Un retour peu agréable [solo]

6ème jour de la 2ème ennéade de Favriüs – Premier mois de l’Eté.
A Kirgan dans la salle du trône – Tard dans la nuit du 6ème jour au 7ème jour.

Le trajet avait été long. Enfin, pas plus long que d’ordinaire, mais celui qui avait quitté Kirgan quelques jours plus tôt, pour se rendre plus au Sud afin de faire avancer les immenses travaux qui parsèment la reprise du Nord et de l’Est, n’était plus. Car c’était un Harald préoccupé qui avait chevauché son Bélier depuis Lante jusqu’à la capitale sous la Montagne. Préoccupé, car il n’avait toujours pas eu de nouvelles du Sud, du côté des foutus Humains qui devaient mener l’enquête, une enquête qu’il avait bien eu la patience de mener avec eux, là où il aurait préféré, en son for intérieur, décapiter tous les Humains, et discuter ensuite…

Préoccupé aussi, car il avait banni Nimir le Rouge, le privant d’une pogne, sa main d’arme, car le prêtre défroqué avait refusé la main tendue. Refusant d’abjurer sa foi, il osa mettre Harald dans une position fâcheuse : il dirait tout ce qu’il savait sur les techniques et les cités Humaines, en échange d’une protection de la part de la couronne, et d’une acceptation de ce qu’il était.

La chose était impossible. Impossible, car cela serait manquer de respect aux Mogarites de jadis qui acceptèrent de renier leur foi, et de retourner dans le rang. Cela serait manquer de respect à ceux qui furent tondus à Fort Rikkazund, à ceux qui furent tués dans les batailles… A ceux qui acceptèrent de renier, d’être bannis durant dix ans… Et puis, avec une telle outrecuidance, Nimir ne devait plus être.

Seulement, une partie de la Fraternité du Marteau demeurait toujours à Kirgan… Maintenant déclarée comme des ennemis, cette fraternité devait être arrêtée et démantelée. Seulement voilà : Oda Mange-Magma et ses cognards avaient fuis… Et Harald, à peine revenu à Kirgan, venait de l’apprendre… Autant dire qu’il était très peu enchanté.

Alors, tous devaient être informés. Ne prenant même pas le temps de se défaire de son armure de plate, le Roi prit sa plume, et écrivit. Il écrivit à Thanor, il écrivit à Lante, il écrivit à Almis : la fraternité du marteau devait être arrêtée, et la couronne devait être informée sans délai. Des chevaucheurs iraient prévenir les clans, même les plus éloignés…

Harald avait beaucoup de choses à faire. Car les enjeux de son royaume étaient grands, et nombreux… Et ils nécessitaient un Roi présent et dévoué…

Et d’ailleurs, ce n’était pas la seule rumeur qu’il entendait… Braähm, le thane du Clan Main-Ferme, faisait parler de lui, et d’une manière fort peu agréable… Des rumeurs de trahison, de rébellion, de sédition… Qu’est-ce qui lui prenait ?

Harald allait-il devoir punir un ami cette fois ?