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 [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]

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MessageSujet: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeMar 6 Juil 2010 - 23:55

Les fers gorgés de boue d’un hongre prirent position sur l’unique route conduisant à la Cité d’Abyssea, le pas fermement dirigé par la volonté sans concession de son cavalier. Le chemin, où apparaissait des vestiges de dalles de pierre, semblait conduire les promeneurs, ici au cœur des marais, vers un monde antique, gothique et baroque. La bête aux flancs fumants ne marqua guère d’hésitations lorsque l’archaïque Capitale se dévoila, en flammes, aux regards abasourdis d’une douzaine de processionnaires.


Le Prime Architecte se renfrogna encore, si la chose fût humainement possible et stoppa la marche de sa monture d’un léger coup de talons. L’un de ses serviteurs, subordonné du Haut Prête aux fonctions de novice, lui tendit un long et fin colis, emballé dans un tissu épais, usé et sale. Le Prime glissa sa main sous l’étoffe et se saisit de la hampe qui en émergeait de quelques centimètres. Le novice, avec un respect qui n’avait rien de factice, dégagea l’arme dans un silence sacralisé. La lance à la hampe tranchée fut libérée de son enveloppe. Longue de plus d’un mètre, à la fois objet de Culte et de mort, l’assistant du Haut Prêtre redoubla de précautions lorsqu’il dégagea la lame dont le fil tranchant, long d’environ dix bons pouces d’un métal noir et froid.

Les yeux plissés, observant plusieurs silhouettes s’échinant sur les murailles, l’Architecte d’Abyssea inspecta les environs durant de longues minutes.

« Les murailles sont intactes et en dehors de quelques points de structure, tout à fait fonctionnelles… » Entama-t-il d’une voix dénuée d’émotion. « Ce n’est point une menace extérieure qui a donné la ville aux flammes, aux combats et aux pillages… »

Il resta un instant silencieux et distribua ses consignes de quelques mots simples.

« Armez-vous, la Cité n’est plus sûre. Les frères se dévorent désormais entre eux et nous ignorons si le parti ayant pris le contrôle des rues nous sera ou non favorable » précisa-t-il en observant les trois prêtres l’ayant accompagné dans leur expédition botanique resserrer les attaches de leurs cuirasses de cuir et vérifier le tranchant de leurs glaives. L’essentiel de leur groupe se trouvait composé des chevaliers servant le Héraut de Justice, et bien qu’ayant trouvé quelques points d’intérêts communs quant à leurs projets de développement de la Cité, ils n’étaient pas pour ainsi dire alliés.

De sa main gauche il doubla sa prise sur les rênes de sa monture et tança son cheval du plat de sa Lance Brisée pour le forcer à avancer vers les murailles, sans réellement savoir si le Héraut de Justice n’ordonnerait point à ses compagnons de mettre un terme au pouvoir politique et religieux, concurrent au sien, qu’il représentait.
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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeJeu 8 Juil 2010 - 12:22

Cheminant aux côtés du Prime Architecte, sans mot dire, Esmeralde leva les yeux vers la fumée qui se dégageait de leur foyer. A travers les arbres sinistres et la moiteur du marais, les émanations qui s'échappaient mollement de la cité en flamme étaient noires et épaisses, chargées de pestilence. Des ombres, sur les remparts, s'activaient d'une frénésie rare ; parfois, un corps s'effondrait sur lui-même ou tombait des hautes murailles. Personne ne semblait avoir fait attention à leur arrivée.

Elle fit la moue. Elle observa la réaction d'Arbalastre tandis que ses hommes se rassemblaient autour d'elle, leurs mains empoignant déjà leurs épées. Les conclusions du Prime architecte quant à l'attaque lui paraissaient correctes, et tous se préparaient au combat à venir.

En silence, elle défit les liens qui retenaient sa lourde cape sur ses épaules, se dégageant ainsi d'un poids encombrant. Le tissu, propre à résister aux intempéries, s'effondra sur la croupe de son cheval, qui s'en dégagea d'un mouvement impatient de la jambe. Ses doigts se refermèrent sur la poignée de son épée ainsi dévoilée, et d'un lent mouvement si usuel pour elle, le Hérault de Justice fit glisser sa longue épée hors de son fourreau. La lame, parfaitement entretenue, rendit un léger éclat lumineux tandis qu'elle prenait position, en attente.

D'un mouvement de la tête, elle fit signe à l'un de ses hommes, moins lourdement équipé que les autres, de se porter en avant du groupe. Un autre se chargerait de garder un œil sur le Haut Prêtre Arbalastre et ses sbires. Aucune inimitié particulière les opposait, mais il n'existait entre les deux aucune sympathie franche.

Elle pressa le flanc de sa monture de son talon, se mettant ainsi en route vers Abyssea, à la suite du Prime Architecte.
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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeJeu 8 Juil 2010 - 19:59

En silence, le Prime Architecte passa sous l’arche titanesque servant à la fois de pont entre deux puissants fortins et d’engoncement aux portes de la Cité. Accédant à la cour intérieure succédant à la première porte, il constata avec inquiétude que la seconde porte gisait inerte, à même le sol. Tirant sur les rênes de son cheval, il observa l’aspect de la porte tombée. Sa structure de bois rivetée de métal révélait à plus de cinquante pas d’anciennes morsures faites par le feu, ainsi que ses gonds, expulsées hors de la pierre par les ravages d’une force supérieure à celle de simples matières naturelles, signe de l’usage d’artifices de siège – chose impossible – ou d’une sorcellerie particulièrement pugnace. Fait étrange, la seconde porte reposait sur le sable de la cour intérieure, signifiant que le ou les auteurs de sa déchéance provenaient de l’intérieur de la Cité.

Redressant sa nuque, il observa les créneaux surplombants la cour formée par la double fortification avec une inquiétude d’autant plus vive qu’il en était l’instigateur. Ici, pris entre deux goulets d’étrangement, tout assaillant se trouvait dans une situation particulièrement inconfortable : piégé entre deux portes, en contrebas de nombre de positions fortifiées et bien entendu, sans le moindre couvert où s’abriter. Conscient de la présence de nombre de la soldatesque, il fit un signe convenu au novice qui suivait chacun de ses pas. Ce dernier fit quelques mètres de plus, seul et s’égosilla soudainement, d’une voix forte et aveuglément assurée.

« Sa très haute sainteté, dépositaire des secrets du Culte, Confident d’Abyssea et Haut administrateur, le Seigneur Arbalastre, Prime Architecte d’Abyssea » pérora-t-il à la ronde. Un instant passa, sans que les flèches, carreaux et autres huiles acides ne chutent des hauteurs, ce qui fut interprété par tous comme étant de bonne augure.

Deux hommes se montrèrent, émergeant de la protection toute relative des créneaux. L’un des deux semblait vaillant mais l’autre portait encore des traces de sang coagulé sur le cou et le torse, signe de récents affrontements ou d’une rixe ayant mal tourné.

« Haut-Prêtre Arbalastre ! Haut-Prêtre Esmeralde ! Vous voilà de retour de vos expéditions. J’aimerai pouvoir vous souhaiter la bienvenue, mais la folie a pris pied dans la ville » annonça le premier d’une voix énergique, malgré un état de fatigue visiblement avancé.

Le Prime Architecte dodelina de la tête pour saluer son interlocuteur. D’usage, il accordait à tous une égale considération, ce qui flattait usuellement les masses et vexait souvent les dignitaires. Bien loin de tout calcul politique ou de bienséance, il s’avérait juste qu’en bon ouvrier, il portait un soin à l’intégralité de ses outils. Il jeta un œil du côté de la cité, observant les colonnes de fumées encore vives et les échos de quelques sauvageries en cours d’exécution, avant de répondre à son interlocuteur.

« Tu es l’un des serviteurs de Zelvajra, le Bourreau de la Cité et si ton maitre n’est point en ce lieu, c’est qu’il rend la justice en quelque endroit où l’on a sous estimé le risque de sa venue. » précisa Arbalastre.

« C’est ainsi fait Seigneur. Notre maitre est hors des murs de la ville pour accomplir son devoir et en son absence, nous tenons fermement la Porte, les Murailles et les Fortins qui les composent. Par contre, nous ne pourrons assurer votre sécurité à l’intérieur de la cité, nos effectifs étant à peine suffisant pour tenir l’Enceinte de la Cité. De multiples bandes sillonnent la ville et autant de factions que de seigneurs autoproclamés se disputent la possession des lieux d’importance de la Cité. Nous n’avons plus eu de nouvelles directes de la forteresse depuis plusieurs jours, mais sans avancée particulière, les partisans du Bourreau doivent encore la tenir… » Expliqua-t-il d’un ton neutre.

Arbalastre encaissa les nouvelles sans sourciller.

« Que le Père puisse vous être favorable » glissa-t-il en guise de bénédiction au servant du Bourreau, avant de s’orienter vers l’intérieur de la Cité, pressé d’en savoir plus sur l’état d’Abyssea.

« Haut-Prêtre Esmeralde… Je me rends de ce pas à la Forteresse, où doivent se trouver mes partisans… ou du moins, ceux d’entre eux ayant survécu à la peste furieuse ayant investi le cœur de nos frères. » dit-il d’une voix insipide, avant de pousser sa monture en avant.
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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeSam 17 Juil 2010 - 16:15

Franchissant de concert les portes d'Abyssea, le Haut Prêtre Esmeralde octroya tout de même une légère avance à son confrère, lequel avait une parfaite connaissance des pièges potentiellement présents sur les murailles. Elle le laissa de même s'enquérir de la situation, ne s'offusquant pas outre mesure lorsque le novice n'annonça qu'un seul Haut Prêtre. Impassible durant le discours du serviteur du Bourreau, Esmeralde ne se préoccupait que d'observer la situation, pendant qu'elle était encore sous contrôle, ou du moins, pendant qu'ils étaient encore dans une relative sécurité. Au loin, quelques maisons étaient la proie des flammes ; placées trop près d'endroits stratégiques tels que la Porte, elles étaient les premières à pâtir lors d'attaques. Son regard dévia sur la droite, et balaya toute une zone conduisant jusqu'à la forteresse.

Ses lèvres tressaillirent légèrement en signe de mécontentement.

Bien qu'Abyssea ait été conçue par un architecte de génie, composant avec les nombreuses difficultés pour en faire une ville somme toute potable et bien agencée, nombre de quartiers ressemblaient plus à des taudis qu'à des arrondissements bourgeois. Le nombre sans cesse croissant de réfugiés, dans une ville limitée par la fange des marécages, conduisait à la construction de baraquements de fortune, et à une misère de plus en plus présente. Le seul atout que possédaient les soldats du Chaos était une vie aussi courte que violente, libérant rapidement de la place pour les prochains exilés.

Elle adressa un signe de la tête au Prime Architecte, ainsi qu'au serviteur du Bourreau. Tandis que le Haut Prêtre s'éloignait en direction de la forteresse, elle fit signe à l'un de ses hommes d'arme de le suivre, autant pour en assurer la protection que pour se renseigner sur ses forces personnelles. Puis accompagnée du restant de ses partisans, elle se tourna vers la droite de la ville, talonnant son cheval pour qu'il s'y presse.

Le Quartier des Orphelins, qui trônait en plein coeur de la ville, occupait un pan du côté dextre, comme un îlot isolé des autres par la misère. Telle une gangrène insidieuse, les bâtiments jouxtant le quartier tombaient en ruine, à la manière d'une falaise qui se fait peu à peu grignoter par la force des marées. Bien au-delà d'une simple superstition, les maisons se démantelaient bel et bien, à la faveur de la nuit, ou, de l'absence de leurs propriétaires. Parfois, au petit matin, une monstruosité de plus avait poussé au milieu des taudis, champignon de mauvais augure qui ne tiendrait pas plus longtemps debout que l'épanouissement d'une amanite. Si certains habitants, loin de ce quartier, tenaient le prodige pour une manifestation physique de la folie du Prime Architecte - lequel s'en mordait les doigts à chaque allusion - la véritable raison de ce chamboulement était tout autre. Le Quartier des Orphelins, si bien nommé, ne comportait en effet que des enfants perdus, et laissés à leurs propres envies. Loin de toute entrave, leurs petites mains travaillaient sans cesse à la construction de leur foyer, volant ça et là des pierres, des planches, tout matériel intéressant en somme, aux demeures à l'extérieur de leur cercle privé.

Ce quartier, par tous, était considéré comme le fief du Haut Prêtre Esmeralde.

Et celui-ci ne faisait pas exception aux autres : un nuage noir de cendres s'en élevait ne présageant rien de bon.


" Ceux qui s'en prennent à cette place s'en prennent à mon autorité " commença-t-elle d'une voix monotone. Elle se tourna vers ses hommes. " Tuez sans sommation les pestiférés qui ont oublié où se trouvait leur foi. Rapatriez vers moi les enfants, et que tous sachent qu'ils sont sous ma protection. Nous rejoindrons ensuite la forteresse. "

D'un mouvement de la tête, l'ordre était donné. Tandis qu'ils franchissaient les portes du quartier, un cri fut lancé du haut d'une tour branlante, et une armée de bambins déferla vers eux. Armés d'épées pour la plupart en bois, de casques de fortune et pour certaines, de poupées, ils riaient à l'approche de leur protectrice, laquelle ne montra aucun signe d'émotion. Elle intima le silence d'une geste de sa longue épée, et tous se turent, habitués au mode de communication peu prodigue du haut Prêtre.

" Je veux savoir qui, je veux savoir où. "

Elle se pencha pour attraper un jeune garçon d'environ six ans, armé d'un ours en tissu aveugle, et l'installa sur l'encolure de son cheval, devant elle, tandis que la multitude en culotte courte se mettait en branle, conduisant leur Capitaine à travers le dédale des rues.
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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeLun 19 Juil 2010 - 23:23

Le Prime Architecte, remontant les artères principales de la ville à vitesse mesurée, semblait plus prendre en note les dégradations perpétrées à l'encontre de la cité que prendre soin d'assurer sa propre sécurité. Caressant du plat de la main un mur sur le point de rompre ou vérifiant par son propre poids la bonne fixation d'une plaque conduisant aux égouts, il semblait déjà s'être perdu dans ses projets de réhabilitation alors qu'à quelques rues de lui plusieurs escarmouches faisaient encore rage. Aucun de ses servants ne s'en offusqua, pas même lorsqu'il improvisa une conversation courtoise avec une statue aux bras brisés lors des affrontements. Il inclina la tête, plusieurs fois, en écoutant des voix qu'il était le seul à à entendre, selon toute vraisemblance. Prenant bonne note de ces diverses informations, il modifia sans préavis la route qu'il s'était choisi pour rejoindre la forteresse, saluant la garce de pierre d'une inclinaison du buste pour le moins accentuée.

Au bout d'une centaine de pas supplémentaires, il tira de nouveau sur ses rênes, observant à sa grande surprise que plus de deux douzaines de citoyens suivaient son petit groupe. Certains titubaient, épuisés par de longues nuits sans sommeil. D'autres semblaient avoir souffert de la faim ou de la soif et de visu, aucun ne paraissait indemne. Tous semblaient souhaiter se mettre sous sa protection en le suivant pas à pas, reconnaissant en lui l'un des Seigneurs dont l'humeur était la plus stable.

Il inspira longuement.

La réserve d'ouvrier ne devait jamais être négligée.

Il éperonna sa monture et se hissa sur un muret branlant. Par miracle, ce dernier soutint son poids lorsqu'il y prit pied et ne fit que trembler sa poussière lorsqu'il se hissa vers les hauteurs d'une demeure récemment brûlée. Atteignant la jonction du mur et d'un ancien conduit de cheminée, il poursuivit son ascension jusqu'à se trouver un repaire d'où il put observer les environs. Humant l'air et le gout de la ville, inconscient de la présence de ses observateurs.

De nouveau, sa tête s'affaissa de côté, sa nuque prenant un angle pour le moins étrange. Accroupi, l'instinct de prédation soudainement mis en branle, il porta son attention sur les multiples bruissements animant les rues avoisinantes, jusqu'à ce que lassé, il se laisse choir au sol, dans un bruit mat et mou. Il s'écarta de plusieurs pas, le regard fixé sur l'invisible et ne fit une pause que lorsque plusieurs pierres de taille se brisèrent au sol, dans son dos. La demeure lui ayant temporairement servi de repaire ayant attendu qu'il le quitte avant de partiellement choir au sol.

Dans un silence de cathédrale, il leva sa main gauche pour intimer le silence et s'avança seul, sa Lance Brisée à la main, vers la croisée des chemins. Idéalement placé pour reconnaitre le terrain, il ordonna un repli généralisé à sa petite troupe en observant la venue d'un groupe de maraudeurs, trainant les corps de leurs dernières victimes, dont certains gémissaient encore, réduites à l'impuissance.

Il recula jusqu'à l'angle de la rue et s'embusqua en silence.

Si son peuple avait vu ses forces se scinder en deux partis opposés, nul argument et nulle rhétorique n'aurait pu raisonner l'Architecte, qui ne connaissait qu'un seul parti : la Cité.

Héraut de la Cité et confident de l'âme secrète de la ville, il ne présenta aucune émotion lorsque le manche de son arme écrasa la jugulaire du premier fantassin, déchirant les chairs et déplaçant la glotte hors de son périmètre usuel. Contournant l'agonisant aux cris étouffés, il fit se tordre son arme d'un vicieux coup de poignet, labourant le torse du second venant, éclaboussant des pavais centenaires d'un sang qui ne tarderait point à coaguler, privé de toute énergie de vie. De l'épaule, il fit chavirer son opposant au sol et l'acheva d'un puissant coup porté à deux mains.

Tenant toujours son arme à deux mains, tel un hachoir, il se campa fermement, jambes écartées, en travers la route.

Il n'observa nullement les mines surprises, défaites ou furieuses et ne chercha aucunement à identifier le parti de ses adversaires.

Loyalistes.

Révoltés.

N'étaient qu'un seul et unique gibier.

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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeVen 23 Juil 2010 - 18:49

Les bambins, connaissant sur le bout des doigts les recoins de leur quartier, guidaient prudemment le Haut Prêtre. Derrière la Dame, une rumeur croissante de rires, de pleurs et de murmures, à l'image de l'humeur changeante des enfants, enflait et se dégonflait selon les mouvements du Hérault. Le hongre marchant d'un pas lent permettait à la Cour de le suivre en courant, sur de petites jambes habiles.

L'entrée du quartier, jonché de gravats, semblait avoir été le théâtre d'escarmouches aussi brèves que violentes. A divers endroits, des blocs de pierre fêlés gisaient sur le sol pavé, parfois recouvert de sang. En de rares occasions, de funestes étaux ornaient les bas côtés, enserrant un corps brisé entre le gris de la pierre. Pour les plus courageux d'entre eux, certains enfants s'écartaient du groupe pour observer les cadavres et leur donner quelques coups du plat de leurs jouets, et triomphaient de n'avoir pour réponse que le gargouillis mou de la chair écrasée. C'était bien souvent l'oeuvre des aînés des orphelins, assez grands et forts pour pousser les blocs de pierre hors de leurs assemblages, et possédant si ce n'est un couteau du moins une pointe pour gratter le mortier. S'ils avaient souvent raté leur cible, ils avaient parfois réussi à aplatir l'un des rebelles qui s'étaient introduits dans le quartier.

A mesure qu'ils avançaient, les tâches pourpres et les corps étaient de plus en plus frais. La bande qui s'était introduite ici n'avait pas fait dans le détail : tous les blessés qui ne pouvaient fuir avaient été achevés, salement découpés jusqu'à la mort. C'était pour la plupart des adultes : les enfants ne représentaient pas de réelle menace, et surtout, ne possédaient ni arme utile, ni biens précieux.

Esmeralde tourna la tête d'un quart en arrière, intimant le silence à tous. Elle arrêta sa monture, en descendit et la confia à un adolescent pendant qu'elle avançait seule, à pas lents. L'épée levée, les yeux fouillant les environs, elle écoutait le tintement léger de l'acier, et le craquement du bois qu'on enfonce.

Elle se baissa un instant pour ramasser une pierre, et une cape déchirée sur un cadavre. Elle enroula le caillou dans le tissu, et s'approcha d'un coin de rue, d'où une ombre se détachait nettement sur le sol en une position grotesque. Appuyant ses pas, elle s'avança sans faiblir et au dernier moment, lança le leurre en droite ligne et à hauteur de tête, en place de la sienne.

Un gourdin s'abattit gauchement dans le vide. Aussi malhabile que stupide, le lourdeau n'eût pas le temps de réagir. Son visage resta figé dans la surprise, tandis que d'un geste souple le Haut Prêtre le décapitait.

Sans plus d'hésitation, elle s'approcha d'une masure à la porte défoncée, et d'où s'échappait des bruits de vaisselle brisée et divers autres fracas. Elle se saisit d'un grand éclat de bois, comme une écharde immense et épaisse, dans la main gauche et enjamba l'entrée, en silence. L'un des rebelles qui sévissaient dans le quartier, attiré par le bruit du gourdin plus tôt, était posté plus en avant du seuil, prêt à frapper. Elle repoussa son épée avec le morceau de bois, s'en servant comme bouclier, et faucha les jambes du malandrin du plat de son épée, avant de l'achever rapidement et sans émoi au sol.

A l'étage, un cri s'éleva. Les marches vermoulues grincèrent sous son poids, alertant les hommes. L'un d'eux se porta en avant sur elle tandis qu'elle franchissait les derniers mètres de l'escalier. En contrebas de son adversaire, qui à deux mains tenta de la trancher en deux, elle leva en croix son épée et son bout de bois pour contenir l'attaque. Déviant le coup sur le côté gauche, elle pivota et balança violemment le pommeau de son épée dans l'estomac du décadent, qui s'effondra sous le choc. Le deuxième, voyant son confrère à terre, se précipita sur elle à mains nues en proférant insultes, le regard fou. De la main gauche, elle abattit le bois sur sa tempe, l'amenant dans la violence du choc à s'éclater aussi aisément qu'une pastèque, contre le mur de la maison. Elle fit quelques pas en arrière, le temps d'achever son second adversaire.

Dans un recoin de la pièce, un jeune couple attendait, terrorisé ; mais lorsqu'ils reconnurent Esmeralde, ils se jetèrent à ses pieds, implorant sa protection.

Elle sortit sans un mot de la maison, retrouvant son groupe d'enfants, le couple sur ses talons.

Ils se rapprochaient maintenant de la forteresse, et quittaient le quartier des Orphelins, vengé par les siens.

Au bout d'une artère d'importance, un homme se battait avec une lance brisée.

"
Arbalastre " laissa-t-elle filtrer de ses lèvres sans émotion.

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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeMar 27 Juil 2010 - 1:07

« Non, non, vous ne comprenez pas… » Entama l’un des maraudeurs en levant ses mains à mi hauteurs, en signe d’apaisement, juste avant que ses doigts ne furent tranchés et que ses hurlements ne couvrirent son argumentation, rendant caduque toute conciliation.

Arbalastre, de toute manière, n’écoutait plus et laissait ses yeux papillonner à la vitesse de la pensée, ouvrant des brèches dans les corps comme lorsqu’il traçait ses plans au crayon, avec fulgurance et détermination. D’un coup vicieux, il rabroua un de ses opposants. Puis, d’un bond vif, s’esquiva par la brèche d’un mur pour mieux se départir de ses poursuivants. Se retournant violemment il laissa trainer sa lance derrière lui afin de se donner un peu de temps puis recula de plusieurs pas, jusqu’à trouver la présence réconfortante d’un muret dans son dos. Glissant de côté il se défila de nouveau et s’engouffra dans les restes d’un couloir dont le toit laissait désormais passer plus de lumières que n’offrait d’abri contre la pluie. Au sol, ses pas marquèrent les signes de son passage dans un mélange de poussière, de terre et de cendres.

Autour de lui la cavalcade se fit plus pressante, signe que ses poursuivants s’organisaient et s’approchaient désormais. L’un d’entre eux se montra à l’autre bout du corridor et de deux pas latéraux poursuivit son chemin hors de vue de sa proie, cédant sa place à un, puis deux de ses compagnons. Rudes et bestiaux, blessés de toutes parts, ces hommes là avaient du en voir de belles depuis la chute des autorités de la cité.

L’un d’eux s’avança rapidement, forçant son avantage par la vitesse. Il ouvrit sa garde pour se préparer à cueillir la lance du Prime, lorsque sa vue se brouilla. Du pied, le Haut Prêtre venait de racler le sol et de forcer un maquillage boueux sur le visage de son adversaire, l’aveuglant temporairement. Peu adapté à un usage en intérieur, le Prime se résigna à lacérer les mollets de son opposant, laissant trainer le tranchant comme un paysan en récolte le ferait d’une faux. Bon grain, mal gré, il dut s’effacer de nouveau avant qu’un autre des pillards ne s’interpose. Rapidement, sentant l’appel de l’air libre, il se trouva de nouveau dans la rue.

Il fit signe à sa troupe d’avancer de quelques mouvements de la main, la route de la forteresse étant désormais ouverte.

C’est alors qu’il prit la mesure de son erreur.

Les prisonniers n’en étaient pas. Ou plutôt, il ne s’agissait pas de leur fonction principale. Au-dessus de lui, déchirant l’air de multiples excroissances de chairs, de chitines et d’os mêlés, une bestiale créature massacrait l’un des pillards. Ce dernier, les mains pendantes et la nuque désaxée, semblait déjà mort. Avec une prudence consommée, il suivit le mur pas à pas, retenant son souffle jusqu’au coin de la demeure.

Car la fonction principale des prisonniers était de servir d’offrande à l’un des héritiers du Chaos, lequel, dans la fureur des combats ayant agité Abyssea, avait renoncé à son humanité au profit d'une indéniable efficacité. Contournant un nouvel angle du mur, il remonta la rue principale, au pas de course cette fois, enjoignant les pauvres hères à se presser. Plus haut sur la route, la forteresse leur offrirait un refuge, certes précaire, mais refuge tout de même.

La forme bestiale passa au travers du groupe, emportant dans ses simulacres de bras un jeune homme au souffle court. Arbalastre, de fait, pressa encore sa petite troupe, renâclant à les laisser ralentir l’allure. Il ne s’accorda une pause que lorsque les hommes du Bourreau, venus à leur rencontre, arbalètes dressées, n’eurent sécurisé la zone de leurs traits.

Il serait toujours temps de se gargariser plus tard.

La récolte d’ouvriers n’avait pas été gâchée.
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MessageSujet: Re: [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ]   [ I ] - [ De l'Ordre dans le Chaos ] - [ Pv Esmeralde ] I_icon_minitimeVen 30 Juil 2010 - 18:10

Le combat entre Arbalastre et ses adversaires faisait rage, sans qu'aucun des partisans du Haut Prêtre ne s'en mêle. Car bien qu'il fut seul, le Prime Architecte menait la danse d'une main de maître. A l'image de sa science de l'architecture, il utilisait l'espace dans sa pleine potentialité, ne laissant aucune de ses positions être le fruit du hasard. Calculateur, les pillards n'avaient en face de lui aucune chance : aussi, Esmeralde attendait-elle patiemment la fin du massacre à une distance suffisante pour ne pas être perçue comme une menace, ses propres ouailles derrière elle.

C'est alors qu'elle la vit.

La créature, semblant tout droit sortie d'un cauchemar des plus vicieux, était perchée sur une des colonnes tronquées d'un bâtiment jouxtant la rue. Le toit en était éventré, elle devait à peine sortir des décombres et jauger du sang présent, de sa nourriture en sursis.

Le Prime ne l'avait pas encore aperçue.

Dans un bruit peu supportable, l'Horreur fondit sur l'un des pillards mis à terre par le Haut Prêtre. L'homme, déjà à moitié mort, n'eût pas la force de crier pour alerter les autres. Trop occupés à livrer bataille, ils ne virent pas les bras de la Bête séparer lentement les membres de sa proie, et lui briser la nuque aussi facilement qu'on tord une poupée de chiffon.

Esmeralde leva la main, intimant le silence dans ses troupes. Le murmure qui la secouait s'éteignit aussitôt, faisant place à un calme surnaturel au vu de la scène qui se déroulait à plusieurs dizaines de mètre de là. Lentement, elle avança en direction de l'Horreur. Il leur fallait à tout prix passer ce coin de rue, qui menait ensuite en droite ligne jusqu'à la forteresse, dans une avenue assez large pour garantir une relative sécurité à sa troupe. Les enfants la suivaient, en retrait ; tous étaient occupés à retenir le bruit de leurs pas sur le pavé, empêchant les talons de claquer. Les plus âgés d'entre eux avaient regroupés les gosses trop jeunes pour comprendre, et les empêchaient de pleurer, à l'aide d'artifices ou même, quand c'était nécessaire, de la force.

Le Prime avait enfin remarqué l'Horreur, et guidait au plus vite ses hommes à travers le passage, s'occasionnant une perte minime. Prenant de la vitesse, elle se dirigea sur le bas-côté de la rue, où un cadavre gisait. D'un mouvement mécanique, cent fois répété, elle trancha la tête du pillard et s'en saisit, sans l'ombre d'une répugnance. Le corps, encore chaud, était suffisamment frais pour que le sang coule encore à flots. Bien que l'Horreur fut occupée avec son nouveau jouet hurlant, le Hérault de Justice savait qu'elle s'en lasserait vite, préférant le mouvement d'une proie vivante plutôt que l'inertie d'un cadavre désarticulé, comme un chat le ferait.

Elle lança la tête à l'opposé de sa route, aussi loin qu'elle le pouvait. Comme elle l'espérait, la Bête se jeta dessus, la faisant rouler plus loin.

A la suite d'Arbalastre, elle s'engouffra dans le passage, sa troupe sur les talons. Courant sans reprendre leurs souffles, tous suivaient le Haut Prêtre sans poser de question, jusqu'à se trouver en vue de la Forteresse. Là, leur sécurité augmentée des hommes du Bourreau, chacun se fondit dans la masse des réfugiés fidèles à l'Eglise du Chaos.

Accueillie par ses propres hommes, elle se dirigea promptement vers ses appartements, la mine fermée. L'un des prétoriens, le plus gradé des présents, blanchit à la vue du sang maculant le vêtement de voyage du Haut Prêtre.

"
Etes-vous blessée, Eminence ? " s'enquit-il tout en faisant signe à un subordonné d'apporter de l'eau et des bandages.

Elle jeta un oeil sur sa tenue, puis parcouru du regard la pièce qui lui tenait lieu de bureau. Ses carnets, si précieux, étaient toujours entreposés derrière son siège, en ordre. Rien n'avait été déplacé.

"
Non " répondit-elle d'un ton sec. " J'ai besoin d'un rapport complet sur la situation dans Abyssea et dans la Forteresse. Avec une évaluation des dégâts et des pertes humaines. "

Une main glissa sur son bureau tandis qu'elle s'éloignait en directement d'une petite porte, ouvrant sur une pièce moins formelle de son appartement. Ne se souciant visiblement pas d'être suivie, elle ouvrit le battant et à grandes enjambées, elle rejoignit un portant où une armure était installée. Ses doigts caressèrent le métal et les lèvres d'Esmeralde se fendirent légèrement.

"
Exécution. "

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