Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

 

 Piégé | Acrion

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Ancien
Le Vaisseau de la Voilée


Nombre de messages : 4141
Âge : 34
Date d'inscription : 09/03/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 44 ans (né en 972)
Taille
:
Niveau Magique : Avatar
Piégé | Acrion Empty
MessageSujet: Piégé | Acrion   Piégé | Acrion I_icon_minitimeVen 29 Oct 2010 - 22:31

Au sommet des falaises, la silhouette contemplait les Terres Stériles. Au-delà des colonnes qui entouraient désormais Nisétis s’étendaient le sable, à perte de vue. Des millions de grains de poussières, qui se soulevaient au rythme des pas d’un autre monde, des pas oubliés qui refaisaient surface, contre toute logique. Ils erraient, sans aucun but, perdus peut-être dans cette infinité qui n’était pas la leur. Il y avait là des femmes, des hommes, des vieillards et des enfants, des soldats et des brigands, des gueux, des roturiers, des bourgeois et des nobles, des Rois même, des elfes et des nains, des milliers et des milliers d’âmes, mais si peu encore. Il en restait tant encore, sous les Océans, tant qu’il faudrait des années peut-être pour tous les ramener, des siècles ou des millénaires. Tant de temps, pour mêler les contraires, tant d’efforts pour unir ce qui n’aurait pas dû l’être.

Elle attendait. Dans ce monde ou dans l’autre, elle était, et demeurerait Celle qui attend. Elle dominait ce désert dans lequel elle s’était retranchée, observait les conséquences de sa présence. Parfois, elle levait les yeux vers la lune couronnée, livrant ainsi ses yeux morts à l’anneau enflammé, pour mieux en admirer la beauté, et enrager de ne pas en comprendre pleinement la nature. Quelles puissances étaient à l’œuvre, pour ainsi la contraindre à prendre possession de son vaisseau de chair ? Quel pouvoir pouvait se prévaloir de surpasser le sien, et celui de ses frères et sœurs ? La douleur, la fatigue, la faiblesse, la faim, elle les sentait, sournoises et vicieuses, ramper sous sa peau, agripper ses membres, l’enlacer toute entière. Elle ne les écoutait pas, mais ressentait tout de même la gêne, diffuse mais néanmoins trop présente, un tiraillement qu’elle ne pouvait faire totalement disparaître, malgré ses efforts.

Pourtant, malgré tout, elle apparaissait à l’œil mortelle dans toute sa gloire, sans que ce dernier ne sache s’il observait la réalité ou le divin illusoire. Sa longueur chevelure noire, qui cascadait jusqu’à ses genoux, gardait son éclat, et son visage sans âge l’entièreté de son mystère, sublimé par deux éclats d’opalines surnaturels, deux prunelles irréelles dans lesquelles brûlaient le feu sacré. Elle avait délaissé la cape, et ne restait plus qu’une robe simple et sobre, dont le blanc d’origine virait lentement au gris pâle ; la mort n’était pas pure, la mort était au-delà.

Prisonnière de son propre corps, Katalina dormait. Et si, dans un premier temps, le sommeil avait été profond, les choses avaient doucement évolué à mesure que le temps passait. Il lui arrivait, désormais, de rêver… Des souvenirs oubliés, bannis, refoulés, des souvenirs qui n’étaient pas les siens… des souvenirs divins, parfois. Elle s’imprégnait de celle qui la possédait, comme aucune Gardienne avant elle, mais aucune Gardienne n’avait vécu tel Voile. Elle ne se souviendrait pas, sans doute, de l’essentiel, si un jour elle était appelée à se réveiller, mais elle resterait marquée, à jamais.

Elles attendaient, véritable statue de chair et de sang, une délivrance que rien n’annonçait. Le monde pouvait bien s’effondrer, elles ne bougeraient pas. Car
leur monde était intemporel.
Revenir en haut Aller en bas
Acrion
Hybride
Acrion


Nombre de messages : 52
Âge : 173
Date d'inscription : 26/10/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Piégé | Acrion Empty
MessageSujet: Re: Piégé | Acrion   Piégé | Acrion I_icon_minitimeSam 30 Oct 2010 - 13:11

La mort. Elle marchait sur la terre des vivants. Séduisante, envoutante, elle attirait a elle les âmes souffreteuses, perdues. Un bien ? un mal ? Je ne savais pas. L’équilibre était rompu, instant précieux, balance éternelle qui se figeait par la grace d’une nuit éternelle. L’ombre rayonnait de glace diffuse, gelant ma peau, pétrifiant mon âme. Etais je perdu ? Peut être…mais alors…Je chantais cet improbable balade qui raconte l’errance de l’homme, l’errance de l’esprit. Court vers ta maitresse, elle seule possède la clé de ton repos. Je me sens perdu, oublié. Ma place n’était pas ici, ma place n’était nulle part en vérité. Immondice qui parcourait le monde, porteur de l’éternel hésitation de l’humanité. Je regarde ces ombres, intemporelles, vengeresses ? nostalgiques ? La vie les a quitté et pourtant, je les vois, ondoyante sur l’horizon, elles ont suivit leur déesse, cortège fantomatique…Contraste immonde que la mort qui l’enlace la vie. Semblant de vie car Néera la Jeune sait ce qu’est la véritable vie. Pourtant, l’œil profane se laisse séduire sans doute, il craint la mort, moi….Non. Elle est cette fin que tous attende lorsque la vie les a comblé, elle est cette sentence lorsqu’elle les fauche trop tot. Mais le temps n’a pas d’importance pour cette femme sombre…Trop tot, trop tard, qu’importe, son baiser est tel qu’il faut le voir douceur pour l’accepter.

Me suis-je perdu ? Etrange question qui ne me terrifiait pas. J’étais éternel, peut être, mais la mort pouvait a tout instant me prendre, m’emporter dans ses bras délicieux. Une façon de se sentir en vie que de errer sur cette terre qui n’appartenait plus au monde. Le paysage était horrifique, terrible par cette froideur qui émanait d’elle. Au loin, je voyais des pylônes, sombres présages de cauchemars pressentit. J’errais toujours un peu, par ici, par là, j’ai posé le pied sur ce territoire ténébreux, j’ai esquivé des êtres qui jamais n’aurait dût fouler le sol des vivants. Me suis jouer de leur sourire attirant jusqu'à ce qu’une flamme pénètre mon cœur. Silhouette ondoyante, danseuse du feu désirable qui fut un jour mon cœur et mon âme. J’étais faible, désireux soudain, l’espoir naissait tandis qu’une voix murmurait la chimère. Je l’ai serré dans mes bras, j’ai pleuré de la revoir, elle qui fut mon tout le temps que dura sa vie. Ombre arrachée bien trop tôt a mon étreinte, oui, beaucoup trop tôt. Elle m’appelait, l’enlaçait, chantait a mon oreille l’amour qui nous avait lié. Elle avait été ma passion. Fort, si fort. Elle avait…Elle n’était plus. Je le savais mais j’aurais aimé croire a l’illusion qu’une fois, une dernière fois…Elle voulu m’entrainer, douce sirène enflammée. Je lui ais souris et je lui ai dit adieu. Les morts doivent le rester, leur âme s’échappe mais ne sont plus qu’un simple reflet. J’ai quitté sa main, une larme habile, amère, douloureuse roulant sur ma joue.

Et puis je l’ai vu. Maitresse intemporelle, déesse implacable. La femme qui la porte en elle m’est inconnue, mais je sais reconnaitre l’aura noire et sombre. Mon cœur se glace de terreur peut être, mais pas que. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas tourné les talons, j’aurais dut certainement, fuir cet endroit, fuir la mort lorsqu’elle se présente a vous. Mais non. Curieux est l’hybride sur le chemin de son éternité.
Je lui ai donné une pomme. Triste pomme, douce pomme.

« Votre corps a faim. »

Ma voix chantante résonne de mes facettes improbables. L’or luit doucement malgré le noir qui m’enlace, mes lèvres sourit, timide sourire.

Revenir en haut Aller en bas
Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Ancien
Le Vaisseau de la Voilée


Nombre de messages : 4141
Âge : 34
Date d'inscription : 09/03/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 44 ans (né en 972)
Taille
:
Niveau Magique : Avatar
Piégé | Acrion Empty
MessageSujet: Re: Piégé | Acrion   Piégé | Acrion I_icon_minitimeSam 30 Oct 2010 - 15:29

Le regard divin caressa le fruit tendu, ne comprenant pas, d'abord, ce qu'il signifiait. Elle reconnaissait l'être qui lui faisait face comme un fils de Kÿria, mais sa présence restait un mystère. Que faisait la vie en son Royaume ? Quelle force obscure le poussait à rester, alors même que rien ne le retenait ? Lentement, elle leva une main, saisit la pomme et laissa ses doigts glisser sur sa peau.

« Elle a souffert de vos retrouvailles. »

C'était la première fois qu'elle parlait depuis plusieurs semaines, et elle se découvrait une bouche aride. Le corps déglutit par réflexe, tentant d'avaler une salive absente, mais elle refoula toutes ces informations inutiles, comme elle le faisait depuis le début. Qu'importait, en effet, les faiblesses mortelles, alors qu'elle pouvait les transcender sans même y penser ? Sa voix n'était pas rauque à l'oreille de l'hybride, après tout. Elle était claire et chantante, chaude d'accents inconnus et merveilleux.

« Son âme chante une mélodie oubliée, elle se souvient de ce qui a été perdu. L'avais-tu seulement compris, ou t'imaginais-tu seul à souffrir ? »

Lirait-elle la surprise, au creux des iris dorés ? Tout mortel rêvait de l'omniscience, comme d'un Graal mirifique. Son Royaume n'avait aucun secret pour elle, elle y régnait sans partage, savait ses noirceurs et ses beautés tout autant que la peine qu'il pouvait susciter. Et elles étaient nombreuses, en ces heures voilées, car morts et vivants ne pouvaient se côtoyer sans regrets. Pendant quelques secondes, elle ne bougea pas, puis porta la pomme à ses lèvres et y goûta. Le jus, délicieusement sucré et acidulé, roula sur sa langue et s'enfuit au fond de sa gorge, tandis que la chair tendre restait prisonnière de ses dents. A sa grande surprise, elle dut avouer que la chose était agréable, et réitéra. Elle marqua un arrêt pourtant quand, soudainement ravivée par ce frugal repas, sa faim s'imposa à elle. Comment avait-elle pu seulement l'ignorer ?

« Tes pas foulent la mauvaise terre, fils de Kÿria. Sais-tu seulement pourquoi ? »

L'envie la prenait de lâcher la pomme, d'oublier ce qu'elle avait fait naître, d'oublier celui qui l'avait apportée, et d'attendre. Mais le pouvait-elle seulement. Elle n'était pas sans savoir la douleur que serait celle de sa Gardienne, quand finalement elle s'en irait, elle n'ignorait pas le poids qu'était son esprit sur un corps humain. Manger le fruit apaisera-t-elle son vaisseau, le moment venu ? Elle ne perdait rien à essayer, aussi préleva-t-elle une nouvelle bouchée. Peut-être, au fond, se faisait-elle un peu de bien aussi.

La scène était étrange. Le fruit défendu, croqué par l'immortelle, apporté par un mortel désintéressé, symbolisait peut-être la folie d'un monde perdu, confus et plongé dans l'obscurité.
Revenir en haut Aller en bas
Acrion
Hybride
Acrion


Nombre de messages : 52
Âge : 173
Date d'inscription : 26/10/2008

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Piégé | Acrion Empty
MessageSujet: Re: Piégé | Acrion   Piégé | Acrion I_icon_minitimeLun 1 Nov 2010 - 10:38

-Elle n’aurait jamais du être là.

C’était vrai. Son âme, si belle et pure, n’aurait jamais dut errer sur terre. Le soleil se cache, la mort s’invite chez les vivants. Etrange temps, époque dangereuse. Je ne sais ce qu’il se passe. L’ignorance étreint mes chairs alors même que s’étend désolation et éternité sur le monde qui est le mien.

-On dit la mort repos éternel, serait ce donc qu’une utopie ?


Elle coule, solitaire et pourtant porteuse de souffrance que l’on a cru morte. Elle fut tout et revoir les flammes de sa chevelure danser sur les ténèbres avait ravivé les plaies. Ecarté de nouveau la chair tendre du cœur. Le sang coule a nouveau du regret, de l’amer. Je l’ai aimé si fort. Et Elle me l’a arraché bien trop tôt. Devrais je m’en sentir haineux ? Non car ainsi va la vie. Elle conduit a la mort. Le cycle des lunes ne peut être arrêté sur le désir d’un homme. Aussi impur que moi.

Mon présent est accepté, intrigue sans doute mais le corps ne peut survivre longtemps a l’absence de suc délicieux. Je souris doucement, presque absent, le regard oublié sur l’horizon.

-Il est des hasards qui n’ont aucune raison d’être. Ici, là bas, autre part. Les terres ne sont pas faites pour accueillir la dualité.

Le monde demande une étiquette trop souvent fausse pour permettre l’existence. Et malgré tout, j’aime ce monde comme il est. Je devrais le haïr pour ce qu’il a fait de moi, mais il est des choses qui auront toujours une raison d’être. Nul ne peut revenir en arrière et changer ses choix. Il ne peut que les accepter.

-Qu’attendez vous ?


La mort foule la terre des vivants. Elle regarde et observe mais ses dessins restent aussi sombre que le ciel. Pourquoi le divin s’invite-t-il là où il n’est que vénéré ?

Revenir en haut Aller en bas
Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Ancien
Le Vaisseau de la Voilée


Nombre de messages : 4141
Âge : 34
Date d'inscription : 09/03/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 44 ans (né en 972)
Taille
:
Niveau Magique : Avatar
Piégé | Acrion Empty
MessageSujet: Re: Piégé | Acrion   Piégé | Acrion I_icon_minitimeMar 2 Nov 2010 - 15:39

« A moins que ce ne soit toi. »

Dans ce monde qu’elle avait pourtant fui, jamais elle n’avouerait ne pas être à sa place, et surtout pas à l’oreille mortelle. Peu adepte des polémiques, elle n’ajouterait rien de plus, laissant le silence seul répondre aux interrogations de son interlocuteur. Elle sentait ses mains sur son corps, s’enivrait de ce contact si longtemps espéré, rougissait de ce désir inavoué, elle imaginait son regard mort sur elle, ayant quant à elle fermé depuis longtemps les yeux. S’arrachant aux relents fantasmagoriques d’un passé qui n’était pas le sien, elle maudit ces rêves qui agitaient de plus en plus son Vaisseau. L’esprit endormi, jamais ne se rebellait, mais s’enfuyait par des voies inattendues.

Une ombre passa dans son regard, et elle lâcha la pomme à moitié consommée. Vengeance mesquine ou peur diffuse de perdre le contrôle ? Elle n’en avait aucune idée et ne cherchait pas à savoir. Jamais elle n’avait possédé un mortel si longtemps, et craignait pour elle comme pour son Vaisseau. Qu’arriverait-il, si le corps lâchait avant son départ ? Son esprit s’éteindrait-il en même temps que le cœur ? Ou, au contraire, serait-elle libérée ? Elle n’en avait aucune idée, et de ses incertitudes naissait une angoisse sourde, sentiment auquel elle n’était absolument pas familière. Cherchant à oublier la pomme et ce qu’elle représentait, elle se concentra sur le mortel qui était venue la troubler.

« Je n’ai offert l’éternité qu’à un seul peuple », réagit-elle avec une certaine douceur quand il évoqua sa dualité.

Parmi les Cinq, elle était sûrement celle qui craignait le plus le changement. Elle et la Mère du mortel, ce qui expliquait peut-être pourquoi les deux avaient toujours été proches. Ainsi, même si la Faiseuse de Mondes n’était jamais intervenue en leur faveur, elle savait que l’Aînée considérait toujours les bannis comme siens, et que le Père des Batailles ne s’arrogeât cette primauté ne pouvait que l’agacer. Leur haine était ancienne, et elle ne comptait plus les moyens qu’ils trouvaient pour s’affronter. Cette guerre là, sa sœur semblait l’avoir perdu. Mais qui pouvait savoir si, à l’avenir, les sombres n’oublieraient pas leurs chants pour en apprendre d’autres, longtemps refusés ? Les cœurs mortels étaient si aisés à toucher.

« J’attends que sonne l’heure de ta fin », répondit-elle, et elle ne mentait pas.

Elle était Celle qui attend, et attendait que se peuple son Royaume. C’était quelque chose qu’un mortel ne pouvait comprendre, et elle n’essaierait pas d’expliquer. Elle était ce que les mortels avaient appelé patience, et pourtant, était pressée que cette nuit là prenne fin. Le Voile n’en était pas à son premier paradoxe enfanté.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Piégé | Acrion Empty
MessageSujet: Re: Piégé | Acrion   Piégé | Acrion I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Piégé | Acrion
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: TERRES DE L'EST :: Terres Stériles :: Les Ruines de Nisétis-
Sauter vers: