Imprévus [Quête Eldis]

La nuit tombait ou allait tomber. Peu importait alors que le dernier reflet lumineux sur l'armure d'Hüdgard disparaissait avec celui-ci dans l'épais feuillage de la forêt... La traque avait duré deux jours. La bête était féroce... Un sanglier gros comme un boeuf. Aaah, ce trophée serait bien beau, une fois les défenses de l'animal affichées aux yeux de tous. Il avait détruit deux villages et démembré 12 hommes : en une journée! Sa renommé chez son peuple ne ferait que s'accroître d'avoir tué ce monstre!

Alors que le nain ruminait ses pensées en enjambant les racines noueuses, un bruit se fit entendre en provenance d'un amas de buissons. Il s'approcha doucement par le côté droit, prendre la créature à revers serait la meilleure solution. Brandissant sa hache de marche, il s'avança aussi discrètement qu'un nain pouvait le faire, c'est à dire : pas grand chose...
De l'agitation dans la présumé cachette du monstre, prévint Hüdgard de la sortie imminente de l'animal. Une forme sombre s'échappa en grande trombe des fourrés...

Hüdgard aperçut donc enfin ce qui prédisait la fin à venir de sa longue chasse. Caché derrière un arbre, probablement centenaire, il observait avec de grand yeux sa proie traquée avec tant d'acharnement.
La bête devait facilement atteindre les 1m60 de hauteur pour une longueur d'au moins 1m80 sur 1m de largeur (un vrai colosse quoi!!!). Ses poils noirs dégoulinaient de sueur sur son corps noueux ; les pattes grattant le sol tandis que ses énormes défenses à la courbure parfaite déracinaient tout ce qui se mettait sur leur chemin.
C'est alors que les yeux féroces du sanglier se tournèrent vers l'abri du nain... Se détournant vivement de sa vision de la bête, celui-ci se colla rapidement au dos de l'arbre dans un tintamarre loin d'être discret. Un souffle brûlant et humide passa non loin de son visage. Les yeux d'Hüdgard s'écarquillèrent peu à peu, sa bouche formant un léger "o" au milieu de sa barbe. Il se tortilla sur lui même, la forte respiration de sa proie retentissant derrière lui. Des bruits de sabots résonnèrent sur sa gauche. Surpris, Hüdgard longea précipitamment l'arbre vers la droite, tirant toujours la même tête... Mais le pauvre nain était trop occupé pour se rendre compte que son équipement s'entrechoquait bruyamment lorsqu'il se mouvait.

Tout se passa en quelques secondes.
Suite aux bruits inquiétant du sanglier, Hüdgard quitta son retranchement et se mit à traverser la parcelle de forêt dégagée en courant, sa hache de marche à la main. Des bruits de sabots lui indiquèrent alors l'arrivée imminente de la bête dans son dos...
Après un calcul rapide, le nain comprit alors que le sanglier serait sur lui bien avant qu'il n'atteigne les fourrés devant lui. Se retournant vivement, il saisit son arme de ses deux, ancrant ses deux pieds dans le sol en lançant un regard noir à l'animal. L'issue de l'affrontement serait tout aussi agaçant pour le nain, qu'inattendu pour son adversaire.

Le choc dû au contact des deux belligérant fût tel que le nain et sa hache furent tout deux catapultés par la force de l'animal...
Sur le dos de celui-ci!!
Tout à coup, le décor tout entier autour d'Hüdgard se transforma en un défilé de couleurs et de lumière. La vitesse effarante de sa nouvelle monture (pour le moins étrange) l'obligeait à s'accrocher corps et âme aux longs poils de l'échine de celle-ci.
Paniqué par son voyageur clandestin, le sanglier commença à se débattre en tout sens tout en continuant sa course folle. Pour ne pas se faire envoyer dans le décor (et pour sauver sa dignité de nain), Hüdgard fendit l'air de sa hache qui vint se planter dans l'encolure de la bête qui poussa un cri de rage alors qu'elle déviait sa trajectoire vers l'arbre le plus proche.
Poussant à son tour une plainte de détresse de sa voix grave nanesque, le guerrier fut propulsé droit dans les branches d'un hêtre, alors que l'animal rentrait férocement dans celui-ci. Epouvanté à la vue de la hauteur à laquelle il se trouvait, le nain se colla un peu plus à son sauveur.

De son côté, le sanglier arrachait ses défenses de l'arbre après une lutte furieuse... Puis s'éloigna un peu de celui-ci. Mais alors qu'Hüdgard lâchait un soupir de soulagement, perché sur son arbre, le colosse se retourna vivement, faisant face à sa cible. Presque simultanément, le visage de Hüdgard se déformait à nouveau en une grimace paniquée. Pourtant, à sa propre surprise, il sauta de son perchoir pour atterrir lourdement sur le sol recouvert de feuilles avec un bruit mat...
Mais la vue d'une bête féroce nous fonçant dessus aurait fait reprendre ses esprit à n'importe qui : comme le prouva notre ami le nain qui n'attendit pas de mourir pour se relever vivement.

-Viens te battre! Sale cochon à corne puant!!, s'écria le nain alors que le sanglier prenait déjà son élan.

Un nuage de poussière se souleva alors du sol tandis que la bête chargeait et que par la même occasion, son adversaire rentrait sa hache de marche pour brandir une hache de guerre.
Ainsi dans une lutte aussi brève que titanesque, le sanglier perdit la vie...
Emporté par sa charge véloce, il ne vit pas le nain faire décrire un arc de cercla à sa hache et dans le même mouvement, l'enfoncer dans sa mâchoire inférieure. Son élan le fit avancer... la lame s'introduisant jusqu'à sa boîte crânienne, laissant s'échapper la cervelle liquéfiée...


Une heure plus tard, un nain traversait la foret d'Aduram, Une énorme carcasse accrochée à son destrier.
L'animal s'était bien battu, il le savait. En tant que nain d'honneur et guerrier, il lui rendit hommage en jurant de ne pas gâcher la moindre once de nourriture que son corps lui apporterait.

Poursuivant sa route, il fit brusquement faire halte à son cheval lorsque la lumière d'un feu entra dans son champs de vision.
A la fois curieux et méfiant, le nain vida les étriers pour poursuivre sa route à pieds, son compagnon le serrant de près.

« Qui que vous soyez, restez où vous êtes si nous ne voulez pas être transpercé par mes flèches ! »

Surpris par cette voix jaillissant de nul part, le nain s'arrêta net, ayant beau scruter les alentours, la nuit, à présent tombée, l'empêchait de voir quoi que ce soit.
Mais cette voix..., et ce son de corde tendue, il ne pouvait s'y tromper.

-Par Mogar! , s'exclama Hüdgard de sa voix nanesque, tout en raffermissant sa prise sur sa hache de marche. Ne peut-on plus se promener dans la forêt sans qu'un paire d'oreilles pointues ne vienne nous casser les miches!?!

/!\ RP AVEC MON ANCIEN PERSONNAGE /!\

Cimetière ~ Idrielle Olzon

[ HS : c'est minable , vivement qu'elle meure ]

La nuit plongeait lentemet sur Miradelphia , la plongeant dans une pénombre scintillante. Des milliers étoiles éclairaient agréablement la nuit , se reflétant sur les feuilles des arbres. Mais l'éclat des étoilesparaissait bien pâle à côté de celui de la lune. Celle-ci semblait littéralement éclairer le chemin juste pour Eldis et ses compagnons. Leur chemin était légèrement boueux , et les chevaux renaclaient ou hénissaient souvent , mécontents de patauger dans cette boue. Les arbres semblaient s'être légèrement pliés sous le poids de l'eau de pluie. Par endroit , pn voyait des arbres déracinés , certains autres étaient calcinés au sol , frappé par la foudre durant l'orage. Orage qui d'ailleurs , semblait s'être calmé. La journée avait été grise , il avait plu durant quelques minutes , mais rien de bien méchant. Par moment , la petite troupe croisait une biche , ou encore un renard , qui semblaient un peu perdus , déboussolés par l'orage.

Idrielle chevauchait , absente , sur le dos de Lullaby. Elle était au milieu de leur petit groupe , derrière Eldis et devant Hélios. Lagoon , sa chienne , trottinait discrètement à côté du cheval de sa maîtresse. La jeune femme se demandait ce qu'ils allaient chercher , tous les trois. D'autant plus que ni Hélios , ni Eldis ne disaient mot. Et ce n'était certainement pas elle qui allait lancer la conversation. Le silence , elle aimait ça. Et puis la nature , elle , n'était pas silencieuse. Idrielle avait appris à prêter attention aux sons qu'elle pouvait emmettre. Les gouttes d'eaux qui tombent , les brindilles qui craquent , les gazouillis des oiseaux... Et éventuellement les grognements de Lagoon qui s'amusait avec un serpent mort. Morbide cette chienne... Quoiqu'il en soit , Idrielle s'occupait comme elle le pouvait , tâchant de rendre le voyage intérêssant...

Mais la nuit était tombée , et les chevaux étaient littéralement épuisés par leur longue journée de marche. Lullaby tremblaient sur ses pattes , Idrielle le sentait entre ses jambes. Mais Eldis ne semblait pas prêt à s'arrêter. Alors la jeune femme falattait l'encolure de son étalon , le priant de rester debout. Evidemment , lorsqu'il tendait la tête pour attraper des brins d'herbe , elle ne l'en empêchait pas. Il avait bien le droit de se rassasier un peu... Et puis , si celà lui permettait de tenir encore un peu debout... De temps à autre , Idrielle attrapait un fruit dans son sac. Certes cela ne lui tenait pas vraiment à l'estomac , mais celà contribuait à l'occuper... Bientôt , le petit groupe s'arrêta , montant leur campement. Eldis s'écroula complètement par terre. En voilà un qui ne semblait guère habitué aux longues chevauchés ! Le voyant ainsi par terre , Idrielle retint un rire , se contentant d'un large sourire. Dès qu'elle posa le pied au sol , elle s'empressa de débarasser son cheval de sa selle. Toujours dans le silence , chacun monta sa tente. Puis ils préparèrent le repas , et ils mangèrent dans le silence le plus total.

Personne n'étant décidé à parler , Eldis s'éloigna , prenant le premier tour de garde. Idrielle soupira et s'en alla dormir dans sa tente. Tenter de dormir. Elle n'y parvenait cependant pas. Elle ne cessait de se retourner dans sa couche , songeuse. Dans quelle aventure s'était-elle engagée ? Qu'arriverait-il ? Mais la jeune femme fut brusquemmet tirée de ses pensées par la voix d'Eldis. Que se passait-il ? Idrielle se redressa , renfila ses habits prestemment , et s'empara de son épée. Elle sortit brusquemment de sa tente , l'arme au poings et rejoint Eldis , qui avait son arc bandé à la main. Elle s'approcha de lui , et fut surprise de voir un nain sortir des fourrés. Idrielle haussa un sourcil. Que se passait-il ? Qyu'est ce qu'un nain faisait ici ? Décidément ! Quelle nuit !

- Que faisez vous ici , maître nain ?

Peu impressionnée par le nain , elle baissa son épée. Et la releva prestemment. On ne savait jamais. Le nain pouvait faire n'importe quoi...

Pendant ce temps... Sur les traces de cette discrète compagnie...

--> https://miradelphia.forumpro.fr/la-foret-d-aduram-f50/imprevu-previsible-quete-d-eldis-t2757.htm#86117

Eldis n’était pas raisonnable, il semblait vouloir pousser les cheveux à l’ extrême et tous n’était pas du même acabit. Hélios montait un percheron noir, sombre comme la mort elle-même qui la portait convenablement et était doté d’une belle endurance mais bien moins rapide que les deux superbes animaux qu’elle avait confiée aux deux jeunes gens. Les pas de l’animal était lourd, mais restait tout de même vif et suivait normalement le rythme.

Finalement à la nuit tombante elle fit preuve d’une sagesse des plus grandes, conseillant a l’elfe humain de s’arrêter pour laisser les chevaux se reposer. Bien sur Uriel était en dehors de tout ça, le dragonnet avait dormit sur son épaule tout le temps de la balade. Car oui, pour le dragonnet ce n’était guère plus qu’une promenade de santé.

Une fois l’endroit choisie, hélios descendit de sa monture et, même si habituée a de tel chevauchée, elle se sentait émoussée et endolorie. Elle avait terriblement mal en son fondement et d’ailleurs ne de gêna pas pour passer sa main sur l’endroit endolorie. Une fois a terre elle du presque retenir Eldis par le col de sa tunique pour ne pas le voir s’effondrer au sol. Il ne montait jamais a cheval ou quoi ?!

Bref, ensuite se fut un moment de calme une nouvelle fois. Personne ne parlait, personne ne s’en donnait la peine et finalement se calme convenait assez bien a Hélios. D’ailleurs elle monta sa tente avec assez d’un dragonnet chieur pour ne pas s’énerver. Elle pesta, jura, donna même des noms d’oiseau a se stupide animal qui pourtant était doué d’une intelligence tel qu’aucun des trois humains n’aurait pu l’imaginer ou la concevoir.

Bref, après une guerre farouche entre le chevalier et son animal totem, la tente fut montée et Hélios pris tout juste le temps de se nourrir avant de dormir. Uriel lui, ne dormait pas bien sur. Chassant un peu pour finalement revenir avec un oiseau mort entre ses crocs et s’installer prés du feu. De la il ne fit aucune manière, et le dévorait tout prés d’Eldis. Il veillait sur lui ?

Bref, le Dragon avait l’ouïe plus fine que l’humain et avertie se maitresse bien avant. Elle sortie de la tente donc, juste vêtue d’une chemise simple et légère, sous laquelle ses bandages serré à l’ extrême était visible, comme si elle avait été blessée au torse. A cela s’accordait un pantalon noir habituel avec le célèbre mouchoir ajouté au creux du bas ventre de manière a donner l’illusion.

Avec elle, dans sa main, son épée a deux mains. S’approchant du groupe composé d’Eldis, d’Uriel, d’Idrielle et du maitre nain, elle dit d’une voit presque effrayante, ses yeux à nouveau marqué par la trace du sang qu’Uriel et elle partageait. Le même regarde de glace a la pupille fendu de manière draconienne.

« Restez poli maitre nain… ou je risque d’avoir envie de nourrir mon compagnon de vos entrailles. »

Relevant son épée aux propositions herculéennes sans mal, elle la déposa en son plat sur son épaule.

« Que fait un nain ici ? »

Il avait envoyé voler le nain comme si il s’était s’agit d’un fétu de paille. Il fit de même d’ailleurs avec Idrielle. Hélios elle, restée un peu en retrait eu besoin de toute sa concentration. Un tel monstre allait lui demander une véritable folie. Elle devait se donner toute entière a Uriel et pousser la fusion de son propre chef. Lentement ses yeux, changement habituel…

La suite se fit atroce et douleur insupportable, à chaque fois elle le ressentait ainsi. Une réaction de rejet de son corps. Ce dont qu’on les gens lié a un dragon, mais le corps reste humain lui. Elle sentait son corps au bord de la déchirure, chaque cellule de son être hurlant a la mort. C’était totalement contre nature et sa chair lui rappelait a chaque fois.

Ce qu’intérieurement elle ressentait comme une véritable torture, extérieurement son physique changeait lentement. Ses musclé se développant lentement, un peu plus. Puis se son ses dents qui se faisait plus proéminant et pointue, véritable mâchoire d’acier. Enfin le dernier signe, la dernière chose qu’elle supportait, aller plus loin reviendrait pour elle à mourir, ses écailles sur ses joues de couleur bleuté qui teintait autour en partie sa peau.

Elle était prête ! Alors que pour elle un temps infinie venait de passer cela n’avait duré que quelques secondes et encore. La grande Hélios pris son épée a deux main d’une seule main, avec une facilitée déconcertante. Elle n’avait donc pas besoin de ses deux mains pour l’utiliser ?! Non, pas dans cette forme, mais quand elle se relâcherait la chute serait haute. Elle sera sans doute incapable de bouger avant une bonne journée de repos.

Bref, le temp était compté ! Hélios ne tiendrais pas indéfiniment avec une tel demande d’énergie et Uriel était jeune et faible, il ne pouvait pas se permettre de rester ainsi uni longtemps. Bref, Hélios se rua sur le montre et prenant son épée dans ses deux mains fit un saut anormale pour un etre humain et frappa de toute ses forces sur le dos de l’animal. Mais elle rata son coup et la voila qui déjà tranchait trois pattes a la place. Le pauvre était plus que bancale. Sous la douleur et la rage le monstre pris en gage de sa colère, le temp de planter ses crocs que la taille de la jeune femme qui grogna et parla dans une langue d’elle et Uriel seul connue.

Elle mit toute sa force ensuite dans un uniquement coup d’épée, transperçant le crane entre les deux yeux et le monstre chuta au sol. Ecartant les mâchoires hélios saignait abondamment. Mais a peine les plait était t’elle a l’air libre que voila que sous la peau des écailles étrange se formait pour arrêter l’hémorragie. A peine eu t’elle finie son action qu’elle s’écroula au sol, Uriel gisant déjà non loin. Les crocs disparus, les yeux aussi mis pas les écaillent de ses joues ou de son ventre. Un sourire passa sur ses lèvres, le tatouage n’avait rien… heureusement. Lentement elle murmura.

« Idrielle… comment vas Idrielle ? »

Eldis courrait vers le Darennav, l’épée levée. Hélios avait déjà sectionné trois jambes, si bien que le monstre avait chuté, ne tenant plus debout. L’elfe humain courrait pour lui enfoncer son épée dans l’œil quand le monstre happa Hélios, l’enserrant dans ses mâchoires. Elle prononça des mots inconnus au jeune homme, avant de tuer le monstre d’un coup d’épée dans le crâne. Les mâchoires se rouvrirent, libérant le chevalier. Eldis s’était arrêté et contemplait le cadavre du monstre. Il aurait aimé le tuer lui-même, mais Hélios l’avait devancé. Il avait envie d’enfoncer son épée dans le monstre, de voir son cerveau répandu par terre, de le voir réduit à néant…. Ca ne ramènerait pas Idrielle, mais au moins ça le soulagerait.

Hélios gémissait à coté de lui. Inquiet, il alla le voir. Les yeux du chevalier étaient redevenus normaux, mais les écailles persistaient sur ses joues. Lâchant l’épée d’Idrielle, il voulu inspecter les plaies d’Hélios, mais il l’en empêcha. Sa chemise était tâchée de sang. Avec de telles blessures il allait faire une hémorragie et mourir. Pourquoi ne pas le laisser inspecter l’étendue des dégâts ? Il voulait qu’Uriel lui cautérise ses plaies, comme la dernière fois ? Le dragonnet ne semblait pas en état de le faire. Il était allongé par terre, tentant de reprendre son souffle et de se redresser.

Hélios détourna la conversation en demandant comment aller Idrielle. Eldis le regarda un moment dans les yeux, avant de baisser la tête.

« Elle… elle est…. »

Il ne parvenait pas à le dire. Des larmes de rage et de frustration commençaient à couler sur son visage tandis qu’il frappait du poing sur le sol. Hélios ne disait rien. Eldis se releva.

« Tu saignes beaucoup. Il faut cautériser la plaie avant que tu perdes trop de sang. »

Il l’aida à se relever et l’amena près du feu. Puis, il retourna sur ses pas et finit par retrouver ses épées. Il arriva avec elles près du feu. Il en mit une au feu et attendit qu’elle soit bien chaude. Une fois le métal rouge, il la sortit du feu. Hélios releva doucement sa chemise, dévoilant les blessures recouvertes d’écailles. Elles empêchaient le sang de couler, stoppant l’hémorragie.

« Prêt ? »

Il lui fit un signe de tête, et Eldis plaqua son épée sur le flanc du chevalier. L’odeur de chair brûlée agressa ses narines, mais il attendit quelques secondes avant de retirer l’épée. C’était insupportable, et cela lui avait donné envie de vomir (ce qu’il aurait sans doute fait en temps normal), mais il s’était retenu. Sa colère envers lui-même, et la peine qu’il ressentait, éclipsaient ses sens. En ce moment, il n’y avait presque rien qui
pouvait le toucher. Hélios n’avait pas crié, ni hurlé, pendant qu’il cautérisait ses plaies, mais il se retenait, sa bouche étant crispée comme jamais. Puis l’elfe humain se dirigea vers son dos. Là, il entrevit un superbe tatouage, même s’il n’en voyait que le bas. Par une chance incroyable il n’avait pas été touché, les plaies se trouvant à quelques centimètres de lui. Eldis plaqua de nouveau son épée, cautérisant la plaie.

« Voila, c’est finit. »

Il planta son épée dans le sol, histoire qu’elle ne brûle pas la forêt. Puis il aida Hélios à se lever et l’emmena dans sa tente. Il l’aida à s’allonger et sortit chercher Uriel. Ce dernier s’était endormit par terre. L’elfe humain le prit dans ses bras et l’emmena auprès de son maître. Il dormait à poings fermés. Comme il avait serein et moins sévère ainsi. Son visage faisait vraiment penser à celui d’une femme. Un petit sourire sur le visage, Eldis déposa le dragon sur sa poitrine… et se figea net. Quelque chose n’allait pas. Cette poitrine… Il l’avait à peine effleurée, mais il avait sentit quelque chose qui n’aurait pas du se trouver là. Du moins, pas pour un homme. Il posa sa main entière sur la poitrine d’Hélios. Pas de toute. Il n’avait connu qu’une seule fois cette sensation, mais il était incapable de l’oublier. Avisant les bandages, une idée folle lui vint. Il passa ses doigts entre certains bandages et eut confirmation de ce qu’il pensait. Une femme ! C’était une femme ! il retira sa main, choqué par cette révélation.

*Bon sang ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ?*

Pourquoi une femme se ferait-elle passer pour un homme ? Mais ce qui choquait le plus Eldis, c’était le fait que la jeune femme était d’une force incroyable. Ses muscles étaient déjà impressionnants pour appartenir à ceux d’un homme, mais d’une femme… Eldis secoua la tête. Trop de choses s’étaient déroulées ce soir. Il n’arrivait pas à réfléchir correctement. Il sortit de la tente pour tenter de se clarifier les esprits et tomba sur le cadavre d’Idrielle. Lagoon était toujours allongée près d’elle. Il ne pouvait la laisser comme ça.

Il alla chercher ses épées et, non loin du corps de la jeune femme commença à creuser. Cela lui prit des heures, mettant à mal ses muscles endoloris, mais il s’en moquait. Puis il jugea le trou suffisamment profond. Il sortit et alla chercher le cadavre de la jeune femme qu’il déposa dedans. Puis il reboucha le tout. Quand il eut finit, le soleil commençait à poindre. Il lui avait fallut toute la nuit pour cela. Pas étonnant, il n’avait pas les outils adéquats pour ce genre de choses. Debout face à la tombe il ne sut quoi dire. Il aurait voulu lui dire combien il était désolé, mais les mots ne sortaient pas de sa bouche. Au bout d’un moment il retrouva l’usage de la parole.

« Idrielle… Pardon. Je suis vraiment désolé. Je… »

Il ne finit pas sa phrase. Une douleur fulgurante l’envahit, manquant de faire exploser son crâne. Il s’écroula à terre, les mains tenant sa tête, dans une vaine tentative de calmer la douleur. Les images du Puy d’Elda revinrent, ainsi que la statuette. La voix résonna de nouveau dans son esprit, implacable.

Le temps presse. Cesse de pleurer comme un enfant. Tes larmes sont vaines, tu ne peux la ramener. Alors debout, et accomplis ton devoir

(Le temps presse. Cesse de pleurer comme un enfant. Tes larmes sont vaines, tu ne peux la ramener. Alors debout, et accomplis ton devoir)

Eldis avait du mal à respirer. Son corps tout entier souffrait de la présence du monstre dans son corps. Il pensait qu’il allait se briser d’un instant à l’autre, mais pourtant ce moment ne venait jamais. Pourtant par un élan de volonté il parvint à répondre :

*Je ne suis pas ton serviteur !*

La voix rit, avant de reprendre :

Oh si, tu l’es, et ce depuis que tu es enfant, et tu le sais, je te l’ai montré0 Je t’ai marqué, j’ai tout pouvoir sur toi. Je te suis depuis le tout début, je sais tout de toi, de ta pathétique recherche de l’immortalité jusqu’à ton amour pour cet hybride qui ne t’aime même pas. Vraiment pathétique.

(Oh si, tu l’es, et ce depuis que tu es enfant, et tu le sais, je te l’ai montré0 Je t’ai marqué, j’ai tout pouvoir sur toi. Je te suis depuis le tout début, je sais tout de toi, de ta pathétique recherche de l’immortalité jusqu’à ton amour pour cet hybride qui ne t’aime même pas. Vraiment pathétique.)

*C’est faux ! Tu mens ! Rév m’aime ! Elle me l’a dit dans sa lettre !*

La présence se fit encore plus implacable, coupant net la respiration d’Eldis.

Comment oses-tu ? Je n’ai pas besoin de ces artifices superficiels pour t’obliger à m’obéir. Is je le voulais, je pourrais te forcer à faire ce que je veux, mais je préfère ne pas avoir recours à cette extrémité. Je ne suis pas sûr que ton corps accepte et résiste. Mais si tu y tiens, regarde !

(Comment oses-tu ? Je n’ai pas besoin de ces artifices superficiels pour t’obliger à m’obéir. Is je le voulais, je pourrais te forcer à faire ce que je veux, mais je préfère ne pas avoir recours à cette extrémité. Je ne suis pas sûr que ton corps accepte. Mais si tu y tiens, regarde !)

La statuette disparue, remplacée par une chambre. Il voyait un lit dans lequel deux personnes, un homme et une femme, dormaient nues, dans les bras l’un de l’autre. Eldis sentit son cœur se serrer et saigner malgré la douleur toujours présente en lui, en les reconnaissant. La femme n’était autre que Révérie, et l’homme… Dragan.

*Non… non…*

Tu as compris ? Elle ne t’aime pas. Elle t’a oublié, ne peux-tu le comprendre ? Maintenant que comptes-tu faire ? Aller la rejoindre, ou bien me forcer à te diriger vers ton objectif ? Tu as jusqu’à midi pour te décider. Passé ce délai, tu assumeras les conséquences de tes actes.

(Tu as compris ? Elle ne t’aime pas. Elle t’a oublié, ne peux-tu le comprendre ? Maintenant que comptes-tu faire ? Aller la rejoindre, ou bien me forcer à te diriger vers ton objectif ? Tu as jusqu’à midi pour te décider. Passé ce délai, tu assumeras les conséquences de tes actes.)

Puis la présence d’Ark’at’ol disparut de son corps et de son esprit et Eldis eut l’impression de chuter et de s’effondrer au sol, alors qu’il l’était déjà. Il n’avait plus mal. Du moins physiquement, mais moralement… tout
s’effondrait. Ses convictions, ses espoirs, tout. Il n’y avait plus rien. Il ne savait plus quoi faire, ni penser. Révérie lui disait dans sa lettre qu’elle l’aimait, pourtant il l’avait vu dans les bras de Dragan. Le démon ne lui avait pas mentit, il le savait. Il pouvait le forcer à aller au Puy d’Elda sans recourir à ce genre de mensonges. Il pouvait lui meurtrir l’esprit au point qu’Eldis aurait accepté de tout faire pour qu’elle cesse. Non, tout était vrai. Il était pathétique et stupide. Il n’avait plus rien aucune raison d’aller la rejoindre. Mais devait-il se rendre chez les Drows ? A dire vrai, il n’avait pas le choix. Ark’at’ol le forcerait sinon. Résigné, Eldis se releva. Il n’était plus qu’une coquille vide. Il était comme mort et sans volonté. Il irait là-bas, parce qu’il n’avait pas d’autre endroit où aller.

Un bruit se fit entendre derrière lui. Eldis prit ses deux épées et se retourna. Finalement il n’était peut-être pas encore sans volonté. Il restait quelque chose en lui qui lui disait de se défendre et de se battre, de rester en vie, même s’il ignorait encore pourquoi, et pour quelle raison…

Un cheval. Pas n’importe lequel, celui d’Hélios. Apparemment il était revenu auprès de son maître. Enfin de sa maîtresse. Hélios une femme. Cela ne lui faisait plus rien maintenant. Plus rien ne le touchait. Il n’avait plus rien, même pas un but, juste une destination qu’il devait atteindre sans conviction. L’elfe humain rangea ses deux épées et alla le voir. Il lui flatta doucement l’encolure pour le calmer, effrayé qu’il était par l’odeur du Darennav, avant de le prendre par la bride et de l’attacher à un arbre. Il fallait partir. Il devait partir. Mais au fond de lui, une voix lui interdisait d’abandonner Hélios. Il ne pouvait l’abandonner ainsi. Il…. elle était trop faible pour se défendre. De plus elle avait besoin de soins.

Il alla dans sa tente et prit ses affaires qu’il attacha au cheval, ainsi que l'épée d'Idrielle, avant de l’amener vers la tente d’Hélios. Là il déplaça Uriel et souleva l’androgyne pour la déposer, le plus doucement qu’il put sur le cheval. Il rentra dans la tente et prit Uriel qu’il garda dans ses bras. Prenant le cheval par la bride il partit ainsi en direction d’un village, humain ou elfe, où il pourrait laisser Hélios et Uriel récupérer sans danger. Ensuite, il partirait pour le Puy.

En quittant leur campement, il avait complètement oublié Lagoon qui se mourrait de chagrin sur la tombe de sa maîtresse, ainsi que le nain inconnu qui gisait toujours assommé près d’un arbre. Que deviendraient-ils ? Les Dieux seuls le savaient.