Préambule au ressac - Heracle

« Celle-ci Maître ? »
« Pas une autre, regarde son flanc, regarde sa croupe, elle bouge comme une bayadère de Méthylène, regarde donc. As-tu vu déjà plus belle merveille ? Parfaitement parfait, en allant plus loin, elle me rappel même une de ces ghawazis obèses qui virevoltent comme un plateau de loukoum frais. Ô qu’elle beauté. »
«  Vous êtes sûr Maître ? Elle me semble…un peu jeune encore, nous n’avons pas en… »
«  Alors faites le ! Qu’attendez-vous ?! Je m’impatiente déjà de pouvoir la monter. »
«  Bien Maître. Et que faisons-nous de l’ancienne ? »
« Abattez la, découpez la, salé la viande et vendez la sur les étales, pas de petit profits. »
«  Mais Maître, ce fut une fidè… »
«  Il n’y a pas de mais, faite le, elle n’enfantera plus jamais, la dépense est inutile. »
«  Bien Maître. Il sera fait selon votre volonté.»

L’agitation était à son comble parmi les mahouts du harem privé de Sa Pansité. Pour la pluparts, ces nains avaient dédié leur existence à un but unique : entretenir, soigner et apprêter la plus belle des créatures qui soient. Jours après jours, années après années, une quête perpétuelle du savoir pour réussir le meilleur des lignages, les plus belles formes, la meilleure des tenues. Un travail de chaque instant, qui demandait abnégation et passion. Naturellement, ils concevaient mal qu’on puisse en finir aussi abruptement avec si loyal spécimen ; mais les ordres étaient les ordres et il était peu judicieux de décevoir une sommité telle qu’Ozkun le Magnifique.
Détournant le regard, le Grand Nabab des Dunes vint reprendre sa place sur la plate-forme qui surplombait le corral ou s’égayaient quelques précieux spécimen de Païm. Toutes des femelles et sans point douter, la crème de la crème des montures à palanquin.

On avait dressé une riche tente au dessus qui protégeait la délégation venu du Ziggurat le matin même. Les luxueuses toiles servaient de parfait brise soleil et il régnait sous les pans, une atmosphère plutôt agréable pour une fin d’automne. Des encensoirs crachaient des fumerolles odorantes ; des carafons débordaient de nectars alcoolisés, de grands plateaux d’or et d’argent croulaient sous diverses pâtisseries sucrées et enrobées de miel qui résistaient fort bien à ces températures. Ozkun avait prit place dans un enchevêtrement de coussins et de traversins ; il était simplement vêtu, à peine quelques kilos d’or reparti en divers breloques et bijoux, une lazulite grosse comme un poing d’enfant, lui lestait le front. Sommaire en somme. Sa panse largement découverte se trouvait tatoué d’une kyrielle de marquage éphémère et  clanique réalisé au mendhi ; il arborait la chose comme le plus beau des artifices. Une esclave demi-naine le nourrissait à rythme régulier, jonglant entre becquée et éventail.

Ozkun avait le regard braqué à l’Ouest et plus particulièrement sur le nuage de sable et de poussière qui se rapprochait. Voici une ennéade qu’il avait fait envoyer, le plus humblement du monde, une missive en direction du port. Cette missive avait un but bien précis : atteindre le palais du jeune prince de la mer qui venait de perdre parents et gagner prestige en même temps. Il avait joué un coup osé, mais le Magnifique n’était pas connu pour sa tempérance. Aussi, quand on lui confirma qu’il s’agissait bien de l’Espadon de Nacre et de son escorte, un ris fendit ses joues de part en part. Alors le temps sembla s’étendre tandis que l’agitation débordait de toutes parts. On fit démarrer les sazs et les neys de concert, rien n’était trop bon et bon quand on accueillait dans sa demeure un Prince Marchand.

Quand ils furent tous la, d’or et de soie vêtus, le Magnifique quitta prestement son séant pour se rendre à l’accueille du jeune homme. Outrepassait-il réellement ses droits ? Point encore. Se feignant d’une courbette qui dérida ses bourrelets, il avait la mine des grands jours.

« Prince du Nacre, soyez le bienvenue à Golgoruzaz. Votre présence ici, éclabousse d’embruns et d’écumes les sables sans vie du désert sous nos pieds. Prenez donc place, il est inconvenant que vous souffriez plus longtemps du mordant de l’astre.»

Sa Pansité claqua bruyamment des doigts et une armée de serviteurs se mirent en branle en suivant une chorégraphie répétée et précise. On guida Heracle à un endroit spécifiquement prévu à son effet et qui, le mettait légèrement plus haut que tout le reste des personnes présentes sous cette tente – chose peu difficile en réalité avec un publique majoritairement composé de durgazdawi. Quand les premières coupes furent servies, Ozkun fendit l’instant, le visage plus grave.

« Veuillez dans un premier temps, recevoir mes sincères condoléances pour votre récente perte. Une tragédie. Je connaissais vos parents, qui ne pouvaient les connaitre d’ailleurs ? Vous êtes vous remis, si tentez que l’on puisse s’en remettre. »

Aucuns des deux ne devaient être dupe, mais il était impossible de passer outre les usages. Le fond, se dévoilerait bien assez rapidement.

«  Voila bien belle formule, je n’aurais réussi à mieux l’exprimer. A Demetor et Elvira, que leurs empruntes restent à jamais, figées dans le marbre de la collective conscience. »

Il leva une coupe dorée qui à elle seule, aurait servit à acheter un quartier entier du Nid à Thaar ; puis il en vida le contenu de façon tout aussi excessive avant de la jeter par-dessus son épaule, manquant d’éborgner l’esclave qui le ventilait. Ozkun n’appréciait en réalité, pas vraiment les deux disparues : des arrivistes qui avaient réussis à hisser leur maison de la fange et de la lie par quelques concours de circonstances. Ô, il respectait néanmoins le procédé, rien de meilleurs que la méritocratie du sacro-saint commerce pour séparer les résidus des diamants ; sa réticence vis-à-vis des Ypsilantis se situait à un autre niveau, peut être parce qu’ils partageaient avec l’ambition de se rapprocher des étoiles ? Une sorte de jalousie intrinsèque à envers quiconque essayait d’emprunter le sentier glissant qui menait aux pleins pouvoirs. De ces considérations bien sûr, le Magnifique n’en fit point étalage, bien au contraire.

Toutes choses en se monde pouvaient être comparé aux deux faces d’un souverain frappé : l’une brillante du faciès d’un illustre personnage, l’autre plate et morne et ne servant que de fond à la première. Ozkun était devenu maître en l’art de retourner à foison les pièces entre ses doigts afin d’en choisir le bon côté au moment opportun. Aujourd’hui, tel qu’il se présentait à lui, Heracle l’Espadon de Nacre possédait une chose qu’il convoitait ; c’était donc sur cette base, que se fonderait les premières pierres des tractations et d’un lien, qu’il espérait par la suite, aussi solide que l’acier. Avalant encore quelques douceurs, Sa Pansité prit un instant qui s’étira en longueur, le temps qu’il ôte de ses paluches, les résidus de sucre et de miel. Puis il claqua simplement des doigts et la nuée s’activa. La pléthore de serviteurs, commença à dégager l’estrade la mine basse, ils vinrent se positionner assez proche pour être à porté de signe, mais assez loin pour qu’aucunes esgourdes indiscrètes ne capte les mots qui allaient se dire sur l’estrade.

Il invita bien sûr la délégation de l’Ypsilantis à faire de même, on avait prévu en amont quelques tentes annexes ou les sicaires d’Heracle pourraient se sustenter tout en gardant leur maître à l’œil. Rien ne reniflait le coup fourré ici, à part peut être les effluves de merdes qui s’échappaient aléatoirement des flatulences de quelques Païm à la digestion difficile. Quand ils ne furent plus que deux à se lorgner dans le blanc des mires, le Magnifique se fendit de son plus beau sourire, mais quelque chose dans le ton de sa voit avait changé. Il releva son imposante carcasse faisant trembler ses chairs et se positionna dos à Heracle, contemplant son cheptel.

«  Le monde changent, les choses avancent et laissent dans leurs sillages des ornières qu’il nous tient à nous de combler. Vous êtes jeune et on vous dit impétueux,  Heracle de la maison Ypsilantis, mais vous n’êtes pas idiot ; vous connaissez les rouages de notre société, vous savez que quel que soit le titre, il est nécessaire de réaliser ses preuves avant d’en conquérir réellement les lettres. Votre place au Conseil ne tient pour l’instant que de la destinée, votre maison est jeune, forte, mais manque encore cruellement d’allié. Et vous avez besoin d’alliés puissants, je ne parle pas ici de la myriade de  lécheurs de fondements qui vous suivent comme des mouches en quête de cadavres. »

Il se retourna, la lumière haute du jour frappant contre son dos, l’énorme nain fit de l’ombre au prince qui put l’admirer dans toute sa graisseuse gloire.

« Vous avez besoin du soutient des Mille-Caves. Et il se trouve qu’aujourd’hui, nous partageons une aspiration commune : j’ai besoin de votre soutient. Sur se constat, il me semble que nous serons à même de nous lier par quelques contrats. Qu’en dites-vous ? »

L’Espadon de Nacre avait donc tout du courageux et noble maquereau à l’épée qui frayait dans la mer Olienne, traversant les vagues et les tumultes, fendant l’onde à la vitesse d’un navire fou. Mais en plus de cela, il possédait le don de transformation ; changé aussi rapidement qu’une averse en redoutable brochet, guettant dans les lits placides la moindre faiblesse provenant d’une proie défaillante, le moindre battement anormal augurant de la curée. Ozkun ne s’était pas trompé sur lui, il était loin d’être un idiot et bien qu’on le disait bravache, il restait un des rejetons de la haute Vaanis ; même s’il avait passé une existence à préférer batifoler en maniant l’épieu aussi bien sur les sables que dans les plumards, il n’en restait pas moins un fier descendant. Le Grand Nabab des Dunes appréciait cette fraicheur, il voyait en elle un atout que d’aucuns auraient considéré comme défaut. Malgré cette perception plutôt élogieuse, Ozkun gardait tout de même à l’esprit la réalité des faits : il était le frayeur, et Heracle toujours un nourrain.

Toujours dos au soleil, face au Prince, le nain se fendit d’une courbette assuré, feignant à brio le fait d’être démasqué. L’or d’on il s’était vêtit clinqua comme les cloches de Thaar un jour de fête, une mélopée douce et heureuse pour quiconque en connaissait les échos. Sur sa face, le même masque jovial, les mêmes ridules tirant ses traits et formant une colonie de d’ergs graisseux à la commissure de ses mires. Il écarta alors légèrement les bras, dévoilant poiles et bedaine, prenant l’attitude de celui qu’on a prit sur le fait.

« Me voila démasqué, mais je n’en attendais pas moins d’un héritier de si noble lignage. Abattons donc les icônes au prix de la bonne franchise pour une cohabitation futur qui me semblera t-il, portera bien plus de fruits qu’aucuns arbres n’ayant jamais existés. Il me serait bien mal placé de croire pouvoir prendre en mes filets, le Prince des Marées, aussi serais-je le plus limpide possible, comme une mer sans vent dans un ciel sans nuages. »

Il fit quelques pas, trottinant presque à l’allure des Païms qui s’ébattaient toujours dans le corral. On aurait ainsi put le prendre pour une parfaite incarnation de ces rhinocérotidés à la peau écailleuse et brune ; parfait spécimen d’apparat, prêt à fendre la foule dans des venelles bondés, un palanquin d’or et de pierreries harnaché sur la croupe. Mais Ozkun le Magnifique n’avait au fond, aucuns traits communs avec ces placides herbivores –hormis la panse ; ceux l’ayant cru, reposaient aujourd’hui sous les sables, les os blanchis par l’astre hélianthe. S’arrêtant devant un petit coffre en bois d’ébène et d’acacia du désert, il s’en munit et vint le placer sur un guéridon à égale distance de ses pognes et de Héracle. Une fois qu’il eut reprit place entre les plumons, d’une main agile il bascula la partie haute, dévoila une pierre taillé. Il s’agissait la d’un diamant veiné bicolore finement ciselé en neuf facette. La pierre agrippait chacun des rayons qui fendaient la tente et la reflétait aux alentours. Elle était le fruit de plus grand diamantaires durgazdawi, un chef d’œuvre.

« Mon Maître Marzaban Ambreroc, loué soit sa fortune, se complet actuellement dans ses calculs et ses desseins. Les Mille-Caves s’engourdissent de cette gestion protocolaire et bien trop froide. Les temps changent et pour éviter toute tempête, mieux vaut changer de cap. Les choses de la mer n’ont sûrement plus de secret pour vous Heracle, il en va de même pour moi, quand aux choses se passant sous la terre. Vous disposez par la stature, d’un rang supérieur au mien, que j’atteindrais, bientôt. Alors, nous serons deux arrivistes que les dieux auront catapultés aux places qui leurs reviennent. A cet instant, nous aurons chacun besoin de l’aide l’un de l’autre. Quand le moment sera venu, confortez moi dans mon statut et vous disposerez de mon soutient. Aussi, afin que ses paroles ne soient pas veine, nous lierons nos maisons par un engagement qu’il me plairait d’évoquer ici, avec vous en cet instant. Un engagement qui verra un coffre rempli de ces pierres, rejoindre votre propre trésor. Ais-je été, assez clair sur mes ambitions à votre goût, fier Espadon de Nacre ? »

« Droit sur la cible, je n’en attendais pas moins d’un si habile bretteur. Voici belle fraicheur que de manier la prose avec la fermeté de l’acier ; d’aucuns trouveraient le panache un poil trop long, mais je ne fais pas partis de ceux là. »

Il savait son hôte ferré ; les reluquages ne mentaient jamais, ils étaient l’expression brute de l’avidité se trahissant dans les regards. Ô, il ne pouvait point l’en blâmer, lui aussi appréciait l’or, plus que tout à dire vrai et c’est d’ailleurs pour cela qu’il s’en affublait à un poids supérieur aux tissus et à la soie. Ainsi vêtu, il n’avait jamais l’impression d’en manquer, pis encore, il transmettrait aux autres, l’impression de ne point en posséder assez ; parfaite entrée en matière. Mais le nain ne pouvait jouer la carte du coffre à volonté, bien qu’arriviste, les Ypsilantis n’en restaient pas moins de farouches marchands : ils savaient d’instinct, que rien n’était gratuit. Se redressant avec grande difficulté dans la masse soyeuse et voluptueuse qui lui servait de séant, le nain prit un air plus sérieux, qu’on ne lui aurait peut être même pas donné.

«  Croyez moi Prince des Marées, il est toujours possible de posséder plus qu’on ne le pense et c’est dans cette optique que notre futur et fructueuse collaboration pointera le bout de son nez. En plus de votre soutient au Conseil, il me faudra le talent de vos matelots et de vos bateaux pour une mission des plus périlleuses. »

Se saisissant d’un rouleau qui semblait, au plus grand des hasards, trainer ici comme un simple papelard sans intérêt, Ozkun le déplia et en étala deux petits feuillets. Sur ces derniers, on distinguait à chaque fois un portrait fidèle, crayonné par la grâce, en plus qu’une épitaphe associant un nom à chacun.

«  Voyez Heracle, il s’agit ici de deux prestigieux notables de notre communauté : Karmin Diamant-Rouge et Tyr Porte-Écu. Ces nains s’apprêtent à partir en mer en direction du Grand Nord et cela, bien que l’hiver toque à notre porte. En plus des fameuses tempêtes, il et fort probable que la piraterie qui sévit sur les côtes de Péninsules deviennent un problème, croyez donc bien que je crains pour leurs sécurités. Alors me direz vous, pourquoi vous et pas un autre ? Eh bien, on ne cesse de louer depuis une dizaine d’année maintenant la qualité de vos navires et de vos marins, aussi il me semble que ces mêmes navires soient rapides et bien plus sophistiqué que ceux que possèdent les Mille-Cave. J’aurais donc besoin de vous Heracle, pour envoyer par le fond, le bateau qui transportera ces deux nains. Que leurs carcasses reposent à jamais sur les bancs de coraux, me comprenez-vous ?  Il m’est impossible de faire confiance à autre partenaire, qu’à un aussi prestigieux et futur collaborateur. Une fois cela fait, nous serons apte à commencer les importations des produits venus de vos terres en direction du Zagazorn, et puis il nous faudra au moins un nouveau navire, si ce n’est deux, ou trois. Bien sur, je vous dédommagerais aussi pour les risques prit, il en va de soit, votre prix, sera le mien. »

Et il fit une nouvelle courbette du chef, aussi certainement que s’il avait annoncé un soleil brillant dans une fugace après midi de printemps.

Relevant du séant, trainant trottant sur les quelques mètres qui le séparaient de son hôte, le Magnifique en vint à camper pieds fissa face à celui qui, serait tantôt son homologue, tantôt son allié, tantôt le terreau d’une fructueuse et futur collaboration. L’héritier des Ypsilantis était un homme empli de fougue et de verve, il avait manifestement la bosse du commerce mais ces deux traits étaient réservés plus aux bretteurs qu’aux marchands. Serait-il amène de mener la barque de sa fortune sur le fleuve tumultueux qu’était Thaar ? Une bien bonne question qui levait encore quelques lièvres des sables dans les tunnels tortueux de l’esprit du Grand Nabab des Dunes. La chose ne pouvait pas être meilleur en réalité : il venait d’obtenir ce qu’il souhaitait et sûrement encore plus. Point dupe, il s’agissait là des prémices de la chose : la relation serait à entretenir, à nourrir et à cajoler ; il en était ainsi dans cet univers très fermé qu’était celui des puissants. Les allégeances n’avaient de cesse de se mouvoir, aussi glissante qu’un serpent des mers, aussi dangereuses qu’une anguille. Mais le Magnifique finissait toujours, par en déguster le met et rien ne valait une bonne tablée sur laquelle produits de l’océan en fritures et moules baveuses suintaient de concert.

Aussi, il existait quelques rumeurs sur le caractère bien plus réfléchi de sa cécite de sœur. On la disait bien plus réfléchi, bien plus calculatrice, bien plus dangereuse en somme. Le temps viendrait ou Ozkun aurait à lui éblouir les mires avec tant d’or, qu’elle en regagnerait l’espace d’un instant la vu.

« Ainsi, nous avons parlé et bien parlé, Prince. » conclut-il mielleux en serrant la pogne de Heracle. Une poignée ferme, bien loin de l’image molle  qu’on en aurait volontiers imaginée –nonobstant la graisse qui recouvrait ses doigts. «  Nous nous reverrons alors au Joyau, quand les temps seront venus. Concernant notre petite entreprise, je vous ferais parvenir quelques douceurs  clinquantes et trébuchantes qui vous serons adressées personnellement. De quoi définir un itinéraire maritime exact et précis. Une fois nos primes formalités réglées, nous pourrons commencer à mettre en place les premiers achats de vos meilleurs produits et qui fendront poupe directement le Zagazorn, avant la fin de l’hiver je l’espère. »
Se fendant d’une dernière inclinaison de coquetterie, le Magnifique venait de dresser un simple plan d’investissement à court terme. Il n’existait pas nécessité de tenir ouvrage et compte de cet entrevu ; les choses étaient clairs et posés, à chaque partie maintenant de tenir parole dans le but d’une prolifique et aussi rentable que sanglante collaboration. L’hiver fendrait la mer de son ressac : Mille-Caves et Yspsilantis en seraient les rocs faisant face à la tempête.

Le temps de l'entrevu touchait à sa fin, afin de laisser le temps à Heracle de se sustenter encore un instant parmi les nains, on fit petite bombance à coup de frugalité toutes Ozkuniennes ; puis le voyage de retour dut être mis en branle afin d'éviter une quelconque déconvenue nocturne sur la route qui séparait la Corne d'Or de la Cité de Thaar.