênée comme jamais, et se tait jusqu’à ce qu’il soit parti et qu’Efren lui demande gentiment de verrouiller la porte.

Seulement alors se sent-elle un peu mieux et se tourne vers le jeune homme qui vient d’ôter son bandeau. La petite servante approche alors, tirant sur sa manche, à petits pas feutrés et silencieux, pour qu’il puisse l’apercevoir. La luminosité est faible et pourtant il a du mal à se faire à la vie sans son bandeau. Cela prendra quelques instants, elle reste là, attendant sagement qu’il s’habitue puis le regarde, avec un sourire timide.

Un sourire qui ponctue la rougeur charmante qui teint ses joues, alors qu’elle tire la manche de sa robe, ce geste compulsif qu’elle a quand elle est face à l’inconnu ou une situation de stress. Efren a remarqué qu’elle a essayé de paraître à son avantage.

- Non…Oui…Je…Hem…

Elle détourne le regard, cherchant ses mots. Un comparatif. Quelque chose qui explique pourquoi elle a fait cela. Alors elle parlera de ce qu’elle a déjà vu, ses seuls points de référence.

- Parfois, quand Sylvie r’trouvait Etienne dans sa chambre, elle m’ordonnait d’la faire jolie. Alors j’coiffais ses ch’veux, je nouais les lacets dans son dos, parfois, elle mettait même des gouttes d’huile qui sent fort derrière ses oreilles, un peu d’couleur sur ses paupières et sur ses joues…Elle était toujours belle pour lui...Du coup, j’me suis dit que c’est c’que font toutes les filles quand elles vont passer du temps avec leur petit ami…

Anaëlle se regarde et ajoute, gênée :

- J’ai pas fait grand-chose…J’ai coiffé mes ch’veux, j’ai passé un peu d’eau sur moi, et j’ai essayé de rendre cette vieille robe un peu moins moche. J’voulais juste…essayer d’être jolie pour toi. Tu trouves que j’en ai fait trop ??

Elle regarde ses manches. Elle a peut-être trop serré le nœud là, et l’autre ici, et ce lacet sur sa hanche, peut-être que c’est trop serré, trop ajusté ça aussi. Alors elle tire sur une ficelle pour replacer la manche comme il a pu la voir tout à l’heure. Elle rougit d’ailleurs en continuant le fil de ses pensées. Anaëlle savait parfaitement ce qu’il se passait dans cette chambre une fois la porte fermée. Sylvie ne revenait qu’au petit matin le corsage mal lacé, les yeux fatigués et toute pleine d’un parfum qui n’était jamais le sien. Quand elle s’occupait de prendre soin de Sylvie, elle voyait sur son corps, ses épaules, les marques laissées par ces nuits d’amour. A l’évocation silencieuse de ces souvenirs, Anaëlle pâlit cette fois. Est-ce qu’il pourrait songer que…qu’elle l’a fait exprès pour qu’elle…qu’ils… ?

- …

Elle lève un regard terriblement inquiet sur lui, maintenant, scrutant avec angoisse ses prunelles carmines.

- J’suis pas là pour ça…J’ferai attention la prochaine fois, c’est promis. J’pensais juste que c’était comme ça pour tout l’monde. J'voulais juste que tu sois content de m'voir un peu plus jolie...c'est tout, c'est juste ça.

Anaëlle replace la manche comme avant et attaque l’autre dans la foulée, maladroitement, rapidement, pour dissiper tout malentendu.

- J’ai presque fini, donne moi une minute, j’remets tout comme avant.
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Aoû 2020 - 7:52

Au lieu de simplement lui dire "oui", Anaëlle se perdit en explications et en conjecture. Efren comprit qu'elle croyait avoir mal fait et il conservait une expression tendre sur son visage pour toute réponse. Alors qu'il allait lui dire que cela lui faisait très plaisir, il vit soudain l'effroi dans les yeux de la jeune fille et il sut aussitôt ce qui lui faisait peur. Sylvie retrouvant Etienne dans sa chambre... C'était facile à deviner pour quoi faire. L'adolescent se leva immédiatement de son tabouret, les mains tendues devant lui en signe d'apaisement.

-Anaëlle... Calme-toi. Il ne va rien se passer. Souviens-toi, je ne suis pas prêt et nous ne ferons rien avant que toi tu le sois. Je t'ai invitée pour te donner ta première leçon de lecture et c'est ce que nous allons faire. Ce soir, tu iras dormir dans ta chambre sans qu'il ne se soit rien passé de plus que tout à l'heure. D'accord ?

Tout en parlant, il avait pris ses mains dans les siennes, se penchant sur le côté pour chercher le regard fuyant de sa petite amie. S'il y avait eu un autre endroit pour qu'il lui dispense ses cours de manière plus intime, il l'aurait choisi. Mais, s'ils voulaient qu'il puisse retirer son bandeau, il n'y avait que leur chambre à l'un et à l'autre. Il n'était jamais allé dans celle d'Anaëlle mais il se doutait que la sienne était plus confortable et plus adaptée avec son bureau et ses multiples sièges.

-En ce qui concerne le fait de se faire jolie pour la personne que l'on chérit, c'est effectivement quelque chose qui se pratique. Il libéra une de ses mains pour venir effleurer la joue de la jeune fille du revers de ses doigts. Ma question, c'était juste pour te montrer que j'avais remarqué. C'est un signe d'attention à ton égard. Je suis très touché que tu es voulu te faire belle pour moi. Il posa sa main sur sa joue et la caressa à l'aide de son pouce. Plus belle que je ne te trouve déjà.

Il aurait voulu l'embrasser mais il n'osait pas. Elle avait eu si peur qu'il comprenne ses intentions de travers. Elle pourrait croire qu'il avait dit qu'ils attendraient pour mieux éteindre sa méfiance mais ce n'était pas cela du tout. Alors il se contenta de déposer un baiser rassurant sur son front avant de la prendre dans ses bras avec tendresse pour tenter de l'apaiser tout à fait.

-Tu n'as rien à craindre avec moi, mon cœur... Je ne ferais jamais rien que tu ne veuilles et nous avancerons à ton rythme. Si jamais je fais quoi que ce soit qui ne te plaît pas, dis-le moi s'il-te-plaît. Je ne veux pas te rappeler ce que tu as vécu d'une quelconque façon, je ne le supporterai pas. Je tiens sincèrement à toi...

Efren savait que ce ne serait pas sa première crise de panique mais il avait conscience que cela pouvait arriver. Il s'y était préparé et n'en prenait pas ombrage. Même si elle avait confiance en lui, elle conservait en elle des peurs incontrôlables pour le moment. Des peurs qu'il serait le seul à pouvoir apaiser avec de la patience et de l'attention afin de lui montrer chaque jour qu'il n'était pas Geoffroy et qu'il ne lui ferait jamais de mal. Il le lui avait dit : cela pouvait prendre des mois, il attendrait. Et il comptait bien lui prouver que ce n'était pas des paroles en l'air.
Derrière lui, le bureau regorgeait d'objets qui n'étaient pas là d'habitude. Il y avait une grande plaque de glaise avec des caractères gravés dessus, des feuilles vierges en nombre ainsi qu'une plume neuve à côté d'un petit pot d'encre. Il avait tout préparé pour la leçon, preuve que c'était réellement ce qu'il avait l'intention de faire de cette soirée. Et, dans un coin, il y avait une masse beaucoup plus imposante recouverte d'un linge. Elle lui avait exprimé une requête avant qu'ils ne quittent la crypte et il y avait répondu...
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Aoû 2020 - 19:37


Ses petites mains dans les siennes, Anaëlle secoue la tête, avec force, malgré toutes les explications que donnent Efren.

- Non c’est pas ça…J’ai juste eu peur que tu penses que je me suis faite belle pour…pour…t’inciter à…tu sais… ? Le problème, ce n’est pas toi, c’est moi.

Elle serre très fort les doigts de son petit ami, ayant retrouvé son apparence de tout à l’heure, un peu moins soignée, un peu plus sauvage. Elle doit lui expliquer pour qu’il ne se fourvoie pas.

- J’ai pas peur de toi. Je sais que tu ne feras jamais de mal…C’est pas ça…

Anaëlle ne veut pas entrer dans les détails, parce qu’une fois de plus ils sont terriblement gênants et qu’elle ne veut pas l’incommoder ou alourdir l’atmosphère, mais elle lui doit une explication. Alors elle cherche ses mots, en regardant ses pieds, quelques secondes.

- Pardon…Je sais pas m’expliquer correctement. J’ai fait ça pour te plaire, pas pour..pour coucher avec toi…C’est ce que faisait Sylvie…avec Etienne. Et j’suis pas là pour ça…Pardon…Je me sens idiote.

Sans attendre, tout de suite après le baiser que son petit ami dépose sur son front, elle se précipite dans ses bras, cherchant immédiatement un réconfort. Les yeux clos, elle l’écoute, le serrant au plus près, soulagée de l’entendre la réconforter de la sorte. Mais au fait, l’a-t-il appelée « mon cœur » ? Elle se redresse et le regarde, avant de se mordre timidement la lèvre, l’observant avec incrédulité et aussi un soupçon de joie.

- Personne ne m’a jamais donné de surnom gentil…J’aime bien.

Alors, tout en triturant les doigts, elle se hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser rapide sur ses lèvres, retrouvant ensuite un sourire.

- Merci Efren.

La jeune servante regarde alors la pièce et voit tout ce qui a été préparé, s’éloignant un peu de lui pour mieux voir. Tout cela l’intrigue un peu, il faut bien l’avouer, d’autant plus que tous ces objets ne sont pas présents d’ordinaire. Anaëlle esquisse un sourire plus large et regarde Efren :

- Il faut tout ça pour apprendre ? Mais…C’est beaucoup de choses ! ça ne va pas t’encombrer trop de faire ça ?

Elle avise la masse dissimulée par un linge, disposée dans un coin et tend un doigt vers elle, en demandant, curieuse comme un petit enfant :

- Et ça c’est quoi ? C’était pas là ce matin…
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Aoû 2020 - 7:35

Serrant Anaëlle contre lui, Efren se sentait un peu rassuré de savoir qu'elle n'avait pas peur de lui même maintenant. Elle avait simplement craint le quiproquo. Cependant, elle se trompait si elle pensait que la seule raison de se pomponner, c'était d'aller retrouver son amant. Et même avec la référence d'un couple amoureux, elle semblait avoir tout aussi peur de la chose. L'expression qu'elle avait d'ailleurs choisi pour en parler le chiffonnait un peu... Pourtant, il lui avait toujours fait savoir qu'il ne ferait rien qui lui déplaise, bien au contraire.

La servante se redressa et le regarda d'un air indescriptible si bien que l'adolescent lui renvoya une expression interloquée. Qu'y avait-il ? Un petit surnom ? Oh ! Elle voulait parler du "mon cœur" ? Il ne s'en était même pas aperçu. Cela lui était venu tout seul et c'était la première fois qu'il appelait quelqu'un de cette manière. Cependant, savoir que cela lui plaisait étira un sourire sur son visage et fit battre sa poitrine plus fort.

-Ne me remercie pas, je suis heureux que ça te plaise. Parce que j'ai envie de t'en donner tellement, si tu savais...

Il devrait attendre encore un peu pour un "mon amour" mais il en avait beaucoup d'autres en tête. Et Anaëlle lui inspirait tellement de tendresse et de douceur qu'il avait l'impression qu'il pourrait l'appeler de mille façon différentes, toutes plus représentatives de ses sentiments les unes que les autres.
La jeune fille se détacha finalement de lui pour regarder ce qu'il avait préparé. Il était vrai que cela faisait pas mal de matériel mais ce n'était encore rien...

-C'est la base pour débuter. Au fur et à mesure, j'en ajouterai mais, plus on avancera, et moins tu auras besoin des premiers supports. La question de sa petite amie le fit sourire tendrement. Tu prends beaucoup de place dans mon cœur, je peux bien t'en faire un peu sur mon étagère... C'était une déclaration un peu maladroite, non ?... Efren se sentit idiot tout à coup et se frotta l'arrière du crâne avec gêne. Enfin, ça ne me dérange pas... du tout. Vu que c'est pour toi.

Finalement, la jeune fille remarqua la masse dissimulée sous le tissu et savamment posée sur une pièce de bois carrée. L'inconfort de l'adolescent n'était pas prêt de s'atténuer...

-Ça ? C'est... Quelque chose que tu as demandé à voir tout à l'heure...

Il s'en approcha et retira le linge pour laisser apparaître une tête en terre glaise. Il s'agissait d'une jeune femme, les cheveux coiffés en une tresse qui reposait sur son épaule. Si Anaëlle s'était déjà vue dans un miroir, elle se reconnaîtrait certainement car c'était plutôt ressemblant. A vrai dire, Efren découvrait sa réalisation en même temps qu'elle et il notait quelques écarts mais c'était son côté perfectionniste qui parlait. Ce n'était pas un artiste, il était simplement précis. La partie qui ressemblait le moins à la camériste, c'était ses yeux qu'il avait dû inventer un peu, ne les ayant jamais vu et de pouvant pas les toucher avec ses mains. Et c'était sans doute le point qui le rendait le plus sceptique quant à la qualité de son "oeuvre".
Il laissa la jeune fille observer et donner son avis. De son côté, son regard finit par se porter sur sa petite amie, d'abord pour identifier d'autres erreurs dans son ouvrage puis simplement pour le plaisir de la regarder. Assigné à ce bandeau le reste du temps, il profitait d'autant plus de cet instant privilégié. Puis, d'autres pensées lui vinrent en tête.

-Anaëlle... Il lui prit la main, voulant attirer son attention et son regard. Concernant ce que tu as dit... Tu as le droit de te faire belle sans qu'il y ait de sous-entendus derrière. Je suis heureux que tu fasses attention à toi et touché que tu l'aies fait en pensant à moi. Il y a plus d'une raison de vouloir soigner sa présentation et, simplement pour faire plaisir à la personne à laquelle on tient ou même se faire plaisir à soi, ça en fait partie. Tu aides bien Louise à se faire belle tous les matins... En tout cas, tu n'aurais pas dû tout défaire, je savais que tu n'attendais rien d'autre de cette soirée et j'avais plaisir à te voir comme ça... Ça prouve que tu es heureuse.

Même si elle demeurait toujours aussi belle à ses yeux, ce qu'il avait vu tout à l'heure lui avait beaucoup plu, de manière purement romantique. Elle n'avait pas de raisons de vouloir prendre soin d'elle jusque là et il était ravi de lui en avoir donné une. Ne serait-ce que pour elle. Se sentir bien dans ses vêtements et dans son corps, c'était un premier pas vers la confiance en soi et elle avait tant besoin d'assurance... Il ne voulait pas qu'elle s'arrête par crainte du message qu'elle renverrait et qui n'était pas du tout ce à quoi elle pensait. Elle avait le droit d'être jolie, cela ne voulait pas dire qu'elle voulait obtenir quoi que ce soit.
Alors qu'il allait ajouter quelques mots, Efren baissa les yeux une seconde avant de plonger son regard vermeil dans celui de la jeune fille.

-Et... Il y a une distinction entre... coucher ensemble... et faire l'amour.

Il n'était pas très à l'aise avec ce sujet, cela se voyait sans doute un peu. Mais il voulait qu'elle sache que ce qu'ils feraient -lorsque le moment viendrait- n'aurait rien à voir avec ce qu'elle avait vécu. Seuls ses sentiments animeraient ses gestes et non pas un désir primaire. Et encore moins une envie de tout contrôler. Ceci étant dit, il préféra changer de sujet et revenir à la raison de la présence d'Anaëlle dans sa chambre à la nuit tombée... Ils avaient bien assez parlé de ça pour la journée !

-Hem... Bien, on commence la leçon ?

Efren s'éloigna alors et alla chercher une chaise pour venir la poser à côté du tabouret. Puis il prit la main de la jeune fille et la guida pour qu'elle prenne place. Il s'assit à ses côtés et saisit la plaque de glaise. Tout en lui expliquant, il lui montra les deux groupes de caractères gravés en haut et en bas de ce grand carré d'argile.

-Je ne pouvais pas écrire sur un parchemin, ça n'aurait pas été discret donc j'ai dû le faire en relief mais... Voici les lettres de l'alphabet, en majuscule et en minuscule. On utilise les lettres pour former des mots et les mots forment des phrases. Donc, la base de tout, c'est de connaître l'alphabet. On utilise les majuscules pour la première lettre d'une phrase, d'un nom ou d'un titre, mais on verra ça plus tard. C'est juste pour que tu comprennes pourquoi il y a deux façons d'écrire une lettre. Je vais commencer par t'apprendre les lettres, tu dois les connaître par cœur, pour les réciter, pour les lire et pour les écrire. Quand tu les maîtriseras suffisamment, on passera à des choses plus intéressantes. Tu es prête ?
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Aoû 2020 - 13:27


La jeune servante a un beau sourire, un peu timide, aux paroles d’Efren. Elle n’a pas encore de surnom pour lui mais elle suppose que cela viendra en son temps. Le regard qu’elle lui décoche vaut pourtant toutes les déclarations du monde, un regard qu’elle déporte vers cet objet dissimulé sous un linge. Un objet dont elle ne devine pas de suite la signification mais qu’elle observe quelques instants avant de poser ses doigts sur sa bouche, les yeux écarquillés. Elle s’approche, se penche sur la sculpture et murmure :

- Mais c’est moi ça !

Anaëlle observe sous toutes les coutures, émerveillée, mesurant les angles sans le savoir, prenant la main d’Efren avec vivacité, pour l’obliger à la poser sur sa création. Elle sait ce qu’elle fait, parce qu’elle travaille le bois et donner du volume à une image mentale est ce qui l’occupe dans la solitude de sa chambre.

- Regarde ici, tu sens ça ? Si tu remontes le truc un peu par ici…, elle place l’index et le majeur de la main d’Efren dans un angle précis, ma joue sera comme celle que tu vois. Si tu appuies là, elle déplace ses doigts sous les yeux, ce s’ra comme la vraie Anaëlle. C’est doux comme matière, c’est quoi ?

Elle regarde ses doigts, intriguée, continuant ses explications, volubile et pertinente, jusqu’à ce qu’il l’interrompe, arrachant la servante à la contemplation de cette représentation d’elle-même. Il vient de prendre sa main, cherchant son attention. Elle l’écoute donc et ouvre de grands yeux incrédules, totalement perplexe, avant de rougir à nouveau, en regardant les doigts du jeune homme, noués aux siens.

- Mais Efren…Tu peux pas m’comparer à Dame Louise…’Fin…Elle est toujours belle, elle sent toujours bon, elle a toujours de jolies robes. Parfois elle me demande même de placer des petites perles dans ses ch’veux. Et c’est tellement beau, les perles. Elle m'a dit que ça pousse dans des gros coquillages qui vivent loin d'ici, dans l'océan. Ça brille même quand y a pas de lumière. J’aime bien les manipuler et la rendre toute jolie, même si parfois elle est triste en se r’gardant. J’sais pas pourquoi. Elle et moi, c’est pas pareil. Moi j’ai pas d’perles, j’ai pas de jolies robes, et j’ai rien pour que mes ch’veux ne soient pas comme le balais de Maïethé…Alors je les tresse, comme ça personne voit rien.

Elle se mord un peu la lèvre en ajoutant, un peu amusée par la comparaison qu’elle s’apprête à faire :

- J’ai juste coiffé très fort pour pas ressembler aux bonshommes de paille qui sont dans les champs en été. Et j’ai un peu caché les tâches qui partent pas sur ma jupe…T’vois ? On n’est pas pareille. J’me suis dit que si tu m’voyais un peu jolie, tu serais content. Mais bon…J’ai pas beaucoup d’choses à moi…ça, c’est une vieille robe à Sylvie.

Anaëlle a un large sourire en ajoutant :

- Dame Louise me donne des pièces une fois par ennéade. Quand j’en aurai plein, j’achèterai du tissu coloré que j’aime bien. Du rouge ! Du bleu ! même du vert ! Et j’ferai une jolie robe rien qu’à moi !

Une robe qu’elle ornera de petits morceaux de galons disparates, plein de couleurs, des choses dont Sylvie ne voulait plus et qu’elle a gardé dans son coffre. L’optimisme semble briller sur ce visage adolescent, un optimisme souriant, quelque chose de nouveau, totalement à l’opposé de son comportement habituel. Soudain le visage d’Efren s’abaisse, elle l’observe, et l’écoute parler de ce sujet complexe qu’est l’amour physique. Les paupières de la jeune servante papillonnent à toute vitesse.

- J’savais pas qu’il y avait une différence…Le résultat est l’même non ?

Elle se frotte le menton, d’un air dubitatif, puis le regarde s’éloigner pour aller quérir une chaise, chaise qu’il installe près de son tabouret. Elle préfère ne rien ajouter à ce sujet et le suit pour prendre place, observant avec curiosité tout ce qui se trouve là, les yeux brillant d’excitation. Apprendre des choses ! Devenir moins sotte ! Peut-être même pouvoir écrire son prénom sous peu ! Quelle fierté pour elle…Alors elle écoute, hoche la tête pour signifier qu’elle a compris.

- Je suis prête !

Elle l’écoute encore avant de dire :

- Comment ça s’écrit, mon prénom ? Tu peux me montrer ?
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Aoû 2020 - 14:24

Efren avait penché la tête sur le côté d'un air dubitatif. Non, coucher et faire l'amour, ce n'était pas tout à faire la même chose. L'un répondait uniquement à un désir physique quand l'autre était une réaction émotionnelle. Il la laisserai méditer sur la question ou en reparlerai, mais une autre fois, quand l'occasion se représenterai. Parce qu'elle se représenterai. Tôt ou tard.
Pour le moment, il voulait plutôt se concentrer sur un sujet plus joyeux et qui leur permettrait de passer un bon moment. L'enthousiasme et la bonne humeur d'Anaëlle étaient contagieux et, lorsqu'elle demanda à apprendre à écrire son prénom, son petit ami rit gentiment, amusé par son impatience.

-Promis, ce sera le premier mot que tu apprendras à écrire. Mais il faut que tu connaisses les lettres d'abord.

L'adolescent posa la plaque devant elle : il lui montra et nomma les lettres, une à une. Il se concentra d'abord sur les minuscules qui étaient plus faciles à lire que les majuscules et leurs fioritures. Il répéta l'opération plusieurs fois, invitant même Anaëlle à les prononcer avec lui, cherchant des astuces pour lui permettre de les retenir plus facilement. Pour le o, c'était facile. La nommer revenir à prendre la même forme avec la bouche. Pour les autres, c'était un peu plus complexe.
Ensuite, il l'invita à prendre la plume dans ses mains. Il se leva pour passer derrière elle et prendre sa main afin de lui donner la forme adéquate. Avec douceur et patience, il lui montra comment la tenir entre ses doigts pour essayer de tracer quelques lignes, puis quelques courbes et volutes. Il accompagna ses premiers gestes avant de la laisser faire toute seule. C'était un art qui demandait de la délicatesse et de la précision mais la jeune fille en était tout à fait capable, elle qui était si habile de ses mains. Lorsqu'elle maîtrisa suffisamment ce nouvel outil, il lui demanda de prendre une nouvelle feuille et de commencer à recopier les lettres. La première fois, il le fit avec elle, lui montrant comment tracer les lettres, par quel bout commencer... Puis il se rassit et demeura à ses côtés tandis qu'elle essayait une nouvelle fois, toute seule. Il l'observa, tant pour la corriger si besoin, lui montrer d'éventuelles subtilités dans la réalisation de chacun des caractères et pour les lui renommer, une fois de plus. Il lui enseigna au passage que l'on écrivait toujours de gauche à droite, depuis le haut vers le bas de la page.

Tandis qu'Anaëlle s'attaquait à son quatrième essai de recopiage -plus en autonomie cette fois-, Efren laissa son regard s'égarer sur le visage de la camériste. Il détaillait ses traits alors qu'elle semblait si concentrée. Sa motivation ne faiblissait pas alors qu'ils y étaient depuis plus d'une heure. Quant à lui, il ne se lassait pas de ce moment à ses côtés. Il était heureux de l'avoir auprès de lui et de la voir si souriante, curieuse et active. On aurait dit que rien ne pouvait l'arrêter et qu'elle aurait pu faire cela toute la nuit. Soudain, une question de la jeune fille le tira de ses songes alors qu'il avait totalement décroché de la leçon.

-Pardon ?! Désolé, j'étais... ailleurs. Il se pencha sur la feuille d'Anaëlle puis redressa aussitôt le regard vers elle pour lui adresser un sourire et caresser sa joue, avant de s'intéresser à la question qu'elle venait de lui poser. Non, là ton p, on dirait presque un f. Il n'y a pas de boucle en bas, regarde sur le modèle : c'est seulement une barre. Recommence à côté. Fit-il avec douceur, posant une main dans son dos et la retirant dans une caresse pour poser son bras sur le dossier de la chaise d'Anaëlle.
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Aoû 2020 - 19:19


Pour Anaëlle, il n’existe plus rien au-delà de ce bureau à peine éclairé.

Il y a les lettres, le matériel, et il y a Efren pour diriger les opérations, lui montrant les minuscules et les majuscules, le sens de la lecture comme de l’écriture, il lui explique la plume et l’encre, et elle écoute, parfaitement attentive malgré la journée émotionnellement chargée qu’elle a vécue. Elle mesure sa chance de pouvoir apprendre, de s’instruire, ne serait-ce qu’un peu, alors elle y met tout son cœur, toute son application, écoutant les instructions avant de reproduire ce qui est demandé.

Bien sûr, les choses ne sont pas simples. Il faut d’abord assimiler, poser de nombreuses questions, retenir toutes les réponses, reproduire ce qui est expliqué, et c’est très loin d’être facile.

Qu’à cela ne tienne ! Elle se trompe ? Elle recommence. Encore et encore. Elle a une hésitation ? Elle interroge Efren. Encore et encore. La petite servante semble inarrêtable et, la plume dans la main, trace ses lettres, tout en essayant de ne pas faire de grosses traînées d’encre partout. Elle en a déjà plein les doigts, et elle ne s’en aperçoit pas de suite, frottant son menton, puis sa joue, distraitement, avant de recommencer.

Tremper la plume, laisser l’excédent s’égoutter dans l’encrier, la placer dans le bon angle pour éviter de faire crisser le parchemin et de le voir se parsemer d’infimes gouttelettes bleues, comme si une mouche avait marché dessus et laissé des petites traces partout.

Les minutes passent et le silence s’est installé.

Elle ne regarde même plus Efren, elle plisse les yeux et fronce les sourcils, la langue apparaissant légèrement entre ses lèvres closes, signe qu’elle est intensément concentrée. Jusqu’à ce que cette lettre terrible revienne l’embêter et qu’elle parle tout bas à Efren :

- Regarde ! Il est comment mon pé là ?

Elle tourne sa face tâchée de bleu vers lui en lui montrant le parchemin. Elle l’a sorti d’une rêverie on dirait bien. Anaëlle a un regard vers la fenêtre. Il fait nuit noire. Peut-être est-il fatigué ? En tout cas, la lettre n’est pas bien tracée, alors elle recommence, sans se laisser démonter, traçant de son mieux un « p » plus joli.

- Il est tard, tu as le r’gard lointain. Es-tu fatigué ? Veux-tu qu’on reprenne ça un autre soir ?

Elle ne veut pas qu’il se fatigue pour elle, alors elle pose la plume et sourit à son petit ami.

- J’crois que j’ai fait ça bien ! R’garde !

La petite servante lui donne le parchemin et attend son verdict, un peu inquiète.

- T’en penses quoi, dis ?
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMar 11 Aoû 2020 - 8:13

Il la regarda reprendre le dessin de sa lettre avec plus de concentration et ne prêta pas attention à sa question pour le moment. Il la laissa terminer son ouvrage jusqu'à ce qu'elle le lui présente avec toujours le même enthousiasme. Son attitude le fit sourire et il se pencha sur sa feuille pour apprécier son travail.

-C'est beaucoup mieux. Répondit-il en découvrant un p plus appliqué.

L'ensemble de la page était réalisé avec autant de soin qu'il était possible pour une personne qui maniait la plume depuis trois quart d'heure seulement. Il était heureux de voir qu'elle s'impliquait autant dans cet enseignement. Il observait depuis un moment maintenant la façon dont son visage s'illuminait depuis le début de la leçon, comme s'il lui faisait le plus beau cadeau au monde.

-Pour te répondre... Je ne suis pas fatigué. Dit-il en relevant les yeux vers elle.

Il l'observa quelques précieuses secondes avant de finalement venir poser une main sur sa joue tâchée d'encre. Lentement, il s'avança vers elle jusqu'à ce que ses lèvres viennent trouver les siennes. Il l'embrassa avec douceur, pas pressé que cet instant prenne fin. Ils échangèrent ainsi plusieurs baisers chastes et d'une grande tendresse avant que le visage d'Efren ne s'éloigne enfin. Son cœur se sentait plus apaisé désormais. Cela faisait un moment qu'il en avait envie mais entre la frayeur d'Anaëlle à son arrivée et la leçon...

-Je devrais être plus concentré maintenant. Je te regarde depuis tout à l'heure et je te trouve si rayonnante... Ses yeux détaillèrent ses traits encore quelques instants, la couvant de son affection grandissante, puis il reprit. Je te propose de finir cette série puis d'arrêter là pour ce soir. On pourrait juste profiter d'un moment tous les deux. Il la regarda d'un air presque contrit, craignant qu'elle ne comprenne pas tout à fait ce qu'il espérait du reste de cette soirée. J'ai envie de te prendre dans mes bras et de te garder contre moi un moment... Si tu veux bien. Il y a un banc là-bas. Montra-t-il contre un mur entre deux fenêtres. Il n'est pas très large mais ce sera suffisant pour nous deux.

Il n'y avait rien là de tendancieux. Tout ce qu'il lui suggérait, c'était une étreinte sur une assise standard à une dizaine de mètres du feu et très loin de l'espace nuit. Il lui avait déjà promis qu'il ne se passerait rien de plus que dans la crypte et rien qu'elle ne voudrait, elle. Alors il la regarda en attendant un signe d'approbation ou de refus de sa part sans lui donner l'impression qu'un non le désespérerait. Il serait patient avec elle, elle le méritait.

Anaëlle acheva son exercice avec un précepteur un peu plus attentif. Efren ponctua la leçon en déposant un baiser sur sa tempe. Elle avait fait du bon travail : elle avait retenu bon nombre de lettres et compris quelques principes entourant l'écriture. C'était un excellent début. Puis il la regarda et un petit rire amusé lui échappa.

-Tu as de l'encre partout. Je reviens.

Il se leva et disparut derrière son paravent. On entendit alors un peu d'eau couler ainsi que quelques froissements de linge que l'on trempa puis essora. Le jeune homme revint alors et reprit place aux côtés de sa petite amie. Il l'invita d'un geste doux à lui faire face.

-Ne bouge pas. Demanda-t-il gentiment.

Efren saisit délicatement le menton d'Anaëlle afin d'orienter son visage puis il approcha le linge et commença à retirer les tâches bleues qui l'ornaient par endroit. Son regard croisait souvent celui de la camériste, lui arrachant les lèvres dans un sourire incontrôlé et amoureux. Après la figure, il s'occuperait de ses mains. Cela lui plaisait de prendre soin d'elle. Elle dont le travail consistait à veiller au bien-être des autres. Il appréciait que les rôles soient inversés pour une fois.
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMar 11 Aoû 2020 - 12:24


Efren est satisfait, alors son sourire se fait plus large. Elle a réussi quelque chose de difficile, en se concentrant très fort et en s’appliquant tout aussi fort. Bon, c’est très très loin d’être impeccable, les lignes sont hésitantes, les courbes ne sont pas parfaites, il y a des ratures ici et là mais, dans l’ensemble, cela reste lisible pour peu qu’on se concentre un minimum.

- J’suis contente !  

La petite servante regarde le parchemin, une lueur vive scintillant au fond de ses prunelles mais les yeux d’Efren vrillés sur elle lui font tourner le visage vers lui. Le jeune homme la regarde avec tendresse. Et c’est particulièrement agréable. Tout autant que ces gestes qu’il a pour elle, sa main posée sur sa joue, et ses baisers tendres et délicats. Aussitôt, les joues d’Anaëlle se teintent de rose sous les traces bleues. Les douceurs de la crypte, elle avait hâte, elle aussi, de les revivre mais elle avait privilégié le travail avant le plaisir. Elle lui rend ses baisers, avec un sourire un peu timide, à l’image de toute sa personnalité.

- C’est parce que je m’sens bien, sans doute.

Anaëlle penche la tête pour le regarder, avec un joli sourire, avant d’aviser le banc dont il parle.

- Alors…J’vais vite finir mes lettres d’abord. Puis on passera du temps…

Elle vient chercher sa main et en serre les doigts avant de se pencher à nouveau sur son ouvrage, appliquée à demi, observant du coin de l’œil son petit ami qui la regarde aussi. Un drôle de sourire complice s’affiche sur son visage. A présent, c’est elle qui est un peu moins concentrée mais elle parvient à terminer ce qu’elle a commencé. Efren approuve, la gratifiant même d’un baiser sur sa tempe. Elle hausse pourtant les sourcils en l’entendant rire. Elle regarde ses doigts, puis touche sa joue et rit à son tour.

Alors qu’Efren prépare de l’eau et du linge, elle observe ses mains. Il est à espérer que l’encre parte totalement…Louise verrait immédiatement la couleur et poserait immanquablement des questions. Des questions auxquelles elle n’a pas envie de répondre. Pas pour le moment. Moins il y a de gens qui savent, moins on peut lui voler son bonheur. C’est juste un instinct de conservation, tellement elle a été habituée à ce qu’on la prive de tout ce qui la rend heureuse.

Lorsqu’il revient, elle le laisse la guider et lui permet de frotter les traces bleues sur sa joue. Anaëlle ne bouge pas, elle reste bien droite sur sa chaise et chipote distraitement avec sa manche de chemise, comme elle le fait si souvent.

Qu’on prenne soin d’elle est récent. Et que ce soit Efren qui s’occupe de cela la trouble beaucoup. Positivement. Alors, dans un silence seulement dérangé par le craquement des bûches ou par le léger clapotis de l’eau, elle dit :

- J’ai jamais eu de petit ami. T’as déjà eu une petite amie toi ?

Elle l’observe avec gentillesse, désireuse d’en savoir plus à son sujet.

- J’me sens bien avec toi mais…j’ai peur de faire ou de dire des choses qu’il faut pas. J’sais pas comment on se comporte avec un petit ami. Et j’voudrais faire les choses bien. Tu comprends ?

La jeune servante le dévisage avec une certaine tendresse à présent.

- Si un jour j’fais ou j'dis un truc qui te déplaît, tu me le diras ?
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMer 12 Aoû 2020 - 14:25


La première question d'Anaëlle le surprit, l'amusa et le gêna en même temps. Il se libéra de toutes ces émotions dans un petit rire. Est-ce qu'elle le trouvait trop assuré pour quelqu'un qui embrasserait une fille pour la première fois ? Pourtant, on ne pouvait pas le considérer comme un expert, loin de là. Il la laissa néanmoins expliquer la raison de sa curiosité et comprit qu'elle était tout à fait motivée. Elle ne semblait nourrir aucune inquiétude ou jalousie à ce sujet, ce qui le conforta dans l'idée qu'il pourrait être pleinement honnête avec elle... Et qu'il n'avait pas besoin de limiter la description de sa relation précédente pour éviter de la froisser.

-Concernant une relation antérieure... Disons que... Oui et non. Il croisa son regard, se détournant brièvement de son ouvrage, avant de continuer. Sa réponse devait l'intriguer. Je m'explique... Quand on s'est rencontré, elle m'a sauvé la vie... En risquant la sienne et celle de son garde du corps au passage. Puis elle m'a fait donner les soins dont jamais besoin, sans quoi je serais peut-être mort. Après ça, on a entretenu une amitié pendant plusieurs ennéades... Jusqu'à ce qu'elle fasse le premier pas.

Il eut un sourire amusé à repensant à ce jour-là. Elle lui avait volé leur premier baiser et, craignant sa réaction, s'était reculée aussitôt. Cela lui semblait si loin désormais... Comme s'il s'agissait d'une autre vie. Tant de choses avaient changées depuis. Il vivait dans un autre pays, il se faisait passer pour un aveugle, son père était la seconde personne la plus influente d'une seigneurie, il supervisait des travaux de grande ampleur tel un véritable architecte...

Une autre vie, oui...

-Nous avons passé le reste de l'après-midi comme un jeune couple amoureux dans la campagne de Thaar puis on s'est quitté... Et on ne s'est jamais revu. J'ai dû lui envoyer une lettre pour lui faire savoir que mon père et moi devions quitter l'Ithri'Vaan et que nous ne reverrions sans doute jamais. Ça fait un an maintenant.

Efren lui adressa un sourire doux mais sans joie... et sans peine. Il avait fait son deuil de cette relation mais il regrettait sans nul doute la façon dont elle s'était terminée. Il aurait voulu pouvoir lui parler, s'expliquer de vive voix, lui assurer qu'il n'avait pas joué avec ses sentiments mais qu'il n'avait pas le choix... Mais ce qui était fait était fait et il ne pourrait plus revenir en arrière. Il se concentrait donc sur l'avenir et... le moment présent.

-Du coup, si j'arrive à te voler un baiser demain matin, ce sera ma plus longue relation avec quelqu'un. Dans le sens "physique" du terme. Fit-il, amusé.

Sa relation avec Elia avait duré quelques jours quand même mais, sans se voir ni s'écrire, cela limitait cette notion dans leur cas. Pouvait-on parler de couple quand ils n'avaient partagé que quelques heures ensemble et ne plus jamais se revoir ?

Le visage d'Anaëlle débarrassé de toute tâche d'encre, le jeune homme saisit délicatement la main de la camériste pour la lui subtiliser et commencer à nettoyer ses doigts si fins et si beaux.

-Donc, oui : j'ai eu une petite amie. Mais non, je ne saurais pas te dire comment les choses sont censées se passer. Cependant... Je crois que le fonctionnement d'un couple dépend de ceux qui le composent et qu'il n'y en a pas un pareil. Comme il n'y a pas deux relations père-fils comme celle que j'entretiens avec mon père, ou deux amitiés comme celle entre Max et moi. On doit apprendre à se connaître pour savoir comment "fonctionner" ensemble.

A son tour, la main d'Anaëlle avait retrouvé sa couleur d'origine. Il la porta alors à son visage et déposa un baiser sur ses doigts avant de lui montrer à nouveau ses prunelles vermeil.

-Je te propose d'être avec moi aussi naturelle que tu le souhaites. Autant que je le serai avec toi. Et s'il y a quelque chose qui ne nous va pas ou qui nous met mal à l'aise, on se le dira. Comme je t'ai demandé de le faire, et comme tu me l'as demandé il y a deux minutes.
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMer 12 Aoû 2020 - 18:48


La jeune servante écoute Efren, sans l’interrompre. Elle n’éprouve pas de jalousie, rien de négatif, elle veut juste en apprendre un peu plus sur lui, et ce qu’elle entend la fait sourire.

- Finalement, c’est un peu comme nous…Regarde…J’ai été bien proche de la mort, et tu étais là pour m’aider. Tu m’as soignée, j’ai guéri puis on a continué à s’voir un peu tous les jours…

Le raccourci est impressionnant mais dans l’esprit de la jeune fille, les événements sont presque semblables.

- …sauf qu’au lieu de passer du temps dans la campagne, on l’a passé dans la neige et dans une crypte.

Elle pose sa main propre devant sa bouche pour rire un peu.

- Mais tu sais, tu n’as pas besoin de voler. Il suffit de demander, je pense que je pourrai jamais te dire non.

Il n’y a rien de plus vrai dans ce qu’elle vient de dire. La confusion, la maladresse, la gaucherie peuvent régner en maîtresses pendant quelques temps mais il n’en reste pas moins qu’elle est sincère dans ce qu’elle dit. Tout ceci est nouveau, elle en prend la mesure à chaque seconde, et pourtant ne semble pas – plus – timide. Elle dit les choses avec son cœur, sans réfléchir, parce qu’on la si souvent obligée à se taire…Parler, dire, communiquer, tout cela lui plaît, comme si elle redécouvrait une face entière de sa personnalité, totalement occultée par une vie de misère et de douleurs.

- T’sais, j’ai pas tellement de référence…Fin si, j’avais Sylvie et Etienne, mais ils faisaient sans arrêt des trucs louches. Y avait le fermier et sa femme aussi mais eux ils faisaient rien que s’engueuler tout le temps. Et j’me rappelle plus trop mes parents…

Un sujet qu’elle n’aborde pas, parce qu’elle n’a rien de pertinent à dire à leurs sujets. Elle lui laisse sa main alors qu’il dépose un baiser sur sa peau propre et approuve de la tête les paroles d’Efren.

- Tu sais, tu peux m’poser des questions aussi, sur tout ce que tu veux, je répondrai. Ça me dérange pas de parler de moi.

Anaëlle a pourtant une question qui la taraude depuis quelques secondes. Il a parlé d’un endroit qui s’appelle Thaar et ce mot a une sonorité qui lui est totalement familière. Alors elle presse les doigts de son petit ami dans les siens et demande, intriguée :

- Dis, c’est quoi Thaar ? Et c’est quoi Ithri'Vaan ?
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMer 12 Aoû 2020 - 21:10

Efren pencha la tête sur le côté et haussa des sourcils aussi surpris que dubitatifs. Oui... C'était une façon de voir les choses... Mais lui s'était fait tabasser en pleine rue. Il n'était pas intervenu pour sauver Anaëlle, on la lui avait amenée. Et tout ce qu'il avait fait, c'était lui tenir la main et immiscer quelques idées dans son esprit pour qu'elle s'accroche à la vie. Il y avait d'énormes différences selon lui mais il se garda de le lui faire remarquer tant cette similitude la rendait enthousiaste. En revanche, le fait qu'elle ne puisse lui dire non le fit largement sourire.

-Tu n'aurais jamais dû dire ça... La prévint-elle.

Sur ses mots, il se pencha pour l'embrasser de nouveau, avec toujours autant de douceur mais dans un baiser plus appuyé. Il n'en fit qu'un cependant, qui dura plusieurs secondes. Leurs lèvres se décollèrent avec lenteur et il se recula légèrement, une expression tendre et heureuse sur le visage. Il n'avait pas cherché à déformer ses paroles. Ils ne parlaient que de baisers, et rien de plus. Les autres questions avaient déjà été abordées et il n'avait pas l'intention d'y revenir.
Anaëlle cita les quelques couples qu'elle connaissait pour s'appuyer sur eux mais le jeune homme resta sceptique.

-Je ne suis pas sûr que ce soit des références... Etienne et Sylvie avaient l'air... particulièrement passionnés dirons-nous. Nos tempéraments font que nous ne somme a priori pas aussi virulents que les deux fermiers... Tu as dû voir qu'il en faudrait vraiment beaucoup pour me faire hausser le ton. Sauf avec Max, mais ça c'est une autre histoire... Fit-il, sérieux mais sur le ton de l'humour. Le serviteur était certes maladroit mais il faisait parfois exprès d'être aussi exaspérant, cela faisait partie de leur amitié. Personnellement, je pense qu'on ressemble plutôt à mes parents. Je n'ai pas beaucoup de souvenir d'elle mais mon père m'en parle parfois... Il est toujours aussi tendre quand il raconte ses souvenirs d'elle. Ils s'aimaient sincèrement. Et même si j'aimerais qu'il arrive à passer à autre chose, je pense qu'il aura toujours une pensée douce quand il songera à elle. Et j'avoue que l'idée n'est pas pour me déplaire...

Efren hocha la tête. Il n'avait jamais trop pensé à l'interroger. Auparavant, parce qu'il ne voulait pas toucher un point trop sensible. A présent, parce qu'elle lui avait déjà raconté beaucoup de choses sur elle dans la crypte et sur sa vie si terrible... Abandonnée, exploitée, maltraitée, soumise, manipulée, violée... Il oubliait quelque chose ?... Il ne lui restait plus beaucoup de grandes étapes de sa vie qu'ils n'aient pas déjà évoqués, seulement des points de détails. Le contraire en revanche était très différent... Et si elle connaissait son secret, il restait ceux de son père qui étaient plus délicats et dangereux à abordés. Dangereux pour les Kolhe surtout.
Les interrogations d'Anaëlle le surprirent en revanche et il lui répondit en usant de mots étrangers et chantants.

-Je pensais que quelqu'un qui comprend la langue qu'on y parle le savait.

Il n'avait prononcé que quelques mots dans ce langage le jour de son anniversaire mais il était évident qu'elle avait parfaitement su traduire ce qu'il avait dit. Etant donné qu'on l'avait privée de sa famille très jeune, il lui semblait évident qu'il s'agissait de sa réelle nationalité. Mais elle ne semblait pas s'en souvenir.
La laissant sur cette réflexion, Efren libéra la main d'Anaëlle -non sans avoir embrassé une nouvelle fois ses doigts- puis se leva pour aller se poster devant une de ses étagères. Il parcourra les titres sur les tranches des ouvrages qui s'y trouvaient puis en attrapa finalement un qui était particulièrement haut. Si haut, s'il était posé à l'horizontal sur d'autres, plus petits. Puis il revint près de sa petite amie, tournant déjà quelques pages à la recherche de quelque chose. Il s'assit près d'elle puis tourna l'ouvrage de manière à ce qu'ils puissent le voir tous les deux lorsqu'il eut trouvé. Il s'agissait d'un immense dessin parcouru de plusieurs lignes discontinues et difformes et annoté de quelques mots çà et là.

-Voici Miradelphia. Ici, c'est la Péninsule. Là, tu as Naelis, ce petit bout minuscule. Et là, c'est Ithri'Vaan. Ou Estrevent comme on dit ici. Et Thaar, c'est la capitale. Elle compte tellement d'habitants qu'elle est aussi grande qu'une Seigneurie. Et la langue qu'on parle dans cette région est l'Olyian. Nous y avons vécu quelques années, c'est comme ça que j'ai la connais.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeJeu 13 Aoû 2020 - 14:09


Anaëlle écoute religieusement Efren, gardant ce sourire timide qui éclaire son visage, un sourire qui s’attendrit alors qu’il évoque sa mère. Son père. Le couple uni qu’ils formaient. Elle l’envie, d’avoir encore un parent. D’avoir quelqu’un qui prend soin de lui. Cela doit être reposant, d’avoir un parent qui peut vous aider quand ça va mal, qui vous accompagne quand ça va bien, une source de conseils et d’expériences…Puis il est gentil Monsieur Aaron. Même si elle en a un peu peur, pour plein de raisons déjà évoquées. Un pas à la fois, avons-nous dit…

Elle lui parlerait bien de tout ce que lui dit Dame Louise, à demi-mots, lorsqu’elle s’habille, en prenant un soin infini de sa personne, juste pour être jolie. Jamais le nom du conseiller n’a été évoqué, mais Anaëlle n’est pas sotte, elle a parfaitement vu les regards que la châtelaine lui lance. Ils ressemblent à ceux qu’elle lançait à Efren, sans qu’il ne s’en aperçoive. Et tous les soirs, quand elle l’aide à se déshabiller, le sourire a disparu. Elle coiffe elle-même ses lourdes boucles, pensive, ôtant le peu de maquillage qu’elle arbore, se demandant comment se vêtir le lendemain, demandant des conseils à Anaëlle…qui n’est pas d’une grande aide, pour être encore plus jolie, tentant des combinaisons, des mariages de couleurs. Un soir, elle l’a surprise à pleurer, en silence. Elle a fait semblant de ne rien voir et est sortie de la pièce, sans dire un mot.

Oui, elle lui en parlerait bien mais elle n’en fera rien. Parce que ce n’est pas un secret qui lui appartient et Anaëlle est d’une discrétion absolue. Jamais elle ne trahira Louise, qui a été bien bonne de la garder à son service, selon le point de vue de la petite servante.

- Elle devait être une femme douce et gentille pour que Monsieur Aaron l’aime. Une jolie dame. Peut-être qu’un jour…il trouvera quelqu’un d’autre. On n’sait jamais…Et tu auras une nouvelle maman.

Elle a un large sourire. S’il peut obtenir une nouvelle maman, alors elle sera heureuse pour lui.

Le vaste sourire s’estompe cependant tandis qu’Efren parle à nouveau cette langue étrange qu’elle comprend sans pour autant être capable d’en exprimer un seul mot. Elle l’observe en plissant les yeux, surprise, interdite, avant de le voir se lever et se diriger vers des livres. Anaëlle le voit alors revenir, un ouvrage à la main, ouvrage qu'il feuillette avant de s’arrêter devant un grand dessin qu’il lui explique.

- Ithri’Vaan…

Anaëlle pose son doigt là est indiqué la capitale et murmure :

- Thaar…

Elle ne prononce plus un mot pendant de très longues secondes, caressant du bout du doigt le petit bout de page, pensive. Ce sont des mots qui lui évoquent le soleil. Ses rêves mais aussi ses cauchemars…

- Quand je dors, je vois des grandes maisons aux murs couleur de soleil, y a une odeur d’épice partout, une odeur qui pique le nez et qui réchauffe l’estomac…Y a des gens à la peau dorée, peu vêtus…des marchands de fruits…Dans mes rêves…Je cours pieds nus, avec de vieux vêtements déchirés, dans ces rues pleines de gens…J’vole des fruits…avec un garçon plus âgé…Et ces gens…ils parlent comme toi.

Elle passe une main sur son visage, un peu pâle désormais, en ajoutant :

- Mais…y a pas que ça…Y a aussi des géants. Des géants tout noirs avec des yeux rouges et des dents comme celles des loups. Quand je dors, je vois un géant noir. Toujours le même.

Instinctivement, elle tire la manche de sa chemise, évoquant pour la première fois un cauchemar qu’elle n’a jamais pu s’expliquer.

- Dans mes rêves…Je cours…Je suis heureuse et j’rigole…J’viens de voler un beau gros fruit tout rouge plein de jus, et j’le mange dans un coin. Puis il arrive, il me voit, et il sourit. Il me fait peur son sourire, pasque c’est pas un sourire gentil. Il m’attrape, il me fait mal, il serre trop fort alors je le mords. Et quand je me réveille, j’ai toujours le goût de ce sang en bouche…

Elle frissonne mais repense à ce garçon qui l’accompagne dans ses rêves, un garçon de cinq à six ans son aîné, aux longs cheveux noirs et au regard d’un bleu si intense qu’on dirait que le ciel s’est fondu dedans. Dans son rêve, il lui tient la main, en guenilles, comme elle. Elle a confiance en lui. Elle est convaincue qu’elle n’a que lui. Et dans son rêve, il l’appelle toujours :

- Yelenna, dit-elle en Olyian.

La jeune servante regarde alors Efren. Perdue.
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeVen 14 Aoû 2020 - 19:47

Efren n'était pas idiot. Et s'il ne pouvait pas voir les œillades -même discrètes- entre son père et Louise, il savait. Car ils avaient passé leur vie à ne pouvoir compter que l'un sur l'autre. Ils connaissaient tous leurs secrets respectifs, pouvaient anticiper leurs actions, deviner ce qu'ils pensaient. Et si Aaron avait mis pour un moment leur marche effrénée de côté pour demeurer à Fernel, c'était qu'il devait avoir une bonne raison. Et cette raison, l'adolescent l'avait compris de lui-même depuis longtemps. Tandis que le Conseiller l'aidait à se déplacer, son fils avait senti à plus d'une reprise que le quarantenaire ne portait plus la bague qui le liait à sa mère en permanence. Il lui arrivait de l'enlever, et c'était de plus en plus fréquent. D'ailleurs, cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas sentie. Il n'avait pas cherché à faire son deuil en douze ans et il s'y mettait subitement ?... Efren n'avait pas eu besoin de faire beaucoup d'efforts de réflexion pour comprendre... Cependant, jamais il ne demanderait à Anaëlle de trahir la confidentialité de la chambre de sa maîtresse pour s'en assurer.

Par contre, si le jeune homme souhaitait que son père s'épanouisse dans une nouvelle relation, ce n'était absolument pas avec une pensée telle que celle que sa petite amie évoqua.

-Hum... Je suis un peu trop âgé pour vouloir d'une autre mère. Il y a quelques années, je ne dis pas, mais maintenant... Je suis plutôt à un âge où on s'émancipe de ses parents. Non, je voudrais juste que mon père arrête de vivre dans le passé et soit heureux, c'est tout. Surtout que nos routes finiront par se séparer avec le temps et je préfèrerais savoir qu'il n'est pas tout seul.

Efren écouta le rêve qu'Anaëlle faisait, de manière régulière à priori. Les descriptions qu'elle fit de cet endroit qu'elle visitait la nuit lui rappelait son arrivée en Ithri'Vaan, c'était à peu près la description qu'il en aurait faite alors qu'il n'était qu'un enfant à l'époque. Il avait quel âge déjà ? Dix ans, grand maximum ? Cela lui semblait tellement loin avec tout ce qu'il s'était passé depuis. Sa vie en comportait déjà plusieurs alors qu'il n'avait que dix-sept ans aujourd'hui.

-Ça ressemble tout à fait à l'Estrevent. Commenta-t-il avant de la laisser continuer. Elle évoqua alors l'homme à la peau noire et aux yeux rouges. Ces simples éléments ne pouvaient l'orienter que vers une seule idée mais la description qu'elle en fit par la suite, avec ce sentiment de peur face à un sourire malveillant lui permit de confirmer son idée. C'est un drow... Des éternels à la peau noire, aux yeux rouges et aux cheveux blancs. C'est pour ça qu'on me prend pour un sang mêlé, j'ai deux traits communs avec eux. Mais je suis loin d'avoir leur carrure. Ils sont connus pour aimer la violence, ils ne sont pas toujours bien vus. D'où les attaques que j'ai subi.

La jeune servante laissa échapper un prénom et Efren la regarda d'un air interrogateur et pensif à la fois. Elle comprenait une langue qu'elle n'avait a priori jamais apprise. Elle était capable de décrire un endroit dans lequel elle n'avait -de mémoire- jamais visité. Et elle connaissait un prénom que l'on entendait pas dans le Nord de la Péninsule. Pour lui, tout cela ne pouvait signifier qu'une seule chose. Il commettait peut-être une erreur en choisissant d'exprimer à voix autre ses impressions mais il n'insisterait pas s'il voyait que ses questions perturbaient sa petite amie.

-Anaëlle... Est-ce que tu crois que ton rêve pourrait être un souvenir qui essaie de refaire surface ? Est-ce que tu crois que tu pourrais être née en Ithri'Vaan et n'être arrivée en Péninsule que plus tard ?
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeVen 14 Aoû 2020 - 20:52


- Ces créatures ont un nom ? Et elles existent ?

Anaëlle devient livide. Dans son rêve, cette créature lui fiche une frousse bleue. Il a un sourire mauvais, un regard luisant de choses terribles et il abat sa grande main sur son col pour la soulever et la garder contre lui. Elle se débat, de toute la force de ses petites jambes nues et finit par mordre la main qui la retient. Jusqu’au sang. C’est ce qui la sauve, dans son rêve, parce qu’elle court, elle court vite et loin, sans pleurer.

- Un Drow…Un Eternel…Je pensais que c’était un monstre de cauchemar, un truc d’enfants, le genre de monstre qui s’cache sous la paillasse pour te manger les pieds quand t’as pas fait toutes tes tâches ou dit toutes tes prières…

Elle gratte nerveusement sa main maintenant.

Les paroles d’Efren font écho à des pensées confuses qu’elle a toujours refusé d’admettre, d’envisager. La jeune servante a un regard perplexe pour son petit ami, ne comprenant pas bien ce que cela pourrait impliquer.

- Mon premier vrai souvenir, c’est la route vide, là où quelques minutes avant, il y avait une charrette dans la neige. J’étais partie glaner du petit bois pour nous chauffer. Quand j’suis revenue, y avait plus personne. J’avais pas de cape, j’avais rien sur le dos…J’ai appelé, j’ai attendu…puis j’ai eu trop froid…Alors j’ai marché jusqu’à la première maison que j’ai vue. C’était celle du fermier…

Elle baisse la tête sur sa peau rougie avant de continuer :

- Mes parents m’ont abandonnée. Je me rappelle rien d’eux. Juste…mon père avait des bottes en cuir marron avec des éperons dorés. Ma mère avait une robe d’un beau bleu que j’ai jamais revu depuis…C’est tout. J’sais même pas comment étaient leurs visages, le mien ne se levait pas assez haut pour pouvoir les r’garder…J’sais pas non plus comment ils s’appelaient.

Anaëlle essaye de dissiper tout cela avec un sourire qu’elle espère rendre convaincant, en ajoutant :

- Mais c’est loin tout ça, maintenant, j’ai une nouvelle vie. Et ces rêves que je fais…c’est peut-être ce que tu dis…comme ça peut être rien du tout.

Et pourtant…Elle a un regard pour les flammes, songeant à ce garçon aux cheveux noirs et aux yeux de ciel qui la protégeait tout le temps. Qui est-il ? Elle ne le saura probablement jamais.

- J’ai créé avec des bouts de bois ce que je vois dans mes rêves. Des maisons, des petites charrettes, des arbres. C’est dans ma chambre, je t’apporterai tout ça un soir, si tu veux. J’fais ça pour me vider l’esprit. Parfois ça marche. Parfois pas.

Elle replace une toute petite mèche derrière une oreille et murmure :

- C’est bizarre, je sais. Mais…Si je veux dormir, faut que je fasse quelque chose de mes mains. Que je crée. Quand j’étais chez le fermier, je fabriquais des petites poupées, des petits bonshommes, des petites créatures qu’il vendait au marché. Ici…j’ai pas souvent eu l’opportunité d’avoir du temps pour réfléchir…Ma première création, à Fernel, elle a été pour toi. Une fleur de lisse.

Anaëlle vient chercher la main d’Efren pour la serrer tendrement, avec un naturel désarmant.

- J’aime bien ces fleurs. Dans mes rêves elles sont rouges, oranges, jaunes ! de belles couleurs de feu, des couleurs vives qui éclaboussent les yeux. J’aime les couleurs et les jolies choses…Un jour, j’aurai un jardin rien qu’à moi, dans lequel y aura des tas de fleurs, des arbres, des plantes rares. Des oiseaux ! J’adore les oiseaux ! Puis des lapins et un chien, parce que j’aime bien les chiens…Une maison ! Pas trop grande, mais jolie. Près d’une rivière. Un petit havre…Quelque chose à moi. J’ai rien à moi, tu sais alors je mets toutes mes pièces de côté, dans mon coffre. Quand j’en aurai tout plein, je pourrai avoir ce que je souhaite alors je travaille fort !

...Et toi, tu as des rêves, Efren ?



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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeDim 16 Aoû 2020 - 11:33


Encore une fois, Efren écoutait, impuissant face au vécu de sa petite amie. Car il ne pouvait rien faire d'autre pour l'instant, tout cela appartenait au passé. En revanche, elle avait un immense travail à faire sur elle-même pour retrouver une certaine sérénité. Elle était d'une timidité sans nom, les rapports sociaux la mettaient mal à l'aise, elle avait peur de tous les hommes sauf de lui et son passé resurgissait sous la forme de cauchemars. Si elle garda la possibilité que ses rêves puissent être des souvenirs, elle rejeta plus ou moins l'idée malgré tout. Devant sa réaction, le jeune homme n'insisterait pas. Cet homme à la peau sombre lui avait visiblement fait très peur et peut-être n'était-elle pas prête à découvrir qui il était et pourquoi il s'en était prise à elle.
Mais peut-être n'y avait-il pas de réponse non plus... Dans tous les cas, elle ne voulait visiblement pas aller plus loin sur la question et il respecterait cela.

Tandis qu'elle parlait, l'adolescent remarqua la façon dont Anaëlle se triturait la main au point de faire rougir sa peau. Il posa alors son livre et, doucement, ses doigts vinrent s'immiscer entre ceux de la demoiselle pour la forcer à arrêter. Il la serra avec tendresse, lui adressant un sourire amoureux. Il aurait voulu caresser son visage mais il préféra demeurer ainsi pour s'assurer qu'elle ne se ferait pas plus de mal.

-Tu n'es pas bizarre, mon cœur... On t'a fait du mal, ça équivaut à essayer de détruire quelque chose en toi, et tu le compenses en créant. Je trouve ça très sain, au contraire. C'est une façon de te reconstruire.

Là où elle n'avait connu que la violence, elle parvenait à fabriquer des objets, à s'exprimer à travers l'art. Elle avait trouvé une façon de dépasser son vécu toute seule et il trouvait cela très bien. Cela lui donnait même quelques idées pour lui faire plaisir à l'avenir.

-Tu pourras venir à mon atelier de temps en temps si tu veux. Il y a tout ce qu'il faut pour bricoler. Je te prêterai mes outils.

Au fil du temps, Efren s'était constituer sa propre caisse à outils. Au début, ce n'était que des marteaux sans manche, des pinces tordues et des limes usées qu'il récupérait et réparait pour les rendre utilisables. Alors qu'ils avaient une vie tranquille en Estrevent, Aaron avait pu commencer à lui fournir du matériel de meilleure qualité ainsi qu'une sacoche pour tout ranger. Il était bien équipé aujourd'hui pour travailler le bois, la corde et la pierre dont il avait besoin pour créer des miniatures de ses projets. Anaëlle n'aurait qu'à se servir... Et il saurait lui trouver une chute qu'elle pourrait travaillé comme elle l'entendait.

La jeune servante parla de la vie dont elle rêvait et il l'écouta sans se départir d'un doux sourire. Il s'imaginait cette maison avec son jardin et tous les animaux qu'elle voulait. L'idée de parvenir à économiser assez pour vivre cette vie était peut-être un peu utopique mais cela ne retirait rien à la beauté de son récit. Il avait soudain envie de lui offrir tout cela... Cette demeure qui la rendait si heureuse et ce chien qui égayerai ses jours.

-C'est un très beau rêve... J'espère que je pourrais t'aider à le réaliser. Tu t'imagines vivre dans un endroit avec plus de soleil alors ?

Les fleurs telles que celles qu'elle avait vu ne pousseraient pas par ici. Les hivers étaient trop rigoureux et s'en occuper lui demanderait bien trop d'efforts pour de maigres résultats. A moins d'avoir une serre peut-être mais, entre le métal et le verre, cela reviendrait cher pour les modestes revenus d'Anaëlle. Le plus simple serait de migrer vers le Sud du pays, là où la peau d'Efren devrait se cacher et que ses yeux souffriraient davantage mais où, paradoxalement, il aurait moins besoin de dissimuler ce qu'il était car on y croisait nettement moins de superstitieux. Pourtant, il avait vécu en Ithri'Vaan, là où il mourrait de chaud en été sous ses vêtements couvrant, mais c'était les plus belles années de sa vie malgré tout.
Anaëlle s'enquit des rêves de son petit ami et celui-ci se fit un peu plus pensif. Il avait plutôt passé la majeure partie de sa vie sur les routes, à vivre au jour le jour. Le lendemain, il n'avait eu que peu d'occasions pour y penser.

-Quand on était en Ithri'Vaan, j'avais pour projet de devenir l'apprenti d'un inventeur. J'allais commencé mes recherches... Mais, de manière plus globale, j'aimerais pouvoir me poser quelque part et vivre une vie à peu près normale. Pouvoir continuer d'inventer et de créer. J'aime assez le projet que j'ai ici mais Fernel n'aura pas toujours besoin de mes inventions. Et je ne sais pas ce que je ferais quand le chantier sera terminé. Je parlais de m'émanciper tout à l'heure... Je n'y suis pas encore tout à fait prêt parce que je n'ai pas de plan ni de projet clairement défini mais... je commence à me dire qu'il faudrait que j'y songe plus sérieusement.

Tout en lui parlant, il s'était levé et l'avait invité à le suivre. Lentement, ils les avait conduit à ce fameux banc qu'il avait montré un peu plus tôt et s'y était installé, invitant la jeune fille à venir s'asseoir près de lui. Avec précaution, il avait passé son bras autour de ses épaules, lui proposant -si elle ne l'avait pas déjà fait- de venir se blottir contre lui.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeLun 17 Aoû 2020 - 18:54


Efren l’empêche de martyriser sa peau déjà rougie. Elle a un petit sourire en coin et continue :

- Oui…Un endroit où il fait beau. Et chaud. Un endroit différent d’ici. Ici il fait toujours froid, même en été. Rien ne pousse entre les rochers, à part des fleurs rudes et sans parfum. Il n’y a que les carmines…J’aime tellement ces fleurs là…ça sent bon.

Elle serre à nouveau les doigts de son petit ami, parlant, encore et encore :

- Mais pas autant que les autres. Je veux plus avoir froid et j’veux plus avoir faim. J’veux me sentir en sécurité dans une jolie maison à l’écart de tout, une maison où je ferais pousser mes légumes, un joli nid pour moi et …

La servante s’arrête, dévisageant Efren avec un sourire timide.

- …ma famille.

Elle baisse la tête et regarde les doigts de son petit ami noués aux siens.

- Je sais que c’est pas avec les ptites pièces que Dame Louise me paye que je vais obtenir tout ça…J’le sais. Tout ça, ça coûte cher. Il faut du bois, il faut de la pierre, il faut des meubles, du linge… Alors je dépense rien. Je garde tout. Tu vois ? Et dans quelques années…J’aurai ptêtre d’autres talents ! Si je sais lire et écrire, ptêtre même compter, je pourrai devenir quelque chose comme une super domestique ! quelqu’un d’important !

Anaëlle est seule au monde, elle n’a pas de famille ou du moins, si elle en a une, il est peu probable qu’elle la rencontre un jour, elle ne peut compter que sur elle et sur son travail pour parvenir à se sortir de cette situation. Cependant, la proposition d’aide d’Efren la touche énormément. Elle l’écoute attentivement à l’énoncé de ses aspirations, sa main toujours dans la sienne.

- Tu sais faire plein de choses, t’es intelligent et en plus tu sais lire et écrire. J’suis certaine que tu trouveras un jour un monsieur qui voudra de toi comme apprenti ! J’espère juste que…’fin…j’ai pas très envie que les travaux au château s’arrêtent. Parce que ça veut dire que tu t’en iras ptêtre. Et j’ai pas très envie que tu t’en ailles…

Et à l’idée qu’il s’en aille, elle serre un peu plus fort les doigts de son petit ami, alors même qu’il les dirige vers ce petit banc sur lequel ils s’installent. Anaëlle vient chercher elle-même l’épaule d’Efren, sans rien demander, profitant juste de l’étreinte, pensive, les yeux perdus dans la contemplation des flammes dansantes de l’âtre là bas.

- C’est quoi pour toi, une vie normale, Efren ?




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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMar 18 Aoû 2020 - 20:06


La référence à cette "famille" -qu'Anaëlle évoquait avec un brin de timidité dans le regard- fit sourire Efren qui comprit le message. Oui, c'était peut-être un peu tôt pour parler de tout cela. Beaucoup trop même. Mais il était à la fois touché et ravi qu'elle le fasse. Surtout en pensant à lui. Car il ne voulait pas que cette histoire, leur histoire, s'arrête de si tôt. D'ailleurs, la voir s'attrister d'avance à l'idée qu'il puisse partir un jour le rendit légèrement plus sérieux tandis que son cœur se serrait. Partir était toujours une possibilité... et la fin des travaux n'en serait peut-être pas la raison. Cela ressemblerait d'ailleurs plus à une fuite qu'à un départ. Anaëlle ne l'avait pas interrogé sur l'évènement qui l'avait forcé à rompre avec sa précédente petite amie et à quitter Ithri'Vaan. Peut-être ne voulait-elle pas être indiscrète ou peut-être craignait-elle de remuer le couteau dans la plaie, à moins qu'elle ne réserve sa question pour plus tard.

-Je n'aies pas envie de partir... Il resserra légèrement son étreinte sur la jeune femme. Ou pas sans toi...

Les derniers mots de l'adolescent avaient été prononcés d'une voix plus basse, presque chuchotante, comme s'il craignait qu'on l'entende ou d'avoir dit une bêtise. Elle venait de lui dire qu'elle s'en irait un jour pour s'installer dans le Sud, c'était qu'elle n'avait pas l'intention de finir ses jours ici. Alors, lui suggérer que, ce jour-là, ils partent ensemble ne lui semblait pas si incongru. Mais c'était faire des rêves dont elle ne voulait peut-être pas ou aller trop vite sans doute...

Même si elle venait de l'intégrer à demi-mot dans ses envies de famille...

Efren chassa son angoisse grandissante d'avoir fait une bêtise en disant cela et se concentra sur la dernière question d'Anaëlle.

-Eh bien... Arrêter de traverser Miradelphia en long et en large, en passant son temps à regarder ce qu'il y a derrière soi... Ce qu'on laisse. Pouvoir m'installer quelque part. Avoir une famille, des amis, une vraie vie. Avoir quelque chose à perdre... Pour mieux le protéger.

L'adolescent ne possédait que ce qui pouvait rentrer dans son sac. Son seul lien permanent avec les autres, c'était son père. Il avait des connaissances et même des amis dans plusieurs parties du monde mais il ignorait pour autant ce que cela faisait d'avoir une véritable vie sociale. Il y avait goûter pourtant, durant quelques années. Et il voudrait pouvoir revenir à cette époque, mais sans la peur de devoir s'en aller peut-être du jour au lendemain. Il posait sur la belle servante un regard tendre alors qu'il songeait au fait qu'elle faisait partie de ces choses qu'il aimerait protéger. Il n'était pas très épais et ne savait pas de battre mais il avait les capacités pour obtenir une bonne situation et, dans un monde comme celui-ci, cela pouvait remplacer les armes.

-Si on continue tes leçons, tu pourras obtenir un bien meilleur travail. Tu pourrais être gouvernante et gérer toutes les servantes d'une maison, ou bien préceptrice pour de jeunes enfants. Ou tu pourrais ouvrir ton propre commerce. De sculptures... Dit-il en sortant de sa poche le lys qu'elle lui avait offert et qui ne le quittait plus depuis deux jours. Ou de fleurs, puisque tu les aimes tant ?

C'était des idées, des suggestions, mais son but était de savoir ce qui pourrait lui plaire comme travail plutôt que de réellement l'orienter dans une voie. Elle avait le temps d'y réfléchir, sa liberté était si récente... Mais il était curieux de voir si elle avait déjà des idées, des aspirations ou des envies. Et puis cela lui permettrait de prévoir un petit programme d'études sur le plus long terme afin de lui donner les moyens de ses ambitions.
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeMer 19 Aoû 2020 - 9:53


- Y a des gens qui t’ont fait du mal si fort que tu doives r‘garder derrière toi tout le temps ? C’est parce que tu es un enfant de la lune ?

Elle sait que les gens sont de manière générale assez méchants et repoussent tout ce qui est différent. Ils l’ont été avec elle pour rien, alors Efren…Si des personnes ont vu ses yeux, s’il a confié son secret à de mauvaises personnes, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il soit pourchassé. Les gens sont tellement méchants et imbéciles…

- Y a pas de raison. Toi aussi, un jour, t’auras ce que tu voudras. Faut juste se battre et pas laisser tomber ! Quant à moi…hoooo ! tu la gardes dans ta poche ??

Elle a un léger rire, amusée et ravie aussi, de voir que le jeune homme garde son tout petit cadeau dans ses habits. Cela lui avait pris beaucoup de temps, elle avait brûlé tous les petits bouts de chandelles ramassés ici et là, afin de pouvoir le terminer dans sa chambre, à l’abri des regards. Le fait qu’il garde cela sur lui la fait sourire de plaisir.

- C’est pas très très abouti…J’avais plus sculpté quoi que ce soit depuis…En fait je ne sais pas. J’crois que je vivais encore chez le fermier. Ça m’a fait plaisir de faire cela pour toi. J’ai pensé très fort à ce que je voyais dans mes rêves, comme ça…y aurait un peu de ce que je suis avec toi. Près de toi. Je me suis sentie si ridicule quand j’ai vu ce que les autres t’ont offert et…je découvre que tu gardes ce petit bout de bois sur toi…je suis tellement contente.

Anaëlle le serre avec tendresse, les yeux fermés, profitant de ce moment de paix.

- J’savais pas que ça existe, les magasins de fleurs. Y a réellement des gens qui vendent des fleurs ??

Elle le regarde, le vert émeraude illuminé par une perspective inédite.

- Ce serait merveilleux ça…Une jolie maison, avec une petite boutique juste à côté, pour vendre des fleurs, des vraies et des fausses…Mais…ce serait suffisant pour vivre tu penses ? J’y connais pas grand-chose mais…j’veux faire tellement ! Imagine un peu ce que ça serait ! une jolie maison pas trop grande, pas trop petite, avec une boutique, de quoi manger, avoir chaud, être en sécurité…Ce serait tellement beau !

Anaëlle se saisit des mains d’Efren, avec un rire.

- Partir loin d’ici, là où il fait chaud, là où poussent toutes ces merveilles ! Il faut que je travaille encore plus alors ! Tu vois que je fais bien de beaucoup travailler au château ! Un jour, Dame Louise me payera plus !

La petite servante lui lance un regard pétillant de joie et de reconnaissance aussi :

- J’aurais jamais pensé à tout ca sans toi. Merci Efren !

Alors, dans un geste de bonheur, totalement naturel et sincère, elle lui vole un baiser, les joues roses, heureuse comme jamais encore elle ne l’a été, parce qu’elle a un projet, quelque chose qui lui tient à cœur, une chose dont elle parle avec celui qui occupe ses pensées. C’est comme si son cœur vibrait toutes les secondes, dansait dans sa poitrine. Un rire timide s’échappe de sa gorge.

- Tu dois me prendre pour une folle…
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeJeu 20 Aoû 2020 - 20:53

-Il n'y a pas que ça...

Efren avait légèrement froncé les sourcils avec sérieux. Il avait manifestement dit quelque chose qui avait mis la puce à l'oreille d'Anaëlle concernant la raison qui les avait poussés, son père et lui, à aller de ville en ville, choisissant leur destination au hasard. Il était certes malmené mais voyager ne changeait rien à l'affaire. Où qu'il aille, il trouvait des personnes que ses yeux et ses cheveux dérangeaient plus que son attitude à cacher sans cesse sous sa capuche. Il n'avait d'ailleurs pas totalement perdu cette habitude... Celle de marcher à visage masquée, la tête baissée. Il le faisait auparavant pour se protéger de l'astre du jour. Aujourd'hui, il n'avait plus besoin de regarder devant lui pour avancer... Et il avait presque l'impression qu'il n'avait plus besoin de surveiller ses arrières.

Le fait de conserver le lys dans sa poche sembla particulièrement toucher la jeune fille qui lui expliqua la raison pour laquelle elle lui avait fabriqué cette fleur. Il sourit en pensant au fait que c'était exactement pour cela qu'il la gardait toujours dans sa poche...

-Même si je ne l'avais pas sur moi, tu serais quand même avec moi. J'ai un peu de mal à me concentrer ces derniers temps. Fit-il avant d'étirer un sourire plus amusé cette fois.

Il ne faisait que penser à elle à longueur de temps. Et plus les jours passaient, plus elle hantait son esprit. Il ne croyait pas que c'était possible. Il tourna d'ailleurs son regard vers cette sculpture de glaise qui en était la preuve tangible. Elle occupait une telle place dans ses pensées qu'il avait tenté de matérialiser son visage pour l'en extraire. Le but n'était pas de l'oublier mais seulement de canaliser ses sentiments pour elle afin de ne pas l'en envahir si jamais elle n'en voulait pas ou avait besoin de plus de temps. Il avait fait cela en vain, évidemment. Et, finalement, il n'aurait peut-être pas besoin de brider ses émotions au sujet de la belle servante.

Soudain, Anaëlle se mit à parler sans interruption durant un long moment, évoquant toutes les idées qui lui passaient par la tête, ce rêve qui devenait le sien d'ouvrir cette boutique de fleurs. Elle faisait montre d'autant d'impatience que de motivation mais aussi de détermination. Lui qui pensait simplement lui soumettre une idée... Elle avait encore le temps de changer d'avis, bien sûr, mais, pour l'heure, Efren se contentait de la regarder, un sourire tendre et paisible sur son visage, se laissant volontiers voler ce baiser.

-Non, tu n'es pas folle, ma douce. Tu es enthousiaste. Et ça me réchauffe le cœur de te voir comme ça. Une main vint trouver la joue de la jeune fille pour la caresser avec douceur. Peaufine ton projet et, quand tu maîtriseras les bases de l'écriture, je créerai un programme d'études pour que t'aider à le mener à bien.

L'adolescent se pencha et ses lèvres vinrent retrouver celles de sa petite amie, scellant sa promesse d'un baiser plus appuyé et plus long que les précédents. Sa paume toujours sur la joue de la jeune fille, il fit durer ce moment quelques instants de plus... Le château était devenu bien silencieux tandis que la nuit s'avançait doucement et les deux jeunes gens profitaient de ce moment d'intimité totale pour combler leurs cœurs de cette affection qu'ils se portaient, de ce besoin d'être ensemble qu'ils ne pourraient que difficilement assouvir aux autres heures du jour sans éveiller les soupçons sur eux. Mais cette discrétion ne durerait qu'un temps... C'était tout ce dont Anaëlle semblait avoir besoin.
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MessageSujet: Re: [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren   [Fernel] Même en hiver, les bourgeons s'épanouissent | Anaëlle & Efren - Page 2 I_icon_minitimeVen 21 Aoû 2020 - 9:29


La main d’Efren posée sur sa joue, Anaëlle a un doux sourire, un sourire heureux.

- C’est la première fois que je parle de tout ça. Que je parle de ce que je voudrais…C’est un peu comme si j’avais un grand sac avec plein de choses à dire. Un grand sac qui s’ouvre un peu à chaque fois qu’on est ensemble ! Tu comprends ? J’sais pas si je suis claire…J’sais que j’peux tout te dire parce que tu ne te moqueras pas de moi.

Anaëlle est très visiblement en joie et comme pour toutes les émotions, elle a du mal à les canaliser. Pouvoir les exprimer de façon adéquate lui demandera également du temps car elle est comme un enfant qui découvre tout, tout en même temps, elle qui a été privée de si nombreuses occasions de le faire. Être là, en compagnie d’un jeune homme qui éprouve de l’affection pour elle, discuter de l’avenir, un avenir qui s’annonce moins sombre que tout ce qu’elle pensait, rire ! Tout cela la rend infiniment plus jolie, plus belle à regarder parce que l’espoir brille à présent sur ce visage, dans ce regard émeraude vrillé aux iris hypnotiques d’Efren. Tout cela…C’est grâce à lui. Elle le sait et tout ce transport qu’elle éprouve à son égard se manifeste par un baiser auquel elle répond, jetant ses bras autour de son cou, avec un rire.

- Pardon, je suis heureuse, c’est tout.

Elle s’apaise pourtant, blottie contre lui, les yeux clos, profitant d’un moment tout simple de silence et d’accord partagé. C’est tout ce dont elle a besoin pour le moment. De la tendresse, de l’écoute, de l’affection pure et désintéressée. Quelqu’un qui prend soin d’elle et qui a confiance en ses capacités. Quelqu’un qui la prend dans ses bras sans dire un mot, qui se contente de la cajoler. Avec le temps, Efren parviendra sans doute à apaiser les craintes, à calmer les angoisses, à lui rendre confiance en l’espèce humaine. Avec du temps, beaucoup de patience et…un peu d’amour.

- Il n’y a plus de mouvements dans le château…Il doit être tard…

Anaëlle rouvrant les yeux pour ensuite se redresser et regarder Efren. Une petite main pâle se pose sur sa joue, tandis qu’un sourire étire ses lèvres. Elle le contemple, comme s’il était une des merveilles de ce monde, une merveille rien que pour elle, présente pour elle, ici et maintenant.

- Je dois me lever tôt demain matin, Dame Louise a besoin de moi.

Elle penche la tête, le regard illuminé et ajoute :

- Je n’ai pas très envie de m’en aller mais je peux revenir demain soir ! qu’est-ce que tu en dis ? A moins que tu aies prévu quelque chose avec ton père ? Ou Max ?
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