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 Juste un message... ou plus ? [PV]

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Kaohan Cymry
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MessageSujet: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeMer 12 Nov 2008 - 19:40

Un soupir. Voilà la seule trace de son léger agacement. Pourquoi donc était-il agacé ? Pour la simple et bonne raison qu’il devait porter un message. Oh, ne vous méprenez pas, ce fait en lui-même ne le gênait pas outre mesure. Après tout, c’était son métier, aussi se devait-il d’accomplir sa mission sans broncher. Le problème était la personne à qui il devait porter ce message. Une demi-drow. Non, non, ce n’était pas la race qui le gênait. Lui-même en était un, alors il était vraiment mal placé pour lui reprocher sa nature. Non, l’ennui consistait en sa position vis-à-vis du peuple drow. Et cette fois, elle était loin d’être identique à la sienne. Comment pouvait-il le savoir ? Et bien elle était la haute-prêtresse de l’une de leur divinité. Et oui, il connaissait les divinités drows. Après tout, il avait lui-même passé plus de quarante ans dans un monastère, et la théologie, même celle des autres peuples, était un sujet primordial. Mais là n’était pas la question. Il haïssait les drows. De toutes les fibres de son être. Et devoir remettre une lettre à une femme de la même race que lui mais qui les soutenait ne le réjouissait pas réellement.

Mais il ne s’appesantit pas plus longtemps là-dessus. Il avait appris à faire avec. Inutile de rabâcher un problème qui n’avait pas vraiment de solution. Il lui suffisait de porter le message à destination, puis de repartir. Et puis, il avait accepté après tout. Pour deux raisons. La première, il n’y avait pas tant que ça de messager demi-drows, et ils étaient les plus désignés pour faire la navette entre un être d’une race quelconque et un drow (ou demi-drow). La deuxième : l’argent. Non, Kaohan n’était pas un être cupide, loin de là même. Mais ces temps-ci, il était un peu juste niveau argent, pour la simple et bonne raison que les messages pour ceux de sa race n’étaient pas si courants. Alors il n’allait pas refuser de s’acquitter d’une mission. Surtout qu’il n’avait même pas besoin de s’aventurer jusque dans les contrées des sombres, puisque par chance, il s’avérait que la destinataire était en vadrouille. Certes, cela ne serait pas forcément facile de la retrouver, mais bon…

Kaohan chassa ces pensées et talonna son cheval. Il n’était pas particulièrement rapide, mais il n’avait pas les moyens de louer une monture plus performante. Et puis, ce n’est pas comme si elle allait s’écrouler à terre. C’était un hongre tout à fait banal. Il ne l’achèterait pas, mais il faisait largement l’affaire pour quelques jours. Le jeune homme se trouvait actuellement sur la route du sang. Il avait manqué de peu celle qu’il cherchait, et avait loué une monture afin de rattraper le retard qu’il avait sur elle. Il était plutôt heureux de l’avoir retrouvée si vite. Il ne pensait pas qu’il aurait autant de chance. L’avantage était qu’en tant que demi-drow, elle n’allait pas s’aventurer autre part que dans les territoires neutres. Les gens ne s’y montraient pas particulièrement prompts à vous fournir les informations dont vous aviez besoin, mais au moins ne vous chassaient-ils pas à grand renfort de flèches.

Et oui, Kaohan n’avait pas vraiment cette apparence qui ne fait naître que sourire et gentillesse. Sa peau de nacre, soyeuse certes, mais trahissant ses origines, ses cheveux légèrement gris, pâles eux-aussi, et ses yeux presque transparents à la pupille rouge, tout cela ne contribuait pas vraiment à le faire bien voir des trois races alliées. Pourtant, on ne pouvait ignorer qu’il avait une certaine beauté dans la finesse de ses traits, le dessin félin de ses muscles. Mais la plupart des gens préféraient ignorer ce charme étrange qui les mettait mal à l’aise. Tant pis pour eux. Il n’allait pas leur courir après.

Ne sachant combien de temps il lui faudrait pour rattraper la prêtresse, il laissa ses yeux vagabonder sur le paysage. Rien de bien exceptionnel. Mais il avait toujours apprécié la beauté de la nature. Sans doute cela venait-il de ses lointains ancêtres elfes. Et oui, il avait du sang elfe dans les veines. Pas de chance, cela se reflétait dans sa façon de se mouvoir. Pourtant, cela remontait à si loin ! Les aléas de la génétique, sans doute. Quoi qu’il en soit, il avait toujours aimé l’art des plantes. Un sourire vint effleurer ses lèvres, éclairant un bref instant son visage encore jeune, lorsqu’il se souvint de ses aspirations de jeune garçon. Ah, qu’il regrettait l’innocence de ses jeunes années ! Tout alors paraissait si simple. Il lui suffisait de travailler suffisamment, et il deviendrait un grand herboriste. Et maintenant… Il était un messager, voyageant au gré de ses envies et de ses missions, tentant d’ignorer la haine qui lui serrait les entrailles. Mais il n’avait pas pu renoncer tout à fait à l’herboristerie. Dans le sac de toile qu’il portait en bandoulière se trouvait de nombreuses plantes, dont certaines, rares, dépassaient. Il les vendrait dès qu’il aurait remis le message.

Et oui, il était plutôt doué pour trouver les plantes rares. Pendant un temps, cela avait même été son gagne-pain. Il ne les connaissait sans doute pas toutes, mais il pouvait affirmer sans vantardise en connaître la plus grande partie. Mieux, il savait où les trouver. Cela se révélait plutôt utile lorsqu’il devait survivre seul dans la forêt. Mais ce n’était pas le cas actuellement. Il se contenta de laisser errer son regard sur les arbres, tandis que sa monture repassait à pas rapide. Le soleil scintillait dans le ciel, et ses rayons créaient une myriade de couleur lorsqu’ils illuminaient les gouttes d’eau déposées au gré des feuilles. Il était encore tôt, et Kaohan goûtait la fraîcheur du matin sur son visage. Le vent soulevait les mèches éparses qui encadraient son visage, révélant ses oreilles légèrement effilées.

Un bruit parvint à ses oreilles, le rappelant brusquement à la dure réalité. Comme il aurait voulu pouvoir s’échapper, juste un instant de plus ! Mais déjà la vie le rappelait à l’ordre. Pas de paix pour lui. Ne sachant si il s’agissait de celle qu’il cherchait ou d’un danger, il vérifia machinalement que son bâton était bien accroché dans son dos et sa dague à sa ceinture. Geste machinal, qui lui avait déjà sauvé la vie. Comme par hasard, il n’avait pas que des amis. Merci Papa Drow !

A un tournant, il aperçut celle qu’il cherchait. Comment l’avait-il reconnu ? Et bien elle était plutôt connu, et il avait su obtenir d’elle un portrait oral plutôt détaillé. Il mit pied à terre avec légèreté, attrapant d’un geste sûr les rênes de son cheval. Il s’avança encore de quelques pas, gardant toutefois une distance polie. Il inclina légèrement le torse, avant de se redresser. Tous ses mouvements étaient fluides et agréables, mais contrôlées. Aucun geste n’échappait au contrôle ferme de son esprit. Il s’exprima alors :


« Navrée de vous déranger. Je me nomme Kaohan Cymry. Êtes-vous bien la Haute prêtresse de Teisyth Ozxrenn ? Si tel est le cas, j’ai un message à vous remettre »

Sa voix sonnait étrangement raffinée et musicale par rapport à son apparence. Certes, il n’avait pas l’air d’un souillon, loin de là. Il émanait toujours de lui un charisme indéniable. Mais il était habillé comme un voyageur, privilégiant le confort à l’esthétique. Et pourtant, cela lui seyait toujours. Douce ironie.
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeMer 12 Nov 2008 - 21:57

Il devait être aux alentours d’une heure lorsqu’elle avait quitté l’auberge. Malgré le soleil rayonnant, le froid de l’hiver se faisait sensiblement sentir. La nature se couvrait le matin d’une fine couche de verglas qui ne fondait que vers le milieu de l’après-midi. Encore maintenant, Imlyiahn pouvait apercevoir de petites régions anormalement brillantes au milieu du paysage. Paysage qu’elle admirait, d’ailleurs. Les chemins de sang, du fait de leur moins bonne garde, ne souffraient pas des traces du passage des troupes de soldats, mais seulement des dégâts minimes et naturels qui pouvaient former une route de terre au milieu des arbres. Le chemin était coupé en son milieu, et sur toute sa longueur, de petites touffes d’herbe jaunie. Parmi elles se trouvaient parfois certaines plantes intéressantes et la jeune métisse passait souvent plus son temps le nez rivé vers le sol qu’à admirer les bois. Mais il se trouvait qu’elle avait déjà assez rempli sa bourse pour le moment. Elle avait déjà des herbes « basiques » à revendre dans ses appartements, à tel point qu’elles en devenaient encombrantes…
Un vent glacé et sec la tira de sa contemplation. Elle resserra autour d’elle sa cape de voyage. Elle était partie en hâte de la vieille auberge, sans prendre le temps de soigner réellement sa tenue. De fait, elle était toute de blanc vêtue, arborant une longue et ample robe de soie pâle, une cape de coton et des gants et une écharpe de satin. La prêtresse ne cherchait jamais à cacher particulièrement sa richesse ou sa position, s’estimant assez versée dans l’art du combat pour parer à toute éventualité. Elle arborait ainsi avec fierté le diadème Drow qui cernait son front. La pâleur cadavérique de sa peau et la cascade d’argent de ses cheveux parachevaient ce tableau de nacre. Son écharpe remontait jusqu’au bas de ses yeux, ne laissant que le miel en fusion de ses prunelles pour colorer son visage. Ses lèvres sanglantes disparaissaient sous le textile satiné.

Elle soupira et passa une main dans ses longs cheveux. Combien de temps encore devrait-elle vadrouiller dans cette région ? Elle avait besoin de rentrer pour se reposer – les marques foncées sous ses yeux en attestaient. A vrai dire, les auberges du coin n’étaient pas assez confortables pour qu’elle puisse y dormir correctement, et marcher toute la journée nécessitait du repos. Mais tant pis : les ordres étaient les ordres et une inférieure comme elle se devait d’obéir.
Elle abaissa son écharpe pour respirer un grand coup. Une buée s’échappa de sa bouche.
Un son familier parvint soudain à ses oreilles et elle posa instinctivement sa main sur le pommeau de son épée. Le claquement de sabots s’intensifiait – un cavalier arrivait clairement dans sa direction. Et avant qu’elle ait pu remettre sur son visage le masque protecteur de son vêtement, un grand hongre apparut au virage, monté par un homme au visage pâle.
Imlyiahn fronça les sourcils et recouvrit son visage. Elle se raidit lorsque le cheval s’arrêta à quelques mètres d’elle et que son cavalier mit pied à terre.
Il resta à une certaine distance de la prêtresse et inclina légèrement le torse, en réponse de quoi elle le toisa avec froideur.

« Navrée de vous déranger. Je me nomme Kaohan Cymry. Êtes-vous bien la Haute prêtresse de Teisyth Ozxrenn ? Si tel est le cas, j’ai un message à vous remettre »

Malgré elle, une lueur de surprise s’attarda dans ses yeux. Un messager ? Ce ne pouvait être que…
La seconde d’après, elle avait repris son air glacial. Et darda sur lui son regard de miel.
Son œil capta immédiatement la pointe des oreilles, exactement semblable à celle qui surmontait les siennes. Elle se détendit légèrement : il était de sa race. Bien sûr, il ne pouvait appartenir qu’aux drows, avec ses cheveux d’argents et sa pâleur mortelle. Il était musclé, comme la plupart d’entre eux, mais on décelait chez lui des caractéristiques humaines. Ses prunelles azurées lui rappelèrent étrangement celles de sa rencontre précédente, mais elle se garda bien de tirer quelque conclusion. La jeune femme s’était toujours défendue d’attribuer aux gens des critères de beauté – de peur que son côté humain ne l’emporte sur sa moitié Drow – mais elle pouvait certifier qu’il n’était pas laid. Le messager possédait quelque chose d’intriguant…
Elle plissa les yeux.
D’intriguant… Mais aussi de profondément répugnant. Une partie infime. Une partie… « elfique » ? Elle sera les dents à cette pensée qui lui donnait un haut le cœur. Sans quitter la pommeau de son épée, elle tendit vers lui sa main gauche.

« C’est bien moi. » Lâcha-t-elle après l’avoir encore un peu détaillé. « Le message je vous prie. »

Elle se félicita intérieurement de ne pas avoir laissé transparaître son dégoût dans sa voix. Les demi-drows étaient les seules personnes envers qui elle n’avait aucune raison ou envie de se battre, alors mieux valait ne provoquer aucun conflit. Elle esquissa un sourire, caché derrière le satin.
Quel dommage.
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Kaohan Cymry
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeSam 15 Nov 2008 - 22:30

Tandis que la jeune femme fixait sur lui son attention, il en fit de même. Tous deux détaillèrent à la même vitesse l’autre. Sans doute parce que lorsque l’on appartenait à leur race, la rapidité était vitale. Surtout au niveau de l’observation. Il fallait savoir remarquer chaque petit détail sans avoir l’air d’observer, afin de s’éviter les ennuis. Il remarqua donc le diadème qui ceignait son front, attestant de son rang. Voilà qui devait être sa fierté. De même les habits qu’elle portait étaient tous d’une certaine qualité. Il nota avec ironie que ce n’était pas lui qui s’en achèterait de semblables. A quoi bon d’ailleurs ? Les siens lui suffisaient amplement, surtout pour le métier qu’il exerçait. Il sourit intérieurement lorsqu’elle le toisa avec froideur. Décidément, les drows avaient bien œuvré à son éducation…

Après qu’il eut prononcé quelques mots afin de se présenter, il planta son regard azuré et transparent dans le sien. Sans doute son étrange pupille légèrement rouge était-elle visible. Quelle importance ? Lui-même ne put s’empêcher d’apprécier l’or liquide des yeux qui le fixaient. Voilà qui ne devait pas lui faciliter la vie si ce qu’il avait entendu sur elle était vrai, à savoir qu’elle vivait chez les elfes noirs. Enfin, tant pis pour elle. Il capta la lueur de surprise vite étouffée par une autre expression glaciale. Ce à quoi il ne répondit que par un regard insondable. Mais même si ses yeux se focalisaient surtout sur les siens, et tant pis si elle considérait cela comme irrespectueux de son rang, il captait tous ses autres mouvements. Voilà longtemps qu’il avait appris à ouvrir ses sens au monde entier. Ainsi il vit ses muscles se détendre, ainsi que la crispation de sa mâchoire. Un sourire en coin légèrement ironique effleura ses lèvres avant de disparaître tout aussi rapidement. Avait-elle compris ? Grand bien lui fasse. Il ne cherchait pas son approbation, ni son respect. Voilà longtemps que l’idée d’être apprécié s’était éteinte avec les dernières brides de son innocence.

Elle consentit enfin à lui répondre, ne faisant que confirmer ce qu’il savait déjà. C’était surtout pure politesse de sa part que de lui demander son identité. Il ne savait combien de temps avait duré cette observation mutuelle et, au fond, cela ne comptait pas vraiment. Qui s’en souciait ? Il hocha doucement la tête lorsqu’elle demanda le message. Il l’avait soigneusement caché à l’intérieur de sa veste. Ainsi, même si on venait à lui voler son sac ou son cheval, le message était toujours sur lui. En ces temps troublés, on ne prenait jamais assez de précautions. Il l’attrapa adroitement. C’était un simple lettre, mais il l’avait placé à l’intérieur d’une protection faite de peau tannée, afin qu’elle ne soit pas abîmée. Il plaça l’enveloppe encore scellée à l’intérieur de la main tendue. Le nom de l’expéditeur était écrit au dos de la lettre, afin que la jeune femme décide d’une chose très simple : avait-elle encore besoin de ses services. Beaucoup de messages étaient urgents, et les destinataires profitaient de la présence du messager pour lui remettre immédiatement une réponse. Cela lui faisait plusieurs allers-retours, mais c’était le métier qui le voulait.


« Si vous souhaitez écrire immédiatement une réponse, j’ai du papier à disposition »

Pas besoin d’en préciser plus. Après tout, il ne devait pas être le premier messager à la rencontrer, et c’était une coutume commune à Miradelphia. Ensuite, il n’aimait pas vraiment s’épancher en de longs discours. Le velours de sa voix indifférente dissimulait parfaitement tout sentiment. La force de l’habitude. Puis il détourna le regard, ne sachant s’il s’agissait d’une missive privée. Elle lui ferait savoir si elle avait besoin de ses services de toute façon. Il laissa son regard glisser sur les feuillages alentours, jusqu’à ce que sa monture ne le rappelle à l’ordre. Apparemment, son hongre avait trouvé quelques plantes qu’il désirait goûter. Par habitude, il posa ses yeux sur le fruit du désir de son cheval. Il avait bien fait. Il le retint, tandis que ses sourcils se fronçaient sensiblement. Il avait failli devoir soigner un empoisonnement. Et grave avec cela ! La plante qu’il observait était plutôt rare. Mais surtout, elle avait une apparence totalement anodine. Elle faisait partie de cette rare flore poussant en hiver, comme les perce-neiges. Elle leur ressemblait énormément. Seuls les yeux aguerris d’un herboriste, ou du moins d’une personne habituée aux plantes pouvait la reconnaître à la forme plus arrondie de leurs pétales. Cette plante était extrêmement toxique, sauf au niveau du haut de la tige, qui au contraire était très nourrissant.

Il attacha son cheval à un arbre, avant de s’accroupir à côté de la plante. Inconsciemment, il ne tournait pas le dos à la jeune femme. Des décennies lui avaient appris à ne jamais tourner le dos à qui que ce soit. Il n’allait certainement pas rompre cette règle avec une demi-drow du côté des sombres. Il ouvrit son sac, afin d’en sortir une pochette où on l’on pouvait apercevoir deux autres plantes de la même espèce, enveloppées dans un tissu imperméable. Ces plantes secrétaient un poison mortel. Le toucher pouvait suffire à paralyser. Il s’en servit pour la ramasser délicatement, avec l’adresse que donne l’expérience. Il la rangea sans hésitation avec les autres, en ayant au préalable mis de côté la partie de la tige comestible. Aucune erreur dans ses gestes. Le temps qu’il range sa trouvaille, il avait offert tout à fait involontairement à la vue de la jeune femme plusieurs autres plantes, certaines très rares. Il ne supposait pas que cela revête une quelconque importance.

Il se releva. Tout ceci n’avait pris que quelques minutes. Après tout, il aurait été malpoli de faire attendre celle qui devait avoir décidé si elle avait oui ou non besoin de lui. Il posa donc à nouveau son regard si étrange sur elle, ne sachant si elle avait terminé de lire la lettre, ou avait, après réflexion, décidé de remettre sa lecture à plus tard. Il ne savait pas non plus si elle avait remarqué ces actions pendant ce court laps de temps. Mais elle devait s’en ficher, non ?
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 14:15

La jeune prêtresse s’attendait à le voir sortir le message de la sacoche de son cheval, mais quelle ne fut pas sa surprise de le voir l’attraper adroitement d’une poche intérieure de sa veste. Elle fronça légèrement les sourcils, ne sachant quelle opinion elle devait avoir de lui. Il était demi-drow, comme elle-même, mais semblait hostile. De plus, l’impression répugnante qui émanait de lui n’augurait rien de bon, mais il était visiblement un messager prudent et efficace, respectant la devise de cette étrange « guilde » : porter le message, même au péril de sa vie. S’il avait par malheur été attaqué, on qu’on lui avait volé son cheval, la lettre n’aurait jamais pu être perdue. Et en ces temps de guerre il n’y avait rien de plus précieux qu’un messager prudent. Elle le bénit intérieurement, surtout si le message était bien celui qu’elle pensait.
Sa main tendue reçu la petite dépêche. Elle l’observa avec attention, tournant et retournant le tissu tanné entre ses doigts. Il avait même pensé à la protéger ; décidément… Elle retira délicatement la protection et en sortit une petite lettre de papier sombre, scellée d’un emblème qu’elle ne connaissait que trop. Le nom de l’expéditeur confirma son intuition. C’était bien une lettre de son supérieur.

Imlyiahn hocha vaguement la tête lorsque la voix de velours lui proposa d’écrire une réponse. Elle n’en avait aucun besoin, mais tous les messagers proposaient ce genre de service, pour les missives urgentes. Il se trouvait que la métisse n’avait ni l’envie ni le droit de répondre à celle-ci. Elle y jeta un coup d’œil, lu rapidement, et, satisfaite, froissa violemment le papier pour le fourrer dans une poche de sa robe. Son gant effleura une petite fiole de poison cachée et elle sourit pensivement, toujours tranquillement abritée derrière son châle. Elle pourrait peut-être…
Le raclement bruyant d’un sabot sur la terre ne lui permit pas de réfléchir plus avant. Le vieux cheval avait visiblement trouvé quelque chose d’intéressant, et il manifestait sa joie, comme tous les animaux – uniquement préoccupés de ce qu’ils pouvaient de mettre dans la panse. D’ailleurs, en cela on pouvait dire que certains humains s’apparentaient bien plus à des bêtes… Machinalement, elle baissa elle aussi les yeux au sol. Mais ses yeux ne terminèrent pas leur course et se posèrent en un éclair sur la bride retenue et le visage du messager.
Il était imperceptiblement tendu, mais visiblement soulagé. Son visage, en lui-même n’exprimait rien, mais ses prunelles et ses muscles ne trompaient pas. Il venait d’éviter quelque chose de dangereux.

La jeune femme le suivit des yeux, alors qu’il se déplaçait, sans vraiment s’en rendre compte. Quelque chose l’intriguait chez lui. Il lui inspirait à la fois une sorte de respect et un profond dégoût. Et pourtant, elle ne trouvait jamais la présence de sang elfique chez lui ou croyait seulement l’entr’apercevoir avant qu’elle ne disparaisse. Ce détail la poursuivait comme un insecte agaçant. Elle serra la mâchoire et détourna le regard. Elle l’entendit attacher son cheval, puis de petits bruissements de tissus. Exaspérée, elle reposa ses prunelles furieuses sur lui, désireuse de savoir ce qu’il pouvait bien fabriquer. Et découvrit avec surprise qu’il s’intéressait aux plantes qui poussaient là où sa monture avait voulu mettre le nez. Elle ne put s’empêcher de penser qu’il était décidément très intriguant.
Mais soudain, la jeune herboriste – car elle était elle-même une passionnée des plantes – prit conscience de la nature de la plante que Kaohan (ou quelque chose du genre, elle ne se souvenait plus…) s’apprêtait à cueillir. Dans un geste impatient, à la fois agacé par l’ignorance et réellement inquiète de ce qui pouvait arriver, elle fit un pas vers lui, le bras tendu.
Puis se ravisa immédiatement lorsqu’elle nota la pochette contenant quelques autres herbes de la même espèce.
Des plantes tellement rares qu’Imlyiahn elle-même n’en possédait pas. Elle manqua de s’étrangler et l’observa, éberluée, ranger tranquillement sa trouvaille, non sans avoir mis le haut de la tige – seule partie non toxique – à part. Il se releva avec grâce et posa son regard d’azur sur elle. Elle le fixa en retour, à la fois furieuse qu’il lui ait coupé l’herbe sous le pied – c’était le cas de le dire… – et stupéfaite de son expérience des plantes. Alors seulement elle remarqua la petite bourse d’où s’échappaient quelques herbes qu’elle connaissait et aux propriétés diverses.

La prêtresse abaissa son « masque », brusquement prise d’une bouffée de chaleur, et prit une grande inspiration, tâchant de découvrir comment elle avait pu se débrouiller pour manquer un détail aussi important. Elle relâcha tous ses muscles d’un coup, brusquement très détendue. Elle s’approcha de lui.

« J’ai besoin… euh… je… » Elle sourit légèrement. « Est-ce que je pourrais voir la plante que… que vous venez de prendre ? »

Elle rit un peu, gênée de son propre mal à demander une chose aussi anodine.

« S’il vous plaît. »


Dernière édition par Imlyiahn Van’ Stelbrysh le Dim 16 Nov 2008 - 19:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 17:25

Il vit avec amusement qu’elle observait attentivement la peau tannée qui servait de protection à la lettre. Etait-elle étonnée ? Ou bien vérifiait-elle que rien n’avait été endommagé ? Qu’elle se rassure sur ce point, la protection avait parfaitement joué son rôle. Voilà longtemps qu’il connaissait les différentes manières de préserver ses biens lors d’un voyage. Il serait ennuyeux qu’il n’ait rien appris de ses nombreux voyages. Et puis, n’était-ce pas pour cette raison qu’il avait choisi ce métier ? Pour mettre ses talents en application tout en continuant son vagabondage ? Peut-être un jour se vouerait-il à une cause, à un peuple. Il pourrait aisément se faire espion ou éclaireur. Mais il n’avait pas encore trouvé la patrie qui lui convenait. Bah, il avait le temps. Pour l’instant, le monde entier était sa maison.

Alors qu’il vaquait à ses occupations d’herboriste, il sentit la morsure de son regard exaspéré sur lui. Il retint un sourire ironique. Si elle croyait qu’il allait laisser passer une fleur si rare juste pour la préserver de l’attente… Pourtant, il ne ressentait pas tant de haine que cela vis-à-vis d’elle. Sans doute parce qu’elle n’était pas une drow pure, et parce qu’elle avait consacré sa vie à la religion. Deux choses toutes simples en apparence, mais qui les rapprochaient au niveau des points communs. Enfin, quelle importance ? D’ici quelques minutes, elle lui dirait qu’il pouvait partir, et leurs chemins ne se croiseraient plus jamais.

Mais le destin n’en avait pas décidé ainsi. Il le comprendrait un peu plus tard. Pour l’instant, il ne fit que capter son geste vers lui, qu’elle retint au tout dernier moment. Il haussa un sourcil, mais ne s’appesantit pas dessus, finissant de récolter cette herbe précieuse. Lorsqu’il se redressa pour planter son regard dans le sien, il découvrit avec surprise son expression. Un mélange de stupéfaction et de colère. Etait-ce dû au fait qu’il l’avait ignoré pendant une minute à peine ? Il n’en avait pas l’impression. Cette supposition se confirma lorsque le visage de la prêtresse changea totalement. Suivant son regard, il aperçut les herbes qui dépassaient de son sac. Les connaissait-elle ? Si oui, cela expliquerait qu’elle ait amorcé un geste vers lui, croyant qu’il s’apprêtait en toute ignorance à cueillir une fleur ressemblant aux perce-neiges.

Il remarqua que tous ses muscles se détendirent d’un coup, comme si elle relâchait brusquement trop de tension accumulée. Il releva les yeux vers son visage, et fut surpris de le voir en entier, cette fois. Elle semblait estimer qu’elle n’avait plus besoin de ce châle devant sa bouche. Hum… Voilà qui devait provoquer nombre de passions. Cette pensée fugace s’effaça bien rapidement, sans laisser aucune trace dans son esprit. Il n’était pas homme à se laisser gouverner par ses instincts, bien au contraire. Tout en lui manifestait une puissance totalement sous contrôle, comme si chacun de ses gestes était pensé et n’avait que pour seul but l’efficacité la plus simple.

Il ne recula pas lorsqu’elle s’approcha de lui. Son attitude n’était pas menaçante. Ou du moins il le pensait, et était presque assuré de ne pas se tromper. Car même si l’on pouvait toujours mimer de la sympathie pour mieux prendre par surprise, les muscles tendus en attente de l’action ne mentaient. Or, elle venait au contraire de se détendre. Si elle comptait l’attaquer, alors elle était meilleure actrice que lui. De toute façon, ce n’était pas un menteur. Il disait toujours ce qu’il pensait en quelques mots simples et précis, sans fioritures. Mais là n’était pas le propos. Pour l’instant, ses propres yeux se posèrent sur la bourse qu’elle avait avec elle, et il ne put retenir l’éclat de surprise et l’ombre du sourire qui vint éclairer son beau visage. Ohoh… Il semblait qu’il ne soit pas le seul à s’intéresser à l’herboristerie. Maintenant qu’il y songeait, cela n’avait rien d’étonnant. Nombre de prêtres étaient versés dans cet art. Et il pouvait aisément imaginer que des connaissances en herbes, notamment mortelles, étaient une arme puissante dans ce monde de tromperie où seuls les puissants survivaient.

Il posa à nouveau ses yeux sur son visage, tandis qu’elle prenait la parole. Encore une fois, elle le surprit. Décidément, soit elle était très lunatique, soit elle cachait bien son jeu. Cela pouvait aussi être un meilleur moyen d’arriver à ses fins. Mais à vrai dire, il penchait plutôt pour la deuxième solution. Après tout, la vie n’avait pas dû être tendre avec elle, comme avec tous les demi-drows. Cette attitude semblait tout à fait logique si l’on considérait son lieu d’habitat. Lui-même conservait la trace de sa précédente rencontre avec les drows en une cicatrice parfaitement ronde… Mais là n’était pas la raison de sa haine. Ses propres blessures ne lui importaient que peu. Il ne serait qu’une piètre personne si c’était le cas. Sans doute était-ce la trace de son héritage drow. Enfin, qu’importe.

Le fait qu’elle troque son attitude glaciale contre cette hésitation accompagné d’un sourire, ainsi que ses réflexions à propos de son passé, firent s’évacuer un peu de sa haine. Celle-ci n’était certes pas visible, mais tout du moins, il permit à son visage de perdre son indifférence polie. Il laissa même un très léger sourire flotter sur ses lèvres. Et pour la première fois depuis le début de leur rencontre, il n’était pas ironique. Ce n’était qu’un simple sourire, mais qui réchauffait considérablement son regard et rallumait l’étincelle de malice et d’intelligence qui ne le quittait jamais tout à fait. Mais n’allez pas croire que toute méfiance l’avait quitté ! Même ceux des autres races ne pouvaient se targuer d’avoir obtenu sa confiance.

Il semblait qu’elle est totalement abandonnée son attitude précédente, et qui savait si cela allait durer ? Elle rit doucement, et le surprit encore en ajoutant ce simple « s’il vous plaît ». Il n’aurait jamais cru qu’elle rajoute ce mot. Peut-être était-ce parce qu’ils avaient quelques petites choses en commun ? Bah, qu’importaient les raisons. De toute façon, il la lui montrerait, cette plante. Il sortit donc à nouveau la protection qui contenait quelques-unes de ses plantes. Elles étaient visibles à travers le tissu imperméable. Il n’estima pas nécessaire de la mettre en garde. Elle en savait sur ses plantes visiblement autant que lui. Il lui tendit le tout, tandis que son léger sourire restait accrocher à ses lèvres.


« Tenez, la voici»
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeDim 16 Nov 2008 - 22:13

Imlyiahn elle-même ne s’attendait pas à prononcer ces paroles. A user d’une politesse dont elle n’avait cure envers les autres races en temps normal. Elle porta une main à sa bouche, surprise par son propre comportement. Puis elle fronça les sourcils, voulut sourire… soupira. Une fois de plus, les deux moitiés d’elle-même se partageaient, se combattaient, se haïssaient. Sa partie humaine, le souvenir même de sa chère mère – sa seule famille – lui hurlait de se montrer aimable, polie et douce : les valeurs même qu’elle avait tentée de lui inculquer. En revanche, sa partie Drow pesait en faveur de la froideur et de la supériorité qu’elle exerçait sur ce pauvre inférieur. Et celle-ci était en plus excitée par l’aura elfique du messager. La jeune femme se mordit la lèvre ne sachant laquelle des deux écouter. Elle leva les yeux sur son interlocuteur, cherchant une aide désespérée et rencontra avec surprise un vague sourire qui flottait sur ses lèvres sensuelles. Elle remonta et croisa des prunelles où brillaient malice et intelligence. La même étincelle qu’elle avait admiré dans l’or liquide de ses yeux, détaillant autrefois son reflet dans un miroir.
La petite fille en elle prit le dessus sur les deux autres. Une partie infime de son esprit. Sa partie à elle. La partie demi-drow. Celle qui mêlait les deux dans le seul ensemble harmonieux qui puisse exister. Elle abaissa sa main et adressa un regard reconnaissant au messager. Il n’en comprendrait sûrement pas la raison, mais elle n’y prit pas garde. Elle abaissa sa main, et sourit sincèrement.
Pour la première fois depuis une éternité.

Pas qu’elle ait abandonné toute froideur envers lui. L’éducation qu’elle avait suivie avec Lyliir avait ancré de manière indélébile l’arrogance et l’orgueil des Drows. Elle ne pouvait décemment pas se permettre de ne pas garder ses distances. Les foudres de sa déesse s’abattraient immédiatement sur elle. Mais elle laissait sa douceur naturelle reprendre ses droits, pour le moment. Elle gardait une réserve mais ne restait pas glaciale. Elle serait polie, conformément à ce que voulait sa mère.
Imlyiahn l’observa sortir la pochette contenant les plantes. Elles étaient toutes visibles à travers le tissu. Il la lui tendit, le sourire toujours aux lèvres. Elle ne put s’empêcher d’admirer les magnifiques variétés qu’il possédait. Une pointe de jalousie s’attarda dans ses yeux.
Pourtant, la jeune femme n’osait pas le prendre. Elle approcha ses mains, qui restèrent bêtement en suspension. Cela ne relevait pas de son métissage. C’était une peur profonde. Une peur du toucher. Une peur des hommes. Son seul contact d’eux était distant et glacial. Elle ne fréquentait que des Drows qui la considéraient comme inférieure et se montraient brutaux. Personne ne l’avait jamais touchée, hormis son père, qui l’avait brutalisée. La Haute Prêtresse qui l’avait formée avait voulu qu’elle reste vierge jusqu’à ce qu'elle reprenne le flambeau. Puis, le soir même de sa nomination, avait exigée qu’elle se donne à un Drow inconnu. L’acte n’eut cependant jamais lieu : le Sombre fut retrouvé mystérieusement empoisonné. Elle n’avait jamais eue aucune liaison, et le contact des hommes, aussi minime soit-il, la gênait. Après une minute, où ses bras restèrent en suspension, elle attrapa le petit paquet du bout des doigts, tâchant – non sans adresse – de ne pas toucher son propriétaire.

Elle considéra son trésor.
Il ne pesait pas bien lourd, et ne contenait que peu de plantes, mais d’une rareté phénoménale. Une lueur s’apparentant à de la tendresse passa dans ses prunelles. Les plantes étaient tout ce qu’elle aimait. Ephémères, douces, utiles. De petites choses parfaites. Elle ouvrit la pochette et prit délicatement l’une des herbes, qu’elle fit tourner entre ses doigts. Ses gants étaient imperméables, conçus spécialement pour parer au poison des végétaux. C’était la seule espèce qu’elle possédait, et elle avait mis un temps fou à la trouver. Comme la liberté devait être plaisante tout de même. Il pouvait voyager comme il le voulait, ce qui lui donnait l’occasion de découvrir une flore exceptionnelle ; alors qu’elle avait à peine le droit de s’échapper du Puy. Mais, en contrepartie, il supportait la haine de tous, alors qu’elle avait une position particulièrement favorable.
Sans s’attarder sur celle-ci, elle observa les autres une à une, marmonnant parfois des noms scientifiques ou des paroles incompréhensibles. Arrivée à celle qui l’avait intéressé dès le début, elle sortit de sa propre sacoche un petit bouquet de perce-neiges, et se mit à les comparer attentivement. Elle connaissait déjà leur différence, mais désirait s’assurer de leur ampleur réelle. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres pourpres, sans même qu’elle s’en rende compte, alors qu’elle manipulait les plantes avec la dextérité que confère l’habitude. Rapidement très satisfaite, elle referma le paquet et le tendit au messager.

« Vous avez là d’admirables plantes, je ne peux moi-même me vanter d’en avoir d’aussi belles. » Elle regarda la pochette avec tristesse. « Vous avez beaucoup de chance. »

Elle marqua une pause, hésitant entre lui rendre son trésor et repartir sans en savoir plus, ou rester et tenter d’obtenir l’une de ses plantes, mais combattre l’horrible sensation de dégoût qu’elle ressentait. Mais l’envie était trop forte.

« Vous êtes un herboriste ? »


Dernière édition par Imlyiahn Van’ Stelbrysh le Lun 17 Nov 2008 - 20:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeLun 17 Nov 2008 - 17:39

Il la vit porter une main à sa bouche, comme surprise elle-même par ses propres paroles. Tiens donc… Aurait-elle agi sous le coup de l’impulsivité ? Ne savait-elle pas comment réagir face à lui ? Bien sûr, il ne pouvait se douter du conflit intérieur auquel elle se livrait, ne connaissant absolument pas son histoire. Sans doute ne la connaîtrait-il jamais d’ailleurs. Enfin, qui sait ce que le destin lui réservait ? Il le saurait bien assez tôt de toute façon, inutile de chercher à prédire l’avenir. Le présent lui apportait suffisamment de matière à réflexion. Aussi ne comprit-il pas réellement le regard reconnaissant de la jeune femme. Il comprit seulement la victoire de cette nouvelle gentillesse sur la froideur. Ceci fut d’ailleurs confirmé par le sourire tout à fait sincère qu’elle lui adressa, qui le laissa un peu surpris. Il ne s’attendait certes pas au vu de leurs premiers rapports qu’elle se comporte avec lui de manière si… spontanée.

Toutefois, il restait des barrières entre eux. Rien d’étonnant à cela. Après tout, ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes. Et surtout, ils étaient des demi-drows. Il songea avec amertume que ceux de leur race avaient peu de choses de perdre un jour leur méfiance. D’ailleurs, c’était dans leur intérêt. Il lui aurait été impossible de survivre sans cette constante méfiance. Les rares demi-drows qu’il avait croisés ne se séparer jamais de leur épée, et aucun ne se livrait volontiers. Discrétion et solitude. Voilà deux maîtres mots qui régentaient sa vie, comme quelques autres d’ailleurs.

Lorsqu’il lui tendit l’enveloppe contenant une infime partie de ses plantes, il décela une pointe de jalousie dans son regard. Il ne s’en formalisa pas. Si lui-même rencontrait quelqu’un en possédant plus que lui, il ne pourrait que l’envier. L’envie ne lui apparaissait pas comme condamnable, tant qu’elle ne devenait pas dévastatrice. Il ne fallait pas qu’elle surpasse tout autre sentiment. Comme la vie devait être horrible lorsque l’on ne savait pas apprécier ce que l’on possédait déjà ! Il ne pouvait imaginer semblable existence. Bien sûr, il lui était déjà arrivé d’envier cette vie paisible de ceux nés purs. Mais cette idée n’avait pas pourri son esprit. Il se contentait de vivre ainsi, d’assumer le choix de son géniteur. De toute façon, que pouvait-il faire d’autre ?

Mais pour l’instant, il ne se posait pas ces questions ‘existentielles’. Non. Il se contentait de s’interroger sur le peu de réaction de la prêtresse. Pourtant, ses mains étaient tendues, mais de l’hésitation la retenait. De l’hésitation, ou plutôt de la peur. Ah, ce sentiment si terrible… Il lui semblait bien le détecter dans les belles prunelles de son interlocutrice. Etait-ce les plantes qui l’effrayaient ainsi ? Non certainement pas. Elle semblait avoir avec elles un contact privilégié. Alors quoi. Effleurer ses doigts ? Pourtant, ils étaient tous les deux gantés. Ses gants rouges lui servaient aussi bien à se protéger des plantes qu’à dissimuler la cicatrice de sa paume. Elle formait un cercle parfait, et remontait à la destruction du monastère par les drows. Pour ne jamais oublier cet évènement, il avait pris comme nom de famille le nom du monastère, Cymry. Mais il préféra chasser vigoureusement ces pensées néfastes de son esprit, se contentant d’attendre qu’elle vainque sa peur. Pas à un seul instant il ne manifesta de l’impatience. Vraiment, elle n’avait rien à craindre de lui de ce point de vue là. Il avait beau être un demi-drow, il n’avait certes pas hérité de cette tendance des sombres à violenter les jeunes femmes. Jamais.

Il l’observa manier ses plantes avec dextérité, confirmant ce qu’il pensait déjà, à savoir, qu’elle avait sans doute autant d’expérience que lui dans ce domaine. Son sourire s’accentua quelque peu. Cela était toujours agréable de rencontrer ces rares personnes qui vénéraient les plantes autant que lui. Car ce n’était certainement pas qu’un gagne-pain. Après tout, son vrai métier était herboriste. C’était une passion, une vraie raison de vivre. Il fut légèrement amusé, bien que ce ne soit absolument pas de la moquerie, en l’entendant marmonner quelques noms. Une lueur de malice brilla plus fort lorsqu’elle chercha comme à confirmer qu’il ne s’était pas trompé dans sa récolte. Et non, il ne les avait pas confondues avec des perce-neiges. Elle devait en être arrivée à la même conclusion, puisqu’un nouveau sourire prit possession de ses lèvres.

Une fois son inspection finie, elle les lui rendit. Il les attrapa avec attention, presque avec de la tendresse. Il y avait consacré du temps et de l’amour, quoi de plus normal ? Elle prit alors la parole, lui faisant reporter son regard sur elle. Il répondit avec un sourire sincère, tout aussi rare chez lui. Si on lui avait dit lorsqu’il s’était chargé de cette mission qu’une prêtresse du côté des sombres lui ferait des compliments visiblement sincères, il n’y aurait pas cru. Il fut toutefois un peu surpris de la pointe de tristesse qu’il distinguait dans sa voix. Etait-elle si peu libre ? Son statut de demi-drow allié à son rôle de prêtresse était-il si contraignant ? Il répondit alors, concédant tout à fait les avantages de son métier. Il ne lui ressemblerait pas de jouer les plaignants. Sa vie n’était certainement pas la plus malheureuse.


« Je vous remercie. Je me rends compte de cette chance. La liberté a de nombreux avantages. »

Il n’osa pas trop la questionner sur sa propre tristesse. Si elle souhaitait en parler, elle le ferait. Il ne se voyait pas l’interroger. De toute façon, elle enchaînait déjà avec une question. Visiblement, elle avait tergiversé. Etait-elle possible qu’elle sente ses si infimes origines elfiques ? Ce sang était si ténu dans ses veines. Sa mère n’était même pas une demi-elfe. Enfin, qu’importait. Il secoua doucement la tête, avant de préciser :

« Pas réellement. Un temps je voulus l’être, mais il s’agit plus aujourd’hui d’une passion que d’un vrai métier. Et vous-même ? Est-ce une profession que vous êtes amenée à exercer en tant que haute-prêtresse ? Désolé si cela vous semble impertinent ou irrespectueux, mais il me semble que vous appréciez les plantes autant que moi. »
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MessageSujet: Re: Juste un message... ou plus ? [PV]   Juste un message... ou plus ? [PV] I_icon_minitimeMer 19 Nov 2008 - 14:19

Elle tressaillit presque violemment, mais remarqua avec amusement qu’il récupérait son paquet avec une certaine tendresse, et milles précautions. Elle en aurait fait tout autant, si tant est qu’elle eut en sa possession des plantes aussi précieuses. Une réaction naturelle pour des amoureux de la flore. Il avait sans doute peiné à les trouver et en avait pris soin jusqu’ici : il y tenait. Pourtant, aurait-il été un elfe, Imlyiahn n’aurait pas hésité une seule seconde à lui trancher la gorge pour récupérer l’objet de sa convoitise.
Dangereusement instable était maintenant sa relation avec le messager. S’il n’avait pas eu ne serait qu’une infime goutte de sang elfique dans les veines, jamais cette idée ne lui aurait traversé l’esprit. Ses ennemis n’étaient ni les humains, ni les demi-drows – bien que son appartenance à la communauté Drow l’oblige à se montrer hostile envers les premiers – mais bien les hybrides et les elfes. Et il se trouvait qu’elle avait un don pour les « sentir ». Sans cela, jamais la jeune femme n’aurait pu deviner que son interlocuteur possédait de lointains ancêtres sylvains. Mais dès lors qu’elle l’avait senti, l’odeur devenait étouffante et répugnante.
Le regard de velours posé sur elle la tira un instant de ses pensées noires. Elle y planta ses prunelles d’or, fouillant au plus profond. La lueur vermeille qui cerclait les pupilles de son interlocuteur se chargea de la rassurer ; ses doigts quittèrent définitivement le pommeau de son épée. Il appartenait à sa race. Peut-être lui-même n’avait-il même pas conscience de l’origine de ses aïeux. Il n’avait donc rien d’un ennemi. Pleinement apaisée, elle contempla avec plaisir le sourire sincère qu’il lui renvoyait et auquel elle répondit plus par les yeux que par les gestes.

Il la remercia et convint de sa chance comme de sa liberté, ne se plaignit pas. Il aurait pu, car ils savaient l’un comme l’autre à quel point la vie était difficile pour les métisses – ayant peu de chance de se faire accepter d’un côté ou de l’autre. Mais il devait considérer qu’il n’était pas le plus malheureux de tous, tout comme elle pouvait le faire pour sa propre existence. Il en est toujours des plus chanceux que d’autres…
A sa grande surprise, il ne l’interrogea pas lui-même, comme le font d’habitude les curieux. Elle était passée maître dans l’art d’éluder les questions embarrassantes – soit en restant polie, soit en mettant fin aux jours du malheureux – et ce genre de réserve la surprenait. Imlyiahn avait l’habitude du tact Drow… inexistant. Ils allaient droit au but, sans délicatesse ni attention. Pourtant, une toute autre question suivit. « Et vous-même ? ». Le genre de question auxquelles elle se raidissait et fronçait les sourcils. Il n’avait rien à savoir d’elle, et, à moins qu’il ne trouve un bon argument, elle s’en irait sur-le-champ. Mais il semblait qu’il possédait cet argument, et les prunelles de la jeune femme se radoucirent immédiatement.

En effet, elle appréciait les plantes visiblement autant que lui. Comme elle, il n’en faisait pas réellement un métier, mais plutôt une passion. Mais, si elle avait un but précis, quelle pouvait-être sa raison à lui de ramasser ces plantes. On ne récolte pas de telles raretés simplement pour les regarder : elles ont de trop nombreuses propriétés. Notamment, pour celle qui avait en sa possession, de donner naissance à un poison incolore et inodore, un remède surpuissant, et de nombreux onguents. Lyliir – qui savait aussi manier la flore – l’utilisait parfois pour des cosmétiques et des parfums de son invention. La plupart étaient excellents pour la peau, d’autres avaient des résultats quelque peu douteux… Imlyiahn n’avait jamais osé les utiliser, de peur de ce qui pourrait lui arriver.
Elle fixa longuement la sacoche du messager. Quelque chose la tracassait depuis le début, mais elle ne savait pas quoi. Cela n’avait d’ailleurs aucun rapport avec la sacoche, mais c’était la seule chose qu’elle pouvait fixer sans déranger personne. Elle leva les yeux sur son vis-à-vis et plissa les yeux, avant de soupirer. Elle ne trouvait pas.

« Ainsi vous avez voulu l’être… » Commença-t-elle, pensive. « Je n’en ai moi-même pas nécessairement besoin pour exercer entant que Haute Prêtresse, mais ma… » Elle s’interrompit, cherchant ses mots. « Ma préceptrice, disons, m’a rapidement éduquée dans ce sens... Et quel réconfort était-ce de s’échapper de son emprise pour aller faire une réc… »

Elle s’arrêta net. Son regard se durcit et elle détourna la tête. Elle inspira, inquiète d’avoir laissé passer des mots qui pouvaient déclencher la fureur de Teisyth et d’en avoir dit plus qu’elle n’aurait du à propos d’elle. Une minute s’écoula, durant laquelle elle attendit, anxieuse, une réaction de sa déesse. La dernière fois qu’elle avait laissé échapper ce genre de paroles, la déesse avait été furieuse et avait hurlé à l’offense, exigeant réparation. N’était-ce pas Imlyiahn elle-même qui, au nom de la déesse destructrice, avait ordonné qu’on mette à feu et à sang un bâtiment religieux consacré au dieu de l’amour, vénéré par les humains ?
Qu’était déjà ? Une église, un monastère… ?
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