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 La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]

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L'Améthyste
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MessageSujet: La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]   La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar] I_icon_minitimeVen 9 Juil 2010 - 22:32

La haine, la douleur et la honte. Ces trois vieilles compagnonnes de route de Bzalthyàa revenaient hanter les tristes jours de la bâtarde d’entre les races.

Qui étaient-ils, ces immondes guerriers au manteau d’ombre, ces fauves nocturnes qui bondirent sur leur proie. Ils avaient les doigts griffus d’assassins salis, les ongles recourbés du chacal en traque, et sur leur visage couturé de haine s’étendait, crevassé, la longue balafre d’un sourire cruel. Ils étaient les Drows.
Il fut un instant où Bzalthyàa, ses longs cils repliés de fatigue, se lovait contre le cœur battant des herbes folles pour s’y abandonner au sommeil. Déjà, quelques rêves affluaient à ses esprits embués, et c’étaient de douces visions ; quelque part sifflait un colibri aux ailes d’argent ciselé, et jamais pareille beauté ne s’était portée à l’ouïe de l’errante. Sous la Lune merveilleuse s’élevaient les contes d’une nuit d’été, lorsque fleurissent des arbres d’ébène les fleurs d’opale pourpre…
Et puis, ils s’abattirent. Les larges paumes tranchaient la pureté, des voix crevaient le silence d’une fureur poisseuse, et partout s'effondrait le couperet de maraudeurs sevrés de libre souffrance. L’ouragan des désespoirs balaya la clairière enténébrée de visages, et la folie germa en l’esprit torturé de la voyageuse. Tout n’était plus qu’ombre, pénombre et nuitée, lourdes capelines de désir chargées, et d’entre ces noirceurs ne demeurait que la blafarde splendeur de visages de Drows, ces faciès corrompus de puissance crasse et de torve cupidité.

Et depuis ce jour, le monde ne fut plus que tempête de cruauté.
Sur les bras blancs comme lait fondirent les chaînes d’un ignoble esclavage, et le cou aux cheveux déliés trouva en un lourd anneau de fer mordant sa déchéance. Il n’était plus que l’élévation sourde de cette soumission, et le corps vaincu de Bzalthyàa gisait, battu en brèche par les haines, à peine porté encore au crochet d’une cyclopéenne chaîne d’acier trempé. Sur la branlante carriole qui transportait le frêle silhouette de sa douleur, seul gisait encore plus le fer maculé d’un ocre ravage pour embrumer le soir de ses yeux.
Sous le ciel sans Lune passa la noire caravane des jours d’airain, et pas même les astres n’osèrent sourire sous le voile de leurs nuits, tant ruisselaient les voix hargneuses des Drows aux yeux de braise morte. Et toujours, et sans relâche, ni répit ni trêve, par le souffle des vents et l’ombrage du nadir, grinçaient les roues de rouille alourdies, encore, et encore, éternelles chaînes des noirs sentiers.

Alors, un jour plus sombre se dressa sur le monde sans clarté – depuis longtemps déjà, il n’était plus que morne désolation et terrible saccage sur les plaines alentour, tant et si bien que les paupières de l’enchaînée gisaient sous le voile de leur aveuglement, déjà calcinées – quand cessa le couinement des roues. La carriole s’arrêta, et quelques voix vibrèrent d’aisance. Car voici que sous le ciel d’encre salie se dressait l’ébréchure d’une taverne érigée, qui dans le vent mort agitait quelque enseigne ravagée, couverte des sombres caractères d’un noir parler.
Rejetant des manteaux d’ombre et de poussière, les Drows pénétrèrent en l’antre de leur semblable, et Bzalthyàa plongea en son enfer.
Gifle, coups, frappe du traqueur sur sa proie. Voilà que le chasseur secouait l’évanouissement de son gibier, et quelques grondements de l’assistance tonitruaient vers le monceau de chaînes qu’était l’errante ravie à ses errances. Une lourde paume soudain lui enserra la gorge, rejeta son crâne en arrière, et entre les dents fit ruisseler l’effarante mixture des farouches contrebandiers. C’était l’alcool de quelque engeance crevée des égouts, et quoique Bzalthyàa eut prié pour que ce fût le plus écrasant des poisons, la flamme du liquide alla embraser son corps rompu, et d’entre les brumes du temps arracha la fille des chemins. Ce n’était plus du tord-boyau, mais bien l’effrayant crochet d’un aspic endiablé qui labourait l’éreintée de ses plus sombres crochets, retournant la chair à vif pour exalter le peu de sang qui demeurait aux joues.
L’hébétude gravée sur son corps qui n’était plus que cadavre, l’errante éleva deux yeux roués de souffrance, et effondra ses paupières noires sur un monde de rires sanglants. Les Drows, les Drows hurlaient leur haine comme un immonde breuvage, et crachaient toute souffrance à un monde qui les rejetait.

Le reste ne fut plus qu’une éperdue danse de mort.
Une vigoureuse empoigne fit main basse sur le corps de la Drow, et entre d’autre paumes crochues rejeta l’être vaincu, qui sur une table crasse alla s’échouer, radeau repris par les vagues, navires torpillé par un océan de rouge courroux. Une main la tira vaguement, quelques voix hurlèrent de plaisir brûlant, et sur le comptoir brûlé fut ancré la bâtarde dévastée, par quelque chaîne enserrée.
Mais pas même l’avait-on élevée sur le bois que le corps, dévasté comme terre sous la tempête, alla chuter lourdement au sol, misérable pantin aux membres désarticulés, un pied ridiculement maintenu par l’emprise du sombre filin.

Alors de nouveau les mains fondirent sur l’âme soumise, et redoublèrent les ouragans de rires chavirants…


Dernière édition par Bzalthyàa Sÿlègund Dvéqyã le Mar 13 Juil 2010 - 14:19, édité 1 fois
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]   La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar] I_icon_minitimeMar 13 Juil 2010 - 7:56

Morne journée à l’arôme de lassitude entêtant et persistant se concluant dans un cloaque miteux au nom ignoré, dont l’enseigne usée ne permet plus la lecture, devant un verre d’une mixture infecte que le taulier ose, dans sa grande audace et avec une fierté décousue, appeler alcool quand tout indique qu’on a davantage à faire à un mélange à base de pisse de rats croupie dans ses cuves, un truc à faire gerber quiconque n’aurait pas l’estomac bien accroché.
Sous son regard, la charmante et joyeuse clientèle… Ramassis d’ivrognes qui n’ont du qu’enchainer cuite et gueule de bois depuis de nombreux jours… Les habitués, des idiots endettés pour cinq vies à force de « Mets ça sur mon compte Momo ! », bien heureux que le patron ne s’attarde pas si souvent sur ses comptes, sans quoi, ils détaleraient comme ils pourraient malgré leur état comateux.
A son flair, l’odeur prenante de l’urine, de la boisson ou des clients qu’importe, d’alcool, de sueur et de saleté, de crasses en couches sur ces hommes présents dans le taudis qu’il avait estimé « tranquille pour finir sa journée », mais devait-il se noter quelques part de prendre en considération d’autres critères, la prochaine fois.

Là, installé sur son tabouret, en appuie contre un mur, les jambes croisées sur la table devant lui, à l’ombre d’un coin, appréciant comme il pouvait la mixture infâme dans son verre, il vit alors entrer un groupe de loubards… Des drows comme chez eux dans cette charmante cité qu’était Sol’Dorn, sans crainte et naturellement présent, comme nulle part ailleurs dans les terres occupées par des humains, bien que dans cette pièce, il y ait davantage de sang mêlés du sombre que d’humain pure souche. Les chiens, apparemment, s’étaient prit d’affection pour l’une d’elle, attrapés on ne sait où, comme beaucoup, elle était devenue le jouet des galeux qui prônaient si facilement la supériorité de leur race, traitant les autres comme des insectes, des animaux là pour satisfaire leur envie, rien d’autre… S’il comprenait et adhérait à l’idée que les gens ne sont utiles que quand ils servent les intérêts de celui qui les garde auprès de lui, la pseudo-grandeur de cette race, il crachait bien volontiers dessus.

Des coups plurent, des sévices assez légers en eux-mêmes, pour des choses faites par les habitants d’Elda bien sûr, mais portés sur une femme qui ne semblait que désirer claquer au plus tôt au lieu de continuer à souffrir de la sorte. Sous les rires et les regards des plus malsains de l’assistance autrefois amorphe, se plaisant à ce spectacle des plus affligeants… Non pas qu’il eut pitié de la jeune femme, dont il n’avait somme toute pas une once d’affection, pour le coup, mais pour ces stupides animaux qui prenaient les grands airs en ayant l’air pitoyable dans leurs démarches…
D’une main, il vérifia bien la présence de son arme, qui sans doute serait utile bien assez tôt, tandis que son regard se teintait de pourpre, caractéristiques qu’on ne savait trouver que chez les nés hybrides des deux races immortelles quand l’adrénaline monte, sous le coup de l’excitation et de l’appréhension d’une petite bagarre pour combler l’ennui.

« Gu'e, lil waeles, Jugare, ol zhah naut ichl dubo? »
( Eh, les écervelés, ça va, c’est pas trop dur ? )

C’est dans leur propre langue qu’il les avait interpellé, bien qu’il eut put parler humain, il voulait s’assurer de capter leurs attentions alors qu’il laissait retomber ses jambes au sol et se relevait, à quelques mètres d’eux, les jaugeant avec suffisance malgré qu’il sache bientôt en prendre plein la figure, mais c’était un mal pour un plaisir… A la condition de ne pas crever bien entendu.

« Vous voulez un coup de main ? J’vous sens pas très à l’aise avec cette fille. »

Mais il n’était pas une once de désir de les aider… Rien qu’une moquerie ouvertement offerte à leurs oreilles, n’ayant comme cible que l’égo souvent surdimensionné des créatures sombres d’Elda, qui, trop souvent, sous estimait ce qui n’était pas l’un des leurs.

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L'Améthyste
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MessageSujet: Re: La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]   La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar] I_icon_minitimeMar 13 Juil 2010 - 14:08

Il n’était plus que sang et sueur sur la jeune captive aux chaînes mordantes. Comme quelque victime sacrificielle de cet autel crasse aux dieux impies, l’écorchée gisait sous le rance ciel sans âme, dévorée par les quolibets de ces Drows à l’âme empuantie, dans le râle des effluves de son corps bafoué. Quelques rires gras, ou alors grêles à glacer les sangs, venaient s’effondrer depuis des bouches saillantes, lardant dans l’esprit vaincu de la sang-mêlée les grondements de plaisir d’une meute festoyant sur la charogne.
Le cœur en berne, le corps en larmes, de rouges larmes de braise, elle patientait pour l’ultime jouissance de ces putrescents à la maraude. Voilà que le Haut-Prêtre des ignominies allait s’avancer, se détacher, s’élever au dessus de ses adeptes bouffis de rancœur et, enserrant la noire lame sans dent, éventrer la bête défaite qui crachait ses hontes sur le sol noyé de crasse. Quelque coutume païenne de vieux dieux bannis, aux longues rapières dégoulinantes, pour arracher à leurs proies des sanglots ravagés dont ils feraient bombance, hurlant de haine sous les oripeaux de leur Lune. Déjà, voici que Bzalthyàa ouvrait vaguement ses bras sans vie, l’âme implorant le bourreau de délivrer ses serments de sang, pour que retourne l’esprit au ciel lésé de ses étoiles…

Pourtant, la morsure ne vint pas. Les vipères lancinantes firent volte-face, sifflotant d'ivresses démentielles, grondant comme fauve pelé sous les affronts, et il ne fut plus que désert pour tourmenter les craintes de l’enchaînée. Ses paupières à demi-mortes, au travers des mouches bombinantes, peinaient à percer les puanteurs cruelles pour voir s’abattre de lourds martèlements de bottes, maculées comme l’âme des Sombres. La meute des Drows se reformait face à quelque chose, hérissait ses lances de haine vers l’intrus. Qu’était-il, fils des hommes ou frère des chiens, démon ou louve folle, peu importait. Sur les prunelles de la captive s’abattait le lent endormissement d’un monde rongé par les lynx de tempête crachinant leurs ténèbres, comme s’assoupissent les morts rendus à l’oubli…
Des voix, encore des voix. Du sombre parler de Drow, teinté d’un étrange accent comme un orage, venait mordiller l’obscure horde des fils du parjure. Mais quelques grondements, quelques tonnerres de haine, et le maelström des ravageurs reviendrait s’abattre sur l’impudent de ce soir, blasphème aux démons jouisseurs de leur âme.

Pourtant, ce ne fut pas la mort des rances rires. La terrifiante effluve d’un charognard en traque creusait sur le plancher vermoulu ses sillons de pénombre, tandis que crissaient les interminables ongles déchirant la peau rabattue de l’asservie, sous le souffle nocturne des vents du putréfié.
Obscur liquide aux longues canines, le souffre d’une voix distordue s’en vint tourmenter les esprits de Bzalthyàa, roulant en ses oreilles percées comme le torrent de mille cobras pourchassant quelques rats.
Un Drow… un des Drows s’était esquivé de la meute grondante et, retourné à son noir office, il allait pourfendre la sacrifiée au nom de son terrible seigneur des plaisirs.
Labourée par les souffrances, la torve-lignée se convulsa vaguement sous les serres du démon, et de sa gorge empourprée elle cracha les reliquats de son sang blessé, avant que les ténèbres ne la ravissent une fois encore, en leurs plus noirs cauchemars.
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]   La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar] I_icon_minitimeMar 13 Juil 2010 - 20:41

La saveur du jour changeait, prenant un goût savoureux, empreint d’excitation et de violence désirée et délicieuse aux sens de l’hybride des races opposées, héritage des origines les plus sombres coulant dans les veines du provocateur qui se dresse devant ses quelques adversaires. Tout autour d’eux, les comateux et les ivrognes s’éveillent et s’animent, et malgré l’ivresse qui obscurcit la raison, l’instinct de survie fit entendre sa voix, criant dans les crânes « Casses-toi de là… Vite ! » ou encore « Bon sang, mais tu vas lever ton gros cul de ce siège, imbécile ! », tant et si bien qu’il se fit entendre à chaque fois.
Certains sortirent, d’autres s’écartèrent pour se mettre hors de portée de la plupart des dégâts collatéraux et des coups perdus dans la mêlée des corps mue par une violence sauvage et primitive, totalement désorganisée pour la majorité, tandis que le taulier, tremblant comme une feuille sous la brise, prélude d’une tempête annoncée par la voix qui tonna contre les brigands de passage, s’abaissait derrière son comptoir, priant les Cinq ou les autres, d’obscurs dieux sans nom à l’occasion, pour limiter les dégâts et les travaux, car il se doutait bien qu’aucun des opposants n’auraient la délicatesse de rembourser.

Les insultes dont il n’est pas intéressant d’offrir la substance fusèrent, plurent avec ardeur et volonté alors que les sombres se dressaient face à lui, se désintéressant pour la majorité de la pauvresse, catin contrainte d’une soirée entre les mains des animaux en rut dans ces périodes de grandes chaleurs… Tous… Sauf un, qui préférait contenter un tout autre appétit, servit par une épée bien moins rouillée que celles que ses camarades déjà brandissaient avec hostilité à l’égard du prétentieux hybride… Nul doute qu’il ne tarderait pas non plus à brandir le glaive et à pourfendre sa cible qu’il envoya de l’autre côté du comptoir avant de la rejoindre…

Tirant cette merveille issue de l’artisanat naine, plus précieuse sans doute que le matériel usé et ridiculement vieillit, terni par une évidente absence de soin, il engagea le combat d’un coup de pied dans une table, l’envoyant au contact de l’un des cinq tandis que les autres chargeaient d’une manière chaotique, sans coordination entre eux… Les coups s’échangèrent, et le nombre contraint à de biens nombreux et vifs déplacements, mais bien vite, l’habilité surpassa l’incompétence et la désorganisation, et c’est sans même offrir le plaisir d’une blessure qu’il trancha la gorge de deux des fripouilles, les tuant sur le coup…
Des tables étaient renversés, et alors qu’il assommait un troisième qui s’effondrait d’un violent coup de tabouret à la tempe, il fut bien surprit par l’attaque soudaine d’un quatrième qui parvint à le blesser, une longue plaie ouverte à l’avant-bras, avant de céder à son tour devant la violence exprimée avec ardeur par l’hybride.

C’est un tabouret qui vola à travers la pièce, lui cassant le nez à l’impact, qui rappelait la présence d’un dernier adversaire après que l’hybride eut soufflé un instant, estimant la gravité de la blessure qui faisait couler le sang le long de son bras gauche. Quelques mètres les séparaient, mais la bagarre n’était malheureusement pas encore fini, car le sombre, épris de dignité ne semblait vouloir trembler et se laisser aller à la peur devant pareil ennemi…

Un soupir, et lentement, il enjamba un corps pour engager un nouveau duel…

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MessageSujet: Re: La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]   La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar] I_icon_minitimeMar 20 Juil 2010 - 10:34

Voilà que les noirs rêves envenimaient ses esprits…

Il y avait eu une chute, il y avait eu la chair contre la pierre, et les échardes du bois lardant le corps renversé. Peut-être Bzalthyàa avait-elle crié, peut-être s’était-elle débattue, peut-être l’avait-on bâillonnée ; et c’était une large mains aux doigts interminables qui lui garrottait la gorge, tandis que d’autres ongles s’agitaient plus bas, rongeant les liens d’un corset trop étroit, mordillant sur la pâle chair offerte au ravisseur, sacrifice à la sombre fureur.
Les doigts se contorsionnaient et se démenaient sur la claire victime, passaient sur le cou et les épaules, délaçaient ceinturon et surcot, pour ne plus laisser aux flambeaux de braise que l’étincelante opalescence du corps blanchi aux sanglots.

Une main enserra les cheveux de la Demi, et heurta le crâne contre le bois du comptoir, rompant les gués aux flots de sang pour inonder le clair visage de Bzalthyàa. De toutes parts jaillirent les démons gorgés de désir, et l’âme de la captive s’en fut vers les cieux sans astres.


Qu’était-ce donc que ceci ? Lumineuse plaine, vaste clarté, verte lueur ; les mésanges chantaient dans le printemps, et aux mélodies répondait le soupir des arbres. Quelques étoiles chutées des hauteurs esquissaient quelques pas de danse sur les prairies peinturlurées de beauté, et là venait s’étendre Bzalthyàa aux lourdes paupières. De l’horizon roulait le doux sifflement d’une petite source d’or, auréolant le silence de ses pépiements aquatiques, comme l’enlumineur orne ses tableaux. A l’ombre des douceurs s’assoupissait l’esprit d’une Demi échappée hors des geôles de ce monde sans jour...

Mais voici que jaillissait le serpent, le serpent et ses larges crocs gorgés par la soif, et ses funestes sifflements se coulaient d’entre les herbes jusqu'à la Demi aux lueurs égarées en ses songes. Le long corps souple vint enrouler ses mille délices autour du bras de l’assoupie, et fit s’effondrer ses murmures depuis les astres jusqu’au corps lâche sur les prairies, ourlant de ses baisers luisants la tendre gorge de Bzalthyàa aux lourdes rêveries, pour ébaucher quelques arabesques de basalte sur la chair livrée aux dieux. Puis l’aspic se coula en contorsions vers les épaules frémissantes, et le doux parfum d’une assoupie…


Le serpent se fit épée, la clairière se fit bataille. Quelque horrifiante forteresse déversait sa haine par les mâchicoulis aux larges mâchoires, vomissait ses vengeances par tourbillons entiers. Un instant, les yeux ravagés de la Demi virent éclater la pâleur d’un aigle entre les tours, mais tout cela était trop loin, à dix mille lieues d’elle, d’elle et de la rapière.
Voici que se redressait le sombre guerrier, pour pourfendre sa victime courbée de défaite, et sous le heaume se révélaient de larges dents pour dévorer l’âme du monde. Quelque moulinet du bras vint arracher un dernier soupir à la Demi, avant que la flamberge ne larde la chair morte. Il n’était plus de Bzalthyàa, plus de ténèbres et plus de bataille, et sur le corps ravi de son souffle s’acharnait la tempête d’un barbare à la large lame, transperçant le corps dévasté pour honorer quelque Dieu de la Souillure reclus en ses poisons.
Sous un ciel mort-né errait l’esprit de la Demi, enchaîné à ses supplices, et quelques secousses lui imprimaient encore une sombre valse tandis que ses pas la portaient sous la voûte d’ombre.



Elle était lointaine, cette gargote empuantie de crasse, où sur la chair offerte aux délices s’échinait un cultiste des horreurs.

Le délire avait ravi les épaules brisées.
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar]   La Chevauchée des Putrescents [PV : Ryltar] I_icon_minitimeVen 20 Aoû 2010 - 8:03

Une scène se déroule, s’épanouit sous le regard dénué de cette sensibilité qui offrirait territoire fertile à l’horreur qui alors pousserait par champs entiers dans l’esprit du croisé des peuples immortels. Non… Il n’en était aucune, pas même un regard ne s’était posé sur le comptoir où l’un de ses ennemis satisfaisait une autre faim que celle du combat avec celle qui était devenu sa poupée, l’exutoire d’un appétit féroce qui le taraudait sûrement depuis qu’elle fut prise.
Il n’existait à cette heure qu’un être… Celui qui se trouvait devant lui, qui venait de lui briser le nez d’un tabouret savamment jeté, il était son ennemi, le dernier conscient et prêt à en découdre face au bâtard qui venait d’écraser ses compagnons.
Un nouveau tabouret vola, lancé à nouveau vers le visage, mais dévié cette fois par l’avant-bras libre, endolori certes, mais qu’est-ce que cette douleur contre la vague excitante, enivrante, empourprant le regard hybride, d’une violence innée, le goût du sang envahissant sa bouche, et l’envie soudaine de n’être plus cet être qu’on pouvait désigner comme civilisé, brutal et barbare certes, mais civilisé malgré tout, n’être plus qu’un animal qui montrerait ses crocs, grognant et hurlant, bondissant, avide, sur sa proie et lui arrachant les chairs avec les dents, le réduire en charpie, que jamais on ne pusse distinguer quelque détail pouvant révéler ses origines après le carnage dont il serait l’auteur.

Et c’est sous cette sauvagerie primaire et ancestrale qu’il passa à l’acte, chargeant, bondissant sur son adversaire qui, surprit par la soudaineté ne put esquiver. Ramener au sol dans un bruit sourd d’une chute sans douceur, il fut bien vite martelé de coups de poings s’abattant sur le visage et le torse avec une mécanique et la régularité d’un métronome.
Il tentait de s’extirper de cette position malheureuse, enfonçant une dague dans le flanc de son adversaire, mais rien n’y fit, il ne bougeait pas, au contraire… La douleur avait accrue la violence, et chaque coup plus fort et intense semblait délivrer avec la soif de venger sa propre blessure. Et en quelques instants, il était mort.
Alors que se levait l’hybride au nez et au flanc ensanglanté, il laissait au sol un corps ruiné, déformé par la pluie des coups qui venait de s’abattre avec une rage folle. Et soudain… Le silence, que les gémissements étouffés et les bruits d’un assaut qui malgré tout continuait derrière le comptoir, seul à exister à présent.

Il acheva le dernier de ses adversaires vivants, inconscient, mais vivant, et usant de magie pour soigner son flanc blessé, il passa en revue les possessions de ses défunts ennemis, prenant bourses, armes et quelques butins de biens maigres importances, il délaissa une à une les dépouilles, entreposant le tout sur une table avant de s’asseoir au comptoir, une bourse en main.

« Patron, un verre d’eau. »

Et c’était tout, ce qui imprima les traits de terreur sur le visage du gérant devant l’insensibilité marquée de l’hybride au visage couvert de sang… Les corps reposaient derrière lui, et dans une indifférence et un calme résolu, il reprenait le cours de sa journée comme si de rien était. D’un regard en biais, il posa les yeux sur le couple amouraché et encore lié qui pour le coup, s’était stoppé, le mâle le fixant, ne sachant que faire, et à ce doute, il répondit simplement.

« Finis ta besogne avec cette putain et tires-toi sans demander ton reste. »

Pas d’égard pour la putain en question non… Nul sauvetage, et nulle intention d’interrompre l’office du drow, qu’il finisse, il n’en avait rien à faire qu’elle soit consentante ou non, ce n’était pas ses affaires. Ainsi, la petite sauterie reprit, l’attention tout de même présente envers l’hybride qui avait très bien put lui mentir et pouvait tenter de le tuer quand il ne serait plus prudent. Ainsi, quelques minutes durant lesquels le patron maudit ce jour et ses clients, mais sans le faire de vive voix, et l’hybride but avec davantage encore de plaisir ce simple verre d’eau, la besogne continua, et se termina en un râle de plaisir et un nouveau cri étouffé.
Puis il se retira et remit sa chausse aussi vite qu’il put, courant et fuyant, laissant là, cuisses béantes et ouvertes, offrant à la vue de tous, du moins, de ceux qui restaient, uniquement le patron et l’hybride, en somme, les plus intimes parties de son anatomie.
Et Ryltar, plus cruel encore, sans pitié pour cette catin croisée fit une proposition étonnante, amusée et sérieuse au patron.

« Elle est la cause de tout vos soucis du jour… Usez en donc pour passer votre colère, c’est à elle de payer de sa personne le verre brisé, après tout. Je garderais la boutique pendant que vous tirerez d’elle le remboursement des dégâts.»

Oui… Il offrait sans hésitation ni remord le corps et les appâts de la demoiselle au patron, si bien sûr, il le désirait. Il attendit, s’amusant de la surprise et de l’étonnement qu’il lisait dans les traits du gérant.


[Je te laisse décider si il décide de saisir l’occasion ou non.]
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