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Aerianna Hiisi
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Aerianna Hiisi


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MessageSujet: Changement de paysage [Solo]   Changement de paysage [Solo] I_icon_minitimeLun 2 Aoû 2021 - 23:28

Karfias, troisième ennéade
An dix-huit du onzième cycle

La Corporation d’Argent s’était réunie en ce jour, à Geresh. Depuis le jour où j’en avais hérité c’était la première fois que je n’étais pas à l’origine d’une telle rencontre. Je l’avais toujours vue comme une bête blessée qui avait besoin de moi, en particulier d’un nom qui ne divisait pas les foules à sa tête. Mais peut-être que les rôles commençaient à s’inverser alors que ses cicatrices devenaient de moins en moins visibles. La dompter semblait de plus en plus nécessaire, et, si je comptais sur l’argenté pour m’aider à gérer Geresh, il ne m’aiderait pas ici. Il ne souhaitait pas toucher de près ou de loin un empire qui avait appartenu à celle qui aurait pu être sa reine s’il n’avait pas fui le volcan. Je ne le comprenais pas réellement et ç’avait été un motif de disputes entre nous. Je ne lui en voulais pas mais je restais déçue, j’aurais voulu diriger cet empire avec lui à mes côtés pour me conseiller. Au lieu de cela, je me confronterais seule aux plus hauts dignitaires de la Corporation, eux qui avaient eu l’habitude d’être dominés par une poigne que j’imaginais de fer.

Ils m’attendaient et je n’étais même pas encore habillée.

Je me redressai en baillant et en étirant les bras loin au dessus de la tête puis quittai le confortable divan sur lequel j’étais installée. Je restai là un instant, les yeux fermés, pour ne pas voir l’hideux spectacle de l’éternelle serre de verre en cours de réparation au milieu des jardins. Je respirais profondément pendant un temps et les rouvrit en me tournant vers la porte. Un serviteur était là, un serviteur libre, et il tenait au bras deux robes, une noire et une blanche. Elles étaient de la même coupe et je désignai d’un regard bref la plus sombre. Je ne savais trop pourquoi mais j’avais perdu l’habitude de me vêtir de blanc juste après l’incendie. Le temps que le serviteur m’aide à enfiler cette robe dont le tissu se croisait sur ma poitrine pour laisser mon ventre nu, une servante munie d’un peigne s’était glissée dans mon dos pour coiffer ma longue chevelure noire. Je serais présentable, comme souvent, et on ne m’avait pas trop laissé le choix. Un dernier serviteur apparut avant que je n’atteigne la porte du salon où l’on m’attendait et il me tendit un broc d’eau pour me désaltérer.

Je saluai comme il se devait les sept plus hauts membres de la hiérarchie de la Corporation et usai de tout mon charme pour me faire pardonner de mon retard, sans jamais pour autant laisser entendre qu’il n’était pas tout à fait naturel et que mon temps n’était pas plus important que le leur. Ils n’étaient probablement pas tous convaincus par mon attitude mais je jugeai en avoir contenté la majorité. Ils étaient installés dans un de mes nombreux salons autour d’une grande table qui avait servi à des desseins plus sombres des années plus tôt. Cette fois, le conseil qui me ferait face était vivant. J’espérai alors que leur porte-parole serait celui de Geresh, un homme généralement enjoué qui laissait passer une partie de mes travers avec des petits sourires, mais celui qui se redressa sur sa chaise, celui qui me ferait face quand je m’assiérais, il ne souriait pas et fronçait ses sourcils, il n’était pas convaincu. Il était le fils de l’humain le plus puissant de la Corporation, et, il remplaçait probablement son père souffrant, rattrapé par le temps. Je souris, je connaissais intimement son genre et il serait facilement corruptible.

Trois sujets furent abordés, et à chaque fois, en me fixant d’un regard particulièrement intense, ce fut lui qui lança les hostilités. La Corporation d’Argent avait besoin d’une présence constante à Thaar et c’était ridicule d’exiger qu’ils se déplacent tous à chaque fois que des décisions importantes devaient être prises. La Corporation d’Argent ne pouvait fonctionner correctement avec une tête qui ne connaissait rien à ses différents arts. La Corporation d’Argent avait peut-être profité du calme relatif qu’elle avait vécu mais il fallait qu’elle retrouve son tranchant le plus vite possible. Je saisis les sous-entendus et me félicitai qu’ils n’aient envoyé aucune de leurs lames aux meilleurs tranchants glisser sur ma belle gorge au beau milieu de la nuit. Ma Corporation était une louve, je n’aurais dû l’oublier. Ils n’étaient pas idiots et ne se contenteraient pas de réponses évasives alors, très sérieuse, je pris le temps de leur offrir les assurances dont ils avaient besoin. Je ne m’étais pas rendue à Thaar depuis longtemps mais la vue de l’épave au beau milieu de mon jardin me rendait folle, ils m’offraient la parfaite excuse pour m’éloigner d’elle.

Et de lui.

***

Mes réponses avaient réussi à apaiser ma compagnie et avant qu’elle ne s’éclipse j’avais pu isoler le charmant jeune humain, en profitant pour l’inviter à visiter ma magnifique Geresh dans l’instant. J’entendais dans sa voix les braises de sa méfiance prêtes à resurgir mais il me laissa m’engouffrer dans la brèche que ma reddition sans condition avait ouverte et acquiesça. S’il avait été autorisé par son père à représenter ses intérêts, il ne devait pas avoir le droit de m’insulter sans que je ne l’eusse fait au préalable, ce qui le laissait dans une posture inconfortable où il ne pouvait me repousser aussi sèchement qu’il le voulait. Si je connaissais une seule chose de son métier, c’était qu’il fallait battre le fer tant qu’il était encore chaud pour ne pas lui laisser le temps de retrouver sa rigidité. Je l’avais alors pris par le bras et entrainé dans la belle de pierre blanche, non sans nombre détours à travers les plus beaux jardins de la cité.

Je m’amusai tout l’après midi de voir sa volonté s’effriter au détour de nos conversations. L’agacement qu’il avait montré pendant la réunion avait fait place à un mutisme total qui fut remplacé par des réponses laconiques aux rares questions que je lui posais. Mais d’un coup, sans prévenir, il fit preuve de curiosité, comme si quelque chose en lui avait changé, et j’avais douté un instant avoir la même personne qui se tenait là à mon bras. J’en profitai, bien sûr, et usai de mon charme pour peu à peu faire tourner son opinion de moi. J’avouerais même que le sort que je lui avais lancé s’était quelque peu retourné contre moi et que je n’étais pas immunisée au sien, de charme. Il était bien bâti par profession et bien éduqué également, rendant chacun des regards que je lui lançai en douce aussi agréable que notre conversation. Me laisser prendre au jeu était inconséquent, car je n’étais pas celle qui avait tout intérêt à résister à l’autre et je ne m’interdisais pas de m’amuser dans ce genre d’opération.

« Voudrez vous m’accompagner, demain, quand j’emprunterais la route vers Thaar ? »

Il ne pouvait plus dire non et il ne le fit pas, alors, le lendemain, il m’accompagna. Il n’eut pas de visite la nuit qui précéda le départ ni de traitement de faveur pendant le voyage. Et s’il m’aperçut ce ne fut que loin de lui, dans la litière fixée à un Païm. Je savais qu’il en serait frustré, connaissant la frustration de voir le dernier objet de ses désirs hors de portée, mais je comptais bien là-dessus. Et puis, en dehors de tous les calculs, certains de mes charmes – les plus honnêtes, si quoi que ce soit de mon être restait honnête – n’étaient réservés qu’à ceux que je n’amenais pas près de moi simplement pour des raisons politiques. Malgré tout, je pris soin de sourire à chaque fois que mes yeux se promenaient dans sa direction, il n’avait pas besoin de savoir qu’il pouvait se faire écraser par une des grosses pattes de ma monture sous mon regard sans que je ne verse une seule larme véritable.

Il y avait eu une petite envie de l’humilier, peut-être, mais il ne se laissa jamais démonter, et je me pris à l’observer plus souvent que je n’en avais eu envie au départ. Il était bel homme, quand il ne fronçait pas des sourcils, et quand cette mèche de cheveux blanche n’était pas bien disciplinée et presque dissimulée dans sa crinière brune. Le sourire qu’il me décocha une fois en me remarquant amplifiait autant mon envie de le regarder que lorsque ses riches atours laissaient bien en vue les muscles particulièrement bien dessinés de ses épaules. Je me tins à ma décision de ne pas lui proposer de me rejoindre mais bientôt je ne fis même plus semblant de ne pas le dévisager du regard à chaque fois qu’il était en vue, ce qui n’allait vraiment pas faire mes affaires au moment où je devrais lui faire comprendre que je pouvais bien faire sans lui, qu’il n’allait peser qu’uniquement parce que je l’avais choisi pour peser.

***

Pour ce séjour qui s’éterniserait peut-être, j’avais pris mes quartiers dans un étage entier du palais des Soieries qui m’avait été réservé. Des serviteurs et esclaves avaient été envoyés la veille pour effectuer le gros des préparatifs nécessaires mais avant qu’ils ne puissent m’accueillir je me rendis plus vite dans une petite chambre ouverte sur le ciel nocturne de Thaar. L’endroit était parfait pour sentir le peu de fraîcheur nocturne qu’on pouvait ressentir dans un été aussi avancé mais surtout il était parfait pour ce que j’avais en tête. Le jeune homme m’avait suivi jusqu’ici, bien évidemment, et nous pûmes consommer le jeu qui nous avait animé pendant trop longtemps pour être totalement ignoré. Je sombrais encore un peu plus dans cette envie de mieux le connaître et j’en oubliai totalement le but premier de ma manœuvre. Je ne m’en rendrais probablement compte que le matin suivant, quand il s’en irait sans même me prévenir, mais le jeune homme qui ne m’avait rien laissé découvrir, jusqu’à son nom, avait remporté cette première manche.

Il s’était présenté en utilisant les titres de son père, mais ce fut mon fidèle Kamis qui m’apprit son nom, Cylhran.
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