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 Le rêve [solo]

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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Le rêve [solo]   Le rêve [solo] I_icon_minitimeLun 10 Avr 2023 - 13:09

Zaahrian marchait prudemment parmi les arbres, ses sens à l’affut. C’est le silence ambiant qui le frappa en premier. Entre le bruissement du feuillage sous l’effet de la brise et les chants des oiseaux, une forêt n’est jamais vraiment calme. Cette fois, c’était comme si les arbres autour de lui retenaient leur souffle. Seul le craquement des feuilles mortes sous ses pieds brisait l’étrange silence et encore, le son était étouffé. Et pour en ajouter à l’ambiance déjà surnaturelle, Zaahrian se sentait observé. Il tourna la tête dans toutes les directions, espérant capter du coin de l’œil un mouvement qui trahirait la présence d’une autre personne. Il ne voyait que des arbres immenses aux racines anciennes. Il ne reconnaissait pas l’endroit, mais toutes les forêts se ressemblaient à ses yeux. Il était peut-être en Anaëh ou en Anduram, peut-être même dans une forêt de la Péninsule pour autant qu’il le sache… Non, les forêts des hommes ne sont pas comme ça. Celle-ci était visiblement très ancienne. L’Anaëh, donc, mais ça ne faisait aucun sens. Le sang des elfes coulait peut-être dans ses veines, il n’avait jamais eu une grande affinité avec la sylve et bien que ses efforts pour reconnecter avec ses racines aient légèrement amélioré les choses, Zaahrian resterait un citadin dans l’âme. Chaque fois qu’il se rendait dans le royaume des elfes, on l’accueillait tout en lui faisant comprendre qu’il n’y aura jamais réellement sa place.

Alors pourquoi était-il dans cette forêt? Zaahrian essaya de mettre de l’ordre dans ses pensées et ses souvenirs, mais c’était comme tenter de retenir de l’eau à main nue. Il n’arrivait pas à se concentrer et dès qu’il croyait tenir quelque chose, ça lui coulait entre les doigts. Il se souvenait du contrat sur Aruj et de la mission de sauvetage. Il savait que quelque chose ne tournait pas rond dans cette maison et il voulait battre en retraite, mais Vil l’avait convaincu de rester afin d’aider des esclaves prêts à se révolter. Quelqu’un avait réussi à le blesser. Il affrontait quatre hommes et l’un d’eux avait été chanceux. Il aurait mieux fait de les laisser tous crever, Vil compris. Zaahrian était raisonnablement certain que le chanceux n’avait pas survécu à leur rencontre, mais lui-même n’était pas en bien meilleure position. L’absence de douleur sur le moment lui avait fait croire à une simple égratignure. Une seconde de plus lui avait suffi pour comprendre que c’était bien plus que ça. Alors tout son corps, tout son esprit ne s’étaient concentrés que sur une seule chose : rentrer à la maison. Il avait réussi à le faire sur ses deux pieds, sans alarmer personne. Quelle force extraordinaire avait permis à son corps de tenir le coup, Zaahrian n’en savait rien. Il était chez lui, entouré des siens et, dans ces circonstances, il n’en demandait pas plus. Il sentait au fond de lui que sa vie ne tenait pas à grand-chose et que cette forêt, pour une raison ou une autre, n’était qu’une étrange illusion issue d’un esprit au bord du gouffre. Il aurait largement préféré être entouré de jolis mâles au corps sveltes et musclés, il se serait senti moins seul.

Zaahrian marchait depuis un moment lorsque la forêt changea radicalement pour s’ouvrir devant lui en une clairière au centre de laquelle se trouvait un ensemble de caravanes de marchands ambulants. Il était né dans l’une de ces caravanes. Il se rappelait clairement leurs couleurs vives et la croupe luisante des chevaux qui les tiraient. Ils paissaient plus loin dans un enclos de fortune, leurs flancs frémissant afin d’éloigner les mouches qui les assaillaient. Des gens s’affairaient autour des caravanes, certains transportaient de l’eau dans des sceaux, d’autres portaient du bois ramassé dans la forêt environnante. Un feu brulait et une délicieuse odeur de viande rôtie flotta jusqu’à ses narines. Il y avait aussi des enfants dont les rires et les cris extatiques bondissaient joyeusement dans l’air. Quatre ou cinq d’entre eux jaillirent de sous l’une des caravanes en courant. L’un d’eux attira l’attention de Zaahrian. Le garçon était bien plus jeune que les autres, peut-être deux ans comparativement aux autres qui en avaient le double. Il trainait un peu de la patte, mais ce sont ses cheveux qui captèrent l’attention de Zaahrian. Ils étaient blonds et brillants, bien plus éclatants que les bruns et les blonds cendrés de ses compagnons de jeu. L’assassin alla vers lui. Personne ne sembla remarquer sa présence sauf le petit garçon qui se tourna vers lui. Ses yeux gris paraissaient un peu plus bleus sous la lumière du soleil, mais ils avaient la même forme que les siens. Il avait d’adorables joues rondes et, bien qu’il soit encore très jeune, sa posture laissait entrevoir l’adulte grand et solide qu’il deviendrait.

« Allô… »

Zaahrian s’agenouilla devant l’enfant, devant lui-même en fait. Il ne possédait aucun portrait de lorsqu’il était enfant et s’il avait déjà fait des rêves sur cette période de sa vie, jamais il ne s’était vu aussi clairement. Il distinguait ses propres traits derrière les formes rondes de l’enfance et la curiosité qui brillait dans ses yeux. Ce garçon n’avait pas peur de lui.

« Tu sais qui je suis? »

Le garçon ne répondit pas. Il se pencha pour cueillir une fleur qu’il tendit à Zaahrian qui la prit en s’esclaffant.

« Si jeune et déjà un tombeur! »

L’enfant s’approcha un peu plus de lui et Zaahrian s’installa de façon qu’il puisse s’assoir sur ses cuisses, son dos appuyé contre son torse. De cette façon, ils pouvaient tous les deux regarder ce qui se passait dans le camp. Les gens continuaient de vaquer à leurs occupations, passant près d’eux sans les remarquer.

« Je ne me souviens pas grand-chose de cette époque, juste quelques images vagues qui me reviennent parfois quand je m’y attends le moins. C’est généralement une odeur qui va les déclencher : celle de la viande rôtie sur le feu, celle des plantes séchées. Rien d’étonnant, j’étais si jeune à l’époque. Je sais seulement que c’était une période heureuse, simple. Je n’ai jamais essayé de retrouver la caravane. J’y ai pensé à une époque, puis les années ont passé et aujourd’hui, ça n’a plus le moindre intérêt. Ils sont tous morts depuis longtemps, mais peut-être que leurs petits-enfants continuent à sillonner les routes de Miradelphia. »

Dans ses bras, le garçon paraissait très lourd, comme Aya lorsqu’elle s’endormait sur lui. Zaahrian passa ses bras autour de lui pour qu’il ne glisse pas. La brise souffla de nouveau sur lui les arômes du repas qui cuisait sur le feu et il inspira profondément, l’eau à la bouche.

« Je meurs de faim. Je crois que je vais aller chaparder un peu de cette viande qui ne cesse de m’appeler depuis mon arrivée. »

« Maman dit que ce n’est pas bien de voler. »

« Écoute petit, tu vas réaliser bien assez vite que maman en dit beaucoup des conneries. »

Zaahrian s’arrêta en grimaçant avant d’ajouter.

« Mais elle a raison sur ce point, ce n’est pas gentil de voler. Nous allons leur demander avant. Après tout, il n’était pas rare que des voyageurs solitaires se joignent à nous à la tombée du jour. »

Zaahrian leva les yeux vers le ciel et fronça les sourcils. À son arrivée, le soleil de midi brillait bien haut dans le ciel. Là, il était sur le point de disparaître derrière les arbres et le ciel se parait des couleurs vives précédant le crépuscule. Autour d’eux, des torches s’allumaient.

« Ça, c’est bizarre. »

Il entendit des pas venant de derrière qui s’arrêtèrent près de lui. Alors qu’il tourna la tête pour regarder, une femme parla.

« Te voilà enfin Zaahrian. Tiens, j’ai ton écuelle. »

Zaahrian regarda sa mère et se figea.
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MessageSujet: Re: Le rêve [solo]   Le rêve [solo] I_icon_minitimeSam 15 Avr 2023 - 15:24

Le dernier souvenir qu’il gardait de sa mère était celui d’une femme au corps ravagé par la maladie, couchée dans son lit en comptant les respirations qui la séparaient de la mort. Là, elle était jeune, ravissante et pleine de vie. Tellement humaine. Elle le regardait en souriant timidement, ravie de le voir peut-être, mais il décelait de la tension chez elle. Zaahrian croyait avoir fait la paix avec sa mère. Pendant des années, il avait pourtant défendu ses actions. Il l’avait vu comme une victime, mais le temps fit changer sa perspective. Elle l’avait jeté dans les bras de Daeron, croyant ne pas pouvoir s’occuper d’un demi-elfe correctement. Daeron l’avait séduite en promettant monts et merveilles, comme il savait si bien le faire. Aux yeux de certains, elle était sans doute une victime, mais le charme rompu, elle avait fait le choix de rester à ses côtés. Corrompue par les belles paroles du maître assassin, la guérisseuse était devenue empoisonneuse. Jamais elle n’essaya d’arracher son fils des griffes du monstre.

Zaahrian sentit le feu monter en lui, une bouffée de haine irrépressible. Il resserra ses bras autour de l’enfant pour le protéger, comme s’il pouvait faire quoi que ce soit afin d’éviter ce qui allait arriver.

« Je n’ai pas faim », répondit Zaahrian en faisant son possible afin de garder son calme.

« Mais j’entends ton estomac gronder d’ici. Surement qu’un grand garçon comme toi va prendre un peu de viande. »

Ïasmina s’approcha de son fils, le bol tendu devant elle comme une offrande de paix. Voyant que Zaahrian ne réagissait pas, elle baissa tristement la tête.

« Je suis désolé », souffla-t-elle d’une voix douce.

Cette fois, Zaahrian explosa. Il ne pouvait pas retenir la colère en lui.

« Désolée? Vraiment, tu es désolée? Tu crois réellement que c’est suffisant pour effacer le tord qui a été fait? Les gens surestiment le pouvoir des excuses. Je ne dis pas si toute cette histoire n’avait été qu’un malheureux accident, mais tu as fait tout ça en pleine connaissance de cause. »

« Il m’a menti, tu sais. Quand j’ai rencontré Daeron, il était si charmant. Il a dit qu’il nous protégerait, qu’il t’élèverait comme son propre fils. Il m’a promis qu’il serait là quand je n’y serai plus… Et après le mariage… »

« Ça, pour être charmant, Daeron l’était. Bel homme aussi, dans le genre sinistre. Pourquoi n’avoir rien fait lorsque tu as réalisé ce qu’il était? Pourquoi être resté? »

« Il nous aurait tués. Il était bien plus fort que moi. »

Ïasmina pleurait maintenant, mais ce spectacle laissait Zaahrian complètement indifférent. En fait, il attisait sa colère. Il n’avait jamais eu l’occasion de lui dire ces choses et même si elle était sans doute qu’un mauvais tour de son imagination, pouvoir exprimer ce qu’il avait sur le cœur exorcisait quelque chose en lui. Quelque chose de sombre et tordu, une douleur avec laquelle il avait appris à vivre.

« Moi, j’aurais pris ce risque. J’aurais trouvé la mort plus acceptable que de laisser ce malade faire ce qu’il m’a fait, ce qu’il m’a forcé à faire. Je n’étais qu’un enfant lorsqu’il m’a mi une arme dans les mains et m’a ordonné d’en tuer un autre. »

Le monde autour d’eux changea. Le camp disparu de même que le Zaahrian enfant qu’il tenait dans ses bras. L’instant d’après, ils étaient à l’intérieur d’une cabane horriblement familière. Il n’y avait aucune fenêtre, seulement une porte. Dans un coin, une paillasse moisie posée à même le sol en terre battue. Une violente nausée le saisit. C’était l’endroit où Daeron envoyait les recrues qu’il jugeait insuffisantes, la dernière étape avant leur exécution par les autres apprentis assassins.

« Oh, pitié, je ne veux pas voir ça. »

Zaahrian s’élança vers la porte, mais il fut arrêté par l’apparition de deux jeunes adolescents, l’un d’eux étant lui et le second, un visage qu’il ne pourrait jamais oublier.

« Non… », gémis Zaahrian qui tomba à genoux.

Le jeune Zaahrian tenait une dague dans ses mains, cette même arme qu’il gardait toujours sur lui encore aujourd’hui. Les deux garçons se faisaient face, aussi terrifiés l’un que l’autre, mais l’un d’eux était sur le point de montrer de bien plus de courage et ce n’était pas Zaahrian.

« Ne fais pas ça. Il n’y a pas de retour en arrière si tu le fais. Plante cette dague dans ta propre poitrine s’il le faut, mais ne fais pas ça. »

Le jeune Zaahrian ne l’entendait pas. Il paraissait complètement dépassé par la situation et il l’était. Il se souvenait très bien de ce moment, comment Daeron lui avait donné l’arme avant d’ouvrir la porte. Il attendait de l’autre côté, s’assurant que sa recrue préférée passe le test.

« Regarde bien, maman. Regarde ton fils tuer pour la première fois. Tu le savais, mais tu ne l’as jamais vu, n’est-ce pas? Quelqu’un ne peut pas vraiment comprendre l’horreur de la situation sans en être témoin. Tu es chanceuse, maintenant tu vas savoir ce que c’est réellement. Il m’a dit où frapper et comment faire. Il voulait rentrer chez lui, mais il savait qu’il ne pourrait pas alors il a choisi la mort, sa seule échappatoire. Finalement, il était bien plus courageux que moi. Il avait un nom, Jacob. Il était l’enfant de quelqu’un lui aussi. Peut-être qu’il a été enlevé, peut-être qu’il a été vendu par ses parents qui voulaient lui donner une meilleure vie en faisant cela. J’en sais rien. Toutefois, je sais qu’aucun enfant n’a demandé à être dans ce monde et qu’aucun ne mérite de se retrouver là, à faire ce choix entre la vie ou la mort. »

Il se vit saisir l’épaule de Jacob d’une main alors que l’autre se préparait à frapper.

« Faire les premiers pas, c’est toujours un peu effrayant. Quand vient le moment d’aborder quelqu’un, on ne sait jamais comment il va réagir, là c’est un peu la même chose. L’instant où ton coude se lève pour prendre l’élan nécessaire pour percer la peau et atteindre les organes. Cette fraction de seconde fatidique… »

Zaahrian frappa et rata son coup. La lame avait ripé sur le sternum.

« Je l’ai raté le premier coup. Je l’ai fait souffrir inutilement alors que je voulais lui donner une mort propre. »

La jeune version de lui frappa une deuxième fois, la lame pénétra le corps et Jacob hoqueta avant de s’effondrer dans ses bras. À côté de lui, sa mère faisait le même bruit. Un rapide coup d’œil en sa direction confirma à Zaahrian qu’elle était horrifiée. Bien, qu’elle réalise enfin l’ampleur de sa bêtise!

« En plein cœur, juste comme ça. C’est la première vie que je réclamais pour pouvoir vivre une journée de plus. Voilà ce que ton manque de courage a fait de moi. Tu avais tellement peur de quitter ce monde trop tôt alors que je serais encore qu’un enfant incapable de me débrouiller que tu as accepté les premières belles paroles qu’un homme t’a dites. J’ai cru pendant longtemps que tu n’étais qu’une victime, que tu avais été trop naïve et que tu avais fait tout ça en voulant le bien pour moi. J’ai même cru que papa t’avait violé, car tu ne m’as jamais parlé de lui. Vraiment, j’ai passé pratiquement toute ma vie à défendre tes choix, en croyant qu’une mère ne ferait jamais subir ça volontairement à son enfant. Puis, je me suis libéré de Daeron, je l’ai tué de mes propres mains. Ensuite, j’ai commencé à vivre ma vie selon mes propres règles et je suis tombé amoureux, plus d’une fois. Et j’ai aimé profondément, jusqu’à donné une partie de mon cœur à ces personnes qu’ils ont encore aujourd’hui, peu importe où ils sont maintenant. Et je vais le faire encore, car l’amour est merveilleux même s’il fait souffrir parfois. Puis, je suis devenu un père dans des circonstances inhabituelles, mais qui ne me privent pas de ce titre pour autant et j’ai enfin compris. Le véritable amour ne rend pas acceptable ce qu’il ne l’est pas. Ça, ce que tu viens de voir, ce ne l’était pas et, pourtant, tu as laissé faire. Tu étais amoureuse de Daeron, une forme pervertie de l’amour qui a fait de lui le centre de ton univers. Il te traitait pauvrement, il était horrible avec toi, mais il suffisait d’une belle parole pour que tu reviennes vers lui, quelques mots doux pour qu’il puisse faire ce qu’il voulait de moi. Quand tu l’as laissé faire ça, tu ne m’aimais plus. »

Ces mots firent enfin réagir Ïasmina qui n’avait pas quitté des yeux les deux garçons. Elle tourna la tête pour regarder son fils, le visage baigné de larmes. Pour la première fois, il vit un élan de colère dans ses yeux.

« Ce n’est pas vrai », cracha-t-elle, son beau visage s’empourprant. « Je t’aimais de tout mon cœur, Zaahrian. Tu étais mon fils, mon sang, mon petit rayon de soleil… »

« Alors pourquoi tu l’as laissé faire? Tu croyais ne pas avoir le choix, mais nous avons toujours le choix. Même moi, dans cette cabane, j’ai eu le choix et j’ai fais le mauvais. Égoïstement, je voulais vivre et en tuant Jacob, je suis passé de victime à meurtrier. Daeron savait exactement ce qu’il faisait en me donnant cette dague. J’ai fait le choix de vivre, mais j’ai aussi fait le choix d’être un assassin. Tu étais aussi une victime à un point, mais finalement, nous sommes tous responsables de nos actes. Est-ce que tu t’es déjà demandé ce que je serais devenu si tu avais décidé de rester avec les gens de la caravane? Je me suis souvent poser la question même si je sais très bien qu’il est inutile de s’attarder sur ce qui aurait pu être dans d’autres circonstances. »

La cabane et les deux garçons disparus. Pendant un moment, ils ne virent rien, puis le monde s’illumina de nouveau. Ils étaient maintenant dans un dispensaire avec des lits séparés par des écrans en tissus. Les murs percés de fenêtre laissaient entrer beaucoup de lumière. Zaahrian observa, fasciné, alors qu’une autre version de lui-même venait d’apparaître, à la fois pareille et totalement différente. Il était visiblement moins musclé, mais tout aussi grand. Ce Zaahrian avait la silhouette plus classique d’un elfe quoique peut-être un peu plus large d’épaules. Dans chaque main, il portait des gobelets remplis d’un liquide fumant qu’il distribua à deux malades. Ce Zaahrian était guérisseur. Il ne put s’empêcher de sourire en voyant cela. Puis, un homme entra dans le dispensaire en tenant son enfant dans les bras. C’était un garçon de 5 ou 6 ans, le visage en larme. Il avait le bras cassé. Le Zaahrian guérisseur les accueillit, puis caressa la tête de l’enfant, un sourire rassurant sur ses lèvres. Il désigna un lit où le père s’assit en tenant toujours sa progéniture contre lui. Le guérisseur s’agenouilla au sol devant eux et avec délicatesse, prit le bras blessé dans ses mains. L’enfant cria, mais l’adulte murmura des paroles réconfortantes et quelque chose d’extraordinaire se produit : de la magie. Le Zaahrian guérisseur n’avait pas la même aversion que lui pour l’art et il avait appris à le maîtriser afin de venir en aide aux autres. Quelques instants à peine furent nécessaires pour réparer le bras et l’enfant cessa de pleurer.

« Ça, c’est acceptable. C’est une bonne vie… Zaahrian guérisseur, comme sa mère avant lui avec les plantes, mais au lieu de continuer à soigner, elle est devenue empoisonneuse. Quel gâchis. Tu étais vraiment faible, finalement. »

Il se plaça devant elle, lui bloquant la vue sur la scène qui se passait derrière.

« Va-t’en. Je ne veux plus te voir. On ne peut pas revenir sur ce qui a été fait et j’ai fait de mon mieux avec les choix que tu m’as imposés. J’en ai fait des mauvais aussi, ne t’inquiète pas. Personne n’est parfait et je n’ai jamais prétendu l’être, mais je sais que je suis le meilleur assassin de l’Ithri’Vaan. Soit fière, maman, tu as un enfant très doué pour tuer les gens. »

Il sourit d’un air mauvais et il se pencha un peu plus vers elle. Ïasmina était bien plus petite que son fils, elle sembla se ratatiner sur elle-même. Elle avait peur de lui. Bien.

« Je vais te révéler une dernière chose. »

Zaahrian se plia presque en deux afin de lui souffler à l’oreille. Ses cheveux sentaient les plantes.

« Halandarin n’a pas été tué dans l’attaque de la bête. »

Il resta un moment dans cette position, le temps pour l’information de bien s’implanter. Il se redressa, toujours en souriant.

« Je l’ai revu, complètement par hasard. Quand j’ai compris qui il était, j’ai essayé de le tuer. Guilin a été forcé de m’assommer et de m’attacher pour me contrôler. On a parlé, mais ces retrouvailles auront été de courtes durées. Il se trouve que papa est aussi très mauvais pour prendre des décisions et ça aura causé sa perte. J’ai vraiment deux merveilleux modèles de parents. Je me demande ce qui serait arrivé si papa nous avait retrouvés. »

Il entendit derrière lui des coups de marteau sur une enclume et il n’eut pas besoin de se retourner pour comprendre ce qui était en train de se passer.

« Ça aussi, c’est quelque chose qui n’arrivera jamais. Je sais que tout ceci n’est qu’un rêve, que tu n’es pas vraiment là… Je suis peut-être en train de mourir, alors il est possible que très bientôt on se voie pour de vrai. Peut-être que d’ici là j’aurais réellement fait la paix bien que pour le moment, j’ai plutôt envie de te tordre le cou. Mais une fois de plus, qu’est-ce que ça changerait? Adieu, maman. Si tu permets, je vais tâcher d’être un meilleur parent que tu le fus pour moi. »

Il fit un pas en arrière pour se retrouver dans la même forêt qu’au départ. Zaahrian soupira juste avant de renverser la tête vers l’arrière en hurlant.

« Je veux me réveiller!!! »
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MessageSujet: Re: Le rêve [solo]   Le rêve [solo] I_icon_minitimeLun 24 Avr 2023 - 3:28

Seul le silence lui répondit. Zaahrian ferma les yeux, puis soupira.

« C’est bon, j’ai compris. Je vais continuer à marcher. »

C’était la même forêt, les mêmes arbres immenses dont la cime disparaissait dans la brume, mais l’air était sensiblement plus frais qu’au départ, au point de le faire frissonner.

« Je déteste le froid. Il y a une raison pour quoi je vis en Ithri’Vaan et pas ailleurs. Outre le fait que les Péninsulaires sont de gros racistes, il fait froid là-bas. »

Il marcha pendant un moment, puis la forêt changea de nouveau. Cette fois, il aboutit sur un domaine isolé entouré d’arbres. Il y avait la bâtisse principale avec ses dépendances. Ça aurait pu être la demeure d’un seigneur s’il n’y avait pas eu cette impression d’un laissé aller général. Il n’y avait rien de luxueux, les bâtiments tenaient debout et c’était pas mal tout. Naturellement, Zaahrian connaissait cet endroit. Face à lui se dressait le domaine de Daeron tel qu’il l’avait vu la dernière fois. Durant ses belles années, le domaine grouillait de monde. Il y avait Daeron, évidemment, puis ses assassins actifs au nombre de six incluant Zaahrian et Guilin. Une dizaine d’esclaves s’occupait de l’entretien et pratiquement autant d’hommes armés veillaient à la sécurité des lieux. À cela s’ajoutaient les enfants en voie de devenir des apprenties ainsi que les maîtresses de Daeron. Zaahrian n’avait jamais pris la peine de les compter, mais sa mère faisait partie du nombre. Il y avait toujours une femme rôdant près de Daeron, au point que ça aurait été facile pour l’une d’elles de le tuer, mais aucune n’en avait eu l’idée. Du moins, pas à sa connaissance. Il en aurait probablement fait un exemple s’il y avait eu une tentative du genre. Daeron assurait la loyauté de ses gens par la peur en usant de tous les moyens possibles. Il n’y avait aucune limite à sa cruauté et à son désir de vengeance.

Cette fois, il n’y avait personne. Il y régnait la même ambiance qu’au moment où Guilin et lui avaient quitté les lieux après la mort de Daeron. Il ne restait personne à l’exception des enfants qui n’avaient nulle part où aller. Ils avaient été laissés à un orphelinat et Zaahrian n’avait jamais pensé à s’informer de leur sort. Il espérait que certains d’entre eux aient réussi à retrouver leur famille, mais il en doutait. Il ne serait pas surpris d’apprendre que Daeron massacrait les familles de ces pauvres gamins simplement pour s’assurer que personne ne tenterait de les retrouver.

« Ma mère, c’était déjà quelque chose, alors je n’ai vraiment pas envie de le voir. Il est mort, qu’il reste au fond de sa tombe. Je veux des hommes à poils dans une immense baignoire. Amenez moi Andrea, je veux Andrea... Oh, Andrea... »

Zaahrian tourna les talons, prêt à repartir dans la direction opposée, mais une force invisible l’empêcha d’avancer. C’est comme si quelque chose le retenait par les épaules, quelque chose d’extrêmement fort et contre laquelle il ne pouvait pas lutter.

« Vraiment, c’est le truc le plus stupide que j’ai vu de ma vie et j’en ai fait des rêves idiots. Une fois, j’ai rêvé que je voulais vendre à Guilin un âne, un truc miteux comme pas possible. Je ne sais pas pourquoi, mais je voulais vraiment le lui vendre et il n’a jamais voulu l’acheter. »

Serrant les poings, Zaahrian s’avança parmi les bâtiments à l’abandon. Il reconnut son ancien dortoir, ainsi que la fameuse cabane de tout à l’heure. Il passa devant le cercle d’entraînement et constata qu’il l’avait reproduit presque à l’identique à l’intérieur de sa propre maison. Il était parfait pour travailler l’agilité et l’équilibre et n’aurait pas pu faire autrement. Il finit par s’arrêter devant un tas de pierres. En dessous se trouvait la tombe de sa mère. Sérieusement, Zaahrian ne savait pas pourquoi Daeron ne l’avait pas fait disparaître. Tous les morts sur ce domaine reposaient dans des tombes non marquées. Sa mère était la seule exception.

« Pourquoi tu n’y as pas touché, connard? »

« Faut-il vraiment une raison? »

Cette voix, elle était comme du miel chaud versé sur un gâteau, sensuel et réconfortant. Daeron avait un léger accent chantant que Zaahrian n’avait jamais réussi à identifier. Dans tous les cas, l’entendre après toutes ces années lui donnait l’envie d’étrangler quelqu’un. Il se retourna vivement. Daeron l’observait, les mains jointes dans son dos. Il était bel homme. Étrangement, les souvenirs de Zaahrian l’avaient enlaidi avec les années, mais il ne pouvait pas nier la réalité. Il avait face à lui un splendide spécimen de demi-elfe aussi grand que lui avec une silhouette souple et élancée, un visage androgyne au regard intelligent sous des sourcils arqués. Ses longs cheveux noirs tombaient librement sur ses épaules et sur son dos. Un demi-sourire flottait sur ses lèvres, comme s’il se moquait de Zaahrian.

« Pour autant que je sache, tu n’as jamais rien fait dans ta vie sans avoir une bonne raison. »

Le sourire de Daeron s’élargit.

« Je ne vais pas le nier, mais peut-être que je n’ai pas touché à la tombe de ta mère simplement parce que je l’ai aimé. »

La réaction de Zaahrian fut instantanée. Il fonça sur lui, prêt à lui tordre le cou, mais Daeron n’était pas devenu maître assassin sans raison. Il était un excellent combattant et bloqua l’assaut de Zaahrian et riposta en le frappant au niveau des côtes. Il tomba un genou au sol, le souffle coupé.

« Ah, Zaahrian. Combien de fois dois-je te dire de ne pas attaquer impulsivement? Tu es doué, très doué, mais rappelle-toi que c’est moi qui t’ai tout appris. Je connais tes forces et tes faiblesses, tu ne peux pas gagner contre moi. »

Zaahrian grimaça.

« Pourtant, j’ai réussi à te tuer, il me semble. Ton corps nourrit les vers ici même depuis des années. »

« Certes, mais il a fallu que tu m’empoisonnes avant. Tu savais pertinemment que tu ne pourrais pas gagner dans un combat corps à corps avec moi. »

« On s’en moque de la méthode. Tu es mort, je suis vivant, j’ai gagné. Fin de l’histoire »

« Vraiment? As-tu vraiment gagné? J’ai l’impression, au contraire, que c’est moi qui vais avoir le dernier mot. Tu es en train de mourir Zaahrian et à la veille de rendre ton dernier souffle, c’est à moi que tu penses. Je croyais ne pas t’avoir brisé comme je l’ai fait avec les autres. Tu étais tellement arrogant, mais tes gestes ont toujours été à la hauteur de tes paroles alors je l’ai toléré. J’ai pensé que tu étais l’une de mes plus grandes réussites. J’ai sérieusement envisagé de faire de toi mon héritier, mais aujourd’hui je comprends mieux. Toute cette bravade, c’était pour cacher ce que je considère être la plus grande des tares de ce monde. Tu as du cœur, Zaahrian. Une faiblesse que tu auras appris à compenser, mais qui aura fini par te tuer malgré tout. »

À ce point, Zaahrian n’entendait plus rien. Il ne réfléchissait pas non plus. Tout ce qu’il ressentait, c’était une rage viscérale et l’envie irrépressible de tuer. Comme un animal, il bondit sur Daeron qui attendait cette réaction de sa part. Il bloqua à nouveau l’attaque, mais Zaahrian n’allait pas se laisser jeter au sol aussi facilement une deuxième fois. Il allait montrer à Daeron à quel point il l’avait bien formé.

Les deux hommes ne se battaient pas pour leur vie, ils se battaient afin d’assurer leur dominance sur l’autre. Ils voulaient écraser l’adversaire, le réduire à la soumission la plus totale. C’était l’occasion une fois pour toutes et sans artifice de montrer qui était le plus fort d’entre eux.

« Je ne suis pas impressionné », gronda Daeron après avoir déséquilibré Zaahrian qui tomba au sol. « C’est le temps d’en finir. » Il assena un violent coup de poing au visage de Zaahrian avant de resserrer ses mains sur sa gorge afin de l’étrangler. L’air ne passait plus, il allait étouffer. Il essaya de le repousser, mais Daeron était étonnement fort pour un homme aussi svelte. Des points noirs dansaient devant ses yeux lorsqu’une de ses mains heurta un objet dur et froid. Zaahrian attrapa la pierre et frappa le maître assassin à la tempe qui bascula sur le côté. Il essaya de se relever, mais le blond fut plus rapide. Il le frappa une nouvelle fois à la tête, puis encore. Il s’acharna sur son crâne, faisant abstraction du sang giclant sur son visage et aux craquements mouillés des os qui se brisaient à chacun de ses assauts. Lorsqu’il s’arrêta, il ne restait plus de la tête de Daeron qu’une masse sanguinolente et informe.

« Ça fait le même bruit qu’un melon que l’on échappe au sol », fit remarquer la voix d’un garçon quelques mètres derrière lui. Zaahrian se retourna et vit Jacob qui le regardait au même endroit où se tenait Daeron quelques instants plus tôt.

« Allô Zaahrian, ça fait longtemps. »
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MessageSujet: Re: Le rêve [solo]   Le rêve [solo] I_icon_minitimeMer 3 Mai 2023 - 13:45

Zaahrian regarda Jacob un moment, l’air de ne pas comprendre ce qu’il avait devant les yeux. Il avait le souffle court dû à l’effort et une incroyable fatigue venait de lui tomber dessus, comme si ses dernières réserves d’énergie venaient de l’abandonner. Jamais de sa vie il ne s’était senti aussi épuisé. Usé jusqu’aux os, il n’aspirait qu’à une chose, s’étendre au sol et fermer les yeux.

« Ne… Ne t’approche pas Jacob, il ne faut pas… » Mais en baissant les yeux, le corps de Daeron avait disparu de même que toute trace de sang. Confus, il fronça les sourcils. Zaahrian ne comprenait pas, plus rien ne faisait de sens et la fatigue rendait tout effort de réflexion extrêmement difficile, voire impossible.

« Zaahrian, tu dois te lever. Maintenant. »

Jacob s’était approché de lui et le tirait maintenant par le bras pour le mettre sur ses pieds. Zaahrian résista.

« Je suis fatigué Jacob. Je crois que je vais m’étendre quelques instants. Ça ne sera pas long. »

Le gamin tira plus fort, parvenant tout juste à soulever le bras musclé de l’assassin.

« Non, tu ne peux pas. Si tu t’endors maintenant, tu vas mourir. Tu dois te lever, c’est important. Les secours arrivent, mais il faut que tu te battes encore un peu. Tu es assez fort Zaahrian, je sais que tu l’es. Debout! »

Zaahrian restait à genoux à regarder le garçon qu’il avait tué des décennies plus tôt lui parler avec une telle véhémence. Il pensait souvent à lui et le voir maintenant, pareil à son souvenir, lui apportait une paix étrange. Rien pour chasser la fatigue qui l’engourdissait, mais il était heureux de constater qu’il existait quelque part même si ce n’était que le fruit de son imagination.

« C’est difficile. Je ne sais pas si je peux. Tu m’en demandes beaucoup. »

« Mais si, tu peux! Pense à Aya et à Mehram. Pense à Guilin, Andrea et tous les autres qui comptent sur toi. Tu dois te mettre debout. Ne laisse pas tomber maintenant, tu es si près du but. »

À chacun des noms, un visage apparaissait dans l’esprit de Zaahrian. Toutes ces personnes avaient rendu sa vie infiniment meilleure. Il ne croyait pas que ce soit possible d’aimer à ce point avant de connaître Aya et Mehram. Il connaissait la véritable définition de loyauté grâce à Guilin et Andrea lui avait fait connaître la passion, le respect et l’ouverture d’esprit. Ça serait tellement facile de lâcher prise. Sa vie ne tenait plus qu’à un fil, il le sentait, infiniment fragile et précieux, mais il ne pouvait pas les laisser derrière. Il les aimait trop pour les blesser de la sorte. Alors, très lentement et au prix d’un immense effort, Zaahrian se mit sur ses pieds. C’est comme s’il soulevait une charge énorme sur ses épaules. Il chancelait légèrement, mais il était debout. Jacob souriait.

« Tu as un cœur de lion. »

« Vraiment? Permets-moi d’en douter. »

Le domaine de Daeron avait disparu. Ils étaient de nouveau dans la forêt, mais cette fois le sol était couvert de neige et il n’y avait plus de feuille dans les arbres. Son souffle se condensait à chacune de ses respirations.

« Pourquoi fait-il de plus en plus froid? »

« Tu as perdu beaucoup de sang et ton corps a froid. Des gens essaient de te réchauffer, alors ne t’inquiète pas. Suis-moi, nous allons marcher ensemble. »

Tenant toujours la main de Jacob, ils avancèrent ensemble dans ce paysage hivernal. Ils marchèrent en silence pendant un moment, Zaahrian perdu dans ses pensées. Il avait l’impression que ses pieds étaient faits de plomb et chaque pas grugeait un peu plus le peu d’énergie qui lui restait. Bientôt, il lui faudra toute sa concentration juste pour mettre un pied devant l’autre. Alors que cette pensée traversait son esprit, le sol trembla. La secousse ne dura qu’un instant, mais terrifia le gamin.

« Que se passe-t-il? » Demanda Zaahrian en voyant l’expression sur le visage de Jacob.

« Je crois… Je crois que ton corps est en train de défaillir. »

Étrangement, Zaahrian ne se sentait pas particulièrement concerné, bien que ce soit sa propre vie qu’il était question. Il voulait que ce manège s’arrête, d’une façon ou d’une autre. À ses yeux, mourir était une solution acceptable.

« Ne baisse pas les bras maintenant. Tu n’as jamais été le genre à prendre le chemin facile, n’est-ce pas? »

« Facile? Je trouve ce processus particulièrement pénible. »

« Et le pire reste à venir. »

Zaahrian haussa un sourcil.

« Tu es aussi doué que Guilin en matière d’encouragement. Voilà ce qui me manquait pour avancer. Puis-je avoir un indice sur ce qui m’attend? »

« Pas besoin d’indice, je peux te le dire franchement. C’est toi. »

« Moi? »

L’enfant acquiesça d’un hochement de tête.

« Ou, pour être plus exact, une partie de toi. »

« Et je suppose que cette part de moi ne sera pas la plus joyeuse de ma personnalité. »

« Non, c’est l’assassin en toi. Il n'a pas l'air tellement sympathique. »

« Ça n’aurait pas pu être Halandarin ou encore Krish. Je ne sais pas… J’aurais bien aimé voir mon père, entendre ce qu’il aurait à dire de tout ça. »

« Je suis désolé. Halandarin et Krish ont tous les deux eux un impact sur ta vie, mais pas aussi significatif que ta mère, Daeron ou même moi. »

« L’impact d’un père absent est assez significatif. »

« C’est vrai, mais tu as eu la chance de le voir de son vivant et tu as compris que tout ce qui est arrivé n’était pas sa faute. Il croyait sincèrement que vous étiez mort et tu sais bien que c’est inutile de chercher des fantômes. C’est une vérité que tu as acceptée et avec laquelle tu as fait la paix. Il est mort dans des circonstances tragiques, mais il avait ses propres démons à combattre. Tu n’as rien à voir dans tout ça. »

Zaahrian marcha en silence pendant un moment avant d’ajouter.

« Tu sais, avoir ce genre de conversation avec un gamin d’une dizaine d’années, c’est plutôt étrange. Tu parles comme un sage qui a vécu de nombreuses vies, mais tu as d’adorables joues rondes. »

Le garçon répondit à la remarque par un large sourire qui creusa des fossettes dans ses joues.

« Tu préférais sans doute cette apparence. »

Le garçon disparu afin de laisser place à un solide jeune homme au visage avenant. Ce n’était pas une beauté classique, mais un charme évident émanait de lui et son regard pétillant le rendait attirant. Zaahrian le regarda des pieds à la tête, haussa un sourcil avant de déclarer.

« Quel gaspillage. »

Cette fois, Jacob éclata de rire.

« Je savais que tu dirais ça. »

« Je ne suis pas aussi prévisible, quand même. »

Zaahrian trouva la force de sourire brièvement. Son cœur semblait un peu plus léger.

« Je suis désolé, Jacob », dit-il soudainement en s’arrêtant. Le jeune homme se tourna vers Zaahrian. Il pencha la tête de côté et un sourire étira lentement ses lèvres.

« N’as-tu pas dit toi-même que tu n’aimais pas les excuses, qu’elles ne changent rien à ce qui est arrivé. »

« C’est vrai et je le crois toujours. Toutefois, je commence à voir leur intérêt. Tu sais, j’en dis beaucoup des conneries. Il ne faut pas écouter tout ce que je dis. »

Jacob gloussa.

« Tu n’as pas à t’excuser. J’ai fait mon choix. »

« Un choix que tu n’aurais jamais dû faire. »

« Nous étions dans des circonstances hors de notre contrôle et j’étais faible, je suppose. »

« Faible? Tu as fait preuve de beaucoup plus de bravoure que moi. Tu as refusé de faire ce que l’on attendait de toi en sachant très bien ce qui arriverait. Puis, tu as fait face à la mort avec dignité. Crois-moi, bien peu de gens peuvent prétendre à ça. »

« Je l’ai dit, mourir c’est facile alors que vivre est sans doute la chose la plus difficile qui soit. Tu voulais vivre Zaahrian et je ne peux pas t’en vouloir pour ça. De toute façon, qu’est-ce que ça changerait si j’étais fâché. »

« Ça me ferait sentir encore plus misérable. »

« Ce n’est pas à toi de porter cette responsabilité, mais Daeron. Tu es autant une victime que moi. Alors cesse de te culpabiliser pour moi. Ça n’a jamais été ta faute, même si tu as toi-même brandi le couteau. »

Jacob marqua une pause avant d’ajouter.

« Malgré tous ses efforts, Daeron n’a jamais réussi à te briser. La plupart des assassins tuent en ne pensant qu’à l’argent qu’ils auront en fin de compte. Ils n’ont jamais de pensée pour leurs victimes ou les conséquences qu’aura cette mort, contrairement à toi. »

« Ne me mets pas sur un piédestal, Jacob. Ils l’ont déjà fait alors que je suis loin, très loin d’être parfait. »

« Non, tu ne l’es pas. Tu commets des erreurs, comme tout le monde. En même temps, pourquoi choisis-tu avec autant de soins tes contrats? Pourquoi décides-tu parfois d’en briser un pour aider la victime plutôt que de la tuer, au risque de ta réputation? »

« Il m’arrive parfois d’apprendre des détails supplémentaires en chemin qui me font penser que tuer n’est pas la bonne chose à faire. Honnêtement, le plus souvent j’agis avant de réfléchir et j’en assume les conséquences plus tard. J’ai toujours fonctionné à l’instinct. »

« La vérité, Zaahrian, c’est que tu te soucies des autres. Tu comprends le monde dans lequel tu vis, tu vois les conséquences qu’auront tes gestes. Tu es prêt à prendre les décisions difficiles dans le but d’éviter à d’autres de souffrir. Tu sais qu’il est préférable de laisser quelqu’un de mauvais vivre, car celui qui le remplacera sera pire. Tu te préoccupes tellement du monde qui t’entoure que cela te fait mal, mais tu continues malgré tout, car ne pas le faire te ferait encore plus de tort. Tu peux faire des choses terribles Zaahrian, mais ne crois pas un instant que tu es mauvais. Tu te plains beaucoup, c’est vrai. Tu exprimes ouvertement ton désaccord au point d’avoir l’air grincheux et laisser croire aux autres que tu ne t’en fou. C’est juste une façade pour cacher l’intensité de ce qui se passe là. »

Jacob s’était approché de lui et posa une main sur sa poitrine au-dessus de son cœur. Zaahrian observa cette main un instant avant de souffler d’une voix rauque.

« Je ne mérite pas de tels éloges, mais merci. »

« Tu mérites bien plus que cela, mais le temps presse.

Jacob désigna le sentier d’un signe de tête.

« Il t’attend. »

Zaahrian regarda droit devant lui où les arbres s’ouvraient sur une nouvelle clairière. Il distinguait une silhouette qui l’attendait, supposément l’assassin en lui. Si c’était le cas et il n’avait aucune raison de douter du contraire, cette dernière rencontre lui faisait peur, bien plus que d’affronter sa mère ou encore Daeron. Il connaissait bien la bête en lui, cette voix qu’il parvenait à maîtriser la plupart du temps, mais qui réussissait à se manifester à l’occasion. Il avait commis ses meurtres les plus brutaux sous son influence, quand quelqu’un lui étant cher était impliqué. C’était la part de lui qui ne se souciait de rien d’autre que de sa petite personne et qui prenait plaisir à voir la vie de ses victimes s’éteindre dans leurs regards.

« J’ai peur », dit-il soudainement. « J’ai vraiment peur de ce qu’il y a là-bas. »

« C’est une part de toi, tu le connais bien. Ne le laisse pas prendre le dessus et tout ira bien. »

« Justement, plus facile à dire qu’à faire. »

« Va, il ne reste plus beaucoup de temps. Nous allons nous revoir, un jour. En attendant, prends soin de toi. Adieu, Zaahrian. »

À ces mots, Jacob disparut. Zaahrian savait qu’il ne pouvait pas faire marche arrière. S’il voulait s’en sortir vivant, il devait affronter ce qui se trouvait devant. Inspiré par le courage de Jacob, il inspira profondément puis s'avança ddans la clairière. L’assassin lui tournait le dos, mais ça ne faisait aucun doute que c’était lui. Il portait la même cuirasse qu’il avait au moment d’aller chez Aruj. Sa tête était découverte et il portait ses cheveux attachés.

« Tu en as mis du temps. »
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MessageSujet: Re: Le rêve [solo]   Le rêve [solo] I_icon_minitimeVen 26 Mai 2023 - 13:38


L’homme se retourna vers lui, chaque fibre de son corps exprimant une nonchalance manifeste. Il tenait un couteau avec lequel il se curait les ongles.

« Alors, t’as fini de t’apitoyer sur ton sort? C’est lassant à la longue. »

Il était identique à lui, comme si Zaahrian se regardait dans un miroir. Même visage, même regard, même posture, mais l’expression de dédain qu’il affichait le rendait en même temps complètement différent.

« As-tu donné ta langue au chat? Je croyais qu’il était impossible de te faire taire! »

« Pourquoi toi? »

« Ah! Question intéressante, en effet. Pourquoi moi… Laisse-moi réfléchir. »

Un sourire apparu sur le visage de l’assassin. Loin d’être sympathique, il était plutôt arrogant et déplaisant, comme s’il se moquait en permanence du reste.

« Parce que je suis ce que tu redoutes le plus, ce que tu aurais pu devenir bien qu’en réalité, j’ai toujours fait partie de toi. Tu refuses simplement de le reconnaitre, mais les choses pourraient bientôt changer. Enfin. »

« Qu’est-ce que tu veux dire? »

« Nul ne marche jusqu’aux portes de la mort pour en revenir indemne. À ton avis, qu’est-il arrivé à Guilin pour qu’il soit si différent, lui qui avait pourtant fait de superbes progrès avant sa disparition. Aujourd’hui, il est cachotier et disparaît durant des jours en te donnant le minimum d’information. Quand quelque chose l’embête, ses réactions sont souvent disproportionnées et particulièrement violentes. Les cicatrices qu’il porte ne se limitent pas à celles qu’il a sur le visage. »

Zaahrian serra les poings. Il savait que Guilin n’était plus tout à fait le même, mais essayer de lui parler, c’était comme s’adresser à un mur. Il avait rejeté toute tentative de Zaahrian de le faire parler, alors il avait cessé d’essayer.

« Ça n’arrivera pas », déclara Zaahrian d’une voix ferme. La réponse sembla amuser son double.

« Tu crois que c’est aussi facile, qu’il suffit de dire non? La vérité, Zaahrian, c’est que tu ne te souviendras de rien de ce rêve, juste que tu as passé un moment très bizarre sans être capable d’expliquer exactement pourquoi. Tu ne remarqueras même pas les changements toi-même, ce sont les autres qui vont te demander sans arrêt si ça va. Au début, tu vas trouver ça gentil de leur part, mais ta patience ne sera plus ce qu’elle était et rapidement, tu vas trouver leur sollicitude particulièrement agaçante. Tu vas t’isoler, repousser tous ceux qui tenteront de s’approcher de toi pour te faire parler jusqu’à ce que tu te retrouves effectivement seul. Et quand il n’y aura plus personne autour de toi, tu seras enfin au sommet de ton art. La famille que tu cherches si désespérément à construire t’empêche d’être celui que tu peux vraiment devenir. Tu le sais ça, n’est-ce pas? »

« Ce que je sais, c’est que tu adores t’entendre parler. Tu es insupportable. »

Visiblement amusée, l’image de Zaahrian gloussa de rire.

« C’est vrai, tu n’as pas idée à quel point tu peux être insupportable lorsque tu décides de nier l’évidence. Je suis toi, peu importe ce que tu dis, c’est du vent, une tentative minable de te convaincre que tu es le gentil de l’histoire, mais comment un assassin pourrait-il l’être. Admets la vérité, embrasse-la et tu te sentiras beaucoup mieux. Rappelle-toi de l’époque où tu voulais être le meilleur. Tu dis que la mort de Jacob t’a fait sentir misérable, mais ça ne t’a pas empêché de persévérer. Tu ne t’es pas contenté de faire le minimum pour sauver ta peau, tu voulais être au-dessus du reste et tu as réussi. Ils sont bien peu à être de ton niveau. Encore aujourd’hui, tu passes des heures à t’entraîner, à peaufiner ta technique… Ce n’est pas l’attitude d’un homme qui se contente de la deuxième place. Imagine maintenant si tu avais l’ambition en accord avec l’ampleur de ton talent. Tu pourrais accomplir tant de choses, modeler cette ville à ton image, devenir le prince des assassins! »

Zaahrian regardait l’homme devant lui, n’arrivant pas à croire ce qu’il entendait. Certes, il y avait une part de vérité dans ce qu’il disait. Dans tout ce qu’il entreprenait, il allait toujours avec la volonté d’aller jusqu’au bout, parfois avec des résultats plus ou moins heureux, mais jamais il ne se contentait de faire les choses à moitié. Il tirait aussi de la fierté de son talent et de ses compétences qu’il entretenait avec soin, passant de nombreuses heures à s’entraîner, mais ne pas vouloir perdre la forme ne faisait pas de lui un monstre, n’est-ce pas?

« Oui pour ensuite me faire tuer stupidement dans le processus. Non merci! Déjà avec ce qui vient de se passer… »

« Parlons-en de ce qui vient d’arriver. Que comptes-tu faire de cet imbécile de Viliam une fois réveillé? Hum? Tu ne vas quand même pas le laisser s’en sortir aussi facilement !? Si tu manques d’idée, permets-moi de te faire une proposition. »

Un sourire cruel apparu sur son visage et d’un geste de la main, il désigna le paysage autour d’eux. Des corps gisaient sur le sol, chacun présentant des blessures horribles, une véritable boucherie. Il y avait du sang partout et il embaumait l’air au point de le rendre épais, c’était l’odeur de la mort et de la désolation. À ses pieds, il vit la petite effigie d’un oiseau blanc bercé au creux de la main d’une des victimes. Zaahrian en avait vu des horreurs, mais jamais d’une telle ampleur. Il se sentit malade physiquement. Il voulait vomir. En regardant son double, il constata qu’il était aussi couvert de sang. Ses vêtements en étaient imbibés et il en avait même sur le visage, une sordide peinture de guerre.

« Si seulement il t’avait écouté, il y aurait eu moins de morts et tu ne te serais pas retrouvé dans cette situation. »

« J’aurais pu le laisser à son sort, mais j’ai décidé de rester. Je suis aussi responsable que lui. »

« Oui et ça fait de toi un imbécile au cœur tendre, c’est une évidence, mais toute cette histoire a commencé à cause Vil et de sa quête impossible. Vouloir libérer les esclaves de l’Ithri’Vann? Autant souhaiter des ailes pour atteindre le ciel. Ils sont faciles à tuer, crois-moi. Ils n’ont aucun talent, c’est sans doute pour cela qu’ils fuient après leurs coups d’éclat. Ce ne sont que des rats que l’on écrase avec le talon de nos bottes. Ces deux-là ont offert un peu plus de résistance, mais à peine. » Il désigna Vil et Ren qui reposaient l’un à côté de l’autre. Ren arborait une plaie béante au cou, on l’avait égorgé. Zaahrian imaginait sans mal son double l’exécuter devant son ami dans le simple but de le déstabiliser. C’était horrible et tout à fait dans son genre. « Même ensemble, ils ne t’arrivent pas à la cheville. Mettre fin à leur misère serait leur rendre service, surtout à ce Viliam. La vie à l’air tellement pénible pour lui et il aura appris sa leçon. Quand l’assassin parle, on l’écoute. »

« Tuer quelqu’un, ce n’est pas vraiment lui apprendre une leçon, c'est s'en débarasser. »

« Ah non? Pourtant, après nous avons la certitude qu’il ne recommencera pas », dit-il d’un ton joyeux. « Pourquoi perdre notre temps avec des solutions temporaires. C’est une tête de mule et il n’y a que les options radicales qui vont fonctionner avec lui. »

Zaahrian ne savait pas quoi répondre à ça. Jacob l’avait averti que ça serait difficile, mais il n’imaginait pas que ça le serait à ce point. Il le trouvait horrible, mais c’était là ces propres pensées qu’il exprimait de vive voix. Il avait rêvé à une telle violence, il avait contemplé plus d’une fois la meilleure façon de se débarrasser de Vil et de tous ceux qui se mettaient sur son chemin. Il avait envisagé fonder une guilde d’assassin afin d’assoir son pouvoir sur Thaar et d’en tirer les ficelles depuis les ombres. Il était horrifié, mais c’était lui, c’était en lui. Il n’avait tout simplement pas agi et il comprenait maintenant que la ligne était mince et qu’il en fallait peu pour faire pencher la balance.

« Je ne le ferai pas », déclara Zaahrian d’une voix ferme.

« Je te l’ai dit, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Tu ne peux pas simplement dire non. C’est quand tu te réveilleras que l’on verra qui aura le dernier mot et je dis qu’il est temps d’affirmer nos positions. »

« Ça n’arrivera pas. Je vais me réveiller, retrouver mes enfants et ma vie. Je vais veiller sur cette ville comme je sais si bien le faire. Si je dois tuer quelqu’un, je le ferai, si je dois sauver la vie d’un autre, alors ce sera ça. Je suis capable de choses terribles, c’est vrai, j’ai souhaité commettre de véritables massacres sous le coup de la frustration, mais je ne l’ai pas fait et je ne vois pas pourquoi un coup de couteau changerait ça aujourd’hui. »

Un sourire mielleux apparu sur le visage de son double.

« Nous verrons bien, mais tu ne devrais pas sous-estimer l’importance de ces blessures que l’on ne voit pas. Souviens-toi de ces deux années où tu as cherché avec tant d’ardeur la mort. Tu n’es pas à l’abri, Zaahrian. Tu es bien plus fragile que tu ne le crois. »

Zaahrian ouvrit la bouche pour répliquer, mais quelque chose changea. Une douce chaleur se répandait en lui et il se sentait plus fort. Une partie de la fatigue qui l’alourdissait venait de l’abandonner.

« Quelqu’un est sur le point de se réveiller », déclara son double d’un air satisfait. « À très bientôt, mon cher. »

Il avait l’impression de remonter à la surface après avoir plongé dans une profonde étendue d’eau, mais au lieu de voir la lumière du jour, le monde autour de lui devenait de plus en plus sombre et ses pensées de plus en plus informent. Bientôt, il fut entouré par les ténèbres. Il était seul, mais il pouvait sentir la présence de gens autour de lui. Sa dernière pensée consciente fut pour ses enfants avant que les ténèbres ne le prennent complètement.

Fin
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