La croix et la bannière...

Kael marchait dans les bois depuis plusieurs jours, quand elle trouva un endroit magnifique; la cascade de l'eden.
Elle marcha jusqu,a cet endroit, et vit une drow.
Au début, elle ne bougea pas, puis remarqua que l'autre ne l'avait pas encore remarquée.
Elle avanca donc eu peux plus près et dit:

"Bonjours."

Elle avait un fort accent, comme toujours.
La jeune femme portait une jupe et un haut, ainsi qu'une armure, le tout ne couvrant que sa poitrin et son bassin.
Elle était mince et athlétique, avec une fine musculature.
Elle était belle, mais pas du genre beauté superficiel, mais beauté naturel et sauvage, indomptée.
Elle sourit.
Son arc noir était dans son dos, et elle avait une dague a la ceinture.

Alydaëlle rouvrit brusquement les yeux et bondit sur ses pieds, dégainant à vive allure sa lame longue, menaçante. Puis elle vit l'étrange elfe. Elle n'avait pas l'air dangereux. En tout cas, pas dans sa manière d'être, dans son apparence. Toutefois, la tueuse savait qu'il ne fallait pas s'y fier. Toutefois, afin de ne pas déclencher involontairement les hostilités, elle abaissa son arme et eut un geste voulant dire "Je ne vous ferai aucun mal". Elle dévisagea un long moment l'étrangère, étonnée par son accent. Qui donc était-elle et que faisait-elle si près des territoires Drow ? Méfiante mais curieuse, Alydaëlle se rapprocha d'un pas, jetant un regard froid sur l'être en question.

"Je peux savoir qui vous êtes ? Et surtout, ce que vous faites par ici ?"

Alydaëlle ne lui en voulait pas de s'être "imposée" pendant son moment de méditation, mais elle était très intriguée par cette rencontre inattendue. Comme la jeune femme tardait à répondre, la tueuse finit par rengainer son épée, tenant toujours le fourreau et le ceinturon dans sa main. Le soleil continuait de taper, lorsque les nuages ne le cachaient pas, et un souffle léger se leva, enveloppant les deux femmes. Alydaëlle s'écarta d'un pas, comme pour mieux étudier l'elfe, attendant toujours qu'elle reprenne la parole.

En voyant la femme dégainé une épée et se redresser, sur ses gardes, Kael recula, un peu effrayée a l'idée de devori se battre.
Elle leva aussitôt les mains dans un geste de paix, puis écouta la question de l'étrangère.

"Je suis Kael'Thas Elrohir Belfalas." dit-il. "Et je me baladais."

Elle sourit timidement.

"Et vous? Puis-je savoir qui vous êtes, et ce que vous faites içi?"

Elle croisa les bras sur sa poitrine et pencha la tête, curieuse elle aussi.

"Désolée de vous avoir..fait sursauté."

Alydaëlle leva le menton, sans quitter des yeux l'elfe. Elle voulait déceler un mensonge éventuel dans ses paroles, mais il lui sembla que le ton était sincère. Et puis elle n'avait pas franchement l'air très dangereuse. La tueuse était trop sur ses gardes, trop habituée à la traîtrise des gens. C'était une solitaire, une indépendante, tuer était son métier et par sa nature de demi-drow, elle en était venue à se méfier de tout le monde. La jeune femme ne voulait pas risquer d'être poignardée dans le dos pour un manque de discernement ou une baisse de sa garde. Cependant, pour cette fois, cette Kael'Thas n'avait pas l'air animée de mauvaises intentions. Et puis Alydaëlle ne serait pas contre un peu de compagnie finalement. La tueuse se laissa tomber par terre avec un soupir las, balançant ses pieds au-dessus de l'eau. Appuyée sur ses mains en arrière, elle contempla le paysage avant de répondre sans même regarder l'étrange elfe :

"J'm'appelle Alydaëlle. Et comme tu l'as certainement remarqué, je suis une demi-drow. La situation de guerre qui se joue entre humains et Drows m'ennuie plus que je ne l'aurais pensé. Je suis ici pour m'isoler un moment. Réfléchir et décider où est ma place."

Elle se tut, consciente qu'elle ne devait pas trop en dire, surtout à une inconnue. Mais la tueuse avait besoin de parler. C'était rare, mais cela lui ferait du bien. Elle haussa les épaules et soupira encore. Décidément, aujourd'hui était un jour difficile. Cette elfe avait l'air plutôt gentil et la tueuse n'avait nullement envie de s'en faire une ennemie ou d'être méchante avec elle. Pas maintenant en tout cas. Elle était trop lasse et fatiguée pour songer à la violence. Il fallait qu'elle se ressource, qu'elle se retrouve, et qu'elle fasse son choix. Mais c'était si difficile.

"Et toi ? C'est quoi ton histoire ?" lança-t-elle sur un ton à demi narquois.

Elle était certes un peu cynique, mais cela venait surtout du sentiment d'abandon qui l'habitait. Ecouter ou bavarder avec cette étrangère lui ferait peut-être du bien...

Kael sourit et répondit:

"Moi, une histoire? Et bien...je viens d'une île gêlé très lointaine, ou mon peuple, qui est né d'hybrides drows, survi tant bien que mal. On est qu'une centaine de membres. Je suis venu sur ce continent pour échapper a mon village, car je n'aimais pas la vie là-bas, ou personne ne mange a sa faim."

Elle haussa les épaules et s'assit face a Aly.

"Il y a une guerre?" demanda-t-elle innocement.

Elle ne savait pas grand chose de ce continent, et c'est a peine si elle parlait le language 'commun'.
Mais elle voulait apprendre, et avoir des infos sur cette guerre pourrait l'aidé a évité les champs de batailles.

Kael l'écouta attentivement, puis se mit a pensé. C'est vrai, qu'est-ce qu'elle ferait dans ce monde ou tout le monde lui était hostile? Les humains la prennaient pour une drow, et les drows la prennaient pour une bâtarde. D'un côté comme de l'autre, elle n'avait pas vraiment d'allié ou d'ami.

"Ce que je compte faire, c'est aidé les gens. La guerre provoque toujours des morts et des blessés, alors je n'aurai qu'a me promenez d'un endroit a un autre et soigné les blessés comme je peux. Je suis guérisseuse, alors c'est mon devoir. Et puis, si j'aide les gens, peut-être qu'un jour on me laissera la chance d'être traîtée comme une personne normale, qui sait?"

La jeune femme passa une main dans ses long cheveux bleu foncé, puis tourna ses yeux gris argentés vers Aly. Elle croisa les jambes et dit:

"Si je le pouvais, je m'ouvrirais un petit 'hopital de campagne', pas trop proche des villes, et je proposerais de soigné les gens. Mais içi, tout marche avec l'argent. Chez moi, on échangeait des choses contre d'autres, ou quand on n'avait rien, les autres nous aidaient. Içi, tout le monde ne pense qu'a l'argent. Alors je vais tenté de me trouver un boulot, et me faire de l'argent, pour me faire construire une petite maison par içi ou je pourrai soigné les gens. Voilà ce que je vais faire. C'est un rêve modeste, mais au moins, j'aiderai les gens dans le besoin, et gratuitement."

Alydaëlle finit par tourner les yeux vers l'elfe, intriguée par ses "ambitions". Aider les autres. Soigner les blessés, tenter de combattre la mort dans un monde qui n'était que violence et chaos. Car où étaient les derniers endroits vides de pulsions destructrices ? Partout, le poison insidieux de la haine et du mépris coulait. Chaque chose de la nature avait été contaminée, êtres vivants comme les minéraux. La tueuse eut un sourire et hocha gravement la tête.

"Apparemment, tu es quelqu'un de bon. Une personne valeureuse destinée à mettre ses dons au service des autres. C'est bien malheureux que personne ne te voit comme je te vois."

Alydaëlle contempla un instant les cieux, d'un bleu céruléen, et ferma les yeux avant de reprendre :

"J'espère que tu réaliseras ce modeste rêve mais ne sois pas étonnée si le monde se montre ingrat avec toi même en dépit de tes efforts. Ce n'est pas dans la nature des hommes, si dans celle des Drows, d'être reconnaissant."

Alydaëlle savait de quoi elle parlait. Même en tant que tueuse, elle avait eu le temps d'étudier les moeurs du monde et de faire sa propre expérience, d'où le fait qu'elle préférait de loin la solitude et l'indépendance qui étaient siennes.

Elle sourit quand Aly lui dit qu'elle était apparament quelqu'un de bon.
Elle faillit perdre sa jovialité quand elle dit qu'il y avait de forte chance que le monde continu d'être ingrat avec elle, même si elle aidait les gens.
Mais c'était la vie.
Sa vocation de prêtresse, dans son peuple, disait: Aide les gens, sans se soucier des récompenses ou des commentaires.
Son devoir était donc d'aidé les gens, peut-importe ce que les gens pensaient.

"Les gens peuvent changé.." fit-elle sans réel conviction.

Aly avait probablement raison.
Mais cela ne la découragerait pas.

"Mais l'opinion des gens ne m'importe pas. Si j'aide les gens, ils vont me toléré juste assez pour m'amenez les blessés, et ce sera déjà sa. Si je ne suis pas aimé, au moins je serai tolérée."

La jeune femme haussa les épaules, puis dit:

"Et de toute façon, avec le temps, tout peut arrivé. Peut-être qu'un jour, toutes les espèces seront en paix. Je dois avoir l'air idéaliste, là..Enfin..C'est sa la vie, je suppose."

Alydaëlle considéra avec attention l'elfe. Elle était si naïve, si innoncente, si gentille... C'était à la fois pathétique et magnifique, si bien que la jeune femme ne sut quoi penser. C'était plutôt rare de rencontrer ce genre de personne, surtout en ces temps de guerre...

"Les gens peuvent changé.."

"Certains gens, peut-être. Mais ils ne sont pas dans la majorité."

"Mais l'opinion des gens ne m'importe pas. Si j'aide les gens, ils vont me toléré juste assez pour m'amenez les blessés, et ce sera déjà sa. Si je ne suis pas aimé, au moins je serai tolérée."

"Tu ne devrais pas avoir aussi peu d'estime de toi-même," lui reprocha Alydaëlle. "Etre toléré est une chose, le respect en est une autre. Tu devrais te battre pour toi-même, te battre pour être aimée telle que tu es, et non pas pour ce que tu peux faire."

Alydaëlle haussa les épaules, comme si elle était consciente que ses paroles ne changeraient rien et que l'elfe resterait sur ses positions. C'était son choix après tout. La tueuse n'en avait que faire. Kael se rendait méprisable aux yeux du monde et elle ne s'en rendait même pas compte. C'était si dommage, venant d'un être aussi admirable...

La jeune femme écouta a nouveau sa compagne, puis dit:

"Si je me bat pour être respecter, il y a aussi le risque qu'on me juge encore plus, et qu'on choissise de m'éliminé. Je ne veux que vivre une vie simple, a aidé les gens. La gloire ou tout sa ne m'importe pas.."

Mais elle marquait un point; elle devrait être respecter.
Mais elle ne savait pas comment. Elle n'était pas une guerrière, même si elle était très doué a l'arc. Elle avait fait le voeu de ne tué que si sa vie était en danger.

"Mais je comprend votre point de vue. Mais je ne sais pas comment gagné leur respet. Pour les humains, je suis une drow. Pour les drows, je suis une bâtarde. Pour les elfes, je suis une drow. Pour les nains, je suis une autre longue-vie bâtarde."

Kael écoutait parlé Aly, mais elle se sentait bizarre, et son intuition lui criait que quelque chose clochait.
Puis elle sentit une douleur fulgurante dans son estomac, mais cela ne dura qu'une seconde.
La douleur revint ensuite, mais moins forte, juste achalante.
Elle avait eu une grimace de douleur au commencement, et maintenant elle avait un genou a terre, et elle respirait rapidement.
Elle se releva lentement, puis dit:

"Désolée..Un léger malaise. Sa va mieux."

Elle souffla pour tenté de chasser la douleur, mais rien n'y fesait.

"Je comprends votre point de vue. Mais..Quel peuple accepterait de m'avoir? Les drows me tueraient a vue, étant donner mon espèce, et les hommes me jetteraient en prison, ou leurs prisonniers et gardiens abuseraient de moi. Les nains ne pensent qu'a boire et se battre, alors je ne m'habituerais pas chez eux. Et finnalement les elfes, mais c'eux-ci n'auraient jamais réellement confiance en moi, et a chaque crime qu'il y aurait dans leurs terres, je serais une suspecte. Qui pourrait m'accepté dans tout sa? Vous savez, vous?"

Elle voulait faire comme Aly le lui avait dit, mais comment approcher les peuples si aucun ne voulait d'elle?

Alydaëlle fronça les sourcils lorsque Kael grimaça soudainement de douleur. Le malaise semblait intense et elle n'eut aucun mal à identifier la nature du mal : empoisonnement. La demi-drow était une tueuse expérimentée et elle connaissait aussi l'art du poison, même si elle y avait rarement recours. Bien qu'elle puisse également fabriquer les remèdes, elle ne pouvait rien faire ici pour la simple raison qu'elle ignorait à quel poison elle avait affaire. Ses mâchoires se crispèrent et déporta son regard sans un prononcer le moindre mot. Puis la souffrance de l'elfe sembla s'atténuer et elle prétendit aller mieux. Alyaëlle se prit à espérer que c'était vrai, mais elle ne fit aucun commentaire, attentive à ce que lui disait Kael.

"Dans tous les peuples, il y a des gens différents de leurs sembables d'un point de vue éthique. C'est à toi de les trouver, car ce sont eux qui t'aideront à t'intégrer et amèneront les leur à penser comme eux."

Alydaëlle croisa le regard de la jeune femme et étudia attentivement ses traits un peu crispés. Un voile de sueur se tissait peu à peu sur sa peau. La tueuse détourna le regard avec un soupir silencieux. Elle ignorait combien de temps Kael avait à vivre si elle ne trouvait pas vite un antidote au poison ingéré. Sans doute tout cela provenait-il de l'empoisonnement du lac des elfes. Toute tueuse et Drow qu'elle soit, Alydaëlle déppréciait ce genre d'acte de lâcheté. C'était abattre l'ennemi par des méthodes plus que pathétiques. Le vrai goût de la victoire résidait dans le combat où on se mesurait aux ennemis par la force du courage et des lames claquant les unes contre les autres. Des batailles où le prix du sang était exigeait et où la mort frappait dans les deux camps. De ces sacrifices, la victoire tirait toute sa saveur, la fierté d'avoir survécu, l'honneur de brandir son épée en signe de réussite, écraser l'ennemi et gagner le pouvoir...

"Si tu le souhaites, je peux t'accompagner et t'aider à te faire accepter des autres mais ainsi que je l'ai dit, il va falloir choisir un camp. Tu ne pourras pas t'intégrer dans les trois peuples à la fois, ni même dans deux. Un seul. Sur ce peuple, tu concentreras tes efforts et tu serviras leurs intérêts du mieux que tu pourras. Tu leur seras fidèle et loyale en toutes circonstances et ainsi, tu finiras par gagner leur respect et peut-être même leur confiance et leur affection. En revanche, si tu crains de te lancer dans ce genre de tentative, tu peux encore rester neutre et éloignée de tous les peuples. Mais la solitude, ou l'exil, est un prix lourd à payer..."

Alydaëlle se tut, les sourcils froncés, le regard assombri. Aucun sourire ne flottait sur ses lèvres, lui donnant un air encore plus sévère mais en aucun cas menaçant. Un voile d'inquiétude transparaissait même sur ses traits.