Kávdan

Nom/Prénom : Kávdan A'razich, dit l'homme singe, le singe truculent, le singe féroce, le Myynark du Nord, le singe farouche, le singe brutal, le singe errant, et bien d'autres épithètes toujours attribué au singe. On l'affuble également de sémillantes comparaisons avec les macaques, les babouins, les gorilles, les chimpanzés, les bonobos, ou que sais-je. Il est également amalgamé au "Yéti", mais il sait pas ce que cela veut dire.
Âge : Ne sait pas non plus quand il est né (et les cicatrices sur son visage, pareil à de véritables sillons dans le champ du paysan, n'aident guère à situer le bougre dans son époque. Nous dirons qu'il approche de la quarantaine)
Sexe : Mâle
Race : Humain, quoiqu'on puisse en douter, et s'imaginer une ascendance proche du primate.
Particularité : Kávdan a un visage plutôt simiesque, mais ça, nous l'avons déjà vu.


Alignement : Neutre mauvais
Métier : Rarement à la solde de quelqu’un, par souci d’indépendance et d’intégrité (mots qu’il faudra lui expliquer), Kávdan vaque simplement aux occupations de la vie comme obtenir de l'argent, manger, tuer des gens avec une hache.
Classe d'arme : Corps à corps / A distance


Équipement : Un des compagnons de Kávdan s'était un soir, sûrement après quelques rasades, mis dans l'idée de ramasser les armes que jetait son chef, afin de les vendre, cupide qu'il était, au premier margoulin venu. Certes il y gagna une coquette somme, mais ce que l'histoire ne dit pas, comme à l'accoutumée, c'est que l'homme fut perclus de courbatures et de maux de dos. Il s'employait si bien à gémir, que Kávdan, d'un grognement, le fit bellement étêter. Il s'arrogea ensuite tout l'or de l'harpagon, prétextant qu'il avait été acquis à partir de ses armes, et cela était bien vrai.

En plus de démontrer qu'un homme au côté du babouin doit rester coi, s'il ne veut pas voir sa tête ouverte comme une noix de coco fracassée sur un rocher, l'anecdote a aussi le mérite, et c'est cela qui nous intéresse, de mettre en exergue la myriade d'armes qui passe entre les mains de Kávdan. En effet, pareil à un lion s'appropriant la plus belle part (celle qu'un écrivain en verve appellera, on ne sait pourquoi, "la part du lion"), le macaque s'empresse de s'accaparer les plus beaux objets, que ce soit lors d'un pillage, ou s'il se rend sur les étals. Les rutilants colifichets et les clinquants grigris passent de sa main à sa poche avec la légèreté d'un bonobo sautant de branche en branche. Cela va sans dire que, pétri de ses instincts mâles, il ne peut résister de s'enticher du premier glaive venu, ou de cette belle hache qui brille là bas. D'aucuns s'étaient gaussé de cette mauvaise avarice, arguant que si Kávdan cherchait tant les flamberges, c'était pour compenser la petite taille de son braquemart. Les idiots. Ils ont du manger le leur, tiens.

Parmi ce déferlement d'objets anonymes, il convient cependant d'en présente quelques uns, non parce que ça nous est demandé, mais parce qu'ils sont agréables à voir, et aux yeux du sauvage, ont valeur certaine.
Premièrement vient un beau glaive, à l'acier issu des forges de Lante. Il appartenait autrefois à un guerrier nain, qui n'avait eut, pour son malheur, la malchance de dormir dans une auberge aux serrures peu solides. L'arme a une âme assez large, et une gouttière en son centre ; son fourreau est en peau de bête, et sa poignée recouverte de fourrure.
Suit cette gente épée un masse d'armes, à six ailettes, qui reposait autrefois dans la tombe d'un nain, sûrement un notable, vu le nombre de pierreries qui avaient été prises ce jour là, après qu'on ait ouvert le tertre funéraire.
L'homme singe possède également une francisque, nombre de couteaux, ainsi qu'un arc composite, dont nous ne détaillerons pas la fabrication, celle-ci étant longue et fastidieuse, ainsi que complètement muette, aux oreilles des profanes. [un arc sino mongol classique, quoi]

Son premier vêtement est son pelage, qu'il a de foisonnant. Peu peuvent se targuer d'avoir une pilosité aussi abondante de Kávdan ! Hélas, comme la nature, cette garce, est mal faite, il faut en plus se couvrir d'une seconde peau. Heureusement, les bêtes, gracieuses, sont toutes promptes à offrir leur cuir et leur fourrure aux hommes, ce dont le sauvage s'accommode à merveille. Du fin esprit dont il est doté, le brave n'a pas tardé à comprendre pourquoi ses congénères se bardaient de métal, et a, au fil de ses voyages, lui aussi pu revêtir l'armure. Son habit quotidien est désormais un costume de montagnard, où se mêlent écailles et lamelles d'acier, renforts de cuir, ainsi que fourrure animale.

[Garn, sa monture, sera détaillée dans sa fiche du bestiaire, à venir]

Description physique : Les sémillants brocards dont a souvent affublé Kávdan ne sont pas ce qu'ils sont par hasard. En effet, le premier constat quant à sa morphologie est limpide : simiesque. D'aucuns disent que dans la famille, les femelles auraient forniqué avec des Kerkands. Personne n'ayant jamais nié, et personne n'ayant jamais pu prouver le contraire, on benoitement admis cela. Il faut dire qu'être descendant d'un Kerkand confère une certaine attirances auprès des filles. Du moins, c'est ce que Kávdan pense. À vrai dire, son habileté avec les femmes est aussi avérée que son vit est chétif.

Son allure simiesque prend naissance dans son visage animal, aux formes hasardeuses et au trait tremblant. Si les Dieux créateurs étaient un matins portés à plaisanter, c'est à n'en pas douter qu'ils façonnèrent à ce moment le visage hagard du proto-Myynark. La vie, quant à elle, se chargea d'émacier cette figure déjà gâtée ; ses oreilles furent élimées, son nez cassé à maintes reprises, et ses dents rongées par le temps, ne laissant que d'épars chicots dans sa bouche.
Les balafres trônent en son front plissé et ses joues creusées, tranchant parmi le poil revêche qui lui sert de barbe. Hélas, celle-ci, au même titre que toute la tignasse, subit déjà les affres du temps, et en son sein se sont glissées quelques notes blanches.

Si de pareilles apanages pourraient tout aussi bien seoir à un vieillard, Kàavdan, lui, ne s'en laisse guère conter. Les incongruités de son visage n'ont point encore gangréné jusqu'au corps qui affiche une complexion robuste, quoiqu'un peu voûtée. Les cicatrices, elles, perdurent, inlassables scarifications sillonnant les membres.

Description mentale : Contrairement à ce que laisserait penser une apparence si douteuse, ainsi de ses surnoms si peu flatteurs, Kávdan n'est pas un fat. Au contraire, il est homme rare par son entendement mauvais. C'est une personne retord, tant prompte à la colère qu'à la flagornerie, lorsque la situation l'exige. Souvent mauvais, parfois cruel, il a rapidement fait fi des principes de bonne conduite dictés par les hommes. Chez lui, l'antédiluvien code de l'honneur n'a que peu de prise ; au contraire, il en usera à son avantage quand la situation le permettra, et s'en fichera comme d'une guigne, le reste du temps, avec un pragmatisme tant imputé aux sauvageons.

D'une mentalité très primaire, le simiesque bonhomme ne se dépêtre pour autant pas d'une certaine truculence : son parler est étonnamment correct, et il fait montre d'un raffinement sordide pour les choses malsaines. Il n'a pas été rare de le voir faire tourner une morbide exécution en un grandiloquent divertissement, à l'image de ce grand chaudron où l'on avait mis trois femmes, soigneusement préparées au préalable - ficelées, fourrées aux légumes et aux petits oignons, car Kávdan a bon goût. Ceci assure avec brio le raffinement dont fait preuve le babouin, dans ses funeste entreprises ou ses expériences culinaires.


Histoire : La naissance de Kávdan ne fut guère intéressante, sinon pour la petite anecdote qui s'y produisit. On raconte en effet qu'une fois qu'elle eut mis à bas le macaque nouvellement né, le mère fut tant prise d'effroi, qu'elle le jeta. Il atterrit sur un amas fangeux, exhortant ainsi d'une drôle manière le bambin à hurler - ce qu'il fit bellement, croyez moi. Si ce geste n'eut d'incidence aucune sur la santé déjà robuste du gorille en puissance, on raconte qu'elle attisa la ire de son géniteur ; peut-être fut-ce cet événement qui le poussa, quelques ans après, à noyez son épouse dans du purin. Allez savoir.

Passant une jeune enfance des plus normale au sein de ses congénères, si tenté que pour cette brave bande primitive, la normalité n'est guère la même que celle d'un bourgeois Langecin. il fait en effet bon de présenter la tribu où vécu Kávdan durant une courte partie de sa vie, et qui forgea les bases de son existence. Il s'agissait là de demi-sauvages, qui erraient tant au Nord qu'au Sud de la ville naine de Lante. Chasseurs-cueilleurs de leur état, il leur arrivait également de L'Olyia jusqu'aux giboyeuses forêts humaines, notamment pendant les saisons chaudes, afin d'y braconner force de bêtes.
Baignant dans une brutalité toute commune et héréditaire, Kávdan traîna ainsi sa bosse le long des routes, des bois et des montagnes, étonnamment suivit d'une trace pas toujours propre. C'est dire que les mœurs de ses pairs n'étaient pas ceux généralement admis par l'humanité, et il leur arrivait malencontreusement de mettre à sac la "petite cabane un peu trop éloignée du village", emportant avec eux ses occupants et ses vivres. Cannibales de leur état, il leur arrivait de se sustenter, lors de rudes hivers, de nourrissons, ou de jeunes filles en fleur - on pouvait soit les faire bouillir, puis les fumer, ou alors les mettre directement sur une broche, pour une consommation sur place.

Hélas, l'humanité, elle, avec son fascisme latente qui la caractérise tant, ne tarda pas, intolérants que sont les hommes, à lancer des expéditions pour "bouster ley monstruositey loyn de li palu". À cette époque, les discriminés cannibales avaient élu domicile dans le Nord de l'Oesgardie, y trouvant les forêts giboyeuses et les villages tout autant. On les bouta ainsi, comme cela avait été voulu, hors du paysan, non sans mal, car les braves sauvageons avaient hérité de leurs cousins simiens un rude talent pour le camouflage et la fuite.
Cahin-caha, ils durent s'en retourner dans la lande nanesque, et son froid mordant. Ayant goûté aux joies des pays humains, le bon Kávdan renâcla ; c'était un coup dur porté à sa soif de richesse et de luxure. Aigri par ce choix de la tribu, il en devint de plus en plus mauvais, amer, et en ces temps, les bagarres d'habitude monnaie courante devinrent plus que ça : c'était littéralement l'occupation officielle du macaque.
Il se battait avec ses congénères pour un oui ou un non, pour un bout de viande, pour un objet scintillant, pour une femelle appétissante, et que sais-je.

Les anciens décidèrent alors d'exclure le simiesque trublion, qui était alors déjà bien consommé, et homme fait. Ils lui boutèrent le feu au pelage, et le regardèrent s'enfuir comme un forcené en se gaussant, car c'était là la coutume. De semi sauvage, Kávdan en devint un pur et dur. Après s'être jeté dans un ruisseau boueux, il s'enfonça au plus profond de la forêt, uniquement vêtu de son propre cuir, roussi par les flammes. Il en redevint animal, tuant avec ses mains les biches, aboyant pour éloigner les loups, et dormant dans les arbres, à l'image de ses ancêtres. C'est à cette époque là qu'il dompta Garn, son Kvedulf, compagnon d'infortune qui avait été délaissé de sa mère. À cela près qu'au début, ledit compagnon tenta de lui mâchonner le pied.

Devenu le véritable maître de la forêt, Kávdan s'aventura au delà ; il rencontra un premier village, où on l'accueillit à coup de fourche, puis un deuxième, mais à celui-ci, rusé comme un singe, il s'y présenta vêtu d'un costume de fourrure. L'effet fut immédiat ! une légère réticence, surtout à l'odeur, mais que voulez vous, il y a des choses qui ne se changent pas en si peu de temps. Il était alors dans des montagnes sauvages entre le royaume humain et la nanie.

Si ce semblant de vie en communauté le l'enchanta guère - il préférait de loin ses bois à une hutte - cela eut au moins l'intérêt de lui apprendre les rudiments de civilité. Repus de ses expériences sociales, il s'en remonta au Nord, montant désormais Garn, qui à l'image de son maître, avait grandit. Durant ses pérégrinations, l'homme singe tomba face à un groupe de nain. Si ceux-ci ne purent dire qui était le plus animal, du Kvedulf où de l'homme, ils furent néanmoins impressionnés par l'aspect des deux. Par ruse, ils lui firent abuser de la boisson, alors inconnue du gosier de notre singe bien aimé, et le menèrent jusqu'à Lante. Tout ébaudis qu'il était par pareil grandeur, Kávdan n'en voulut guère à ses ravisseurs, et mena sa bête avec lui jusque dans la ville. Là, on lui tâtait les muscles et le vit, puis on parlait à mi-voix. Bien qu'ignorant le langage des nains, notre ami compris vite qu'on estimait son prix, et qu'on pariait. Il n'admit que plus tard, quand on lui en reparla, qu'il avait été bel et bien dupé par les nains, et jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. Lâché dans une sordide arène, le macaque dut faire face à bon nombre de créatures, ainsi qu'à de sanguinaires nains. Si son art du combat n'était guère perfectionné, mais sa sauvagerie et sa force brute lui permirent d'y survivre quelques temps. Peu à peu, on lui offrait des femelles, des armes, et de la nourriture en masse, tant pour lui que pour sa bête. Il en devint un gladiateur renommé, apprenant rapidement les techniques combatives, et le parler nain. De sauvageon stupide, il devenait une brute civilisée, mauvaise, et calculatrice. Il se défit de ses propriétaires nains, et quitta la ville, sa vengeance si ardemment désirée en tête.

Quelques mois lui suffirent à retrouver la trace de ses ancien congénères, et, une nuit, il fondit sur leur camp. Il y découvrit avec une extase non feinte la joie de bouter le feu à des huttes, d'équarrir les enfants, et d'éplucher les femelles. Réunissant tout les blessés, il les embrasa à son tour, et s'en fut. Après ses cannibales de frères, ce fut au tour de quelques groupes d'humains de subir sa ire. Pérégrinant ça et là, Kávdan s'entoura d'autres gens, tout autant portés sur la violence que lui - car ce genre d'homme son monnaie courante, quoiqu'en disent les optimistes.
D'ancien gladiateur, il en devint un chef de pillards, puis de chef de pillards, il devint chef de mercenaire - aux yeux de certaines lois humaines, c'est choses plus pratique. Allant et venant en pays humain, il traça sa voie à grand coup de glaive, dans cette garce d'humanité qui ne demande qu'à être forniquée.

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