Les loisirs de Naelis [Nehril & Tao]

La journée bat son plein à Naelis, les rues sont en effervescence. La foule s'entasse çà et là devant les échoppes ou les amuseurs de rue. Le brouhaha des passants couvre le bruit des pas d'un groupe d'étrangers arrivé deux jours plus tôt. Relativement peu discrets si l'on ne s'attarde pas sur leur style vestimentaire typique du nord de la péninsule, qui s'intègre pourtant à la populace locale plus que ne l'auraient pensé ces oesgardiens-là. Les deux hommes de l'avant jouent des coudes pour tracer le passage pour leur quatre compagnons dont l'un, placé au centre, semble être privilégié. Il est évident à leur démarche que les cinq hommes qui l'entourent sont là pour éloigner la foule et créer une certaine zone de sécurité.

Le groupe arrête sa marche devant un spectacle de rue, les gardes forçant un passage pour permettre à leur suzerain de s'approcher. L'actrice est une femme à l'apparence étrange, aussi hypnotique que son art est distrayant. Oesgard n'est certes pas une contrée favorable à la découverte des peuplades exotiques mais il y passe tout de même de nombreux étrangers, que ce soient des voyageurs en escale ou des opposants lors des guerres. Et pourtant ni Brohan ni ses hommes n'ont jamais vu un étranger de cette physionomie. Elle a les yeux épatés et une beau hâlée, ce qui rend encore plus banal le teint clair des oesgardiens.

La femme captive son public non seulement de par son apparence exotique mais aussi de par d'habiles jongleries. Si le groupe d'oesgardiens est lui aussi attiré par ce spectacle, le plus fasciné d'entre eux est un jeune blondinet aux boucles tombantes sur sa nuque.
"L'est pas mauvaise pou' une bizarre..." S'exclame le borgne aux cheveux noirs, voyant le regard captivé de son comparse.
"Ouai, première fois qu'j'en vois une de comme ça" Répond le jeunot dans le même dialecte oesgardien que son aîné.
"Boarf ! Y'a bin du muscle, mais ça manq' un peu d'chair." Grommelle l'autre blond du groupe, qui semble plus écoeuré qu'intéressé.
Un autre nordien du groupe, celui dont le crâne n'est qu'en partie rasé, lance un regard noir au maugréant.
"La taverne au coin d'la rue. Prenez une table, cherchez dans les clients." Ordonne naturellement l'homme au visage neutre encadré par les Oesgardiens. "Bjorn tu va avec Rolf."



Bjorn et Rolf entrent donc dans la taverne, suivant les ordres de leur seigneur. L'établissement, bien que rustique, n'en est pas pour autant miteux. Les relents d'alcool et de sueur embaument l'air ambiant alors que de timides rayons de lumière filtres des fenêtres ouvertes. Les deux hommes examinent l'intérieur qui n'est qu'à moitié plein, jaugeant au visu les clients présents. Les ivrognes déjà comateux en cet heure du jour ne les intéressent pas plus que les citoyens de base, et si l'habit de ne fait pas le moine il en est au moins un indice.

Le pochtron bousculé par le gaillard blond ne provoque aucun intérêt pour les touristes oesgardiens, pas plus que son compagnon pris de hoquet.
"P'ends-y 'elle-lo !" Dit le brun barbu au blond du nord avant de rejoindre le comtoire.
Le blondin quant à lui rejoint une table en bord de mur où ne se trouve qu'un seul client, ce dernier semblant compter les taches de la table de très près.
"Hey toé !" Gromelle l'acariâtre.
N'ayant pas de réponse l'oesgardien pousse vigoureusement l'épaule de l'occupant dont la tête se tourne, découvrant une disgracieuse pustule au nez, des yeux clos, et une bouche baveuse. Dans un souffle d'agacement Rolf saisi l'ivrogne se sert du vêtement de ce dernier pour essuyer le coin de table avant de simplement lâcher le malheureux dans un coin de la salle. Puis il s'installe et attend son compagnon qui semble connaître quelques difficultés à se faire comprendre.

"Six pint' du mayeu' Hyd'omel !" Commande-t-il de son accent oesgardient fort prononcé.
Le tavernier, n'ayant rien compris, se contente de fixer son client sous ses sourcils froncés.
"Six ! Pint' ! Bon' ! Hy-d'o-mel !" Répète le client, sans plus de succès.
"Quoi qu'y veut l'étranger ?" Demande le tenancier, à la fois moqueur et impatient.
Le nordien frappe du poing sur la table, faisant trembler les choppes posées là, avant de répéter sa commande tout en la mimant.
"Six hydromels ?" Demande en confirmation le naelisien qui n'a pas l'air de vouloir travailler correctement.
L'oesgardien confirme dans un râle approbateur puis rejoint le grand blond pour attendre sa commande et leurs compagnons.

Le spectacle continue sous les yeux plus ou moins ébahis de la foule. Si le capitaine Fridrick ne s'intéresse pas totalement à l'attraction, plus occupé à surveiller la foule, Hartmod n'en manque pas une miette. La jonglerie est certes distrayante aux yeux du groupe oesgardien, presque impressionnante, jusqu'à ce que la chute ne provoque un éclat de rire général. De toute l'assemblée, seul le seigneur oesgardien reste muet d'impassibilité. Cependant, et dans l'hypothèse ou son visage montrerait une émotion, nul ne sait si cette dernière serait l'amusement ou l'ennui.

Les mains des chevaliers nordiens se dirigent d'un seul mouvement vers leurs armes lorsque la jongleuse s'approche du groupe, une brique à la main. Il n'y a aucun doute que les nordiens seraient parti à l'affrontement sur un petit malentendu si l'acrobate ne s'était pas arrêtée devant le jeune blondinet. Ce dernier, quelque peu intrigué par l'objet qu'on lui tend, le prend et l'examine. Il le tourne dans tout les sens, le soupèse, y cherche d'étranges aspérités, mais ne trouve rien. Il ne trouve là qu'une brique ordinaire, faite à partir de terre battue cuite au four, peut-être d'un volume différent de ce que l'on trouve en péninsule mais toute aussi solide. Son rouge typique montre une origine dans les terres estréventines ; Peut-être a-t-elle été fabriquée à Sol'Dorn ou, plus logiquement, à Thaar.

Reprenant sa brique solitaire l'artiste de rue rejoint le centre de sa scène improvisée en se dandinant joyeusement. Elle installe la brique sur le rebord d'une margelle puis s'accroupit devant elle. Drôle de position du point de vue du blondinet, qui se demande à ce moment-là si l'insolite jongleuse n'est pas une adoratrice d'un culte bizarre qui loue on ne sait quels bienfaits aux briques rouges ; Après tout, les estréventins sont connus en Oesgard pour avoir d'étranges coutumes. Le culte de la brique est peut-être l'une d'entre elles, et le geste qu'elle répète en serait un rituel. Dans quel but ? Cela reste un mystère.

La théorie lui est aussi amusante qu'absurde, pourtant elle s'avère erronée. D'un coup brusque et subit la jongleuse abat le tranchant de sa main sur la brique qui se brise avec une netteté surprenante. Si les oesgardiens ne doutent pas de leur capacité à briser en morceau une telle brique en n'usant que de leur seule force, le voir exécuté avec autant de précision par une femme aussi frêle n'en est pas moins surprenant. L'artiste se relève et salue la foule qui applaudit, y compris les nordiens. Le seigneur de Höginheim lui-même bat des mains, se demandant en revanche s'il n'y a pas une astuce quelconque cachée sous cette démonstration de talent.

Le spectacle terminé la foule se sépare, chacun retournant vaquer à ses occupations. L'artiste de rue salue à nouveau, plus riche de son maigre butin, et c'est là qu'approche le dignitaire oesgardien toujours encadré de son escorte. L'homme aux cheveux grisonnants et au visage inexpressif s'arrête à trois pas de l'artiste et s'adresse à elle sur un ton qui ne transparaît aucune émotion, et en diantrais.
"Si tu comprends cette langue, nous t'offrons de partager un repas."
Etonnante proposition venant d'un noble péninsulaire, encore plus lorsque l'on connaît celui-là. En effet, qu'il s'adresse ainsi à une étrangère n'est pas habituel, à une roturière encore moins, mais qu'en plus il lui propose de partager un repas en sachant bien ce que le plus acariâtre de ses hommes en pensera est signe qu'il a une idée en tête. Ce n'est cependant pas l'expression neutre de son visage qui le montre, ni l'absence de tout sourire qui encouragerai l'acrobate à accepter.



La cacophonie ambiante de la taverne laisse circuler rumeurs et racontars dans des langues que les deux visiteurs oesgardiens ne comprennent pas toutes. Mais, de toute manières, à quoi bon savoir de Ruven le tapissier est allé uriner sur la porte du boulanger de la rue du chat-boiteux un soir d'ivresse si l'on ignore qui est le dit tapissier, qui est le boulanger, où se trouve la rue du chat-boîteux, ou même que le "chat-boîteux" n'est qu'un surnom donné à un vieux soldat grincheux blessé à la jambe lors d'un bête accident d'équilibre.

Une rouquine entre dans la salle et les regards se tournent vers elle, du moins pour ceux aillant encore assez conscience de leur environnement pour la remarquer. Puis entre un elfe à la peau blafarde, et de suite le visage de Rolf s'est crispé. Si la jeune humaine est un spectacle agréable à sa vision, la vue d'un homme aux oreilles en pointe est pour lui à la limite de l'insupportable.

"Il y a de la place ici ! Ici !" S'exclame la rouquine en approchant la table gardée par les deux oesgardiens. "On peut venir ?" Demande-t-elle, les croisant de ses grands yeux gris.
Le blondin s'apprête à répondre avec véhémence quand son compagnon le précède, répondant dans ce même patois oesgardien avec lequel il s'était adressé à l'aubergiste.
"Si y'a qu'vous 'eux, p'tite ! Faut d'la place pou' nos cam'ades."
Devant l'incompréhension de la jeune fille le bourru Bjorn lui montre une chaise du doigt et se reprend.
"Vi. Ma' faut d'mander quoi qu'vous buvez. Pou' nous ça... Ah v'là !"
Au moment même ou il y pense voilà que l'on emmène les boissons qu'il a commandé. Il pose une pinte devant lui et les cinq autres devant son compagnon à la mine mauvaise, puis se tourne vers les deux nouveaux arrivés qui entre temps se sont installés.
"Pi quoi c'est qu'vous v'nez fai' là ? T'as pas l'ai' d'êt' p'êt d'chez toé p'tite !"

La petite rouquine semble ravie de pouvoir prendre place aux cotés des deux nordiens, bien plus qu'il n'est habituel de l'être pour une simple place dans une taverne aussi quelconque. La mine rayonnante de la jeune humaine cet avantage au moins d'égayer l'air ambiant dégradé par les relents d'alcool et de vomi mal nettoyé. Pour sûr le nordien à l'air bourru lui trouve un coté mignon avec son air ingénu et les étoiles qui brillent dans ses yeux. Et il se dit que son histoire doit être au moins distrayante car il est rare de rencontrer de si joviales demoiselles dans un lieu pareil, la plupart des fille fréquentant ce type d'établissement ayant déjà vécu de sordides histoires. Mais cette petite là semble avoir été préservée, en un sens, et à en voir la mine patibulaire de son accompagnateur - sans doute un garde du corps - quelqu'un souhaite toujours lui éviter les âpres expériences du monde réel. Il est étonnant en ce cas de la retrouver dans cette taverne, et l'histoire qui explique cet état de fait devrait au moins occuper le vétéran chevalier.

"J'accompagne mon oncle depuis quelque temps déjà !" S'exclame la jeune rouquine, dans un oesgardien approximatif, avant d'inviter son compagnon à la rejoindre. " Nehril, ici, ici !"
Ce n'est donc pas un garde du corps mais un oncle. Du moins c'est ce qu'elle prétend, mais à comparer leurs physiques le lien de parenté est loin d'être évident. L'homme consent alors à les rejoint, non sans avoir cherché en vain une autre table, s'asseyant face au moins acariâtre des deux nordiens.
''Ceralyn n'est pas ma nièce." Corrige-t-il, d'une voix rendue lasse apr la fatigue.
"Moé h'est Bjorn." Se présente l'oesgardien à la barbe brune. "Pi l'muet h'est 'olf." Ajoute-t-il en remarquant la bouderie silencieuse de son ami.

Rolf, pour sa part, ne cesse de grogner dans sa barbe depuis que le sang-mêlé s'est approché de la table. Il n'a pas manqué de remarquer les oreilles en pointes de l'inconnu, un signe bien distinctif qui ne trompe pas sur ses origines. Et s'il y a bien des créatures que le grand blond déteste plus que les elfes, peu importe leur couleur de peau, ce sont bien celles qu'ils ont engendrés avec des humains. L'acariâtre s'est donc enfermé dans un bloc de dégoût, les bras croisés sur son torse et le dos calé au dossier de sa chaise, se grandissant comme pour montrer sa supériorité. Si ce n'était par égard pour le petite rousse ou pour ne pas subir les foudres de son seigneur dans le cas où il causerait du grabuge, le véhément oesgardien se serait lancé dans une bagarre avec le demi-elfe.

Après un bref et étrange échange entre les deux inconnus, qui visiblement ne savent pas eux-mêmes s'ils sont ou non de la même famille, la rouquine finit par s'assoire à son tour. Mais si elle s'est assise, il semble que ce soit pour mieux recouvrir les deux nordiens d'un flot continu de paroles.
" Vous paraissez si grand, si fort !" S'exclame-t-elle au milieu de son discourt, l'air admirative. "Vous ne venez pas d'ici pas vrai ? Vous venez d'Oesgard ! C'est comment là-bas ? C'est vrai qu'il y a des monstres aussi grands que des châteaux ? Qu'est-ce qui vous amène ici ?"
Bjorne tourne brièvement les yeux en direction de son compagnon, qui visiblement ne semble pas disposé à converser. Son regard passe ensuite sur Nehril - c'est ainsi que la rouquine a nommé son accompagnant, quelle que soit la nature réelle de leur relation - et après un raclement rauque de sa gorge le bourru oesgardien prend la parole.
"Bon oeil p'tite ! On est d'l'Oehga'd, yep. 'est l'plus beau des end'oits ! Pi les gens y sont g'ands et fo't comme nous, pas comme ces peignes..." Un grognement contrarié s'entend à son coté et le vétéran reprend après une grimace désabusée. "Y hont holides, comme qu'y di'ait. Qui h'est qu'y t'a 'aconté qu'y'a des monht'es pa' chez nous ?"
Le bourru éclate d'un rire gras, le regard amusé. Puis il boit une bonne lampée de son hydromel et reprend.
"Des monht'es ! Ah ! Pou' nous, h'est qu'des bestioles comme les aut'. P'tet un peu g'and' pou' quelqu'unes. Ma' à coté des wand'ais, h'est rien..." Là le nordien approche son visage de la rouquine en prenant un air grave. "Les nig'os, ha h'est quequ'chose ! Hi tu vois un nig'o, p'tite, cou'e ! Cou'e, pi p'ie les dieux pou' qu'y t'chopent pas ! Ahahah !"
Non sans avoir expulsé quelques gouttelettes de bave et d'hydromel au visage de la jeune fille le vétéran se redresse et boit deux bonnes gorgées du liquide ambré se trouvant dans sa choppe.
"P'tite ! Tu connais pas Oehga'd, où h'est qu't'as ap'is à causer la langue ?"



Malgré l'exotisme des traits de son visage, les expressions de l'acrobate se lisent avec une clarté relativement précise. De surprise en suspicion, pour finir en joie, l'inconnue passe en quelques secondes par plusieurs phases de pensées. Le seigneur nordien se demande alors si la jongleuse a bien compris ce qu'il a dit, ou si elle essaye de deviner ce qu'il lui veut.

"Tao aime bien manger." Déclare-t-elle finalement, dans un olliyan compréhensif quoi qu'un peut maladroit. "Tao comprend, donc Tao gagne ?"
Fridrick et Sigvard échangent un regard amusé, se retenant de rire. L'accent de l'étrangère leur est très particulier, plus encore que l'accent déjà étrange des estréventins. Quand à ce "Tao" qu'elle répète, il ne l'ont jamais entendu. Peut-être est-ce l'équivalent du "je" dans sa langue natale, se disent-ils. Et bien qu'il n'en montre rien, le seigneur oesgardien se fait la même réflexion.
"Oui. Allons dans cette taverne, au coin de la rue." Répond-t-il neutrement.

Le groupe de nordiens se dirige alors vers la taverne mentionnée accompagné d'e l'acrobate. Enfin, si l'on puis le dire ainsi. Car en réalité les oesgardiens traversent aisément la place, la foule se séparant pour les laisser passer, tandis que le mystérieuse jongleuse ne cesse d'aller à droite et à gauche comme un papillon voletant d'une fleur à l'autre. Ce qu'il prend à la jeune femme d'aller discuter avec chaque mendiant qu'ils croisent est autant un mystère pour les oesgardien que ses origines exotiques, et pour dire vrai ils n'en ont que faire. Toutefois et plutôt que de s'en agacer, ils préférèrent patienter et attendre qu'elle ait fini son drôle de manège.



L'acrobate ouvre la première les portes de la taverne, suivie de près par les visiteurs oesgardiens, et c'est la déception qui se lit sur son visage : la salle est bien remplie et il semble ne plus rester table de libre.
"Tao croit qu’il n’y a plus de place…" Soupire la jongleuse, avant de parcourir à nouveau la salle du regard.
"Tao cherche une autre taverne avec vous ? Tao a très faim." Demande-t-elle, tandis que le capitaine oesgardien cherche déjà ses compagnons du regard.
"Inutile." Répond l'homme au visage figé.
"Par là." Indique le capitaine, montrant du pouce la table réservée par ses frères d'arme.
"Sig' t'va rester au comptoir. F'ais nous v'nir un repas et à boire." Ordonne le noble à son chevalier en s'adressant à lui dans un patois oesgardien.
"Suvez-nous." Invite-il à l'adresse de la jongleuse, usant cette fois de la langue des Hommes.
Le nordien capé de pourpre se dirige alors vers la table réservée par ses hommes, à laquelle il a déjà repéré deux intrus, ce pendant que le borgne chevalier s'en va prendre une place au comptoir du tavernier.

Sans surprise l'ambiance à la table des nordiens est à la fois lourde et détendue, quand le noble d'Oesgard et son escorte réduite y arrivent. D'un coté Bjorn est en conversation avec une jeune rouquine, et de l'autre Rolf toise d'un regard mauvais le sang-mêlé qui accompagne la damoiselle.
"Rolf, prends ta choppe pi apporte la sienne à Sig'." Ordonne le seigneur sans même prêter attention aux intrus.
Entre soulagement de ne pas rester et mépris envers le demi-sang le blond chevalier s'exécute, libérant ainsi la place manquante au groupe pour compléter la table.
"Prenez place." Invite-t-il la jongleuse en choisissant lui-même la place précédemment quittée par son acariâtre chevalier.
Les deux nordiens restants ne prennent ensuite leur place que lorsque l'acrobate à choisi la sienne.

"Bonjour." Dit le noble, en olliyan, portant enfin son attention sur la jeune rouquine et son accolyte à l'air éreinté.
"He'alyn pi hon oncle Neh'il." Présente Bjorn en oesgardien, anticipant la demande. "Y cau'ent un peu comme nous."
"Je suis Brohan." Se présente alors le noble, en olliyan. "Et voici Hartmod, Fridrick, et..." Arrivant à la jongleuse, il se tourne vers elle. "Quel est votre nom ?"

Une fois les noms présentés et le calme revenu le noble péninsulaire se tourne brièvement vers la jongleuse.
"Votre repas arrive." Lui informe-t-il avant de reporter son attention sur le curieux couple.
"Ceralyn, et Nehril ? Vous n'avez pas vraiment l'air du même milieu. Qu'est-ce qui vous amène ici ?" Leurs demande-t-il, sur un ton monocorde.
Et après qu'ils aient répondu, leur retournant la question au passage, le nordien répond simplement.
"Simple visite touristique. Il parait que le roi vient d'Oesgard, nous étions curieux de savoir si ce royaume valait la peine de quitter le nôtre."
S'adresse à nouveau à la jongleuse, il lui demande à son tour :
"Et vous, d'où venez-vous ?"