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 Un rendez-vous presque galant [Caleb]

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Adélina
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Adélina


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MessageSujet: Un rendez-vous presque galant [Caleb]   Un rendez-vous presque galant [Caleb] I_icon_minitimeMar 30 Jan 2024 - 13:42





Arkuisa de la Première ennéade de Bàrkios,
Année XXI du XI Cycle,
Une plage à l’écart du port



En cette douce matinée de Bàrkios, profitant d’un soleil plus chaleureux que les derniers jours, Caleb s’était installé sur une pierre plate en bord de mer. Le capitaine avait proposé un rendez-vous à Adélina par le biais d’un jeune garçon, reconverti en coursier pour l’occasion, de le rejoindre sur une plage isolée à quelques pas des derniers quais du port de la cité insulaire. Installé, il attend, les genoux ramenés contre lui, le regard perdu sur l’Eris qui se perd à l’horizon. Pour cette rencontre, il avait décidé de changer un peu de l’ordinaire, éviter de rencontrer sa compagne comme à leur habitude soit dans sa cabine ou dans le bureau de l’échoppe. Une façon à la fois de changer de cadre, mais aussi de forcer l’alonnaise à sortir le nez de ses affaires qui lui prenaient beaucoup de son temps et son énergie dernièrement. Son regard se porte alors sur les remous de l’océan, alors qu’il déplie lentement ses jambes pour s’étirer. Sa main vient ramasser une pierre qu’il observe longuement, cherchant à s’occuper pour tuer le temps dans cette attente qui lui paraît une éternité.



C’est à ce moment que la duchesse fit son apparition. Se retournant vers Aubry qui avait insisté pour l’accompagner, elle fit un vague signe de la laisser, avant de s’avancer vers la plage. Ses bottes s’enfoncèrent dans le sable, alors qu’elle avançait vers le capitaine, un sourire aux lèvres. Cette distraction était particulièrement la bienvenue, cela faisait des jours que la jeune femme travaillait sans relâche pour s’installer à Meca et il fallait dire que tout cela avait été différent de tout ce qu’elle connaissait jusqu’à maintenant. Ici, personne ne lui devait le respect. Personne ne s’inclinait devant elle. Adélina n’avait plus le pouvoir qu’elle avait auparavant, ni même les responsabilités que lui avait imposées son statut. Malgré tout, Adélina ne regrettait pas sa décision. Il fallait avoir un certain courage pour tout abandonner et repartir à zéro. Mais c’était la meilleure façon de mettre le passé derrière elle.



La jeune femme s’arrêta derrière le Capitaine alors que ce dernier ne l’avait pas remarqué et l’observa silencieusement, un sourire aux lèvres. Elle baissa doucement le capuchon de son manteau. Elle avait vécu trop longtemps dans la douleur, accumulant chaque jour un peu plus de regret et de peine. Mais là, à ce moment présent, elle savait qu’elle était définitivement au bon endroit. « Tu voulais me voir? » demanda-t-elle, joueuse, avant de se rapprocher à nouveau du Capitaine.



Il se retourne, pas surpris par l’arrivée discrète d’Adélina, qui semble-t-il avait été remarquée sans lui arracher une réaction. Aucune raison pour lui d’être sur le qui-vive à cet instant étant donné qu’il se sait chez lui, ici, sur l’île de Méca et qu’aucun n'oserait le prendre par surprise ainsi pour s’en prendre à lui. Il regarde la jeune femme et l’invite à s’installer à ses côtés en tapotant du plat de sa main sur la pierre. “Aye.” Il la laisse faire et reprend alors. “Tu t’en sors avec tout c’que t’as à faire à l’échoppe ? Les gars font l’travail correctement ?”. Le regard de Caleb se pose sur le visage de la Rose, alors qu’il prend de ses nouvelles. Sa voix est presque calme et posée, trahissant une certaine candeur sur le moment. “J’voulais discuter d’certaines choses avec toi… Un peu d’tout et d’rien.” Il balaye de sa main l’air devant lui et jette, dans le même mouvement, le galet qu’il tenait quelques instants plus tôt. La jeune femme s’exécuta, passant la main sur ses cuisses pour retenir le tissus de son manteau, avant de s’installer au côté du Rokvenha. Elle ne put s’empêcher de le regarder, un sourire doux ornant ses lèvres avant de faire un rapide signe affirmatif de la tête. « Oui, les gars ont presque terminé. Je dirais que cet après-midi on devrait pouvoir les libérer. L’étage est tout organisé. Nous avons maintenant tous nos chambres. Ne reste que le bureau et la cave pour être honnête. C’était un sacré fouilli la dedans. » Elle frotta ses mains ensembles, semblant les réchauffer, avant de porter son regard vers la mer. « Ça fait plaisir d’avoir un chez-soi sans avoir à se préoccuper des dangers constants. » Elle n’aurait pas besoin d’expliquer quoi que ce soit, le Capitaine pouvait très bien s’imaginer à quel point elle ne s’était jamais sentie chez elle à Soltariel. Les commérages, le manque de respect… Pour eux, elle était nordienne, et elle ne s’était jamais réellement sentie accueillie dans ce palace de fausseries. Adélina se retourna finalement son regard vers le Mécan avant de l’observer pendant un instant; « Ah bon? Des choses importantes?  ».



Il la regarde s’installer, un brin amusé par les manières de noble toujours propre sur elle. “Bientôt quand tout s’ra en ordre, t’vas pouvoir enfin t’lancer dans l’grand bain des affaires mécanes.” Il rit, ce n’était pas un réel cadeau que de gérer un commerce sur cette île où l’or et les richesses sont le nerf de la société. Cependant, il sait qu’Adélina a hâte d’être complètement installée, de retrouver un cadre stable et rassurant qu’est cette petite échoppe et pouvoir enfin se reposer. “Aye, j’me doute bien. C’est pas l’grand luxe d’la vie d’palais, mais c’est déjà un p’tit quelque chose.” La jeune femme haussa les épaules; « Cela me suffit amplement. Je n’ai jamais été de celles qui aimaient le luxe par-dessus tout. Le palais Soltaar était beaucoup trop “m’as-tu vu”. Je n’ai jamais compris pourquoi on devrait en montrer autant … » Dit-elle en se remémorant l’opulence de sa précédente demeure. Lodiaker semblait bien pâle à côté.



Soudain, il se redresse et marche un peu sur la plage de sable, devant elle, mettant un coup de pied dans une petite pierre pour la voir rouler à quelques mètres. “J’vais commencer par l’important, aye, comme ça, ça s’ra fait.” Il se retourne ensuite vers elle et se rapproche d’un pas, gardant ses mains dans les poches de sa veste. “J’vais avoir besoin qu’tu me mette au prop’ un contrat… Si j’le fait moi ça va pas être bien visible.” Il souffle un rire, il sait à peine lire et écrire relevait de l’exploit alors faire un document aussi officiel lui paraissait bien trop compliqué. “J’veux qu’tu m’mette sur papier l’contrat ent’ moi et Eylohr, t’sais, l’capitaine d’l’Abyssale. On en a discuté oralement on est tombé d’accord l’alliance peut donc s’signer et s’mettre en place dès maint’nant.” Il continue de garder un sourire de satisfaction annonçant cette bonne nouvelle à celle qui était sa compagne, mais aussi sa confidente dans certains moments de complicité. Adélina le suivit de son regard, un léger sourire ornant ses lèvres alors que Caleb lui annonçait la bonne nouvelle. Elle était fière. Extrêmement fière de lui, et des progrès qu’il faisait. Le wagyl, le conseil… Tout cela était des étapes importantes qu’il conquérait une à une et Adélina n’avait aucun doute que cela était le début de son ascension. « Oui, sans problème. Tu n’auras qu’à me dire les termes, et je pourrais mettre tout ça sur un parchemin. » Bon, il lui faudrait acheter de l’encre et des nouvelles plumes, mais cela n’était guère un problème. « De toute façon un accord est un accord. Si vous en avez un verbal, il tient qu’il soit écrit ou non  » Après tout, le capitaine de l’Abyssal lui avait déjà confié ne pas être le meilleur en calligraphie ou même en lecture.  



Il arrête de marcher sur la plage et se fixe dans sa direction. “Aye, c’est assez simp’ chez nous autre. Mais un papier d’la sorte est obligatoire pour l’rappeler à tous.” Il se recoiffe un instant, ses cheveux balayés par le vent marin. “Faudra bien noter qu’il m’doit cinq pourcent d’ses r’ventes et aut’ et faudra aussi qu’tu mettes d’dans qu’il est prioritaire dans ta boutique… Tu r’vendras ces prises en premier selon les d’mandes et c’qu’il a b’soin aussi.. Ca fait partie d’l’accord.”  L’expression de la jeune femme changea rapidement. Sa tête se pencha sur le côté, alors que ses sourcils se froncèrent alors qu’elle se demanda si elle avait bien compris…  « Prioritaire? » demanda-t-elle avant que sa langue ne claque son palais clairement insatisfaite de la tournure des événements. Soudainement, elle eut l’impression d’être de retour en péninsule et n’être reléguée qu’au rôle de pondeuse dans son palais… Surtout que ce commerce était son bébé, son projet et perdre le contrôle ne lui plaisait  pas du tout. Elle resta silencieuse un moment, observant le Rokvenha pendant quelques secondes alors qu’elle semblait mettre de l’ordre dans ses idées. « J’aurais apprécié que tu m’en parles avant de promettre quoique ce soit dans MON affaire. » Dit-elle en insistant sur un mot en particulier. « J’apprécie l’aide que tu me donnes, mais cela ne veut pas dire que l’on doit tout donner aux gens sous tes ordres… J’ai aussi mes plans et je n’apprécie pas forcément de me faire couper l’herbe sous le pied ainsi. »



Rokvenha change à son tour d’expression, lui reste figé, ne sachant pas si la jeune femme est sérieuse dans ses propos ou si elle s’essaye à un exercice face à lui. Il reste ainsi, l’écoutant en silence. Un long silence qui continue même quand elle a terminé sa petite crise de nerf. L’homme la fixe alors et d’une voix calme répond. “T’as fini ?” Sa tête accompagne la question en s’inclinant légèrement sur le côté et ses sourcils se haussent dans la foulée.



Lentement sa main sort de sa poche et son index se plante en direction d’Adélina. La voix du Rokvenha est toujours calme, plate, comme l’Eris avant une tempête. “Ton échoppe, ma Rose, pour l’heure… Elle m’appartient.” Il interrompt toute tentative de réponse en ouvrant sa main vers elle. “t-t-t-t-t… J’vais t’expliquer un truc. Si tu peux garder l’clefs, faire tes travaux et avoir tes projets en tête pour tes p’tites affaires, c’est bien parc’que MOI j’le veux pour l’heure.” Il insiste tout autant qu’elle sur ce mot là, continuant de garder une voix plate dont Adélina peut sentir une colère qui se retient sous la surface. “Si j’décide là maint’nant qu’tu n’as plus rien à faire ici et même sur Méca… Que crois-tu qui va t’arriver ? Mmh ?” Il la regarde d’une manière qui laisse sous-entendre la réponse évidente aux deux. “Donc c’que j’décide dans mes accords avec d’aut’ et qui prend en compte ton échoppe… J’ai pas b’soin de t’en parler. Bien claire ?” Il la toise alors, son regard s’étant noirci. Adélina resta silencieuse un moment, elle avait eu l’impression que son estomac s’était noué. Si elle avait envie de lui hurler à la figure, elle se retint, sachant pertinemment que ce n’était pas la bonne façon de réagir au capitaine. Il avait raison, s' il ne voulait plus d’elle, il pourrait très bien la renvoyer chez elle, mais qu’il use de cette menace ainsi faisait plus mal que toute autres choses. Adélina avait l’impression de devenir - une nouvelle fois - prisonnière et d’être à la merci de ses envies. La jeune femme se releva finalement, l’air neutre bien que le Rokvenha pourrait aisément voir une note de déception, voir de tristesse dans son regard.«  Je n’ai jamais dit te mettre des batons dans les roues. Tu le sais que je veux prendre ma place, faire mon nom sans dépendre de toi. Tout ce que j’ai demandé c’est que tu me respectes assez pour m’en parler avant de faire un quelconque accord. » Elle s’arrêta une seconde avant de reprendre; « Tu le sais que je ne te trahirais jamais. Que je ferais tout pour t’aider et malgré cela tu me menaces de me renvoyer ? » Cette fois-ci, c’était clairement de la tristesse qui verrait. Adélina secoua la tête, comme pour chasser cette dernière, tentant de rester le plus calme possible. « Alors peut-être devrais-tu me renvoyer tout de suite si tu ne tiens pas à me respecter.  Dois-je te rappeler que je ne suis plus une prisonnière. »



Il l’écoute encore, gardant ce regard froid et répond de sa voix qui l’est tout autant. “T’veux tenter l’coup ici à Méca en disant aux aut’ que tu n’es plus sous ma protection ?” Son visage se penche légèrement, la question est sincère. “Car quoi qu’tu penses, Lina, pour l’heure, ton nom et ta survie ici dépendent du mien… T’crois qu’les autres t’laisseraient les clefs d’l’échoppe d’Holden en te croyant sur parole à son “cadeau” ? T’crois qu’les autres croient qu’tu veux réellement quitter ton ancienne vie ?” Il secoue la tête. “C’est pas des menaces Lina, c’est la réalité d’choses ici.” Il désigne la cité du menton, sans quitter la jeune femme du regard. “Pour l’heure tout c’qu’est a toi, dans ta p’tite tête d’princesse, est à moi.” Il expire sèchement du nez, cherchant à ne pas s’emporter, il semble réussir à se contenir. “J’ai pas vogué au risque d’me faire tuer juste pour t’dégager si c’est c’que tu crois. Y’a pas d’menaces, pas d’manque de respect, j’t’explique simplement comment sont les choses ici.” Il marque une pause, inspirant encore une fois pour réprimer quelque chose. “Tu m’demandes du respect à la moindre contrariété sans même prend’ en compte tout c’que j’t’ai offert et fait pour toi… Si t’penses qu’ta situation d’devoir faire tes preuves est contraignante, j’te laisse imaginer c’que moi j’ai au-d’ssus d’mon crâne en c’qui te concerne.” Il n’en avait jamais parlé, mais en s’étant porté garant de la venue de deux péninsulaire, deux nobles et surtout l’ex-épouse du Duc de Soltariel qui plus est, il s’était lui aussi mit dans une situation qui ne joue pas en sa faveur, jouant ainsi son nom et sa réputation sur l’île. “Maint’nant, que j’t’en parle avant ou après, l’résultat sera l’même, ma décision est prise.” Il conclut sèchement, l’observant alors.



Adélina resta silencieuse un moment, analysant ce que le capitaine venait de lui dire. Il avait raison, elle et Aubry ne survivraient pas longtemps si le nom de Caleb n’était pas associé au sien. Bien des gens lui avaient déjà dit, crachant leur venin à son visage. Et qui aurait pu les blâmer? Il ne savait pas ce qui s’était passé et peut-être ne comprendraient-ils jamais pourquoi elle avait laissé derrière elle une vie de luxure et de pouvoir pour les rejoindre. « Je n’ai jamais dit que je n’appréciais pas ce que tu faisais pour moi. Ton support est indéniable et je te dois énormément. » Cela était un fait, et elle avait montré plusieurs fois son appréciation au pirate, par des mots, et d’autres gestes. Mais cela n'empêchait pas qu’elle avait l’impression d’être reléguée à un autre plan. Elle se mordilla la lèvre un instant, alors qu’une idée tordue lui traversa l’esprit. La nordienne s’approcha de Caleb, ses bottes s’enfonçant dans le sable, s’approchant de son compagnon, s’arrêtant tout près de ce dernier. Elle attrapa sa main avec la sienne, l’emprisonnant avec son autre, avant de relever la tête pour rejoindre son regard. Caleb se laisse faire, se calmant à mesure qu’elle approche de lui et se saisit de sa main. Il expire sèchement comme pour évacuer les dernières contrariété de cette conversation.



« Puis-je te faire une proposition alors? » Voyant qu’elle avait l’attention de ce dernier. Il y avait une façon de réellement joindre leur patrimoine. « Et si on se mariait?  » La question arrache à l'homme un hoquet sonore, une quinte de toux même, qui semble le faire s’étouffer. Il essaye de reprendre sa respiration, mais a du mal à le faire. “Qu…Que… Quoi ?” Il cligne des yeux, ces derniers sont rouges et larmoyants par son étouffement.



La question semble avoir complétement fait perdre les moyens aux marins qui ne sait même pas si elle semble sincère ou si la jeune femme tente de l’amadouer pour calmer la dispute naissante. Il fronce les sourcils, puis les hausse, cherchant à déceler le tout en observant Adélina. Cette dernière ne sembla guère s’offusquer de la réaction du capitaine. Pour être honnête, elle s'attendait à un non catégorique de sa part. Elle eut un léger sourire, alors que ses doigts gantés caressaient ceux du forban. « Tu m’as compris…  » Elle sembla gênée pendant un moment avant de relever le menton pour soutenir de nouveau le regard de Caleb. « Je te demande de joindre ce que l’on a. Légalement, tu serais réellement propriétaire de tout ce que j’ai, de tout ce que je veux construire et de tout ce que je récolterais… » Elle se retint de lui dire que leurs enfants seraient légitime, se disant que ce dernier s’en foutait absolument qu’ils soient des De Lourbier ou non.  « J’ai déjà fait la promesse devant les dieux, et même les esprits. Je te propose de l’officialiser. » Adélina eut un léger sourire, avant de baisser les yeux, semblant incapable de soutenir plus longtemps le capitaine; « Et je ne mentirais pas, que l’idée me plairait personellement.  »



Rokvenha continue de la fixer, s’étant calmé. Il avait bien entendu la première fois et Adélina confirme alors une nouvelle fois son envie de se lier à lui. Son souffle s’arrête un instant devant cette proposition et l’envie plus que naissante de la part de la jeune femme. Il la regarde, gardant sa main liée à la sienne et reste ainsi silencieux quelques secondes. Durant ce silence, tout se chamboule dans sa tête, lui qui n’avait jamais réellement côtoyé le monde des sentiments et de l’amour plus précisément, se retrouvait là à être bouleversé par une telle question. Lui qui n’avait jamais voulu s’attacher à qui que ce soit pour tout un tas de raison, se retrouve maintenant pris au piège devant cette jeune femme qui lui exprime son désir de mariage. Puis, il brise alors son silence d’un long souffle et secoue la tête. “Tu m’appartiens d’jà… J’ai pas b’soin d’mariage, pas b’soin d’quoi que ce soit d’aut’ pour ça, pas même d’l’officialiser.” Il étire un fin sourire, presque amusé par sa réponse.



Il tire alors la jeune femme a lui, en s’aidant de sa main liée dans celle d’Adélina. “Tu pourras pas toujours m’avoir d’la sorte, ma Rose… Pas avec d’mots doux et aut’ manière d’donzelles.” Il baisse légèrement la tête dans sa direction et profite de leur proximité pour venir lui arracher un baiser. Le capitaine se laissait aller à ces démonstrations là en privé, bien qu’en public il commençait peu à peu à laisser Adélina s’approcher et entrer dans son espace vital. C’était en un sens déjà une preuve des sentiments qu’il semblait éprouver à son égard, bien qu’il n’a jamais mit de mot dessus. En séparant ses lèvres de celle de la péninsulaire, il glisse lentement en direction de sa joue, puis de son oreille. Son souffle chaud venant caresser la peau de la jeune femme. “Quand tu s’ras Mécane… Nous en r’parlerons.”



La réponse ne surprit guère la jeune femme. Après tout, Caleb lui avait déjà mentionné plusieurs fois qu’il ne croyait pas à ce concept. D’ailleurs, il avait déjà bien du mal à avouer ses sentiments à la nordienne, alors imaginer un mariage entre les deux aurait été des plus surprenants. Il avait néanmoins raison, elle lui avait déjà tout donné sur le Wagyl. Quelle raison avait-il d’unir sa vie à la sienne? Elle aurait voulu lui dire que ce n’était guère réciproque, que bien qu’elle lui appartenait, lui, restait bien libre, mais elle se ravisa. Mentionner cette liberté au pirate était l’équivalent de complètement fermer la porte à cette question, et même si, elle, en ressentait le besoin. Adélina se laissa faire alors qu’il l’attira à lui, lui rendant son baiser jusqu’à ce qu’il glisse doucement sur sa joue, laissant son souffle la faire frissonner. La nordienne expira difficilement, son souffle semblant saccadé alors qu’il avait toujours le nez enfoui près de son oreille. Elle ravala sa déception, en tentant un léger sourire. « Et regarde qui utilise les mêmes techniques… » Adélina souffle légèrement du nez, alors que sa main rejoint doucement la joue du pirate, caressant doucement ce dernier. Elle l’attira de nouveau à elle, posant son front contre le sien, avant de murmurer: « Très bien… » La jeune femme s’arrêta un moment, savourant l’affection que lui donnait le capitaine, avant de relever doucement la tête vers ce dernier. Il y avait quelques choses qui la tracassaient, et c’était peut-être le bon moment pour aborder la question. « En parlant d’être Mécane, vu qu’il n’y a pas de prêtre sur cette île, cela a légèrement bouleversé mes plans. » Elle observa la réaction du mécan pendant une seconde avant de continuer: « Je veux rompre mon mariage. Je répudie le Duc. Je ne veux pas avoir mon nom lié au sien devant les dieux. Qui pourrait m’aider à nettoyer cela? » Car oui, ce mariage était définitivement une tache qu’elle devait faire disparaître. Marier Adriano était une erreur, et elle aurait dû écouter les doutes qu’elle avait eu après leur visite en Ydril.


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MessageSujet: Re: Un rendez-vous presque galant [Caleb]   Un rendez-vous presque galant [Caleb] I_icon_minitimeLun 26 Fév 2024 - 13:05





Caleb semble réfléchir à la question, puis hausse les épaules. “P’t’êt’ bien qu’la Médée pourrait repond’ à tes questions à c’sujet.” Il ne semble pas réellement prendre conscience de la gravité de la demande, lui qui ne croit pas aux dieux de la péninsule et qui, avant même qu’elle n’ait prononcé ses voeux aux duc, avait obtenu de la jeune femme son Souffle et son corps. C’était une parole qui n’était pas sans sens pour lui -et chez les mécans en général- car il relevait là d’un pacte, semblable à un mariage avec un esprit ou toute autre divinités de leur panthéon. Adélina eut un léger mouvement de tête. La médée… La rencontre avec cette vieille femme avait été particulièrement révélatrice la dernière fois. Peut-être le serait-elle de nouveau? Quoi qu’elle doutait qu’elle puisse réellement savoir la volonté des dieux. Elle même l’avait avoué à la jeune femme il y a quelques mois. Qui sait, peut-être trouverait-elle une enterloupe pour l’aider, pour faire en sorte que ce mariage soit invalide. Elle pourrait le répudier directement, mais cela ne serait pas officiel, et ne l’aiderait en aucun point à refaire sa nouvelle vie. Les gens la croyaient toujours lié à lui et tant que cela serait le cas, personne ne lui ferait réellement confiance à Meca. Finalement, il se décroche lentement d’elle et l’observe. La jeune femme eut une légère moue, mais ne le retint guère alors qu’il reprit; “Aye, on essay’ra d’aller la voir… Dis.” Il change subitement de sujet, balayant le dernier comme le vent balaye une feuille morte. “Si t’entend parler d’navires d’aut’ nations un peu important, plus qu’la moyenne… Tu peux m’tenir au courant ? J’compte bien tester Eylohr et son équipage sur une belle prise.” Il lui sourit, d’un air plus carnassier qu’auparavant.  


La jeune femme fut prit d’un frisson alors qu’elle entendit la remarque du capitaine. Elle ferma rapidement les yeux avant de bouger rapidement la tête, portant son regard sur les flots. « Si j’entends une quelconque information; oui. Mais les gens ne me font pas assez confiance ici pour me révéler quoi que ce soit. » La jeune femme se mordilla la lèvre inférieure pendant quelques secondes, l’air pensive. Comme si elle était mise devant un fait qu’elle n’appréciait guère.  « Tu vas vouloir que je vienne? » Sa voix brisa le silence, alors que les deux prunelles azurées se retournèrent vers le pirate. Ses mains rejoignirent ses bras, comme si elle cherchait à se protéger de quelque chose. Il hausse les épaules comme si tout était normal. “Si t’comptes v’nir piller avec moi et Eylohr, aye… Si t’as fort à faire ici, c’est comme t’veux.” Il ne la force pas, sachant très bien qu’elle n’apprécie pas ce genre d’évènement, mais aussi que sa sécurité serait mise en danger sur un pont où les combats feront rage. “Maint’nant, si t’penses qu’t’peux pas encore rester seule à Méca et qu’t’as besoin d’êt’ avec moi … On s’démmerdera.” La jeune femme pianota des doigts en observant le pirate. Se sentait réellement en sécurité à Meca? Définitivement pas. Elle secoua la tête négativement avant de reprendre; « Pour être honnête… Non aucunement. Autant j’ai à faire, autant je ne crois pas que je serais en sécurité seule avec Aubry. » Répondit-elle. Après tout, certains avaient déjà tenu tête au Mécan, alors pourquoi resteraient-ils dans leurs coins pendant son absence. « Ils m’ont déjà pris une fois par surprise, je n’ai pas envie que cela se reproduise. »  Elle soupira avant de se tourner une nouvelle fois vers le large. « Et je sais que je suis complètement inutile pour ton équipage. »


Il se retourne et commence à marcher dans le sable, semblant réfléchir. Adélina avait raison, si les mécans n’avaient pas encore fait de coups bas à son égard c’était principalement dû à la présence du Rokvenha dans les parages et qui sait ce qu’ils pouvaient faire si le capitaine prenait la mer ? Il commence alors à marcher, faisant les cent pas. “Mmh… Inutile, naye, d’moins pas quand on n’fait qu’naviguer, mais c’est vrai qu’quand on va piller …” Il s’arrête un instant comme prit d’une idée soudaine, certaines paroles lui revenant en mémoire, celles d’Aubry lui demandant de la convaincre d’apprendre à se défendre. “Pour l’moment, j’peux pas t’laisser seule ici, tu vas m’suivre pour cette fois, par cont’ va falloir qu’ça change et qu’tu sois en mesure d’te faire respecter si j’suis pas là et j’parle pas forcément d’ouvrir ta gueule.” Il souffle du nez et se rapproche. “Ton Cousin va t’apprendre à manier les armes, Rocaille aussi si b’soin… Quand on ira piller tu s’ras avec moi pendant l’premiers pillages, pour qu’tu t’fasse tes premières armes d’la sorte.” Il la fixe alors pensant tenir une bonne idée. Adélina se retourna vers Caleb alors qu’il s’approchait d’elle. D’abord surprise, son expression se changea rapidement à de la stupéfaction alors qu’il lui révélait son idée. Béate, elle l’observa pendant quelques secondes, analysant son regard pendant quelques secondes en se demandant si ce dernier se moquait d’elle. Adélina faire ses armes? Mais quelle idée! Elle cligna des yeux, comme pour tenter de reprendre ses esprits. Puis ne put s’empêcher d’éclater de rire, allant même jusqu’à essuyer une larme qui perlait au coin de son oeil droit. Sourire aux lèvres, cette dernière posa doucement ses mains à la taille du forban, s’approchant tout près de ce dernier. « Cela faisait un moment que je n’avais pas rit ainsi! Ah! Tu imagines! Moi en train de piller un navire! » Elle souffla de nouveau du nez, avant de sembler prendre un peu de sérieux; « Mais oui je suis d’accord. Je devrais apprendre au moins à me défendre… Quoique je n’ai plus d'armes sur moi. Je demanderais à Aubry de m’en trouver une. »


Lui, ne rit pas, bien qu’un sourire amusé en la voyant ainsi faire se dessine aux coins de ses lèvres. Il la regarde, trouvant ce visage radieux, sublimé par les éclats du soleil et l’air marin qui fait danser ses cheveux. Il la regarde alors, la laissant se reprendre avant de poursuivre. “Une drôle d’idée hein ?” Puis son sourire se perd aussitôt marquant le sérieux de la suite de ses propos. “Mais t’y manqueras pas.” Avant même qu’elle ne prenne la parole, il coupe court à toute discussion. “J’te rappelle qu’tu dois prouver plus qu’quiconque sur c’te foutue île et bien qu’tu veux t’mettre à faire l’négoces d’marchandises va aussi falloir qu’tu prouves qu’t’as des crocs dans c’te belle bouche.” Il s’approche d'un pas et saisit Adélina délicatement par le menton, lui relevant le visage pour qu’elle le fixe droit dans les yeux, la forçant alors à lire le sérieux dans son regard, dans son Souffle. “J’te d’mande pas d’êt’ la plus grande pirate d’l’Eris, ça, j’m’en charge, mais faut qu’tu puisses connait’ l’odeur d’sang et d’sel mélangé, qu’t’offre ton Souffle à la Noyée et qu’tu chante à la victoire avec l’tiens au moins une fois.” Rokvenha le sait, les mécans se forgent dans le sable, le sel et le sang et il n’y a rien de mieux pour consolider des liens entre forbans qu’une histoire racontée à l’auberge sur les actes réalisés en pleine mer.


Le visage de la jeune femme sembla se figer alors que le mécan reprit la parole. Elle le laissa lui remonter le menton, ne l’interrompant pas une seule fois alors qu’il parlait. Les yeux figés dans les siens, alors que son air dévoilait l'inquiétude qui se formait peu à peu en elle.  « Je ne peux pas faire ça…. » murmura-t-elle sans bouger. Elle avait l’impression que son sang se glaçait mais ne bougea pas d’un millimètre, laissant le mécan la diriger. « Je ne peux pas tuer des gens innocents… Si c’est pour me défendre ou défendre ceux que j’aime; oui… Mais je ne peux pas autrement… » Son expression devint soudainement suppliante, presque apeurée; « Je t’en pris ne me force pas à faire cela… Je ne suis pas prête. Je veux faire ma marque sur cette île. Je veux faire ma place. Mais pas en tuant des gens qui ne le mérite pas. Ce n’est pas moi. »   souffla-t-elle. Il verrait bien qu’elle était apeurée. L’idée d’enlever le souffle à un être la terrifiait. Elle l’avait fait dans le passé, mais ne souhaitait pas le faire de nouveau sans raison. Adélina ne pouvait pas changer ainsi. Qui plus est, si il l’aimait, il ne tenterait pas de la changer ni de la corrompre n’est-ce pas? Du moins, c’est ce qu’elle espérait.


Un instant de marbre devant la tristesse de la jeune femme, qui ne semble pas trouver de place dans la compréhension du marin, il penche la tête et laisse le temps à ses idées de formuler ses phrases, pour ne pas répondre hâtivement. “Tu…” Puis il expire sèchement en relâchant avec douceur le menton d’Adélina. “J’t’ai pas d’mandé de tuer qui qu’ce soit.” Il la fixe tandis qu’un sourire presque amusé par ce quiproquo se dessine sur son visage. “J’t’ai d’mandé d’êt’ présente, d’sentir et d’viv’ l’instant, mais pas d’prend’ une vie. T’veux savoir comment nous aut’ on vit… Piller l’mers c’est not’ vie, c’qui fait viv’ toute cette foutue île, d’pirates aux marchands et même l’simp’ pêcheur. Chacun des mécans sait c’que c’est de naviguer, piller, pas toi, pas encore.” Il se détourne alors et regarde en direction de l’océan. “J’veux qu’tu sois consciente et qu’tu comprennes comment Méca fonctionne, mais j’te d’mande pas d’tuer.” puis il finit par rire en se retournant vers elle. “A dire vrai, on a pas b’soin d’tuer pour piller, pas mal d’marchands s’rendent dès lors qu’il r’marquent l’pavillon noir, mais ça…” Il mouline, ne voulant pas s’attarder sur les détails qui sont propres et différents à chaque sortie en mer. “Tu s’ras sur mon navire quand on abordera, quand tout s’ra terminé t’viendras sur l’pont pour voir… Y’aura sûr’ment des morts, aye, mais j’te d’manderai d’venir quand même. T’auras ton utilité sur place, l’valeur des prises, la langue, on verra l’moment venu.”


La demande de Caleb parait dure, mais par celle-ci il s’assure qu’Adélina est consciente dans quel monde elle veut vivre et de la dureté de sa future vie. Se voiler la face quant à l’origine des marchandises qu’elle vend n’est pas la solution, pour lui. De ce fait, il espère qu’elle comprenne ainsi la valeur de chaque souverain qu’elle gagnera et de l’intérêt de sa position au sein de la société mécane. Adélina observa le pirate alors que ce dernier prenait la parole. En tant que tel, il n’avait pas tort. La jeune femme s’était définitivement fermé les yeux. Elle savait définitivement d’où venait la marchandise, mais cela heurtait définitivement les valeurs auxquelles elle avait toujours œuvré. La jeune femme frisonna alors qu’elle se rémémorait la dernière fois qu’elle avait assisté à un pillage du Rokvenha. Il lui avait fait choisir une victime. Un pauvre homme qui n’avait rien demandé et qui s’était retrouvé les yeux crevés… Elle se souvenait de la violence inouie des membres du Wagyl Noir alors qu’ils tuaient sans merci les pauvres commerçants. Ses mains se serrèrent sur ses bras, comme si elle tentait de se protéger de quelque chose. Son regard fixé sur le sable mouillé devant elle. Il y avait un énorme débat qui se rageait en elle. Deux façons de vivre, deux façons de voir les choses qui clachaient entre elles. La vie était cruelle. La jeune femme le savait. Mais malgré tout ce qu’elle avait traversé, la jeune femme avait bien du mal à rendre la pareille. Adélina frissonna, ayant l’impression que son souffle devenait de plus en plus corrompu. Relevant finalement le regard vers le pirate, cette dernière hocha la tête, donnant sa silencieuse approbation. La nordienne frissonna de nouveau avant de se retourner pour s’asseoir sur le rocher de nouveau, les yeux perdus sur la mer devant eux. « Tu n’as qu’à me dire quand nous partirons et je viendrai… » Elle laissa un silence s’installer, perdue dans ses pensées, avant de finalement osé révéler ce qui la tracassait; « J’ai du mal à laisser tout cela derrière moi. Malgré tout ce que j’ai vécu, de comment j’ai été traiter par mes paires… Ce monde ne m'a rien apporté d'autre que du malheur, de la violence et pourtant j’ai l’impression d’y être encore attaché. » Elle eut un rire triste, en faisant non de la tête, avant de reprendre; « On m’accuse d’être quelqu’un que je ne suis pas, me force à tuer mon enfant, et je ne ressens même pas une envie de me venger… »


Il la regarde faire et la laisse seule un instant. Il ne comprend pas l’état dans lequel elle peut être en ce moment et son regard se cache derrière ses paupières qui se plissent. “C’est parce qu’t’es une d’ces donzelle qui pense pouvoir agir avec l'cœur.” Il lâche cette phrase à la volée. “T’penses qu’malgré tout l’mal qu’t’as subi si tu donnes en c’bas monde encore d’bon, t’arriveras à changer l’choses et t’préfère encaisser, encore, encore et encore… C’est ta nature et t’peux rien y faire et même si on t’donnait l’chance d’changer ça, d’te rend’ l’moyen d’te venger, tu l’ferai pas.” Il secoue la tête. “Il en faut aussi d’gens comme toi, pour sûr, sinon les eaux et l’terres s’raient r’couverts de sang et d’cadavres et on vivrait des guerres toutes les ennéades héhé.”


A son tour, il vient s’installer à ses côtés. “J’te demande pas d’changer, parce que j’m’en fou qu’tu sois tend’, j’veux juste qu’tu sois capable d’mett’ des limites à ta douceur pour qu’t’ai plus à souffrir d’la sorte. Pour ça, pas b’soin d’massacrer tout l’monde ou d’faire couler l’sang par plaisir, naye… Faut juste êt’ capable d’comprendre qu’on peut le faire et d’comprend’ quand il faut l’faire.” L’explication du forban semble un peu bancale, mais l’idée est la volonté sont là. Il veut qu’Adélina s’endurcisse et pour ça, la méthode est brutale mais probablement plus efficace. La jeune femme tourna doucement la tête vers le forban, l’observant silencieusement. Il avait raison… Elle s’était toujours montrée forte, mais peut-être était-ce une façade, un vil mensonge. Sa famille décimée… Sa belle-soeur qui la poignarde en pleine rue… La mort suspecte de Théodoric… La nordienne avait encaissé encore et encore, tentant malgré tout de trouver un grain de bonheur dans chaque situation et à chaque fois qu’elle avait cette impression satisfaisante, on la lui enlevait. Adélina se redressa soudainement, passant sa main dans ses longues boucles brunes. Elle se sentait torturée… La jeune femme laissa tombé sa tête vers l’arrière, regardant le ciel ornée de nuage grisâtre. Caleb avait raison. « Je l’ai déjà fait une fois… » murmura-t-elle avant de fermer les yeux. « Je me suis vengé… J’ai pris la place de mon ennemie. L’ai fait tomber de son piédestal pour devenir baronne. » Bien qu’elle avait apporté la vérité, cela n’empêchait guère que ses motivations n’étaient pas nécessairement pentiennes.


Ses mains se refermèrent, se serrant sur elle même avant qu’elle ne pose sa tête sur l’épaule du forban. « Je ne suis pas parfaite comme tu le décris… J’ai dû prendre des décisions aussi. Condamner des gens à mort. Décider qu’oublier que ma belle-soeur m'a poignardée pour arrêter une guerre… Tout cela pour un but; pour protéger les autres. Pour ma famille.  Pour la baronnie. J’ai dû me marier à un être horrible devant le Roy parce que je voulais protéger mon fils… Abandonner toute dignité en m’unissant à un être tel que le Duc alors que j’ai une doute concernant son implication dans la mort de mon premier mari…Venir à Meca était la première décision que je prenais pour moi. La première fois que je pensais uniquement à moi et cela, malgré le prix. » Adélina n’était pas dupe, elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait jamais revenir en péninsule maintenant. Une fois que le Duc apprendrait qu’elle s’y trouverait, elle deviendrait une félonne. Non pas que cela la dérangeait nécessairement… La péninsule ne lui avait accordé qu’une minuscule parcelle de confort ces dernières années. « Difficile de mettre des limites lorsque l’on a été élevé à tout prendre sur soi pour les autres, mais je vais essayer… Je vais venir avec toi en mer. »


Il la laisse se poser contre son épaule en l’écoutant. Il comprenait les épreuves par lesquelles la jeune femme avait dû passer et se doutait que celles-ci, pour une personne comme Adélina, pouvaient être difficiles à endurer. Il hoche alors simplement aux derniers propos concernant la venue à Méca. Même si la première fois il lui avait forcé la main, la seconde avait été faite de son plein gré et Adélina savait bien qu’elles étaient les conséquences de cette décision.


Il souffle alors et regarde par-dessus la jeune femme en direction de la cité qui se remarque plus loin. Les voiles des navires flottent sur l’horizon et ceux qui n’ont pas encore pris la mer sont remués d’activités. “On est pas si mal ici t’verras.” Finalement, il reporte son attention sur elle. “J’verrai quand on r’prendra la mer, si j’trouve une info qui m’convient. Tu s’ras au courant dans la foulée.” Puis il reste ainsi un instant, replongeant son regard sur l’Eris. “Va falloir prév’nir les gars qu’on va s’rend’ à l’île aux pins …” Il grimace, profitant de ne pas être vu par Adélina, mais son souffle trahit une brève expiration. “T’iras voir l’Médée et j’te montrerai l’épave d’Wagyl Noir… Qui sert d’ailleurs d’abri à la vieille folle.” Il souffle un rire à l’idée cocasse. La jeune femme se redressa, posant un regard surpris sur le forban avant de répliquer; « Sérieusement?  » Il fallait dire que la médée était assez disons spéciale, mais là elle passait réellement la limite du glauque. Elle expira rapidement, un sourire ornant ses lèvres rosées avant de rétorquer: « Je peux la comprendre, ton lit était plutôt confortable… Pas certaine au sujet du fauteuil par contre. » Termina-t-elle en faisant référence au position dans laquelle le capitaine s’était retrouvé lorsqu’elle était à Meca. « D’ailleurs, je dois t’avouer quelque chose… » Son expression devint de nouveau sérieuse avant de relever la tête de l’épaule du forban. « Il s’est passé quelque chose lorsqu’Eylohr est venu dans la boutique. Trois hommes sont débarqués dans la boutique, armés, agressifs  et clairement sous l’influence de quelconque substance pour reprendre ce que Holden leur devait. »


Il va pour rebondir sur le commentaire concernant son lit, mais il se retient quand il entend la suite. Aussitôt, son corps se crispe et son attention se fige sur Adélina, il la regarde en silence attendant la suite. L’amorce de cette histoire est peut-être mal formulée, car il pense comprendre qu’Eylohr est la cause d’un quelconque trouble dans sa boutique. Peu à peu son regard se durcit et il invite la jeune femme à poursuivre d’un léger signe du menton. Voyant l’expression du capitaine, Adélina posa doucement sa main sur celle de Caleb, tentant tant bien que mal de calmer la colère grandissante du Capitaine. Après tout, elle savait très bien ce qu’il arrivait lorsque ce dernier perdait le contrôle, et vu qu’il n’y avait qu’eux, son courroux serait probablement dirigé vers elle.  « Ne t’inquiète pas. Eylohr les a repoussés hors de la boutique et a mit fin à l’altercation à l’aide de membres de son équipage, Aubry et les gars que tu m’avais envoyé. Tout le monde va bien. » Adélina fit une pause, se voulant le plus rassurante possible, et voyant l’expression du Capitaine, elle se permit de continuer. Haussant les épaules, elle reprit d’un ton calme; « Je dois t’avouer que je doutais un peu de lui. La première impression que j’ai eu de lui et de son équipage n’était pas fameuse… Mais après cette altercation, je crois qu’Eylohr est bien attentionné et t’es particulièrement loyal. »  Elle serra un peu plus sa main avant de lui sourire; « Et il est un bon combattant - je n’aurais pas à m'inquiéter pour toi quand vous partirez » Adélina savait pertinemment que la deuxième partie était un mensonge bancal. Se retrouver seul sans le Rokvenha la terrifiait, et s’imaginer sans lui à Meca ne faisait qu'accroître ce sentiment.  « Tout cela pour dire que ce n’est pas la première fois que des gens arrivent dans l'échoppe pour demander compensation pour ce que leur a fait Holden. Je me demande si l’on ne devrait pas engager quelqu’un pour la sécurité lorsque nous ne serons pas là… »


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MessageSujet: Re: Un rendez-vous presque galant [Caleb]   Un rendez-vous presque galant [Caleb] I_icon_minitimeMar 27 Fév 2024 - 11:48





Les mots de la belle arrivent à l’apaiser , il faut dire qu’il avait mal interprété la situation en pensant Eylohr fautif des troubles. A mesure qu’Adélina lui explique, il se détend et finit par sourire à la jeune femme. “Une bonne nouvelle alors… J’croyais qu’c’était lui qui t’avais foutu la merde.” Adélina le rassure sur les prouesses et la loyauté du capitaine de l’Abyssale, Rokvenha semble satisfait de sa décision et finit par hocher la tête. “C’est un bon marin, avec un bon équipage aye… On devrait pouvoir s’débrouiller avec lui en mer.”


Vient ensuite la question de la sécurité d’Adélina et des nombreuses visites à son échoppe. Le Capitaine semble réfléchir un instant, gardant sa main dans celle de sa douce et reprend. “On avis’ra d’ça l’moment venu, mais aye… Faudra sûr’ment placer des gars loyaux pour sécuriser au moins l’temps qu’les histoires d’Holden s’tassent un peu. J’pense pas qu’ce soit après toi qu’les autres en ont pour ta boutique, mais on fera c’qu’il faut pour pas avoir d’mauvaises surprises à not’ retour.” Quelques idées lui viennent en tête, laisser quelques hommes derrière en est une, mais il sait que les marins seront plutôt mécontents de ce choix là, pensant être puni en ne pouvant pas naviguer avec lui. Il finit alors par se détacher d’Adélina en lui offrant un bref sourire. “Va falloir qu’on r’tourne bosser et s’préparer au départ pour l'île aux Pins.” Adélina lui retourna son sourire, avant d’hocher la tête. « Isabella restera dans l’échoppe, mais ce n’est pas une combattante. À moins, que l’on demande à Aubry de rester derrière. » Après tout, cela était une solution, et la nordienne avait l’impression que son cousin n’était pas totalement insensible à la timide suderonne. Adélina se redressa semblant hésiter un moment avant de reprendre la parole; « D’ailleurs voudrais-tu venir à l’auberge avec moi ce soir? Aubry m’a proposé d’y aller afin que l’on célèbre. » Commença-t-elle l’air gênée, ne sachant pas si son cousin avait révélé la raison de cette célébration au mécan. « Commencer une nouvelle année avec une nouvelle vie semble une occasion que je ne peux réellement manquer. » Révéla-t-elle au forban en faisant un sourire gêné.


Il l’écoute et doucement, vient placer un de ses bras autour de ses épaules pour l’emmener avec lui en direction du port et de la ville, prenant le chemin du retour. “J’peux pas laisser l’Cousin derrière, il se f’ra bouffer ici… Il est dans l’même cas qu’toi j’te rappelle.” A aucun moment le forban ne doute de la loyauté d’Aubry, mais le chevalier est lui aussi un étranger et nouvel arrivant sur cette île qu’il ne connaît pas et dont il ignore les us et coutumes. En continuant de marcher, le bras toujours autour d’Adélina, il marque une courte surprise. “T’célèb’ quoi ?” Puis il comprend et étire un large sourire. “Ahah pour sûr que j’veux pas rater ça ! Va falloir qu’on arrose ça comme il s’doit pour sûr.” Adélina suivit Caleb à travers la ville, savourant le contact du forban. C’était bien la première fois que ce dernier se laissait à une quelconque marque d’affection en public. Bien que cela put paraître bénin pour plusieurs, le visage de la jeune femme semblait briller d’une toute différente lueur à ce moment précis, dévoilant quelques peu le bonheur qui semblait l’habiter. C’était le genre de petite attention qui lui plaisait énormément et qui voulait dire beaucoup plus pour elle que quiconque d’autres. Une fois de retour à l’échoppe, Caleb libéra finalement la jeune femme lui promettant de la rejoindre un peu plus tard à l’auberge. Sans attendre, la nordienne retourna à son travail, s’attaquant à ce qui devait être l’ancien bureau d’Holden. Cela faisait maintenant deux jours qu’elle farfouillait dans cette pièce, lisant le moindre parchemin pour déterminer si cela était d’une valeur quelconque, mais tout ce qu’ils avaient trouvé jusqu’à maintenant était des cartes, et quelques contrats que le marchand semblait avoir avec différentes personnes. Ce point ne rassura pas la jeune femme, Cela ne serait pas étonnant que d’autres personnes ne viennent réclamer un due à la nouvelle propriétaire. Quoique cette pensée ne sembla guère déranger la jeune femme. Bientôt, elle pourrait réellement appeler l’échoppe son chez-soi.


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MessageSujet: Re: Un rendez-vous presque galant [Caleb]   Un rendez-vous presque galant [Caleb] I_icon_minitimeMer 10 Avr 2024 - 10:41





La soirée était bien avancée alors que les deux nordiens arrivèrent finalement à l’auberge. Comme à l’habitude, l’ambiance sembla se refroidir lorsque les deux humains entrèrent dans la pièce, suscitant plusieurs regards intrigués mais aussi suspicieux. Mais la nordienne ne semblait pas se laisser abattre, cela faisait plusieurs jours que le même manège se produisait et après l’avertissement qu’elle avait eu, Adélina avait rapidement compris pourquoi. L’alonnaise avait ses preuves à faire, et elle était déterminée à leur montrer, et ce, même si cela prendrait des mois voire des années avant de se faire complètement accepter dans la communauté mécane. Un fait qu’elle avait vraisemblablement déjà accepter. Elle trouva rapidement celui qu’elle cherchait dans un coin de la pièce, entouré d’une bonne partie de son équipage alors qu’un sourire apparut sur son visage. C’est son cousin, Aubry qui prit rapidement la parole;


« Va les rejoindre, je vais nous chercher à boire. »


Adélina lança un sourire à Aubry avant d’acquiescer doucement. Sans attendre, Aubry se dirigea vers le bar, non sans suivre du regard sa cousine. Après tout, elle n’avait que quelques mètres à faire avant de rejoindre le capitaine - les chances qu’elle se fassent attaquer étaient relativement minimes. Adélina se fraya un chemin à travers les tables, manœuvrant sans problèmes entre les forbans qui avaient reprit leurs occupations. Alors qu’elle passa près d’une table où plusieurs mécans s’étaient installée, la jeune femme s’arrêta net, retenu par l’un d’entre eux pas le poignet. D’abord surprise, son attention se porta vers le jeune pirate à l’allure plus ou moins accueillante. En réalité, ce dernier était assez éméché et l’odeur qu’il émanait de ses vêtements ne rassura guère Adélina sur son état. D’ailleurs sa poigne n’était pas tendre, et la rose ne put s’empêcher de faire une légère grimace alors qu’il serra de nouveau son mince poignet.


« T’as rien à faire ici, toi… » marmona-t-il. Un autre homme présent à la table soupira, avant de prendre la parole à son tour;
« Eric. Je t’ai dit d’la laisser tranquille… »
« Non mais Ca’ptaine… Elle a rien à foutre ici… Yé temps que quelqu’un la remette à sa place…»


Profitant que son attention soit portée sur celui qui était son capitaine, Adélina donna un rapide coup vers le bas, libérant son poignet avant de faire un pas de reculons, tenant son poignet rougit par la poigne de son assaillant. Son attention rivée vers le pirate, alors que ce dernier se leva à son tour, un air passablement menaçant. Son capitaine quant à lui soupira avant de lancer les yeux au ciel, comprenant que son homme était dans un état bien plus avancé qu’il le dévoilait. L’ancienne noble comprit rapidement qu’un affrontement ne mènerait nulle part, et pour être honnête, c’était la dernière chose à laquelle elle avait envie en cette soirée qui aurait dû être spéciale pour elle. L’air neutre - voir même un peu inquiet, la nordienne prit finalement la parole, tentant de calmer la situation; « Je sais où est ma place… On me l’a déjà rappelé ne… » Elle n’eut même pas le temps de finir sa phrase, qu’elle sentit la main du forban sur son visage, la giflant sans ménagement alors qu’il lui hurlait de se taire d’une façon peu gracieuse, sa main glissant vers sa ceinture pour s'emparer d’une de ses armes.


De son côté, le Rokvenha accompagné de plusieurs membres de son équipage venus fêter l’anniversaire d’Adélina avaient déjà bien entamé les festivités. Ils étaient dans leur coin, buvant et chantant en profitant de la soirée. Aucun d’entre eux ne remarque l’arrivée d’Adélina et son cousin, ni même Caleb qui a son attention prise par une intense discussion avec Croqueuse. Lorsque le silence s’abat sur la salle, il ne détourne pas le regard ni même n’y prête un quelconque intérêt.


Les deux marins remarquent encore moins le début de scène qui se trame à quelques pas d’eux, sûrement la vue cachée et les insultes inondées dans le brouhaha de l’auberge. Rien, jusqu’à ce qu’un des marins s’approche du capitaine et lui signale la situation. Certains des hommes avaient vu l’arrivée d’Adélina, principale concernée par cette soirée et alors qu’ils comptaient l’accueillir comme il se doit, ils avaient remarqué son arrêt soudain à l’une des table et la nervosité de la jeune femme. S’en suivit alors la claque et immédiatement, un des hommes est allé informer Rokvenha.


Voilà tout ce que sait sur l’instant le Capitaine qui se présente à la table, s’avançant après avoir traversé le flot de clients dont certains spectateurs attentifs de la scène. Il s’avance, seul, un sourire aux lèvres comme s’il n’était au courant de rien, cherchant alors à accueillir sa compagne. Il se place alors devant elle, à côté de la table et ouvre ses bras. “Ma Rose, on t’attendait…” La jeune femme était clairement sous le choc, sa main joignant sa joue alors que sa respiration semblait s’être arrêtée. Le reste de la scène sembla être au ralentie alors qu’elle aperçut la main de son agresseur se poser sur son arme. Sans attendre, son capitaine se releva, mettant sa propre main sur celle de son marin, l’arrêtant dans son mouvement. Adélina sembla sortir de sa torpeur alors que le Rokvenha arrivait à ses côtés, les bras grand ouvert comme pour l’accueillir contre lui. Adélina ne bougea guère, se contenant d’enlever rapidement sa main de sa joue. Ce fut le capitaine du Marin qui brisa la glace, lâchant son marin qui semblait bouillonner de rage.


« Ahoy Rokvenha! T’as l’air en forme! » Commença-t-il l’air de plus en plus nerveux. « T’excusera mon marin… T’sais l’alcool ici est pas pour l’faiblard! »


Il ne répond pas, n’adresse aucun regard au capitaine en question et du plat de sa main dans le dos d’Adélina l’emmène. Il traverse en sens contraire alors la foule et l’emmène avec lui vers les tables et les sièges qui leur sont adressés. “T’verras, tout l’monde t’attend.”


A aucun moment il ne semble perdre sa bonne humeur, son sourire avenant, rien. Bien sûr, tout ceci est feinté et à son retour, Croqueuse relève le regard vers Adélina, bien qu’un sourire se dessine sur ses lèvres, il semble indiquer quelque chose. Les yeux de la demi-elfe sont grands ouverts et appellent la jeune péninsulaire à approcher, à agir “rapidement”.  Adélina était incapable de dire quoi que se soit. Sans attendre, cette dernière s’asseoit au côté de Croqueuse. Néanmoins, son expression changea rapidement, de choc, elle devint inquiète, son regard se posa sur les mains du Rokvenha vérifiant si ce dernier était victime des innombrables tics qui trahissait sa colère. Puis quand elle le vit, elle ne put s’empêcher de baisser les yeux au sol, bien consciente de ce qui se préparait.


Pendant ce temps, le marin et son capitaine s’était rapidement assit. L’un sembla rassurer tandis que l’autre ruminait sa colère, jetant quelques regards mauvais vers la jeune femme.


Une fois Adélina menée jusqu’au groupe, le capitaine profite de la foule pour disparaître de sa vision. Comme s’il avait été happé par la marée ambiante, il n’est plus à proximité de la table. Après quelques instants Adélina peut le voir de dos, traverser une nouvelle fois les clients toujours sereinement, les mains dans les poches, avançant alors jusqu’à la table où se trouvent le capitaine et ses hommes.


Sans gêne, comme le ferait un bon ami, il tire un tabouret à lui et s’installe en bout de table en offrant un sourire au groupe. “Ahoy vous aut’... L’soirée s’passe bien ? Mmh ?” Son regard se rive sur le pirate fautif, comme s’il cherchait à attirer son attention en lui adressant la parole, encore une fois, il feint l’ignorance de toute la situation, bien que sa venue ne semble pas simplement motivée par sa bonne humeur de l’instant. Sur le bois de la table, ses doigts pianotent et ses bagues cliquettent dans une mélodie hâtive. Le mécan pose alors son regard vers le Rokvenha, laissant finalement sa victime, mais il n’eut guère le temps d’ouvrir la bouche, son capitaine prenant rapidement la parole pour tenter de désamorcer la situation. « On fait aller! On te paie un verre pour le trouble… J’t’assure les jeunes d’nos jours ils savent pas prendre un non! » Le capitaine semblait réellement nerveux, tandis que son marin fixait le Rokvenha d’un air mauvais, prenant sa pinte avant d’en boire une longue rasade. Jalousie? Envie? Difficile de deviner ce que ce dernier ressentait réellement outre un pur dégoût pour la compagne du Rokvenha.


A l’invitation, Rokvenha sourit et secoue sa main en signe de négation. “ Ca ira j’ai d’quoi boire à ma tab’...” Encore une fois, à ce petit jeu il n’est pas mauvais, plaçant sous silence la partie concernant le trouble. Son regard passe alors du capitaine au jeune en question qui le fixe. Le regard du marin déplait au Rokvenha, oui, car il est mauvais et le concerne cette fois-ci directement, alors, il hausse un sourcil et s’adresse directement au mécan en question. “Dis voir… Qu’est c’qui t’reviens pas sur ma gueule ? Mmh ?” Bien sûr, il claque des doigts dans la direction du marin comme pour s’assurer que ce dernier porte bien attention à lui et ne revient pas en arrière pour jeter un coup d’oeil vers Adélina.  Le dénommé Eric ne se laissa guère impressionner. Bien entendu il avait entendu parler du Rokvenha, tout le monde le connaissait sur cette île, mais cela ne voulait pas dire qu’il était d’accord avec ses décisions - notamment celle de ramener la Duchesse de Soltariel sur cet île. Ce dernier cracha au sol, avant de reprendre la parole;  « Tu t’crois bon l’Rokvenha… Mais t’a ramené not’e ennemi sur s’t’île! C’est le temps que quelqu’un la remettre à sa place. » Il ricana avant de rajouter; « P’t’être qu’on devrait faire la même chose avec toi!  »


A ces mots, Rokvenha sourit, étrangement il semble apprécier un court instant ce qu’il entend et se tourne vers le capitaine du jeune homme. “Tu tiens là un sacré gars, pour sûr ! Héhé.” Il revient ensuite au marin en question. “Aye, t’as p’t’êt’ raison… Même si j’pense qu’l’affaire est p’t’êt’ plus nuancée qu’ça… Ennemie ou pas, j’l’ai ram’né et c’est à elle d’prouver.” Il renifle et ses mains arrêtent leur petite danse nerveuse. “Si au départ j’suis pas cont’ l’idée qu’on lui mont’ un peu l’pays vois-tu… Car c’est bien là not’ manière d’faire. Y’a certaines chose qu’j’apprécie pas forcément.” Il dodeline de la tête, ne semblant pas prendre ombrage de la dernière réplique. “J’s’rai bien curieux d’voir c’que tu penses bon d’faire pour m’remett’ à m’place et pourquoi ça ?” Il l’invite alors à poursuivre agitant sa main sous son nez.


Au même instant, à la table, si la majorité des marins font la fête, une bonne partie semble avoir son attention tournée vers la table de leur capitaine. Croqueuse, oriente ses oreilles d’Elfe et profite d’une meilleure ouïe pour tenter d’en déceler des bribes de discussions. Difficile pour elle d’entendre réellement ce qu’il se dit mais elle préfère prendre les devants. “Les gars, préparez-vous… J’crois qu’ça va pas tarder à dev’nir explosif…” La seconde soupire et les marins ricanent alors que certains terminent leur boisson d’une traite.  Adélina osa finalement lever le regard pour observer le Rokvenha en compagnie de l’autre mecan. C’est d’ailleurs à ce moment qu’Aubry revint, d’abord surpris, puis inquiet alors qu’il vit la joue rougie de sa cousine, ce dernier lâcha un « Mais qu’est-ce que…?» L’un des membres du Second Souffle lui fit un rapide coup de coude dans les côtes, avant de désigner le Rokvenha alors qu’il semblait parler à un autre homme. L’air du péninsulaire se referma avant de se redresser, se mettant comme tout les autres à observer la scène qui se déroulait non loin.


Eric, quant à lui, ne semblait guère impressionné par le Rokvenha. Peut-être était-ce l’alcool qui lui avait donné un courage qu’il regretterait un jour, mais dans ce moment, il croyait dur comme fer avoir raison. Le jeune homme ricana avant de reprendre; « T’apprécie pas que je montre du pays à “ta rose”? » Dit-il en bougeant ses mains près de sa tête, se moquant ouvertement du surnom d’Adélina. « J’peux lui montrer bien du pays crois moi… Combien tu penses que le Duc me donnerait pour la lui rapporter? Ou mieux - les esclavagistes Thaari? » Son sourire sembla s’aggrandir alors qu’il se pencha légèrement vers le Rokvenha. Son capitaine soupira, comprenant ce qui était en train de se passer, mais cela n’arrêta pas le marin éméché. « Tu t’es déjà fait défoncer à l’île aux pins par Garrick non? Tu peux tomber d’encore plus haut s’tu veux. Meca oublie pas l’gens qui l’ont trahi…»


Si jusque là encore l’insolence du gamin à la suite de son geste lui aurait valu une simple remise en place appuyée, les derniers propos éveillent dans l’esprit du Rokvenha quelques vieux démons. Une corde sensible probablement. De visu, il garde l’air souriant face à ce jeune homme et son capitaine, riant presque de la bêtise du gamin, mais un geste, un seul trahit le fond de sa pensée, son tic nerveux de sa paupière qui s’ouvre et se ferme à plusieurs reprise pendant une courte seconde, comme un spasme musculaire.


Profitant que le jeune mécan se soit penché vers lui, Rokvenha dans un geste vif et probablement préparé et attendu, le saisit par la nuque avant de forcer une rencontre violente entre le visage du marin et le bois solide de la table, s’en suit alors un craquement d’os bien audible. Dans le même mouvement, sa seconde main tire un de ses poignards à sa ceinture et se retrouve pointée vers le capitaine dans un geste de mise en garde. “Bouge et t’morf’ aussi…” Rokvenha garde sa main sur la nuque du marin et l’appuie contre la table se penchant alors vers son oreille pour murmurer quelques paroles dont seuls les deux sont en mesure de savoir. “Faisons en sorte qu’Méca n’oublie pas l’sort que j’te réserve en c’cas…”


Au même moment dans la cohue, d’autres marins du Second Souffle arrivent, s’apprêtant à venir en aide à leur capitaine s’y besoin, mais voyant que la scène semble contrôlée il ne font rien qu’observer, comme le reste de la clientèle.


Et quel spectacle, Rokvenha écrase plusieurs fois la tête du marin encore contre le table avant de le laisser tomber à ses pieds, déjà presque inconscient. Le capitaine ne s’arrête pas là, il frappe, frappe et frappe encore le pirate de ses pieds, le piétinant sans scrupule comme s’il n’y avait qu’eux en cet instant. “Tu m’menaces… moi… après avoir osé… toucher un d’miens…” Il ne s’arrête pas, se baissant maintenant pour frapper à l’aide de ses poings armés de bague, se retrouvant alors couvert de giclées de sang. Rokvenha se contrôlait ces derniers temps, prenant sur lui pour ne pas assouvir des pulsions violentes, mais c’était trop et ce pauvre garçon subit alors toute la retenue dont la capitaine à pu faire preuve ces dernières ennéades. Inconscient, le marin n’oppose plus aucune résistance et ses bras retombent même sur le sol, inertes. C’est Rocaille qui vient saisir son capitaine par la taille pour l’arrêter, l’enlevant du corps semblant sans vie et le décalant de plusieurs mètres en direction de la sortie.


A mesure qu’il se retrouve forcé de sortir, il reste silencieux s’essuyant le visage de ses mains couvertes de sang - ce qui a pour conséquence de rendre son visage tout aussi sale - un regard dément sur le visage avec des yeux éxorbités et un sourire étrangement amusé comme s’il venait de recevoir un véritable coup d’adrénaline tant désirée. Sans plus de vague il sort, levant les mains pour s’excuser auprès des autres clients et pour signifier qu’il ne cause plus de trouble.


La rose avait regardé la scène sans broncher alors qu’une multitude d’émotions semblaient se bousculer devant une scène d’une violence rare. Même Aubry qui avait vu bien des horreurs, était restée ébahie devant une telle scène. Et pourtant aucun dégoût ne pouvait être visible sur le visage de la rose, qu’une certaine peine, peut-être même un peu de culpabilité. Tout ce qu’elle avait voulu était de celébré une nouvelle année, et pas causer un meurtre. Nulle besoin de dire que l’envie de fêter n’était plus là. Adélina serra ses mains ensembles, semblant bien nerveuse alors qu’elle regardait le corps. Puis, sans demander son reste, elle se leva, mais avant même qu’elle ne puisse faire un pas, Croqueuse la retint en lui faisant un non de la tête. Inquiète, la jeune femme releva rapidement son regard vers la scène alors que les membres de l’autre équipage semblait sortir à leur tour de leur torpeur. Si certains tentaient de se faire oublier, d’autres comme le Capitaine semblaient un peu plus en colère. “ Non mais t’a perdu la tête?!? C’est quoi s’bordel?”


Alors qu’il est mené vers l’extérieur, il entend la colère du capitaine et s’arrête, malgré la lourde main sur son épaule. Il pivote alors, s’extrayant de l’emprise et s’avance à nouveau vers la table tout juste quittée et reste néanmoins à distance pour ne pas faire penser à une seconde agression de sa part. Sa main couverte de sang se lève et son index menaçant pointe en direction du capitaine du pauvre bougre. “Tiens tes gars… Ou tu prendras pour eux l’prochaine fois… Et qu’ça serve d’leçon à tous !” Dit-il alors en se redressant, haussant la voix pour être entendu de toute la clientèle. “Faites passer l’mot à tous ceux qu’envisagent d’faire encore l’malins.” Il les observe, il n’est rien, du moins, n’est pas un seigneur ni même un capitaine de flotte puissante, mais il est le fidèle de la Médée, celui qui navigue avec les Wagyl et l’unique mécan a avoir vogué sur les mers elfique en passant à deux reprises par la Brume, mais avant tout il est le Rokvenha. Ainsi, il s’adresse à tous. “Celui qui lèvera encore l’main sur un d’miens… Ou qu’ose dépasser l’limites du raisonnab’ aura à faire à moi à partir d’maint’nant et j’vous réserve à tous un sort qu’même l’Noyée en v’nant vous prend’ pourra pas vous faire oublier !”


Des morts forts, portés par l’adrénaline de la scène d’avant et surtout un avertissement. Après l’attaque de la matinée et celle-ci, il fallait prendre les devants et ainsi montrer à tous que le Rokvenha ne tolère pas certaines choses. Peut-être que certains prendront les menaces aux sérieux, d’autres non, mais quoi qu’il en soit, elles étaient maintenant dites et les conséquences connues de tous. Soudainement, ce fut la jeune femme qui s’avança d’un pas décidé, se frayant un chemin à travers la marre de mécans doté d’une macabre curiosité. Elle ne pouvait rester ainsi devant telle scène. Laissant Aubry ébahi derrière elle, cette dernière réussit finalement à joindre le Rokvenha pour lui attraper doucement le poignet, l’entrainant vers la sortie. Accompagné par la Rose, qu’il ne calcule pas, se laissant tout de même emporter, il continue de s’adresser aux présents. “Vous êtes prév’nus !” Il continue par une myriade d’insultes et de menaces, visiblement dans une rage folle tout en sortant de l’établissement.


Dans le même temps, alors que la porte se referme derrière le couple, Croqueuse et les autres membres du Second Souffle approchent de la table et tentent une approche plus diplomatique. Rocaille se penche sur le jeune homme à terre, cherchant à connaître son état. “Il est vivant.” Lance t-il alors à la Seconde qui immédiatement plonge sa main dans son gilet pour en sortir une bourse au contenu assez rempli. “Tiens, prend ça… Pour l’soins d’ton gars et l’dédommagements” Elle lance alors la petite poche de cuir à l’attention du capitaine et reprend. “T’aurai du faire taire ton gars… Y’a certaines choses qui s’disent pas et tu l’sais bien qu’on parle pas d’la mort d’un équipage pour s’en servir d’menaces.” Le reproche de la sang-mêlé est juste, elle aussi semble contrariée et touchée par les propos, mais n’en rajoute pas davantage avant de ramener les hommes du Rokvenha à leur place.  


Sans dire un mot, elle ouvrit la porte avant de laisser le vent froid d’automne entrer dans la pièce. À l’extérieur, elle attira le mécan un peu plus loin, le mettant volontairement à l’abri des éléments. Le voir dans un tel état ne l’enthousiamais guère, et elle savait très bien qu’elle pourrait écoper de sa colère lorsque la rage l’habitait ainsi, mais Adélina ne pouvait supporter que la situation aille plus loin, surtout qu’elle ressentait le poids de cette altercation sur ses épaules. Peut-être qu’elle aurait dû se défendre… Voir même éviter toute confrontation… Mais cette fois-ci elle ne l’avait guère cherchée. La nordienne caressa doucement son poignet sanguinolent avant de la lâcher rapidement, comme apeurée, pour ensuite sortir un mouchoir d’un blanc immaculée de la poche de son manteau, le tendant vers le Rokvenha. Silencieuse, la jeune femme ne dit pas un mot, se contentant de regarder l’homme qu’elle aimait. Lorsqu’il était dans un tel état, mieux ne valait pousser la chose - elle l’avait appris d’une façon peu agréable.


Dehors, il reste figé dans le vide, laissant alors Adélina faire. Puis un instant, son regard dément se pose sur elle. Ses poings se ferment à nouveau, sa paupière gauche cligne nerveusement, mais il expire et se détourne. Il reste alors silencieux quelques secondes et se frotte le visage avec ses mains, regardant ces dernières recouvertes de sang. “... J’ai tenté d’arrêter d’êt’ comme ça, mais, ils m’y forcent.” Il semble se parler à lui-même tout en prenant conscience à l’instant de ses actes. “J’voulais plus agir d’la sorte, mais j’ai pas l’choix, hein ?” Il relève alors la tête vers la jeune femme et l’observe, comme s’il cherchait une réponse à sa question. “Si j’leur rappelle pas qui j’suis ça va continuer ‘core et ‘core et ils vont s’permett’ d’faire d’mal aux miens. J’dois leur rapp’ler qu’y’a certaines chose qu’on peut pas faire sans conséquences.” Au fur et a mesure que le Mecan dévoilait ses pensées, le visage de la nordienne changea alors qu’elle l’écoutait attentivement. De peur il devint triste, voyant l’air du Rokvenha. Le voir ainsi ne lui plaisait guère, encore moins que ces excès de colère. Il y avait une certaine peine dans sa voix, Adélina ne savait guère ce que le pirate lui avait dit, mais si il avait explosé ainsi, nul doute qu’il avait abordé le sujet délicat qu’était le Wagyl Noir. Adélina expira doucement avant de s’approcher de ce dernier, hésitant un moment avant de se raviser, elle utilisa le mouchoir que le forban n’avait toujours pas touché, passant doucement ce dernier sur son visage essuyant le sang de l’homme qu’il venait d’attaquer.  Puis les mots vint, sa voix se voulait douce, rassurante, essayant d’être le phare qui le guide dans la tempête. « En péninsule, chaque famille noble à sa devise. Généralement ancré avec les armoiries… » La jeune femme essuya doucement le sang du front du pirate, imbibant son mouchoir immaculée, avant de continuer;  « Tu connais la nôtre? » Adélina posa son regard dans celui du capitaine, avant de continuer, sachant que ce dernier n’aurait pas la réponse à sa question.  « Familia Omnia Supra… La famille avant tout. » Elle caressa doucement la joue du forban de son pouce avant de reprendre;  « Je ne peux te reprocher d’avoir agit ainsi pour ta famille, surtout que j’aurais fais la même chose pour défendre la nôtre. » Conclua-t-elle en sous-entendant que leurs familles étaient maintenant liées d’une certaine façon, voir même une extension.  Certes la violence dont il avait fait preuve étaient particulièrement choquante, mais ils n’étaient plus en péninsule. Ce n’était plus le même jeu de pouvoir.


Si pendant un court instant il reste ainsi, se laissant même nettoyer par la main d’Adélina, subitement, il change. Rokvenha attrape sèchement le maigre poignet de la péninsulaire pour l’arrêter et recule sa tête. Son regard se durcit en se posant sur elle et sa voix siffle entre ses lèvres. “Arrête.” La pression sur le membre d’Adélina se fait et se défait comme s’il contenait d’autres pulsions et d’autres envies, puis finalement, il la relâche, la repoussant quelque peu.


“J’en ai rien à fout’ d’tes devises ou même d’ta famille, Rose.” Il désigne le sol à ses pieds de son index. “Maint'nant t’es à Méca… Y’a plus d’devise ou tout aut’ foutue conneries d’nobles péninsulaire. Arrête d’me tanner avec ça.” Son regard semble être reparti dans un excès de rage qui semble maintenant se tourner contre la jeune femme. “Et tu m’parles d’famille… Ou tu la vois ?” Il écarte les bras, l’air de chercher autour de lui. “Ce sont mes hommes, des gars qu’bossent pour moi, Lina, pas une foutue famille… C’est pas comparab’ à tout c’que t’as pu connait’ avant.” Il rabat ses bras et pointe l’intérieur de l’auberge. “Ici, l’gens sont comme d’rapaces si j’laisse quiconque penser qu’il peut atteindre un d’mes gars, m’menacer ou tout aut’, j’perd tout… C’est pas une question d’honneur ou d’famille, c’est une question d’ord’ des choses.” Il s’arrête et secoue la tête avant de la pointer à nouveau du doigt. “R’tourne à l’intérieur, fous moi la paix avec tes conn’ries et…” Il s’arrête se mordant les lèvres avant de s’éloigner comme s’il préférait abandonner la conversation.


La jeune femme avait rapidement changer d’expression alors que le Rokvenha prit la parole, car c’était bien lui qui était présent à cette instant. Caleb bien enfoui sous la surface. Elle le laissa faire, ne se débattant pas lorsqu’il lui serra le poignet, tentant même de ne pas grimacer alors qu’il lui serrait le poignet.  Une fois qu’il la repousse, la jeune femme en profite pour faire un pas de reculons, mettant une certaine distance entre elle et le marin. S’il était dans cet état, cela ne prendrait qu’un mot avant qu’elle n’écope. Même si, elle n’était pas d’accord avec ce que le Capitaine lui avait dit. Après tout, il avait déjà comparé l’équipage du Wagyl à sa propre famille lors de leurs nombreuses discussions sur son ancien navire. Quant à la suite… Elle tenta tant bien que mal de ne pas montrer à quelle point ces paroles l’avaient heurté, le considérant lui… comme sa famille. Une valeur qui, même à Meca, resterait toujours dans ses moeurs. Ne pouvant cacher son air triste face à de telle parole, elle reprit: « Et… ? »


Et… rien, il ne se retourne pas, ni ne daigne répondre à la jeune femme continuant de s’éloigner sur les quais en enfouissant les mains ses poches. Il ne prend pas la direction du boutre et encore moins de sa chambre à l'auberge. Il marche et s’éloigne dans une direction dont lui seul semble en connaître la destination.  Elle aurait voulu hurler, pleurer, lui ordonner de rester avec elle ou même de répondre à sa question et pourtant aucun son ne traversa ses lèvres. Elle le regarda s’en aller… le suivant du regard avant qu’il ne disparaisse dans l’obscurité. À ce moment précis, elle se sentait réellement seule. Seule au travers d’une tempête qu’elle avait bien du mal à naviguer. Puis, sans réellement s’en rendre compte, elle se mit à marcher vers le quai à son tour. Marchant seule sans réellement de but, sans réellement se rendre compte de ce qui se passait. Ses bottes résonnaient sur la pierre, alors que le lainage de son manteau caressait doucement le sol. Adélina croisa quelques pirates qui la regardait curieusement, mais aucun ne l’arrêta ou fit de remarque déplacée. Au bout de quelques minutes, elle arriva finalement à la plage où ils étaient un peu plus tôt. Marchant dans le sable, elle s’avança dans l’endroit à peine illuminée par les quelques lumières de la ville, avant de rejoindre le rocher où elle avait rejoint le Rokvenha un peu plus tôt. Sans attendre, elle le contourna, s’avançant un peu plus loin, là où un mur de pierre l’arrêta avant de grimper sur l’un des rochers pour s’y asseoir. L’océan s’écrassant un peu plus bas, alors que ses pieds se balançaient dans le vide.


La jeune femme avait l’impression que le bourdonnement incessant dans son esprit s’était finalement arrêté alors qu’elle prit finalement une grande goulée d’air avant de lâcher un léger gémissement. Ses yeux se portèrent sur l’étendue noire. Vingt et un an… Vingtaine une année de malheur, de peine et d’épreuves incessantes. Si les gens croyaient qu’elle l’avait eu facile parce qu’elle était noble, il en était une toute autre histoire. Les éléments heureux se comptaient sur le bout des doigts. Il y avait tellement d’hommes différents qui avaient essayé de la tuer qu’elle ne se souvenait même plus de tous leurs noms, voir même de tous leurs visages. La baronne avait cherché le contrôle, un moyen de s’en sortir en montant les échelons. Dans sa quête de gloire, elle avait trouvé Théodoric, et dans ce court épisode elle avait trouvé le bonheur. Un bonheur qui lui semblait bien éphémère, qui l’avait laissé en larmes, hurlant de douleur. Depuis, tout s’était enchaîné, elle s’était retrouvée loin de chez elle, avait perdu son souffle avant de se faire briser par les êtres les plus ignobles. Elle revivait les événements un à un, sentant les innombrables blessures s’ancrer un peu plus profondément, la corrompant de plus en plus. Les heures passèrent alors que sa torture mentale continuait, comme inconsciente de tout ce qui se passait autour d’elle. Lorsqu’elle ouvrit finalement les yeux, le soleil avait déjà commencé son ascension, laissant une traînée rosée dans le ciel. Ses prunelles semblaient s’être assombries.  Elle qui avait passé sa vie à être une victime, à souffrir de la colère, de la cruauté des autres… S’en était assez…


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