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 La meute s’organise (solo)

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Abökar Brumnul
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MessageSujet: La meute s’organise (solo)   La meute s’organise (solo) I_icon_minitimeVen 26 Fév 2021 - 21:02

Cinquième énéade de Favrius, An 18 du XIe Cycle
Au campement des “Varagazanal”


Au sommet d’un pic rocheux, surplombant une plaine enneigée, Abokär observa le campement, maintenant établi depuis quelque temps, en contrebas. Songeur, appuyé sur la hampe de sa hache de guerre, il finit par briser le silence, interpellant un des dawis qui l’accompagnaient.

“Toi, dis moi c'qu’Oosräm compte faire ?”

Le nain, d’abord surpris par la question, s’avança d’un pas et répondit d’un ton transpirant l’hésitation.

“Je...J’sais pas, moi, il a rien dit ces derniers jours, puis pourquoi tu m’demandes ça ? C’est toi qu’est…” Il s’arrêta net, le visage se tordant sous la terreur, Abokär pivota subitement la tête vers lui et le fixa avec un air mauvais, bien qu’il ne semblait guère avoir tout autre expression sur son visage. Le dawis reprit alors, après avoir dégluti. “... J’sais pas.” Un grognement se fit entendre, surgissant de la gorge d’Abokär tandis que son regard vint se planter sur le second nain qui l’accompagnait, ce dernier ne se risqua pas à le défier et secoua aussitôt la tête pour répondre.

“... Il fait rien et il le fait bien. On a presque pas d’quoi tenir et à ce rythme là, on verra même pas l’arrivée d’Verimios.” Souffla le guerrier avant de ponctuer sa phrase par un crachat dans la neige, il se tourna et tira sa hache pour la déposer sur son épaule.
“Et j’compte pas calancher d’la sorte, alors on va s’bouger et on va tâcher d’ramener d’quoi s’engraisser un peu avant la suite.. - La suite ? Le coupa le premier nain, ce qui lui valu un second regard noir de la part du sauvage. - … Coupe moi encore la parole et j’jure par ma barbe que j’t’étripaille sur l’champ… Et pour c’qui est d’la suite, vous verrez l’moment venu, dégagez.”


Les deux dawis s'éloignèrent dans un trot impatient tandis qu'Abokär resta là quelques instants, coulant son regard de l'ouest au sud, une longue expiration nasale se fit entendre et il s'éloigna aussi, à son tour, en direction du campement.
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Abökar Brumnul
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MessageSujet: Re: La meute s’organise (solo)   La meute s’organise (solo) I_icon_minitimeSam 27 Fév 2021 - 17:38

sixième énéade de Favrius, An 18 du XIe Cycle
Quelque part dans les Hautes-Terres.

Alors que le vent soufflait et la neige tombait abondamment, un groupe de nains avançaient péniblement, s’enfonçant pratiquement jusqu’aux genoux. Tous étaient armés de haches et vêtus de grandes fourrures épaisses. Le nain de tête, courbé vers l’avant, tenant de ses deux mains son imposante hache de guerre beugla vers les siens.

”Du nerf courtars ! On doit atteindre l’sommet avant la tombée d’la nuit.”

En effet, les six dawis marchèrent en direction d’un sommet duquel il leur était possible de voir la vallée de Nerania et les frontières naturelles de la cité d’Almis. Abokär n’avait donné aucune raison à une telle expédition, mais il avait cependant fait préparer quelqu’uns de ses meilleurs combattants, tous le suivirent sans rechigner au départ, mais la météo difficile et la distance commença à venir à bout de certaines patience.

“Tu nous emmènes où ?” Cria un de la file. Il ne reçut aucune réponse de la part du concerné alors il reprit de plus belle. “Tu comptes nous faire calancher dans c’te foutue neige ou quoi ?! On a aut’ chose à foutre que d’se glacer l’joufflu dans ce coin là des Hautes-Terres !” Abokär s’arrêta net et se tourna en direction de ses hommes, cherchant ainsi celui qui l’avait interpellé de la sorte. Aucun des guerriers ne souhaita se faire connaître alors il s’exprima pour tous.

”Où on va ? Vers Almis, j’compte bien voir d’mes propres yeux ce qu’est devenue la cité. Y’a des longues-barbes qui disent qu’elle a été prise par des peaux vertes et j’compte bien voir ça et p’t’être même étripailler certains d’entre eux qui croiseront nôt’ route. Autre question ? Non ? Alors on s’bouge.”

Mais tandis qu’il se retourna pour reprendre son chemin, Abokär fut surpris par une flèche qui siffla non loin de lui, puis une seconde, par chance la météo capricieuse était en sa faveur. ”On nous attaque ! T’nez vous prêts et regardez tout autour d’vous.”

Dans le brouillard épais, s'élevant plus haut que le bruit du vent, des cris sauvages résonnèrent et arrivèrent aux oreilles des dawis, des Berserkers sortirent de tous les côtés et se ruèrent sur le petit groupe de guerriers.

Abokär et les siens restèrent sur place, formant un bloc, et attendirent le dernier instant pour fendre les airs de leurs haches. Ces dawis avaient été choisis pour leurs compétences martiales, tous étaient d’anciens soldats avec une certaine expérience et Abokär pouvait compter sur eux et leurs talents pour se sortir d’une telle embuscade.

Le combat fut aussi rapide que sauvage, plus d’une dizaine de berserkers se jetèrent sur les dawis et une cohue incompréhensible se forma, seul le sang vint tâcher la nage immaculée et trahir la sauvagerie du moment. Abokär trancha devant lui, faisant tournoyer son arme dans les airs, deux ennemis s’écroulèrent après ce mouvement. Un des berserkers sauta sur le guerrier du fond, s’aggripant à son dos, il usa de tout son arsenal bestial pour le faire tomber dans la neige, le poignardant à plusieurs reprises et en le mordant dans les parties dénudées de son armures. A peine toucha t-il le sol que deux autres se ruèrent sur lui, le déchiquetant de leurs haches avec une frénésie sans nom.

”Kraër !” Cria Abokär avant de trancher la tête d’un des assaillants pour faire cesser les deux autres qui ne perdirent pas de temps à se ruer sur lui. L’un d’eux le fit chuter, essayant dans la foulée de le poignarder à la gorge, mais il fut secouru par un de ses frères qui projeta le berserker à l’aide de son bouclier.

Après quelques secondes d’affrontement, qui semblèrent être une éternité, le calme retomba sur la crête et les survivants reprirent leur souffle tant bien que mal, debout, au milieu des corps lacérés et baignant dans le sang et la neige.

”Par ma barbe ! Quel combat ! Mogar nous a sûr’ment entendu et vu ! Ahah !” Lança un des guerriers, victorieux avant de se tourner vers Abokär qui était étrangement silencieux. “Mogarazazul ? T’es pas blessé ?”

Abokär se retourna, le visage couvert de sang, ainsi qu’une bonne partie de la fourrure qui le recouvrait, son regard était bien plus sévère qu’à son habitude, il resta là, silencieux, avant de tourner la tête vers un survivant qui gémit de douleur, il écourta ses plaintes en lui fendant le crâne d’un geste brusque et laissa sa hache plantée ainsi, s’adressant ensuite aux siens.

”On poursuit, les corps vont attirer les viandars.” Et sans plus de cérémonie, il retira l’arme du crâne dans un craquement sonore et reprit la route en direction du sommet, visiblement bien déterminé à arriver à destination.


Dernière édition par Abokär Brümnul le Dim 7 Mar 2021 - 19:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La meute s’organise (solo)   La meute s’organise (solo) I_icon_minitimeLun 1 Mar 2021 - 18:57

huitième énéade de Favrius, An 18 du XIe Cycle
Au campement des “Varagazanal”

Sur les six guerriers qui partirent en direction des frontières de l’almion, seuls quatre rentrèrent au campement, arrivant en plein milieu d’une nuit sombre et sans étoiles. Les éclaireurs qui montèrent la garde les saluèrent à leur passage et tous se dirigèrent vers leurs tentes, impatients de se retrouver au chaud après cette longue marche de plusieurs jours.

Abokär, quant à lui, décida de se rendre à la tente centrale, celle d’Oosräm, le chef de la tribu, il tira le pan de fourrure et s’y engouffra sans gêne. Il trouva son comparse assit en tailleur au centre de la pièce, éclairé par quelques flammes de bougies et faisant dos à l’entrée, sans plus de cérémonie ce dernier l’interpella.

’T’es enfin d’retour ? Combien d’courtars ont calanché pour ta p’tite virée personnelle ? Mmh ?” grogna t-il sans même le regarder.

Abokär s’approcha de lui, le toisa de longues secondes en silence, une furieuse envie de lui briser le crâne à mains nues s’empara de lui, mais il se retint, serrant lourds poings fermement et mordant sa langue pour se retenir, il inspira alors et répondit.

”Deux, pas un d’plus et c’n’était pas..” Oosräm bondit alors sur le dawis et l’empoigna par le col, bien que plus petit par la taille et bien moins imposant par la carrure, il le fixa avec une colère sauvage, presque animale. Sa main agrippa la fourrure du guerrier et le secoua sans ménagement.

”J’m’en contrefous d’tes raisons…Mogarazazul Crachat-il avec mépris, au moment de l’appeler ainsi. Là maint’nant, j’ai qu’une envie c’est d’t’enfoncer l’renifloir si profondément dans ta caboche qu’tu pourrais t’sentir l’joufflu et en plus tu m’réponds ?”

Abokär se fit secouer de plus belle, fixant son chef sans sourciller. Tous deux avaient l’habitudes de ses querelles fraternelles, qui allaient bien souvent jusqu’à l’échange de coups, mais ces derniers temps un sombre sentiments s’était installé entre les deux frères, semblable à une haine silencieuse et mortelle. Oosräm reprit.

”Tu t’prends pour qui ? Hein ?! Tu crois qu’c’est toi qui diriges ces courtars ? Laisse moi d’dire que t’es rien ici, tu vaux pas plus que les aut’ et ça même si tu es animé d’la “Braise-Vie” Sa seconde main libre venant pointer le torse d’Abokär. “Alors maint’nant tu vas arrêter tes conneries et tu vas faire c’que moi j’te dis et… - Et t’comptes faire quoi ?” Souffla le dawis empoigné dans un air de défi.

Oosram tiqua quelques instants au ton employé par son guerrier, ne semblant pas réellement saisir l’affront. Pourtant l’air insolent d’Abokär qui se lisait sur son visage, défiant son chef du regard et dans sa posture était compréhensible. Voilà quelque temps qu’il mourrait d’envie de lui envoyer ce genre de remarque au visage et c’était maintenant la bonne occasion. Oosräm, ne sut quoi répondre et Abokär en profita pour reprendre.

”Ca fait plusieurs énéades qu’tu fais rien, Oosräm, les nôt’ commencent à manquer d’tout et toi t’es là, assis, en t’empiffrant d’nos dernières réserves. T’fous que dalle ouaip’ et tu m’en veux car moi, j’me bouge l’joufflu pour la tribu. J’me suis pas amusé à vagabonder dans les hautes-terres pour rien, à geler par plaisir J’voulais voir Almis et t’savais qu’elle avait été r’prise ? Y’a plus d’peaux-vertes là-bas, mais d’aut’ dawis, p’t’êt’ même qu’c’est des fervents d’Père et qu’on pourrait y avoir not’ place plutôt que d’calancher ici. Alors c’bien ça, tu m’en veux car j’compte arranger la situation pendant qu’toi t’en branles pas une pour les tiens.”

Oosräm relâcha lentement le col de son interlocuteur, encore sonné de ce qu’il venait d’entendre, il se détourna quelque peu, l’air hésitant tandis qu’Abokär le domina de sa stature et de son regard.
Soudain, titubant quelque peu, Oosräm se saisit de sa hache et pivota en direction du dawis, tentant de le frapper au visage avec son arme, Abokär eut un réflexe et évita l’arme de justesse, bondissant alors sur son agresseur.

Placé sur lui, Abokär tenta de le désarmer et le frappa de nombreuses fois au visage, Oosräm ne put que subir ses assauts répétés et lâcha prise sur la hache. D’autres dawis pénétrèrent dans la tente et séparèrent les deux hommes.

Abokär, furieux, cria sa rage en direction de son chef.

”Tu l'paieras Oosräm !! Tu l'paieras !! Ta lâcheté et ta traitrise vont t’couter la peau !! Tu l’paieras d’ton sang !!”

Encore sous le choc de la situation, Oosräm fit sortir les dawis de la tente et s’agenouilla, seul, la tête entre ses mains cailleuse, prit d’une panique palpable de tous, même à l’extérieur. Le vieux loup perdrait probablement sa place et ce n’était qu’une question de jours.

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