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 Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam

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MessageSujet: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeSam 10 Déc 2016 - 23:09

Panahos de la troisième ennéade de Bàrkios
De la neuvième année du onzième cycle.

Les montures étaient enfin prête quand Arwain fit son apparition. Il venait de donner l'ordre aux gardes de se mettre en selle, tandis qu'il attendait une des conseillères qui l'accompagnaient, et sa femme avait quelque chose de visiblement urgent à lui dire. S'excusant auprès de celui qui lui demandait s'il lui fallait autre chose, il se dirigea vers elle. Posant une main sur son bras il l'entraîna un peu plus à l'écart de l'agitation. Un peu plus à l'abri des regards, il s'autorisa un froncement de sourcils. Elle prit alors sa main dans la sienne et lui sourit doucement.

- Laisse moi venir avec toi. Laisse moi t'accompagner en Linaëh. Je ne connais pas Valisilwen, c'est l'occasion pour moi d'en apprendre plus sur elle et surtout sur son entourage. S'il-te-plait.
- Arwain, on en a déjà discuté. C'est hors de question. Tu restes ici, je ne veux pas risquer quoi que ce soit en t'emmenant avec moi sur les sentiers. Les routes sont relativement sûres, mais les sentes sont difficilement praticables, surtout dans les montagnes. S'il t'arrivait malheur, s'il vous arrivait malheur, je ne me le pardonnerais jamais, tu peux comprendre cela ?
- J'entends Anorn, j'entends. Mais je ne veux pas me séparer de toi. J'ai bien trop peur que... Qu'il nous arrive quelque chose de mauvais en ton absence, alors que tu es le seul en qui j'ai entièrement confiance. Le seul que je sais capable de mener cette entreprise outrageusement périlleuse à bien. Si jamais ils disparaissaient, quand tu seras loin ?

La main qu'elle passa sur son ventre, le caressant de manière presque frénétique, attirait le regard du régent. Un instant, sur son visage put se lire l'indécision. Elle ne lui rendait pas les choses faciles. Parce qu'il savait qu'il n'était pas obligé de partir, pas obligé de se rendre en Linaëh. Mais c'était mieux, pour tout le monde. Sauf pour Arwain. Elle voulait seulement le garder à ses côtés, sans jamais entraver ses mouvements, comme elle l'avait toujours fait. Elle refusait de le voir s'éloigner tant de temps, parce qu'elle était soucieuse du sort de leurs jumeaux. Il fallait dire qu'une telle grossesse était exceptionnelle, rares étaient celles qui allaient à terme.

- Ecoute moi. Je ne veux pas que tu sois loin de moi. Mais je ne te mettrai pas en danger pour autant. Ici, tu es entourée de gens très compétents. Tu le sais, tu peux leur faire confiance. Je leur fais confiance.
- Tu mens. Tu sais très bien que tu es le plus compétent, le mieux placé pour me soutenir dans cette épreuve. Anorn, s'il-te-plait.
- Tu sais que j'ai raison. Je ne peux pas. Je serai revenu avant même que tu ne ressentes mon absence.

Déposant un baiser sur son front, elle l'enserra de ses bras avant de le laisser partir. Elle n'avait pas d'autre choix. Elle se devait de lui faire confiance, même lorsqu'elle la peur la saisissait. Peut-être même surtout dans ces moments. Alors elle regarda le groupe partir, sans tenter de le retenir.

***

Sur le Trace depuis un jour, il ne leur en restait que deux avant d'arriver à la Croisée. C'était sans aucun doute la portion du trajet qui leur prendrait le moins de temps. Accompagné d'une conseillère experte dans la militarisation, de son conseiller le plus proche et d'un diplomate sang-mêlé, les discussions tournaient principalement autour des victimes d'Eraïson. Et sur les deux derniers mois de grand deuil. Certains gardes qui suivaient Anorn depuis maintenant des décennies commentaient parfois la chose. Les autres observaient un silence parfait, portant le gros de leur attention sur la forêt alentour et ce qui pouvait occuper la route en amont. Ce fut ainsi qu'ils arrêtèrent leur avancée quand ils aperçurent un morceau d'une toile démesurément grande empiéter sur le chemin.

- La route est habituellement dégagée. Cette toile n'a rien à faire ici. Diplomatie, je suppose ?

Anorn n'eut pas besoin de répondre. La question n'avait d'ailleurs pas lieu d'être. Puisqu'il était évident qu'il n'userait jamais de la force avant d'avoir usé des mots. Et même si le groupe s'était resserré autour du Régent, si les mains étaient posées sur les armes, si les mages s'ouvraient au flux, aucun signe de violence n'avait éclaté. L'éclaireur pria alors quiconque présent dans les fourrées de se montrer. Spécifiant qu'ils voulaient uniquement savoir s'ils courraient un danger ou non. Et il n'y aurait pas de prochaine sommation. Parce qu'Anorn s'ouvrait déjà au flux, dans le but de palier à une éventuelle réponse agressive. En s'ouvrant, il remarquerait sans doute la présence de vie autour de lui, si cette dernière était assez prégnante.
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeDim 11 Déc 2016 - 1:51


Amère séparation fait toujours frissonner le bout de tes lèvres. À jamais elle te les aura marquées du goût des siennes, et le souvenir comme pour te rappeler qu'il ne s'agit pas d'un adieu, interdit ta langue de le surplomber de la moindre autre saveur. La frustration à son comble, les larmes souvent menaçant d'éclater, et malgré tout comme jamais tu souris. Elle t'aime. Tu le sais, elle le sait, et des siècles d'introspection ne pourront jamais rien y changer. Vous vous aimez, mais ni elle ni toi ne savez réellement comment vous aborder, comment vous accorder, et comment vous compléter sans avoir à vous effacer. Ce ne furent que deux pauvres mois. Deux pauvres mois assombris par le deuil et elle t'avait tant appris. Trop appris pour que tu lui interdise de se recueillir pour elle-même s'enseigner.

Oreille vibrante, oeil enfin entamant son ouverture, tu souris car tu comprends l'Anaëh comme jamais tu ne l'avais comprise. Deux mélodies qui s'assemblent lentement en un seul chant à deux voix. Encore discordant parfois, te semblant instable ou incongru d'autres, mais d'une magnificence sans nom lorsqu'enfin ton oreille réussissait à en saisir les liens cachés, les ponts et les arabesques que les druides paraissent si aisément tisser.
Tu souris car en ces instants d'harmonie parfaite tu ressens, malgré la distance, le lien qu'Yriaë et toi avez consenti de nouer. Grâce à tes frères, grâce à tes soeurs, elle est toujours avec toi. Grâce à ta créatrice, grâce à ta mère, tu la portes avec toi. Certains diront qu'elle t'a piégé, qu'elle a dompté tes instincts de voyageur en te rendant accroc à cette musique. Tu diras toi qu'elle n'a fait que te remettre sur la voie, et renforcer ton lien à ta demeure en te donnant une raison de plus d'embrasser le chant dont les elfes de ces forêts sont bercés.

Enième retour au source, touchant chaque fois d'un peu plus près l'esprit de tes enseignements premiers. Enième remise en question du personnage dérangé que tu es. Enième reconsidération de la manière de jouer le rôle que tu as choisi d'interpréter. Te voilà à nouveau errant, galopant le pied léger entre la terre et les branches de l'Anaëh, à la recherche de ficelles de ta vie, celles que tu voudrais enfin pouvoir tirer.
Métaphore plus palpable qu'il ne semblerait au vu du poids grandissant du rouleau accroché au creux de tes omoplates. Le temps s'étiole et avec lui s'assombrissent les beaux jours. L'automne est tombé sur l'Anaëh, et quand bien même les verts éternels chercheraient à faire mentir les saisons, l'astre du jour est bien trop haut dans le ciel  et les deux lunes bien trop lourdes pour qu'ils interdisent à la nyctémère de se jouer d'eux. Bientôt la fatigue prendra le corps des vivants, et le sommeil s'allongera en heures. Le monde ralentira, tout vert que puissent être les feuilles, voilà pourquoi le travail t'es si facile.

La faim précède toujours le repos. Cible affamée plus aisément pourchassée.
Proies et prédateurs se rapprochent des sentiers. les premiers car il leur devient plus facile d'observer, les seconds parce qu'à de plus faibles chances de capture, l'abondance vient s'opposer. Les ramifications des pièges habituellement réservés aux secrètes profondeurs de l'Anaëh s'étendent en ces jours qui s'étriquent jusqu'aux pieds de Taledhels pleurant encore une forêt dont ils comment à oublier de se méfier. Ou vraiment ?

- Shhhhhhh.

Tu commandes, apparaissant au convoi qui te tourne le dos, avant de nonchalamment le dépasser pour entamer ton ascension. D'une main avertie, ne prenant jamais appui que sur les soies que tu sais dénuées du mortel empois, tu grimpes vers l'antre du gigantesque prédateur, attirant sur toi les regards intrigués. Tu tapes, rythme un langage dont ta famille se partage le secret depuis des générations pour appeler à la clémence de l'autoproclamée reine de ces lieux.
Elle descend, la bête monstrueuse, se dévoile à toi dans toute son inquiétante splendeur. Tous crochets avants, pédipalpes curieux, elle te tâte quand tu lui réponds, t'engage dans une étrange conversation, elle te menace et t'embrasse à la fois, mais une fois enfin que tu décroches de ton dos ta perche de fortune et que tu lui présentes ton début de bobine, c'est sans broncher qu'elle se retourne et file, te laissant loisir de rouler un peu plus de tissu précieux, puis s'en va sans demander son reste ; abandonnant là le fruit de son travail, et probablement prête à redessiner son oeuvre d'art à quelques branchages de là.

Tu redescends, pose un regard tant accusateur que rassurant sur l’agglutinât de Taledhels avant de prendre la parole.

- L'Anaëh a faim en cette période de l'année, et avec l'agitation que crée la mer de cendres... Les routes seront probablement plus dangereuses qu'à l'accoutumée. Où exactement comptiez-vous aller ?

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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeDim 11 Déc 2016 - 18:48


Estiam. Qui avait inquiété les gardes avec l'étrange numéro dont il leur avait fait part. Il avait senti son conseiller se tendre à l'apparition de l'arachnide géante. Tandis que certains lui adressaient des regards pour savoir ce qu'ils devaient faire. Il avait alors levé une main, leur ordonnant ainsi de ne pas intervenir. Ce n'était absolument pas nécessaire. D'ailleurs cela se confirma quand la bête partit et qu'il se mit en travers de la route, leur demandant leur destination. Comme à son habitude, il n'y avait aucune forme de politesse dans sa formulation. Deux affirmations qui ne leur apportaient aucune information nouvelle, ainsi qu'une question qui attendait une réponse précise et instantanée. Avançant vers lui, ses gardes laissèrent Anorn passer, non sans le quitter du regard. Certains n'appréciaient pas qu'il quitte leur formation ainsi, mais ils ne pouvaient pas décemment protester. Amenant le loup géant qui lui servait de monture jusqu'au noss, il mit aussitôt pied à terre.

 - Ravi de vous revoir, Estiam. Vous semblez être en forme, je ne peux en être qu'heureux. Nous connaissons l'agitation qu'il eut y avoir sur les routes, en ce moment. Mais à vrai dire, nous ne la craignons pas tant, comparée à celle qui peut animer les sentes. Je ne vous savais pas aux alentours de la Cité Blanche, était-ce pour rendre visite à votre père ? Je ne vous ai pas aperçu dans l'enceinte de la capitale, si vous y êtes passé.

A vrai dire, il savait pertinemment qu'il n'y était pas venu. Mais c'était seulement là une manière de reprendre la discussion de manière appropriée. Il n'était pas convenable de lui répondre instantanément. Cela aurait été cautionner son manque complet de politesse et il n'approuvait pas le moins du monde. Sans doute le savait-il, sans doute n'en tenait-il pas rigueur. Alors avant qu'il ne réponde à ses questions – ils auraient tout le temps d'en discuter plus tard – il répondit à sa question.

 - Quant à notre destination, ce n'est ni plus ni moins que la cité de Linaëh. Nous devons y rencontrer la protectrice, pour quelques sujets de discorde. Si vous voulez faire ne serait-ce qu'un bout de route avec nous, ce sera avec grand plaisir. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter pour discuter, nous sommes assez pressés.

Non parce qu'il y avait urgence en Linaëh mais parce qu'il ne voulait pas être trop longtemps éloigné de sa femme. Il voulait régler ce souci au plus vite pour pouvoir rentrer au plus tôt. Comme il le lui avait promis. Il remonta donc sur le dos de son loup et ordonna la reprise de la marche. Invitant Estiam à les suivre d'un signe de tête, il regarda par la même occasion la place vide derrière lui. S'il lui prenait l'envie d'y monter, il ne s'y opposerait pas. A moins qu'il se trouve une autre monture, ils iraient trop vite pour qu'il les suive à pied.
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeDim 11 Déc 2016 - 21:25


Anorndellon. Voilà qui ne te surprenais réellement qu'à moitié. Procession faible en nombre et forte en armes, pas l'ombre d'une marchandise destinée à l'échange ; il s'agissait donc d'affaire de politique, et quelle affaire de politique en ces terres d'Alëandir excluerait l'actuel Régent. Le sourire ne t'en fut que plus satisfait. À défaut de te guider vers l'Ëala de magie, la forêt t'avait guidé vers un mage et ami.
Un ami... un ami à la parole sèche et au vouvoiement réprobateur. Drame, deuil et danger n'auront perceptiblement pas suffit à faire couler la moindre goutte de douceur supplémentaire dans l'esprit du mage de Vie, et ce tout en son honneur puisqu'honneur il y a à l'infamiliarité. Ta main vient instinctivement flatter la joue du loup géant, comme cherchant en lui bon parti dans l'éternel schisme qui vous séparerait Anorndellon et toi. Aujourd'hui ou dans un siècle, vous seriez condamnés à mutuellement vous apprécier, à vous respecter, mais sans jamais entièrement ni vous comprendre ni vous accepter.

Réponse vint tout de même effacer ton interrogation après que morale t'ait été une fois de plus tant insidieusement que vainement faite. Alors c'est vers la cité de Linaëh qu'ils se dirigeaient, vers les terres de Daranovar, celles qu'il y a quelques temps c'est toi qui quittait. Qu'à cela ne tienne, tu y retournerais. Au moins ton premier périple t'aura permi de savoir ce qui les attendrait. Tu grimpes donc aux côtés de celui qui t'y invites sans piper mot, et ce n'est que lorsque l'attelage reprend sa course, et que vitesse de croisière est atteinte, que fort d'un confort retrouvé, la parole t'est à nouveau octroyée.

- Je pense à mes parents plus que je ne compte leur rendre visite. Se réapprendre donnera déjà bien assez de travail à père et mère pour que je ne vienne voler de leur attention. En réalité, je ne fais pas plus qu'errer à la recherche de ce que l'Anaëh me commande de chercher et d'accomplir les tâches qu'elle a à coeur de me confier. tu ris Et il semblerait que c'est vers toi qu'elle a aujourd'hui décidé de m'envoyer.

Et certainement avec raison.

- Quoiqu'il se passe à Daranovar, les clans Noss ne semblent pas l'apprécier. Les Ornedhels de la montagne n'ont jamais été les plus hospitaliers, mais leur férocité non plus n'avait jamais fait renom. Dernièrement pourtant les choses ont changé. J'en ai surpris à guetter aux abords des routes d'un oeil mauvais... et si moi je ne saurais expliquer pourquoi, je serais prêt à parier que tu en as une idée.
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeJeu 15 Déc 2016 - 23:32


Qu'il lui présente leur rencontre comme une volonté d'Anaëh était une chose qui aurait pu le faire sourire. Il savait bien que leurs chemins respectifs se croisaient parfois, mais était-ce vraiment là une intervention de la Mère ? Il n'en savait rien mais ce n'était pas assez important pour qu'il s'attarde dessus. Le voyant accepter son invitation qui n'était pas très explicite, ils se remirent alors en route. Quelques regards s'étaient posés sur le noss, se demandant s'il était suffisamment fiable. Malgré l'apparente confiance du Régent à son égard, certains ne le connaissaient pas et restaient sur leur garde. Ils finiraient par se détendre au fil du temps, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter de la chose. Non, ce qui occupait présentement son esprit était l'échauffement des noss en Daranovar. Il était certes au courant de ce qui pouvait les agiter ainsi, mais espérait que depuis la missive de Valisilwen, les choses ne s'étaient dégradées.

 - J'ai effectivement une idée sur ce qui se passe actuellement là-bas. C'est d'ailleurs pour ça que nous nous y rendons. La protectrice de Linaëh souhaite rouvrir les mines. Qui sont fermement défendues par les noss. Vu le climat actuel et les récents événements, cela échauffe un peu les sangs. Et n'est pas pour arranger une cohabitation saine et profitable. Mais ne vous en fait pas Estiam, pour l'instant, il n'y a rien qui puisse être une source d'inquiétude. Si les échanges sont froids, ils restent tout de même cordiaux. Espérons qu'ils n'en soit jamais autrement.

Après tout, il ne voulait pas d'une énième confrontation entre les ornedhels et la taledhels. Ils n'avaient pas besoin de cela. Une unité était nécessaire, bien qu'ils peinaient à l'obtenir. Ce n'était pas chose aisée, alors s'il pouvait faire en sorte de trouver un consensus, s'il pouvait subvenir aux besoin de Linaëh, et plus généralement des cités, et ne pas trop déranger les noss, ce serait parfait. Mais il savait n'avoir aucun pouvoir, aucune ascendance, sur ces derniers. Et il craignait que cela lui manque. Que ce soit  la pièce qu'il n'ait pas pour que tout s'accorde correctement et fonctionne sans accrocs. Evidemment, il idéalisait les choses, mais ce n'était là qu'un simple reflet de son espoir qu'il n'avait pas perdu et de son envie belle et bien réelle de protéger son peuple.

 - Tout ça pour dire que j'espère régler le problème aussi rapidement que possible. Je suis désolé que cela crée tant d'agitation, mais c'est uniquement parce que cela a son importance. Mais parlons un peu de vous. Depuis Eraïson, je ne vous ai pas revu. Votre rétablissement a l'air d'être complet, je me trompe ?

Il savait que sur un plan physique, il l'était. Il l'avait vu sans même utiliser le flux. Dans sa posture, aucune courbure étrange, dans sa démarche, pas de compensation suspecte de son poids. Rien que de la fluidité et de l'assurance. Comme il l'en savait capable. Non, ce qu'il ne savait pas était sur un plan magique. Avait-il récupéré toutes ses capacités ? Avait-il réussi à dompter ses compétences, pour se les réapproprier ? Il l'espérait. C'était sans doute le cas, puisqu'il n'avait pas l'air triste ni même malheureux. Seulement comment savoir si c'était là le résultat d'une acceptation douloureuse, ou bel et bien le signe d'une rémission ? Lui seul pouvait le lui dire.
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeMar 20 Déc 2016 - 12:50


Rouvrir les mines... tu aurais dû t'en douter. Il n'y avait pas bien d'autre sujet à discorde en Linaëh après tout, si ce n'est l'éternelle crainte de la rencontre avec les hommes à la frontière. Rouvrir les mines... cela voulait beaucoup dire. La volonté de puiser dans les filons de métal n'est jamais entièrement innocente. S'ils avaient voulu remettre la main sur les murs que le Voile et la guerre avaient brisés, alors ce sont les carrières qui auraient été prises d'assaut. S'il s'agissait de renforcer l'artisanat, alors ce seraient les arbres, les bêtes et la terre qui auraient payé leurs feuilles, cuir et argile. Ce sont les armes et les armures citadines les plus grandes consommatrices de métal. La demande de la protectrice en plus de sonner à l'oreille des Noss comme un outrage leur aura probablement fait miroiter les prémices d'une guerre prochaine.

Anorndellon devait avoir tout aussi vite fait le rapprochement. Peut-être avait-il même déjà été explicitement informé des raisons de cette supplication ; mais comme à son habitude il n'en montrerait rien. Là où ton visage s'est refermé sur ta sombre réflexion, lui garde les traits détendus, du moins à sa mesure, et continue d'avancer droit vers les lieues ou il est appelé. Est-il à ce point confiant en sa capacité à faire entendre raison aux deux partis ? A-t-il les idées à ce point tranchées qu'il ne lui sert plus à rien maintenant de tomber dans l'introspection ? Ou alors minimise-t-il que ce fusse consciemment ou inconsciemment les potentielles implications ? La troisième option te paraissant bien loin du tempérament du régent, tu préfères encore ne pas t'attarder à réfléchir à laquelle des deux précédentes est vérité.

Il ne t'en laissera de toute façon pas le temps, habile homme politique qu'il est. D'un centre d'intérêt à un autre la conversation aura vite valsé, et cette fois tu es le sujet. Comme à Eraïson. Tu marches maintenant, tu en appelles de nouveau aux flux sans risquer la mort maintenant, et il était temps. Après t'être retrouvé diminué pendant plus d'un mois, forcé de toi-même te surveiller et de te limiter dans ta pratique. Pendant plus d'un mois, l'expérimentation te fus interdite et la nouveauté hors de ta portée. Pendant plus d'un mois, on t'a interdit de progresser, et pourtant...

- Complet. Et je ne te remercierai probablement jamais assez pour ça. Tu as fait un travail formidable là-bas à Eraïson Anorn. J'irais peut-être même jusqu'à dire que ma magie s'en est retrouvée renforcée, ou alors peut-être n'est-ce qu'une illusion. Il faut dire qu'après les efforts que j'ai dû faire durant la bataille, et les difficultés que j'ai connu à lancer le moindre sortilège au suites de mon rétablissement, tout me paraît maintenant d'une simplicité enfantine en comparaison. Tu lèves les yeux au ciel On aura beau dire, la mémoire des sensations a bien vite fait d'être gommée par la douleur.

Et c'est pour cela que ce qui ne tue pas rend plus fort. Souffrir dans un exercice, porter l'effort à l'extrême, et alors l'extrême devient la norme. Et lorsque l'extrême devient la norme, l'ancienne norme devient jeu d'enfant. C'est ainsi que tu as progressé, en te poussant toujours un peu plus à bout. Eraïson n'aura fait qu'accélérer cette suite logique en te forçant à faire un plus grand pas.

- Mais en ce qui te concerne, la régence n'a pas du être facile à assumer durant le deuil me tromp-je ? L'Anaëh entière semble avoir porté les échos du chagrin des elfes, et là où grande partie des Noss peuvent trouver réconfort dans le sentiment du devoir accompli, j'imagine que les villes ont dû voir nombre d'autres Sylvains conduits au Royaume de Tari.

Noyés dans un lac de larmes.


Dernière édition par Estiam Faerin le Mar 17 Jan 2017 - 1:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeSam 31 Déc 2016 - 18:26

Il lui disait avoir récupéré et, mieux, avoir grandi. Pour cela, il était content. Ressortir d'une épreuve grandi était sans doute la meilleure chose qui puisse être et, sans doute, la seule chose qui témoigne réellement de la fin de cette épreuve. Il avait beaucoup subi, à Eraïson. S'il ne s'était pas perdu, dans la folie ou dans la magie, si son esprit n'avait pas été affecté de la même façon que d'autres, il l'avait été tout de même. Et il était heureux de savoir qu'il était passé outre, qu'il avait réussi à évoluer. Laisser derrière lui la souffrance et la peine.

- Votre magie renforcée ? Qu'entendez-vous par là ? Il se peut que ce ne soit aucunement une illusion. Nous avons tous encore à apprendre, ce qui nous est inconnu dépasse de loin nos connaissances. Et au-delà de ça, les limites de nos propres capacités sont faites pour être sans cesse repoussées. Il ne s'agit peut-être pas d'un mirage, si vous le sentez ainsi, alors il en est peut-être réellement ainsi. N'hésitez pas à me dire comment vous vivez l'acquisition de ces nouvelles capacités. Même si elles ne sont pas distinctes. Il est toujours d'un grand intérêt d'entendre la manière dont chacun vit sa propre évolution.

Il pensait sincèrement qu'il était dans son intérêt d'en savoir le plus possible. Même si son but n'était pas tant d'emmagasiner nombre de connaissances, mais plutôt d'être paré au mieux à ce qui pourrait se présenter à lui. Au fond, il pensait un peu à ses enfants à naître. Il pensait à ce qu'ils pourraient bien choisir, à ce qu'il pourrait bien leur transmettre. Si l'un était sensible à la magie, alors il lui faudrait être prêt à répondre à ses questions, pour pouvoir l'épauler au mieux dans son apprentissage. Il ne voulait surtout pas qu'il se retrouve perdu comme il l'avait été, sur le point d'abandonner tout espoir d'un jour pouvoir entendre le flux. C'était d'ailleurs une des rares fois où il s'intéressait à quelque chose dans le but de pouvoir un jour le transmettre à quelqu'un. Ou de pouvoir tout simplement aider quelqu'un. Sans arrière pensée, sans que ce soit là une nécessité pour obtenir ce qu'il souhaitait. Seulement pour aider. Mais avant qu'il ne puisse lui répondre, Anorn répondit lui même aux questions qu'on lui avait posé.

- A vrai dire, la régence n'a pas tant été un fardeau, les pertes d'Eraïson l'ont été, le chagrin qui en a entraîné d'autre l'a été. Mais ce qui a été dur n'était pas lié à la régence, seulement à mon sang, seulement au fait que nous avions perdu nombre de frère et sœurs et que cela ne semblait pas vouloir s'arrêter. Il est encore douloureux de l'évoquer, même si ne pas en parler ne le fera pas disparaître, cet événement reste somme toute assez sensible pour le moment. Pour moi comme pour tout autre frère ou toute autre sœur.

Ce n'était pas là une demande de silence de sa part, ni même l'expression d'une quelconque gêne. Il pouvait évoquer l'événement, seulement il ressentait toujours un léger pincement au coeur. Peut-être quelque part le résultat de son étrange impuissance, de son absence d'emprise sur la vie même des autres enfants de Kÿria. C'était étrangement gênant pour lui, quand il devait veiller à leur bien être, à leur sécurité et à la pérennité de leur futur. Quand il était archimage de la vie et que celle ci lui filait tout de même entre les doigts. Quand il savait devoir s'incliner devant les dieux alors même qu'il ne le désirait pas. Ou plutôt, alors même que ses désirs allaient à l'encontre de ceux de Tari. Alors il n'en dit pas plus à ce sujet, attendant simplement qu'on lui décrive avec force et détails ce qui s'était passé pour Estiam depuis Eraïson.
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeMar 17 Jan 2017 - 3:29


Jongler entre deux sujets de conversations, jouer de l'un pour effacer l'autre puis de l'autre pour faire taire l'un ; c'est là une science que les relations sociales dans lesquelles tu t'épanouis, quelles qu'elles fussent, t'ont bien appris à maîtriser. Même les Noss, même le peuple des forêts que celui des cités s'amuse à appeler sans pudeur et sans la moindre tenue est extrêmement doué à ce jeu. Peut-être même plus. D'un clan à l'autre la vision du monde changeait tellement, d'un clan à l'autre les idéaux prenaient tant de formes différentes qu'il est des réactions autour desquelles vous avez appris à habilement danser. Et le message du régent était bien plus clair que n'importe laquelle de ces insinuations. Ce n'était pas la difficulté à coordoner un Royaume en deuil le plus éprouvant pour lui. C'était d'avoir été impuissant face à la douleur de son peuple qui lui faisait le plus de peine. Il était mage de Vie. Il était un puissant mage de Vie, et pourtant la mort avait régné autour de lui. Il n'est pas bien ardu de comprendre pourquoi en cet instant il lui était plus facile de parler de toi. Toi, l'une de ses réussites.

- Je... désolé, je ne pensais pas le souvenir encore aussi vif chez toi. Je dois dire qu'en ce qui me concerne, tout celà semble déjà tellement loin. La destinée s'est appliquée à me donner autre chose à penser.

Ta guérison, premièrement. Parce que ceux que tu aimes sont encore en vie, l'égoïsme naturel que porte tout un chacun a plus fait pencher la balance en faveur de la rage de vivre que les peines de la forêt ne l'ont tirée vers un deuil agonisant.
Ta magie, en second lieu. Car les blessures se sont refermées sur une chair plus forte. Tu es résilient, tu l'as toujours été. Nager à contre-courant pendant presque un cycle entier t'aura appris que l'épreuve n'est jamais qu'un flanc de la montagne. Tu t'appliques aujourd'hui à ton art avec plus de facilité que jamais. Sans avoir à soumettre ton corps à la moindre souffrance, tu pourrais conjurer des sortilèges dont tes jambes n'auraient auparavant pas été capables de générer l'inertie. Ce que le mage Sombre t'a montré, ce qu'il t'a fait ressentir... il ne peut avoir idée d'à quel point son enseignement fut précieux. Tu comprends l'éther différement, et en ressentant les flux de la même façon, tu les aborde avec une assurance nouvelle.
Ton corps, ensuite. Le vaisseau de cette nouvelle magie. Le point de naissance du mouvement, source de ton art. Dans la construction d'un vecteur capable de supporter la charge que tu avais nouvellement appris à déplacer, ta stature déjà imposante s'était encore un peu étoffée.

Mais par dessus tout, il y avait eu Yriaë. Il y avait eu l'amour. Alors que la forêt entière était en deuil, il vous avait été offert de vivre un idylle de courte durée et de laisser exploser des sentiments enfouis durant des centaines d'années. Alors que la forêt entière pleurait le lac de cendres tu connaissais enfin les véritables flammes de la passion, apprenait à combattre la brûlure du désir le temps d'apprendre, de réapprendre, de dompter la Symphonie pour pouvoir ensuite la dompter elle. Alors que le reste de votre peuple pleurait, vous vous autorisiez d'innocents sourires, parfois teintés de mélancolie par les feuilles mortes qui commençaient à tomber, mais jamais complètement effacés à la faveur de la forêt.
Sûrement est-ce qui l'a effrayée, elle qui t'avait déjà invité à partager sa quête. Sûrement est-ce réalisant que ces moments elle les vivait pour elle plutôt qu'en don entier de sa personne, sûrement est-ce se sentant coupable de trahison qu'elle finit par te repousser. Avait-elle assez de place pour l'Oeuvre et toi en son coeur ? Pouvait-elle ne serait-ce qu'envisager une autre union que celle avec son foyer ? C'est pour réfléchir qu'elle a décidé de s'en aller.

Elle qui était devenu ton monde, elle qui était devenu ton pilier, ton repère dans ce monde dans lequel tu sais de moins en moins ta place... sans le savoir elle t'a brisé. Mais tu es fort de ce qu'avec elle tu as gagné, alors comme ton interlocuteur devant la question d'Eraïson, tu préféreras ne pas en parler. Tu es en vie, et si tu ne sais dans quelle direction aller, tu suivras le vent comme tu as suivi les toiles d'araignées. La sombre lueur qui te traverse les yeux à cette pensée en dit long, mais comme à ton habitude tout sera renié à la seconde d'après.

- Se retrouver en convalescence et limité vous force à repenser à l'efficacité de chacun de vos gestes. Couplez un geste plus efficace à un corps à nouveau en santé, et les sortilèges n'en sont que plus flamboyants. Et puis... j'ai eu le temps de me recueillir, et de renouer avec la Symphonie. J'entends la magie comme j'entends la Symphonie, et du coup, les séparer a pour moi toujours été un effort. Je n'en ressens plus le besoin maintenant. Je me contente d'une seule mélodie plus complexe. C'est vrai, il est une part de cette mélodie sur laquelle je ne peux pas m'appuyer, mais au moins en exploiter les accord donne une nouvelle dimension à ma magie.

Tu observes tes mains, puis les stries courant tes bras se mettre en mouvement avec une satisfaction non dissimulée.

- Je la sens plus vivante que jamais.

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Anorn
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MessageSujet: Re: Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam   Sur les routes, en agréable compagnie | Estiam I_icon_minitimeVen 17 Fév 2017 - 17:54

Dans l’esprit d’Estiam, Eraïson s’était dissipé. Grand bien lui en fasse. Il n’était pas agréable de souffrir incessamment pour ce qu’on ne pourrait ramener. L’accepter et passer à autre chose, à l’avenir, était bien moins pénible. Plus sain aussi. Mais c’était sans doute bien plus facile à faire quand on avait l’esprit occupé par autre chose. Son rang et la place qu’il occupait au sein des cités ne lui permettaient certainement pas de penser à autre chose. Et s’il n’était pas du genre à se morfondre après une tragédie, il devait tout de même respecter et gérer ceux qui l’étaient. Il allait encore en entendre parler pendant un moment, sans doute une année au minimum. Alors il ne réagit pas vraiment aux excuses d’Estiam, parce qu’il n’avait pas grand chose à rajouter. Ils ne vivaient pas les choses de la même façons, ne vivaient presque pas dans le même monde. C’était dans ces moments qu’il savait combien il serait dur d’en faire un seul et unique. Combien il serait difficile d’accorder leurs façons de penser, puisqu’elles étaient si différentes, si peu communes.

Les nouvelles quant à son état le réjouirent cependant un peu plus. S’il avait pu repousser ses limites, appréhender un peu plus la chose, alors cela lui avait été profitable. Il avait su tirer d’une tragédie un avantage. Et c’était tout à son honneur. Il lui expliqua rapidement avoir accès à une nouvelle dimension de la magie et Anorn se souvint de la sensation que cela procurait. Il avait plusieurs fois su qu’il appréhendait un nouveau monde. Sans pour autant quitter le sien. Mais à plusieurs reprises, dans son apprentissage et dans son utilisation de l’Art, il avait eu accès à plus et en avait eu vivement conscience. S’accompagnait de cette conscience une certaine euphorie, quant aux possibilités qui apparaissaient devant lui notamment. S’il la sentait plus vivante que jamais, il devait lui même se sentir plus vivant. Plus proche de l’Oeuvre, plus à même de l’entendre. Du moins l’imaginait-il, parce qu’il n’avait jamais été proche de l’Oeuvre à la manière d’un noss. Il l’approchait différemment, lui portait un autre amour. De cela il en était conscient.

Les heures passèrent et avec elles les jours. Ils avançaient doucement mais sûrement. Et un jour, ils finirent par être plus proche de Linaëh que d’Alëandir. Les routes étaient assez bien entretenues et ils ne rencontraient pas de problème dans leur avancée. Peut-être parce qu’ils étaient dans une période générale de deuil, peut-être parce qu’il n’apparaissait pas nécessaire de leur couper la route. L’un dans l’autre, ne comptait que leur tranquillité. Les esprits s’échaufferaient peut-être un peu plus tard. Mais Estiam leur en avait touché un mot et ils ne seraient sans doute pas si inquiétés que cela. Ce dernier partageait toujours sa monture et lorsqu’ils reprirent la route après une courte pause que le régent brisa le silence.

- Vous dites que vous avez eu autre chose à penser, lorsque nous pansions à peine nos blessures. Est-ce indiscret de vous demander ce que c’était ? Si ça l’est j’en suis désolé, je ne veux aucunement m’insinuer dans votre vie.

S’il lui posait la question c’était moins par curiosité que par intérêt. Il ne lui semblait pas déplacé de s’enquérir de ce que faisait aujourd’hui Estiam. De l’échappatoire qu’il avait pu trouver ou de ce qui le contraignait et absorbait toute son énergie et toutes ses pensées. Après tout, il se sentait proche de lui, plus proche qu’il ne l’avait été de n’importe quel autre elfes ces derniers siècles. Si on excluait Neraën, puisqu’il n’avait aucunement choisi de révéler à ce dernier tout ce qui lui avait été révélé. Avec Estiam, il avait créé quelque chose au fil des événements, au fil du temps. Et il en avait pris pleinement conscience lors de sa guérison. Alors il s’intéressait à ce qui pouvait bien lui arriver. Et c’était tout à fait normal.
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