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 [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion

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Louise de Fernel
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MessageSujet: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeJeu 5 Nov 2020 - 21:54


La journée n’était pas bien avancée. A peine midi. Il lui avait fallu presqu’une heure pour quitter la barricade sommaire formée de tout ce qu’elle avait pu trouver pour empêcher qui que ce soit de passer et pour rejoindre son lit sur lequel elle prend place. Elle veut être seule. Toute seule.

En d’autres temps, elle aurait couru en larmes dans les couloirs de ce grand manoir pour trouver un réconfort. Elle aurait probablement pleuré à chaudes larmes, de grosses perles de pur chagrin, sur l’épaule du premier qui aurait bien voulu l’étreindre un peu et la consoler. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui est différent. Et aujourd’hui est le premier jour d’une autre vie. Une vie sans plus aucune illusion.

Ce qui faisait la douceur et la candeur de Louise est ce qui amenait souvent ce si merveilleux sourire plein de vie et de lumière : une certaine innocence, une foi inébranlable en tout ce qu’elle a appris et qui lui a été si utile ces derniers mois. Un optimisme qui la poussait à avancer et à garder confiance. Une curiosité et un très sincère désir de comprendre les autres, de partager un peu avec celles et ceux qui peuplent ce monde vaste et beau. Parce qu’il n’y a que de cette façon qu’on peut réellement apprendre et partager, selon elle. Et cette envie, ce désir de bien faire qui fait d’elle celle que tout le monde connait, tout cela est mort. Aussi mort que cet hybride à la gorge tranchée par la prêtresse.

Elle est toujours assise sur son lit, les yeux grands ouverts sur rien, alors que le soleil continue sa course dans le ciel de Thaar. Louise n’a pas bougé d’un petit centimètre, le regard vide, le cœur creux et l’esprit absent, flottant dans un monde où ce qu’elle a vu n’existe pas, pour son propre bien. Et pourtant, quand le crépuscule s’annonce, elle finit par s’allonger, les yeux toujours grands ouverts sur rien.

Fermer les yeux un instant.

Juste un instant.

Pour faire taire les battements de son propre cœur qu’elle entend protester à ses oreilles.

Allongée en plein milieu de cet immense lit blanc, elle a l’air d’une princesse de conte de fée déposée sur un nuage immaculé. Une princesse morte sur un linceul funeste. Une princesse qui parvient à fermer les yeux, pour tenter d’échapper à ces visions horribles qui ont si fort secoué son esprit.

Et quel bonheur ! Elle est à Fernel. Fernel alors que le soleil d’été est à son apogée et qu’elle est partie dans les champs entourant le village, pour une promenade comme elle les aime tant. Une promenade à pied, seule. Elle sent la chaleur de ce soleil doux sur son visage, elle peut même sentir l’odeur de la terre, l’odeur des plantes foulées par ses petits pieds. Louise est heureuse. Elle ne porte qu’une robe simple de toile grossière, bien loin de ses tenues d’apparat, et un surcot de toile beige, dans lequel trônent des fleurs des champs. Louise est heureuse parce qu’elle rejoint quelqu’un. Et elle le voit, il est déjà là, il joue de la flûte, appuyé contre le tronc d’un chêne. Elle ne parvient pas à distinguer son visage mais elle sait que c’est lui.
La musique émise par la flûte s’estompe alors qu’elle approche. Une voix grave et douce lui parle, sans qu’elle ne comprenne ce qu’elle dit mais elle entend, elle prend place à côté de cette silhouette, tandis qu’elle s’amuse à former un bouquet, écoutant cette voix masculine qui la fait chavirer. Elle est heureuse, dans ce rêve, parce qu’elle est aux côtés de l’homme qu’elle aime. Elle ne sait pas qui c’est mais elle sait qu’elle l’aime parce qu’elle chante. Elle chante tandis qu’il joue de la flûte, elle pose même sa tête sur son épaule, toute à la confection de son bouquet.

Un nuage vient obscurcir brièvement le soleil, le son de la flûte se meurt, il n’y a plus que Louise qui chante à côté d’un homme silencieux et immobile. Et elle se redresse pour montrer, ravie, charmante, ce joli bouquet de fleurs des champs à son aimé qui ne bouge pas.


Sur le lit blanc, la princesse serre soudain son drap convulsivement, d’une main crispée.

Elle insiste, elle veut qu’il voit qu’elle a fait cela pour lui plaire, pour lui montrer son amour, avec les moyens dont elle dispose, et toujours il ne bouge pas. Comme si elle n’était rien. Comme si elle ne comptait pas. Comme si elle était invisible. Alors Louise le secoue un peu, parce qu’il avait promis. Il avait promis de ne pas être comme les autres, il avait dit qu’il serait toujours là, et qu’ils seraient heureux. Un autre nuage rejoint le premier, assombrissant considérablement l’atmosphère. Le vent se lève, balayant les fleurs et les boucles de Louise, qui tente d’attirer l’attention de celui qu’elle aime.

Sur le lit blanc, la princesse respire un peu plus vite. Son front se couvre d’une mince pellicule de sueur.

Elle a peur. Il ne répond pas, il ne dit rien, il ne bouge pas. Louise pose une main sur les cheveux noirs. Des cheveux qui pâlissent, comme si le temps venait d’accélérer sa cadence. Des mèches blanches apparaissent alors que d’un coup une main horrible, aux longs doigts brisés, s’empare de son bras. Elle a un regard pour cette main. Elle voudrait crier mais elle ne le peut pas, elle cherche à repousser cette main qui la maintient et qui lui fait si mal.

Sur le lit blanc, la princesse gratte la surface de sa peau délicate, éraflant, creusant l’épiderme doux et tendre jusqu’au sang, convulsivement, profondément, sans s’arrêter.

Elle tire de toutes ses forces pour se défaire de cette emprise. Pourquoi fait-il cela ? N’a-t-elle pas été douce, aimante et constante envers lui ? A-t-elle fait quelque chose de mal ? Louise a peur. Tout devient sombre, les fleurs à ses pieds pourrissent, l’arbre sous lequel ils s’étaient abrités se meurt, et toujours elle tire, elle pleure à présent, suppliant pour qu’il la lâche. Un visage dépourvu d’expression se tournera alors vers elle. Un masque blanc. Un masque de sous lequel elle entendra un hurlement si effrayant qu’elle en hurle à son tour, de terreur pure.

Sur le lit blanc, la princesse hurle à son tour, se débattant contre ses draps en sang, le cœur prêt à exploser, reculant tant et si bien qu’elle finit par tomber du lit, répandant du sang partout, à bout de souffle. Elle observe la pièce…le visage est parti. Il n’y a personne. Elle ne pleure toujours pas pourtant, elle reprend ses esprits, elle essaye de garder le contrôle…jusqu’à ce que la douleur se rappelle à elle. Son bras. Elle observe la plaie, vilaine et profonde, qui marbre son avant-bras. Le rouge règne en maître. Un beau rouge luisant, un rouge de vie. Elle trempe son doigt dans la plaie, les yeux agrandis par la peur, sans ressentir la douleur.

- …

Elle regarde son doigt humide de carmin et ses yeux glissent ensuite vers les draps blancs. Elle appose son index sur l’immense tissu et trace une ligne, puis une seconde, quelques autres, comme elle le ferait au château sur une de ses planches ou sur une toile. Le sang coule fort, elle ne le sent même pas en fait elle ne le sent plus. Par contre, sous ses yeux, un visage masqué, inexpressif prend forme, une silhouette rouge sur un drap blanc. Une silhouette masquée, sans yeux. Aux longs doigts tordus. La respiration de Louise s’accélère sensiblement.

La peur.

La terreur ressentie.

Cette magie qu’elle a sentie, si puissante, si forte, arrachant des frissons atroces à son corps…Ce corps sans vie debout face à elle, ces doigts morts, mus par une magie ignoble…Sous ses yeux, la silhouette rouge semble se mouvoir alors qu’elle remue un peu. A nouveau, la châtelaine se débat, repoussant la toile de fortune avec brutalité, se redressant pour se rendre près de son nécessaire de toilette, près de la vasque d’eau. Une traînée de gouttes de sang la suit, tombant depuis le bout de ses doigts.

Il ne peut pas y avoir de partage avec de telles créatures.

Il ne peut y avoir que la mort et l’horreur, la guerre et le sang.

Du sang qui court, comme le sien, pour se jeter dans la vasque qui devient rapidement aussi rouge que son drap.

Un mal de tête s’empare d’elle. Il lui faut s’asseoir. Elle s’assied par terre, contre le mur froid et ferme les yeux, sa main collée à la plaie large, engourdie par une douce sensation de flottement.

- Alors…ce sera la guerre, murmure-t-elle avec un sourire vague.

Peu importe le temps que cela prendra.



Dernière édition par Louise de Fernel le Jeu 12 Nov 2020 - 8:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeLun 9 Nov 2020 - 17:58

Ne crains pas les Ténèbres mais ce qui s'y cache. Louise est seule, certes. Mine de rien cependant quelqu'un veille sur elle. Il ne sait pas ce qui lui est arrivé. Mais il sait qu'elle a à cérébraliser quelque chose.  Et il ne compte pas faire l'erreur d'Elazar à son sujet. Il la laisse libre.

Il la laisse libre de s'effondre ou de se relever, de se désintégrer et mourir ou de se relever, de rester une petite chose fragile ou qu'elle se transforme en la Louve qu'il pressent en elle. A intervalle régulier il ne fait que poser une oreille, jeter un oeil. laissant l'esclave ou un de ses hommes à portée d'oreille si elle a besoin.

Lui même ne peut être toujours là. L'assassin a beaucoup à faire, pour consolider ses grands projets. D'ailleurs il prépare les De Termers à leur retour en Péninsule. Il entraine lui-même les jeunes les plus prometteurs, pour qu'ils montrent aux autres.

Mais, cette nuit, il vient, tranquillement, juste vérifier à travers du moucharabieh pour voir si elle va bien. Ces choses qui ne se vivent que seule, il ne lui sera d'aucun recours. Quand elle sera prête, elle en parlera, ou non. C'est son choix.

Elle doit se dominer elle même ou crever. Telle est la loi immuable.
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeLun 9 Nov 2020 - 20:14


Et elle a tout à craindre des Ténèbres, parce que ce qui s’y cache est bien plus terrifiant que tout ce qu’elle n’a jamais pu imaginer. Elle a aimé ces ombres, pourtant, celles qui dansent tout autour de son père, sans qu’elle ne comprenne pourquoi elle s’y sentait si bien. C’était comme une caresse glaciale, quelque chose de terriblement intime et pourtant inquiétant. Elle avait toujours associé la magie à quelque chose d’agréable. Désormais, il n’en est plus question.

La sensation qui avait parcouru son corps lorsque la prêtresse a fait appel à sa magie pour rappeler cet hybride d’entre les Morts…pour le faire bouger selon sa volonté…C’était tout sauf agréable. Elle n’y a perçu qu’une agression, quelque chose de profondément malsain et macabre. Rien à voir avec les ombres qui dansent, qui la protègent, quand son père est là.

Elazar.

Le souvenir de deux orbes de tempête, d’acier luisant, inflexibles, lui fait rouvrir les yeux.

Elazar est toujours à Fernel. Et aussi doué qu’il soit, il ne fera sans doute pas le poids face à une telle créature immonde. Il faut l’avertir. Il faut lui dire. Il faut faire en sorte que ces oreilles pointues et ces yeux rouges restent en dehors de son domaine. Qu’on les chasse. Qu’on les tue. Qu’on les brûle. Elle sera la première à allumer les bûchers, son brandon à la main, si nécessaire. Elle vivante, aucune créature de cette engeance maudite ne foulera le sol de son territoire.

Louise tourne la tête vers le petit bureau. Demain…Il sera temps d’écrire demain. Ou après. Là elle ne peut pas, sa tête est lourde, son cœur bat vite, elle transpire et elle saigne.

Elle a d’ailleurs un regard pour ce sang qui commence à sécher sur son avant-bras. Un rictus déplaisant s’affiche sur ce visage autrefois si candide. La vérité est qu’elle sait manier ses armes mais qu’elle n’a jamais osé s’en servir. Pourtant elle était armée, dans cette ruelle. Elle aurait pu, peut-être, au moins blesser l’une de ces deux créatures. Et elle n’a rien fait. Pourquoi ? Elle regrette maintenant. Elle regrette de ne pas avoir enfoncé cette lame dans le cœur de cette bête masquée, si tant est qu’elle en possède un. Arracher les yeux de son laquais suffisant, extraire les globes carmin dans un « pop » mouillé dont l’évocation la fait sourire, appuyée contre son mur. Les entendre gémir…Ecraser leur visage horrible d’un coup de pied…Elle serait morte avant même d’avoir essayé. Et elle le sait aussi.

Pourtant, aussi puissants qu’ils soient, ces monstres, ils doivent avoir des faiblesses. Au moins une. Quelque chose à exploiter. Ce qui l’amène à songer à sa propre survie. Elle se redresse sans dire un seul mot, elle se regarde, couverte de sang, sans que cela ne l’émeuve ou même qu’elle ne songe un seul instant à se changer. Elle débarrasse la porte de sa chambre de la barricade de fortune qu’elle a elle-même construite puis sort dans les couloirs vides. Elle a un regard pour les chambres de ses hommes. De courageux et vaillants hommes qui la suivent sans discuter depuis le départ…Eux aussi, elle doit les protéger, comme elle a protégé Dante dans cette ruelle.

Où est-il lui d’ailleurs ? Pas dans les parages assurément. Elle écoute attentivement, arrêtant sa progression un instant avant de la reprendre sans trop savoir où elle se dirige. Elle marche. Elle garde les yeux grands ouverts, elle réfléchit en marchant, et c’est déjà, en soi, un petit miracle.

Par où commencer ? Ecrire à Elazar…oui, c’est cela. Lui donner ses instructions. Trouver une solution pour mettre ses gens à l’abri. Se battre. Et manger. Manger quelque chose, n’importe quoi. Elle se déplace sans trop savoir où ni comment, petite silhouette de voiles colorés en rouge, à la recherche d’un peu de nourriture. Dans son esprit, mille et un rouages se mettent en branle. Tout plutôt que de fermer les yeux…

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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeMar 10 Nov 2020 - 17:27

Dans la cuisine aux milles couleurs, à cette heure, il n'y a pas grand monde si on excepte le maître des lieux. Et, à cette heure, il est en train de faire son casse dalle. Tranquillement, le couteau s'active avec un art certain tandis qu'il coupe les ingrédients pour se faire son plat favori.

Un bon tartare. ne demande pas qu'elle est la viande, ni d'où elle vient... iL ne vous répondra pas du tout. Une odeur lui parvient du corridor. Celle du vieux sang séché, couplée à celle, plus fauve, de la peur coagulée. Mine de rien alors il continue sa préparation, l'oreille aux aguets.

Les cheveux laissés libres, en chemise et plastron ce qui ne doit pas étonner la visiteuse, c'est à croire qu'il dort avec, elle peut regarder les mains s'activer avec efficacité et célérité, en silence. Il ne lui impose rien, il est attentif et attend qu'elle se décide.

Il ne marque pas de réactions particulières autres qu'un léger sourire quand Louise entre dans la pièce pour s'asseoir, relevant à pine le nez pour humer discrètement son parfum. Sans rien dire, il termine sa préparation avant de diviser le tout en deux parts égales, avec le reste de salade d'endives de la veille pour la péninsulaire.

Sans dire un mot, il fait glisser l'assiette devant elle, puis va chercher un pichet d'alcool de prunes qu'il dépose entre eux avant de s'asseoir à ses côtés. Il commence à manger alors, dans l'intimité nocturne qu'ils partagent.

Tu veux parler ou juste manger?

Dit il en un pÉninsulaire plus spontané, Enguerrand Guillaume et Nicholas lui ayant appris un parler moins guindé, plus naturel.
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeMar 10 Nov 2020 - 19:52


Elle l’observe. Son dos, ses cheveux, sa façon de couper les aliments. Il sait qu’elle est là, il le sait très bien. Si ça se trouve, il a même entendu qu’elle approchait depuis déjà un bon moment. Elle ne prend donc même pas la peine de faire semblant, elle se dirige vers une chaise et s’y assoit, inspirant l’odeur délicieuse qui lui parvient sans pour autant que cela éveille quoi que ce soit de positif en elle. Elle se contente juste de le regarder, en se disant qu’elle lui a sans doute épargné des souffrances terribles. Peut-être même la mort…Lui aussi est puissant. Rapide. Furtif. La Mort faite chairs. Cependant il ne fait pas le poids, lui non plus, face à une pareille créature de cauchemars. Si Dante avait été blessé, elle aurait été capable du pire. Si cette femelle avait pris le Souffle de son frère, elle aurait totalement perdu l’esprit.

Dante est précieux. Unique à ses yeux. Il est fort, indomptable, il est tout ce qu’elle n’est pas et il est tout ce qu’il lui reste, avec son père, qui est à l’abri à Fernel. Elle serait capable de tout pour lui. C’est en tout cas ce qu’elle se dit en l’observant, les mains croisées sous la table, silencieuse. Le protéger était une nécessité et une priorité absolue. Et cela sera toujours le cas.

Lorsqu’il fait glisser l’assiette devant elle, elle regarde mornement la nourriture et ne l’attend pas. Elle prend les morceaux de viande avec ses doigts, dédaignant les endives, pour mâcher avec lenteur ce qu’il a préparé. Elle aura juste un geste vers la bouteille pour se servir un verre entier d’alcool et un verre semblable à Dante, qu’elle fait glisser sur la table, tout comme il l’a fait pour l’assiette.

Elle ne répond rien. Elle le regarde manger un instant, observant son profile dans le clair-obscur, avant de continuer son propre repas, méthodiquement, les doigts salis par le sang séché qu’elle ne voit même plus. Il n’y a pas d’autre bruit que celui des bouches qui s’activent et des gorges qui déglutissent, avalant la viande, l’alcool, à des rythmes différents.

Tout cela durera de longues minutes au bout desquelles elle repousse l’assiette contenant encore les endives. Elle prend le verre d’alcool de prune et en boit la moitié, d’une seule gorgée, avant de passer une main sur sa poitrine. C’est que c’est fort, cet alcool-là…peut-être que deux ou trois verres seront suffisants pour l’empêcher de faire des cauchemars. Après tout, si elle boit si souvent et en si grande quantité à la nuit tombée, depuis des ennéades, c’est pour éviter de rêver. C’est pour éviter de revivre des moments douloureux. Et pour s’empêcher de songer à ceux qui ont été heureux, parce que rêver à ce qu’elle a eu et qu’elle n’a plus l’achève plus sûrement qu’un coup de de poignard dans le cœur. Alors, peut-être que cet alcool sera suffisant pour ôter ce masque et ces yeux de néant de sa mémoire, au moins pour quelques heures.

- Les Drows…ont-ils une faiblesse ?

La demande est posée d’une voix tranquille, pourtant légèrement vacillante. A cause de l’alcool, sûrement…Elle joue pensivement avec son verre à moitié vide, regardant le liquide s’accrocher aux parois en traînées grasses et luisantes.

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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeMer 11 Nov 2020 - 22:11



- Les Drows…ont-ils une faiblesse ?


Elle aurait pu poser n'importe qu'elle question. Elle est supposée être intelligente, elle a bien vu que cette piaule est la sienne, qu'Akhan est son esclave, que les gamins sont les siens. Elle le voit aller et revenir à n'importe quelle heure... Elle n'a jamais pensé qu'il avait une vie, qu'il voyait des gens. Elle ne lui a jamais demandé si il aime. Et pourtant, comme il aimerait pouvoir lui dire que Cécilie de Missèdes, la terrible Enchanteresse qui fait frémir d'effroi les bonnes gens d'Estrevent et de Péninsule, est sa compagne.

Le fait est qu'elle ne lui demande jamais rien sauf quand ca lui rapporte quelque chose au final. Elle ne cherche même pas à le connaitre réellement. Il est un outil. Remarque, ca ne change pas de d'habitude, mais en cet instant, allez savoir pourquoi, ca l'agace un peu. Un moment, il ne fait que mastiquer, mangeant du bout de Mensonge, sa dague Eldéenne, tout en la fixant du coin de l'oeil le faciès imperturbable, avant de lui répondre entre deux bouchées d'un ton égal.

Les Iliithyris... Les Sombres. Ils mangent, ils chient, ils baisent comme tout le monde. Ils sont fanatiques, ce qui est autant une bonne qu'une mauvaise chose. Ils sont racistes. Ils saignent comme tout le monde. Ils ont les défauts de leur qualité et c'est là dessus qu'il faut jouer. Contre un drow, il ne faut pas être le plus fort, mais le plus malin. Et il faut être sûr de son coup. Mieux vaut plier et retraiter, pour devenir plus fort quand on va lui retomber sur le lard... Et avoir cerné l'individu. Parce qu'il y en a autant de genre différents que les humains.


Il prend une bouchée. Ajoute d'un ton égal.

D'autre question?

- Plier mais ne pas rompre.

Elle regarde son verre, elle ne le regarde pas lui. Pas qu’elle n’en a pas envie, c’est juste que dans son esprit mille et un rouages s’activent pour éviter de penser à ce qu’elle a vu. Et ce qu’elle a ressenti. Elle finit la seconde moitié de son verre et murmure :
   
- Merci pour les renseignements…je veillerai à approfondir mes apprentissages à leur sujet quand j’aurai de nouveau accès à mes livres. A la maison..

Elle ajoute, enfin :
   
- Non, j’ai pas d’autres questions…Merci d’être venu me chercher dans la ruelle. Et pour le repas.

Elle se lève et prend la bouteille d’alcool, par le goulot :
   
- ça t’ennuie si je la prends pour la nuit ?

Il y a un moment de silence tandis qu'il continue de bouffer, peinard.

-C'est tout? Demande Dante d'une voix égale, mais avec un infinitésimal fond grondant.

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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeJeu 12 Nov 2020 - 8:30


Elle penche la tête un instant puis le regarde:
   
- Oui, c'est tout. Bonne nuit.
   
Et s'éloigne, sans dire un mot de plus. Un ricanement méchant, désabusé, se fait brièvement entendre derrière elle. La Bête y étant allée de son appréciation personnelle, lovée bien au chaud dans la tête de l'assassin. Et elle a raison...

-C'est ca, fuit et picole... Va te cacher dans tes livres... C'est vrai que le pire qu'il peut t'arriver c'est de te couper avec le papier... Dit une voix gutturale, animale. L'homme continue de manger comme s'il n'avait rien entendu.

Elle s’arrête.

- ça te fait rire, mes questions ?

Et se retourne.

- Qu’est-ce qui te prend ? T’es pas bien ou quoi ?

Louise lui lance un regard morne, totalement éteint, même si sur le goulot la main se serre convulsivement.

- C’est quoi ton problème ?

Se tournant enfin, La Bête regarde Louise en plein dans les yeux. La posture gouleyante appuyée sur le comptoir.

- Toi... Mon gros problème c'est toi. Qu'est ce qu'il y a, t'a rencontré un grand méchant drow? T'a l'air en sacrément bon état dis donc!

Il se raidit alors imperceptiblement, reprend sa posture d'origine avant de se détourner. La voix change de nouveau, redevient celle qu'elle connait. Il semble, las.

- Oublie ca. Va te saouler... Bonne nuit.  


- Je ne serai plus un poids ni un problème bien longtemps, mon cher « frère ». Je prendrai mes dispositions pour rentrer. Dès demain.

Elle esquisse une moqueuse révérence avant de boire à même le goulot et de ricaner.

- Putain et c’est moi le problème…c’est la meilleure de l’année celle-là…J’vais me saouler ouais. Plutôt deux fois qu’une. Ça me permettra de plus penser à rien. A toi, à lui, à eux, à ces monstres.

Elle le regarde encore.

- J’suis gentille comme fille, non ? J’suis pas charmante et pleine de discrétion ? De respect ? Et qu’est-ce que ça m’apporte ???mhh ? Des horreurs qui dansent dans mon esprit ? Des remarques de ce genre là ? Genre chu un poids ? Mais putain…t’es juste un connard en fait…

- T'es un poids parce que tu veux l'être... J'ai hâte que tu te rende compte que tes réactions t'appartiennent, blâmer, haïr, le monde entier pour ce que tu deviens ne te rendra cette transition ni plus facile, ni ne te donnera bonne conscience. Et ca, je le sais d'expérience.

- Merci pour le compliment, Reprend la voix gutturale il y a un mot en olyian que par discrétion, nous ne traduirons pas, Avant de te venger sur les autres, regarde toi dans le miroir! Il prend soin de toi parce qu'il le veut pour une fois, te demande rien en échange et tu lui crache à la gueule? Je devrais reprendre ce qui est à moi! Indigne...
Arrête... Va te coucher.... Toi aussi, Louise, va t'en si tu veux. S'interpose Dante, fatigué. Ca doit faire étrange ce genre de conversation.

Elle regarde la bouteille, le regarde lui, puis encore la bouteille.

- Qu’est-ce que tu me fais là ??? C’est quoi ce spectacle ?
- De quoi tu parles ce soir? Je te retourne la question.
- Qu’est-ce que tu peux savoir de ce que je suis, au juste…Tu ne sais rien de plus que ce que je te laisse voir. Et si ce que tu vois ne te plaît pas…ben c’est pareil en fait…

Un silence blême.

- Qu’est-ce que tu veux dire par  Il prend soin de toi parce qu'il le veut « pour une fois »…comment ça, pour une fois ???
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 14:28

Une main violente s'abat sur le comptoir. Penchant la tête de côté, il se tourne vers Louise. En ce moment, les prunelles d'Ambre et de vert vif indique que les deux colocataires ont cet équilibre parfait, quand ils se partagent le corp sans heurts. Le ton qu'il prend est soudainement froid, glacial et dénué de toute émotions.

Je t'ai dit d'aller te coucher mais tu ne veux pas... d'accord... Maintenant... Tu me cherches? Tu va me trouver. Et si, pour une fois, à la place de ne  penser qu'à ton nombril, que je ne suis qu'un outil pour te protéger ou pour assouvir tes caprices, tu me considérais enfin comme une personne? Si tu me donnais la mesure de ce qui se passe avec toi? De ce qui t'es arrivé? Je suis un chasseur, pas un valet de chambre.


Et le ton qu’elle prendra sera le même. Elle sent ses yeux brûler de fatigue et d’ivresse mêlées mais elle ne fuit pas, elle reste là, malgré toute froideur dont il fait preuve
.
- Je t’ai toujours considéré comme une personne. Absolument toujours. Tout le temps. Depuis notre rencontre. TOUJOURS !

-Ca ne paraît pas... Et en temps normal, je m'en foutrais.

Elle pose la bouteille sur la table, de la même façon qu’il y a abattu sa main, brutalement, sans le quitter des yeux.

- Tu n’as aucune idée de ce que tu représentes pour moi et c’est très bien comme ça. Je pensais que ça t’arrangeait bien, de ne rien savoir, toi qui prône la liberté et les « sans chaînes Louise »…Alors je te l’ai laissée ta liberté, tout le temps, même quand ça me fendait le cœur en deux…ça devrait te faire rire, ça non ? Tu ne ris pas ? Tu devrais. C’est tellement minable. Chu qu’un animal en fait. Comme un chien qui se fait constamment tabasser et qui revient quand même, en battant la queue et la langue dehors…je me dégoûte. Regarde où ça m’a menée…[/color]

Il a un léger reniflement de dérision. L'hypocrisie Péninsulaire à son meilleur. Elle, elle rit. Un rire un peu fou derrière lequel gronde une colère qu’elle ne parvient plus tellement à contrôler.

- Tu penses que tu me protèges ? Mais mon pauvre ami, c’est moi qui t’ai sauvé aujourd’hui…Si j’avais pas été là…

Elle se penche et souffle à son oreille.

- Tu serais mort…

Le sourire qu'il arbore en ce moment est plein de malignité pure... L'étincelle inhumaine du regard de l'homme tandis qu'il se penche vers Louise, haussant les sourcils.

-Peut-être que oui, peut-être que non. Et alors?

- Il n’y a pas de peut-être. Tu serais mort. Et ce n’est pas acceptable.

La main pleine de sang séché de Louise se pose sur son visage alors qu’il est tout proche. En d’autres temps, elle aurait tellement apprécié ce contact là….mais pas ce soir. Elle n’a pas peur de lui. Parce que ce qui la terrifie est dans cette ruelle. Pas ici. La contracture de la mâchoire lui indique qu'il ressent parfaitement ce toucher non sollicité.

- Parce que je tiens à toi.

-Et c'est une raison suffisante pour me donner des ordres? Si j'ai bien deviné, il y avait du sombre là dedans... Tu. m'as. privé. D'une. chasse!!!!

Le visage de l'homme est dur tandis qu'il se dégage par réflexe.
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 14:49



- Espèce de petit salopard d’ingrat…

Elle le regarde s’éloigner, se défaire de son geste pourtant gentil malgré la situation, et le regarde, l’œil flambant d’une rage terrible.

- La prochaine fois, j’y réfléchirai à deux fois avant de t’empêcher de partir à la chasse, grand débile…Je suis sûre que tu adorerais ça, de te faire cajoler par la Haute-Prêtresse de Kiel…Note, vu l’état de ton corps…tu dois sûrement aimer ça, oui…

Il ne répond pas tout de suite. Posément, Dante se passe le pouce sur ses lèvres pour y chasser les miettes résiduelles de son repas. Tranquillement, sans la regarder, il se passe ensuite la main dans les cheveux, pour s'assurer qu'ils sont bien libres. Quand il pose le regard sur Louise, ce sont des yeux de prédateurs, de miel et de vert-blanc qui la fixent, un peu par en dessous, juxtaposés sur un visage indéchiffrable. Il s'approche d'elle en captant son attention, son autre main escamotant la dague de la châtelaine avec l'art conféré par une longue expérience de la chose. Il y a un grondement en sourdine. un grondement sourd, agressif.

Un coup de tête Dantesque ceuille alors Louise en pleine poire.

Il a l’air d’un animal. Ce regard-là…Il y a quelques ennéades, elle se serait sans doute enfuie en courant. Pas là. Elle reste campée aussi vaillamment que possible sur ses deux pieds, ne bougeant pas d’un centimètre alors qu’il approche, détournant son attention d’un geste pour ensuite…l’étaler d’un coup de tête. Le choc est d’une violence terrible pour Louise. Autant physiquement que moralement d’ailleurs. Elle s‘écroule, la tête la première, projetée un pas plus loin, le front en sang, la joue au sol, le souffle court. Saccadé.

Pourtant, elle se redresse, malgré la douleur, malgré la peine qu’il vient de lui infliger, prenant appui sur la table, quelques secondes, posant sa main sur sa peau fendue, juste à la limite du cuir chevelu. Ça saigne fort, et bien vite du sang roule tout autour de ses yeux pour venir s’écraser sur la table.

- …

Elle le regarde à son tour, des mèches de cheveux collées par le sang contre sa joue. Il y a tellement de choses qui passent dans ce regard-là…

- Et après c’est moi la dingue…Va te faire foutre, Dante.

Louise approche de lui, le pas peu assuré, à cause du choc qui lui vrille encore le front, comme une douleur sourde. De son côté, l'assassin se porte à sa rencontre.

- J’t’ai sauvé la vie…T’aurais jamais fait le poids face à ce….cette….monstre. Elle sait faire des choses…Tu serais mort…Espèce de crétin…TU SERAIS MORT !
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 19:50









-La mort...
Il rigole. Pour se porter vivement à sa hauteur, lui envoyant deux coups au bas-ventre avant qu'il ne l'empoigne par la gorge, pour la propulser sur la table de cuisine, faisant valdinguer couverts et bouffes dans un fracas assourdissant. Ta gueule ou je te bouffe la langue... Tu pense tout savoir? Tu pense que j'ai jouit c'est ça? Tu pense que c'est amusant se faire..., se faire frapper, taillader et se faire bouffer en même temps? Je peux te montrer ce qu'ils ont fait de moi... Tu veux que je te montre???

Les prunelles descendent et remonte avec dédain le long du corp de la jeune femme.

Ils m'ont déjà tués, Elazar m'a tué aussi mais je suis encore là. La mort je m'en fout... Ah non mais j'ai kiffé... Je t'ai laissé approcher de moi. Je t'ai fait une place dans mon monde... Je pensais apprendre ce mot, "famille", avec toi. Pourquoi je suis si con?.. T'es qui pour décider de ma vie à ma place!? Tu veux que je te fasse ce qu'ils m'ont fait? Je suis sûre que tu va aimer ca toi aussi... Je ne me forcerai même pas à te bouffer, à te découper en petites bouchées pendant que je te baise à mort... A m'amuser à refaire ton joli visage... A te graver ce que j'ai sur le torse... A froid!

Il marque une pause avant de lui cracher au visage.


-La douleur est. Point barre. Ce monde est pourri à la möelle. Point barre. Je suis ce qu'ils ont fait de moi. Mais ca ne t'intéresse pas de le savoir. Hypocrite.


D'une violente poussée, il l'envoie valser de l'autre côté du meuble.

Le souffle à nouveau coupé, Louise subit sans pouvoir vraiment se défendre. Elle n’a pas eu le temps de dire ce qu’elle voulait lui dire. Deux coups puissants la font crier de douleur, avant que ce cri ne meurt, étouffé par sa main puissante autour de sa gorge qui l’expédie sur la table. Elle entend plus qu’elle n’écoute ce qu’il dit, ce qu’il hurle, broyée et humiliée au-delà de toute expression. Et ce crachat à son visage lui fait plus mal que tout le reste…Elle entend sa souffrance mais elle ne la comprend pas, elle ne la comprend pas parce que rien n’a de sens. Elazar, manger des gens, les baiser à mort…tout cela…n’a pas de sens…Il ne lui a jamais rien dit…Jamais…Et il a toujours instauré une distance qu’elle a respectée…toujours…Alors c’était mal ? Elle ne comprend plus rien du tout.

Repoussée comme un vulgaire détritus de l’autre côté du meuble, elle ne se relève pas, le corps douloureux. Elle crache du sang et finit par se recroqueviller en boule en espérant qu’il ne la frappera plus.

- J’ai juste voulu te protéger…S’il te plaît ne frappe plus…S’il te plaît…
Il contourne la table, poings serrés. Pour la dominer de toute sa hauteur.

-Relève toi. Lui ordonne t'il.
Elle recule, elle ne veut plus qu’il la touche maintenant…Il est comme les autres, lui aussi…en plus brutal. Pourtant elle se redresse un peu l’avant-bras sur son ventre douloureux, reculant toujours, ne voulant plus du tout être là…Et les paroles dansent dans sa tête, sans qu’elle ne parvienne à les accepter…

- Me touche pas…
-Quoi? tu n'aime pas mon vrai moi? Tu n'aime pas mes caresses? Tu ne veux pas que je te montre le "plaisir" manifeste que j'ai eu entre leurs pattes et celles de mon tuteur? Prends toi en à ton père alors, il acceptera sûrement de faire ton cabot, lui, et même "plus" si affinités.  

Dit il d'un ton fielleux. Les prunelles dépareillées luisent d'un éclat étrange, où la déception est visible.

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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 19:54



-... T'as deux choix. Tu te relèves et t'affrontes... Ou tu te couches et tu meurs... C'est ça la vie. Domine ou crève. Si tu veux des bouquins sur les drows, ils sont dans la bibliothèque, tout en haut à droite de la porte d'entrée. Si tu veux t'en aller, va t'en. Contrairement à toi, j'accorde une certaine valeur à la liberté des gens que je considère potables. Je ne les prends pas pour des nourrissons faiblards mais pour des êtres capables de se défendre seuls. Et ton mot, ta notion: " Famille" Merci de m'avoir appris l'hypocrisie du terme. Famille quand ca fait ton affaire et quand ca t'arrange, oui.

Elle ne répond rien. Ce qu’il vient de dire là est probablement la chose la plus cruelle qu’il pouvait lui dire. La famille est ce qu’il y a de plus précieux à ses yeux. Et il vient de la rejeter d’une gifle cinglante. Elle recule toujours mais elle est debout. Ses jambes ne sont guère assurées, elles flageolent, mais elle essaye de rester droite, même si elle a mal absolument partout, sans parler de ce goût infect de sang dans sa bouche. Tranquillement, sachant parfaitement l'effet qu'il a, il suit ses mouvements.

- Ton vrai toi…Pourquoi tu l’as caché…Tu as joué la comédie…depuis le début ? Pourquoi ?

Il répond d'un ton énonçant une évidence. Tout en la suivant de sa démarche souple de prédateur.

-Il n'y a que deux personne dans ce monde pourri qui m'aiment réellement comme je suis, vous autres quand vous savez, vous me chassez. Et même quand vous ne savez pas... Vous me haïssez pour ce que je représente, vous essayez de me changer, de me modeler à votre convenance. Vous vous voilez d'illusions et vous ne voyez que ce que vous voulez voir. Vous vous en foutez de savoir réellement. Grand bien vous en fasse. Avec vos grands sermons sur le bien ou le mal...

Elle garde une sage distance entre lui et elle désormais, la gorge sèche et la tête en feu. Louise est sur le point de se sentir mal. Les paroles de son frère s’attaquent à quelque chose qu’elle refuse absolument de voir. Parce que ce serait la fin de tout…

- Je ne t’ai jamais pris pour un nourrisson…j’ai voulu te protéger….te protéger…Elle t’aurait fait du mal…Si mal…C’est la grande prêtresse de Kiel…Elle a égorgé un hybride sous mes yeux, elle a utilisé sa magie pour en faire son pantin…Elle m’a dit que si j’en parlais à quiconque…

Il n'est pas surpris par la révélation. Il a même un air un peu blasé. Il serait intéressé par la proie potentielle, en ce moment par contre, ca ne l'attire pas du tout. Les Péninsulaires sont en retard dans beaucoup de domaines.

-Les marionnettistes... Une marionnettiste de Kiel? Et alors? Son pantin la protège pas d'une flèche entre les deux yeux, ni d'une dague dans le dos. Ou d'une dague entre les deux yeux, tu sais viser. Pour ta gouverne, si ca se reproduit, le nécromancien qui fait ca devient vulnérable. Bouger, agir vite, esquiver, frapper. Ou fuir, à ton choix. Elle a juste animé un sac de viande.

Elle ferme les yeux, et retient sa respiration alors qu’une douleur intense lui vrille le ventre. Un second filet de sang s’extirpe de sa bouche, sans qu’elle ne se plaigne, pour ne pas l’énerver davantage. Appuyée contre le mur, elle ne dit plus rien à ce sujet. Alors elle dit la seule chose qui lui vient à l’esprit :
   
- J’ai rien dit parce que je t’aime. Même si tu t’en fous. Même si ça n’a aucune valeur à tes yeux. C’était pas de l’hypocrisie…je respectais…ta liberté…en protégeant ta vie…Parce que c’est ce qu’on fait…dans une famille. On se protège les uns…les autres.

Respirer devient difficile. Et il s'avance, dominateur.
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeVen 13 Nov 2020 - 22:40






Dante commence sérieusement à en avoir ras le bol.

-Relève toi... Regarde moi dans les yeux. On ne protège personne en fermant sa gueule et en mentant. Tu m'a enlevé mon libre arbitre... Tu pense que je vois rien? Tu picole comme une saoulonne depuis que ton bel Aaron est parti. Tu t'abrutis d'exercices le jour, de vinasse la nuit. Ton teint est brouillé, ta sueur sent l'alcool. Tu fuis, toujours par en avant à la place d'accepter ta douleur. Tu donne le change pour le moment, oui, mais ca ne durera pas. Tu as les traits qui commencent à se tordrent, tes cheveux sont plus ternes, tes conjonctives jaunes et tes gencives sont pâles. Tu te tue à petit feu, mais c'est ta conscience, ta vie, ton choix. Tu essaye de paraître forte comme la louve que j'ai vue la première fois qu'on s'est rencontrés, mais en dedans tu reste un putain de mouton qui essaye d'avoir des dents. Viens juste pas me faire la morale ni me dire que c'est pour me protéger. Jamais.

- Moi…j’aurais aimé…te connaître comme tu es…pas…un comédien…

Les paroles qu’il prononce là sont autant de coups de poignards dans le cœur, dans le dos, partout. Il pleut des reproches, de l’amertume et des coups, des choses horribles, des phrases ignobles, alors qu’elle n’a fait que respecter ce qu’il a voulu. Pas de chaînes. Pas de liens. Une totale liberté. Elle n’a jamais voulu le modeler…jamais de la vie. Au contraire, elle a essayé, plusieurs fois, de parler avec lui, mais à chaque fois…cétait compliqué. Parce qu’il est complexe. Parce qu’elle ne sait pas parler aux gens. Parce qu’il représente le feu et la liberté à lui tout seul. Elle l’a bien vu sur le Vol d’Or. Il a besoin d’espace, alors elle le lui a laissé. Ce n’était pas du mépris, c’est juste qu’elle ne voulait pas intervenir dans sa vie à lui…

- Ces deux personnes…qui t’aiment…ne sont pas seules…moi aussi je t’aime…pour ce que tu es…pas pour…pour le comédien que j’ai côtoyé si longtemps…Tu es libre…de tout…tout le temps…c’est toi…
-C'est moi? Alors tu me regarde de la même façon si je te dis que je bouffe du bipède?

Elle s’éloigne encore et finit par atteindre le coin du mur, bloquée. Le cœur au bord des lèvres.

- J’sais pas aimer les gens…j’finis toujours par être abandonnée…J’voulais juste pas te perdre…je comprends…que ça t’embête…jle ferai plus…
-Si je t'avais abandonnée, tu n'aurais été à cette heure qu'un tas de viande et tes hommes ne seraient pas en train de tranquillement pioncer en l'air.

Elle regarde ailleurs. Parler d’Aaron est au-dessus de ses forces. Elle ne peut pas.

- Tu as…

Souffle court

- …tu as joué aussi….dans le refuge ?
- Je t'ai donné librement ce que tu as pris librement, en pleine connaissance de cause. Sans regret. Sans chaînes.
- T’es pas parfait. Moi non plus…ta façon de manger…ça regarde que toi.

Elle ne bouge pas. Elle n’ose tout simplement pas faire le moindre mouvement. Le crachat de tout à l’heure est en train de sécher dans ses cheveux. La plaie sur son front provoque une douleur qui pulse au rythme de son cœur…vite…Elle n’est qu’un seul bleu. En dehors et en dedans.

- Tu réponds…pas…tu réponds pas à ma question…c’est…en soi…une réponse…
-Je répond parfaitement à ta question. Peu importe ce que je te dirai tu ne me croira pas de toute façon.

Termine t'il, aussi dur que le roc.
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeSam 14 Nov 2020 - 19:10


Louise plisse les lèvres et fait un pas sur la gauche, pour tenter de sortir. Elle ne veut plus qu’il frappe.

- C’est pas grave…C’est compris…je poserai plus de question…y a des gens qui t’aiment mieux que moi…j’ai compris…C’est bien…C’est même très bien…J’suis désolée d’avoir été…une si mauvaise sœur…

Elle fait un autre pas.

- C'est ca, fuis... Encore une fois. Fie toi aux mots et non aux actes. Je ne suis pas bon avec les belles paroles quand il est question de sentiment. J'agis. Sache que je n'ai rien fait que je ne voulais pas faire à la base. Le problème c'est que famille, je ne connais pas ca. Je ne sais strictement pas à quoi ca sert dans une vie.

Elle a un rire, une fraction de seconde. Un rire interrompu par une nouvelle arrivée de sang, qu’elle crache au sol, avant de murmurer :
   
- Comment je dois…interpréter…ça… ?
-Interpréter quoi? Rétorque t'il sèchement.

Louise a le cerveau en compote, elle ne comprend plus rien du tout. Si on se fie à ses mots, elle est juste une minable. Si on se fie à ses actes, elle est juste un tas de merde. Alors quoi ? Elle oublie toutes les petites attentions qu'il a eu, comme se prêter à son jeu de la cabine, la soutenir, la faire manger un minimum sur l'eau. Lui faire visiter Thaar et ne pas la négliger malgré ses obligations professionnelles. Les mains chaudes qui se posaient sur son front glacé tandis qu'il la surveillait quand elle avait trop bu. Son acceptation pour le tournois et les conversations et les rires. Si Louise a oublié tout ca, lui non.

- Une famille...C’est…quelque chose…un soutien…un lien…qui t’aide…quand tout va bien…et quand tout va mal…Des personnes qui…qui seront toujours là…pour les autres…pour toi
-Donc, j'ai bien compris le principe et j'ai bien accompli, jusqu'à maintenant, mes tâches de grand frère.

Elle ferme les yeux un bref instant. Respirer est vraiment difficile…

- Si…Si c’est pas quelque chose…quelque chose dont t’as besoin…si ça te sert à rien…c’est pas grave…ça changera…rien…Je t’aimerai de loin…pour rien…quand t’auras b’soin…j’srai là…

Il a un grand soupir. Il sent de nouveau la moutarde lui monter au nez. Il s'approche de Louise.

-Soyons clair. J'ai grandi tout seul. J'ai été élevé comme un chien de chasse, dans un seul but. Ca aurait donné quoi de te le dire? Tu vois le vieux dans ta soupe, auréolé de gloire. J'ai grandi écrasé sous sa botte. Il est joli ton héros aux yeux gris hein? Je connais le vrai... Je ne peux souffrir de l'absence de concepts de ce que je n'ai jamais connu. Si je n'avais pas apprécié ta présence, je ne t'aurais pas casée ici pour que tu profite du meilleur que je puisse te donner et que j'ai réussi à obtenir avec des années de boulot acharné. JE L'AI FAIT AVEC PLAISIR. Ca me semblait naturel.  Pour le reste tire en les conclusions que tu veux, tu peux me maudire, me cracher au visage, me haïr. Je men fiche, je suis habitué. Mais je t'avertis Louise, ne mentionne jamais plus ce qui m'est arrivé de cette façon.
- Je ne crache pas au visage des gens...moi...y a pas plus humiliant...plus méprisant que ce geste là.

Il la coince entre le mur et lui, la submergeant par sa chaleur naturelle, lui le fils de Thaar. Cherchant le noisette de ses prunelles dépareillées. Elle a un geste de défense, elle recule, cherchant presque à entrer dans le mur, tant elle redoute qu'il la frappe à nouveau. Il pourra l'entendre à son souffle paniqué et le voir ses gestes erratiques, désordonnés, ce qui lui fait plisser des yeux méchamment.

-Je n'ai jamais jugé ce que tu as vécu. Tes souffrances. Ton combat interne. Je te comprends plus que tu ne le penses. Je me suis contenté d'être là, te donner ta liberté de choisir là où j'ai été entravé. Là, en ce moment, tu as peur de moi et ca me fait chier. Tu me méprises... La peur et le mépris je connais. Tu es comme toutes les autres... Je te pensais comme nous. Habituellement, entre prédateurs on se reconnaît. Je n'ai qu'à m'en prendre à moi-même. J'ai été con.

Il se recule soudainement et va pour quitter la pièce.
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Dante Corvac
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MessageSujet: Re: [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion   [Manoir de Rutsi] Le prix d'une désillusion I_icon_minitimeLun 16 Nov 2020 - 1:11





Elle ne dit rien pendant une seconde ou deux. Elle le voit s’éloigner et ne peut s’empêcher d’en ressentir un soulagement de courte durée.

- Tu sais ce qui m’a fait tenir bon, ces dernières ennéades ?

Dante s’arrête, lui tournant le dos. Ce ne sont que des mots soufflés…Elle a mal partout, il lui faut beaucoup de courage pour dire ce qui va suivre.

- C’est toi.

Elle lève un regard totalement vide de larmes vers lui, vers son dos. Parce qu’elle ne peut plus pleurer. Y a plus rien dans ce corps là qui ne soit pas souffrance, en fait. Un silence de mort accueille la déclaration. Mais Louise peut être certaine qu’il écoute.

- Tu as raison. Il ne se passe pas une seule journée, une seule heure sans que je ne pense à lui. Sans que je pense à ce que je lui ai dit et qui n’a jamais eu de retour. A tous ces rêves merveilleux…mpfffff…qui ne se produiront jamais. Je lui ai dit que je l’aimais…et il est parti…tout comme je viens de te dire la même chose…et tu t’en vas aussi…

Elle souffle fort et pose ses deux mains sur ses genoux vacillants. Quitte à se prendre une autre veste et des coups à la figure, autant y aller une bonne fois. Au moins ce sera fait.

- J’veux plus qu’on me fasse du mal comme ça…Toi t’es le seul que je peux…tu sais…parce que je sais que tu seras jamais pour moi. Du coup je t’ai peut-être…tu sais ?....un peu trop fort. J’ai pas su voir que t’avais pas besoin de mon aide…et que t’as pas besoin de moi…Mpffff…

Elle essuie sa bouche d’un revers de la main. Du sang…

- Je suis comme ça. Chu pas parfaite…j’ai plein de défauts, mais…je peux apprendre de mes erreurs…

Une toux qui lui fait mal.

- Je pensais juste que tu voulais pas parler de ce que tu es, de ce que tu fais…alors j’ai pas insisté…Je pensais que tu voulais garder ça…pour toi…pour ta liberté sans chaîne…parce que tu ne me faisais pas confiance…parce que j’étais…mpffff…pas digne de savoir…j’en sais rien…

-comment peux tu savoir sans demander? Rétorque t’il d’un ton neutre. Tu n’ose jamais rien.  Si...parfois j'ose...et ça me retombe toujours dessus, d'une façon ou d'une autre. J'ai osé t'empêcher d'avancer dans cette ruelle...Et regardeElle lui montre sa tenue ensanglantée, son visage tuméfié, ses mains salies.  J'ai osé dire des choses que je redoutais de dire...et pour quel résultat?
Louise ferme les yeux. Oser, ça lui a toujours coûté cher.  Comment j'aurais pu oser te poser des questions sur ta vie, sur ce que tu as vécu...tu...as mis une distance...après avoir été...si tendre et si gentil...j'ai pensé que c'était rien...que...c'était comme ça, puis c'est tout

Il tourne légèrement la tête. L'envisageant de son œil marron
-Je n’ai été ni tendre ni gentil cette nuit là je crois... je ne sais pas ce que c’est, etre tendre et gentil.  Ce ne sont encore  que des mots. J’ai juste voulu te faire du bien... je crois.
- Peut-être...peut-être pas...c'est l'impression que j'ai eue, en tout cas...ça m'a fait un bien fou

Elle a un regard pour lui.
-  Si tu t’en vas…Toi aussi, tu seras comme les autres.
-Qui dit si je pars ou si je reste? Je te rappelle que nous sommes chez moi encore que je sache. Il y a certaines personnes que je ne veux ni voir souffrir ni voir qu’elles me craignent. Ça c’est pour le boulot.

Il n’avance plus. Reste immobile, à évaluer son environnement, l’oreille tendue vers l’arrière. A sa façon étrange, il y a cet aveu qu'il l'apprécie. A demi mot.

- Alors...si tu ne veux plus que je te craigne...ne me frappe jamais plus comme tu viens de le faire. Aussi sur que je...tu sais...si tu recommences, t'es un homme mort.

Quand il reprend la parole, il y a un léger sourire dans la voix.

-Bien, Tu as des crocs finalement... Tu commence à saisir comment ça marche dans le monde. Ne m’attaque plus jamais Louise, ni en parole ni en actes, et tout ira bien...
Elle ne répond rien. Elle a compris. Elle finit par s'asseoir à même le sol. Louise n'en peut tout simplement plus, en fait...

- Je vais rentrer dans ma chambre...tu peux t'en aller, y a pas de soucis, je ferai ce qu'il faut.

Deux bras puissants la prennent et la soulève de terre. Dante prend soin de ses alliées, et, elle a encore besoin de lui avant de prendre son envol, lucide cette fois.

-Non. C’est a moi de réparer mes dégâts. Allons te soigner.

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