Retour sanguinolent [Arashlespwals]

[Se passe juste après la retraite d'Alonna]

Retraite...

Voilà les derniers mots parvenus avant le Chaos. Quelques fois, je me demande si je n'entre pas en rage moi aussi. Cela m'étonnerait pourtant, il faut pour cela avoir encore une âme et je ne l'ai plus. Mais les coupures, les blessures, tout cela ne m'atteint presque pas alors que je combats. Une estafilade sur l'abdomen, un fer de lance dans l'épaule, un poignard dans la cuisse... Je ne compte plus le nombe de blessure. Celui à la cuisse a bien faillit me tuer. Déséquilibrée, j'ai chu, proie devenue facile. Sans Arashkam, je serais morte. Cet idiot a offert son corps en rempart, se faisant blesser inutilement pour me sauver la vie. Il faut que je pense à l'engueuler après.

Nous passons les portails, moi, plus difficilement. Je boitille alors que le sang s'échappe de la plaie. Des plaies. Mon bras gauche me semble inutile... il est engourdi et pend lamentablement sur le côté, alors que mon autre main tient mon épée.

Jolie bataille, trop courte à mon goût, mais rester aurait été du suicide et Chaos ne veut pas que nous mourrions ainsi.

Nous revoilà à Abyssea. Soupir de soulagement alors que je range mon épée. Lena est blessée et ne va pas bien du tout. Arashkam a suivi le mouvement, alors même qu'il avait prévu de rester... Pourquoi? Il me regarde intensément et je le dévisage. Eh bien quoi? Je sens soudain un vertige s'emparer de moi et je vacille. Deux grands bras s'emparent de moi alors.

- "Qu'est-ce que tu... ?"

Je ne finis pas ma phrase et je sombre dans l'inconscience, mon corps vaincu par l'hémorragie et la douleur.

Rempart…. Je suis rempart pour elle alors que nous avions été submergés tout deux. Entouré… perdu sans doute si je n’étais pas un chevalier. J’avais protégé Freyja de mon corps, forçant mon donc pour un choc violent, envoyant tout autour de nous… J’avais finalement du partir avec eux… Partir alors avec Freyja, la soutenant d’une épaule, mon armure entaillée, ouverte sur de sombre plaie sanguinolente. Le rouge maculé de pourpre…

Le portail… elle avait passé le portail alors que j’aidais Alyaa à faire de même, veillant à protéger les derniers n’ayant pas fuit. Le portail vacilla et j’entrai à mon tour, regardant les mieux dans un état lamentable. Le chaos est heureux, mais il pleure ses enfants perdus … et pourtant il les garde près de lui. Ayant renié les dieux, nos Ame le rejoigne, pas de possibilité d’aller dans l’étreinte avilissante de Tari… pas pour nous.

Je suis à présent proche de Freyja, mon regard ne la quitte que pour voir Lena faiblir dans les Bras d’un Jiv’undus inquiet, terrifier même. Je me tourne a nouveau vers ma muse, la Douloureuse… ses blessures sont grave et elle va s’écrouler d’ici peu. Elle vacille et mes bras de font étant pour supporter sa chute et l’interrompre. Elle parle mais mon visage reste fermé, la voyant sombré dans les limbes d’un voile sombre. Je la porte donc, passant mon bras sous ses jambes, l’autre dans son dos, lançant un nouveau regard à Jiv puis Alyaa.

« La Voix, Prend soin des blessées… ils ont besoin de ta parole. »

Je transporte enfin Freyja jusqu'à sa chambre, Celle qui m’accueil de temps à autre la journée, quand je sombre dans le sommeil. Je la dépose sur le lit et sans plus de procès me charge moi-même de la dévêtir, la mettant a nue avant de prendre de l’eau, elle n’est pas spécialement chaude mais mieux vaux ça que de laisser le sang sur les plaies. Je passe le torchons humide sur sa peau, faisant quêter après du gamin, soumis a Freyja, de faire venir un sacrifier pour mon usage et celui de Freyja… nous en avons besoin tout deux. Nettoyant alors son corps, je la regard, le visage figer dans la glace. Non meurt pas Freyja… ne meurt pas.

« Freyja…. Ouvre les yeux… »

Le petit revient, un garde avec lui, trainant une demoiselle dont l’apparence m’importe peu. On l’approche de nous et je fais quitter aux deux hommes la pièces, tenant à présent freyja a moitié sur moi, l’esclave par les cheveux et murmurant.

« Freyja… boit…. Nourri toi… »

Je suis blessé, je le sais a la nappe sanglante rouge qui inonde les draps et le sol… j’en tremble même, mais avant tout, Freyja…

Cette situation me semble si familière...

Oui, je me rappelle à présent.

J'étais morte et il m'a ramenée. je flottais hors de mon corps devenu prison et en fouaillant ma chair, il m'a réveillée de cette longue léthargie. Aujourd'hui, il recommence. Mais alors qu'à cette époque, je n'étais qu'une poupée désarticulée dont il voyait le potentiel, aujourd'hui, j'étais sa muse, celle qui partageait sa couche.

Pourquoi me ramènes-tu Arash? Pourquoi?

Un liquide chaud pénètre par mes lèvres entrouvertes alors que la voix du fils du Chaos me parvient. Bois, Freyja, nourris-toi... Pour continuer à servir Chaos? Simplement pour cela? Je tousse, je crache, mais je finis par assimiler le liquide. Les plaies se referment et un murmure m'échappe :

- "Pourquoi?"

Pourquoi me ramener quand tant d'autres de mes soeurs sont tombées? Je pense notamment à Sylea... Et Lena aussi, comment va-t-elle? Pourquoi s'occupe-t-il de moi quand tant d'autres auraient besoin de son soutien.

Laisse-moi mourir, Fils du Chaos, j'ai fais mon devoir.

Mais non, mon corps guérit. Mes yeux papillonnent et je crois que des larmes s'en échappent. Pourquoi ces larmes? Je ne pleure pas, je ne pleure plus. On ne pleure pas quand on n'a plus de coeur. La douleur? Oui, nous allons dire cela, je préfère cette hypothèse à d'autres, avilissantes pour moi.

Mes yeux s'ouvrent, mes paupières sont lourdes. Il serait si simple de se laisser aller à dormir. Mais je ne suis pas de ce bois là. Ma main s'agrippe à la nuque du Chevalier, dérisoirement faible par rapport à d'habitude, mais la volonté reste intacte :

- "Tu ne te débarasseras pas de moi si facilement."

Je suis épuisée. Mes paroles me semblent hypocrites. N'ai-je pas été tentée de partir? Oui, quelques secondes... quelques secondes de faiblesse insupportable.

- "J'ai faillis... Tu n'aurais pas du être blessé par ma faute... et tu es un idiot de l'avoir fait."

Ma voix est si faible... si faible. Mais je n'en ai pas fini avec lui. A-t-il au moins pensé à se soigner lui-même? Pour quelqu'un qui ne ressent rien, je le trouve étrange avec moi... Mais il est protecteur avec tous ses enfants, non?

Elle boit, se sustente et guérie sous mes yeux dénué de toute étincelle vital. Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Que veux tu donc bien demander avec se visage si proche de la souffrance. Ton corps est d’avantage blessé que je n’ai eu l’audace de le croire ? Ai-je donc été si mauvais protecteur que la voila supplicié, ses prunelles sombrent tordu de douleur ? Ou de désespoir ? Je ne dis pourtant rien, passant ma paume sale sur sa joue, écartant quelque mèches que la sueur et la poussière on collé sur sa peau.

Ses paupières s’ouvre, elle va mieux… elle empoigne ma nuque avec une faiblesse qui me brise, je m’approche, me penche, la regardant sans pouvoir me départir de se visage qui n’exprime rien. Pas de joie, pas de peine, juste l’humide d’une larme peu être au coin de mon œil. Je n’ai pas remit mon masque, l’illusion qui change ma chair et elle peut admirer la chair bouffie et immonde… Sa trace sur mon corps d’apollon. Elle parle et je lui réponds, d’une voix monotone, monocorde…

« Je ne compte pas te perdre Freyja…Je suis stupide, mais tu es imprudente… Tu as voulue être partout pour me soulager, mais tu as oubliée que je ne peux ta défendre aussi rapidement que tu ne virevolte et danse.»

Je pose mes lèvres sur son front, geste effectué par habitude. Mais je n’ai pas pansé mes plaies, qui coule, sui saigne, alors que moi je palie. Je ne dis rien, je ne souffre pas et ne sens rien de spécial… Juste l’air froid sur mes chairs à vif. Je porte le poignet de l’esclave fébrile a mes lèvres et boit, le peu qu’il reste suffira, elle s’écroule alors, morte… Mes plaies sont rose, cicatrice boursoufflée, mais cela suffit largement.

« Je … je n’aurais pas accepté de te voir mourir Freyja… tu es importante pour LUI… pour moi. »

Je n’en dis pas plus, de toute façon je suis incapable de ressentir quoi que se soit non ? Je me laisse alors aller, fermant les yeux alors que mon visage vient se poser dans son coup. Je suis fatigué… mes forces vacillante a cause de l’hémorragie et la flaque au sol est nauséabonde, me retournant l’estomac en partie. Mon propre sang a une odeur étrange… et il est plus sombre. Longtemps, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas coulé et il faut croire que le chaos m’avais un peu plus modifié… le lien avec Alyaa n’y ai surement pas étranger.

« Si il t’arrivait quelque chose Freyja… je ne prendrais plus jamais de muse… »

Je lui murmure ses mots sans pouvoir donner un semblant de douceur a ses derniers… froid, trop froid et pourtant si juste.

J'accuse le coup alors qu'il me dit imprudente. Et je vois alors les choses sous un autre angle. Cela me mortifie, tandis que je laisse échapper d'une voix lente :

- "Alors c'est ma faute."

Et voilà le terrible constat. Je n'avais pas été assez performante, pas assez forte. Je l'avais exposé au danger. j'avais effectivement failli. La honte s'empara de moi alors que je fermais les yeux, mortifiée d'avoir été l'instrument de ses blessures.

Il m'embrasse, mais sans passion. Je ne connaitrais jamais plus le feu d'un homme, son désir brûlant, ses mots d'amour. Un seul avait le droit de me les susurrer et il m'a été enlevé. Désormais, je ne satisfais plus qu'une besoin du corps, mon coeur est mort, mon âme n'est plus. Arashkam ne me demande rien en échange, tout est si simple entre nous.

Mes yeux pâles se rouvrent sur lui en train de boire le sag de l'esclave. Je le savais! Maudit! Il m'a soignée avant de se soigner lui et mes plais ont disparu alors que les siennes restent rosées et boursouflées. Il m'offre son visage sans masque. Je l'ai déjà contempler ce visage, je n'en ai jamais eu peur, jamais été révulsé. J'ai vu la laideur des âmes, celle du corps ne m'atteint plus.

Je fronce le nez sous une odeur étrange. Je suis nue, totalement. Si petite contre son corps de géant. Et pourtant, en temps normal, jamais on n'aurait pu me qualifier de faible. En temps normal. Parce qu'aujourd'hui, je le suis. Mon regard se pose sur lui, interrogatif suite à ses paroles.

- "Et pourquoi? D'autres que moi te serviraient aussi fidèlement... et moins imprudemment."

Le silence retombe et je détourne le regard.

- "Suis-je donc un si terrible fardeau que je te dégoute d'avoir une Muse?"

Ma voix faiblit, mes yeux se ferment alors que cette pensée m'achève.

Elle est sublime, MA muse, ma moitié dansante. Chaque chevalier a la sienne et la plupart finissent par nourrir des sentiments terriblement forts pour elle. Moi je ne suis pas capable de se genre d’élan … n’est ce pas ? Pourtant dans les mots que je prononce a la suite de ses paroles, j’ai l’impression que je tiens plus à elle que je ne suis capable de l’avouer par de simples mots sans pouvoir pourtant mettre le doigt dessus.

« La n’est pas la question, dégout ? Je ne me souviens plus de l’effet qu’il aurait sur mon psyché… non, la seule raison ne me semble pas logique mais elle est présente. Sache qu’aussi imprudente que tu sois, je ne veux aucune autre muse, Freyja. Tu es la seule… Toi et La Voix avait une place plus… importante dans mon esprit. Je ne supporterais pas de voir ton corps froid dans un lit de sang. Ne me demande pas pourquoi… j’en suis incapable. Elle qui met sa vie en danger pour prolonger ma vie, bêtement d’aile de papillon éphémère. Maintenant toi qui cherche toujours a être plus forte et protectrice jusqu'à t’en montrer faillissable. C’est moi qui le véritable danger… pas vous… pas toi.»

Je glisse Mon nez dans son cou avant de la relâcher, la déposant sur le lit alors que je me lève. Debout, les profondes plaies dans l’armure, laisse imaginer les ravages que ma peau avait subit. Je repousse les liens, enlève les boucles de métal et laisse finalement mon armure tomber lourdement au sol, dévoilant ma chemise taché d’un sang rouge sombre et éventrée de-ci de-là. Puis je le repousse l’enlevant a son tour et m’approche de ma déesse de la mort. Je prend le linge, le passant sur ma peau et laissant se dernier tomber au sol, dans la flaque de sang, alors que j’oscille. Vertige du a mon état.

« Freyja… et moi … suis-je donc si piètre amant, compagnon et protecteur pour que tu me préfère la mort ? »

Pas d’émotion dans ma voix, pas plus que dans mes yeux… si seulement je pouvais lui montrer… si seulement… rien qu’une fois… mais non. Statue figé, je l’admire sans le pouvoir, la divinité aux travers de mes mèches rouge sombre. Mon Illusion se fait, légèrement trouble, puis parfaite, donnant a mon visage une humanité aussi réaliste que possible, même sous le contacte de ses doigts plus de mont et de vallon.

« Freyja… pourquoi ? pourquoi avoir fait ça ? »

Je reste muette à ses paroles, les assimilant, les déchiffrant. Il n'en voulait nulle autre que moi. Etais-je irremplaçable? Suis-je irremplaçable plutôt? Non, ce n'est pas ça. Je sais qu'il apprécie également la Voix. Je ne suis pas jalouse. Le corps est le corps, chacun est libre d'en faire ce qu'il veut. Je ne demande rien à Arashkam. Pas de fidélité, pas d'amour. Il n'en est pas capable de toutes façons. Et pourtant... Pourtant ses paroles trouvent en moi un écho du passé. Et finalement, je me dis qu'il tient à moi plus qu'un Chevalier à une Guerrière. J'esquisse un faible sourire et lâche sur un ton léger :

- "Si tu en étais capable, je dirais que tu nous aimes."

Mais il n'en est pas capable n'est-ce pas? Il me prends dans ses bras et m'allonge sur le lit. Je suis fatiguée. Et j'ai envie de ses bras. Il ote son armure sous mon regard gourmand, mais je fronce les sourcils en voyant sa chemise maculée de sang et déchirée. il vacille, mais c'est sa question qui me déchire.

- "Non..."

Je suis horrifiée qu'il puisse penser cela. Mais sa question suivante m'achève et je me mure dans ma honte d'avoir flanché.

- "De quoi tu parles?"

C'était une fuite ça... Ce n'était pas mon genre, ce n'était pas acceptable.

- "Un moment de faiblesse... rien de plus. Juste l'attirance du l'oubli et du repos. Je suis désolée d'avoir ainsi trahi Chaos... de t'avoir trahi."

Je baisse la tête, et j'attends.

« Oui… si je n’étais pas dénué de cœur, j’en serais arrivé à cette conclusion. »

Elle fait mouche sans le savoir… si j’en étais capable ? En suis-je capable ? Non… assurément, pourquoi éprouver de l’amour ? Comment surtout ? Non, je ne peux pas, cela dois certainement être autre chose. Si j’en étais capable ne serais je pas le premier au courant ? Moi qui souhaite plus que beaucoup e chose être capable de le leur prouver… combien je tiens a elle ? Je repousse mes pensées, me lève et me dénude devant elle, laissant mon torse livre et mon pantalon noir, comme unique apparat.

Je lui pose mes questions, elle nie d’abord, puis me prend pour un idiot, faisant l’ignorante, avant de finalement m’avouer ses pensées. M’avouer sa faiblesse du moment alors que la mort et le repos avait tendu leurs bras glacé en sa direction. Je viens au dessus d’elle, mes bras se posant de chaque coté de son corps alors que je le regarde dans les yeux, maintenant sa mâchoire pour l’y forcer sans douceur excessive.

« Mais tu es vivante… c’est donc que tu as préféré mes bras a ceux du néant. Nul trahison… je ne me sens pas trahit et LUI non plus. L’unique sait que tu as souffert et déplore que je te fasse encore souffrir. »

Mes lèvres glissent contre sa gorge, alors que je lui impose le poids de mon corps sur le sien.

« Freyja, prend d’avantage soin de toi… je ne crois pas pouvoir survivre a ta perte… je ne veux plus perdre celle qui me sont proche. »

Je n’en parle jamais… mon passé ? Non, avant le chaos il n’y a plus rien. Plus rien pour mon cœur, encore moins pour mon esprit.

« Je vais faire demander à ton valet de nettoyer les draps et le sol… veux tu que je te porte dans la pièce annexe jusqu’as baquet ? Pour te laver et te coiffer comme avant ? »

Alyaa et Freyja ont se point commun… je me suis occupée d’elles lorsqu’elles étaient brisées.

- "Tu n'es pas dénué de coeur Arash... Il y a bien quelque chose qui bat dans ta poitrine."

Mais quelque chose de dur, de froid, qu'aucun sentiment ne semblait animer... Mais après tout était-ce vraiment du coeur que venaient les sentiments? Arashkam était ainsi, il avait toujours été froid avec moi, comme avec tout le monde. J'arrivais à faire réagir son corps, qui le trahissait, mais son esprit lui, me restait inaccessible. Jamais il ne m'avait parlé de son passé. Je lui avais confié le mien, sans contrepartie. Je n'attendais rien de lui.

Je lève les yeux vers lui alors qu'il me rejoint. Et me donne l'absolution pour ce péché de faiblesse que je ne peux me pardonner.

- "Juste quelques secondes Arash... C'était si déduisant de se laisser aller au Néant, de ne plus être... En récompense, l'oubli. Mais..."

Je me mords la lèvre. Mais je ne pouvais pas résister à Arashkam alors qu'il m'appelait, me nourissait pour que je revienne.

- "Tu ne me fais pas souffrir... Je ne suis plus capable de souffrir. Tu sembles vouer à me ramener... A me réanimer."

Une première fois alors que j'étais une coquille vide. Et cette fois, alors que je mourrais. Je tique alors qu'il me redit qu'il ne voit pas la vie sans moi, qu'il ne veut plus perdres celles qui lui sont proches. Qui t'a été proche à ce point Arash? Qui a semé le trouble dans ton âme et fait de toi ce que tu es aujourd'hui?

- "Je ferais attention."

Il me propose alors de prendre soin de moi, comme une poupée brisée. J'hésite, la proposition est tentante, mais je ne suis pas uen faible femme. Pourtant, dans l'état catuel des choses, je ne suis guère capable de faire cela seule. Je hoche la tête, non sans ajouter :

- "Et qui prendra soin de toi? Tu as été blessé, tu as perdu beaucoup de sang. Tu dois être aussi épuisé que moi."

Ma main se porte vers sa nuque et je l'attire doucement à moi, embrassant ses lèvres avec une certaine... tendresse.

« Et je continuerai à te ramener aussi longtemps qu’il le faudra… »

Elle… elle était tout dans mon univers de lumière imprégner de sa douceur. Mes sentiments contre nature, je les aie muselés et je lui ai offert le bonheur du mariage… mais elle n’en a connue que l’amertume de la mort. Par MA faute, MON unique faute, celle d’avoir écouté les nobles autour de moi, celle d’avoir cru leurs dires. Cette douleur m’as a tout jamais brisé et transformé… plus jamais je ne supporterais telle souffrance, telle déchirure… la seule que je suis capable de ressentir.

Elle fera attention ? Je ne la crois pas une seconde, je sais sa fougue, je connais sa joie et son amour pour le sang. Pourtant, ses mots prouvent qu’elle ne souhaite pas me laisser derrière elle avec pour souvenir de son corps brulant, celui d’une morte froide et blanche. Ma main glisse sur sa joue alors que je murmure d’une voix à demi éteinte.

« Tu a tout intérêt à cela… Sinon je vais devoir veiller sans cesse sur toi.»

Je lui propose mon aide pour la laver et repousser se sang de son corps et du mieux. De plus, changer ses draps et laver le sol ne serais pas du luxe. Elle hésite, elle me regarde avant d’hocher finalement la tête, acceptant que je la porte et la lave. Toute fois elle me fait remarquer quelque chose qui me ferait sourire ou soupirer si j’en étais capable. A la place, je la fixe intensément dans les yeux, sans un mot. Je semble alors réfléchir sur mon état et j’en reviens a une vérité, je suis juste un peu engourdit mais rien de plus, je ne ressens rien de plus en tout cas.

Elle appuie alors sur ma nuque et je me penche, lui offrant mes lèvres alors qu’elle s’en empare doucement, pour une fois. Je ferme les yeux, entrouvrant par mécanisme physique les mienne et prolongent alors que mes mains glisse dans ses cheveux sombre. Geste froid et distant malgré cette douceur que je tente de donner a mes paumes et a mes lèvres. Je m’écarte ensuite, glissant mes lèvres sur sa gorge, embrassant à peine sa peau alors que l’une de mes mains se pose sur sa joue.

« Je ne suis pas aussi faible que tu semble le croire… ou du moins, je supporte bien mieux mon état que toi je crois. »

- "Je sais."

Oui, je sais qu'il me ramènera à chaque fois. Il a besoin de moi, je l'ai compris à travers ses paroles. Pas seulement parce que je suis bonne guerrière, mais aussi parce que je suis un peu plus que cela pour lui, même s'il est incapable de me le dire, de même savoir en quoi.

- "Attention, je pourrais faire exprès d'être imprudente pour avoir cet honneur."

Oui, je pourrais sciemment me mettre en danger pour que jamais il ne détourne les yeux de moi. Machiavélisme féminin... Je sais que je ne suis pas la seule à l'attirer. La Voix pourrait être une rivale... Mais il n'y a pas de rivalité entre soeurs du Chaos. Il a besoin d'elle comme il a besoin de moi. Je ne lui demande pas l'exclusivité, elle lui apporte des choses que je ne peux offrir et vice versa. Nous sommes complémentaires et notre rôle est de servir le fils du Chaos, quoiqu'il en coûte.

- "Arash, tu t'écroulerais sans même t'en rendre compte et je n'ai pas envie de rencontrer le sol brutalement."

Je l'observe. Il est pâle, il a perdu beaucoup de sang, il a vacillé une fois déjà. Non, finalement, ce n'est pas prudent. Je n'ai pas envie de m'écraser par terre.

- "Laisse tomber le bain, le sang ne me dérange pas je l'enlèverais plus tard."

Il m'a caressé, le plus doucement possible, mais je ne suis pas en état de répondre à ses caresses et même s'il ne le sait pas, il ne peut pas non plus assurer dans son état. Le repos semble être la seule solution.

- "Reste..."

Je le repousse sur le côté et vient me blottir contre lui, indifférente à ma nudité, au sang coagulé... Je m'en fiche, j'ai juste les paupières qui me semblent de plomb. Et bientôt, ma respiration se fait régulière alors que je m'endors dans ses bras protecteurs.