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 [Du trépas à la vie] Comme un vent fougueux.

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Adriano Cortès di Alcacio
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Adriano Cortès di Alcacio


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MessageSujet: [Du trépas à la vie] Comme un vent fougueux.   [Du trépas à la vie] Comme un vent fougueux. I_icon_minitimeSam 16 Avr 2022 - 22:36




1er jour de la 2ème ennéade de Vérimios
Premier mois de l'Hiver – An XIX | XI
Dans la Cathédrale Saint-Orso – Cité de Soltariel.




Entre les murs de pierres blanches et les sols de marbre ; entre les colonnes stylisées et les vitraux aux couleurs chatoyantes ; entre les rangées de chaises et de bancs et les marches menant vers les différents petits autels, une voix grave et monocorde raisonnait, les échos des syllabes consciencieusement détachées les unes des autres rendant à l’instant une aura toute surnaturelle, aidée par les rayons d’un soleil hivernal illuminant la place en une myriade de petits faisceaux de couleurs variées. Tout devant, à quelques pieds à peine du Grand Prêtre réalisant le sermon du jour, selon les préceptes et les versets du culte Pantien, se trouvaient les emplacements réservés à la famille régnante. Les quelques personnages présents en ce jour, situés derrière la première rangée, étaient classés par ordre décroissant de puissance et de lignage, mais tous avaient repérés les grandes places libérées à droite et à gauche du Duc, récemment rendu veuf, sans parents ni enfants, par la force des choses. Là où, autrefois, s’agenouillaient son père et sa mère, son épouse et ses enfants, se trouvent dorénavant de simples carrés de marbres froids.

L’office s’acheva après une cérémonie codifiée voulue plus longue que d’accoutumé, car Adriano, croyant pieux et fidèle de La Mère, avait demandé auprès du représentant du clergé à Soltariel, une messe dédiée à sa défunte famille. Se relevant, le Duc, ceint de la couronne ducale, posa un regard sur la statue de Tyra. S’approchant – permission obtenue de par son statut – il entreprit quelques minutes de recueil et de prière, jusqu’à-ce qu’une autre voix ne fasse vibrer l’air saint de cette cathédrale.
« Altesse ! Votre Altesse ! » Entendait-on, tandis qu’un homme de petite stature et d’allure fine et athlétique, s’avançait bon grès mal grès vers le Duc, arrêté soudainement par deux imposants soldats de la Guardia Soltaari prêts à dégainer et embrocher l’individu inopportun. « Votre Altesse ! Une… Une missive de la plus haute importance vient d’arriver au pigeonnier du palais ! Une… Une missive… Elle… Elle porte le… Le cachet de son Excellence de Saint-Aimé ! »
« Louis de Saint-Aimé ?! » S’exclama alors Adriano, sorti violemment de sa contemplation et de sa prière faite à Tyra, déesse louée par plus d’un Soltaar, car la mer coulait en leur sang. « La missive portait-elle le sceau du Marquis ?! Ou celui du conseil de régence ?! » Demanda alors Adriano, soucieux de connaître l’étiquette derrière laquelle Louis avait pris la plume.
« Heu… Je… Je ne sais pas votre Altesse… » Répondit le messager, bredouillant en plus de demeurer haletant.
« Par La Mère, d’où vient la missive ?! » Renchérit Adriano, légèrement plus irrité cette fois.
« Je… » Commença à bredouiller l’homme aussi fin qu’une ablette, avant d’être brutalement coupé par le Duc.
« Par les saintes écritures, vous ne m’êtes d’aucune utilité ! Ecartez-vous ! » Ordonna-t-il, accompagnant le geste à la parole avant de se placer prêt du capitaine de sa garde, toujours présent à ses côtés. « Je dois retourner au palais immédiatement ! »


[Du trépas à la vie] Comme un vent fougueux. Szopar10


Quelques minutes plus tard, ce même jour.
Dans le palais ducal – Cité de Soltariel.



Entre les immenses colonnes et les grandes arches voûtées ; entre les statues de pierres, les grandes tapisseries et les jardins intérieurs ; entre les fontaines aux doux bruits de cours d’eau et les innombrables couloirs, le bruit typique des chaussures à talonnettes du Duc de Soltariel raisonnait à une cadence rapide et régulière. Salles après salles, vestibules après vestibules, l’homme d’arme s’activait avec énergie afin de rallier son bureau de travail où l’attendaient ses obligations et ses devoirs, en plus de cette fameuse missive reçue aujourd’hui. Ses pensées étaient nombreuses, secouées par la curiosité derrière cette missive inattendue et les enjeux qui se présentaient à lui depuis qu’il avait accédé au trône plus rapidement que prévu… Bien trop rapidement d’ailleurs.

Les gardes ducaux peinaient d’ailleurs à le suivre ! Leur forme physique, entravée par leurs armures imposantes, leur permettait tout juste de rester quelques pas derrière lui. Arrivant enfin au bout du dernier corridor, le Duc ouvrit la porte avec la rapidité et la précision de l’aigle durant sa chasse. Refermant la porte avec vigueur, les deux gardes arrivèrent deux secondes plus tard, et n’eurent d’autres choix que de se positionner de part et d’autre de la porte, le souffle coupe, la sueur perlant malgré l’hiver correctement installé.

Immédiatement, le Duc prit son ouvre-lettre et, prenant habilement la fameuse missive laissée bien en évidence, entreprit de l’ouvrir sans même regarder le sceau pour lequel il avait si vigoureusement admonesté le pauvre messager tout à l’heure. Ses mires acérées dardaient un regard de braise sur une missive qui, en son esprit, pouvait être d’un augure aussi merveilleux que cataclysmique. Louise de Saint-Aimé était en effet un être à la réputation sulfureuse enrobée de sainteté. Les êtres les plus proches du pouvoir étaient souvent les plus carnassiers et prédateurs d’entre tous. Et ces dernières années, rien n’était sorti de bon des tractations menées par les Nordiens… Raison de plus de s’en méfier.

Mais le visage du Duc se fit de moins en moins sombre et grave à mesure que les mots imprégnaient sa rétine. Son faciès, figé, se dérida, exprimant alors un sourire faiblard devenant soleil resplendissant. Lorsqu’il eut terminé sa lecture, le noble resta interdit. Machinalement, il agita la lettre, regardant le sol tout en marmonnant des phrases ineptes et inaudibles, que seul son esprit pouvait deviner. Sa main, guidée par un geste mécanique devenu routinier, ouvrit le double loquet qui gardait la baie vitrée fermée, pour finalement sortir sur le balcon qu’il affectionnait temps, lui offrant une vue imprenable sur les lointaines côtes septentrionales du duché.
« Ainsi donc… La quête… Sa quête… Est terminée. » Chuchota-t-il, un sourire illuminant soudainement son visage, alors qu’il levait enfin le nez pour regarder au loin. Derrière ses pupilles passaient le fil des évènements des derniers mois, et, tel le condamné revoyant le fil de sa vie au moment où la mort frappe, les propos de Néera, lors de l’ascension de la Haute-Prêtresse, et les images de l’adepte de La Mère au corps illuminé servant de vaisseaux à la Damedieu, Adriano revoyait tout. Entendait tout. « Le fils ne doit pas être jugé à l’aulne des pêchers du père. » Répéta-t-il, d’une voix grave et profonde, résonnant presque dans sa gorge. « La lignée bénie est de nouveau sur le trône… Et les serpents s’étoufferont sous le poids de la justice divine… » Dit-il pour lui-même, alors que de folles rumeurs s’étaient élevées à propos de l’entourage du faux Roy. Adriano, alors point encore prince de Soltariel, avait déjà les oreilles tendues ça et là… Certains complotaient, d’autres complotaient contre les comploteurs… Nul doute qu’une mécanique était en action, et que les choses allaient changer. « Au Printemps renaît la vie, poussent les fruits et éclosent les fleurs… Et la couronne de Péninsule retrouve son hôte béni de la Damedieu. »

C’est alors qu’il claqua soudainement et violemment le talon de sa botte sur le sol de pierre, provoquant un son cristallin. Ni une ni deux, le Duc reprit le chemin de la sortie et, dévisageant ses gardes, attrapa l’un des deux :
« Retournez à la cathédrale ! Allez à tous les temples ! Que l’on sonne les cloches et que les héraults annoncent à tout le monde que le Roy Bohémond Phiiram, béni par Néera, a été retrouvé et ressuscité par la bénédiction de La Mère ! » Ordonna-t-il, renforçant sa prise sur le frêle esquif de tissus dépassant de sous l’armure du garde ducal. « Que tous sachent que la lignée bénie à recouvrée son trône ! Et qu’au Printemps l’on ceindra le front du Roy de sa couronne légitime ! Allez ! »

Peu de temps plus tard, l’ordre fut exécuté. Les cloches sonnaient la liesse, et les héraults scandaient l’information qui, à n’en point douter, aurait tôt fait de faire le tour du royaume tout entier.
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