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 [Afflux] Ton pied sur ma montagne

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Braähm Main-Ferme
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Braähm Main-Ferme


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MessageSujet: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMar 9 Mai 2023 - 10:41


4ème ennéade de Karfias
À quelques monts du volcan



Une odeur de cendre envahissait les hauts monts de cette contrée si lointaine aux yeux de certains Nains. Par-delà la Vallée de la Nerania, bien après les frontières connues des cités naines, Mogar avait parlé, et s’était déchaîné. La montagne enfoncée dans les Hautes-Terres avait explosé. Mhardûm n’en croyait pas ses yeux, tombant à genoux devant le spectacle funeste. Le Père les avait punis, eux, pour un quelconque crime commis par ceux qui vivaient au fond de leurs cités. Il versa une larme unique, qui alla s’écraser sur le scalp de sa première victime. Ces traîtres de la Foi allaient payer, il en fit le serment, à lui-même, comme à son dieu. Car trop longtemps, les Dawis avaient commis l’erreur d’ignorer l’ire de Mogar. Par sa main vengeresse, le guerrier jura de leur faire payer. Le clan Ghulaskazal derrière lui réagit à son cri de rage et de souffrance, s’époumonant dans le vent qui hurlait dans la montagne. Une lueur s’illumina dans ses yeux, une idée germant dans un coin de sa tête. Il lui faudrait de la patience et de l’audace, mais il s’en savait capable. Peut-être le seul élément qui lui manquerait serait le temps.


Au coin d’un feu croustillant, deux longs mois plus tard, Mhardûm laisser traîner son regard dans les flammes. Il s’était battu pendant tout ce temps, essayant de contacter les tribus voisines, et de les convaincre de rester. Mais les sauvageons restaient sauvageons, et ses arguments n’avaient pas su les toucher, qu’il eût usé de ses poings ou non. Les querelles avaient été nombreuses, et même après avoir réussi à entamer une discussion, les nombreux points de désaccord l’avaient emporté sur la raison. Même la haine envers ces citadins et leur confort injuste, ou encore la puissance de la haine de Mogar, n’avaient pas su les trouver.

Aujourd’hui, ils auraient pu s’être retrouvé, tous ensemble. Ils auraient pu avoir mis de côté leurs différents, et auraient pu agréger leurs forces. Mais non : le clan était seul. Peu importait. Ils frapperaient quand même. Même sans l’espoir d’une victoire, l’armée du Haut-Royaume ressentirait leur colère. Quelques jours plus tôt, des éclaireurs avaient rapporté la venue d’une armée, qui marchait sur la route qui traversait la Haute-Virnée, droit vers la Vallée de la Nérania. Il y avait de grandes chances pour qu’elle se dirige vers la montagne brisée dans un second temps. Il était temps de montrer à ces nains que le Septentrion ne leur appartenait pas.



3ème ennéade de Verimios
Sur un long sentier des Hautes-Terres



Ces ennéades de préparation n’avaient pas servi à rien, les éclaireurs avaient vu juste. Le chef de clan avait été mitigé de voir un autre groupe de guerriers s’attaquer à ce chantier. Ils avaient réussi à les affaiblir – à peine, mais l’effet de surprise était maintenant peut-être gâché. Mais il s’était fait une raison : il était impossible de contrôler ces têtes de pioche. Le pont saboté avait été réparé et traversé la veille. En cette fin de journée, silencieux, Mhardûm observait le convoi avancer lentement, sur les chemins escarpés de la montagne. Il était très étiré, s’étendant sur des centaines de mètres. Les béliers peinaient à tirer leurs chariots sur le sol boueux et glissant, où se mêlaient terre mouillée et neige fondue. La chance avait souri aux berserkers : il avait plu toute la journée, et l’averse continuait encore en ce moment même. Le moral des nains du Grand-Royaume serait probablement au plus bas. Oui… Tout était prêt. Un sourire naquit sur ses lèvres.

Un ami posa sa main sur son épaule et hocha la tête. Le Profane-Braise porta le cor à ses lèvres, et souffla.
Le puissant son résonna et rebondit sur les hauts monts, et fut reprit par un… deux… trois autres cors, au ton plus grave encore. S’ensuivirent quelques secondes de silence, puis par des bruits de percussions, suivis de cris sauvages éparses. Des dizaines de nains répandus dans les environs frappaient leur bouclier ou leur torse en rythme. Et puis, de nouveau, le silence. L’extermination allait enfin commencer.

D’un rebord surplombant de quelques mètres le sentier que suivait le convoi, Mhardûm sauta, suivi de ses quatre meilleurs guerriers, en plein milieu de l’expédition, sur les bêtes et les dawis terrorisés. À une dizaine d’endroits, l’attaque coordonnée se répétait. Des trios de berserkers sautaient, ou escaladaient la paroi, et répandaient le chaos. Toujours par trois ils allaient, soudés, très proches les uns des autres, et prenaient pour cible les êtres vivants les plus proches, qu’ils soient animaux, civils ou soldats. La tête et la queue du convoi restaient intouchés. Pour eux, la fuite était possible. Mais pour tous les autres, la quarantaine de guerriers de la tribu Ghulaskazal serait un défi de taille.

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Ararün Kuradsson
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMar 9 Mai 2023 - 20:11


La pluie battait son plein, les froides gouttes d’eau – ou de neige il n’en savait rien – venaient lui glacer la chair lorsqu’elles s’infiltraient sous les couches de vêtements plus assez secs pour le maintenir au chaud. Ararün continuaient de marcher, la tête haute et le regard braqué droit devant lui, comme s’il cherchait à ne pas se laisser abattre par la météo et la fatigue. Par moment, il venait en aide à des civils pour pousser les bêtes de trait, les sortants de la boue épaisse, dans d’autres c’était à l’aide d’une lourde main posée dans le dos qu’il signalait sa présence aux autres pour tenter de les maintenir concernés par la voie à suivre. Chacun avait pu être à ses côtés à un moment et même discuter avec lui.
En effet, Ararün se trouvait au centre de la formation, avec les civils qu’il se devait de coordonner aussi. Si son second pour l’expédition s’occupait de remonter les directives aux guerriers par d’autres intermédiaires, les artisans et autres eux recevaient les directives directement du capitaine. Chacun pouvait ainsi l’approcher et lui demander tout ce qu’il souhaitait. C’était là, sa manière de maintenir une certaine cohésion et motivation.
Les nains avaient la même formation que depuis le départ, à savoir ; Les civils étaient au centre et les guerriers les entouraient en étant séparés par quelques mètres les uns des autres. C’était là une formation plus que classique qui avait souvent fait ses preuves par le passé. Les guerriers étaient placés de manière à empêcher quiconque de s’approcher des civils et si, par mégarde, certains passaient entre les lourds boucliers et haches, aucun des non-combattants se retrouveraient isolés sans défense de la part d’un cognard.

Il n’en disait mot, mais le Capitaine kirganais avait le cœur lourd. L’expédition avançait vers sa destination, les courtes jambes se faisaient lourdes et douloureuses. Les vivres commençaient à diminuer et les derniers kilomètres à faire paraissaient encore lointain. S’ajoutait à ça, l’embuscade subie par les artisans où deux guerriers avaient perdu la vie, là, dans le froid mordant, loin des leurs. Ararün se sentait coupable, il s’efforçait cependant de ne rien laisser paraître, mais au plus profond de lui il ne pouvait en être autrement.
Il avait certes donné les rênes à Hilda, la fille d’Harald, pour s’occuper de la sécurité du lieu des travaux, il n’en était pas moins responsable. Il aurait dû lui dire, lui ordonner si besoin, de mettre en place des éclaireurs, ou même venir vérifier par lui-même que tout se passait correctement. Au lieu de ça, le Fiers-Marteaux avait jugé bon de ne pas intervenir, peut-être pour ne pas paraître désobligeant auprès de la jeune guerrière qui aurait pu se sentir trop couvée ou peut-être par simple excès de confiance. Quoi qu’il en soit, les résultats étaient là, deux fiers combattant du Zagazorn étaient tombés et jamais ils ne rentreraient auprès des leurs.

Afin d’honorer les morts, le Capitaine avait ordonné que l’on enterre les corps à l’endroit de leur trépas et que des pierres soient montées afin de marquer l’endroit. Cela permettrait de récupérer les corps sur le retour, s’ils pouvaient le faire, ou tout simplement de montrer à quiconque qui passerait dans les environs de marquer ses respects à ceux qui étaient maintenant dans le Monde du Dessous. Néanmoins, il avait fait récupérer les casques des guerriers afin de les ramener à leurs clans et que par cet objet, maintenant devenu relique du passé, ces derniers puissent faire leurs deuils, mais aussi honorer à leur manière leurs défunts.
C’est donc avec ses sombres pensées qu’il continuait d’avancer, poursuivant sa route en étant bien décidé à arriver à la Montagne Disparue. Dans ses rêveries, il ne faisait plus attention à ce qui l’entourait, suivant la marche monotone par automatisme en se calquant sur les pieds de celui qui le devançait.

Soudain, le sortant de ses songes, trois sons lourds qu’il connaissait si bien. Des cors. Ces appels résonnèrent sur la roche froide des montagnes qui les surplombaient et immédiatement, alors que le silence retomba pour quelques instants, le capitaine hurla de sa voix rauque et dans un dawi gutturale. « GUERRIERS ! EN… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une clameur sauvage monta dans les environs et ne laissa aucun doute quant aux évènements qui suivirent. « …FORMATION ! »
A peine eut-il le temps de donner son ordre et que les cognards commencèrent à se rapprocher des civils pour refermer le carré, que les premiers assaillants arrivèrent sur eux. Du ciel. Les berserkers tombèrent du ciel directement sur eux dans une chute lourde et soudaine. Ararün tourna la tête et vit que d’autres arrivèrent aussi par le bas, ces derniers ayant bien moins surprit les guerriers que leurs amis voltigeurs se retrouvèrent en face de cognards paré à frapper et certaines n’eurent même pas le temps de finir d’escalader la paroi que des coups de hache ou de marteaux les accueillirent au sommet.

Voyant qu’un côté du front était pour l’instant assuré, il se concentra sur ceux qui avait sauté au milieu et qui déjà faisait des dégâts dans les rangs des fils du Zagazorn. Bétails, civils et guerriers étaient visés par ces êtres plein de folie. Epaulé par d’autres guerriers de la tête et de la queue, qui remontèrent aussi vite qu’ils le pouvaient le convoi, Ararün se jeta dans la mêlée à son tour.
Par instinct il chercha le premier opposant qui s’était approché d’un civil. Son marteau de guerre accompagna lourdement la tête de l’individu vers le sol, sur lequel il l’écrasa sans retenue, emporté par le mouvement de synergie de son arme. Arrachant l’arme dans un mélange de craquement osseux et poisseux de sang. Il releva la tête aussitôt et ordonna en beuglant pour se faire entendre au travers de la cohue des civils qui n’avaient pas encore été approchés par les fous de Mogars. « DERRIERE LES COGNARDS ! D’VANT OU DERRIERE L’CONVOI ! RESSERREZ L’CARRE ON LES ENFERME ! »

L’idée était simple, sur le papier, bien plus difficile à réaliser aux vues du chaos. Même si l’attaque avait été soudaine et inattendue, les berserkers s’étaient jetés au plein cœur du carré et c’était là une erreur. Certes de cette manière-là, ils pouvaient atteindre les civils et les bêtes, mais ils se retrouveraient très vite enfermés par le carré de guerrier qui, déjà en surnombre, se refermerait peu à peu sur eux à mesure des pertes. La priorité était avant tout de faire sortir les non-combattants de cette mêlée pour les placer derrière la ligne avant d’écraser le centre.
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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMer 17 Mai 2023 - 15:30

Le chantier de l’ancien pont détruit, n’avait pas été de tout repos. Si, pour Hilda, il s’agissait là de sa toute première responsabilité militaire depuis qu’elle avait reçu le Kumenouth, elle n’avait point su être réellement à la hauteur. Oh, les travaux s’étaient rapidement terminés, et, ce faisant, la troupe s’assurait d’un moyen sûr pour traverser ce gouffre béant qui gênait tant les allers et venus depuis la Nérania vers le Nord du Septentrion. Mais la chose avait coûté cher… Oui, très cher même.

Plusieurs Nains furent tués dans l’attaque des Sauvageons. Peu de Nains, en termes de chiffre… Mais déjà trop, en termes de Souffles. Le peuple du Zagazorn avait déjà trop souffert des assauts du Père, le Maudit, lorsque ce dernier provoqua le Voile, dans toute sa plus pure destruction. Aucun chiffre n’existait, bien-sûr, mais les pertes subies dans les cités, les clans et les peuplades disséminées, chiffraient bien au-delà de la moitié de la population de l’époque. D’aucun admettait alors que 60% de la population Naine avait été tuée, ou transformée – Sauvageons, Berserkers et Engeances n’étaient-ils point des Nains fut un temps – un chiffre ahurissant, difficile à assumer… Mais qui imposait une chose dans l’esprit de tous les Nains : chaque aventure, chaque expédition, chaque reconquête, devait se faire avec le moins de perte possible… Au risque de voir se réduire encore plus dangereusement, la population totale du Zagazorn.

Hilda s’en voulait. Oh oui, elle s’en voulait. Et la honte la recouvrait : car elle avait pensé à bien des choses, à bien des aspects de son rôle en tant que responsable de la défense des travailleurs… Mais point à tout. Et la confiance d’Ararün, le chef militaire de l’expédition, devait être détruite… Au moins pour un temps.

Elle s’était donc entêtée. Entêtée à suivre les ordres, sans prendre plus d’initiative que son rôle de guerrière le lui demandait. Elle était encore bien trop jeune pour pouvoir diriger, prendre des décisions, et bien peu expérimentée pour pouvoir prendre des initiatives… Aussi s’attelait-elle à suivre les ordres du mieux possible, et à ne point compter sur les heures, ni les missions, ni les choses qu’on lui demandait de faire. Qu’importe les missions, d’ailleurs… Ainsi cherchait-elle à se repentir, d’une certaine manière…

Elle était encore plongée dans ses pensées et dans toute sa culpabilité, lorsque l’attaque survint. Les cris rauques et gutturaux l’éveillèrent comme le ferait un tremblement de terre apparut soudainement. Au milieu du dispositif, elle pu voir, aux premières loges, la chute et l’arrivée toute en violence des Berserkers qui, depuis les hauteurs, s’étaient jetés directement sur le convoi, les bêtes et les civils, frappant dans le tas sans réellement chercher de cibles.

Hilda prit sur le derrière du casque, le bout arrondie d’un marteau de guerre, alors que le Berserker qui le possédait faisait un saut peu maîtrisé, et un rouler-boulet qui manqua presque de le faire choir de l’autre côté du chemin emprunté par le convoi. Sonnée, Hilda mordit la poussière… Chose peu agréable pour quiconque aurait un peu de fierté par ici. Les secondes qui suivirent semblèrent durer des heures… Mais enfin, elle parvint à relever sa trogne de la poussière froide et enneigée de ce coin du monde, pour se redresser enfin.

Mais quelque chose avait changé. Lorsqu’elle se redressa, il n’y avait plus ni peine, ni stupeur, ni inquiétude dans son regard, sur son visage, dans ses pensées. Plus de honte non plus, non… Il n’y avait que l’envie violente et irrépressible d’en découdre, de se battre, de se faire justice… De défendre ceux qui étaient à ses côtés. Car, malgré toute cette hargne qui commençait à bouillir en son sang et en ses entrailles… Il y avait une chose qui restait illuminée, telle un phare dans la nuit : elle était là pour son père, et pour comprendre ce qui avait provoqué la destruction d’une montagne entière.

Alors, elle se releva. Entendant l’appelle lointain d’Ararün, elle reprit son propre marteau de guerre et, faisant face au chien qui avait frappé derrière son casque, lui assena un grand coup circulaire dans les jambes. Le craquement des genoux était horrible à entendre, plus encore que le cri de celui dont la douleur devait être intenable… Mais, par magnanimité ? Ou par colère ? Elle frappa à nouveau, en plein sur la caboche du Berserker, laquelle éclata sous l’effet de la masse, projetant partout des moreaux d’os, de cerveau et de cervelles…
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Hjolgrim Brokkgog
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeJeu 18 Mai 2023 - 3:32

Deux énnéades s'étaient écoulées depuis le dernier assaut, et l'état d'esprit du civil n'était pas aussi déprimé que le reste de la troupe, bien qu'il n'était pas non plus au beau fixe. Ils avaient perdu deux des leurs qui ne reviendraient jamais à la maison. Peu importe comment on pouvait réfléchir, que ce soit humainement ou mathématiquement, c'était un coup dur. Ce qui le rendait mélancolique était surtout qu'il reconnaissait de temps à autre une route qu'ils empruntèrent le jour ou le père, maudit soit-il, déchaina sa colère sur ses enfants. Il était revenu là ou tout avait commencé.

Assis sur le chariot de minage situé au centre - car c'était sa position initiale au départ du convoi - qui contenait désormais une dizaine d'armes et ferrailles diverses récupérées sur les dépouilles des sauvageons lors du dernier raid, le dawi observait la queue de convoi au moment ou l'attaque surprise débuta. Il avait entendu les cors, mais n'avait pas prévu que des sauvages se décideraient à sauter directement sur les civils au centre de la ceinture de guerriers.

Intérieurement, il en avait déjà marre de devoir se défendre sans cesse au sein de son pays, au sein de ce qui appartenait de droit au Zagazorn. Il n'était pas un guerrier et s'était imaginé, sans doute comme beaucoup de civils, des batailles rangées couvrant un convoi. Personne parmi le clan Brokkgog n'aurait pu penser une seconde qu'il existait en ce bas monde des sauvages capables de tendre de telles embuscades avec un tel mépris pour leur propre vie ; ils n'avaient aucun savoir vivre et aucun honneur.

En se relevant de son perchoir, Hjolgrim tenait cette fois-ci une hache récupérée sur le corps du sauvageon occis par Hilda lors de la précédente bataille. Il avait retenu la leçon et ne se défendrait pas avec le matériel destiné à évoluer dans des mines. De son autre main, il balance en contrebas du chariot aux autres membres du clan de quoi se défendre de façon plus effective alors que l'assaut débute tout autours d'eux.

« C'CERCLEZ LA CARGAISON, QU'Y PASSENT PAS » lança t-il à l'attention de la dizaine de mineurs désormais a peu près équipés.

Plusieurs adversaires fonçaient déjà sur eux alors qu'Ararün tentait de mettre de l'ordre dans la formation tout en ordonnant aux civils de se positionner en arrière des cogneurs, sans que Hjolgrim ne comprenne exactement quel était le but de la manœuvre finale. Quoi qu'il advienne, ils étaient au centre du chaos et les guerriers étaient déjà au contact du groupe, car le centre, c'était bien évidemment la pire des positions dans cette configuration des choses et peu importe vers quel côté ils se dirigeraient, ils seraient pris entre les guerriers et leur cible.

Le groupe n'eut pas vraiment le temps de réfléchir qu'un trio d'adversaires foncèrent droit sur eux. Ces sauvages savaient se battre, et n'étaient pas aussi désorganisés que lors de la précédente bataille.

Celui qui ouvrit les hostilités fût le chef de clan, qui attrapa la première chose qui lui passa entre les mains afin de le tirer dans la tête de celui qui menait le petit groupe vers eux. Et ainsi volèrent deux chausses appartenant à un des dawis du groupe qui avait décidé de s'aérer les panards la nuit dernière.

« D'DEGAGE DE MA MONTAGNE ! SKRUFF ! »

L'attaque à coup de chausses n'eut pas l'effet escompté, sans doute car il n'avait pas prévu d'attraper le lot le plus pourri du chariot de ferraille, et non content d'avoir manqué sa cible a deux reprises, il glissa en arrière et tomba lourdement de ce dernier au moment ou le choc de leur charge contre la roue se fit ressentir. Les béliers, excités, se débattaient à l'avant, mais il leur était impossible de les relâcher sans rajouter du chaos au chaos.

En sécurité pour l'instant, Hjolgrim se releva et observa déjà les échanges entre son clan et le trio de sauvages. A dix bagarreurs contre trois guerriers, inutile de dire que c'était un bordel sans nom. Une fois relevé, il fonça aussitôt en direction du chariot afin de prendre part aux premiers échanges, et avec l'idée stricte de défendre les siens au milieu du chaos car il était bien évidemment hors de question d'attaquer bêtement à la place des cogneurs.
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Thordril Hargrund
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeDim 21 Mai 2023 - 10:18


Les jours après l’attaque surprise près du pont avait été compliqué. Ma blessure à la cheville avait été plus profonde et préoccupante que prévue. J’aurai dû prendre un repos complet à partir de ce jour: ne plus marcher ni chevaucher mon bélier. Mais ma volonté de ne pas paraître affaibli, ne pas casser cette idée de “légende”, et ne pas attirer les grognements moqueurs des soldats, je continuais le voyage comme à l’habitude. Le froid, la pluie et la dureté inhérente à ce type d’expédition eurent raison de moi. Une ennéade plus tard, lors d’une matinée brumeuse, mon pied refusa de me porter. La cheville avait enflé, et il n’était plus question de se balader ailleurs que dans un chariot. Uzkular n’en fut pas ravi, il était désormais rétrogradé au rang de bélier de trait.

Ainsi donc passa une ennéade entière, au rythme des cahots des rochers, et des glissades liées aux aléas de la route. Par trois fois, l’attelage glissa dans la terre mêlée de boue, et menaça de faire basculer la cargaison en entier. Par trois fois, nous nous en étions sortis je ne sais comment. Quelques mineurs occupaient de mon chariot. Il n’était plus question de laisser un cognard seul quelque part, depuis la dernière attaque qui nous en fit perdre deux  

Soudain, des bruits de cors. Je me redressais, sans aucun doute sur ce qui était en train de se passer. Des cris, des hurlements. D’autres nains encore dévalèrent des rochers, et se précipitèrent sur les convois. Aussitôt, les cogneurs se retournèrent vers eux, mais les sauvageons avaient déjà commencé à attaquer les civils, qui se trouvaient pris au piège, entre la roche et la hache de leurs ennemis. Je me mis debout, mais le chariot ne cessait de bouger dans tous les sens, assaillit de toutes parts. Les mineurs étaient déjà partis, avec leurs haches de fortune, s’attaquer aux ennemis les plus proches. Sur le sol du chariot se trouvait la mienne. Je parvins à m’en saisir. Mais l’attaque ne durerait pas. Je voyais déjà les guerriers du Capitaine charger dans notre direction.
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Braähm Main-Ferme
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMar 27 Juin 2023 - 20:40



Saleté de pluie, maugréai-je dans ma barbe. Mon manteau n’avait pas résisté bien longtemps, et j’étais trempé de la tête aux pieds. Je sentais mon corps tremblotter, et mes reniflements peu goûtus venaient ponctuer le bruit incessant des gouttes qui tombaient. J’avais trouvé une place dans un chariot qui avançait lentement, vers l’arrière du convoi. Devant moi, un autre civil bien plus jeune semblait en train de dormir, imperturbable. Je lui fis un rictus et cherchais une excuse pour le réveiller, quand les cors retentirent dans la montagne et s’en chargèrent pour moi.

Mon sang se glaça. Je ne les reconnaissais pas. Ils n’étaient pas des nôtres, et pas non plus de clans sauvageons que je connaissais, qui vivaient autrefois par ici dans des temps plus anciens. Pris de panique, je me relevais tant bien que mal. Le bélier s’était arrêté. En équilibre précaire, j’aggripai mon marteau, juste avant les hurlements saisissants des inconnus. Et puis, plus rien. Un frisson parcourut mon dos. Je sentais le danger proche. Je ne l’attendais pas ainsi.

Trois lourds guerriers venaient d’apparaître des airs, armés jusqu’aux dents. L’un d’entre eux me regarda droit dans les yeux, alors que les siens étaient injectés de sang. Nul doute de l’identité de ces assaillants. Des berserkers. Depuis combien de temps nous traquaient-ils ? Je n’en avais aucune idée, mais cela expliquait cette sensation d’être observés qu’on ressentait depuis si longtemps. Mes mains se raffermirent sur ma prise alors que le trio se sépara. Celui qui m’avait remarqué planta une petite hache de main dans le crâne du bélier, qui s’effondra avec son conducteur. Il n’eut pas le temps de réagir, et le craquement sinistre qui suivit le deuxième coup du guerrier, cette fois avec son arme principale, présageait du pire.

D’un bond, il sauta sur notre chariot et frappa dans ma direction. Le tranchant de sa longue hache heurta mon marteau. La force du coup me projeta sur le côté. Mon ventre rencontra le bord de la charrette, et le choc me coupa le souffle. Je lâchais mon arme par réflexe, qui tomba sur le sol, et j’entendis le berserker rugir derrière moi. Il était trop difficile de me retourner. Je me savais déjà perdu. Quelle folie d’entreprendre ce voyage, dans ces conditions. J’aurais dû rester dans ma Loge, me dis-je en fermant les yeux, revoyant une dernière fois le visage de mon fils dans mon esprit. Je me sentis alors poussé et envoyé par dessus le chariot, pour me retrouver le visage dans la boue. J’entendis un cri de douleur qui se perdit dans la montagne, suivi d’un râle étouffé. Le civil m’avait sauvé la vie, au péril de la sienne. Pourquoi, mais pourquoi ? Je me relevais tant bien que mal alors qu’un bruit sourd retentit. Le berserker avait sauté lui aussi, et me regardait en grognant. Sa hache dégoulinait du sang qui se mêlait à la pluie froide. Désarmé, désemparé, je cherchais une issue. Derrière moi, il y avait un gouffre, et il ne servait à rien de courir : il me rattraperait vite. Je refermais mes poings et les brandis devant moi. Un rire tonitruant s’échappa de sa gorge. Il me grogna d’une voix rauque :

« L’vieux nain est fou d’se dire qu’ses poings valent ma hache ! »

Sans attendre, il l’éleva au-dessus de lui et s’apprêta à me mettre une attaque vertical, qui me trancherait probablement en deux. Je serrais les dents et les poings en le regardant d’un air de défi. Son sourire s’affaissa, et il frappa. Sa hache rencontra une nouvelle lame dans un éclat sonore. La hallebarde solide de mon fils encaissa le coup.

« Père, laisse le moi. »

Je m’écartais pour de bon et le laissa prendre ma place. Son visage respirait la sérénité, ce qui semblait énerver son adversaire. Il tenta de l’atteindre deux fois, mais sans succès. Loöte esquivait ses attaques maladroites avec aisance. Un peu derrière, je voyais les deux autres berserkers affronter quatre soldats de l’armée, qui refermait peu à peu le cercle autour du convoi. Ils semblaient avoir un peu plus de mal que mon fils. C’est seulement maintenant que je remarquais l’âge avancé de celui qui avait tenté de me tuer. Il semblait encore plus vieux que moi. Sa longue barbe grise ornementait un visage ridé, plein de cicatrices. La peur m’avait-elle fait perdre mes moyens si facilement ? Je tombais à genoux en me tenant le flanc. La douleur s’était réveillée soudainement. Une de mes côtes était peut-être brisée, ou au moins fêlée. Je ne serais d’aucune aide à mon fils, mais il n’avait pas besoin de moi. Il eut tôt fait de se débarrasser de son adversaire, et le décapita proprement. Un sourire se dessina sur mon visage. J’étais fier de lui. Ce berserker de pacotille restait un valeureux guerrier bourré d’expérience. Loöte avait tellement progressé, en si peu de temps. La formation des Lantais était impressionnante.

« Reste ici, tu es en sécurité. » me dit-il d’un ton rassurant. « Nous n’en aurons pas pour longtemps. »

Je le vis disparaître et rejoindre ses compagnons, qui avaient eux aussi éliminé leurs adversaires. En regardant un peu plus loin, la bataille faisait rage. Des corps jonchaient le sol. Certains portaient l’armure lantaise, d’autres des protections faites à la main, et d’autres encore des vêtements de civils. Les pertes seraient sans doute lourdes, et le bilan, désastreux.

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Braähm Main-Ferme
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMar 27 Juin 2023 - 21:05



Tout ne se passait pas comme prévu. L’attaque avait complètement échoué. Ceux qui escaladaient étaient arrivés bien trop tôt. Leur envie d’en découdre avait dépassé la stratégie mise en place et les ordres donnés par lui. Mhardûm retira son tranchoir du Dawi téméraire qui s’était élancé seul contre lui. Il voyait son clan faire des ravages, mais pas autant qu’il l’aurait escompté. La plupart n’avaient pas remarqué qu’ils étaient dépassé, et avait péri des lames des soldats. En quelques minutes, la tribu Ghulaskazal avait perdu plus de la moitié de ses membres. Mhardûm grogna et gueula pour se faire entendre par dessus le tumulte.

« Autour de moi ! »

Sa voix sombre résonna en écho contre les flancs de la montagne. En regardant autour de lui, il comprit rapidement ce que comptait faire l’armée. Il les voyait se regrouper autour d’eux, et les encercler. Ils allaient se faire trucider. Pas sans se battre, se dit-il. Tous ses guerriers encore en vie étaient avec lui. Ils étaient à peine une douzaine. Son cri de rage retentit de nouveau, et sa lame s’illumina de mille feux. Le vent hurla dans les monts, soufflant sur le convoi attaqué. Il y vit un signe. Mogar était avec lui. Oui. Il brailla son nom, répondant à son appel, et courut à la rencontre de celui qui semblait être le chef. Il ne se laisserait pas faire. Ses guerriers le suivirent. Il fallait percer ce cercle, cet abattoir. En arrachant la tête de l’armée, il espérait les mettre en déroute, et les chasser pour en tuer un maximum.

Il savait qu’il signait son arrêt de mort, et que ce combat serait son dernier. Il ne partirait pas seul.

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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMer 28 Juin 2023 - 9:35

Les cris étaient si nombreux qu’ils occultaient le cliquetis frêle de la pluie tombant sur le roc. Le tranchant des lames et le fracas des marteaux étaient si violents et si graves, qu’on en oubliait presque le tonnerre lointain qui tonnait. Le fracas des armes, des armures et des combats, rendait à l’instant, des reflets terrifiants. Sur ce chemin escarpé à peine assez large pour pouvoir accueillir l’expédition des Dawis du Zagazorn, tous se battaient pour leurs vies… Tous, y compris les Berserker, pour lesquels le champ des possibles se réduisait drastiquement.

Là, aujourd’hui, se voyait la différence entre les Berserkers et les Dawis du Zagazorn ; entre les fous qui suivent Mogar et ceux qui se rangèrent sous les ailes d’acier d’Ikthor le Puissant. Ceux qui choisirent la violence bestiale et animale, ne bénéficiaient que d’un seul avantage : la surprise de leur violence. Mais la violence, sans maîtrise, ne vaudra jamais rien… Ou jamais très longtemps.

Peut-être serait-ce cela, au final, la bénédiction d’Ikthor que les Nains recherchaient en allant vers cette montagne ? Cette démonstration de la supériorité tactique et technique de ceux qui se battent avec honneur, face à l’animosité, la bestialité et l’autodestruction de ceux qui suivent le Maudit.

Mais, en cet instant, Hilda ne réfléchissait plus réellement. L’excellence de l’entraînement des Lantais se faisait ressentir dans la maîtrise de son marteau, dans ses mouvements sous son épaisse armure de plate. Mais ses yeux… Oh, ses yeux. D’aucun aurait combattu sous les ordres de son paternel, aurait pu reconnaître se regard ardent de braise et de violence entre mille ! Tant il fut arboré par le passé par Harald, que l’on surnomma alors « Barbe-Sanglante ».

A mesure que les soldats fidèles à la royauté du Zagazorn avançaient, se regroupaient, œuvraient d’un effort commun, les forces des Berserkers se réduisaient, s’amenuisaient jusqu’à devenir peau de chagrins. Hilda, transie de cet élan commun, avançait vers les derniers reliquats de Berserkers, le regard empli de haine. Sa respiration était lourde, bruyante et l’écume coulait de ses lèvres…

Celui qui semblait être le chef de cette meute faite de violence, de haine et d’animosité dépourvue de réflexion, cria au dernier assaut. Tous, alors, se jetèrent dans les derniers aspects de la bataille, s’élançant vers les soldats Lantais qui s’attendaient à encaisser la vague tel un roc inflexible. Hilda leva son marteau, hurla toute sa haine, et l’asséna sur un des Berserkers trop emporté par sa course pour tenter quoi que ce soit de dangereux.
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Ararün Kuradsson
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMer 28 Juin 2023 - 17:13

Les assaillants tombaient les uns après l’autre sous les coups des enfants du Zagazorn. A mesure que les cognars se rapprochaient du centre, de chaque côté du convoi, c’était davantage de civils qui étaient mis en sécurité derrière leur rideau d’armure. L’organisation des soldats prenait le dessus sur la fureur et la rage de leurs opposants. Les berserkers étaient certes de redoutables guerriers, mais ils manquaient de discipline et cette fois-ci encore ils en avaient fait preuve en se retrouvant rapidement en sous-nombre et encerclés de toute part.
Ararün continuait sa progression, passant devant l’un des bagarreurs du clan Brokkgog, qu’il avait écarté du plat de son marteau pour se frayer un chemin. Les derniers survivants berserkers s’étaient alors regroupés et pareils à des bêtes sauvages beuglaient dans la direction des soldats qui poursuivaient leur avancée. Ils seraient écrasés peu à peu par les armes de guerres des barbes et leur triste fin serait inévitable.

Ararün continua d’approcher quand il entendit l’appel au baroud d’honneur sonné par le chef des guerriers sauvages. Tous virent alors son arme s’embraser de mille feux et un bref silence retomba sur la montagne. Une arme runique, voilà ce qu’était entre les mains de ce combattant sanguinaire. Ararün sentit alors une certaine hésitation gagner les siens qui n’avaient que des armes ordinaires, certes de manufacture naine, mais qui ne pourraient résister aux assaut des runes.

Mhardûm lança alors le dernier assaut et le Capitaine Kirganais remarqua qu’il en était la cible. Les flammes de l’arme runique embrasaient ses iris et un bref instant, il lui sembla déjà ressentir la chaleur de ces flammes lui lécher la peau. Il reprit alors ses esprits et prit position, accentuant sa poigne sur la hampe de son marteau. Légèrement accroupi sur ses appuis, la tête de son marteau relevée vers l’arrière, ainsi il patienta.

« Empêchez-les de sortir de là ! Ne faites qu’un et n’ayez pas de brèche ! » Ordonna-t-il alors avant de s’élancer à son tour dans la direction du chef Berserker.

Les cognars poussèrent à l’unisson leur cris habituel pour signaler à leur officier qu’ils avaient bien comprit ses ordres et tel à une vague d’acier, se regroupèrent les uns contre les autres pour former une barrière impénétrable qui avançait alors d’un même pas. Ils arrivèrent alors au niveau des sauvages et les premiers coups de haches et de marteaux s’échangèrent lourdement. Les boucliers encaissèrent dans des fracas semblables aux tambours de guerre et le dernièr assaut commença alors.

Dans le même temps Ararün arriva à hauteur de Mhardûm et se trouvant à bonne distance, fit voler son lourd marteau de guerre dans les airs avant de chercher à l’abattre sur son adversaire. Tous deux le savaient, celui qui tomberait le premier mènerait les siens à la mort et pou le kirganais les pertes seraient bien plus lourdes que quelques sauvages du grand Nord.
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeMer 28 Juin 2023 - 17:52


Autours d'eux, les combats s'enchainaient sans mal et bientôt les guerriers cerclant désormais la cargaison avançaient vers le centre. Il ne fallait pas être un génie en technique militaire pour comprendre que si le groupe de mineurs restait au centre, ils allaient mal finir dans tous les cas. Pour autant, leur bataille ne s'achèverait pas aussi facilement que ça et ils n'arriveront pas à se dégager à temps.

Ayant désormais rejoint son clan, Hjolgrim mis en place une stratégie défensive extrêmement simple, généralement employée dans les mines ; c'était de la folie pur et dur pour n'importe quel guerrier, mais chacun avait ses méthodes d'engagement et il fallait limiter la casse. Il jeta la hache - qu'il ne savait finalement que très peu manier - sur son côté droit et attrapa le col d'un de ses frères situé juste derrière le chariot central, le petit groupe tentant tant bien que mal de se battre dans ce goulot improvisé.

« En formation d'goulot »

Les uns après les autres, chaque dawi derrière un autre dawi l'attrapa par le col et fit de même avec son voisin. Ils se mirent deux par deux.

En quelques secondes seulement, deux rangées d'une poignée de mineurs se mit en place. Les deux les plus en avant et donc, au contact des sauvages, avaient gardé leur hache lourde et s'en servaient uniquement afin d'encaisser les coups, chaque nain derrière eux tirait sur le col de l'autre, faisant inévitablement reculer la totalité de la colonne à un même rythme.

C'était initialement une formation utilisée sous terre afin de n'être que deux à se battre dans une artère, supportés par les autres derrière, une formation sous-terraine de contrôle de foules.

Petit à petit, la distance entre le groupe de mineurs et la cargaison se faisait grandissante, mais ils se rapprochaient inévitablement du cercle des cogneurs afin de s'extraire de ce chaos.

Un des sauvage lança une violente attaque vers l'avant, souhaitant déstabiliser la rangée. Hjiolgrim tira fermement sur le col du dawi qu'il tenait, ce qui eut pour effet de transmettre cette impulsion et faire reculer toute la rangée d'un mètre, permettant au dawi au contact - qui ne pouvait que reculer au rythme des autres - d'esquiver l'attaque lancée à son encontre.

« Allez ! Du nerf ! »

Sans qu'il ne se rende compte du coup porté à l'avant cette fois-ci, les deux mineurs du clan qui tenaient le trio de front tombèrent au sol, visiblement mortellement touchés. Les deux autres juste derrière prirent le relais dans un cri de guerre terrifiant. L'un des sauvage s'effondra à son tour, un des mineurs ayant planté un piolet dans sa gorge après qu'il ait trébuché sur le cadavre d'un des membres du clan Brokkgog.

A force d'efforts, le groupe arriva finalement au contact des cogneurs du Zagazorn, mais c'est sur Hilda qu'il arriva en premier alors qu'elle se déchainait de sa lourde masse. Les deux berserker semblaient hors de contrôle, concentrant leur attention sur l'avant de la colonne restante.

« Eh Princesse un coup d'main ? » beugla t-il.
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Thordril Hargrund
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeJeu 29 Juin 2023 - 17:25



Le chariot s’immobilisa brusquement comme si, d’un coup, ils avaient cessé leur attaque. Les cris au dehors ne trompaient personne. Passant par une fente trouée du dit chariot, je vis que les sauvages s’étaient rassemblés autour de leur chef, qui avait brandit son épée et se dirigeait vers Ararün. Trop emportés par leur rage et leur colère, ils fonçaient caboche baissée dans la mêlée. Le cercle de guerriers se refermeraient bientôt sur eux. Je vis le clan Brokkgog qui affrontait plusieurs sauvages, dans une formation étrange, que je n’avais jamais vu, mais qui semblait porter ses fruits, puisque les sauvages suivaient sans regarder derrière leur épaule.

Malgré ma blessure, je pouvais largement en profiter. Ma légère hache entre mes mains, je me dirigeais vers eux avec toute l’énergie que je pouvais mettre dans mes deux jambes. Des corps en travers du chemin, le sang s’écoulant avec la pluie, me ralentirent. J’arrivais sur les deux bersekers au moment où Hjolgrim les avaient amenés auprès des guerriers. Mais je fus le premier à réagir. Avec un beuglement d’effort, je levais le bras et j'abattis mon arme sur la nuque du sauvage le plus proche. Surpris, il ne se retourna même pas. Son casque fendu, il s’effondra au sol, le sang coulant sur sa nuque. Pendant quelques instants, je le scrutais, perplexe. Mais il resta au sol.

L’effet de surprise avait pris fin. Son comparse s’était retourné. Dans son regard, je vis une haine indescriptible, une envie de vengeance, ou même de meurtre. De la manière la plus prompte, je mis ma hache en travers de mon corps, pour parer un éventuel coup, et je reculais tout en restant face à lui. Sur le coté, j’avais déjà remarqué Hilda et son marteau, qui saura aisément se débarrasser de lui.

Néanmoins, le coeur du combat n’était pas là, il restait autour des militaires, menés de la pogne expérimentée d’Ararün. Ils ne s’arrêteraient pas avant de nous avoir tous tués.

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Ararün Kuradsson
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MessageSujet: Re: [Afflux] Ton pied sur ma montagne   [Afflux] Ton pied sur ma montagne I_icon_minitimeJeu 29 Juin 2023 - 17:47



Dans le chaos des affrontements qui faisaient rage au-delà des cols voisins, un duel d’envergure était en train de se dessiner. Mhardum avait décidé de quitter sa propre formation afin de se jeter corps et âme dans son dernier assaut en ayant pour cible l’officier militaire du convoi visé ; Ararün.

Le Fiers-Marteaux l’avait remarqué en voyant le berserker courir à grandes enjambées dans sa direction, ignorant tous les autres guerriers qui auraient pu être à sa portée. Obnubilé par sa proie, Mhardum s’écriait avec rage en levant son arme enflammée. Le sauvage le savait, s’il coupait la tête de ce bataillon, les autres cognars seraient probablement à la merci de ses propres guerriers sanguinaires et à la vue de leur situation, c’était bien là leur seule solution.

Ararün quant à lui se disait la même chose. Il savait que ses barbes seraient suffisamment organisées pour finir leurs assaillants même s’il venait à y perdre la vie, mais que l’inverse, pour les berserkers ne serait pas aussi vraie. De ce fait, il s’avança à son tour dans la direction de Marhum sont marteaux de guerre levé dans les airs.

L’arme runique de son opposant l’avait fait hésiter un bref instant. Les flammes dansantes étaient telles de la lave en fusion et solidifié par la magie naine. Une arme de mort, pensa le kirganais en la voyant, mais celui qui la maniait pouvait comme tous saigner et mourir. C’était là son seul réconfort à l’idée de sa charge.

Une fois à distance, ayant davantage d’allonge que le berserker, Ararün fit valser la tête de son marteau dans les airs pour atteindre sa cible. Mardhum qui vit le coup arriver arrêta sa course pour laisser passer l’imposante arme devant lui. Riant à cette vaine tentative, il leva alors les bras en signe de défiance et l’invita à redonner un coup. L’officier ramena alors son marteau vers lui et le replaça dans un signe de défense dans l’attente d’une charge soudaine.

« Alors… On craint les flammes du Père ? » Lança Mhardum en agitant son épée de laquelle s’échapper quelques flammes épaisses.

Le Fiers-Marteaux ne répondit pas, non, car il savait qu’il ne fallait pas rentrer dans ce jeu et il souhaitait garder toute son attention sur ce combat. Le soldat avait l’expérience et la martialité pour lui, mais le sauvage avec sa haine et sa férocité qui le rendait tout aussi dangereux. Une erreur et il se pourrait que ça soit la seule avant de calancher.

Soudain, Mhardum s’élança à son tour et frappa à plusieurs reprises avec sa lame dans la direction d’Ararün. Les coups n’étaient pas maîtrisés mais ils étaient brutaux et faisait reculer de plusieurs pas le soldat qui encaissait comme il pouvait en s’aidant de la hampe de son marteau.

La chaleur de la lave se fit sentir sur son visage à mesure qu’elle approchait. Ses doigts le faisaient souffrir à mesure qu’il les refermait sur la garde de son arme de guerre. Brûlées par la bestialité des coups et des runes de lave.

Au dernier impact, le fils du Zagazorn releva une nouvelle fois son marteau pour encaisser le coup, mais cette fois-ci son arme se découpa sous la chaleur.
Il perdit l’équilibre, recula sous l’impact et baissa ses yeux vers le manche découpé. Une drôle de sensation s’empara de lui quand il remarqua à la fois son arme détruite, mais aussi son gantelet droit brûlé et duquel deux doigts étaient manquants. La douleur n’avait surpassé l’adrénaline et les flammes avaient cautérisé la blessure ce qui l’avait empêché de trop en souffrir sur l’instant.

Un bref instant, la peur s’installa dans son cœur, mais aussi une vive colère. Il laissa retomber la partie inférieure de son arme et saisit la partie haute, avec la tête, de ses deux mains avant de charger de nouveau. Ses coups étaient bien plus rapides car allégés de quelques kilos, mais son allonge était moindre et Mhardum profita de cette proximité pour le faire tomber à la renverse.

Désarmé et à terre, Ararün recula à l’aide de ses coudes, mais Mhardum bondit sur lui et plaça sa lame vers son visage. Le Berserker rit de plus belle et poussa un large cri semblable à une bête féroce.

« SOLDATS ! » Le vacarme des armes s’arrêta alors et tous se retournèrent vers les duellistes pour voir cette scène. Ararün allongé, soumis par la lame flamboyante de Mhardum qui se tenait debout au-dessus de lui. « Voyez comme votre chef rampe devant Mhardum… Un de plus. » Il leva alors les bras en signe de victoire et ses propres guerriers poussèrent eux-aussi des cris.
Les soldats ne savaient pas quoi faire, hésitants à l’idée de charger les quelques sauvages restants et voir alors leur officier périr ou lui venir en aide, au risque que les berserkers ne chargent alors les civils de nouveau.

Durant ce temps, Ararün fixait la lame. La chaleur lui brûlait la peau et malgré le froid de la neige des environs, il avait chaud comme en pleine saison chaude. Cependant, comme par instinct de survie, sa main gauche sembla chercher quelque chose dans la neige tapotant le sol à tâtons.

Mhardum continua de crier sa victoire avant de reporter son attention sur sa proie. Il leva alors son épée et dans un cri sauvage l’abattit, pointe vers le bas. Emporté par sa fougue et sa sauvagerie tout son corps s’affaissa aussi, comme s’il avait l’intention de traverser lui-même le kirganais.

Les cris des deux dawis se mêlèrent un instant, puis le silence. La scène sembla se figer pour tous. Les berserkers hurlèrent alors de joie en levant leurs armes quand tout à coup Mhardum s’effondra lourdement sur son flanc, écrasant au passage légèrement Ararün.

Au moment de l’impact un pieux de bois ressurgit du cou du berserker le traversant. Ararün grogna sous l’effort et de douleur, puis il se débattit sous la lourdeur de la carcasse. Après quelques secondes on le vit apparaître, le visage marqué sur tout son côté de son nez à son crâne. Son œil gauche couvert d’une cicatrice calcinée. Dans un accès de colère, peut-être portée par cette peur d’avoir presque perdu sa braise-vie, l’officier hurla à plein poumon.

« FINISSEZ LES !!! »

Alors tous les soldats se ruèrent en criant, faisant trembler les monts voisins. Ils se jetèrent sur les quelques survivants berserkers pour en finir avec eux.
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