Thanor, il y avait longtemps !

7ème jour de la 1ère ennéade de Verimios – Premier mois de l’Eté – An XVIII:XI.
Au cœur de la cité de Thanor.

Thanor. Unique cité portuaire de tout le royaume du Zagazorn. Plateforme commerciale à l’importance grandissant de jour en jour à mesure que les commerçants Umgis s’y rendaient pour tenter de commercer à droite et à gaucher, tenter d’établir de véritables accords commerciaux avec les clans de nains locaux… Tenter d’établir des comptoirs commerciaux productifs entre le Zagazorn et leurs régions d’appartenance. Cœur de l’ingénierie militaire et civil du Zagazorn, la cité rayonnait d’une importance toute méritée.

Cela faisait plusieurs ennéades que Harald n’était point sorti de sa cité de Kirgan. L’air des montagnes, aussi frais que les vents des plus hauts sommets et aussi durs que le plus solide des rocs, avait manqué au souverain de ces terres. Enfin, l’air libre manquait autant que cela le pouvait à un nain habitué à vivre dans les souterrains d’une montagne immense.

Après plusieurs jours de voyage à dos de Bélier, Harald, Baldwin son fils et membre de la garde royale, et plusieurs soldats de la garde personnelle du Roi, arrivèrent enfin à Thanor. Se présentant à l’entrée de la cité, une immense – véritablement immense – porte creusée dans la montagne, les soldats en faction reconnurent immédiatement la bannière royale.

« Baruk soldat ! » Dit Harald, interpellant l’officier responsable de l’équipe de faction ce jour-ci. « Va prévenir les membres du Haut-Conseil ! Dis-leur que je suis là pour les voir, que j’ai à leur parler. Je me rends jusqu’à la salle du Haut-Conseil, j’espère qu’ils seront là avant moi. »

L’officier acquiesça, frappa son plastron et hurla dans sa Khazalide vif et rustre, ses ordres à ses soldats. Les portes s’ouvrirent, et une ordonnance fut envoyée prévenir les membres du Haut-Conseil le plus rapidement possible.

La bête m’observait avec curiosité, alors que je l’étudiais de près. Elle avait l’air en excellente forme. Son poil était doux, et rien qu’en le touchant, on pouvait sentir la force de ses muscles et la puissance de ses pattes. Elle ferait parfaitement l’affaire. Je m’apprêtais à accepter l’offre de Gorin lorsqu’un jeune berger nous rejoignit en courant. La mine du maître-éleveur s’assombrit quelque peu, mais je n’osais lui demander ce qui n’allait pas. Après tout, les préoccupations d’un des éminents conseillers de Thanor ne me concernaient pas.

« Ma foi, avec grand plaisir, » répondis-je dans un souffle. « Je ne pense pas que je serai déçu de ce magnifique bélier. Je vais laisser mon ancienne monture ici. Je pense qu’il sera heureux ici. Il pourra tranquillement brouter jusqu’à la fin de ses jours. »

J’étais en effet venu pour cela. Mon ancien bélier se faisait vieux, et ne pouvait supporter plus encore mes voyages incessants. Il avait besoin de repos, et je ne pouvais continuer à le forcer à m’accompagner partout. Avant de partir, je lui caressai la tête en m’agenouillant près de lui.

« On en aura vu des choses, toi et moi… Gorin prendra soin de toi, j’en suis certain. Nous nous reverrons peut-être. »

Les adieux furent brefs, mais je ressentis une émotion forte à l’idée de changer de compagnon de voyage. Ce ne serait plus pareil, sans lui. Je pris place sur ma nouvelle monture et, jetant un dernier regard en arrière, nous repartîmes à toute vitesse en direction de Thanor. La jeunesse et la fougue de ce bélier me surprirent. Gorin n’avait pas menti, Forte serait parfaite. Son nom lui allait comme un gant.

Nous arrivâmes rapidement à destination, et je quittais Gorin en lui adressant tous mes remerciements.

« Tu peux compter sur moi, je loge à l’auberge, tu sauras m’y retrouver facilement. Je n’ai pas besoin de réfléchir, j’ai déjà pris ma décision ! »

Je lui rendis son sourire et le laissai partir s’occuper de ses affaires. Je n’avais pas fait 10 pas lorsqu’un jeune Dawi arriva essoufflé devant moi. Eh bien, que de messages urgents en cette journée qui commençait pourtant si paisiblement.

« Braähm… Glumtol t’attend à la salle du conseil. Avec Groman-Rik. »

Je le regardais en écarquillant les yeux.

« Comment ça, le Roi est ici ?
« - Oui, il est arrivé tout à l’heure, et a ordonné une réunion du Grand Conseil.
« - Ma parole… Très bien. Tiens, prends cette pièce, et guide-moi donc, je ne me souviens plus très bien du chemin exact. »

La session du conseil avait déjà commencé lorsque nous arrivâmes devant la Salle. Les portes étaient fermées. N’osant ni frapper, ni ouvrir, je fis signe à l’un des gardes postés de prévenir par quelconque moyen de mon arrivée. Peut-être m’attendaient-ils pour démarrer ? Ou devais-je seulement les rejoindre pour une affaire en particulier ? Je me doutais laquelle. Glumtol voulait exposer son plan le plus tôt possible à Harald. Qui pourrait lui ne vouloir ? J’ajustais ma tunique et attendit ainsi que l’on me convoque, patiemment, jouant avec le médaillon qui pendait de mon cou.

L’arrivée du Grand-Roi ne passait pas inaperçu. L’agitation soudaine et l’effervescence à la grande porte fit se propager une rumeur qui, telle la poussière ballotée par les vents, se répandit à une vitesse impressionnante, enflant à mesure que le nombre de barbes et de bavettes partageaient cette rumeur, l’entendaient, et la répétaient. « Le Groman-Rik est à Thanor ! »

Abandonnant sa monture, comme le fit le reste de sa garde royale, Harald parcourut la cité à pied. Il n’était pas revenu depuis une longue période, mais la nouvelle de son serment de fidélité, de la fin de l’économie de guerre, et de tout ce qu’il avait fait depuis son accession au trône, créèrent une sorte d’effervescence bienveillante autour de lui. Plus il avançait dans la cité, s’approchant inexorablement du hall de Thanor, plus la cohorte de Dawis curieux et désireux de voir leur souverain grandissait. Ça et là, il recevait des remerciements, des compliments, quelques prières sincères, et des signes de respect, les Dawis s’exclamant à grands renforts de tonitruants « Baruk ! » et autres coups frappés sur les poitrails. Ce bain de foule fut surprenant, et extraordinairement revigorant pour Harald, qui n’en avait point l’habitude. Aussi prit-il le temps de remercier chaque curieux, nanillon, poilus ou bavette, d’un petit mot personnel, ou d’un signe de respect partagé.

Finalement, il arriva bientôt dans le hall du Haut-Conseil. Au centre du hall, les jeux de lumières naturelles ou issues de runes, ou de torches, créèrent un halo auréolé qui, se reflétant sur la couronne en Mogarium, rendait des rayons réfléchis dans toutes les directions. Ces rayons dorés emprunts d’une couleur carmine rendaient une aura impressionnante et unique au souverain, la couronne des Rois attirant tous les regards.

Les gardes à la porte de la salle du Haut-Conseil ouvrirent les portes dès lors que Harald se présenta au-devant d’eux. L’annonce de la venue du Roi s’était répandue jusqu’à-eux, le soldat de liaison ayant fait un excellent travail. Dès qu’Harald entra, un deux gardes royaux vinrent se position au-devant de la porte, et deux autre de l’autre côté, à l’intérieur de la fameuse salle, en plus des gardes de la cité. C’était là le protocole : partout où Harald se trouvait, la garde royale doublait la garde d’ores-et-déjà en place.

Harald ôta son heaume dès qu’il entra dans la fameuse salle du Haut Conseil. Au-devant de lui s’étendait à ses pieds la grande salle creusée avec tout le savoir faire et l’ingénierie des Nains. Les colonnes étaient vastes, la lumière douce, presque naturelle – sans doute l’était-elle grâce à de savants jeux de miroirs et ouvertures dans la montagne – en plus de celle provenant des runes enfermées dans les colonnes, et la hauteur sous plafond était vertigineuse. Descendant l’imposant escalier, Harald arriva à hauteur de la table du Haut-Conseil.

Quelques écriteaux indiquaient les noms et qualificatifs de ceux qui, d’ordinaire, siégeaient ici. Là devait se trouvait l’ingénieur en chef, ici, la première hache. Là, la Voix de Thanor… Et ici, sans doute, une chaise réservée à un invité. Ce serait donc la chaise de Harald. Posant son heaume sur la table, il s’installa, attendant les premières arrivées des membres du conseil.

Et il n’eut pas à attendre longtemps. Glumtol Barbe-de-Fer se présenta bien rapidement, ses lunettes encore sur le nez et une montagne de vélins sur les bras. Se présentant, et saluant Harald, il prit sa place autour de la tablée, déposant la montagne de documents afin de les trier. A peine s’était-il assis que les autres membres arrivèrent au goutte à goutte, la grande porte se rouvrant à chaque fois qu’une place était prise. Gorin arriva bientôt, et la tablée fut complète. Harald prit alors la parole :

« Baruk fiers conseillers ! » Dit-il, saluant tout le monde d’un coup d’avant-bras sur le plastron, posant ses mires ardentes sur chaque membre de ce conseil, y compris Glumtol. « Merci de vous présenter aussi rapidement à une convocation imprévue. Je vous en suis reconnaissant. Je suis ici, car j’ai à m’entretenir avec vous de choses importantes, très importantes. Comme vous le savez, puisque vous étiez présents lors de mon serment de fidélité, un seigneur Umgi à demander à me rencontrer : il s’agit de Renaud d’Erac. L’Umgi n’a pas été avare de paroles… Ni de projets. Il souhaite en effet construire au cœur de ses falaises côtières, un port semblable à celui de Thanor, dans le but de faire de son duché, un duché ouvert sur le commerce maritime. Il comptait employer des nains pour construire ce port, n’hésitant pas à offrir la terre portuaire au Zagazorn, faisant de cette parcelle une enclave naine sur le territoire Umgi. Je n’ai pas offert de réponses au Duc, mais je vous dis ceci : si le Duc, ou un de ses représentants se présente ici, et tente de vous arracher cet accord, je vous ordonne de refuser. » Il pausa un instant, conscient qu’il venait de lâcher une information potentiellement explosive, très intéressante, mais qu’il venait d’interdire sans laisser de place pour la moindre discussion. « Vous n’êtes pas sans savoir que des Nains sont partis pour la cité de Naélis, afin d’y construire un imposant comptoir commercial, mais aussi, de reconstruire la cité conformément aux accords décidés lors d’un conseil royal, Glumtol en était témoin et y a apporté son consentement. Je refuse de disperser nos ressources, alors que nous sommes à l’aube d’une nouvelle étape dans notre reconquête du Nord. » Il laissa à nouveau une pause, reprenant son assise, car maintenant, en plus de charisme il lui faudrait du sérieux et de la fermeté. « Une équipe scientifique constituée d’érudits, de runistes et d’alchimistes, va être construite, dans le but de débuter l’étude des Engeances de Brisséa. La première phase de la reconquête se fera via la Nérania et l’Almion. Nous avons besoin des zones boisées de ces régions, et de soulager la pression autour de la cité d’Almis, récemment gonflée par le retour des anciens Almiens exilés. Mais les Engeances pullulent dans ces contrées. Je les ai affrontés à maintes reprises, et force est de constater que nous ne connaissons rien de ces créatures. Les étudier est d’une importance capitale : nous devons les comprendre, les étudier, afin de comprendre comment les neutraliser, les détruire ou, si possible, les soigner. On ne combat jamais aussi bien son adversaire qu’une fois que l’on connait ses points faibles, et ses points forts. Le Voile aura malheureusement provoqué la destruction de l’ancienne Grandsalle des Scriberunes… Aussi, je compte me rendre jusqu’à la cité capitale du royaume des Elfes, afin d’en apprendre plus sur les Engeances, avant de lancer les premières études. Je compte m’y rendre dans les prochaines ennéades, dès lors que l’équipe d’alchimiste sera constituée. Cette étape est d’une importance capitale, vous l’aurez compris. Je tenais à vous informer de ces enjeux. Dès demain, je partirais pour la cité de Lante et de là, je rejoindrais Alëandir. » Son discours terminé, Harald marqua une dernière pause. « Avez-vous des questions mes amis ? »

La réaction du Haut-Conseiller et Maître Eleveur de Thanor provoqua un léger rictus amusé sur le visage dur du souverain. Sous son épaisse barbe, le Grand-Roi du Zagazorn s’attendait à une telle réaction de la part du conseiller au chauvinisme prononcé, et au caractère bien trempé. Il se souvient d’un conseil où le fameux conseiller avait clairement fait comprendre que trop de palabres asséchaient le gosier, et qu’il préférait mille pintes plutôt que de poursuivre le conseil de ce fameux jour. Aussi, l’entendre vociférer contre les Umgis était amusant pour Harald, qui lui offrit une réponse bien sentie :

« Il pensait qu’en nous offrant la terre portuaire, nous accepterions. Un second port sur la Thanorite, cela signifie quantité de revenues et de taxes, ainsi qu’une main mise sur l’approvisionnement d’une partie du Nord de la Péninsule, qui ne respirerait plus que par nous. Mais vous avez raison maître Barbedrue, rien n’empêche ses descendants de nous combattre dans quelques décennies, surtout qu’un tel chantier ne se terminerait point avant la fin de sa propre vie à lui. »

Puis vint la remarque de Glumtol. Encore une fois, Harald connaissait très bien la Voix de Thanor, et sa réaction, il la devina sans aucune peine. Il était contre cette initiative liée aux Engeances, et contre le voyage jusque chez les Elfes. Mais cette fois-ci, il ne tint point tête au souverain devant tout le conseil, au contraire… Il proposa une affaire importante. Si importante, que le fameux Thane du clan Main-Ferme y était impliqué.

Un Thane d’exception, un de ceux qui avait redécouvert le Mogarium sur commande de la couronne. Un de ceux qui, aujourd’hui, pouvait se targuer de porter un morceau de Mogarium sur lui, sans doute un des derniers de ce monde. L’inclure dans cette affaire importante était sans doute une manigance de la part de la Voix de Thanor pour faire pencher la décision de Harald en faveur de cette… Affaire.

Plus Glumtol affichait d’informations, plus Harald sentit le loup s’approcher de la bergerie. Ainsi donc, Glumtol se montrait encore avide de richesses, de minerais et d’apports, au nom de sa ville. D’un côté, cet enthousiasme était tout à fait Nain. Mais d’un autre, il n’était point assez « unifié ». Penser à Thanor, en tant que Voix, était tout à fait louable et normal… Mais oublier de penser au royaume du Zagazorn pouvait être source de tensions. Mais Harald n’en dit rien. Il acquiesça simplement à la demande de Glumtol, et ouvrit ses mains, invitant à la suite de la discussion :

« Bien. » Souffla Harald, joignant ses pognes devant lui, au-dessus de sa table. « Qu’il entre. » Ordonna-t-il, avant de reprendre, une fois le fameux Thane présent devant lui et devant l’assemblée. « Braähm Main-Ferme. D’après la Voix de Thanor, tu aurais à m’entretenir d’une affaire concernant le Septentrion… Et les sauvageons ? »

Il avait prononcé ce dernier mot – sauvageon – avec une insistance tout à fait particulière, lourde d’un sens qu’il ne cherchait point à cacher. Son cœur bouillonnait d’une féroce colère que ses entrailles tentaient de contenir, alors qu’il aurait souhaiter pulvériser de son poing cette large et épaisse table du conseil dès lors que la Voix aura proposé cet accord avec les sauvageons. Il attendait la suite…

[Note : après de longues discussions hrp dues à des incohérences avec le BG, les posts précédents ne sont pas forcément exacts. Les sauvageons sont rayés de la question.]


Je poussai la porte de la salle du conseil avec appréhension. Je n’étais pas doué pour ce genre d’évènement protocolaire. Négocier en tête à tête, d’honnête Dawi à honnête Dawi, ça, ce n’était pas un problème. Mais devoir parlementer et argumenter devant un groupe de nains… J’essayais d’assurer mon pas tant bien que mal, alors que tous me regardaient sévèrement.

Je les avais entendus introduire le sujet qui tenait tant à coeur à notre bon Glumtol. Il avait déjà bien exposé son idée, mais pas forcément les raisons qui le poussaient à chercher de nouvelles mines. Thanor était en manque de minerai de qualité, et en Haute-Virnée, les filons les plus riches demandaient un coût d’exploitation pas forcément rentable. À force de creuser toujours plus profondément, la pierre devenait difficile à creuser, et nombre d’outils et de Braise-Vies étaient perdues dans les entrailles de la montagne. Dans les Hautes-Terres, en revanche, tout était plus facile d’accès. Enfin, une fois qu’on avait sécurisé la zone, bien sûr.

Une fois devant les éminents représentants de Thanor, et face au Groman-Rik, je fis un signe de tête à ceux que je connaissais, puis me frappais le torse en signe de respect, avant de m’introduire d’une voix assurée.

« Mes frères, je suis ravi d’être face à vous en cette belle matinée. C’est un plaisir de te revoir, Harald. J’vais faire vite et ne pas vous retenir bien longtemps. Glumtol t’a bien énoncé la situation.  Nous voulons monter une expédition dans le septentrion, proche de la route reliant Kirgan à Molgrunn. Thanor a besoin de nouvelles richesses, et nous sommes persuadés qu’il n’y a qu’à tendre la main pour en trouver, dans ces hautes montagnes. »

Je pris ma respiration avant de reprendre en le fixant du regard.

« Tu n’es pas sans savoir comme ces terres sont dangereuses, toutefois. Nous aurons besoin de protection. Nous savons tous ici que tu désires reconquérir le Nord, et la plupart d’entre-nous te suivons sur ce souhait. Glumtol et moi pensons que ce serait une très bonne opportunité pour explorer ces terres et sécuriser mieux encore le chemin reliant l’ancienne cité à la capitale. Aussi, nous voudrions te proposer un accord. »

Je posai mes mains sur la table devant moi, un sourire aux lèvres.

« Nous souhaiterions la protection et la bénédiction de Kirgan. L’expédition a besoin d’une escorte qui connaisse les alentours et qui saura nous défendre de ses dangers. Nous te demandons une escouade au moins aussi nombreuse que les mineurs, et qui n’a pas froid aux yeux. J’assurerai moi-même le commandement de l’expédition, avec comme priorité la sécurité de tout le monde. »

Voilà, la messe était faite. Nous n’avions plus qu’à attendre la décision du Grand-Roi. S’il approuvait notre demande, le départ serait certainement rapide, et nous aurons mis pied dans les Hautes-Terres avant la fin du mois.

Note : puisque les sauvageons ont été rayés de la question, les précédents posts de Harald sont faux. Plutôt que de les éditer, cet addendum sert de remise à niveau, pour conclure ce RP qui se déroule en Vérimios, alors que nous sommes maintenant en l’an 19.

Ainsi donc, Braähm avait donné sa confiance à Glumtol Barbe-de-Fer, Voix de Thanor, et maître des mines. Tous les deux s’étaient d’ores-et-déjà rencontrés, et tous les deux partageaient un dessin commun, une motivation commune. Tous les deux étaient à la tête d’un projet ambitieux, que Harald avait déjà vu venir, voilà longtemps.

L’idée, donc, était d’envoyer un contingent armé de soldats et de prospecteurs, dans le but de trouver, et d’exploiter des mines, sur les Sentes des Neiges Eternelles, reliant Kirgan à Molgrunn, et passant par les deux forts militaires créés au Col des Hardis, et plus haut sur la voie : Fort Harald, et Fort aux Runes. Et les divinités elles-mêmes connaissaient les trésors qui se trouvaient sous la terre montagneuse du Septentrion. Cette province qui, jadis, était aux mains de Kirgan, et d’où sortaient quantités d’or, de métaux et de pierres précieuses. Autrefois, avant le Voile, les monts du Septentrion regorgeaient de filons, véritables cascades de richesses, qui allaient directement dans les pognes et les trésors de Kirgan, et du Zagazorn tout entier.

« Glumtol, tu sais décidemment t’entourer des meilleurs en matière de projets fabuleux, bien qu’ô combien difficiles. Acquérir Braähm Main-Ferme à ton projet, voilà un argument de poids. » Dit alors Harald, montrant à son ami Glumtol, qu’il n’était ni aveugle ni sourd, aux projets de la Voix de Thanor. Ce dernier était un ami, oui. Mais il avait aussi montré une facette plus déplaisante, moins encline à respecter Harald, et à le suivre à chaque ordre donné par le Roi lui-même. « De la même manière que Thanor dirige les Terres d’Arkhan, et celles de la Haute et la Basse Virnée, de la même manière que Lante dirige les terres du Brissalion, et du Lörn, Kirgan dirigeait autrefois les terres du Kirgion, et celles du Septentrion. Et si ces terres nous échappent encore aujourd’hui, elles n’en demeurent pas moins rattachées à Kirgan. Comme toutes les autres régions qui, bien que dirigées par les cités déjà nommées, agissent dans le cadre imposé par les décrets royaux. De cela, nous en sommes tous conscients, mes frères. » Insista-t-il, afin de rappeler à tout le monde qu’il avait été élu par tous, et qu’il était l’autorité suprême en Zagazorn. « Maître Barbe-de-Fer, voix de Thanor ; maître Main-Ferme, mineur de Mogarium ; J’autorise cette expédition, qui sera protégée par des soldats de Kirgan, mais aussi, une petite unité de Thanor, puisque certaines sont passées maîtres dans les combats en montagne. Toutefois, si cette expédition est menée par Thanor, ce sont les terres de Kirgan, et tout ce qui sera trouvé, devra être consigné dans les registres royaux. Un impôt sera prélevé, et le reste, échouera aux clans prospecteurs, et aux impôts de Thanor, si cela devait se faire. Que chacun y gagne, mais que tout le Zagazorn soit vainqueur. Que les divinités bénissent les fiers poilus et fières bavettes qui seront nommés pour cette mission, et que nos frères et sœurs en soient grandis. Notre peuple est fort, et il doit le rester. »

Ainsi, le Roi avait tranché.