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 Et la famille, ça va ?

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May'Inil Baenrahel
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MessageSujet: Et la famille, ça va ?   Et la famille, ça va ? I_icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 14:23

Deux jours. Deux petites journées. C'était le temps depuis lequel elle était revenue à Sol'Dorn, et pourtant May'Inil avait l'impression d'avoir passé une ennéade à rassurer ses alliés, promettre des résultats et comploter. Elle avait vécu en dehors de sa propre société pendant ses derniers voyages et le retour dans la cité libre était pour le moins pesant. Elle n'était pas aidé par la quasi-inactivité de son petit cercle d'alliés en son absence : Lars, Des'qar et les autres n'avaient fait qu'avant tout protéger leurs investissements. Et elle ne pouvait même pas leur en vouloir pour ça.
Pendant ce temps les sang-mêlés et humains qui n'avaient pas les moyens de se protéger ont été tour à tour chassés de la ville, puis s'y étaient réinstallé et maintenant que l'on voyait reparaître la seconde dothka dans les rues une bonne partie hésitait à franchement fuir la ville.
Elle avait eu une longue discussion avec le prêtre d'Arcam qui lui faisait part de la température parmi les plus menacés. Lui-même avait refusé de quitter son petit temple et n'avait probablement du la survie de l'édifice et la sienne qu'à la confrontation inopinée entre les drows de la seconde dothka venus vandaliser le lieu et des mercenaires sang-mêlés un peu éméchés et prompts à la violence. Les seconds avaient clairement perdus mais avaient au moins détourné les drows de leur objectif initial. Après quoi le prêtre était venue trouver l'un des confrères de May'Inil et avait réussit à le convaincre de l'aider. Une statuette d'Isten avait donc rejoint celle d'Arcam au fronton du petit temple dans le quartier doeben et, pour l'heure, aucun drow n'avait décidé d'outrepasser le symbole.

Mais, plus que tout, il y avait une information qui lui était parvenu aux oreilles. Une information qui l'avait fait rire, trembler, bouillir de rage, réfléchir intensément et finalement sourire d'un plaisir malsain. Tsabrak avait été jugé responsable de la mort de plusieurs prêtres, déchu de son titre et mis aux arrêts par la seconde Dothka.
Elle avait ri car elle avait toujours détesté le vieux traditionaliste et sa vision dépassée et ignare du monde. Elle avait tremblé car elle savait que Ssasha était la nouvelle prêtresse à la tête du temple et qu'elle la détestait presque autant que Tsabrak l'avait fait. Mais elle, dans une de ses exceptions étranges que produisait leur race, semblait aussi vive et énergique que May'inil alors qu'elle avait plus de trois fois son âge là où Tsabrak était un vieillard qui ne la menaçait pas vraiment. Elle avait bouillit de rage devant l'impudence et l'orgueil de ces barbares dégénérés qui faisaient leur nid dans la forteresse, imposaient leurs loi idiote en ville et désormais se permettaient d'attaquer, en plein jour et sans représailles, le temple de Teiweon, l'un des principaux temples de la cité, un bâtiment sacré pour tous. Elle avait réfléchi car c'est ce qu'elle faisait toujours dans ce genre de cas, une fois savouré jusqu'à la lie les émotions soudaines, il convenait de les faire taire et de les mesurer pour en tirer le meilleur profit. Et elle avait finalement souri. Un sourire sans joie, dénué de pitié. Le genre de sourire qui pouvait hanter les cauchemars de celui à qui il était adressé. Ainsi Ssasha, Phar'roos et leurs cliques respectives voulaient jouer ? Qu'à cela ne tienne, elle allait jouer avec eux. Mais le jeu se déroulerait désormais selon ses règles et il n'y aurait, pour le perdant, aucune échappatoire.

Attrapant d'un geste précis forgé par l'habitude la coupe de vin à ses côtés, posée sur un guéridon dont le bois était souillé par le vin qui y avait été maintes fois renversé, elle porta le liquide à ses lèvres en s'enfonçant dans les coussins de son boudoir. Elle en savoura la puissance avant de reposer la coupe. Elle s'étira longuement, replia ses jambes sous elle et ferma les yeux en se lovant dans les étoffes douces. Elle laissa alors ses pensées vagabonder, libres, au son de la douce mélodie qu'elle était seule à entendre.


« Je ne suis pas sûr de comprendre. Vous voulez que je ne fasse rien ? »

Le capitaine de la garde était, au moins, surpris. Et ne s'en cachait même pas. Lorsqu'il avait reçu une invitation de May'Inil, le matin, qui lui demandait gentiment mais fermement de lui rendre une visite à l'occasion, il s'était empressé de trouver une occasion de rejoindre le manoir de la prêtresse. Il s'attendait à se voir rabroué, moqué, menacer peut-être même puisque depuis quelques temps plus rien ne semblait effrayer l'ambitieuse prêtresse qui avait presque fait de la salle du conseil son terrain de jeu. Alors, quand elle lui avait demandé d'observer vis-à-vis des futurs événements en rapport avec la seconde Dothka une parfaite neutralité, il en était resté bouche-bée.
C'est pourtant pleine de confiance et apparemment sûre d'elle -elle ne se donnait même pas la peine de regarder dans sa direction, quand bien même ça n'aurait rien changé pour elle- qu'elle lui répondit :

« Tout à fait. De toutes évidences, vos hommes ne sont pas à la hauteur de la tâche que vous êtes supposés assurés, à savoir empêcher n'importe quelle troupe de brigands de faire ce que bon lui semble dans notre ville, preuve en est faite avec cette 'seconde dothka' ! »

Il se retint de signaler que la troupe de brigands en question était constitué de certains des meilleurs vétérans du quatrième ost, pour la plupart des fous furieux violents même selon ses critères, qui n'avaient rien à perdre et ne lâcheraient rien. Il était clair que la prêtresse d'Isten n'avait aucune envie de se voir contredire. Si elle comptait se mesurer à Phar'roos par ses propres moyens, elle allait vite s'apercevoir de la vérité, de toutes manières.

« Et lorsque que nous aurons réglé ce petit problème, vous pourrez reprendre vos activités habituelles, comme aller au Bae'd ou dilapider les pots-de-vins que je vous donne dans les bordels. »

Excepté, songea la prêtresse, que je doute que tu sois encore en état de faire ce genre de chose quand j'en aurais finit avec toi aussi.

« En parlant de ça... »

Avec un soupir exaspéré, May'Inil attrapa une petite bourse de cuir qu'elle jeta sans y prêter attention dans la direction de la voix. Le bruit lui indiqua que le capitaine de la garde l'attrapa correctement. Celui-ci l'ouvrit un peu, fouilla son contenu pour en sortir un petit grenat entre ses doigts, l'examiner doucement à la lumière d'une torche avant de le remettre dans la bourse, de saluer la prêtresse et de se retirer.
Très rapidement après elle entendit la porte s'ouvrir de nouveau. L'employé, un scribe, la salua poliment avant de s'installer à une table non loin. Elle se contenta d'un geste de la main un peu las pour tout accueil.

« Je devrais peut-être le prendre pour évaluer mes marchandises, il a l'air de s'y connaître plus en gemmes qu'en combat. Tu es prêt ? » bref assentiment et, retrouvant un plein sérieux, elle commença la dictée :
« Ma chère Ssash... non, pas ça... Ma bonne amie,

Tout d'abord mes félicitations pour avoir prouvé à travers le Jugement que c'était bien la Mère que tu servais lorsque tu as permis, après une enquête brillante et éclairée, l'arrestation de Tsabrak par la seconde dothka. Je ne doute pas, du reste, que c'est ta grande ferveur qui t'a poussé à interrompre les prières rituelles et faire pénétrer des profanes dans la salle la plus sacré de ton temple. Il aurait été à coup sûr bien plus dramatique que Tsabrak ne reste en liberté quelques heures de plus.

Avec tout cela, j'en oublie de t'applaudir pour ta récente promotion. Grande-prêtresse de Teiweon à Sol'Dorn. Désormais, tu es littéralement chez toi dans le temple. Si tu veux mon avis, en évitant de remonter au-dessus du deuxième niveau de sous-sol, tu auras presque l'impression d'être revenue au Puy. Je sais, c'est un presque qui a de l'importance mais, après tout, c'est mieux que rien n'est-ce pas ?

Maintenant, pardonne ma curiosité, mais je me demandais : quelle est l'épreuve qui fait le plus mal ? J'ai toujours pensé que c'était les scarabées personnellement. Surtout quand ils commencent à se tailler un chemin à l'intérieur. J'ai entendu dire qu'une fois un participant en avait gardé le cadavre d'un enfoncé sous la peau, juste entre les poumons. Impossible de le retirer. La douleur à chaque fois qu'il respirait était si puissante qu'il a finis par se l'arracher à la pointe de sa lance. Je crains qu'il n'est pas survécu à ça, ceci dit. Je te souhaite un excellent rétablissement en tout cas. Un conseil : les coussins en soie qu'on peut acheter aux Vossula sont si doux que même ton dos les appréciera. Et si je peux me permettre, repose-toi bien et ménage-toi : il se dit que le Jugement est encore pire la seconde fois.

Je profite de cette lettre pour t'inviter officiellement à une cérémonie au temple d'Isten : je me suis dit que ton ascension était une bonne occasion de rappeler les valeurs de la déesse. Tu pourras aussi en profiter pour rencontrer un peu le clergé d'Arcam : il ne devrait plus tarder à emménager au temple, alors tu seras peut-être amené à les croiser plus régulièrement.

Enfin tu me connais, je n'ai pas besoin de te dire à quel point je t'adresse mes plus sincères compliments et tout mon respect. Passes aussi mes encouragements à ton mari et votre fille, tu seras aimable. J'espère qu'elle va bien d'ailleurs, Tsabrak était son grand-père après tout. »


Elle perçut l'état du scribe qui écrivait pour elle : un mélange d'anxiété et de fascination. Lorsque sa tâche fut complète, il laissa sécher l'encre, amena la feuille à sa maîtresse pour qu'elle y appose son sceau officiel puis la cacheta avec un peu de cire avant de quitter la pièce avec tout son matériel. Ssasha devrait recevoir la lettre avant la fin de la journée. Et cette pensée fit sourire la haute-prêtresse.
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