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 Fantomatique

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Jud
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MessageSujet: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeSam 2 Aoû 2008 - 12:31

La nuit était tombée de bonne heure, probablement à cause du temps pluvieux. Dans un coin perdu et plus précisément dans l’une des forêts qui s’étendaient aux abords d’un chemin sauvage, une petite bâtisse, toute de pierres construite, attendait la venue de plusieurs visiteurs…

Les sons produits par les animaux sauvages s’élevaient dans les airs et donnaient la chair de poule aux plus craintifs. Mais peu d’âmes devaient s’être aventurées dans un tel endroit, à moins d’y être obligées ou perdues. Parmi elles se tenaient un jeune garçon d’environ douze ans, assez insouciant pour voyager seul. De la boue jusqu’aux genoux, il pestait intérieurement contre ce monde détestable et incontrôlable.


*J’ai faim, j’ai froid, j’ai sommeil, je suis encore perdu… *

Bref, que du bonheur !

Un bruit furtif attira l’attention de l’enfant qui s’arrêta net entre deux rangées de buissons. Sens en alerte, il sortit son poignard et alla se positionner très discrètement derrière le tronc d’un arbre. A force de parcourir seul les terres de Miradelphia, il deviendrait encore plus sauvage qu’il ne l’est déjà, et ce n’était visiblement pas les individus étranges qu’il avait croisé jusque là qui allaient améliorer la situation.

A cet instant, seules les gouttes de pluie et leur choc avec les feuilles se faisaient entendre et rivalisaient avec le souffle saccadé de l’enfant. Une fois accroupit, le garçon aperçu le trouble fait et l’objet de son appréhension passagère : un sanglier encore éclairé par le fin trait lumineux de la lune, non dissimulé par les nuages pourtant si nombreux. Jud lâcha un soupir de soulagement, même si ce genre d’animal ne lui disait rien qui vaille. Il se releva tranquillement et suivit le sanglier des yeux, lequel trottinait pour fuir derrière un alignement d’arbres. C’est alors que le garçon cru voir une construction dissimulée par l’épaisseur du feuillage. Curieux, le gamin avança avec prudence en direction de la bâtisse aux allures quelques peu lugubre. La pluie se faisait plus fine et les nuages se dispersaient enfin, le tout laissant une vision bien plus clair à qui le désirait.

Très vite, Jud arriva devant l’entrée de ce qui semblait être une petite maison aux pierres noires. Il n’y avait pas de fenêtre à l’avant, pourtant la construction laissait supposer un étage. Le gamin avait vaguement jeté un œil sur le côté mais l’invasion des ronces tout autant que le côté lugubre des lieux l’avait dissuadé de s’approcher d’une éventuelle fenêtre. Grelottant de froid et affamé, le jeune humain frappa à la porte avec une hésitation qui faisait peur à voir. Les trois coups habituels ayant retentis, le garçon recula d’au moins six mètres, prêt à détaler comme un lapin si nécessaire. Mais rien, aucun signe de vie. Il n’en fut que peu étonné, il était au milieu de nulle part et tout ici semblait abandonné.

"Hum…"

L’enfant regarda à gauche puis à droite, et il retourna vers la porte d’entrée. Là, il inspira un bon coup et posa sa main sur la poignée, alors qu’il gardait fermement son poignard dans l’autre. Il sentit la porte s’ouvrir et sans qu’elle ne le fut totalement, il tenta les mots que certains auraient prononcé dans ce cas précis.

"Eh oh... il y a quelqu’un ?" *j’espère que non*

Mais toujours rien. Jud mit alors un pied à l’intérieur, toujours la poignée de la porte en main. Les lieux semblaient désertés. Il faisait sombre et le moindre bruit suspect lui aurait fait parcourir les environs en un temps record. Néanmoins, il n’arriva rien de tout cela puisque par chance, il tomba sur une boîte en bois sans couvercle qui contenait plusieurs vieilleries, dont une lanterne et le nécessaire pour l’allumer. Rapidement, une lueur puis une vraie lumière venait d’éclairer l’ensemble de la pièce.

"AHHHHHHH"

Il s’en suivit un cri de terreur qui interpella tous les êtres vivants présents dans les parages. Jud venait de voir une tête d’ours accrochée au mur, juste devant lui. Devant cette effrayante vision, il avait reculé d’au moins deux tailles naines et son cœur battait aussi fort que ses jambes tremblaient.

" …Quelle horreur !"
respiration… "Fichue bicoque"

Il leva la lanterne et observa très rapidement la pièce principale. Ainsi il pu voir une table au centre, trois chaises autour, une cheminée recouverte de suie était implantée dans le mur du fond, un vieux meuble poussiéreux se dressait sur la gauche et enfin, un vieux fauteuil avait été installé entre la table et la cheminée, sur un tapis couleur bordeaux.


Après une prise de connaissance des lieux, Jud alla refermer la porte, laissant ainsi le bruit des gouttes et du vent à l’extérieur. Il posa son sac dans un coin et s’assit dans un vieux fauteuil à moitié déchiré. Le sac bougea légèrement pour finalement devenir moins lourd mais le petit voleur n’y porta aucune attention. Il attrapa une sorte de peau qui lui servit de couverture puis jeta des regards dans tous les coins, craignant une quelconque présence. Puis la fatigue entra de nouveau en scène et l’enfant s’endormit, rejoignant ainsi le monde des rêves, loin de l’aspect lugubre et macabre d’une réalité pourtant si dure à oublier.

Plusieurs minutes de sommeil le rendirent léthargique et un craquement le mit en garde. Poignard dissimulé sous la couverture qui lui remontait désormais jusqu’au menton, l’enfant observait les recoins que la petite lanterne voulait bien éclairer. Cet endroit était vraiment étrange.

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Etheldred
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeSam 2 Aoû 2008 - 16:53

la pluie se mit à tomber, Etheldred râla avant de se dire que ça ne changerait rien à sa situation. La nuit tombait déjà, elle était loin de chez elle et elle avait oublié sa cape. Tout ça parce qu'elle avait besoin de cette fichue herbe qu'elle n'arrivait pas à trouver ! Elle avait pensé en avoir pour quelques heures et au lieu de ça, elle se retrouvait à crapahuter à l'autre bout de la forêt ! Elle aurait mieux fait d'aller en acheter à Diantra chez un confrère. Elle ferma les yeux un instant et respira à fond pour se calmer. Déjà, il fallait qu'elle retourne sur ses pas au lieu de s'obstiner, ensuite, il fallait qu'elle trouve où s'abriter car elle était déjà trempée. Pas besoin d'avoir de grandes connaissances en médecine pour savoir qu'elle risquait de tomber malade.

Une nuit dans les arbres ne lui aurait pas posé problème en temps normal, mais sa robe et son surcot, contrairement à sa cape, n'étaient pas étanches et il fallait qu'elle se réchauffe : elle claquait déjà des dents. Pas question de faire un feu dans ces conditions, elle pouvait juste bouger pour ne pas se refroidir. Elle recala sa sacoche, ses armes dégoulinantes et repartit d'un bon pas malgré l'obscurité. Elle avait une bonne vue, même dans le noir, peut-être en partie grâce à ses origines elfiques. Cela dit, comme elle suivait à présent le sentier, ça ne lui changeait pas grand chose. Elle hésitait d'ailleurs à couper par les bois, ne tenant pas à croiser qui que ce soit. D'un autre côté, en restant sur le chemin, elle évitait de devoir se frayer un passage au milieu de la végétation.

Elle avisa un buisson de ronces et entreprit d'en arracher quelques mures. Elle n'avait pas emmené de provisions, bien entendu. Comme une idiote, elle s'était laissée entrainer par sa recherche. Un peu plus loin, un peu plus par ici, un peu plus par là... Et maintenant, elle se retrouvait au milieu du coin le plus sinistre de la forêt ! Au moins, elle n'était pas perdue, elle savait s'orienter sans difficulté. Mais elle savait d'autant plus qu'elle ne serait pas rentrée à l'herboristerie avant plusieurs heures de marche. Et elle n'était pas d'humeur à se promener. Pas de nuit, par ce temps.

Sauf qu'elle n'avait pas le choix. Heureusement, la pluie faiblissait et elle repartit d'un pas fatigué le long du chemin. Encore une erreur : on ne se promenait pas seule en forêt quand on était épuisée. Sinon, au moindre danger, on se retrouvait dans les ennuis jusqu'au cou, incapable d'éviter la menace. Ça lui était déjà arrivé, une nuit également. En pleine plaine d'Atral, elle s'était retrouvée face à un cogianth et sans l'aide d'un nain qui passait par là, elle serait digérée à l'heure actuelle ! Enfin, un mal pour un bien, elle s'était fait un ami cette nuit là. Son seul ami soit dit en passant, ça valait bien un petit combat contre un cogianth !

Elle continua à marcher, imaginant un bon feu et une tisane chaude pour se donner du courage. Après tout, la situation aurait pu être pire. Elle chercha un moment ce qui pourrait lui tomber sur le coin du nez et estima qu'effectivement, il pourrait se mettre à grêler. peu probable en plein été mais bon... Elle pouvait aussi faire une mauvaise rencontre. entrer sur le territoire d'un darennay par exemple... Ou alors croiser des drows. Ça faisait longtemps qu'elle n'en avait pas vu en forêt. Une bonne chose en soi, elle ne tenait pas à ce que ça change ! La dernière fois que ça lui était arrivé, elle avait eu de la chance que la sombre en question soit seule et affaiblie. Elle s'en était bien tirée...

Elle fut tirée de ses pensées par l'apparition, au détour du chemin d'une maisonnette. Prudente, elle saisit aussitôt son arc et encocha une flèche. Il n'y avait personne apparemment, mais elle ne relâcha pas sa vigilance pour autant. Les apparences sont parfois trompeuses... Elle s'approcha, se demandant si la bâtisse pourrait faire office d'abri. A condition qu'elle soit abandonnée. Etheldred était trop méfiante pour demander l'hospitalité au milieu de nulle part. Des pierres noires, pas de fenêtre et une unique porte, l'ensemble était sinistre. Elle frissonna. De froid, autant que pour l'ambiance.

Sinistre, oui, mais au sec, probablement. Etheldred regarda attentivement les alentours. personne n'habitait ici, sinon, l'endroit aurait été d'avantage marqué. Peut-être une visite par ci par là, mais ça s'arrêtait là, elle en était presque certaine, bien que la pluie ait sans doute effacé les traces les plus récentes. La maison était abandonnée. Elle décida de tenter sa chance : il était plus prudent de trouver un abri. Il pleuvrait encore un moment, ce qui signifiait pas de feu pour se réchauffer avant des heures, peut-être même pas avant qu'elle ne retrouve sa maisonnette. Déjà gelée, elle ne voulait pas prendre ce risque.

Malgré tout, elle avait gardé son arc prêt. Aussi, ses deux mains étant occupées, elle ne frappa pas, se contentant de tourner la poignée comme elle pouvait. Ce fut au moment où la porte s'ouvrit qu'elle prit conscience qu'il y avait de la lumière. Elle se maudit intérieurement : elle n'avait aucune envie de rencontrer qui que ce soit. Enfin, c'était trop tard maintenant. Elle n'allait pas partir comme une voleuse.


" Excusez-moi... Il y a quelqu'un ? Je cherche à m'abriter par ce temps. "

Voilà. Maintenant, elle n'avait plus qu'à prier pour que ce ne soit pas un repère de bandits ou de vieux magicien fou furieux... Elle ouvrit la porte en grand en la poussant du pied, cherchant à distinguer qui se trouvait à l'intérieur.

Un enfant la regardait, blottit sous une couverture. Et il n'avait pas l'air d'avantage chez lui qu'elle ne l'était. Elle baissa légèrement son arc. Juste assez pour ne pas l'effrayer, mais pas trop non plus. La dernière fois qu'elle avait eu affaire à un adolescent, il avait cherché à la tuer. Plus ou moins involontairement, d'une certaine façon, mais c'était le résultat qui comptait dans ces cas là, non ? Elle ne comptait pas se fier aux apparences et resterait méfiante.


" Apparemment, je ne suis pas la seule dans ce cas. "

Elle trouva que sa voix sonnait bizarrement dans le silence troublé seulement par les goutes d'eau. Un rapide coup d'œil, elle ne détecta personne d'autre et s'autorisa à entrer. C'était trop tentant : elle ne sentait plus la pluie glacée lui dégouliner dans le dos et elle allait pouvoir se sécher. Mais avant, elle ne voulait pas risquer de faire peur à l'enfant et de l'envoyer mourir de froid dehors. Elle lui fit un petit sourire géné.

" Je m'appelle Etheldred. "

Euh... Voilà... songea-t-elle. Elle n'était pas très douée en relations humaines. Elle attendit une réaction, un peu anxieuse.
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeSam 2 Aoû 2008 - 23:15

C'était une journée pluvieuse. Parfait.

Elle marchait dans les bois et sous la pluie depuis 3h déjà. Non pas que ce soit une activité qui lui plaisait particulièrement, mais elle n'avait rien contre le fait de se détremper pour quelque qui lui rapporterait quelques écus plus tard. Et elle ne voyait aucun inconvénient à se mouiller pour trouver des ingrédients pour ses prochaines mixtures, potions et autres trucs du même genre. Ça, c'était son truc. C'était le genre de produit qu'elle aurait pu se procurer à Diantra, en fouillant un peu et en mettant le gros prix, mais... question de fierté, elle ne pouvait pas se permettre de vendre n'importe quoi à ses clients. Elle vantait la pureté et la qualité de ses produits, fallait pas les escroquer. Du moins fallait pas les escroquer plus qu'ils ne le méritaient. D'un autre fournisseur qu'elle-même, elle n'aurait pas pu garantir la qualité de ses ingrédients. C'était pas plus difficile de les trouver en ville en ne sachant pas exactement où il y en a que d'aller aux endroits où elle sait qu'il y en a.

D'ailleurs, c'est pour trouver une variété de mousse particulière qu'elle se retrouve en forêt, un jour de pluie... enfin, une fin de journée pluvieuse. Pas que par une journée ensoleillée, ça serait impossible, mais Marion n'aime pas se prendre la tête pour les trucs. Déjà que les humains, elfes et autres animaux du genre s'acharnent à lui rendre les jours intolérable, si fallait en plus qu'elle se casse la tête à trouver de la mousse, ben... ben c'est ça, voilà.

Son procyon en bandoulière elle met au moins un bon deux heures à prélever la bonne qualité de la mousse voulue. Faut choisir celle bien luisante sous la pluie et celle dont les gouttes de pluie forment des perles. C'est essentiel pour l'effet soyeux de l'onguent. C'est très important l'apparence quand on est apothicaire. Autrement, jamais les gens auraient osé boire ça, ou se l'étaler sur la peau. Tandis que certains trucs, se devaient d'être horrible à regarder pour que les gens en usent. Comme le sirop pour la toux. Elle pouvait en fabriquer qui goûtent pas mauvais, mais les gens n'en achetaient pas. Tant pis pour eux et tant mieux pour elle. Comme elle devait accentuer le mauvais goût, y'avait plus d'ingrédients, donc ça coûtait plus cher. Et les rats, c'est pas ce qui est le plus difficile à trouver dans une grande ville comme Diantra.

- Saleté de pierres... peste-t-elle en se rattrapant de justesse, évitant de s'étaler comme une conne.

Marion ne pestais jamais contre la pluie. La pluie, c'était le genre de trucs dont on ne pouvait pas se plaindre, parce que c'était parfaitement incontrôlable. La température et les catastrophes naturelles, on ne pouvait pas vraiment s'en plaindre, parce que ça ne changerait rien. Mais ont pouvait se plaindre des cailloux glissants, parce qu'il pouvaient être déplacés. Alors elle s'efforce de pester et de jurer avec le plus d'enthousiasme possible, question de compenser. Une volée de jurons, de mots pas beaux et d'allusions aux nains et aux elfes s'envolent sous la pluie battante. C'était tout relativement efficace, mais ça sonnait bien à ses oreilles. De toute façon, elle ne a marre. Et elle en a bien assez de mousse. Elle range le tout dans son bandoulière, soigneusement, méthodiquement pour ne pas les abimer, puis elle retourne là où elle a établi son camp de base.

En fait non, c'est pas vraiment son camp de base. C'est juste un petit coin pour passer la nuit au sec avant de retourner à Diantra au matin. Tout le monde sait que les elfes n'ont besoin de presque rien pour survivre, même qu'un toit pour dormir, c'est qu'un accessoire de plus. Mais bon, Marion avait passé tellement de temps à Diantra qu'elle en avait prit quelques habitudes. Elle préférait dormir au chaud et au sec. Chacun ses goût, hein ?

Ça lui prend deux bonnes heures pour revenir à la bicoque abandonnée. Deux heures où la pluie commence lentement à diminuer d'intensité. Quand elle arrive, il ne pleut presque plus. Elle contourne la bicoque, puis se dirige vers la cours arrière. Enfin, avec la vieille clôture perdue dans les ronces et la mauvaise herbe, c'était effectivement une cours arrière... maintenant, c'est qu'un bout de foret de plus. Elle va soigneusement cacher sa mousse quelque part d'humide et qui restera humide jusqu'au lendemain. En dessous des fougères, c'est parfait.

En revenant vers l'avant, elle remarque tout de suite que y'a eu un passage... et récent... bon, qui est le crétin qui lui vole son abri... non, mais ça ne se passera pas comme ça...

Elle retourne vers l'arrière...



    [HJ : J'vous laisse encore un ou deux messages chacun avant d'entrer, question qu'on arrive pas tous en même temps.]
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeDim 3 Aoû 2008 - 0:49

Le grincement provenait de l’extérieur, probablement des pas sur le petit porche en bois. Regard figé sur la porte et sans vouloir connaître quel nouveau monstre était en approche, le gamin sentait son cœur battre un peu trop fort. Très vite, il entendit une voix féminine, une personne cherchant elle aussi un refuge pour la nuit. Etre au sec par ce temps était sans doute une bonne raison.

Jud observait la silhouette qui se tenait vers la porte, tentant d’en percevoir le visage. Il ne fut que partiellement soulagé, et ce pour plusieurs raisons… la principale étant qu’il haïssait les femmes autant que les hommes, la seconde était que celle en présence portait un arc. La lanterne à ses côtés lui dévoila donc le visage et l’arme de l’humaine, il s’agissait visiblement d’une jeune femme seule. L’enfant ne bougeait pas et tenait toujours son poignard avec fermeté, toujours dissimulé sous la couverture, prêt à l’utiliser en cas d’approche un peu trop brutale. Mais le jeune garçon était sujet à la fatigue et ne souhaitait pas d’altercation cette nuit là, même les affaires de l’inconnue ne l’intéressaient pas à cette heure tardive, notamment pour un jeune garçon qui avait passé la journée à crapahuter dans les bois. De plus, la nouvelle venue semblait pacifique à en juger par sa volonté de faire connaissance. Etheldred, avait-elle dit en guise de présentation.

Ainsi, c’est dans une atmosphère silencieuse voire trop calme que l’humaine venait de faire son entrée dans la vieille bicoque. L’enfant ne disait rien, fixant l’intruse avec un regard hautement méfiant. Il luttait contre le sommeil mais il ne pouvait pas laisser une inconnue dans la même pièce que lui sans garder un œil sur ses actes. Néanmoins, peu de choix s'offraient au jeune humain. Malgré son désir de rester seul et tranquille, il préférait éviter la pluie, la forêt, les bruits sauvages… disons qu’il était bien confortablement assis dans son petit fauteuil, au chaud.

Puis l’enfant jeta un œil sur son sac posé à quelques mètres de sa position actuelle. Il remarqua ce qui devait l’être, l’écureuil avait disparu. Curieuse, la bestiole devait probablement visiter la cabane. Jud posa un nouveau regard sur la jeune femme et bien que cela lui déplaisait, l’adolescent se força à parler.


-"J’étais là avant !"

La jeune humaine était prévenue, l'occupant du fauteuil ne voulait pas d’elle ici. Il se doutait bien qu’elle ne retournerait pas dehors par ce temps, mais au moins il avait dévoilé sa pensée.

"krrrrrr"

Un bruit provenant de l'étage empêcha les deux humains d’aller plus loin dans la discussion. Les yeux de l’enfant s’étaient dirigés vers les escaliers, tandis qu’il se levait et laissait finalement tomber la couverture. Dormir n’était plus d’actualité, il y a avait bien trop de bruit à l’intérieur de cette maisonnette. Poignard toujours en main et désormais bien visible, le garçon regardait tantôt l’humaine, tantôt la source encore invisible du bruit. Il pensait à l’écureuil en fuite mais un petit animal pouvait-il faire autant de bruit ? Soucieux d'en savoir plus sur l'endroit où il avait mis les pieds, Jud s’adressa une nouvelle fois à l’inconnue.

"... C’était quoi ?"

Cette bicoque ne respirait pas la sérénité et l’atmosphère en témoignait grandement. Le gamin attrapa la lanterne et se dirigea vers l’escalier sans se préoccuper de la jeune femme récemment arrivée. Bien entendu, il ne comptait pas dépasser les premières marches, il était hors de question de s'aventurer dans le grenier probablement abandonné, poussiéreux et hanté de cette bâtisse prête à s'écrouler. De plus, et surtout, il souhaitait uniquement se convaincre que son petit compagnon de route grignottait une vieille planche, et par conséquent, il se rassurerait qu’il ne s’agissait ni d’un fantôme, ni d’un monstre, ni d'un occupant canibale ou d’une toute autre horrible chose.

Poignard dans une main, lanterne dans l’autre, Jud avançait sur les premières marches. S’il ne voyait rien, il retournerait rapidement dans son fauteuil…


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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeDim 3 Aoû 2008 - 11:17

L'enfant ne disait rien, se contentant de la fixer d'un air méfiant et vaguement hostile. Dès que ses yeux se furent tout à fait habitués à l'obscurité, elle remarqua qu'il était épuisé, essayant de ne pas s'endormir. Elle le comprenait parfaitement : si les rôles avaient été inversés, elle n'aurait pas fermé l'oeil non plus !

" J’étais là avant ! "

Sa voix était tombée, comme s'il se forçait à parler. Etheldred acquiessa lentement.

" Oh. Je vois. Je partirai dès que je me serai un peu reposée. Tu n'as qu'à m'ignorer. "

Elle n'était pas disposée à négocier, elle avait besoin de s'arrèter un peu. Sauf que pour l'instant le comportement du gamin la forçait à rester sur ses gardes, l'arc en main. Il pouvait très bien être armé, lui aussi. Un enfant qui se promène seul dans les bois est, soit perdu, affamé, effrayé, soit plein de ressources et habitué à ce genre d'excursion. En l'occurence, vu la façon dont il se comportait, il faisait preuve d'une certaine assurance. Donc, il n'était pas sans défense. Elle-même avait déjà compris à quatre ou cinq ans qu'il ne fallait pas sortir sans arme, il devait le savoir aussi.

krrrr...

Etheldred leva la tête en même temps que l'enfant. Ce dernier sembla se réveiller tout à fait et il se leva. Elle ne fut presque pas étonnée de voir qu'il portait un poignard. Pourtant, le gamin n'était pas aussi à l'aise qu'elle se l'était imaginé. Il s'arrèta et lui lança un regard apeuré.


"... C’était quoi ? "

Elle haussa les épaules, passant en revue les éventualités. Probablement un animal, voir quelqu'un qui s'était réfugié là avant eux. Elle ne s'inquiétait pas de fantômes ou autres créatures extraordinaires : elle avait découvert suffisamment jeune que la réalité dépassait de loin tout ses cauchemars, inutile donc d'en ajouter.

" Tu es déjà allé voir là-haut ? "

Non, de toute évidence. Il fit mine de s'approcher des première marches. Pas si peureux finalement. Quoiqu'elle devait bien reconnaitre que pour un enfant, il faisait déjà preuve de beaucoup de sang-froid.

" Attends. "

Il s'exposait inutilement. Une bête acculée pouvait se montrer très agressive, et de toutes façons l'escalier n'était plus vraiment en état de supporter son poids très longtemps.

" Tu ne peux pas monter là-haut. Le bois est à moitié pourri, c'est trop dangereux. "

Elle écouta un moment, essayant de de déterminer si elle entendait une respiratin ou quelque chose d'autre trahissant une autre présence. Ce fut peine perdue, la pluie couvrait les autres bruits.

En tous cas, il était hors de question de monter voir là-haut, et elle espérait que l'enfant renoncerait, sous peine de le voir traverser le plancher vermoullu... En l'absence d'autre bruit inquiétant, elle considéra que l'affaire était close. Du moins pour l'instant. Elle n'allait pas forcer l'enfant à ne pas monter et elle décida de l'ignorer. Il avait dit qu'il ne voulait pas d'elle, non ? Enfin, pas vraiment, mais c'était l'idée.

Elle écouta à nouveau, n'entendit rien et regarda autour d'elle en se demandant où s'installer. Il avait déjà pris le fauteuil et elle n'était pas du genre à le lui voler. De toutes façons, elle ne comptait pas dormir en sa présence, ne pouvant se résoudre à lui faire totalement confiance. Elle avisa la cheminée et s'en approcha, observant le conduit. Il n'était pas bouché. Enfin, pas tout à fait. Elle décida de tenter de faire un feu. Déjà, ça éclairerait plus que la lanterne, ensuite, elle pourrait se sécher avant d'attraper une bronchite. Peut-être aussi qu'elle trouverait un récipient dans le vieux meuble pour faire une tisane.

Chaque chose en son temps. Déjà, il lui fallait trouver du bois sec. Comme beaucoup de cheminée, celle-ci possédait sa reserve pour les buches. Hélas, il ne restait pas grand chose et en bien mauvais état. Tout ce que pouvat espérer Etheldred, c'était que le temps qu'elles brûlent, elle pourrait faire sécher suffisamment des bûches ramenées de l'extérieur. Enfin, pour ça, il fallait ressortir.

Elle reprit ses affaires, soupira, et se sentit obligée de dire un petit mot à l'enfant avant de sortir sous la pluie.


" Je reviens. "

Effectivement, elle fut de retour quelques minutes plus tard, quelques bûches dans les bras, les plus sèches - ou plutôt les moins humides - qu'elle avait pu trouver. Elle posa le tout près de la cheminée et entreprit de faire un feu à l'aide de son briquet à amadou. de longues minutes s'écoulèrent avant que le bois n'accepte de prendre, dégageant pas mal de fumée mais également des flammes. Elle ne s'était pas trop mal débrouillée compte tenu des circonstances.

Elle entreprit de se sécher, posant ses armes et sa sacoche sur la table branlante, mais gardant son couteau à sa ceinture, au cas ou.

krrrr...

Elle releva la tête. Décidément, il y avait pas mal de bruit là-haut... Enfin, elle ne comptait pas s'effrayer d'un rien. Son arc était à portée de main au cas où, et de toutes façons, la forêt regorgeait de craquements et autres bruissements, c'était tout à fait normal.

Elle alla vers le meuble, ouvrit tant bien que mal les vieilles portes et découvrit que pour rien au monde elle n'aurait bu quelque chose dans les vieilles tasses crasseuses. Tant pis, elle ferait avec ce qu'elle avait. Elle retourna près de sa sacoche, sortit un petit récipient et un sachet d'herbes. En tenant suffisamment longtemps le petit bol au dessus du feu, elle pourrait faire chauffer un peu d'eau de pluie et préparer une tisane. Elle sentait que ça ne serait pas pour tout de suite, mais elle avait le temps.
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeDim 3 Aoû 2008 - 20:28

Déjà été voir en haut ? Bien sûr que non ! Jud l'explorateur des greniers hantés n'avait pas encore trouvé le temps de grimper au premier, ainsi que le courage nécessaire pour affronter les éventuels fantômes qui arpentaient les lieux. L'enfant avait haussé un sourcil puis il avait simplement réagit par un signe négatif de la tête en guise de réponse.

Après quelques secondes, et une fois le sommeil complètement dissipé, Jud s'était ensuite décidé à grimper les premières marches, uniquement pour tenter un regard dans les hauteurs de l'escalier, par curiosité. Mais la jeune femme lui demanda d'attendre et le sermonna sur l'état désastreux de la bicoque et sur la dangerosité des lieux.


" Tu ne peux pas monter là-haut. Le bois est à moitié pourri, c'est trop dangereux. "

Jud n'en n'avait que faire, son écureuil n'était plus dans son champ de vision et ce bruit étrange qui venait de l'étage aiguisait autant sa curiosité que son appréhension. Il dévisagea l'humaine et resta au rez-de-chaussée, bien que toujours installé au pied des escaliers. L'enfant ne souhaitait pas se rendre à l'étage tout seul mais d'un autre côté, il se sentirait oppressé par une autre présence. Fichtre ! Soit il prenait son courage à deux mains et devenait Jud l'explorateur des greniers hantés, soit il restait sagement en bas avec une inconnue en écoutant des sermons d'adultes et des crissements étranges. L'hésitation était bien réelle.

C'est durant cette même hésitation que le jeune garçon observa les mouvements de l'humaine. Celle-ci reprenait ses affaires et s'apprêtait à quitter les lieux. Surprise et soulagement étaient deux sentiments qui avaient envahis l'enfant, avant que des propos ne viennent gâcher cet espoir. Elle allait revenir. Jud afficha une moue montrant son caractère grincheux et la désaprobation d'une éventuelle présence à ses côtés. Après cela, il s'assit sur la deuxième marche de l'escalier, le menton calé entre ses mains.


Krrrr

Hum, après réflexion, mieux valait que cette Etheldred reste dans le coin. Il n'était sans doute pas prudent de rester seul dans cette bicoque alliant recoins lugubres et grincements suspects. Jud pensait aussi que les fantômes s'attaquaient uniquement aux individus qui se déplaçaient seuls ou qui osaient fouler leur territoire d'antan.

Le feu crépitait dans la cheminée, laissant peu à peu la chaleur envahir la pièce encore bien froide.

Krrrr

Décidément, la chose qui déambulait à l'étage n'était pas prête de les laisser tranquilles... et l'écureuil avait bel et bien disparut. Jud en concluait que le responsable était la boule de poils censée l'accompagner. Il soupira puis se leva. L'enfant attendit que l'humaine soit occupée à fouiller dans les placards puis il s'aventura tranquillement dans les escaliers poussiéreux et envahis de toiles d'araignées. Bien que ses mains étaient prises par le poignard et la lanterne, le jeune garçon n'oserait jamais les poser sur la petite rembarde. Il se contentait simplement de mettre un pied devant l'autre. Ses yeux fixaient inlassablement les nouveaux recoins qui s'offraient à lui à chaque nouveau pas.

Krrr

L'enfant s'arrêta un instant puis se retourna. La lumière des flammes était toujours derrière mais elle s'éloignait au fil des secondes. Jud reprit l'ascension et arriva enfin à l'étage. Il faisait très sombre et il ne distinguait presque rien, la lanterne n'éclairant que partiellement les lieux.

-"Psss... Edgar, c'est toi?"

Bien sûr, l'animal n'allait pas se montrer et encore moins répondre.

Krrrr

Le gamin sursauta et fit tomber la lanterne, laissant entendre un nouveau bruit à l'étage....
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeLun 4 Aoû 2008 - 13:54

Du coin de l'œil, Etheldred vit l'enfant s'aventurer dans les escaliers. Elle désapprouvait totalement cette idée, mais elle ne dit rien. S'il trainait là tout seul, il devait être habitué à n'en faire qu'à sa tête. Elle espérait juste qu'il ne traverserait pas le plancher... Enfin, au moins, elle avait sa sacoche d'herboriste sur elle, alors...

Elle l'entendit arriver à l'étage. En tous cas, il ne manquait pas de courage, même s'il n'y avait probablement rien du tout. Du moins, la jeune femme l'espérait. Elle s'en serait voulu de l'avoir laissé seul face à un danger quelconque. Mais elle estimait que depuis le temps qu'ils étaient ici, avec les va-et-viens qu'elle avait fait pour allumer le feu, s'il y avait eu quelqu'un ou quelque chose, ils auraient entendu plus que des "krrr". Si elle avait tendance à devenir paranoïaque à force de vivre seule, elle avait aussi appris à se contenter de craindre les dangers bien réels, il était inutile d'en rajouter.

Elle restait au dessus du feu, s'efforçant de faire chauffer l'eau. C'était presque prèt maintenant...


" Psss... Edgar, c'est toi ? "

Etheldred mis quelques secondes avant de comprendre ce qui avait été chuchoté, elle entendait mal d'où elle était. Edgar... L'enfant attendait-il quelqu'un ? Ou un animal peut-être ? Elle aurait préféré la seconde option, peu encline à rencontrer un nouvel inconnu.

Elle s'occupait de sortir les plantes, pour la tisane, de sa sacoche, lorsqu'un bruit plus fort s'entendit à l'étage. Par réflexe, plus que par crainte réelle, elle laissa aussitôt ce qu'elle faisait et dégaina son couteau. Si le petit avait un problème, elle n'allait pas le laisser comme ça ! Elle n'avait pas pris l'arc car dans le noir, une arme à distance ne servirait à rien, ni l'épée car elle doutait avoir la place de la manier. Sans hésiter, elle grimpa les escaliers, s'efforçant de se faire la plus légère possible sur les marches branlantes.

Lorsqu'elle arriva en haut, il faisait presque totalement noir. La lanterne, renversée, à terre, menaçait de s'éteindre. Elle plissa les yeux, visualisant l'enfant.


" Ca va ? "

Il n'y avait personne d'autre, à première vue. Il avait dû se faire peur tout seul. Elle ramassa la lanterne et s'assura que la mèche ne s'éteignait pas.

" J'ai préparé de la tisane, en bas. Si tu en veux... elle regarda autour d'eux, scrutant les ténèbres. La lanterne dessinait des ombres mouvantes. Peu rassurant, tout de même. Je redescends. "

Joignant le geste à la parole, elle retourna à l'escalier. S'il voulait jouer les aventuriers, ça le regardait, elle n'allait pas rester dans ce grenier sinistre pour le plaisir. Elle s'était bien gardée de lui dire de la suivre, se doutant que plus elle lui donnerait de directives, plus il en ferait à sa tête. De toutes façons, il devait avoir plus d'une dizaine d'années, elle n'allait pas le materner comme un nouveau-né.

Sur ces pensées, elle regagna le rez-de-chaussée et retourna à sa tisane. L'eau avait refroidit, bien sur, et elle entreprit de la faire chauffer à nouveau. Si la pluie voulait bien se calmer, elle pourrait rentrer chez elle... Et laisser le gamin tout seul en pleine forêt ? Elle pouvait bien se dire tout ce qu'elle voulait sur le fait qu'il devait être habitué et que ce n'était plus un bébé, elle savait qu'elle ne pourrait s'y résoudre. Alors quoi ? Elle allait devoir attendre qu'il s'en aille de lui-même. C'était absurde...
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeLun 4 Aoû 2008 - 23:41

Ah ouais... merde, y'avait vraiment des gens dans SA cabane. Non, c'était pas officiellement à elle, mais quand elle y était... ou quand elle avait l'intention d'y aller, ça lui appartenait. C'est comme une bonne place près du beau lifeguard sur la plage, ou les sièges du fond au milieu au cinéma. C'était SA cache. Et les dieux savaient à quel point Marion était possessive. Marion ne croyait pas aux dieux, mais c'était toujours bien de se dire qu'ils existent, ne serait-ce que pour jurer quand ça va mal. Un " Noms de dieux ! " était plus efficace qu'un " Zut, flûte, caca boudin ! " c'est bien connu.

Elle revient donc vers l'arrière de la bicoque et saute silencieusement la clôture... elle connait bien le coin. Bien emmitouflée dans sa cape vert foncée, elle marche dans les hautes herbes, les froissant à peine sous ses pieds. C'est ça les elfes... même quand on s'appelle Marion et qu'on a renié intimement sa race d'origine. Certaines choses ne peuvent être changées, comme la constitutions et la densité des os. Et en plus, il se remet à pleuvoir... la totale, vraiment... mais bon, fallait au moins savoir à qui elle avait affaire avant de se présenter.

Elle a presque atteint la fenêtre arrière lorsqu'elle entend la porte avant s'ouvrir. elle fait encore quelque pas avant de voir une silhouette se profiler vers l'arrière. Elle s'acroupi sur le sol, camouflée par les hautes herbes et sa cape verte. En plus, il fait noir, alors pas de problème pour le bruit, y'en a partout et il fait noir, encore mieux puisqu'elle a une cape verte foncée. Et puis, visiblement, le femme (parce que c'est une femme, si si !) s'attend à une menace et Marion n'est pas menaçante. Du moins pas encore. Mais elle pourrait le devenir... si elle le voulait... non, mais vraiment, elle pourrait être mauvaise Marion... si elle le voulait vraiment...

La femme a visiblement trouvé la réserve de bois de l'extérieur, mais pas celle de l'intérieur... à moins qu'elle ait été vidée au dernier passage de quelqu'un. Vraiment, y'avait des gens qui n'avaient aucun respect. Quand on arrivait dans une maisonnette abandonnée et qu'il y avait du bois au sec, la moindre des choses était de prendre le bois humide à l'extérieur et de remplir l'emplacement intérieur... au moins ça aidait à sécher le bois et facilitait le passage suivant. Elle l'avait bien remplis, elle, la dernière fois qu'elle y était passé. Vraiment, les gens n'avaient aucun respect de nos jours.

- Non, parce que Marion passe, gna gna gna, bougonne-t-elle à voix basse, beaucoup plus pour elle-même que pour qui que ce soit d'autre. Elle attend sans bruit que la femme retourne à l'extérieur, en se disant qu'elle devrait se couvrir par un temps pareil. Elle la laisse retourner à l'intérieur et se relève, pour finalement atteindre le volet clos. Elle ne pouvait pas évidemment l'ouvrir, la femme l'entendrait certainement. Mais elle pouvait écouter. Et c'est exactement ce qu'elle fait.

Elle n'entend rien durant quelques secondes, à part qu'on farfouille dans la pièce. Normal, la femme doit chercher quelque trucs. Elle se demande si c'est une habituée de l'endroit. Marion elle-même doit pas y avoir mis les pieds depuis 5 ou 6 ans... et la femme semblait plutôt jeune...

Une lueur sous le volet indique qu'elle a allumé un feu. Difficile avec le bois détrempé... mais bon, suffit d'un petit feu pour le faire sécher et avec le temps... bah avec le temps et la chaleur, ça finira par sécher. Mais bon. ça ne l'aide pas à savoir à qui elle a affaire...

- Psss... Edgar, c'est toi ?

La voix de la femme ça ? Un peu grave... elle s'attendait à une voix plus douce... et c'était qui ce Edgar... donc ils étaient au moins deux. Sinon, à quoi ça servirait de demander si c'est Edgar. Deux gens qui devaient se rejoindre ? Ça ne serait pas étonnant, vu l'allure dépravé de la fille. En vérité, c'était probablement faux, mais Marion avait un humour douteux tout personnel. Puis y a le "krrrrr". Ce que c'est, elle n'en sait rien, mais ça va pas l'empêcher d'entrer. C'est SA cabane, bon.

Elle tire juste un peu sur le volet et essaie de voir à l'intérieur. Sans trop de succès d'ailleurs. Mais elle entend très bien qu'ils grimpent à L'étage... bande de cinglés... c'est dangereux, monter là, elle n'y est pas monté depuis au moins 30 ans. C'était dangereux même quand le bois était encore sain. Alors maintenant, c'est du suicide, surtout pour des humains. Et puis, elle entend une autre voix. Beaucoup plus féminine celle-là.

Donc, par logique, soit ils sont deux et en attendent un troisième, le dénommé Edgar, soit la femme s'appelle Edgar...ce qui se pourrait, parce que certaines femmes s'appellent Claude, non ? Bref... elle commence à se faire chier dehors. Et puis, ils n'ont pas l'air dangereux. Et elle, elle a l'avantage du terrain, elle connait le coin.

Ouais, c'est SA bicoque, non ? Elle peut rentrer chez elle comme ça lui plait ! Ouais ! Remontée, elle fait demi-tour et marche directement vers la porte, à l'avant, puis se donne un élan pour ouvrir la porte avec fracas.

De l'autre côté de la porte, Elthered peut peut-être entendre un froissement de l'herbe un peu trop brusque pour être le vent ou la pluie, suivi aussitôt d'un BANG sonore, mais la porte ne bouge pas.

Silence.

- Bordel de m... saloperie de.... fichtre ! Par tous les dieux des... que les démons... qu'ils soient... et ainsi de suite, descendant tous les dieux et petits dieux de toutes les croyances et de toutes les régions connues de Miradelphia. Un nain aurait probablement baissé les yeux, intimidé. Si elle avait eu l'imagination d'en inventer, elle l'aurait certes fait. Mais elle était beaucoup trop contrariée pour être sensible à ces choses là. Elle se contente de proférer jurons et injures à toutes la création, tout en essayant de décoincer la porte d'entrée.

Celle-ci finit par céder et s'ouvre en grinçant, projetant la fine silhouette encapuchonnée de Marion devant. Elle se fige, se tait et se relève, comme s'il ne s'était rien passé. elle se compose une pose royale et fait royalement claquer la porte. La bicoque en tremble de toute part.

- Qui vous a donné la permission d'entrer ici ? interroge-t-elle en arrachant brusquement son capuchon. elle plisse les yeux et dévisage méchamment Elthered. Et qui êtes-vous par tous les dieux !

À première vue, elle n'est pas armée, mais le regard vitreux d'un raton-laveur près de sa taille dévisage la jeune femme d'un regard rougeoyant à la lueur des faibles flammes.
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMar 5 Aoû 2008 - 12:21

Le bruit du grenier avait surpris le jeune garçon. Pourtant, il avait beau chercher une quelconque créature, rien ne contentait son regard. Jud observa la lanterne, s’apprêtant à la ramasser lorsqu’un bruit de pas se fit entendre dans l’escalier. Sur ses gardes, l’enfant serra davantage son poignard, il était très méfiant, comme à son habitude. Il vit alors le visage de l’humaine et reprit son calme. Il garda le silence suite à la question d’Etheldred et la laissa ramasser la lanterne. Celle-ci lui proposa ensuite de venir boire une tisane, avant de lui évoquer son désir de redescendre immédiatement. La jeune femme n’attendit pas l’enfant et prit donc le chemin du rez-de-chaussée afin de concocter ses tisanes. Le garçon soupira et tenta un dernier regard sur l’ensemble du grenier toujours aussi lugubre.

Cet endroit était à la fois sombre, humide et horriblement crispant. Ne voyant absolument rien, Jud décida de redescendre à son tour. Il appela une dernière fois son écureuil lorsque un bruit bien pire que le précédent s’accentua et se rapprocha à vive allure.

-"Chhhhhhhlllllll"

Un son étrange, à la fois dispersé et compact.
Après avoir sursauté, Jud se retourna et se cogna le front contre la poutre latérale avant de dévaler les escaliers aussi vite et aussi droit qu’il pouvait.

*Un fantôme ! je le savais !*

Le jeune humain faisait un raffut incroyable, mais la fuite était la meilleure façon d’échapper au fantôme du premier étage. L’humaine devait se demander quelle mouche avait piqué l’enfant pour qu’il s’agite à ce point là et provoque un tel tapage.

Un fantôme ? Une créature des ténèbres ? Un hibou, une chouette peut-être? … Non, une chauve-souris accompagnée de toutes ses copines.

- Qui vous a donné la permission d'entrer ici ?
Fit une voix inconnue provenant de l'entrée.

Quelques chauve-souris se mirent à voler dans la bicoque, survolant les escaliers et rejoignant enfin le rez-de-chaussée. Jud en faisait de même avec quelques marches d’avance, tout en se protégeant la tête avec ses mains. Peu attentif au reste, le jeune garçon passa finalement au travers de l’avant dernière planche qui avait cédée sous son poids, accentué par la vitesse qu’il avait volontairement adopté. Dans sa chute, il lâcha son poignard, lequel lui échappa des mains pour aller se planter dans une bûche qui trônait vers l’entrée de la bicoque, à quelques centimètres d’une robe qui venait de faire son apparition. Jud posa ses mains au sol avec l’intention de se dégager mais autre chose le surprit. Il releva les yeux et constata la présence de son écureuil qui se dressait à quelques centimètres de son visage, l’air étonné devant autant de remue-ménage. Le gamin lui décocha un regard noir, après tout c’était de sa faute s’il était monté au grenier.

Pendant le face à face entre l’enfant et l’écureuil, les volatiles nocturnes arpentaient la pièce à la recherche d’une sortie, se heurtant à la tête d’ours clouée au mur, autant qu’aux poutres qui maintenaient probablement à elles seules le premier étage.

Les battements d'ailes avaient envahis l'escalier et la pièce principale, tandis que les bruits étranges de l'étage recommencèrent de plus belle.

"Krrrrrrrr" continuaient celles qui s’agrippaient au bois du grenier ou qui venaient de trouver d’autres perchoirs au rez-de-chaussée.

Jud se sentait coincé dans la marche et n’arrivait pas à dégager son pied, tandis que les horribles créatures de la nuit venaient tourner au dessus de sa tête.

-"Dégagez, sales démons !"

Les deux jeunes femmes n’échappaient pas aux envahisseurs de la bicoque tandis que l’écureuil s’était réfugié dans le pull de son jeune maître, laissant à peine dépasser ses yeux et son museau. Le petit rongeur observait les volatiles noirs avec attention, tel un chat ayant aperçu une mouche.

Infestée de chauve-souris, la bicoque venait d'offrir une toute nouvelle atmosphère à ses hôtes...

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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMar 5 Aoû 2008 - 14:04

L'eau était enfin chaude. Etheldred s'apprétait à y ajouter les herbes lorsqu'elle eut la désagréable sensation d'être observée. Mais elle n'eut pas le temps de s'appesantir sur le sujet, car trop d'événements se produisirent en même temps. Dehors, quelqu'un approchait et elle lâcha aussitôt le récipient pour saisir son arc, encocha une flêche au moment ou la porte s'ouvrait... Non, au moment où la porte résistait, ce qui déclencha un flot d'injures en tout genre, hautes en couleur. Puis la porte daigna s'ouvrir en grinçant, révellant une jeune femme vêtue de vert, au visage à moitié caché par un capuchon.

Au même moment, il y eu de l'agitation en haut, et les paroles de la nouvelle venue furent à moitié noyées dans un déchainement de chauves-souris. Etheldred nota que l'inconnue ne semblait pas armée, mais sur ce point là elle se méfiait.

Etheldred tenta de garder les idées claires, et surtout, son arc prèt à réagir si l'inconnue tentait quoi que ce soit. Pour l'instant, elle semblait plutôt du style à raler, mais ça ne voulait pas dire qu'elle resterait inactive. Dans la confusion, avec un bruit mat, un couteau vint se planter à ses pieds tandis qu'Etheldred vit du coin de l'oeil que l'enfant était empètré dans l'escalier.

Des chauves souris volettaient partout. Etheldred les ignora tant bien que mal, trop occupée à jauger les intentions de la nouvelle venue. La femme avait l'air plutôt agressif et méprisant. Elle avait demandé qui leur avait donné la permission d'entrer comme si elle était chez elle. L'herboriste laissa courir son regard autour d'elle : vu l'état de la maison, on ne pouvait pas leur reprocher de l'avoir crue abandonnée. En admettant que la demeure lui appartienne réellement, ce dont elle doutait.

Etheldred jeta un regard au raton laveur qui accompagnait l'inconnue et se décida à répondre à la dernière question.


" Je m'appelle Etheldred. " ça suffirait bien pour le moment. Elle espéra que le gamin ne s'était pas blessé dans l'escalier et nota qu'elle ne savait toujours pas son nom.

" Et vous même ? Qui êtes vous ? " reprit-elle poliment en espérant que l'elfe se montrerait un peu plus amicale. Elle n'avait aucune envie de devoir rester sur ses gardes éternellement.

Les chauves souris commencèrent à se calmer et se raccrochèrent où elles pouvaient. Etheldred continua à les ignorer. En attendant la réponse de l'inconnue, elle réfléchissait au fait que, malgré la pluie, elle allait se trouver un autre endroit. Après tout, ses vêtements étaient presque secs et elle s'était un peu - un tout petit peu - reposée. Elle ne voulait pas d'ennui. Un gamin grincheux c'était une chose, une femme en colère s'en était une autre. Si la nouvelle venue ne se montrait pas plus accueillante dans ce qui semblait être sa... maison, en admettant que la baraque délabrée puisse porter ce nom, elle partirait.


" Nous nous abritions de la pluie, continua-t-elle d'une voix avenante, mais toujours sans baisser son arc, et je m'apprètais à faire de la tisane. Si vous en voulez... "

Elle se tut. Il ne fallait pas en rajouter non plus. Restait à voir comment l'autre allait réagir. Etheldred n'aimait pas du tout la façon dont elle était coincée dans cette pièce, l'impression que le seul moyen de s'en sortir en cas de problème était de massacrer tout ce qui était en travers de son chemin pour atteindre la porte. Et il n'était pas dans sa nature de massacrer qui que ce soit... Enfin, si la femme posait problème, elle n'hésiterait pas. Elle avait eu suffisamment d'ennuis en se montrant trop gentille, ses mésaventures commençaient à porter ses fruits.

Elle dévisagea l'inconnue avec méfiance mais baissa légérement son arc pour ne pas se montrer trop agressive.



[hrp : ça y est, post modifié, tu as repris une apparence humaine, marion ! Razz ]


Dernière édition par Etheldred le Mer 6 Aoû 2008 - 10:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMer 6 Aoû 2008 - 5:24

Entre le gamin qui déboule... enfin, qui dévale les escaliers, escorté de chauve-souris et la femme qui la pointe avec une flèche (de calibre 8mm et théoriquement de longue portée, ce qui faisait des ravages aux os sur une trop courte distance... arf, elle se souvenait de tout ça même après 250 ans...), Marion se dit qu'elle doit rester stoïque et calme, parce que ça allait déjà assez mal comme ça, alors si elle devait paniquer en plus, ça allait devenir catastrophique et surtout pour elle. Parce que tout était évidement pire pour elle, sauf les blessures, parce que Marion évitait les blessures sur elle-même. C'était plus facile à soigner sur les autres de toute façon et elle n'avait pas besoin de souffrir entre deux doses.

Les chauve-souris vole légèrement dans l'unique pièce d'en bas et s'accrochent où elles peuvent... et où elle veulent, surtout dans les cheveux. Marion les ignore, parce que ce sont des chauve-souris et pas des démons comme le braille le gamin. Et y'en a toujours eu dans cette bicoque. Fallait juste pas aller les déranger et on était tranquille. Alors c'est lui qui cherchait Edgar... Edgar doit être le rongeur devant lui. Sans parler du poignard qui s'est planté à ses pieds.

- Je m'appelle Etheldred.

Ah ouais ? Eh ben. Elle continue de dévisager la jeune femme, parce que le gamin était étalé de tout son long en bas des escaliers. Elle a un léger hochement de tête. Pas vraiment méprisant. Agacé serait plus juste. Marion était agacée et contrariée.

- Et vous même ? Qui êtes vous ?

Marion ne répond pas et soupire bruyamment. Elle jette un coup d'oeil autour d'elle, surveillant la gamin d'un regard sévère. Non, mais quel duo ça faisait quand même. Elle se demande s'ils sont frère et soeur. Parce qu'elle ne peut pas être sa mère... ou alors elle était plus vieille qu'elle en avait l'air. Ou le gamin plus vieux. Des amants ? Le gamin les prenait vieille à ce compte... et la femme les prenait très jeunes alors... à moins que la femme soit plus jeune qu'elle en a l'air et le gamin plus vieux ?

- Nous nous abritions de la pluie et je m'apprètais à faire de la tisane. Si vous en voulez...

Marion ricane, roule des yeux et secoue brièvement la tête, comme si c'était là une bonne blague. Comme si Marion allait accepter une tisane de quelqu'un d'autre. Au moins dans les siennes, elle savait ce qui s'y trouvait.

- Non. Bien sûr que non, dit-elle d'un ton dénotant une évidence limpide.

On lui aurait désigné une flamme vive et on lui aurait demandé "Vous voulez toucher ?" et elle n'aurait pas répondu autrement. elle s'était fait avoir une fois et elle avait halluciné durant tout une nuit. Terrifiant, on ne l'y prendrait plus. À moins d'y être contrainte, évidemment. Sous la menace, elle pourrait le faire. Mais la flèche de la femme pointé sur elle n'était pas une menace. C'était de la crainte... et de la peur. C'était bien pire. Une flèche qui part toute seule, ou presque, c'était pas impossible.

Elle hausse les épaules et semble s'animer. Ils ne l'avaient pas tué, donc ils ne devaient pas être bien méchants. Effrayés, mais pas méchant. Elle se penche et ramasse le poignard fiché à la buche à côté d'elle. elle s'y reprend évidemment à deux fois avant de le détacher, peste d'une manière qui ferait rougir de honte un nain, puis la fait tourner habilement entre ses doigts. Elle s'approche du gamin, toujours étalé sur le sol et lui tend son poignard, manche d'abord, lame vers le bas, puis le laisse tout bonnement tomber. Le poignard se fiche dans le plancher.

- Ce sont pas des démons, ce sont des chauve-souris. Rien de démoniaque, ce sont des bouffeurs d'insectes, dit-elle en en extirpant une de ses cheveux et en la déposant sur un meuble qui ne doit tenir que par habitude.

Pas de panique, même si elle se faisait mordre, elle avait un remède contre la rage. Enfin, c'est ce qu'on lui avait dit. Elle ne l'avait personnellement jamais essayé. Fabriqué certes, mais pas essayé personnellement.

Elle délaisse le gamin et se dirige vers une armoire dont elle arrache la porte, qui ne tenait plus à grand chose, avant de la balancer dans les faibles flammes.

- Ce bois-là, il est sec depuis des décennies. Pas celui derrière. D'ailleurs, quand vous repartirez, pensez à en entrer. Le dernier qui est passé ici ne l'a pas fait. Alors vous vous faites chier à le faire sécher avant qu'il brûle.

Elle prend le tisonnier et pousse et repousse les buches.

- Y a une grille de fonte quelque part dans une des armoires... du moins la dernière fois que j'suis venue y'en avait une... de toute façon, quel crétin se baladerait avec une grille de fonte dans les bois...

La suite de ses commentaires tout personnels se perd dans un murmure incompréhensible.
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMer 6 Aoû 2008 - 16:01

Les chauve-souris calmèrent leurs pulsions, chacune s’installant dans un recoin de la pièce, au plafond de préférence, sur les vieilles poutres en bois. Les deux jeunes femmes piaillaient alors que l’enfant se tortillait sur sa marche dans l’espoir d’en sortir. Dans un élan qui fit tomber son écureuil sur le sol, Jud parvint à s’extraire de l’escalier désormais troué. C’est à cet instant qu’une femme se pointa avec le poignard qu’il avait malencontreusement échappé quelques instants plus tôt. Il faillit regrimper l’escalier devant une telle approche mais le manche du poignard était du bon côté… du moins elle préféra le planter dans le sol et s’éloigner plutôt que lui confier et ainsi privilégier le contact. Tant mieux ! Le contact humain était toujours une horreur, jusqu’à rivaliser et l’emporter face aux détestables volatiles nocturnes qu’il venait de rencontrer.

Ce sont pas des démons, ce sont des chauve-souris. Rien de démoniaque, ce sont des bouffeurs d'insectes.

La femme venait d’ôter une soi-disant chauve souris de ses cheveux. L’enfant regardait le geste et la bestiole avec dégoût. Après l’explication fournie par l’inconnue, Jud releva les yeux au plafond, observant les chauve-souris qui se tapissaient contre les poutres. Ces créatures noires et volantes ne pouvaient être que des démons, il était évident que la sorcière récemment arrivée n’y connaissait strictement rien. Et que feraient des bouffeurs d’insectes dans une vieille bicoque ? Ca pouvait paraître bête, mais l’enfant n’avait jamais appris ce qu’était une chauve souris. Il faut dire aussi que l’éducation reçue était loin d’être une véritable éducation. Jud pensait que ces satanés petits monstres noirs seraient bien mieux dehors pour trouver des insectes. Des démons, c’était la seule explication logique.

Et le sommeil revenait à la charge. Le jeune garçon émit un bâillement discret puis il récupéra son écureuil. Il cala le petit animal contre lui, observant avec prudence le raton laveur qui avait lui aussi trouvé refuge dans la maisonnette. Jud s’assit ensuite sur la première marche encore en état, puis il observa les deux femmes qui se dressaient devant lui telles des mamies aux cheveux grisonnants et prêtes à se battre à coups de cannes pour savoir qui de l’une ou de l’autre resterait dans la bicoque ou ferait les choses au mieux pour les prochains visiteurs. Le jeune garçon se rappela alors que c’était lui le premier arrivé. Pourtant il se retrouvait face à deux inconnues qui feraient encore la loi à cause de leur soi disant expérience… S’il avait eu quelques années de plus, … au moins sept, il les aurait fait déguerpir pour passer une nuit tranquille. Dire qu’il serait déjà en train de dormir (ou de courir dans les bois pour fuir les créatures démoniaques) si personne ni rien ne l’avait dérangé.

Le gamin fut ensuite étonné de l’action de la sorcière. Celle-ci venait d’attraper la porte d’un petit placard pour finalement la jeter dans la cheminée. Yeux écarquillés, le jeune humain trouvait cette femme assez spéciale voire légèrement atteinte par une forme de folie. Entre la chauve-souris dans ses cheveux, le poignard qu’elle laissait tomber devant lui, la porte du placard consumée par les flammes de la cheminée… de quoi rester méfiant pour le reste de la nuit. A Diantra, il avait eu l’occasion d’en croiser quelques uns et ce n’était pas toujours très beau à voir. Enfin, celle-ci, il ne la connaissait pas et il s’en réjouissait d’avance. Jud se fit discret un petit instant, laissant les autres à leurs fabuleuses occupations. Il avait causé bien des dégâts à lui tout seul mais cela ne le dérangeait pas le moins du monde et il était hors de question qu’il se sente responsable pour quoique ce soit.

Les voix féminines résonnaient au rez-de-chaussée. L’enfant se leva et alla récupérer SON fauteuil, celui qu’il avait laissé quelques instants plus tôt pour aller dénicher, involontairement, une armée de créatures démoniaques. Il tira ce même fauteuil sur le plancher déjà en mauvais état puis il s’arrêta à l’autre bout de la pièce, contre un mur. Il avait ramassé son sac au passage et l’avait laissé au pied de son nouveau siège, tout en prenant soin de conserver son poignard avec lui. Méfiance absolue, quelque soit la situation, telle était sa vie. Il releva ensuite la petite peau qui lui servait de couverture et semblait prêt à s’endormir, bien que toujours soucieux de l’aspect mobile du plafond. Néanmoins, il lui était difficile de fermer l’œil avec à ses côtés une sorcière qui se montrait énervée et qui bredouillait dans sa barbe des mots aussi inaudibles que gênants.


-"Vieille greluche" Lança le garçon pas très fort mais assez pour parvenir aux oreilles de la concernée.

Puis il caressa la tête de son écureuil, appréciant la chaleur de la cheminée qui envahissait la pièce.
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeJeu 7 Aoû 2008 - 10:33

Etheldred vit avec soulagement l'expression de la femme changer. Beaucoup moins désagréable, bien que toujours teintée d'un certain agacement. L'inconnue ne se présenta pas, soupira et regarda l'enfant avant de ricaner à sa proposition.

" Non. Bien sûr que non. "

Etheldred haussa les sourcils, surprise. Non, pas tant que ça en fait. Elle aurait probablement eu la même réaction si les rôles vaient été inversés. Quoique qu'elle n'aurait rien montré de ce qu'elle pensait. C'était juste que, en tant qu'herboriste, elle était habituée à ce qu'on lui fasse confiance. Mais elle ne s'était pas présentée en tant que telle, et de toutes façons elle n'était pas sure que ça aurait changé sa réaction. Elle n'insista pas et baissa tout à fait son arc. Cette femme était pour le moins peu agréable, mais pas méchante. Juste... mal lunée ?

En tous cas, elle prit la peine d'expliquer à l'enfant qu'il ne devait pas craindre les chauves-souris : une gentille intention. Sans effet apparent, mais ça partait d'un bon sentiment. Puis elle entreprit de s'occuper du feu en commentant à voix haute la présence des bûches avant de se mettre à marmoner toute seule. Etheldred en prit bonne note, ça ne lui couterait rien de ramener un peu de bois avant de partir.

L'enfant récupéra le fauteuil avec un air qui dissuadait de l'en empècher. Etheldred eut un petit sourire, elle n'y pensait pas, de toutes façons, avant de sursauter. La femme venait d'arracher la porte du meuble. Soit elle était vraiment chez elle et avait une drôle de façon de traiter son mobilier, soit elle n'était pas chez elle et ça expliquait son manque de sollicitude pour le vieux placard. Mais enfin, qui aurait vécu ici ?

Etheldred posa enfin son arc. Au pire, elle avait toujours son couteau à la ceinture. Elle attendit que la femme finisse de s'occuper du bois pour remettre à faire chauffer son eau, une énième fois. Quand elle y pensait, elle était la seule à s'être présentée. Son prénom, du moins. Ca n'était pas grand chose, mais ça suffisait. D'autant que les autres avaient l'air de se moquer royalement de faire connaissance. Etheldred se savait quelque peu associale, parfois. A force de vivre plus ou moins seule, ça n'arrangeait pas les choses. Mais alors ces deux là, ils faisaient drôlement fort !

L'enfant semblait sur le point de s'endormir et essayait de lutter contre le sommeil. Elle le comprenait : fermer les yeux et laisser le terrain à deux inconnues était suicidaire !


" Vieille greluche " Etheldred se demanda à qui il parlait et déduisit qu'il s'adressait plutôt à l'autre femme vu le regard qu'il lui lançait. Elle aurait spontanément rit, même si l'insulte l'avait visé elle, mais elle ignorait comment réagirait la concernée et elle s'abstint de faire quoi que ce soit qui pourrait envenimer les choses.

Délaissant la cheminée, toujours occupée par la femme qu'elle ne voulait pas déranger, Elle entreprit de sécher ses armes pour éviter qu'elles ne se détériorent. Elle hésitait toujours à repartir. Elle n'était décidément pas la bienvenue ici... En même temps, il pleuvait toujours et de longues heures de marche l'attendaient. Sans cape et sans chaperon, elle n'en avait pas très envie. Et tout ça pour une malheureuse plante !

En pensant à ses herbes, il lui vint à l'idée que, peut-être, l'un de ses deux "colocataires" saurait où en trouver. Elle hésita : elle doutait qu'ils en discutent de bon gré, mais, après tout, s'ils trainaient par ici, peut-être étaient-ils des habitués des plantes sauvages du coin. Elle décida de tenter sa chance. Autant elle n'était pas très forte pour lier connaissance, autant dès qu'il s'agissait de l'herboristerie, elle devenait beaucoup plus bavarde.


" Hem... En fait, je passais par ici parce que je cherche une plante... de l'eupatoire. Vous ne sauriez pas où je peux en trouver ? "

En admettant qu'ils sachent ce que c'était que cette plante et qu'ils ne lui disent pas n'importe quoi pour se débarasser d'elle...


[hrp : je serai absente ce week end. Vous pouvez continuer sans moi si vous voulez]
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeVen 8 Aoû 2008 - 3:55

    [HJ : Moi aussi, absente de samedi à... dimanche :D
    Edit : Même pas vrai...]



Elle se rend rapidement compte qu'elle parle dans le vide. En fait, en expliquant où trouver une grille de fonte, elle croyait bien que quelqu'un allait se dévouer à aller la chercher, mais il n'en est rien. Le temps de terminer de placer les bûches et penser que visiblement, ces deux-là n'étaient pas là par choix, mais par obligation, elle grommelle encore un peu, pour la forme. Puis quand la porte d'armoire commence à prendre feu, elle se relève et va chercher elle-même la grille de fonte. Et dire qu'elle même aurait bien pu s'en passer... tssssss...

Elle pose le raton-laveur sur la table, près de armes de l'autre femme, et il bascule sur le côté, interne, dévoilant une lanière qui lui enserre la gorge et qui pendouille sur le rebord de la table. Quoiqu'en y regardant de plus près, on pourrait dire que c'est plutôt cousu. Elle fouille, trouve et traine la grille de fonte avec une certaine difficulté, puis la soulève et la jette sur les pierres autour du foyer. Des tisons s'envolent dans la cheminée. Elle s'essuie les mains avant de retourner fouiller dans une armoire pour dénicher une vieille bouilloire de fonte également. Elle regarde à l'intérieur et tire sur un pan de sa cape pour la nettoyer sommairement. Retirer les toiles et autres trucs du genre dehors comme dedans.

- Vieille greluche.

Elle lui répond d'un reniflement méprisant. S'il savait le petit vermisseau. Elle l'entend très clairement, mais l'ignore royalement, d'une manière si parfait qu'il est impossible de croire qu'elle pourrait vraiment ne pas l'avoir entendu. Elle ouvre une porte qui grince et soulève un couvercle. Visiblement, elle connaît bien l'endroit. Elle prend la bouilloire et la fait disparaître dans le trou dévoilé par le couvercle. Un plouf se fait entendre et elle retire la bouilloire, remplie d'eau. Un puits intérieur, visiblement. Elle pose la bouilloire et repose le couvercle sur le puits. Puis elle revient vers le feu et pose la bouilloire sur la grille. Elle en est là lorsque la femme pose une question.

- Hem... En fait, je passais par ici parce que je cherche une plante... de l'eupatoire. Vous ne sauriez pas où je peux en trouver ?

La réponse fuse, machinalement, d'un ton neutre, comme si c'était une évidence.

- Derrière la remise, vous étiez juste à côté quand vous avez prit les bûches. Y a des roses et des jaunes. Si vous en prenez, ne prenez pas tout et laissez les fleurs les plus vieilles, question que ça se replante.

Marion avait une manière très particulière de voir les choses. Tout ce qui était prit devait être repayé, d'une manière ou d'une autre. C'était une loi qu'elle avait apprit y a des décennies et qu'elle s'acharnait à conserver. Ce qu'elle prenait devait être remis. Visiblement, elle vaquait à ses occupations sans vraiment s'occuper des deux autres. Eux, ils s'arrangeaient avec leur conscience comme ils le voulaient. Tandis que l'eau chauffe, elle retourne vers la table, ignore les armes et tire sur la tête du raton-laveur et tire sur les cordons sous sa gorge et plonge la main à l'intérieur. Elle en sort une bougie passablement consumée et va l'allumer directement dans l'âtre. Elle revient, la fait tourner entre ses doigts et fait tomber de la cire sur la table. Quand il y en a assez, elle y colle la bougie. Elle retourne dans les armoires et en sort un globe, qui devait sans doute recouvrir une lanterne, un joli truc de verre gondolé. Elle vient le poser sur la bougie, puis retourne près du feu.


Dernière édition par Marion Faktysiriss le Sam 9 Aoû 2008 - 18:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeSam 9 Aoû 2008 - 13:20

Assis dans le petit fauteuil avec nonchalance, Jud luttait contre le sommeil. Il était maintenant dans un état de somnolence avancée, un instant de léthargie qui envahissait l’esprit des jeunes gens peu avant leur repos nocturne. Les yeux du garçon se fermaient puis se rouvraient de temps à autre pour s’assurer de la distance qui le séparait toujours des deux femmes. La sorcière ne l’avait visiblement pas entendu lancer sa petite pique, cela ne changerait rien, il allait s’endormir.

Le regard fatigué de l’enfant dévia instinctivement vers le plafond. Il souhaitait vérifier la position des créatures démoniaques, tout comme il l’avait fait avec les deux inconnues. Les yeux du garçon se posèrent ensuite sur la cheminée, fixant les flammes et écoutant le son produit, un crépitement aussi envoûtant qu’apaisant. Il perçu quelques mots qui voguèrent dans la pièce. La jeune femme nommée Etheldred cherchait visiblement une plante. Jud ne comprit pas le nom, ignorant de quoi elle voulait bien parler. Il n’avait ni le courage de réfléchir ni la détermination d’en connaître l’importance. La sorcière répliqua par une allusion à la remise, autrement dit à l’extérieur, ce qui interpella l’enfant un petit instant. Son regard était maintenant figé sur la vieille greluche, intrigué par ses intentions.

Jud avait aussi remarqué l’allure inquiétante du raton laveur plutôt inerte. Elle l’ouvrait et fouillait à l’intérieur, de quoi surprendre. Empaillé ? C’était donc bien une sorcière. Elle tuait les rongeurs, tout cela était mauvais signe pour l’écureuil. L’humain resserra son emprise sur la boule de poils grise et blanche qu’il maintenait contre son ventre.

Si la jeune passionnée de tisanes venait à sortir de la bicoque, le garçon estimait qu’il était hors de question qu’il reste seul avec la sorcière. Un soupir, le sentiment d’un sommeil intense, et le jeune humain pensa qu’il n’irait pas crapahuter dehors, dans la terre, dans les ronces, sous la pluie, dans le froid. A cette simple idée, un frisson lui parcouru l’ensemble du corps. Jud releva la peau de bête qui lui servait de couverture et ferma finalement les yeux. Epuisé et ne pouvant lutter plus longtemps, l’enfant rejoignit tranquillement le monde des rêves, emporté par un sommeil inattaquable.

Le jeune humain s’était donc endormi avec le poignard dans une main, l’écureuil sur son ventre, le tout étant emmitouflé sous la couverture. Mais si Jud avait besoin de dormir, Edgar avait eu le temps de se reposer et il n’était pas enclin à rester calme. En effet, le petit animal remua un peu, glissa discrètement en dehors de la couverture puis il s’extirpa du fauteuil. Il regagna très vite le plancher de la bicoque, échappant à la vigilance de son jeune maître. Ses petits yeux ronds fixèrent la cheminée où les bûches se consumaient avec d’intrigants petits crépitements. Après cela, l’animal fixait tantôt l’une des jeunes femmes, tantôt l’autre. Leurs mouvements et leurs déplacement attiraient l’attention du rongeur, lequel s’était assis et avait relevé ses deux pattes de devant. La curiosité de l’écureuil était en éveil. Il se faufila ensuite sous la table, puis sous l’étagère, menant ainsi sa petite vie de rongeur. La boule de poils moitié blanche moitié grise visitait à nouveau les lieux.

Edgar s’approcha finalement de la cheminée, là où se tenait la sorcière. Il la regarda de toute sa hauteur puis lui grimpa sur sa jambe comme il faisait avec l’enfant, jusqu’à s’installer tout en haut, sur son épaule…
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeSam 9 Aoû 2008 - 19:58

Les flammes faisaient efficacement sécher le bois venant de l'extérieur et chauffer l'eau de la bouilloire de fonte. Mais tout ça prenait relativement du temps. Toute seule, elle aurait sans doute fermé l'oeil un moment, mais elle n'était pas seule. Ils n'avaient ni l'un ni l'autre l'air particulièrement dangereux, mais elle se considérait comme l'hôte de la bicoque et donc elle se devait d'être présente de corps et surtout d'esprit. D'un autre côté, le gamin n'allait pas tarder à s'endormir. Jamais elle ne l'avouerait, mais les enfants lui plaisaient. L'agaçaient royalement, mais, surtout plus jeunes, ils étaient si innocents qu'ils en étaient attachants. Mais jamais elle ne leur faisait de la façon, jamais elle ne leur accordait une attention particulière officielle. Une sollicitude singulière, parfois, quand ils pouvaient lui rendre service, mais c'était toujours en privé, en échange de quelques écus ou quelque chose que les enfants voulaient. C'était bien, les enfants ne demandaient pas grand chose. Innocents personnages. Un peu comme les animaux.

La pièce se réchauffait lentement, à mesure que le bois relativement sec prenait feu. Marion prend la peine de prendre quelques bûches humides t les disposer autour de la grille. Au moins, comme ça, elles allaient sécher plus rapidement. C'était un travail de tous les instant de garder un feu mouillé en vie. Marion avait l'air très occupée à placer et déplacer les bûches autour du feu. Et en plus, le fait de s'occuper empêchait une conversation morne et utile qu'à ne pas installé un silence gênant. On n'était jamais trop prudent. Marion n'était pas très douée pour les conversations. Les seules qu'elle entretenaient, c'était les conversations professionnelles et le bavardage pour attirer la foule de potentiels clients. Et à ça, elle excellait. D'un autre côté, elle avait tous les avantages pour réussir.

Marion frissonne, parce que malgré tout, même si sa cape était pratiquement imperméable, l'humidité arrivait à s'infiltrer partout et surtout parce qu'elle avait les pieds et le bas de sa robe détrempé. L'eau était presque frémissante, elle l'entendait. La pièce était assez chaude pour une tentative de déshumidification.

Mais elle est interrompue dans son action potentielle par une montée intempestive d'un rongeur.

- Arg ! Le temps de constater ce que c'est, elle dévisage la boule de poils gris sur son épaule. Tu me veux quoi, toi ? Tu vas devoir attendre un moment, je comptais enlever ma cape et me faire sécher un peu.

Joignant le geste à la parole, elle détache sa cape et l'accroche à un crochet à côté de l'âtre, question de la faire sécher. Puis elle s'assoit sur le plancher pour retirer bottes et chaussettes pour les poser près de l'âtre. Faut bien que ça sèche.

Et non, elle ne parle pas seule. Elle parle à l'écureuil. Et non, elle ne s'attend pas à ce qu'il lui réponde. Les animaux, c'était comme les enfants, à une différence près qu'elle ne leur demandait rien à eux. Ils étaient là, point.
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMar 12 Aoû 2008 - 12:02

" Derrière la remise, vous étiez juste à côté quand vous avez prit les bûches. Y a des roses et des jaunes. Si vous en prenez, ne prenez pas tout et laissez les fleurs les plus vieilles, question que ça se replante. "

La réponse surprit Etheldred. elle s'était attendu à un "qu'est ce que c'est ? " dans le pire des cas, à un "près du ruisseau" dans le meilleur, mais là... non seulement, c'est juste à côté, une sacrée chance, mais surtout, la femme lui a répondu comme une herboriste le ferait. en précisant les deux types différents et en tenant compte des récoltes à venir.

La femme ne semblait pas vouloir faire la conversation et le silence demeura pendant qu'elle installait une chandelle. l'enfant quand à lui, c'était endormi. etheldred estima qu'elle irait chercher l'eupatoire en partant, inutile de laisser les plantes pourrir à l'intérieur. Elle n'en cherchait que de la jaune, à l'origine, mais qu'elle en ait trouvé de la rose également lui éviterait d enouvelles recherches. a l'herboristerie, son jardin commençait à se remplir doucement. Ces temsp ci, elle ne se contentait pas de ramasser les fleurs, racines, ou parties de plantes qui l'intéressait, mais elle prenait un pied entier pour le replanter. Ainsi, elle n'aurait pas besoin d'aller chercher à des kilomètres ce dont elle avait besoin si elle devait utiliser la plante fraiche pour ses remèdes. Bien entendu, comme l'avait souligné l'inconnue, elel prenait garde à laisser sur place sufisamment de pousses et de fleurs pour qu ela plante puisse se multiplier après son passage.

Un petit écureuil s'extirpa de l'étreinte du garçon et se promena un moment avant de grimper sur l'épaule de la femme qui s'occupait toujours du feu. La voix de cette dernière brisa le silence feutré de la pièce et Etheldred qui s'occupait également de sécher ses chausses et ses chaussures releva la tête.

En souriant, et demanda :


" Vous êtes herboriste, vous aussi ? "

L'autre n'avait probablement pas envie de faire la conversation, elle en avait bien conscience, mais la curiosité l'avait emporté sur la discrétion : quand il s'agissait de son métier, elle pouvait se montrer beaucoup moins réservée qu'à l'habitude. Ca faisait un moment qu'elle n'avait pas parlé avec une collègue et ces échanges étaient souvent enrichissants. A moins de tomber sur un charlatan. Mais en général, elle s'en rendait compte très rapidement, surtout ces derniers temps, car le premier remède qu'ils disaient détenir était celui contre la peste. Il y avait des plantes qui luttaient contre cette maladie, bien entendu, mais entendre dire qu'ils la guérissaient en quelques minutes... Ce genre de pratique l'écoeurait. Comment pouvait-on profiter à ce point de la détresse des gens ?

Maintenant, restait à voir si la femme répondrait et engagerait la conversation. Si ce n'était pas le cas, la cohabitation risquait d'être difficile... Au moins, l'enfant dormait, ça éviterait les insultes et probablement quelques ennuis. De toutes façons, il en avait besoin, elle le voyait. Qu'est ce qu'un enfant pouvait bien faire tout seul en plein milieu de la forêt ? Il n'avait donc pas de parents ? Elle se corrigea : la voilà qui raisonnait comme une adulte ! Il y avait quelques années, elle-même crapahutait sans surveillance dans les bois et ce n'était pas faute d'un père qui tentait de la garder à la maison !
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMar 12 Aoû 2008 - 22:43

Pendant que les deux femmes discutaient botanique, Jud rêvait. Affalé et endormi sur le petit fauteuil, l'enfant n'avait pas remarqué l'absence de son petit animal de compagnie.

En fait, dans son rêve, son écureuil portait une armure et tenait fermement un bâton. Il se tenait droit et fier comme le font les chefs guerriers, prêt à quitter les siens pour partir sur les routes et tuer les créatures démoniaques. Le rongeur traversa ainsi plusieurs contrées, aidant les villageois à se débarrasser des monstres. Mais un jour, l'Ecureuil justicier rencontra le chef des chauves-souris géantes, le Grand Moche Noir. Le face à face était épique.

La pièce était maintenant réchauffée. La cheminée avait accomplit sa raison d'être tandis que les chauves-souris s'étaient calmées, même si toujours accrochées au plafond. Edgar, le vrai, l'unique, avait dû quitter son perchoir mouvant. La femme avait ôté sa cape et faisait sécher quelques vêtements, ce qui était normal vu le temps à l'extérieur. L'écureuil en avait profité pour se balader dans la bicoque, sans toutefois grimper les escaliers. Une bonne chose.

L'enfant gigota un peu et changea de côté pour dormir. Le petit fauteuil lui convenait mais il restait tout de même un peu raide. Jud continuait donc son rêve.

Le face à face entre l'Ecureuil justicier et le Grand Moche Noir était sur le point de commencer.


-"Le champion deviendra Le Maître du Grenier !" fit une voix étrange provenant d'un trône en bois.

L'écureuil observa sur sa droite et entrevit la sorcière, avec sa cape et surtout ses râtons laveurs morts en guise de ceinture, de courone, de colliers, de bracelets et bien sûr, comme tapis. L'écureuil évala sa salive devant l'adoration macabre portée à son cousin puis il se concentra sur le Grand Moche Noir. Ce dernier avait un rire horripilant et il observait le rongeur comme s'il allait lui arracher les poils les uns après les autres. C'est là qu'une jeune et belle écureuil se dépêchait de ramasser des plantes pour confectionner un habit princier au futur vainqueur. Elle avait un arc miniature sur son épaule, ce qui faisait partie de son charme.
Le justicier reprit ses esprits et fixa son adversaire. Il empoigna son bâton et engagea le combat. Il frappa une fois, deux fois, trois fois, et le Grand Moche Noir tomba inerte sur le sol
. L'écureuil leva son bâton en signe de victoire et attendit sa récompense.

Edgar trottinait sur le plancher. Il passa sous la petite table puis il fit mine de grignotter quelques morceaux d'écorces tombées sur le sol. Il s'approcha finalement du fauteuil où son jeune maître dormait, puis il se faufila de nouveau sous la couverture.

La sorcière Râtonide applaudit la performance de l'écureuil et désigna un siège à ses côtés, lequel fut rapidement aménagé et décoré en ailes de chauves-souris. L'Ecureuil s'avançait et allait s'assoire lorsqu'une voix d'outre-tombe d'abattit sur lui.

-"Ah ah ah... je suis ... ton fantôme ! Je te suivrai partout, sur les toits, dans les escaliers, dans les poutres ! Tu deviendras fou, et là, je serai enfin Le Maître du Grenier ! Mouahahaha !"

Jud remua un peu dans son fauteuil, refusant que le Grand Moche Noir ne s'empare de l'esprit de l'écureuil. La couverture tomba sur le plancher, dévoilant le poignard également lâché sur un côté du siège. Edgar alla se blottir contre l'enfant et s'endormit tranquillement sous le bras de son maître.

L'écureuil tremblait. Jamais il n'aurait pensé affronter le fantôme d'une créature démoniaque. Il regarda la sorcière Ratonide, celle-ci aiguisait alors ses couteaux, ceux qui lui servaient à trancher soigneusement la tête des rongeurs. Le regard de l'écureuil passait furtivement d'un personnage à l'autre, les deux se rapprochant dangereusement. Il sortit une dernière noisette et la grignotta en toute hâte, c'était la fin. Les griffes et les dents du fantôme démoniaque de jetèrent sur lui, en même temps que les couteaux de la sorcière tueuse de rongeurs.

-"Nonnnnnnnn ! Pas le Grand Moche Noir !" Hurla l'enfant.

Le cri avait retenti dans la pièce, faisant sursauter Edgar qui alla aussitôt se réfugier sous le fauteuil. Jud n'avait pas conscience d'avoir hurler, d'ailleurs, il avait remué puis il s'était de nouveau endormi, comme si de rien n'était. Quant au sort de l'Ecureuil justicier, seuls les habitants du grenier imaginaire en auraient connaissance...
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 4:06

Assise sur le rebord de l'âtre, elle pourrait presque risquer de bruler sa robe... si évidemment sa robe n'était pas si détrempée. Pour l'instant, pas de danger pour que le tissus prenne feu. De toute façon, c'était le genre de tissus qui devait, pour prendre en feu par accident, être trempé dans l'huile et avoir passé trois ans dans le désert et se désagréger au touché. Les nains devaient porter ce genre de tissus. Marion aurait du trouver ça dégoutant, mais c'était pas le cas. Les nains n'y avaient pas touché. Elle tord le bas de sa robe et s'assure de ne pas mouiller le feu.

- Vous êtes herboriste, vous aussi ?

Un moment, Marion donne presque l'impression de ne pas l'avoir entendu. Puis, en lissant les plis de sa robe qu'elle vient de tordre, elle lève un regard acajou vers la femme. Elle cligne des yeux, comme si elle devait passer par ce procéder pour que l'information passe de ses oreilles à son cerveau.

- Moi ? Non.

Et elle tord un autre coin de tissus sur sa robe. Ce serait bête d'éteindre le feu à cause d'une éclaboussure mal placée. Et puis, même si c'est un tissus très solide, c'était salement froissant. Surtout quand c'était mouillé. Fallait bien l'étendre et le suspendre, parce que sinon, ça créait de terribles faux plis. Elle retrousse le bas de sa robe, révélant une seconde robe, noire cette fois... ou alors c'est un jupon très épais. Et en dessous, c'est pas un pantalon gris foncé ? Attendez... une jupe, un jupon et un pantalon ? C'était surprenant qu'elle n'ait pas une taille énorme avec ça... m'enfin... peu importe, on va pas débattre de la question ici. Elle retrousse le bas de sa jupe verte foncée et fait disparaître les faux plis.

Étrangement, elle a l'impression qu'un non n'est pas suffisant comme réponse. D'un autre côté, oui, c'était suffisant, mais ça manquait de précisions. Elle n'était pas herboriste, même si elle connaissait des tas et des tas d'herbes, de plantes et d'autres végétaux.

- Je suis apothicaire.

Ah, là, c'était beaucoup plus clair et beaucoup plus précis. Ça avait l'avantage d'indiquer qu'elle connaissait les plantes, mais aussi pas mal de trucs qui entraient dans la composition de beaucoup de potions, mixtures, remèdes et autres fabrications du genre. Et tous ces trucs fabriqués par les apothicaires n'étaient pas nécessairement tous recommandable.

- Nonnnnnnnn ! Pas le Grand Moche Noir !

Marion relève brusquement la tête dans la direction de la voix. Quand elle réalise qu'il dort, elle prend le temps d'expirer l'air de ses poumons. Sale mioche quand même... c'est pas humain de hurler comme ça... ça fait peur aux gens. C'est comme passer derrière quelqu'un et s'en approcher silencieusement. C'est très impoli de faire sursauter les gens. Et très mesquin de leur faire peur. Sauf lorsqu'ils le méritaient, comme les les pickpockets dans les rues et ceux qui tentent de faire main basse sur son étal. Là, elle pouvait leur faire peur. Et elle pouvait aussi faire peur à ceux qui étaient chiant. C'était raisonnable.

Après quelques secondes, elle se lève et se dirige à pas feutré, puisqu'elle n'a plus ses bottes, vers le gamin et pose une main délicate sur son front. Pas besoin d'être omniscient pour deviner en le touchant à peine qu'il avait été trempé et qu'il était encore humide. Elle s'était demandé à un moment s'il ne faisait pas de la fièvre. Mais il ne semble pas. Ou du moins pas encore. Mais mouillé comme ça, au réveil, il allait prendre froid.

Elle connait déjà la réponse, parce que sinon, il y aurait eu plus d'interaction entre eux. Mais elle la pose quand même. C'était une bonne entrée en matière.

- Vous le connaissez ? Pas que ça m'intéresse particulièrement, mais il est mouillé et s'il ne se sèche pas, il va prendre froid.

D'un autre côté, elle avait bien vu le poignard... après lui avoir touché le front, sinon elle ne s'y serait pas risqué. Et pas question qu'elle le secoue pour le réveiller s,il avait un poignard à sa portée. Elle recule d'un pas prudent. Mieux valait que la femme se fasse taillader qu'elle. Raisonnement logique, non ?
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 15:04

" Moi ? Non. "

Etheldred commençait à se demander si la réponse viendrait... Elle fut concise, c'était le moins qu'on puisse dire. Pas une herboriste... Dommage...

" Je suis apothicaire. "

C'était donc ça ! D'une certaine façon, c'était la même chose, songea Etheldred. Enfin, pas en théorie, mais c'était du moins l'idée qu'elle se faisait de son métier. Elle aurait pu se contenter de vendre des plantes, mais elle s'occupait aussi des soins, comme le faisait une guérisseuse. Apothicaire, dans son idée, était un intermédiaire entre les deux. La femme avait dit ça avec une expression dans le genre de "et je prépare des trucs bizarres, fais attention à toi ! ". du moins, c'est ainsi qu'elle l'interpréta, avec sa méfance habituelle. En même temps, elle s'en moquait, se sachant elle-même capable de pas mal de choses de ce côté là...

" Nonnnnnnnn ! Pas le Grand Moche Noir ! "

Etheldred avait porté la main à son couteau, instinctivement, mais elle le relacha. L'enfant s'était rendormi. Elle eut la suprise de voir la femme s'en aprocher et lui poser une main sur le front.

" Vous le connaissez ? Pas que ça m'intéresse particulièrement, mais il est mouillé et s'il ne se sèche pas, il va prendre froid. "

Etheldred lui lança un regard stupéfait. La façon de se comporter de cette inconnue défiait toute logique. Un instant indifférente, ensuite aux petits soins, mais en spécifiant bien qu'elle s'en moquait...

L'herboriste se leva en secouant la tête :


" Non, je ne le connais pas. "

En disant ses mots, elle alla directement au fauteuil et le traina près de la cheminée. Ca allait probablement réveiller un peu le gamin, mais pas tant que ça. Elle se dépècha, ayant vu également le couteau, mais elle doutait qu'il ait le temps de réagir pour se réveiller, le retrouver, vu qu'il avait glissé, et la frapper. Puis elle s'éloigna du fauteuil, soulagée qu'il ait tenu le coup, vu son état déplorable.

Elle avait réagit vite, un peu sur un coup de tête, quelque peu agacée par le comportement de la femme. Elle n'arrivait pas à définir ce qui la génait chez elle, mais elle lui sentait un côté... dissimulé, et ça la perturbait.

Elle retourna à côté de la table et se calma. Tout ça n'avait pas d'importance. Elle allait bientôt repartir de son côté et oublier ces deux là. Ses affaires étaient presque sèches. Si seulement la pluie voulait bien se calmer !
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 17:25

Suite à son petit cauchemar, Jud s’était rendormi. Probablement qu'il ne se souviendrait pas de son rêve. L’écureuil, quant à lui, explorait de nouveau le rez-de-chaussée de la bicoque, se faufilant entre les meubles et visitant quelques recoins encore inexplorés. Enfin, les deux jeunes femmes faisaient plus ample connaissance, tout en se réchauffant auprès de la cheminée.

Plongé dans un sommeil profond dû aux mauvaises nuits précédentes, Jud ne sentit pas la main sur son front. Il en fut de même pour le déplacement du fauteuil, malgré le bruit des pieds rongés par les mites sur le parquet. Enfin presque puisqu'il avait une nouvelle fois remué pour finalement trouver une meilleure position. Dormir sur un fauteuil n'était pas toujours le plus confortable qui soit, mais pour lui, c'était presque un luxe. Il se reposait généralement dans l'herbe, alors un fauteuil, c'était rare, tellement inhabituel que c'en était presque gênant.

L'enfant n'avait pas conscience de l’agréable chaleur procurée par la cheminée mais il dormirait sans doute mieux ainsi, de la même façon que ses vêtements sécheraient plus vite.
Grâce aux deux femmes, il éviterait peut-être un bon rhume. Bien entendu, il ne les remercierait pas, quelques soient les bonnes intentions des deux inconnues.


Enfouit sur le côté du fauteuil, le petit poignard attendrait le réveil de son propriétaire. Vagabond d'un soir, Edgar attendit plusieurs minutes puis grimpa de nouveau sur le pull du gamin. Chaleur et douceur avaient attirées l’attention du rongeur et suffiraient à ce qu’il dorme lui aussi dans un petit coin douillet. Il s'était placé en boule et l'on voyait à peine son petit museau.

Jud ne rêverait plus du Grand Moche Noir ou de l’écureuil justicier, sans doute était-il passé à un rêve moins agité. L’enfant dormait paisiblement, les deux femmes pouvaient discuter librement, à moins qu'elles ne décident elles aussi de se reposer un peu et d'attendre le lendemain pour quitter la vieille bicoque.

Il faisait nuit sombre et la pluie tombait toujours. Finalement, bien qu'un peu délabrée, poussièreuse et un brin affrayante,
cette maisonnette abandonnée permit à chacun d'avoir un toit pour la nuit.


[Hrp : Un peu court, pas trop le choix ^^. Je vous laisse poster jusqu'à ce qu'il fasse jour ? lol]
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeJeu 14 Aoû 2008 - 13:29

Si on lui avait dit : "Marion, en cette nuit pluvieuse, tu vas partager ta cabane avec une jeune femme et un gamin, des inconnus et même entre eux et en plus, tu vas laisser ton fauteuil au gamin" elle lui aurait répliqué qu'il avait de drôle de fantasme. Et si on lui dit "Marion, tu vois bien que c'est arrivé" elle lui répliquera un ouais, et alors, bien senti. Non, mais les gens ne se mêlaient pas de leurs affaires, de nos jours. Quand elle était jeune... ben... euh... elle était plus jeune. En fait, c'était pas mal pareil. Sauf que dans ce temps-là, elle savait beaucoup moins de choses. Ce qui s'était avéré gênant en certaines occasions, mais passons.

Pour l'instant, elle se retrouvait avec deux étrangers inconnus, qui eux-même ne se connaissaient pas non plus. Personne ne connaissait personne. Mais la fille elle s'appelait Etheldred. D'un côté, elle en savait plus sur la jeune femme que la jeune femme en savait sur elle. De toute évidence, elle était herboriste. Où quelque chose s'y rapprochant. Quant au gamin, ben... il était épuisé, humide, voir mouillé et qu'il avait un rongeur gris comme copain. Ah oui, il avait un poignard. Et la dénommée Etheldred avait un arc, des flèches (tout pour plaire à Marion, quoi) et d'autres trucs qui perçaient et déchiraient la peau. Suffisante était soigneusement dissimulée à sa taille et elle ne paraissait que lorsque Marion levait les bras. Mais bon, c'était pas clair comme truc.

Etheldred avait visiblement le système D plutôt bien développé. Au lieu de toucher le gamin, elle le glisse jusque près du foyer... au risque de désintégrer le fauteuil certes, mais l'idée de base était bien. Il allait être un peu plus au sec. Et au chaud. Elle n'aurait qu'à s'assurer de garder le feu relativement vif et ils allait être en pleine forme le lendemain. Elle hésite un moment... est-ce qu'un gamin de 12 ans était du genre à courir partout, à grimper sur les meubles et marcher sur la tête ? Elle espérait que non, sinon elle allait empoisonner son thé de demain matin...

Il ne fallait pas se tromper, Marion était loin d'être gentille et surtout pas attentive aux gens. Elle avait une conscience professionnelle, c'est tout. Professionnellement, elle ne pouvait pas laisser quelqu'un avoir le rhume. Surtout pas un gamin. C'était fragile ces p'tites bêtes là. Surtout les humains. C'était un peu comme la vermine, ils se reproduisaient à vitesse effarante. alors s'occuper de chacun des gamins individuellement, c'était pas un truc social, c'était un truc maternel, surtout. Une femme normalement constituée ne peut pas tout faire en même temps. C'est pourtant ce que croyait les humains. Faudrait qu'elle s'y fasse.

Comme Etheldred, Marion retourne à son point de départ, à savoir le bord de la cheminée. Fallait surveiller le feu. Avec le tisonnier, elle pousse et repousse les buches, puis semble prendre le posture la plus confortable sur la pierre. C'est visiblement là qu'elle va camper cette nuit. D'habitude, elle prend le fauteuil, mais là, y a un gamin endormi de 10 ans dessus. Et ce gamin se balade avec un poignard... ce qui n'est jamais rassurant en soi... Elle se méfiait toujours des gamins qui se baladent avec un poignard. Avec un truc pareil entre les mains, à cet âge, ils sont soit trop immature et ça devient dangereux pour eux, ou alors trop cons et c'est dangereux pour les autres. Marion, elle, elle a un tisonnier, et elle le tient de manière très visible.




[HJ : Ça va sans doute être pour moi difficile de répondre avant lundi. Visite française à Québec ! À bientôt !]
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeJeu 14 Aoû 2008 - 15:19

L'enfant dormait paisiblement et la femme semblait décidée à rester tranquille également. Elle s'était installée près de la cheminée, le tisonnier en main. De toute évidence, elle voulait faire comprendre qu'elle n'hésierait pas à s'en servir. Etheldred hésita. Elle aurait bien fait un somme, mais en présence de deux étrangers, c'était plutôt risqué. Si elle s'endormait, il pouvait lui arriver n'importe quoi avant qu'elle ne s'en soit rendue compte. Mais elle ne pouvait pas passer la nuit ainsi, à veiller.

Qu'est ce qui pouvait bien faire office d'alarme ? Son regard se posa sur l'escalier branlant. Pourquoi ne pas dormir en haut ? Il supporterait bien son poids pour une nuit et si l'une des deux personnes en bas décidait de monter, les craquements la réveilleraient. En somme, c'était le même principe que lorsqu'elle dormait dehors dans un arbre. Elle ne trouverait pas de meilleure idée.

Enfin décidée, elle attrapa toutes ses affaires et grimpa avec précaution les planches plus ou moins pourries. Arrivée en haut, elle s'installa de façon à pouvoir sortir rapidement son couteau et posa son épée près d'elle. Elle ne pouvait rien faire de plus pour assurer sa sécurité si ce n'était rester éveillée. Peut-être se montrait-elle trop méfiante, mais c'était toujours mieux que de ne pas l'être assez. Même si elle doutait que ses deux colocataires veuillent l'assassiner, ils pouvaient très bien décider d'embarquer ses affaires. Non pas que ses armes ou sa sacoche vallent quoi que ce soit, mais on ne savait jamais, certaines personnes volaient n'importe quoi.

Elle se cala aussi confortablement qu'elle put, regrettant l'absence de sa cape pour s'emmitoufler. Heureusement, là où elle était, le plancher était relativement solide. Elle ferma peu à peu les yeux, se laissant bercer par le crépitement du feu. Certes, elle s'était endormie, mais, comme à son habitude, le moindre mouvement en bas la réveillerait : elle était bien trop habituée à passer la nuit en forêt pour sombrer dans un sommeil trop profond.

...

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, le soleil se levait à peine. A en juger par les bruits au dehors la pluie tombait toujours, mais peut-être plus doucement. Elle bailla, s'étira et tendit l'oreille pour savoir si la femme ou l'enfant étaient éveillés. Difficile à dire, elle n'entendait rien et d'où elle était, elle ne voyait rien non plus. Après quelques secondes, elle entreprit de redescendre les marches branlantes.



[hrp : désolée, c'est un peu court mais je suis à court d'idée
à lundi marion !]
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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeSam 16 Aoû 2008 - 16:11

Devant la chaleur émanant des bûches consumées, Jud avait dormi comme une marmotte. L'enfant avait abandonné les deux femmes à leurs occupations respectives et fut donc inconscient de leurs décisions de dormir à tel ou tel endroit de la bicoque. En tout cas, lui, il n'aurait jamais opté pour le grenier, surtout avec le Grand Moche Noir et la sorcière Râtonide qui traînaient dans le coin.

Bien calé dans le petit fauteuil, Jud n’avait pas vu la nuit passer. Aucune alerte n’avait troublé son sommeil, aucune créature démoniaque ne s’était révoltée, aucune femme ne l’avait secoué, aucun écureuil n’était venu l’embêter outre mesure. Le jeune humain avait bien profité de sa nuit.

Quelques gazouillis provenant de l'extérieur s'étaient fait entendre alors que les premières lueurs du jour faisaient leur apparition. Cependant, et comme la précédente, la journée s’annonçait grise. En effet, le soleil ne se montrait pas ou restait bien timide. La pluie avait continué son œuvre toute la nuit durant, retenant donc prisonniers ceux qui auraient souhaité partir plus tôt. Quoiqu’il en soit, ces quelques éléments extérieurs n'avaient pas suffit à réveiller le jeune voyageur.

Le garçon remua un peu, comme ce fut le cas plusieurs fois durant la nuit, mais il n’ouvrit pas les yeux. C’est autre chose qui déclencha l’alerte : un craquement provenant de l’escalier. Le gamin ouvrit un œil, puis deux. Sa première vision fut une boule de poils installée sur son ventre, la seconde étant la sorcière qui se tenait à proximité, vers la cheminée dont il était étrangement proche. Il fut un peu étonné, pensant qu’il s’était endormi à l’autre bout de la pièce. Etrange.
Un autre grincement retentit et Jud fouilla dans les entrailles du vieux fauteuil pour retrouver son petit poignard. Une fois en main, il tenta un regard en direction des premières marches et se leva lentement, sans faire de bruit. Dans l’action, Edgar fut contraint d’abandonner son rêve probablement rempli de noisettes appétissantes. L’écureuil s’installa à la place encore chaude du garçon et il reprit sans attendre sa fameuse position boule de poils recroquevillée sur elle-même.

L’enfant attendait. Les craquements et les grincements se rapprochaient, les bruits de pas venaient dans sa direction. Il se tourna légèrement pour observer la sorcière, laquelle était toujours assise sur le tapis qui recouvrait le sol. Il avait remarqué le tisonnier dans sa main mais il était incapable de voir si elle dormait ou si elle avait les yeux ouverts, probablement à cause d’une mèche de cheveux qui recouvrait le visage de la jeune femme. Jud décida alors de se décaler. Il avait bien remarqué que la deuxième femme avait disparu mais il avait un doute. Cette femme en question lui avait dit de ne pas monter à l’étage parce que c’était soi disant dangereux. Y serait-elle allée à son tour ? Pour dormir qui plus est ? La silhouette apparut enfin pour révéler la présence d’
Etheldred.

Le garçon expira calmement, presque soulagé de voir l’humaine. Il la regardait pourtant avec la même méfiance que la veille. Retournant près du fauteuil, il attrapa ce dernier puis le tira de nouveau dans un recoin de la pièce, avec l’écureuil qui dormait dessus. Jud préférait les vues d’ensemble, celles où personne où ne pouvait arriver par derrière. C’était comme ça. Les pieds du fauteuil râpèrent donc le plancher, provocant alors un certain bruit au sein de la bicoque. Il faut dire qu’il ne se préoccupait pas vraiment du sommeil des autres, si toutefois la sorcière s’était bien endormie. Après l’épisode déménagement, le gamin souleva son animal de compagnie et s’installa de nouveau à sa place. Edgar sur les genoux, Jud observait encore les deux femmes, comme si rien n’avait changé depuis la veille. Il se tourna toutefois vers
Etheldred.

-"Pourquoi étiez-vous là haut ?"

Simple curiosité.

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MessageSujet: Re: Fantomatique   Fantomatique I_icon_minitimeMar 19 Aoû 2008 - 1:22

Marion ne dit pas un mot lorsque la jeune femme décide d'aller dormir en haut. Enfin, elle avait bien l'intention de ne pas dire un mot. Elle inspire, retient son souffle pour une hésitation, puis se tait. Ça aura beaucoup plus d'impact demain matin, pense-t-elle en esquissant un sourire en coin. Marion ferme les yeux. Puis Marion se sert une tasse de thé et le déguste à petite gorgée.

    °°°°°°°°°°°°°


Même après la nuit, ou du moins une bonne partie de la nuit, le feu crépitait encore avec une certaine joie de vivre. Visiblement, il avait été bien entretenu. Sans parler de la réserve de bois qui avait été remplie, les buches étant soigneusement empilées les unes par-dessus les autres. Marion n'avait visiblement pas chômé cette nuit. Silencieusement pas chômé. Mais elle était visiblement revenue à sa place et, appuyée sur la paroi de l'âtre, avait gardé les yeux fermés. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle n'entendait pas.

Marion avait préparé l'infusion du matin. D'ailleurs, l'odeur de menthe commence déjà à se répandre dans la pièce. Une subtile odeur pour commencer, signe que les feuilles ont été ébouillantée depuis peu de temps. D'ailleurs, la bouilloire n'est plus directement sur les flammes, elle est posée en retrait sur la grille. La garder au chaud, mais pas la faire bouillir. C'est déjà fait.

Le plafond craque, signe que la jeune femme se réveille. Pas besoin d'être devin pour ça. Pour ce qui est du gamin, elle ne sait pas trop s'il est bel et bien réveillé, mais il respire moins fort. Donc il doit être sur le point de se réveiller, si ce n'est déjà fait. Point rassurant à l'éveil des deux étrangers, ils ne se sont pas encore levés. Elle les aurait entendu marcher de toute façon. Cette vieille bicoque grince et craque comme un arbre mort. Ce qu'elle est d'ailleurs, un arbre mort. Mort depuis des années.

- Pourquoi étiez-vous là haut ?

Sans ouvrir les yeux, Marion ricane. Ah, elle ne dort pas. Mais pas du tout. Elle se repose les yeux. Appuyée contre le mur de pierre de l'âtre, elle semble sereine.

- Je crois pas que ce soit une question à laquelle ont souhaite vraiment une réponse. Elle a peur de nous. Ou plutôt de toi. Elle ouvre les yeux et leur adresse un sourire perfide. Elle a nécessairement peur de toi, parce que si j'avais tenté quelque chose contre vous, j'aurais mis le feu à la bicoque. Beaucoup plus simple et beaucoup moins aléatoire. Surtout pour ceux qui dorment au premier.

Elle s'enroule la main dans un pan de sa robe et soulève la bouilloire, avant de se verser une tasse d'infusion à la menthe. Le temps que ça refroidisse, elle se lève et va chercher deux tasses, qu'elle nettoie soigneusement avec sa manche.

- Rien de mieux qu'une infusion à la menthe pour débuter une journée. Surtout une journée pluvieuse, dit-elle, sur le ton de la conversation.
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