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 Ceux qui se souviennent

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Niir'l
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MessageSujet: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeVen 5 Avr 2024 - 0:39


Première ennéade de Verimios,
An 21 du Cycle XI,
Sol’Dorn

Tu n'aimes pas le froid. Tu ne l'as jamais aimé. Si éloigné de l'ardente chaleur émergeant du plus profond du Vatna, il tend à favoriser l'immobilisme, à ralentir les flammes, et son contact n'a jamais laissé à ta peau l'occasion de l'apprécier. Tu te retrouves pourtant plongée en son sein, le tissu recouvrant ton corps n'ayant pas la moindre chance de t'en préserver. Tes pieds s'enfoncent dans ce sol devenu mou et tes mains trouvent retraite sous les longues manches obsidiennes qui les recouvrent. Malgré cela, tu te surprends cependant soudainement à le tolérer. Car tout aussi impitoyable tu le sais être, le froid n'est cette fois ci, pas venu seul.

Crocs acérées que ceux constituant la morsure d'un hiver particulièrement extrême, son toucher autrement délicat n'en devient que plus sévère, laissant dans son sillage un manteau blanc qui recouvre tout sans en délaisser la moindre parcelle. La cité noire et ses murs imposants dégoulinant de puissance, forteresse représentant désormais la frontière de l'empire d'Elda, se retrouve ensevelie par la neige. Même ta robe s'en voit affectée alors que les flocons d'un ivoire proche de l'éclat de ta peau la recouvre.

Cette vision qui s'offre à toi, tu prends le temps nécessaire pour t'en imprégner. Sol'Dorn est encore bien trop imbibée de cette fange vaanie l'ayant éloignée de la lueur du Puy, ternie par un toucher faiblard et désinvolte. Mais elle est drow désormais. Et à l'image des braises qu'elle porte en son sein, elle affronte la rudesse de l'hiver sans lui laisser la moindre chance de la dénaturer, comme se doit de le faire chaque flamme servant le Père.

Cette fierté recouvrée qui anime la cité noire, tu apprécies la voir représentée ainsi sous tes yeux. T'arrachant à cette vue que tu te sais désormais parfaitement capable de te remémorer, tes jambes te lâchent subitement et ton corps bascule en arrière. Ta chute se voit naturellement amortie par la neige dans laquelle tu te retrouves allongée. Le froid te transperce soudainement avec plus d'avidité qu'auparavant, mais tu n'en laisses rien paraître.

Et contre toute attente, tu te sens apaisée. Alors que l'écarlate de tes yeux parcourt le sombre firmament, un profond soupir s'échappe de ta gorge. Déjà, certaines de tes extrémités commencent à te brûler. Mais tu ne fais pas partie du bétail dornien. Tu connais la véritable douleur. Tu as appris à l'embrasser. Et tu souhaites profiter de ce phénomène plus que tu ne tiens à l'intégrité de ton état. C'est presque comme si tu étais en mesure d'imaginer l'étreinte glacée de la Voilée, sa poigne t'enserrant pour t'arracher ta braise. Une caresse macabre que tu avais frôlé à maintes reprises, parfois simplement en son nom. Tes souvenirs te portent alors jusqu'à la Malenuit et à cette sensation indescriptible, cette tentative de comprendre ce qui ne pouvait l'être, d'appréhender ce que ta braise hors de l'Elghinyrr ne pouvais réellement concevoir. Une vision aveugle, un hurlement sourd, des trous dans la terre émergeant ceux qui avaient été conçus pour ramper, mais qui se mettaient soudainement à marcher.

Un frisson te mord soudainement la chair. Mais celui ci n'est pas provoqué par le froid.

D'un mouvement souple, tu te relèves, avisant les flocons recouvrant ta robe qui se feront eau dans la chaleur d'un foyer. Et sans une pensée de plus à l'égard du grand manteau blanc, ta route se poursuit. Tes pas t'amènent vers ta destination, là où le regard des dieux se fait plus pressant. Ce n'est pourtant pas pour t'enfoncer dans les courants menant à la Gardienne que tu te retrouves en ces lieux. Y croiser le regard ardent de ton Ogglin devrait attendre.

A la place, c'est dans la demeure du Vengeur que tu te décides à t'enfoncer. Un parfum placide s’élève généralement des demeures du panthéon sombre au sein de la cité noire, dénué de sang, dénué de flammes. Conséquence insidieuse d'un éloignement du Vatna ou poison vaani récalcitrant. Il n'y existait pas la même flamme qu'au plus profond du Puy. Une constatation qui t'attriste, car même si tu sais ces choses prendre du temps, tu espères sincèrement voir Sol'Dorn retrouver un mordant digne d'une contrée eldéenne. Qu'une telle fadeur fondamentalement bénigne mais pourtant si affligeante pour des lieux si sacrés puisse s'y immiscer avec une telle facilité te déplaît au plus haut point. Et qu'elle y demeure te paraît inconcevable. Pourtant, là où tu pensais s'avérer épineux reconnaître l'antre de celui qui s'était fait ton parrain, tu es surprise d'y constater la présence d'un parfum à la fadeur atténuée.

Tes pas suivent inconsciemment le fil de tes pensées et face à toi se dresse soudainement l'idole du Général. Il n'en faut pas plus pour que la morsure du sol ne se fasse sentir sous tes genoux et que tu te mettes à prier. Juste, impartial, ne s’encombrant ni du superflu, ni de l'étau cruel et mielleux de la fourberie. Tu connais ses préceptes sans doute aussi bien que ceux de la Voilée et tu t'en inspires. Car à tes yeux, ta mission ne pourrait avoir la même valeur si elle s'en voyait dénuée.

Soudainement, tes oreilles se dressent. Des pas ton dos. Un regard rapide t'apporte réponse et satisfaction à ce que tu espérais. Face au nouveau venu, tu te relèves.

« -Drada Pyor'h. »

Tes mains émergent de ta robe et se joignent devant toi, tes paupières se ferment et ta tête s'incline légèrement.

« Xal l'vetus uss kyorl phor dos, dalharuk d'l'chath. »
(Puisse la Voilée vous garder, fils de la flamme.)

Tes yeux s'ouvrent alors mais demeurent mis clos et l'indifférence redevient maîtresse de tes traits.

« – J'ai à vous parler Drada. Je souhaite m'entretenir avec vous au sujet de l'Orthae Dek'za. »


Dernière édition par Niir'l le Sam 13 Avr 2024 - 18:56, édité 2 fois
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Pyor'h Kla'athnoss
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeVen 12 Avr 2024 - 21:04

La faille s’ouvrit dans une frappe trop téméraire du prêtre qui entama sa propre garde. Pyor’h s’y engouffra, submergea la défense de son adversaire et, le saisissant par le bras, l’emmena rencontrer le sable de l’arène. Le Grand-Prêtre suivit le mouvement et domina la courte lutte qu’ils engagèrent, jusqu’à ce que le prêtre soit immobilisé. Les guerriers s’inclinèrent et invoquèrent le Premier Elevé pour conclure leur combat. Les autres duels autour d’eux se choisirent un gagnant et un vaincu et les adversaires se séparèrent, certains rejoignant leurs cellules après quelques ablutions, d’autres prenant la relève des prières scandées aux pieds de l’idole du Général.

Le travail de Ssahli’ra n’avait pas été vain et ses résultats ne pouvaient être qualifiés de ridicules. Loin d’égaler la grande arène du Haut-Temple de Meingal, celle qu’avaient investi les prêtres envoyés à la Cité Noire n’en était pas totalement indigne pour autant. Dans une Sol’Dorn figée dans l’hiver, les prêtres de Meingal s’employaient à faire de la loge de leur dieu une flamme ardente au cœur du bastion dornien. Mandatés pour un siècle, la moitié d’entre eux avaient passé moins d’une décennie à la frontière de l’empire eldéen, tandis que l’autre part, mobilisée directement depuis le Puy d’Elda par le Haut-Prêtre, ne l’avait rejointe que depuis deux mois. Ce zèle, motivé par la peur que ceux qui devraient être les artisans de l’expansion de l’Eda Vengeur ne se retrouvent corrompu par l’atonie vaanie, Pyor’h l’approuvait. Sous son autorité, le temple portait haut l’ambition de faire briller Sol’Dorn du même éclat de foi qu’au sein du volcan. La mollesse à laquelle s’abandonnèrent les Vigilants n’emporterai pas à nouveau les troupes d’Elda dans la défaite.

Sol’Dorn finirait par retrouver la grandeur du temps de l’Empire d’Elda.

Le Drada écarta les tentures écarlates et s’enfonça dans le temple. Il fut retenu par un prêtre qui l’interpella.

La visiteuse était prostrée contre le sol, dominée par l’idole de Meingal. Pyor’h l’observa un moment, longeant sans bruit les reliefs de l’Eda Vengeur gravé dans la pierre. Un habit des prêtres de Teiweon lui tombait des épaules, nuancé des marques de la Grande-Prêtrise. Une espèce dangereuse ; sans tête après la mort de Vlos'Veldruk, le clergé de la Voilé voyait ses officiers s’arracher des lambeaux d’influence, sans que nul ne parvienne à s’imposer. Et sans tête, l’Ordre cédait face au Chaos. La vacance n’apportait qu’un équilibre instable et provisoire, qu’il leur faudrait renverser pour établir un nouvel ordre. Mais jusque-là, nul n’avait assumé la responsabilité de briser le statut quo.

L’adepte du Premier s’approcha dans le dos de la prêtresse, la faisant se retourner. Le sang des Hune’Baenere se lisait dans la teinte et la hauteur de ses pommettes, dans l’arête de son nez et ses lèvres, qui mimait le détachement. De ceux pouvant revendiquer l’ossuaire de la Chambre Magmatique, elle était l’une des plus menaçantes. Après Elvanshalee, la tentation du clan devait être forte d’établir une dynastie à la tête du clergé de la Dame aux Ombres, alors que le contexte leur était favorable.

« – Grande-Prêtresse Niir’l, puissez-vous attirer le regard du Vengeur. »

Pyor’h sourit en retour, affichant sincèrement satisfaction de se voir considérer pour son concours lors de l’Orthae Dek'za. Sur ses épaules, le regard de la Déesse avait pesé, tous pouvaient le sentir. Son témoignage, il le savait précieux et l’avait dispensé prudemment.

« – Je vous écoute, Gardienne des Mémoires. »

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeSam 13 Avr 2024 - 20:03



Une roche solide, brute, comme façonnée par sa dévotion et par les nombreuses ordalies combattues sur un sol avide de sang, avide de justice. Elle peut presque se lire sur ses traits, cette imperméabilité propre aux arbitres, ce regard sévère du juge qui se pose désormais sur toi. Son visage forgé par la douleur et les prières te fascine. Tes doigts ne peuvent résister à glisser le long de sa mâchoire finement ciselée, l'un d'eux s'aventurant jusqu'à ses lèvres. Elles t'appellent, sa peau t'appelle, son corps te demande. Il t'excite.

Ta main vient trouver la sienne et tu la fais glisser sous l'ouverture de ta robe, le déposant sur ta poitrine au dessus de ton sein. Il peut y sentir les battements de ton cœur, un rythme presque similaire à cet écho lointain de prières scandées qui résonnent encore à l'intérieur du sanctuaire du premier.

« – Pouvez-vous les entendre ? Pouvez-vous les sentir ? »

Ta main n'a pas quitté la sienne, la plaquant le long de ta peau froide et humide. Tes paupières s'ouvrent légèrement plus qu'à l'accoutumée, ton regard semblant se fixer sur le sien. Mais tu regardes au delà, tu regardes là où son écarlate ne peut te suivre. De colossaux piliers enflammées se dressant parmi les ruines, une porte menant aux ténèbres, la voie de l'Elghynirr.

« – Leurs voix se joignent à la mienne, l'écho de leur volonté résonnent dans mon crâne. Ils m'accompagnent, ils n'ont jamais cesser de le faire depuis ce jour. »

Les battements de ton cœur s'accélèrent alors que tu frôles de la pensée cette noirceur sans oser la toucher. L'idée qu'elle puisse devenir tangible en ces lieux te terrifie. Mais tu souhaites lui montrer, lui faire entendre les chuchotements de ceux qui t'avaient brutalement quittés, l'effroi enserrant d'une cage morbide les derniers instants d'éclat de leur braises. Tes oreilles se dressent sous ta capuche alors que te semble soudainement parvenir le hurlement lointain et étouffé des damnés, en proie à une douleur digne du Visage Hurlant lui même.

Mais la réalité te rappelle à elle alors que les murmures s'estompent sans totalement te quitter. Tes paupières se baissent et ta main désormais tremblante lâche celle du Drada. Il te faut arrêter, arrêter avant que cette brume épaisse n'envahisse le temple, ne t'engloutisse sous sa ferveur maladive et dégénérée. L'abandon de toute pensée au profit du plaisir, de ce désir d'unicité, de laisser la Belle Dame faire hurler la chair jusqu'à la folie. L'oubli abyssal perpétré par le Silencieux, le néant, le vide dévorant les souvenirs, les identités, soufflant la braise jusqu'à la dénaturer. Les incisions décollant la peau, déchirant les organes, broyant les os, exposant les nerfs aux plus effroyables supplices de la Maîtresse des Souffrances.

Cette brume tu en es revenue, ceux qui ne l'ont pas pu en revanche, tu les entends encore murmurer à ton oreille. Tu aimerais tant qu'une autre braise que la tienne puisse les percevoir, partager avec toi cette aberration extravagante et dégénérée que tu n'es pas certaine de pouvoir réellement rattacher à la véritable Foi.
Tes mains se joignent à nouveau sous ta robe et tu reprends la parole.

« – L'éclat victorieux de Kiel Elamshinae et de sa légion sainte résonne jusqu'au plus profond du Vatna, mais les archives en sont dénuées du moindre détail. Je souhaite obtenir votre témoignage pour aider à les combler. »

Et qui de mieux qu'un serviteur du Vengeur pour cela ? Tu as toujours ressentie une certaine proximité avec les dévots de son clergé, eux qui frappent l'instant d'une justice guidée par les dieux, c'est bien souvent avec leur travail que se voient façonner bon nombre de pages des chroniques Ilythiiris.

« – Ce que la Voix du Cri a accompli représente la fin d'une période troublée, et je l'espère, le fondement d'une puissante inspiration pour l'expansion nouvelle d'Elda. »

Tu inclines à nouveau légèrement la tête, exposant ouvertement ton respect.

« – Votre concours au sein de la légion vous honore, Rah D'ilta Orn* »


*Exécuteur de Sa volonté
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Pyor'h Kla'athnoss
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeMar 16 Avr 2024 - 21:46

Sa peau s’offrit à celle du Grand-Prêtre. La main contre sa poitrine, il laissa enfler en lui l’onde de désir qu’elle s’amusait à faire naître en lui. Cette exception près, il resta impassible. L’intensité de l’envie d’arracher les derniers lambeaux de sa robe de prêtrise, l’appel de la chair froide sous sa paume, il les contint et se refusa à prendre ce qu’elle offrait.

« – J’entend. »

Les crépitements de la Flamme de la prêtresse se firent plus rapides, s’emballèrent, hurlèrent sous sa main. Elle avait, dans ses prunelles sanguines, une violence qui lui saisit le regard, une intensité de laquelle il n’osait ciller. Les yeux du Drada, elle les prenaient à témoin de sa transe. La voix de la prêtresse se fit murmure, laissant, par les mots qu’elle prononçait, poindre la folie. La ferveur, s’aliénant de la raison.

Niir'l Hune’Baenre était de ceux qui avaient contemplé les piliers du Voile. Elle était de ceux qui en étaient revenus.

La seconde main du Grand-Prêtre se leva et saisit délicatement le visage de l’Ilythiiri. Son pouce effleura l’arrête de la mâchoire et trouva la commissure des lèvres, puis les lèvres elles-mêmes, sur lesquelles il s’égara un instant, les caressant comme si c’étaient les mots qu’elles prononçaient que Pyor’h pouvait toucher.

Il savait ce qu’il exigerait de cette enfant de la glace primordiale contre ses propres confidences.

Elle se sépara de lui, brisant le contact de leurs deux peaux.

« – Je vous confierai mon récit. Le miracle du Visage Hurlant doit être écrit dans les mémoires d’Elda. »

D’un pas en avant, Pyor’h abrégea la distance qu’elle avait rétabli entre eux deux. La main de l’adepte de Meingal retrouva la joue de celle de la Voilée et il approcha ses lèvres des siennes pour y déposer une douce morsure.

« – Mais je veux entendre la tienne, d’histoire. De ta bouche. Non ! Je veux voir. Je veux voir la brèche qu’a ouvert notre Maîtresse dans l’Obscurité. »

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MessageSujet: Re: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeVen 19 Avr 2024 - 11:47



Sa chair se joint à la tienne et y dépose sa marque, reflet de ton propre désir que tu peux sentir brûler ardemment en son sein. Il ordonne désormais, impérieux, intransigeant, plus encore, il exige. Mais comprend t-il seulement les implications d'une telle demande ? Quels risques il encourt ? Saisit-il seulement ne serait ce que partiellement l'avidité innommable et insatiable de la perte qui menace de les étreindre tous deux ?

L'une de tes mains vient trouver sa mâchoire et s'enroule autour dans une poigne bien plus ferme, tes ongles creusant sa chair juste assez pour y voir perler quelques gouttes de sang.

«  Naut'kyn* ! Déchirer le Voile provoquerait ma perte tout autant que la tienne, jamais la Brume ne doit être évoquée au péril de la voir devenir tangible. »

La chaleur de sa peau contraste avec la froideur et l'humidité de la tienne, vos deux corps séparés par un tissu fatigué peinant à contenir vos pulsions. Sa chair épaisse, ses muscles contractés, ses lèvres, sa proximité étouffante embrase le feu naissant au creux de tes hanches, affamé, si désireux de dévorer le sien. Est-ce là un effet de la Brume ? S'est-elle manifestée sans que tu ne le réalises ? Ta raison s'évaporera t-elle dès l'instant où vos sens se mélangeront ?

Tu t'interroges sans pourtant te retenir alors que tes lèvres explorent la peau de son cou, y déposant la trace de tes canines, gouttant de ta langue le parfum qui s'en échappe. Et alors que votre étreinte se fait plus étroite, plus intime, tu poses une main sur son torse et tu le repousses. Tu t'en éloignes jusqu'à te retrouver à nouveau face à l'autel du premier. De sous ta robe émerge alors Vetus Tsoss dont tu fais glisser la pointe le long de ta peau.

Ton art s'éveille à son contact, les filaments s'enroulant autour de ton corps dans une excitation presque palpable, n'attendant qu'un seul geste, qu'un seul ordre de ta part pour creuser la chair ou la faire vibrer de leur chant discordant. Mais ce n'était pas pour toi que le Baiser a été dégainé, pas cette fois. La lame, tu la fais poindre dans la direction du Drada.

« – Permets moi de te faire goûter à son étreinte, de faire naître en toi l'extase et la frénésie de ceux qui ont arpenté ses terres. »

*Aveugle
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MessageSujet: Re: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeMer 24 Avr 2024 - 18:58

La marque des griffes s’imprimèrent sur l’angle de la mâchoire, la joue, le cou du prêtre. Le sourire qui s’était épanoui sur ses lèvres après le baiser, provocateur, ne broncha pas. Ce qu’elle avait vu, il voulait le voir aussi, il voulait à nouveau détenir une vision éthérée de leur Puissance, obtenir une part de plus de la Vérité divine. Y accéder valait bien risquer la perte. Y accéder requérait de risquer la perte.

Pyor’h se laissa céder à l’étreinte, accueillit les baisers glacés dans son cou et répondit aux morsures par des sillons presque sanglants sur le derme charbonneux de la prêtresse de la Voilée. Leurs chairs hurlaient le même désir ; partager la chaleur de leur Flammes, mêler leurs Feux, honorer la Sulfureuse. Il la prendrait sous le regard de l’idole du Vengeur.

Elle le repoussa soudainement. Instantanément, elle avait échangé le Magma pour la Glace. Des pans lacérés de sa robe, elle tira sa lame et incanta. Elle pointa enfin l’arme vers lui, non comme une menace, mais comme une invitation.

Pyor’h la fixa un instant, faisant taire en lui la chaleur qu’elle avait soufflé sur sa Braise. Lentement, il se rapprocha de l’autel et, arrivé à hauteur du bras tendu, il posa de lui-même sa gorge contre la lame de la prêtresse.

« – Offre-les moi, Vel'dos Kyor. »


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MessageSujet: Re: Ceux qui se souviennent   Ceux qui se souviennent I_icon_minitimeHier à 18:46



Il s'offre à ta lame, plaçant sa gorge contre l'acier comme une invitation à l'incision. Il ne parvient sans doute pas à concevoir l'effroi et la terreur provoqués par la Brume, et comment l'aurait-il pu ? Tu n'en aurais pas été capable non plus avant la Malenuit. Cependant tu n'avais eu personne pour te proférer des avertissements, et des tiens en cet instant, il n'en a cure. Mais ce qu'il perd en vision, il le gagne en audace. Il ne redoute pas cet inconnu qui a emporté tant des siens et brisé ceux qui demeuraient, pire encore, il souhaite le vivre, se soumettre lui aussi à cette étreinte mortelle de la Voilée, se rapprocher d'elle au péril de l'intégrité de sa propre braise.

Il te plaît. Il te plaît beaucoup.

Son derme n'a plus à craindre ton acier. D'un mouvement sec, tu retires alors ta dague et l'oriente vers le haut. Car c'est à ton Art de chanter désormais. Et sans doute peut-il déjà le sentir, cette vague étrange remontant de ses jambes, glissant le long de son torse jusqu'à atteindre son crâne. L'Ivresse. Celle qui plonge l'âme sous la surface d'une eau trouble, celle qui détache aux contraintes terrestres, celle qui transforme les chuchotements de ferveur en un hurlement, une foi gémissante.

Tu t'y plonge également, tu t'y plonges avec lui. La Brume t'effraie et tu ne souhaites pas l'invoquer, mais il t'est possible d'émuler tes craintes sans pour autant les matérialiser. Tes mains viennent s'emparer de son visage, ton regard éclatant partiellement camouflé sous tes paupières papillotantes victimes de l'ébriété qui t’enserre.

« – La fin de notre monde et le début du sien, les piliers appelaient la Brume, celle qui déchaîne et détruis toutes les barrières. Celles de l'âme, celles qui nous ont toujours été enseignées. Peux-tu le sentir ? »

Toi tu le peux. Tu sens cette vicieuse érosion qui se fraye un chemin au travers de ton esprit. Ta robe alourdie par cette neige devenue eau glisse le long de ta peau, elle aussi échappant à ton contrôle. Ton étreinte se fait plus ferme, ta voix plus inquisitrice.

« – Peux-tu le sentir ? Cet appel à la perte, cet écho qui noie ton identité. Celui là même qui causera ta perte, qui a causé la leur. Tu ne peux pas t'y soustraire. Nous ne pouvons plus nous y soustraire. »

Et ainsi, tu cèdes à tout contrôle. Le son de la dague tombant au sol précède celui plus lourd du corps du Drada l'y rejoignant. Ton corps percute le sien, le faisant s'écrouler sous ton poids. Une étincelle, une de plus parmi celles qui ont naquis entre vous, mais cette fois ci le brasier a pris sans la moindre contrainte. Vos corps s'attachent pour ne plus se séparer et tu lâches un soupir alors qu'enfin tu peux le sentir pénétrer en ton sein.

D'un mouvement, il se retrouve sur toi, t'écrasant sous le poids de son corps bien plus massif que le tien. Il t'étouffe, son parfum, ses muscles, sa peau remplissent tes sens et échauffent les flammes qui envahissent ton corps et font hurler ta chair. L'Ivresse le rend plus agressif, plus brutal, plus franc. Une haine sourde remonte vers la surface, une colère encore inassouvie, une frustration qui se lit dans son ardeur, dans chaque motion de ses hanches venant percuter les tiennes. Il te plaît de plus en plus.

Tes jambes et tes mains s'enroulent et se joignent autour de lui dans une étreinte presque réconfortante. Son derme n'échappe cette fois ci pas à l'incision de tes ongles et de tes dents alors qu'il parvient à t'arracher un gémissement. Il y a désormais tant que tu souhaites lui faire voir, l'éclat de ta braise crépitant de même que ta conscience sous cette étreinte passionnée et déchaînée que vous partagez à l'ombre de l'autel du Vengeur.  



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