Les elfes sont la plus ancienne des races de Miradelphia. Apparus il y a plus de 10 000 ans, leur mémoire remonte à une époque où ils n'étaient qu'une seule et même ethnie, répartie en de très nombreux clans nomades sous le couvert des arbres de la Première Œuvre : la forêt d'Anaëh. Pour cela, ils se nommaient eux-même
Anëdhels. Avec le temps, l'apparition des autres races et le début des premiers conflits, leur mode de vie changea et amena leur séparation en deux ethnies sylvaines. D'un côté les
Ornedhels ou
elfes des Noss, les elfes d'antan continuant à vivre en clans nomades, et de l'autre les
Taledhels ou
elfes de pierre, les elfes sédentaires qui ont construit des cités aux murailles robustes pour les protéger des dangers de la nature et des guerres. Bien plus tard, au IVe Cycle, la perte d'une partie de la forêt donna également naissance aux
Daedhels, les elfes noirs. Mais ces elfes corrompus sont si différents de leurs cousins sylvains qu'on peut aujourd'hui parler de race à part entière.
II.1. ApparenceBipèdes comme les humains, on résume souvent la particularité des elfes à leurs longues oreilles pointues et mobiles. Pourtant, il y a une foule de détails qui ne trompent pas et les différencient des autres races, à commencer par leur morphologie. Les membres longs, le visage très symétrique et le corps fin des sylvains, quelle que soit leur ethnie, est souvent perçu comme gracieux, mais assez androgyne. En effet, dotés d'une adolescence particulièrement courte pour leur cycle de vie générale, les hommes et les femmes ont des caractères physiques peu différenciés. Les premiers gardent des épaules étroites et une musculature sèche, taillée pour la souplesse et la rapidité plus que pour les travaux de forces. Les secondes ont généralement une silhouette déliée aux hanches et à la poitrine menues.
Cette impression d'androgynie est accentuée par leur taille assez similaire et leur système pileux. Mis à part leurs cheveux naturellement longs, leurs cils et leurs sourcils, les elfes n'ont pas de poils. Les hommes sont donc totalement imberbes.
Le reste de leurs caractéristiques physiques dépend surtout de leur ethnie.
Les premiers elfes ressemblaient beaucoup aux actuels Noss, ou Ornedhels. Plus grand que les humains, la grande majorité d'entre eux se situent entre le mètre quatre-vingt et le mètre quatre-vingt-dix quel que soit leur genre. Leur teint hâlé s'étale sur toutes les teintes de brun du simple bronzage au chêne sombre sans jamais tiré sur le noir d'encre. Leurs cheveux allant de raides à frisés sont toujours longs et le plus souvent foncés, bruns, noirs ou roux. Au contraire, s'il n'est pas impossible de rencontrer un elfe avec des yeux foncés, leurs iris arborent souvent des couleurs vives ou claires, bien plus variées et soutenues que celles des humains. En plus des gris, verts, bleus et bruns classiques se mêlent le jaune, le orange, le rose, le violet. Le rouge soutenu existe également mais il est d'une rareté telle que cette couleur est aujourd'hui associée uniquement aux elfes noirs.
Les Citadins, ou Taledhels, vivent depuis des millénaires dans des cités de pierre et la plupart pensent que c'est leur éloignement de la nature qui les a physiquement transformés. Plus grands encore que les Ornedhels, les elfes de pierre constituent l'ethnie la plus grande de Miradelphia avec une moyenne gravitant autour des deux mètres. Au fil des siècles, leur peau est devenue d'une blancheur blafarde tout comme leurs cheveux, majoritairement blancs ou blonds. Leurs yeux sont souvent plus pastels que ceux des Ornedhels, mais leurs couleurs sont tout aussi variées.
II.2. Spécificités raciales- Taille moyenne :
Elfes des Noss : 1m80 - 1m90
Elfes de pierre : 1m90 - 2m05
- Sens aiguisés :
Les elfes ont des sens plus aiguisés que ceux des humains. Leur sens du goût est ultra sensible au sucre dont ils saturent très facilement. Leur ouïe, leur odorat et la sensibilité de leur peau leur permettent d'être en relation étroite avec leur environnement et leur vue leur donne un sens du détail et de la précision hors pair.
- Oreilles mobiles :
Les elfes possèdent de longues oreilles pointues qui s'inclinent et s'orientent légèrement en fonction des bruits ou de leur humeur.
- Insensibilité aux maladie :
Les elfes sont insensibles aux maladies d'origine naturelles. Ce n'est cependant pas le cas des maladies d'origine magiques ou alchimiques. Leurs plaies peuvent également s'infecter.
- Résistance aux poisons :
Par leur environnement sauvage, et leur métabolisme les elfes deviennent très rapidement résistants aux toxines de toute sorte. Ils peuvent toutefois en ressentir les effets, bien qu'amoindris, et il existe toujours de nouvelles substances crées ou trouvées spécifiquement pour tuer les membres de cette race.
- Résistance aux changements de climat :
Les elfes sont insensibles aux changements de température. La plupart n'ont qu'une garde robe quelle que soit la saison et seules les températures extrêmes les mettent mal à l'aise. Ainsi, ils ne suent que lorsqu'ils sont exposés à des températures vraiment hors normes ou qu'ils réalisent un effort particulièrement intense.
- Émotions violentes :
Les elfes comme les drows ont des ressentis émotionnels extrêmes. Par nature, leurs sentiments se construisent sur la durée et sont d'une force telle qu'ils ne disparaissent jamais totalement. Ainsi, un elfe dont la compagne ou le compagnon meurt, se laissera généralement mourir peu après.
Si les Noss expriment en parti ces émotions et s'entraident pour les affronter afin de ne pas crouler sous leur poids, la culture des citadins fait tout pour maintenir un calme et une paix totale et pouvoir contrôler ou éviter toute émotion violente. Pour cette raison, les premiers apparaissent souvent comme emportés et les seconds comme des êtres froids.
- Fertilité basse :
Les femmes elfes vivant dans les Cités n'ont en moyenne que deux ou trois enfants dans toute une vie. La natalité est à peine plus haute parmi les Noss. Peu portés sur la chose et peu loquaces à ce sujet, ils se reproduisent tout juste assez pour maintenir une balance démographique et chaque guerre prélève un lourd tribut.
- 6e Sens, la Symphonie :
De toutes les races incarnables de Miradelphia, les elfes sont les seuls à être capable de percevoir et de comprendre la Symphonie, le langage des arbres. C'est ainsi que murmure la flore, partageant ce qu'elle voit, sent et entend. S'il est impossible de parler comme la flore, il est possible de l'entendre. Pour certains, c'est à peine conscient comme de violents pressentiments. Pour d'autre, ce sont des mots, et des chants. Et pour d'autre encore, il n'y a rien. C'est le cas de la quasi totalité des elfes de pierres, devenus sourds au fil des siècles.
- Éternité :
L'apparence des elfes se fixe une fois à l'âge adulte dans une jeunesse éternelle. Cette stase physique dure tant que leur esprit ne flanche pas et est très difficile à inverser. S’ils semblent figés dans le temps, ce dernier les rattrapera violemment après d’importants chocs émotionnels ou traumatiques. Ainsi, le visage pourra se couvrir de plis inquiets ou les cheveux pourront blanchir en quelques années selon la fatigue de l'âme. La première cause de mortalité pour les elfes atteignant le Cycle d’existence est un profond mal être qui leur retire toute envie de vivre et appelé le Mal de l’Éternité.
Un peu plus sur l'éternité L'éternité physique donne aux Elfes une perception de la vie et de Miradelphia totalement différente de celle des humains. Ils prennent plus de temps pour faire les choses, deviennent patients et assidus. Ils grandissent plus lentement, apprennent la vie pendant de nombreuses années, apprennent à vivre, à se respecter, à protéger l'Œuvre de la Déesse et à combattre ses fléaux bien plus longtemps qu'un humain.
La sagesse pour laquelle les elfes sont souvent loués est en réalité une conscience accrue du monde dans lequel ils évoluent, due plus à leur longévité qu'à une quelconque bénédiction divine. Ils possèdent un savoir ancestral qui leur est transmis par des années d'études de leurs ancêtres, notamment dans le domaine scientifique, botanique, magique ainsi que dans tous ceux pouvant toucher à l'Œuvre. Ce savoir, bien qu'aujourd'hui très peu exploité, est contenu dans d'innombrables ouvrages disponibles pour l'ensemble du Peuple.
L’immortalité, cependant, est l’apanage des Dieux et les Elfes sont donc mortels. Ils ne survivront pas à un coup d’épée en plein cœur et ne sont pas immunisés contre les accidents létaux. De plus, leur esprit n’est pas aussi résistant que leur corps. Contrairement aux croyances, ils vivent leur émotion de façon bien plus forte que les humains et leurs retombées peuvent être aussi bien dévastatrices que salvatrices. La folie, la dépression ou l’ennui sont des fléaux parmi les spécimens les plus anciens. La première cause de mortalité est donc le suicide passif ou le fait de se laisser mourir, soit parce que l’elfe n’a « plus rien à faire » soit parce qu’il ne se sent plus capable de continuer à vivre après les épreuves qu’il a traversées. Il est aussi rare qu'un elfe amoureux survive longtemps à la mort de sa moitié. La plupart des elfes ne vivront pas plus d'un cycle complet et ceux qui entameront leur troisième se comptent sur les doigts d'une main depuis le début des temps.
II.3. CroissanceLes elfes ont la croissance la plus lente, et un cycle irrégulier. Leur esprit se construit d'une façon différente des humains, mettant environ 5 fois plus de temps à se consolider.
Stade Natal : 0 à 3 ansÉquivalent du développement humain : 0 à 3 ansLa protection conséquente des parents sur leurs enfants apporte un sevrage un peu plus long, et une dépendance de l'enfant souvent plus grande que celles des humains.
Enfance : 3 à 100 ansÉquivalent du développement humain : 3 à 12 ansPériode de croissance la plus longue et la plus importante chez les elfes, rythmant encore leur personnalité à l'âge adulte. Emprunt de cette âme d'enfant, conjuguant la naïveté à l'égoïsme, le rêve à l'idéal, et l'apprentissage d'éternité, les elfes prennent le temps de découvrir le monde, lentement et sûrement, s'imbibant de la moindre connaissance complètement, à l'inverse des humains qui survolent beaucoup de sujet pour les approfondir plus tard au cours de leur vie. Cet apprentissage prend même le pas sur leur développement, raccourcissant considérablement le temps d'adolescence.
Adolescence : 100 à 120 ansÉquivalent du développement humain : 12 à 16 ansL'adolescence ne dure qu'un bref instant chez les elfes, et est cependant déterminant dans leur conception. Sa brièveté amorce un développement chétif et moindre. En effet, les elfes vont rester relativement peu affectés par leur système hormonal, qui amène toutefois la reproduction à basse dose. Les femmes héritent ainsi de peu de rondeurs, et les hommes d'une carrure plus étroite que celle des autres races. Leur art en ressort gagnant, bénéficiant de la plénitude de la grâce et des voix encore libres de tout désaccord. Ils demeurent également imberbes.
Âge adulte :à partir de 120 ansÉquivalent du développement humain : A partir de 16 ansA cet âge là, le corps continue une régénération infinie, qui permet aux elfes l'immortalité. Nombres d'entre eux passent les siècles, quoi que les conflits interraciaux et les sentiments restreignent les âges, lorsque le choc est trop violent à supporter. Le mal de l'éternité frappe généralement à la
fin du premier Cycle de vie. Ceux qui passent leur premier millénaire sont déjà considérés comme d'un âge vénérable et sont peu nombreux (comme un vieillard de 70 ans pouvait l'être chez les humains au moyen âge). Seules quelques rares exceptions dans toute l'histoire ont passé deux millénaires et ce sont souvent des légendes pour leur peuple.
III. Factions principales
III.1. Société des cités d'AnaëhLa culture des elfes des cités est basée sur les Voies de Kÿria, la déesse principale de leur panthéon et Mère de leur race. L'entraide, la paix, la raison et la mesure en sont les bases et la mission de Protéger l'Anaëh en est le ciment. Chaque être vivant compte. L'esclavage n'a pas plus lieu d'être que l'élevage au sens humain du terme. Chaque ressource prise à la forêt doit l'être pour de bonne raison... Mais l'art et la beauté sont sans conteste des raisons aussi bonnes que la survie. La survie d'ailleurs, fut la première raison de la création des Cités. Bien que beaucoup l'imagine enchantée et douce, la forêt d'Anaëh est aussi sans pitié que les premières guerres qui y eurent lieu. Les citadins choisirent de troquer la symbiose qui les unissaient à la forêt contre la protection de hauts murs de pierre. S'ils savent encore à peu près s'y déplacer, ils la connaissent d'un point de vue extérieur et très rares sont ceux capables d'entendre même vaguement la Symphonie.
L'apprentissage est long en ces murs intemporels, chacun a le droit de chercher sa voie autant de temps que nécessaire et la bienveillance se veut au centre de toute structure et toute organisation sociale pour permettre aux elfes de ne pas connaître le malheur.
Il n'existe pas de monnaie, pas de système économique et chacun reçoit et donne à la mesure de ses besoins et de ses capacités. Les envies de chacun sont respectées dans la mesure du raisonnable et de ce que peut offrir la forêt sans que la présence elfe ne la détériore. D'ailleurs, la propriété est un concept très abstrait pour les elfes des cités. Si l'appartenance sentimentale d'un objet ou d'une demeure est respectée et acceptée, ni la terre, ni les armes, ni les outils ni même les œuvres d'art ne sont la propriété d'une seule personne. Détruire ou abîmer volontairement quelque chose est illégal car chaque chose fabriquée ou créée à partir de la forêt l'est tirée pour le bien de la communauté et retournera sans doute un jour nourrir les sols de l'Anaëh.
Dévoués à leur cité, les citadins ont pourtant une perception très nette des différences entre chacune de ces villes vivant en autarcie. Bien que sensées coopérer au sein d'un même royaume et troquant quelques ressources quand le besoin s'en fait sentir, chaque Cité dispose de son propre gouvernement et les inimitiés entre chaque lieu sont nombreuses.
Mesurés et organisés, fiers de leurs cultures et de la paix qu'ils offrent à l'Anaëh sans se mêler du reste du monde, cette culture centrée sur elle-même permet aux elfes de vivre et de s'épanouir dans un environnement contrôlé et sûr au sein d'une forêt particulièrement dangereuse.
III.2. Clans nomadesDans les premiers temps du monde, tous les elfes vivaient ainsi. C'est une vérité que partagent tous les clans et dont ils sont fiers. Ils sont ainsi que les a créés leur Mère. Ils en gardent la sagesse, les secrets et la mémoire.
Dans les faits, les clans nomades sont plutôt semi-nomades bien que leur zone d'influence soit souvent très grande. Chaque clan a ses propres rites, ses propres connaissances et protège un secret sacré d'Anaëh. Source de sagesse ou de pouvoir, parfois mission éternelle, ce secret sculpte la psyché du clan auquel il est associé et son mode de vie. Pour cette raison, les clans sont très différents les uns des autres, parfois en guerre, parfois alliés et chacun concerné par un fragment de l'équilibre que tout le peuple elfe devrait défendre, d'après eux.
Les noss connaissent l'Anaëh comme leur poche, mais cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas menacés. Contrairement aux citadins qui ne s'y retrouvent qu'avec difficulté et se laissent avoir par ses pièges et ses lois, ils acceptent les risques que représente la vie sauvage pour l'embrasser corps et âme. Ils affrontent les difficultés avec une conscience aiguë de leurs actes, de leurs conséquences et du monde qui les entourent. Ils refusent également toute l'évolution qui a éloigné les Citadins de la Forêt et les pousse à ouvrir des carrières de pierre, des mines, à terrasser les sols ou à prendre toujours plus pour créer et construire des choses inutiles. Aucun clan ne possède l'art de la forge et si certains acceptent de troquer quelques lames avec les citadins, la plupart s'en passent sans mal.
Le clan est une famille. Communautaristes et loyaux, les noss sont prêts à tout ou presque pour leur clan. Meilleurs chasseurs et traqueurs qu'aucun autre peuples ils montrent un respect mystique à leurs proies et voient le monde comme ampli d'esprits et de puissances qu'aucune science et aucune expérience ne pourra jamais appréhender.
III.3. Descendant des dracens en Itrhi'VaanIl y a 6 000 ans, une partie de la population des cités elfiques fut exilée à cause de sa soif de sang et de vengeance. Ces Exilés désireux de détruire les humains partirent vers le Sud, dans l'actuelle Ithri'Vaan. Après une période de massacre, la plupart d'entre eux partirent vers l'Est et devinrent des Drows tandis que les autres s’apaisèrent peu à peu et s'établirent sur les grandes plaines verdoyantes qu'étaient en ce temps les terres stériles, entourés d'humains. Ces elfes et leurs descendants fondèrent en leur temps l'Empire de Nisetis et se lièrent à des dragons. À travers ce lien, leurs savoirs magiques et par leur longévité, les elfes et demi-elfes se revendiquaient d'une race supérieure aux humains et amassèrent des savoirs et des richesses en pratiquant des magies qui faisaient froid dans le dos.
Aujourd'hui, les grandes plaines verdoyantes sont devenues des plaines de sel bordées de déserts de sable à cause d'une magie mystérieuse. Cela fait plusieurs siècles que l'Empire est tombé dans l'oubli total, détruit par les drows qui ont tout fait pour en briser et en chasser jusqu'au souvenir. On ne sait presque rien sur cet empire de plusieurs millénaires. Même les descendant elfes vivant aujourd'hui en Ithri'Vaan sont trop jeunes pour en avoir souvenir après un millénaire de domination drow. Aujourd'hui, bien fou serait celui qui se réclamerait des dracens. Ce mot est dépourvu de sens et de poids. Pire, l'Empire déchu a été diabolisé au fil du temps et non sans raison.
Les elfes d'Itrhi'Vaan, non contents d'avoir oublié l'Empire Nisetien, ont également oublié les secrets d'Anaëh. Ils n'entendent pas la Symphonie et ne communiquent pas du tout avec leurs homologues des forêts. Leur espérance de vie est plus courte, leur stabilité mentale souvent incertaine et leur esprit formaté à la culture locale.