Le Deal du moment : -34%
Smartphone 6,67 POCO M6 Pro – Ecran 120 Hz ( ...
Voir le deal
152 €

 

 La route est encore longue, ma dame...

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 9:49

Bàrkios de l'An 19:X1 1er jour, de la 2ème ennéade



Un pas après l'autre.

Encore un pas, pour oublier la douleur du précédent.

La comtesse d'Odélian, Solange d'Escault, ne semblait plus que l'ombre d'elle-même. Vêtue d'une robe sombre en loque qui cachait des bottes d'homme inconfortable, couverte d'une cape de drap grossier couverte de boue et déchirée par les ronces et les racines, elle se contentait d'avancer.
Elle ne sut jamais par quel miracle le bandit qui l'avait sauvé, qui l'avait fait s'enfuir à la faveur d'un lendemain de beuveries de la troupe, avait réussit à les faire sortir vivants de la forêt d'Aduram ; toujours fut-il qu'elle n'avait éprouvé pareil soulagement en ramant de son mieux pour traverser le bras d'eau, qui les séparaient d'Oësgard.

Peu importait les dangers de la route : la jeune noble n'avait qu'un espoir, gagner le domaine de Fernel. Un refuge, le seul refuge sur le chemin de Diantra qui lui était venu à l'esprit.  
Sans cartes, sans repères aucun, elle se fiait entièrement à son accompagnateur. Un humain nommé Eran, qui s'était montré plus doux avec elle que les autres brigands, qui était même venu lui parler, à plusieurs reprise. Bien qu'elle n'ait jamais osé se confier à lui, il s'était montré de confiance - et elle s'était laissée entrainer par la douce promesse de fuir ce camp abominable dans lequel les hommes se montraient de plus en plus cruels avec elle.

Au final, ne valait-il pas mieux mourir comme cela ? Libre, en cherchant à rentrer chez elle, à dénoncer enfin son mari à la justice péninsulaire ?
Alors elle continuait de marcher. Elle ne parlait pas de sa fille à son protecteur, mais dans le silence de ses pensées, la petite silhouette dodue se faisait omniprésente, obsédante, comme la seule lumière qui pouvait encore illuminer sa vie.

Elle continuait de marcher. Chaque pas abimait un peu plus ses pieds sanglants, dont les ampoules avaient éclatées depuis longtemps, mais elle continuait, sans s'accrocher à l'homme à ses côtés. Il était toujours sur le qui-vive, l'avait couverte de boue pour échapper aux chiens - mais d'habitude si sûr de lui, Eran semblait pour l'instant grave et anxieux.

- "On va faire une pause, Elisabeth. Ne te lave pas, mais j'ai encore un peu de viande séchée. C'est le dernier morceau, alors mâche-le bien et longtemps."

Obéissante, elle vint le saisir, croquant un petit bout dans la chair dure comme du bois malgré sa faim dévorante, se laissa tomber au pied d'un arbre.

- "Sais-tu où il faudrait nous diriger ? Je suis perdue ici... Et il ne faut pas qu'on nous remarque. Nous devrions être... peut-être à Oësgard... Mais j'ai peur des soldats. Ils nous interrogeraient, alors, nous devons éviter les villes... et les villages."

Elle soupira, croqua un nouveau bout de cerf séché. Le confort des salons semblait si loin, comme un rêve déjà flou, ou comme si une autre personne avait vécu alors... Etait-elle réellement la comtesse d'Odélian ? Elisabeth... sa chère fillette...

Elle s'endormit malgré elle, dans les fourrés ; près d'un homme presque aussi sale qu'elle, à la carrure solide et à la chique facile, qui la couva pourtant d'un regard empli de douceur et d'amour frustré.

Eran se mit à garder le camp, malgré sa propre fatigue. Il fallait que la belle Elisabeth dorme, sans quoi ne finirait-elle pas par mourir avant de toucher au but ? Il était inquiet. Les terres d'Oësgard étaient prospères et fourmillaient d'hommes d'armes, présents dans chaque village, et sa "compagne" avait raison : ils ne devraient pas être aperçus. On la prendrait elle aussi pour un bandit - et jamais il n'aurait voulu son malheur.
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 11:31


Au pied d'un arbre dort une jeune femme, couvée par un regard tendre dont elle ignore tout. Mais, distrait par cette vision, le brigand n'a pas remarqué qu'il était lui-même observé. Entre deux fourrés, une petite silhouette se tient là, médusé par cette apparition alors qu'il se pensait seul par ici. Avec leur apparence, ils lui font un peu peur... Et quand l'homme finit par se rendre compte de sa présence, le garçonnet lâche les brindilles qu'il avait dans les mains et s'enfuit à toutes jambes.

-Calel !!!

A quelques dizaines de mètres de là, un quarantenaire cherche l'enfant du regard. L'un de ses bras est chargé de plusieurs bouts de bois et sa main libre en tient un autre qu'il vient tout juste de ramasser. Le petit Tim a tenu à l'accompagner et il l'a chargé de trouver du petit bois pour allumer le feu. Cependant, à la façon dont il l'appelle, il sait qu'il est effrayé et guette son arrivée, les sourcils froncés. Il le voit débouler en courant et pose un genou à terre pour se mettre à sa hauteur quand il s'approche pour s'arrêter devant lui.

-Qu'y a-t-il ?
-La-bas ! Répond l'enfant en montrant du doigt l'endroit d'où il vient.

Bien vite, Calel distingue une forme empruntant le même chemin que le garçon et il comprend aussitôt qu'il est suivi par quelqu'un.

-File. Lui dit-il sur un ton à la fois doux et n'autorisant aucune objection de sa part.

Mais Tim ne réfléchit pas plus longtemps et reprend sa course effrénée, dépassant le mage sans même se retourner. Ce dernier se relève pour voir le bandit apparaître au détour d'un fourré. Il plisse légèrement les yeux devant son allure. Il est crotté de la tête aux pieds... Mais il n'a pas de doute quant à sa profession au vu de son équipement.
Désormais, au lieu d'un enfant de huit ans, c'est un homme d'environ quarante-cinq ans qui fait face au malandrin. Il n'est pas armé à première vue -ou aucune épée n'est présente à son flanc en tout cas- mais il ne semble pas inquiété par les lames d'Eran. Il coupe le passage entre le garçon et lui sans ciller.

-Je vous conseille de retourner d'où vous venez.

Calel n'a rien de vindicatif mais, derrière ses allures d'homme tranquille, sa voix est ferme. S'il le faut, il se défendra et défendra le gamin qui est en train de disparaître entre les buissons. Il ne paie pourtant pas de mine avec cette large étoffe de coton grossier qui lui recouvre le haut du corps, jusqu'au sommet de son crâne. Seuls en dépassent ses jambes vêtues d'un pantalon de voyage et de solides chaussures.
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 13:51



Un mouvement.

Sur ses gardes, Eran porte la main à son épée, le souffle lent et profond, le regard méfiant d'un homme d'armes rompu aux coups fourrés.
Il passa une main dans sa barbe rousse, renifla avant de remettre une mèche échappée de son catogan derrière son oreille.
Il avait une mission importante pour la première fois de sa vie, quelque chose qui surpassait son éternel égoïsme, cette soif d'argent et de rapines - et elle pouvait être en danger. L'humain de l'autre côté du fourré s'immobilisa, puis couru en sens inverse, à toutes jambes.

Un profond sentiment d'alerte s'empara de l'ancien bandit, qui se mit à poursuivre sa proie. Ils ne devaient pas être vu, surtout pas !

Il courut dans les bois, les yeux balayant les arbres, se figea brièvement au cri. Le cri d'un enfant. Qu'importait !
Il courut de plus belle : il ne fallait pas que le garçon prévienne ses parents que des bandits erraient dans la forêt. Surtout pas, car Elisabeth serait alors en très grand danger. Après ce qu'elle avait vécu, avait-elle besoin de ça ?!

Il émergea d'un gros fourré, et se dirigea plus lentement en direction de l'homme. Sans doute le père du garçon : malheureusement, il faudrait probablement l'éliminer aussi. Et sans alerter la demoiselle, qui devait encore dormir du sommeil de l'épuisement. Elle ne devait pas voir la scène qui allait s'ensuivre...

Il dégaina son épée, son regard torve fixé sur l'inconnu.

- "Nous traversons cette forêt, et nous en avons le droit. Qui êtes-vous ?"

Sa profonde voix mâle roulait dans un accent vaani très prononcé, rugueuse et hostile. L'inconnu n'avait pas l'air armé - mais surtout un père de famille pouvait être dangereux, pour défendre sa progéniture. De quelques pas, l'humain s'approche, sans pour autant d'attaquer.

- "A genoux. Votre fils aussi. Je n'aimerai pas...
- Eran !"

La voix féminine le figea. Aussitôt, il remit son épée à son fourreau, émet un léger grognement, clairement écartelé entre deux devoirs.
Il fit signe à l'inconnu de se taire en plaquant un doigt sur sa bouche, soupira de rage alors que Solange croisait le regard de Calel, embrassait la scène de ses yeux bleus.

Bien que sa mise pouilleuse ne laissait pas de doute sur sa qualité, ses gestes n'en restaient pas moins précieux, délicats, et elle s'avança, très droite, les poings serrés l'un contre l'autre, contre son plexus.

- "Enfin, vous êtes là, Eran. Je me suis réveillée, et j'ai cru que vous étiez parti ! De quoi parliez-vous donc...?"

Elle offrit un sourire crispé à l'inconnu, sans oser s'approcher, fixa le géant roux avec espoir, comme une enfant confiante.
Leur nouvel interlocuteur ne ressemblait pas à un bandit ; et elle se détendit enfin en entrapercevant le garçonnet, qui restait caché, tant bien que mal.

- "C'est un père et son fils. Il n'y a aucun danger, n'est-ce pas... ?"
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 15:50


-Je n'ai jamais dit que vous ne le pouviez pas. Le corrige Calel. Mais vous pourchassez un enfant.

Il est loin d'être stupide et il n'a pas le moindre doute quant au sort qu'il réservait au garçon. Il le lui a prouvé d'ailleurs en sortant son arme. Il a un mouvement de tête et une mimique pour tenter de lui faire comprendre que c'est une mauvaise idée mais cela ne l'arrête pas. Ses menaces sonnent comme un avertissement proféré dans leur intérêt mais il sait pertinemment que, s'ils se mettaient à genoux, ils ne s'en relèveraient pas. Rien ne semble pouvoir l'arrêter... jusqu'à ce que la voix d'une femme retentisse derrière lui. Le quarantenaire est assez curieux de voir qui peut retenir le geste du brigand avec un simple mot. Il voit alors la jeune femme surgir à son tour et il plisse des yeux interloqués dans sa direction. Son langage, son maintien, son innocence... Elle n'est pas ce qu'elle prétend. Il est bien placé pour le savoir. Mais il est d'autant plus étrange de trouver un hors-la-loi vaani avec une noble au beau milieu de nulle part.

-Ce n'est pas mon fils. Répond-il simplement. Puis il tourne légèrement la tête pour s'adresser au garçon sans pour autant tourner les dos aux nouveaux venus. Je croyais t'avoir dit de partir.

La petite bouille de Tim dépasse soudain des fougères.

-Mais je voulais...
-Va-t-en. Commande-t-il avec un peu plus de fermeté que précédemment.

L'enfant soupire puis baisse la tête, résigné, avant de reprendre sa course. Calel observe de nouveau le duo.

-Personne ne vous veut de mal ici. Il regarde néanmoins le brigand avec sévérité. Tant que les armes restent au fourreau. Conseille-t-il.

S'il tient à son image devant la dame, il ne répondra rien. Néanmoins, il va le garder à l’œil autant que possible. Il ne peut visiblement pas lutter contre ses vieilles habitudes. La mage se demande ce qui a bien pu les réunir et les entraîner dans un lieu aussi éloigné de la civilisation.
A l'aide de la branche qu'il a dans les mains, il les désigne tour à tour.

-Permettez-moi de vous dire que vous êtes fort mal assortis. Puis il dépose le bois sur la pile qu'il tient déjà sur son autre bras. C'est à son tour d'utiliser un langage plus châtié que son apparence ne le laisse présumer. D'ailleurs, il y a un je ne sais quoi de distingué dans son attitude. S'il n'est pas noble, il est au moins lettré. Et donc plus intelligent que ses frusques ne le laisse supposer. Mon nom est Calel. Je pense avoir retenu le vôtre. Commente-t-il en direction d'Eran. Et le vôtre, Madame ? Demande-t-il avec politesse, à défaut de courtoisie. Après tout, on vient de le menacer.

Deux options s'offrent à elle... Lui mentir. Ou lui dire la vérité. Il est curieux de savoir ce qu'elle va lui répondre.
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 18:27



Le petit garçon décampe, sous le regard attentif de Solange d'Escault. Elle aurait aimé lui caresser la tête, l'embrasser comme elle l'aurait fait avec sa douce fille. Son enfant qui lui manque tant qu'elle s'endort en pensant à ses petits doigts agrippant les siens.

Elle se résigna à le voir disparaitre, reportant son attention sur l'homme qui leur faisait face. sa vêture ne payait pas de mine, exactement comme elle ; mais sa stature et son parler lui firent plisser le front. Ce n'était pas un simple vagabond. Mais que faisait-il alors dans les bois, près d'un enfant qui n'était pas le sien ? Fuyait-il un danger, comme elle ? Ou peut-être était-il un noble exilé, un criminel que l'on avait repoussé hors des frontières du monde connu ?

Elle se sentait épuisée, dépassée, et elle se rapprocha instinctivement de ce géant roux qu'elle avait tant haït, et près de qui elle se sentait désormais en sécurité.

Il était vrai qu'ils étaient mal assortis ; mais heureusement, il n'était pas son mari ! Elle esquissa l'ombre d'un sourire à l'intention de son interlocuteur, effrayée comme une petite souris à l'idée de s'approcher, de tomber dans des griffes inconnues. Pour rien au monde, la jeune noble ne se serait approchée - mais à défaut de se détendre, elle avait conscience qu'il fallait faire au moins montre de politesse.

- "Messire Calel, je suis..."

Solange eut un instant de panique. Que devait-elle dire ? Exposer sa véritable identité ne déclencherait-il pas un sursaut d'avidité de la part de son geôlier, de la part de l'inconnu ? Et si ce dernier était lettré, noble, n'avait-il pas deviné sa propre origine ?

Elle souffla, se força à émettre un rire gêné pour meubler le silence.

- "Je suis Elisabeth De Fernel. Je suis enchantée de vous rencontrer, messire. C'est un drôle d'endroit pour rencontrer des inconnus, mais peut-être pourriez-vous nous aider..."

Eran la coupa. De toute la conversation, il n'avait cessé de fixer l'homme mince qui leur faisait face. Il restait méfiant, sur ses gardes. Mais quand la jeune femme finit par donner son nom, il lui prit rudement le bras.

- "Ce n'est pas ce que nous avions convenu. Souvenez-vous de notre conversation, mademoiselle. Comment savoir si cet inconnu est digne de confiance ?"

Avec un soupir, il relâcha Solange, se posa en sentinelle, à quelques pas, alors qu'elle reprenait la parole, malheureuse, terriblement tendue.

- "Vous avez l'air d'un homme bon, messire. Savez-vous où nous nous trouvons ? Je crains que nous ne soyons perdus, mon ami et moi-même. Je vous serai infiniment reconnaissante de nous aider à retrouver notre chemin."
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 19:09


Calel hausse des sourcils dans une attitude qui peut passer pour une sorte de surprise à l'écoute de son nom mais il n'en est rien en réalité. Si le titre de "de Fernel" lui provoque un pincement au cœur, le prénom qui lui ait associé lui fait aussitôt savoir qu'elle ment. Sans compter qu'il n'y a plus qu'une seule personne qui porte ce nom... Une personne qu'il n'a pas le droit d'approcher, même dans ses rêves les plus fous. Mais il ne s'attarde pas là-dessus, l'instant est mal choisi. Il se concentre plutôt sur ce qu'il se joue devant lui et, s'il ressent la détresse de la jeune femme, celui qui l'accompagne ne lui dit rien qui vaille. Apparemment, ils voyagent ensemble d'un commun accord mais il est intriguant qu'une dame s'associe avec un malfrat.
Mais avant de répondre à ladite Elisabeth, il peut déjà enjoindre Eran à se montrer moins sur la défensive.

-Il n'y a pas tellement de raisons pour lesquelles quelqu'un viendrait se perdre si loin de la société. Lui dit-il. Ce qui sous-entend que, s'ils se cachent, eux aussi. Nous pouvons nous contenter de nous croiser sans heurt. Mais votre affaire me semble assez mal engagée. Conclut-il avec un regard sur leur allure.

Tous deux sont dans un piteux état. La femme en particulier est bien éprouvée. Sans parler de sa tenue qui est déchirée de partout. Et... Ont-ils pris un bain de boue ou traversé un marais ? Ce serait difficile à dire. Dans tous les cas, et quoi qu'ils fuient, ils ne tiendront pas longtemps s'ils s'obstinent sur leur lancée... Calel, à l'inverse, est propre et reposé, signe que, malgré sa situation, il n'a manqué ni de sommeil ni de nourriture depuis un certain temps. Il maîtrise parfaitement ce qu'il fait. Et pour cause, ce n'est pas la première fois. Cependant, s'il prête volontiers main forte, il est face à un dilemme. S'il n'y avait eu qu'"Elisabeth", il lui aurait offert de se joindre à son groupe sans hésiter. Mais l'énergumène qui l'accompagne est assez instable...

Finalement, après un petit moment de silence, le mage reprend la parole.

-Je sais où nous sommes et je connais la route qui mène à Fernel, si c'est la destination que vous cherchez à atteindre. Je peux vous aider mais j'ai aussi un groupe à protéger. Vous pourrez passer une nuit à l'abri, au chaud et le ventre plein. Ma condition, c'est qu'il soit désarmé jusqu'à ce que tous soient partis demain matin. Dit-il en désignant le brigand du regard.
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 22:51



L'inconnu semblait surpris, ce qui sembla normal à la jeune comtesse. Il était étrange de penser qu'elle était devant un autre fuyard, comme si cela se trouvait pratiquement à tous les coins de forêt !

A sa décharge, elle ne fréquentait pas suffisamment les bois pour en tenir le compte. Et maintenant, non content d'être probablement poursuivis par une bande de brigands, elle rencontrait d'autres hors-la-loi, bien que ce dernier semblait nettement plus fréquentables que ceux qui l'avait enlevé.

D'ailleurs, sa proposition tentait immensément la jeune femme. Un bon repas et une nuit au chaud, après toutes ces ennéades à dormir dans la boue... Et surtout : il savait où se trouvait Fernel, ce qui était, à défaut d'être certain, une bonne source d'espoir d'arriver un jour à destination.
En plissant son front lisse, elle fixa son protecteur, qui regardait principalement son épée, les yeux sombres et plus défiants encore.

Ce fut d'ailleurs lui qui reprit la parole, le visage grave, après avoir considéré plus tendrement la noble à ses côtés.

- "Et comment être sûr que vous ne nous emmenez pas dans un piège ? Comme c'est-y bien commode de connaitre le domaine de Fernel, comme ça !"

Un instant de flottement s'ensuivit, durant lequel Solange ne put s'empêcher de supplier son compagnon du regard.

- "Je voudrais prendre le risque. Je suis épuisée, juste une nuit nous fera du bien... Les vôtres ne nous trouveront pas, et il y a des enfants. Ils ne doivent pas être... si mauvais. Je vous en prie, juste une nuit. Vous savez vous battre sans votre arme, au cas où."

Elle tourna son regard saphir en direction de Calel, à qui elle osa un sourire timide.
Il ne semblait pas si dangereux ; il semblait même raisonnable et apaisant, ce qu'elle n'avait jamais vraiment constaté chez ses kidnappeurs. Il faudrait, bien sûr, éclaircir certains points - pourquoi ces gens vivaient en parias, par exemple - mais pour l'heure, ne valait-il pas mieux se faire confiance ?

Elle soupira de soulagement, lorsqu'Eran finit par hocher la tête.

- "Nous vous suivons. Mon épée restera à l'entrée de votre ... campement. C'est vrai qu'nos provisions sont épuisés. J'vous fait confiance, mais pas d'entourloupe !"



Dernière édition par Solange d'Escault le Jeu 27 Juil 2023 - 8:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeLun 7 Fév 2022 - 20:30


-Et comment savoir si vous n'êtes pas des assassins en fuite ? Rétorque Calel sur un ton néanmoins plus serein que celui d'Eran.

Pour la jeune dame, son regard n'évoquera rien mais il est censé être lourd de sens pour le brigand. Ne vient-il pas de tirer l'épée face à ce qui semblait n'être qu'un père et son enfant cueillant du bois pour le feu ? Il était prêt à s'en prendre à deux êtres innocents et, pourtant, on leur offre l'hospitalité. Tout cela sans tout simplement raconter à cette femme -à qui il semble tenir- ce qu'il a tenté de faire. Toutes ces informations mises bout à bout, il paraît bien plus honnête qu'eux, non ?
Peut-être est-ce cela ou bien les paroles de ladite Elisabeth qui finissent par lui faire entendre raison. Mais toujours est-il qu'il accepte ses conditions, même s'il y ajoute un petit bémol de son cru. Le mage s'en contentera, même s'il va devoir s'arranger avec cet ajustement pour qu'il devienne acceptable pour lui aussi.

-Confiance et entourloupe dans la même phrase ?... Fait-il remarquer, plissant les yeux d'un air dubitatif.

Il lui dirait bien que c'est antinomique mais connaît-il seulement ce mot ? Il décide de ne pas aller plus loin et fait finalement volte-face après avoir adressé un dernier regard à la dame qui aura sans doute compris où il voulait en venir. Il emprunte alors le chemin pris par l'enfant quelques minutes plus tôt, ses sens secrets à alerte. Il doute qu'Eran tentera de s'en prendre à lui tant que sa compagne de route est là mais il préfère être prudent et veille à ce que les lames restent bien au foureau.
Le trio ainsi formé marche durant une dizaine de minutes. Ils passent deux clairières tout à fait potables pour y établir un camp mais ce n'est pourtant pas là que son groupe s'est installé. Ils continuent jusqu'à une formation rocheuse qu'ils contournent. Là, un raie de lumière dorée s'étirent sur le sol. De l'autre côté du monticule de pierre, une faille ouvre sur une cavité qui s'enfonce sous terre. Tout au fond, les flammes d'un feu fait danser quelques ombres assises autour.
Calel se poste près de l'entrée. D'un geste de la main accompagné d'une légère inclinaison du buste, il invite la dame à entrer la première, à la manière des nobles. Au besoin, il appuiera sur elle un regard confiant pour lui assurer qu'elle n'a rien à craindre. Lorsqu'elle a passé l'ouverture, il se tourne vers Eran et tend la main dans sa direction, lui réclamant silencieusement son arme, comme convenu. Il s'attend à ce qu'il renâcle à la chose mais il ne lâchera rien. Et lorsqu'enfin il lui donne ce qu'il demande, le mage a un geste surprenant. D'un coup franc, il plante l'épée dans la roche jusqu'à la garde avec à peine un son métallique, lui dévoilant ainsi la raison pour laquelle il se cache autant qu'eux. Cependant, il ne craint pas la réaction du brigand. Les vaanis ne craignent pas la magie -à moins d'avoir eu une mauvaise expérience avec- et Calel est son seul moyen, non seulement de récupérer son arme, mais aussi de conduire sa dame en sécurité.

-Vous n'êtes pas un très bon garde du corps. Pas même une arme cachée ?
-Je vous préviens... Personne de m'éloignera d'Elisabeth. Lui grogne-t-il entre les dents, visiblement mécontent de se retrouver désarmer.
-Je ne voulais vous séparer que de votre arme. Pour le reste, tant que la jeune dame est consentante, cela ne me regarde pas.

Puis il l'enjoint à son tour à pénétrer dans l'abri improvisé et probablement créé par le petit groupe.


~~~~~~~~


A l'intérieur, Elisabeth découvre une grande pièce ronde taillée à même la roche. Un feu brûle dans un coin, la fumée s'échappant à travers un filtre de branches et de feuilles qui l'éparpillent à la sortie, la faisant disparaître avant qu'elle ne dépasse la canopée. Il fait bon, malgré l'ouverture qui mène au-dehors, assez pour faire tomber la veste.
Le silence se fait lorsqu'elle apparaît. Le petit garçon est là, debout derrière un homme assis d'une soixantaine d'années. Il y a également deux femmes aux apparences très différentes l'une de l'autre, ce qui peut aisément laisser entendre qu'elles ne sont pas de la même famille. Tous la dévisagent d'un air à la fois inquiet, surpris et un brin méfiant. Cependant, si Calel l'a conduite jusqu'ici, il doit avoir ses raisons... Alors ils ne bronchent pas et attendent qu'il montre à son tour son nez, fixant la nouvelle venue sans ciller.
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeMer 9 Fév 2022 - 19:42



Un soupir échappa à Solange d'Escault.

Si Eran s'était montré bon de l'avoir aidé à s'enfuir, et qu'il y avait une tendresse presque intrigante en lui, il était cependant parfois difficile à vivre. Malgré son élan de générosité, il restait un brigand illettré, qui n'avait de sens moral que par bonne volonté. Et tandis que Calel relevait les contradictions de son protecteur, la jeune femme croisa le regard de l'inconnu. Elle acquiesça en silence, avant de baisser les yeux d'un air résigné et fatigué ; puis, poussant un soupir, la noble se força à recommencer à reprendre la route dans cette maudite forêt.

un voyage silencieux et pénible, durant lesquels ses pensées tournèrent en rond inlassablement, prises dans un cercle vicieux qui l'empêchait de se focaliser sur autre chose. Avait-elle bien fait d'accepter, de faire fléchir son sauveur ? Allait-elle être amenée dans un autre camp, bafouée encore, humiliée et rabaissée, jusqu'à ce qu'il ne reste d'elle qu'une coquille vide et méprisable ?

Et pourtant, elle marchait encore, un pas après l'autre. Faisait-elle une erreur, encore une ?
La première clairière passa, puis la seconde. En elle, il ne subsistait plus que la terreur, mais son corps ne lui obéissait plus. Inexorablement, ils se rapprochèrent du camp de l'inconnu, et avec effort, la jeune femme carra ses épaules, forma un sourire pâle sur ses lèvres émaciées.

Il était vrai que leur nouvel interlocuteur ne pouvait savoir ce qu'ils étaient, qu'il ne pouvait voir que ses guenilles sales et leur étrange duo - alors elle tenta de le rassurer, mais si bas qu'elle se demanda s'il avait seulement pu entendre.

- "Je vous promets que nous ne sommes pas des assassins en fuite. Je n'ai jamais tué personne."

C'était vrai. Son mari avait agi seul, et elle s'était sentie à la fois horrifiée et honteuse de ce qui s'était passé. Mais elle n'avait jamais pu le dénoncer ; sans preuve, qui aurait cru une femme enceinte ? Elle n'aurait fait que jeter le discrédit sur son propre sang, et Charles l'aurait fait assassiner.. sans doute comme il avait tenté de le faire en organisant son enlèvement, par ailleurs.

D'une voix plus haute, elle offrit des remerciements à l'inconnu, avant de pénétrer dans la fissure miraculeuse, aussi intriguée que surprise. Il n'y avait plus possibilité de reculer, aussi, la demoiselle d'Escault regroupa t-elle tout son courage pour descendre dans l'antre de leur nouvel hôte.

***

Eran, lui, n'était pas enchanté de la tournure des évènements. Il n'avait pas prévu de laisser qui que ce soit passer du temps en leur compagnie : d'un côté, il lui semblait sot de laisser des témoins de la présence d'Elisabeth, qui ne manquerait d'attirer d'autres bandes peu connues pour leur honnêteté, et d'un autre côté, il avait toujours bon espoir que sous l'effet de l'alcool et de la reconnaissance, sa protégée ouvre enfin ses cuisses pour le réchauffer de ses attentions féminines. Ce que le monde compromettait sérieusement...

Mais bon, il n'avait pas le choix, maintenant, il pouvait pas buter le freluquet comme ça, devant la jeune femme ! Pour le coup, ça ruinerait complètement ses chances d'un vague avenir - aussi se tint-il tranquille durant toute la marche jusqu'au campement de l'infortuné Calel.
Et ce ne fut que lorsque le mage lui prit son épée pour l'enfoncer dans la pierre que l'ancien coupe-jarret siffla entre ses dents, la rage aux lèvres et le corps plus tendu que jamais. D'la magie ! Des mages, ici, une bande de fuyards qui se cachaient des autorités - et il comprit le danger, plus que jamais.

S'ils découvraient qu'Elisabeth était noble, ne seraient-ils pas contraint de la tuer pour s'assurer de son silence ?! Mais il ne fallait pas non plus trop les fâcher ; alors, en piétinant la terre battue de ses rudes semelles, puis crachant un jet de salive avant d'entrer, il se contenta d'une remarque bougonne, et rejoignit enfin la belle dame qui se cachait sous ses haillons.

***

Ladite noble péninsulaire remarqua tout d'abord la douce chaleur qui régnait dans l'antre de Calel et de ses comparses. L'odeur délicieuse de la nourriture et de la fumée lui piquetait doucement les narines, et c'est à tout petits pas douloureux qu'elle parvint dans la salle principale.

Elle admira un bref instant ses lignes découpées dans la pierre, l'ingénieux système de filtrage des résidus des flammes ; puis elle posa les yeux sur le groupe disparate, aux yeux méfiants soudain, à l'inquiétude qui brillait dans certains regards.

Solange déglutit lentement.

Elle prit enfin la parole, alors que le géant roux la rejoignait, en compagnie de Calel, en esquissant le plus doux sourire qu'elle put produire.

- "Damoiseaux, damoiselles et gentilshommes, je vous remercie de nous accueillir pour cette nuit dans votre demeure. Je me nomme Elisabeth et voici mon ami Eran. Nous sommes ici sur l'invitation de messire Calel, ici présent... Et je dois vous dire que je suis soulagée de trouver un abri pour cette nuit. Soyez assurés que nous venons en paix et que nous présentons aucun danger. Je serai d'ailleurs ravie de me rendre utile, si vous en avez le besoin."

A vrai dire, elle mourrait littéralement de faim et de soif, et la température, irradiant dans ses vêtements trempés, ne manquait pas de l'engourdir dans une sorte de brume bienheureuse.
A cet instant présent, peu lui importait d'être prisonnière ou non : un verre d'eau et un peu de pain suffirait amplement à son bonheur.
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeMer 9 Fév 2022 - 20:30


Le discours de la jeune dame surprend un peu tout le monde et tous la regardent d'un air interloqué, y compris Calel qui se retourne alors qu'il était en train de poser le bois qu'il avait dans les bras non loin du feu. Si jamais il avait encore un doute quant à son noble lignage, il ne peut plus subsister à présent et les autres ont parfaitement compris à qui ils avaient à faire. Au moins pour elle. Quant à l'homme, est-ce que c'est... son garde du corps ? C'est assez difficile à déterminer d'un simple coup d’œil mais ils savent qu'il a poursuivi Tim tout à l'heure... Tous se tournent vers le mage et cherche à comprendre pourquoi il amené quelqu'un comme elle ici. Ce dernier ne leur répond qu'avec un air assuré. Il semble parfaitement savoir ce qu'il fait.

De son côté, Calel invite les deux nouveaux venus à se rapprocher du feu pour se réchauffer. Une fois installés, il distribue à chacun une ration de pain de voyage, un peu de viande séchée, un fruit et un biscuit pour le reconfort. L'eau est à disposition dans une gourde posée entre eux. Puis il les laisse manger pour s'occuper du reste du camp.
Il faut leur aménager un coin pour dormir et ils n'ont pas d'autres sacs de couchage que les leurs. Alors les deux femmes et le sexagénaire sortent pour aller chercher des feuilles et de la mousse qu'ils étendent sur un tapis de branches, formant ainsi ce qui ressemble à deux couches de fortune mais toujours plus confortables que la roche nue. Il les disposent près du feu pour que le tout ait le temps de sécher un peu avant qu'ils ne s'allongent dessus. Pendant ce temps, le mage fait le point sur les vivres qu'il reste et les répartit dans deux sacs différents tandis que Tim reste à le regarder, non sans guetter parfois le brigand d'un œil inquiet.

Lorsque tout est prêt et que tout le monde est revenu, Calel pose la main sur l'épaule de son homologue masculin.

-Tu peux fermer le passage pour la nuit. Lui commande-t-il gentiment.

Pas très rassuré à l'idée de se trouver enfermé dans ce trou avec le brigand, l'homme a un instant d'hésitation avant d'obéir. Il a confiance en son collègue qui a infiniment plus d'expérience que lui. Alors il retourne à l'entrée de la petite grotte. Quelques secondes plus tard, on entend comme un glissement de terrain et la brise qui venait de l'extérieur disparaît soudain. Si les deux étrangers vont voir ce qu'il se passe, ils trouveront un couloir désormais bouché par la pierre.
Quoi qu'il en soit, une des jeunes femmes finira par s'approcher d'Elisabeth. Elle lui adressera un sourire un peu timide mais sincèrement aimable.

-On peut vous prêter des vêtements... Si vous voulez vous changer. Et vous réchauffer un peu d'eau pour vous laver.
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeVen 11 Fév 2022 - 12:23



Elle n'aurait pas dû parler.

Solange d'Escault voyait à leurs regards interloqués qu'ils avaient peur, qu'ils se méfiaient encore plus de sa présence, et elle rougit violemment, honteuse. Eran l'entraina par le bras à la suite de leur hôte, et, finalement, elle se laissa conduire devant le feu, où elle s'assit avec un soupir d'épuisement.

Qu'il était bon de pouvoir se reposer, de goûter à nouveau la douce chaleur des flammes - peu importe que le confort soit rustique, inexistant, qu'il n'y ait qu'un peu de viande séché et qu'un fruit pour soulager sa faim. Elle huma le biscuit avec délice, remercia Calel d'une voix absente.

La présence du voyou, à ses côtés, lui procurait un peu de réconfort. Elle l'avait tellement haïe, avait tellement désirée sa mort ! Maintenant, elle avait l'impression de n'être plus rien, d'être sans défense, si d'aventure il s'éloignait d'elle.

La noble péninsulaire observa les trois personnes leur fabriquer un couchage - cela lui serait certainement utile durant le reste de son périple - avant de s'autoriser à fermer les yeux quelques secondes les yeux. Tout semblait paisible, et elle se détendait enfin, lorsqu'un espèce de séisme faisait vibrer la grotte, suivit par un grondement. Le sol... Le sol avait-il vraiment glissé ?!
En courant, la jeune femme vint examiner l'entrée, écarquilla ses yeux bleus. Elle commença à paniquer, la respiration saccadée et de violents tremblements s'emparant de ses membres ; mais son ami vint lui prendre respectueusement la main.

- "Elisabeth.."

Sa voix n'était qu'un murmure à son oreille.

- "Ne t'en fais pas, Elisabeth. Ce sont des mages. Ils ne s'enfermeraient pas avec nous s'ils voulaient nous garder prisonniers. Demain, nous partirons d'ici. Ça me rassure que ce soient des fuyards... ils ne nous dénonceront pas à mes ... anciens comparses."

Les mages n'étaient-ils pas des gens dévoyés, dangereux ? Etait-elle encore tombée dans la gueule d'un autre loup...?
Mais elle regarda autour d'elle. Ses yeux embrassèrent les deux sacs que leur hôte avait préparé à leur attention, le lit de mousse ; puis, enfin, les deux femmes et l'enfant. Ils ne semblaient pas maltraités - et il semblait pas y avoir de danger immédiat... Nul doute que cette nuit, ses poursuivants ne les dénicheraient pas.

- "Allez... allez dormir, je... je sais que tout ira bien. Nous avons besoin de repos, surtout vous. Je vous appellerai s'il y a un souci, ne vous inquiétez pas."

Le géant roux renifla, cracha par terre, finit par hocher la tête, avant de s'installer pour dormir. Il sombra immédiatement, tandis que Solange se réinstallait sur ses genoux. Elle offrit un sourire un peu crispé à la jeune femme qui s'approcha d'elle, se détendit même un peu. Ses yeux brillèrent naïvement d'envie.

- "Oh.. Oh oui. Je brûle de pouvoir me laver et .. d'enfiler quelques nippes propres pour la nuit. Je vous remercie du fond du cœur... Mais surtout, ne vous mettez pas trop en peine. Je n'aurai garde de vous importuner."

Elle laissa planer quelques secondes de silence.

- "Cela fait du bien de revoir des femmes et des enfants. Est-ce votre enfant ? J'ai.. moi aussi une fillette... Elle est... avec son père. Puis-je connaitre votre nom, gente dame ?"

Elle se sentait intimidée, elle aussi ; puis elle réalisa quelque chose.

- "Je.. je-je ne peux pas prendre de bain devant tout me monde. Je ne peux pas. Pitié... n-non."
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeVen 11 Fév 2022 - 18:15


Calel a vu la jeune dame se précipiter vers l'entrée mais Eran a réagi avant lui. De toute façon, elle n'a pas de raison de lui faire confiance, il n'est qu'un inconnu à ses yeux. Même s'il ignore ce qui l'a poussée à fuir et à se cacher de cette manière. Il observe toujours l'étrange duo sans chercher à les écouter ni à se mêler à leur conversation. Il se joue quelque chose mais il ignore quoi. Ils auront quelques jours de voyage à partager, peut-être le découvrira-t-il en chemin.

Toujours est-il qu'Elisabeth revient s'asseoir près du feu et qu'elle accueille la proposition de la jeune femme avec enthousiasme puis timidité, voire crainte. Cette dernière pose alors délicatement les mains sur ses bras en faisant non de la tête. Elles avaient déjà pensé à tout cela.

-Rassurez-vous. Nous pouvons tenir des couvertures autour de vous dans un coin de la pièce, comme des paravents. Dit-elle en désignant du regard la brune assise plus loin. Personne ne vous verra. Ce ne sera pas un bain, mais juste une toilette. Nous ne pouvons pas vous offrir plus ici...

Finalement, la Dame accepte. La jolie blonde lui sourit et lui prend les mains pour l'aider à se relever et l'accompagner dans un coin de la pièce. En chemin, elle demande au sexagénaire de s'occuper de l'eau. Ce dernier hoche la tête en signe d'accord puis se met à l'ouvrage. Il a besoin d'un récipient assez grand, de plusieurs litres d'eau et de chaleur. Et tout cela, il peut le fournir lui-même.
Pendant qu'il forge une bassine de terre cuite de ses mains, les deux femmes du groupe proposent quelques vêtements à la noble afin de lui laisser le choix de ce qu'elle veut porter. Ce ne sont pas des tenues de hautes coutures mais il y a plusieurs couleurs. Rien de très voyant, comme du rouge ou du blanc, mais le panel n'en est pas moins intéressant. Lorsqu'elle a fini de se décider, les exilées prennent chacune une couverture. Elles unissent deux de leurs mains pour de pas laisser d'espace au milieu puis lèvent les bras afin de cacher Elisabeth entre elles et le mur arrondi. Ainsi, elle peut se déshabiller le temps que l'élémentaliste achève de réchauffer l'eau qu'il a pu extraire du sol.
Lorsqu'il a terminé, Calel intervient à son tour. Au-dessus de sa main ouverte vers le ciel, trois billes de métal apparaissent et grossissent. Dès qu'elles ont une taille suffisante, il les envoie d'un geste se planter dans le baquet de terre cuite. Puis, il les repousse tel un aimant inversé, le guidant ainsi jusqu'à la limite de la tenture improvisée.

-L'eau chaude est sur votre droite lorsque vous être dos au mur. Lui annonça le mage qui détourne déjà le regard.

Elle n'a pas à se dévoiler de beaucoup pour l'attraper et personne ne peut la voir de ce côté. C'est d'ailleurs pour cette raison que Calel l'a laissé à cet endroit. En revanche, il y en a un qui se rince l’œil et le sexagénaire l'a remarqué. Alors, d'un coup sec, il étire un pan de pierre qui vient combler le vide laissé entre le mur et la couverture. Eran ne peut donc plus profiter du maigre spectacle qui lui était offert.

-C'est bien que tu voyages avec eux pour la suite, Calel. Tonne une voix grave, rocailleuse et fatiguée. Ça te donnera l'occasion d'apprendre les bonnes manières à ce jeune homme.
-Hm... Trop de retard à rattraper.

Quelques ricanements tonnent dans la pièce, aux dépends du brigand. Cela lui apprendra à jouer les indiscrets...
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeSam 12 Fév 2022 - 13:16



- "Une toilette me convient très bien, je vous remercie. Votre prévenance vous honore, demoiselle."

Solange adressa un chaleureux sourire à son interlocutrice, la suivit à travers la pièce. Plus loin d'Eran, elle se sentait à nouveau nerveuse, esseulée - mais elle était aussi bien aise qu'il ne la voit pas. L'idée même de montrer son corps lui était totalement insupportable, et tâcha de se concentrer plutôt sur les miracles qu'elle voyait, qui lui coupait le souffle. Ainsi, ils étaient capables de modeler la terre, de faire apparaitre de l'eau ?!

Jamais, au grand jamais, la comtesse n'aurait soupçonné des pouvoirs aussi incroyables - elle comprenait mieux les enseignements qu'elle avait reçu à leur encontre. Ils devaient être dangereux, mortels, d'être leur ennemi ; mais elle ne parvenait pas à avoir peur, pourtant.
Comment détester les premiers, après son enlèvement, qui lui manifestaient hospitalité et respect ? Ils n'étaient pas des brigands... Juste des fuyards.
Avec un soupir de joie, elle choisit une robe de paysanne bleue sombre, éclata brusquement en sanglots presque silencieux. La blonde était si aimable, cela lui faisait tant de bien que la noble ne pouvait plus contenir ses émotions, alors qu'elle enlevait sa vêture sale et misérable qui n'avait plus l'aspect que d'une loque boueuse, à l'abri des regards.

Elle évita de se regarder, acquiesça d'une voix douce, tandis que Calel l'informait de la présence de l'eau chaude. Quel luxe merveilleux ! Elle ne pouvait faire la fine bouche parce qu'elle avait été obtenue par la magie, et, finalement, la noble vint se saisir d'un linge, le trempa dans l'eau tiédie, commença à se frotter, jusqu'à ce que la crasse disparaisse complètement, révélant une peau blanche, couverte d'hématomes par endroit, et un peu sèche. L'apparition d'un petit bout de mur la fit sursauter, et des ricanements la firent rougir.

Elle ne pouvait savoir qu'un peu plus loin, Eran cracha un glaviot, le visage peu amène.

- "Faut arrêter d'ricaner comme des pucelles, c'est ma femme. L'est à moi."

Il se sentait de fort mauvaise humeur. Pour une fois que son ancienne captive se déshabillait, il ne pouvait même pas regarder ! Au camp, il ne s'était pas privé, tant et si bien qu'il s'était même lassé de la voir remonter sa jupe sur ses mollets pour faire son affaire derrière un arbre ; mais aujourd'hui, il ne pouvait pas nier qu'il était en manque. Quand on s'aimait, fallait pas hésiter ! Et pourtant, elle lui résistait, si bien qu'il n'insistait pas trop. Mais là, en compagnie d'autres parias, il en avait assez d'être le seul à devoir résister à la tentation !

Ce faisant, il alla s'installer près de Calel, en lui tendant sa grosse patte calleuse. Il parla à mi-voix, sur le ton de la confidence.

- "On s'est mal engagé au début. S'bien qu'on s'soit rencontré, on peut p't'être s'entraider. On peut s'faire confiance, pourquoi pas... V'voudriez qu'on fasse la route ensemble, c'est ça ? Nous, on va à Fernel. Mais on a besoin d'se faire discret, et l'problème... ben, c'est qu'elle est pas discrète. J'lui coup'rai la langue si j'savais qu'ça la f'rait pas trop pleurer, mais bon, les femmes, c'est sensible... Et puis, elle est plutôt jolie comme ça. Vous avez aussi vot'femme ici ? La blonde est mignonnette..."

Lui, qui d'habitude se montrait si taciturne, se déridait peu à peu. Enfin un homme, même si c'était un freluquet d'mage !

***

Solange, de son côté, avait fini de se débarbouiller. Elle se sentait vraiment mieux, et enfila avec plaisir la robe bleue sombre qui avait bien besoin de repassage - bien qu'elle n'en eut cure.

Lissant ses cheveux noirs avec ses doigts, elle sortit de la zone protégée par les couvertures, offrit un grand sourire aux deux femmes.

- "Grand merci pour le bain, c'était aussi merveilleux qu'inattendu, dans ces contrées sauvages... Je me nomme Elisabeth. D'où venez-vous ? Ce n'est guère un endroit sûr pour vous... Mais au moins, nous pouvons nous tenir compagnie, du moins pour ce soir. Si vous n'êtes pas trop fatiguées, peut-être pourrions-nous faire mieux connaissance ?"

Elle se racla discrètement la gorge, la sentant douloureuse, et grimaça un instant, avant de tenter de reprendre contenance.
La comtesse d'Odélian n'était pas une mendiante, et ces petits maux insignifiants guériraient bien tout seuls!
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeSam 12 Fév 2022 - 16:43



Tout le groupe, y compris les deux femmes qui tiennent les couvertures, jettent un œil dubitatif sur Eran. A elle ? Vraiment ? Il est aisé de comprendre qu'ils ne sont pas du même monde. Et même si l'amour transcende les différences, il n'est pas de la même classe. Elle parle bien, fait preuve d'humilité, se montre douce. Lui n'est qu'un butor imbécile qui ne trouve rien de mieux à dire que "l'est à moi" comme un gamin à qui on confisquerait un jouet.

Lorsqu'il s'approche de Calel sous le regard méfiant du sexagénaire, celui-ci observe la main qu'il lui tend d'un œil circonspect. Il l'écoute parler et il doute de plus en plus que la relation entre Elisabeth et lui soit très saine. Ce n'est pas à lui de s'en mêler. Cependant, il n'a pas à faire semblant d'être son ami. Il n'a rien à y gagner.
Finalement, le mage se lève. Du haut de son mètre quatre-vingt, il regarde le brigand avec une pointe d'animosité dans le regard. Il ne l'apprécie pas et c'est encore pire depuis qu'il a ouvert la bouche...

-Soyons clair. Commence-t-il à moi-voix. Notre rencontre m'a laissé un goût amer et vos paroles me confirment ce que je savais déjà : Il nous est impossible de nous entendre. Non content d'aimer mon épouse, je la respectais. Jamais je n'aurais touché à un seul de ses cheveux. Et si vous connaissiez le sens de ces deux mots, vous n'auriez pas parlé en ces termes. Que ce soit au sujet d'Elisabeth, de ma supposée compagne ou de cette jeune femme. Il n'y a pas une once de compréhension entre nous et, ne vous faites pas d'illusion, c'est elle que j'aide. Si vous aviez été seul, vous ne seriez pas là.

Les couvertures s'abaissent, faisant apparaître la jeune dame désormais propre et habillée correctement. Calel ne dira rien. S'il la complimentait par pure gentillesse, Eran y verrait une tentative de drague. Peut-être se sent-il menacé par lui et il est vrai qu'il aurait de bonnes raisons. Le mage ressemble bien plus à Elisabeth que lui dans ses manières et dans son approche des choses. Sans compter qu'il est intelligent et possède un certain charme pour celles qui aiment les hommes d'âge mûr. Et maintenant qu'il vient de lui dire qu'il était célibataire... Mais Calel ne veut pas se retrouver dans une histoire étrange, d'autant qu'il n'a pas la moindre intention de séduire qui que ce soit. Il souffre encore de sa dernière séparation, même si cela fait des mois... Alors il se contente de s'éloigner d'Eran sans rien dire, s'asseyant sur sa couche pour fouiller dans son sac. Tim trottine pour venir s'installer tout près alors qu'il sait ce qu'il va faire. Le quarantenaire sort alors une flûte qui, au lieu d'être en bois ou en roseau, est en métal. Il souffle dedans et quelques notes au timbre clair et atypique s'en échappent. Il joue une musique douce, évitant les aigus qui pourraient s'entendre de l'extérieur de leur enceinte protectrice.

Les deux femmes replient les couvertures pour les remettre à leur place. Puis elles se regardent quand Elisabeth leur propose de faire un peu connaissance. Elles sont un peu mal à l'aise... Mais peut-être parviendront-elles à éviter le sujet qui fâche... Alors, la blonde lui sourit et l'invite d'un geste à venir s'asseoir près d'elle.

-Je m'appelle Lucille. Et voici Carla. Dit-elle en désignant la brune qui vient s'installer à côté d'elle. Nous ne faisons que passer, tout comme vous. Calel et Roland nous emmène dans un endroit plus sûr. Nous ne sommes plus en sécurité ici...
Revenir en haut Aller en bas
Solange d'Escault
Humain
Solange d'Escault


Nombre de messages : 260
Âge : 37
Date d'inscription : 19/02/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 23 ans
Taille
: 152 cm
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeDim 13 Fév 2022 - 14:11



Eran plissa les yeux devant la réaction de son interlocuteur.

En temps normal, il lui aurait bien cassé la figure sans une once de remord ; mais au milieu de plusieurs mages, il ne se sentait pas vraiment de créer du grabuge.
Aussi fit-il pensivement la moue, serra les lèvres d'un air torve, et renifla un bon coup, en surveillant Elisabeth du regard, alors que Calel s'éloignait en lui tournant le dos.

Il marmonna un gros mot, et se dirigea finalement vers sa couche, en raflant la gourde d'une main. Il avait bien envie de s'enivrer, et se promis intérieurement de se faire une biture mémorable dès qu'il serait arrivé à Fernel. Peut-être même qu'il y mènerait la grande vie ! Il s'imagina dans des beaux vêtements, avec une bonne choppe à la main, dans une belle chambre où il ferait sa fête avec la belle noble aux cheveux noirs - et il s'assit sur sa couche improvisé, en faisant un signe à Solange.

- "Dépêche-toi, Elisabeth. Demain, on doit encore marcher toute la journée alors bouge-toi l'train et viens dormir. Tu les r'verras plus jamais, ces filles, et vaut mieux pas faire connaissance. Pour ta sécurité."

Il s'allongea, but longuement, jeta le reste du récipient bien entamé à côté du lit improvisé de sa compagne, et ferma les yeux un instant. Et se rendormit presque aussitôt, terrassé malgré lui par la fatigue.

Quant à Solange d'Escault, elle hocha sagement aux propos de son protecteur. Baissa la tête, en esquissant un sourire gênée à ses deux nouvelles connaissances.
Elles semblaient si charmantes - bien qu'elles appartiennent au petit peuple, la comtesse comprenait enfin qu'elles étaient semblables en tout point ; qu'elle avait simplement eu la chance de naitre d'un chevalier devenu seigneur, et elles, d'une famille plus modeste.

Elle songea brièvement à l'injustice cuisante de la vie, qui les obligeaient à fuir pour le don qu'elles possédaient, en posant ses deux mains sur ses genoux. Qu'elle était bien dans cette robe propre et sèche, avec un groupe qui ne paraissait pas être ses ennemis...

Avec timidité, elle reprit la parole. Elle ne désirait la mort de personnes - au contraire. Elle ne voulait pas être une traitresse, mais il ne serait pas dit que la Comtesse d'Odélian serait ingrate envers tout ceux qui l'aurait aidé sur son chemin. Que faisait-elle de mal, sinon donner une chance à des innocents ?

- "La Mère a croisé nos chemins, et votre compagnie a été une grande source de réconfort... et je vous en remercie."

Elle ferma les yeux doucement. Oh, comme elle se sentait lasse...

- "Vous pourrez dire à Messire Calel et à messire Roland que je connais peut-être un abri pour vous. Dame Cassiopée Meldyrin est la Princesse-Marchande de la Cité d'Ys. Si vous lui dites que vous venez de la part.. de sa partenaire commerciale de Diantra, et que vous mentionnez l'orpheline Margaux, je n'ai nul doute qu'elle vous accordera volontiers l'hospitalité, et sa protection. Je tâcherai de lui écrire pour vous recommander, si je le puis... Je sais qu'Ys est loin d'ici, mais c'est peut-être.. justement le mieux que je puis faire pour vous."

La noble péninsulaire avait la tête qui tournait. Elle se mit à tousser sèchement, se redressa, en lissant le tissu grossier sous ses doigts.

- "Eran a raison, je devrais me coucher et me reposer. Je vous souhaite la bonne nuit... J'aurai aimé chanter et raconter des histoires en votre compagnie, mais la route sera longue demain, et je dois me rendre à la raison."

Elle inclina sa tête dans leur direction, avec respect, fit de même pour les hommes, sans oser s'approcher d'eux. Couva l'enfant du regard, avec un regard empli d'un amour maternel. Puis, à son tour, la jeune femme vint boire le reste d'eau, se coucha près du feu, en murmurant ses prières.
Et s'endormit, en position fœtale, d'un sommeil agité et empli de cauchemars.

***

Solange ouvrit lentement les yeux. Le feu rougeoyait dans son âtre, réduit à l'état de braises chaudes. Tout était encore calme, et seule, Lucille s'affairait en silence à préparer le petit déjeuner.

Alors elle se redressa, marcha à petits pas dans l'obscurité, sourit à la femme blonde qui devait s'être levée avant l'aube, en tressant ses cheveux noirs de ses mains expertes.

- "Faisons ensemble le petit-déjeuner, demoiselle Lucille. Si vous me dites quoi faire, nous préparerons une bonne surprise pour le reste de votre équipage. Rien ne me ferait plus plaisir que de vous aider, avant de partir."

Ce fut ainsi qu'elle préparèrent des galettes de blé pour chacun, prestement couvertes de tranches de pommes cuites, fondantes sous la dent ; et elles disposèrent de concert un peu de gruau noir dans des bols de bois.
La noble se sentait si fière d'avoir préparé ce simple repas, et elle pouffa de rire doucement, comme une enfant heureuse, à sa nouvelle amie. Oh, comme elle appréciait ses choses simples et saines ! Que la vie semblait douce, même s'il ne s'agissait que d'un instant !
Revenir en haut Aller en bas
Alicia de Terresang
Humain
Alicia de Terresang


Nombre de messages : 389
Âge : 36
Date d'inscription : 19/02/2021

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  19 ans (5-2-4 1:XI)
Taille
: 1m56
Niveau Magique : Non-Initié.
La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitimeMer 16 Fév 2022 - 16:30


Calel finit par cesser de jouer alors que tous étaient couchés depuis un petit moment. S'arrêtant sur de douces notes ressemblant à une berceuse, il pose enfin sa flûte sur ses jambes puis, à la faveur du feu, il balaie la pièce du regard. Lucille et Carla se sont endormies dans leur coin. Leurs mains se sont timidement liées l'une à l'autre et il devine leur pudeur face aux deux étrangers qu'il a ramené. Roland s'est emmitouflé dans son coin et dort d'un sommeil presque aussi lourd que celui du brigand dont il se méfie terriblement. Tim s'est assoupi près de lui et il étire un sourire attendrit en le regardant dormir aussi paisiblement. Certains soirs, il a besoin d'une distraction pour parvenir à fermer les yeux et, après la rencontre qu'il a faite dans les bois, il a devancé ses peurs en jouant pour lui.
Le mage se relève douloureusement, ankylosé par la position qu'il a adopté tout ce temps. Néanmoins, il s'approche du garçonnet et, avec une grande délicatesse, il se soulève et le porte jusqu'à sa couche où il l'installe précautionneusement, rabattant sur lui sa couverture et s'assurant qu'il n'aurait pas froid.

Alors qu'il achève de border l'enfant, l'attention de Calel est attirée par quelques bruits et légers mouvements. Il se redresse et tourne son regard bleuté vers Elisabeth. Ses traits passent progressivement de la tendresse à la compassion. Quoi que cette femme ait vécu, elle en souffre jusque dans son sommeil... Malheureusement pour elle, il n'y a pas de mage de l'esprit dans cette pièce. Il ne peut donc rien faire pour la soulager. Il lui faudrait quelqu'un ou quelque chose qui la rassure davantage qu'un abri de fortune rempli de hors-la-loi.


~~~~~~~~~~~~~


Le reste du groupe ne tarde pas à se réveiller pour voir Lucille sourire avec sincérité et complicité à la jeune noble. Jamais une dame de sa condition ne s'abaisserait à faire une chose aussi banale et pourtant essentielle. La fugitive apprécie son attitude : sa douceur, sa simplicité, sa bonne volonté. Ils lui offrent un peu de sécurité et de confort dans son voyage et elle cherche à les en remercier, ce n'est pas commun pour une personne élevée dans l'idée qu'elle est supérieure au bas peuple.
Roland rejoint le groupe en tapant sur son ventre affamé, alléché à l'idée de déguster un bon petit déjeuner. Tim s'étire dans son lit comme un chat. Carla s'agenouille pour tenter d'attacher ses cheveux frisés désormais en désordre. Calel, lui, se met déjà au travail à peine réveillé. Il appelle bien vite son comparse à ses côtés et celui-ci le rejoint, deux bols à la main. Il mange le sien tout en discutant à voix basse tandis que le mage est trop absorbé par la discussion pour manger. Il ne le fera que bien plus tard, lorsque Roland aura fini et ira ranger son couvert.
Lorsque tout le monde a mangé, il est temps de tout remballer. Chacun referme son lit, replie sa couverture, range son sac... Les deux femmes, l'enfant et Roland prennent un sac de vivres tandis que Calel prend le second. Les deux mages se disent au revoir et à bientôt. Les trois autres lui font plutôt des adieux et le remercient. Leurs routes se séparent ici. Ce n'était pas ce qui était prévu mais le quarantenaire a passé toutes les instructions nécessaires à son confrère pour emmener leurs protégés à bon port.

Le trio nouvellement formé part alors en direction de l'Ouest, là où se dressent au loin de hautes montagnes aux sommets déjà enneigés. Cela fait longtemps qu'il n'a pas emprunté cette route... Il a presque l'impression que ses pas sont plus lourds que la veille. Ils ont plusieurs cols à passer mais ce n'est pas cette perspective qui amoindrie son humeur. Ce sont plutôt des souvenirs difficiles... Mais Calel prend soin de ne rien en montrer, restant vigilant concernant le brigand à qui il a été contraint de rendre son arme, comme convenu. Ils en ont pour quelques jours mais, au moins, personne ne viendra les traquer au milieu des escarpements rocheux.


~~~~~~~~~~~~~


Quelques jours plus tard, le trio aperçoit enfin les plaines qui se préparent à l'hiver. Le voyage n'a pas été des plus joyeux avec le brigand et Elisabeth n'est pas au mieux de sa forme. Il leur a fallu passer plusieurs cols -qui n'auraient pu être franchis en hiver- et trouver des endroits pour passer la nuit à l'abri. Calel n'étant pas un mage de la terre ou un feu, il ne pouvait hélas pas apporter autant de confort que Roland mais c'était lui qui connaissait le mieux ces montagnes, pour les avoir déjà traversées plusieurs fois. Lorsqu'il faut éviter les routes, mieux vaut maîtriser les sentiers détournés...
Alors qu'ils achèvent de descendre le flancs du dernier pic qu'ils ont grimpé, le hors-la-loi s'arrête et pointe un doigt une masse grise au loin qui se détache péniblement de la roche environnante.

-Votre destination, Madame. Dit-il. Mais j'imagine que vous reconnaissez.

Il adresse alors à la jeune femme un regard qu'Eran ne saurait interpréter mais qu'elle peut aisément comprendre : il sait qu'elle ne peut pas identifier ce château. Il pourrait tout aussi bien lui montrer Stern ou Alonna qu'elle ne pourrait que le croire sur parole. Il n'a pas eu l'occasion d'en discuter avec elle car ils n'ont jamais été seul mais il a compris depuis un moment déjà qu'elle lui a menti et que son compagnon de route lui-même n'est pas au courant. Cependant, Calel n'attend pas de réponse de la part de la noble dame.

-Je ne peux aller plus loin. Déclare-t-il alors qu'ils se trouvent encore à la limite des terres de Louise.

Ce qui l'inquiète n'est pas tant qu'on le reconnaisse... Mais, si elle l'a chassé, elle n'apprécierait certainement pas de savoir qu'il est revenu à Fernel à son insu. Alors, par respect, il s'abstient de pénétrer à nouveau chez elle et ne passe jamais la frontière.

-Le sentier suit la chaîne de montagne pour rejoindre la route puis la forteresse. Explique-t-il en suivant le chemin du doigt sur quelques lieues afin d'en montrer le tracé. Puis, laissant Eran prendre la tête de la suite, sans doute pressé d'en finir, Calel retient un bref instant la jeune femme dont il ne connaît finalement pas le nom. Lorsque vous serez là-bas, évitez de parler de moi. Cela ne rendrait service à personne...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





La route est encore longue, ma dame... Empty
MessageSujet: Re: La route est encore longue, ma dame...   La route est encore longue, ma dame... I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
La route est encore longue, ma dame...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Longue absence
» Une longue marche [PV]
» Longue promenade [libre]
» Longue rélféxion / Seule ???
» Une halte plus longue que prévue

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Serramire :: Baronnie d'Oësgard-
Sauter vers: