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 Sombre chat sauvage [Ashitaka]

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Spes T.
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MessageSujet: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeDim 22 Fév 2009 - 21:08

    Du sang poisseux et noir engluait ses jambes, l'entravant péniblement alors qu'il descendait la passerelle branlante. Son pas se faisait de plus en plus mal assuré - ou peut-être n'était-ce qu'une impression, après tout. Alors qu'il s'immobilisait, debout sur les quais, il perçut l'air nocturne, chargé d'algues et d'iode. En fond, comme une odeur de charogne, peut-être une mouette avait-elle crevé non loin.
    La clarté de la lune s'apparentait à une cire fluide, dont les vastes éclaboussures des murs auraient été constituées. La lumière jaunâtre giclait sur les hommes, rendant leur contours flous, leur conférant du même coup une allure de cadavre.
    Spes tremblait. Non pas qu'il eût vraiment froid, non, à moins que le petit corps inerte dans ses bras ne fût en réalité un bloc de glace. La petite chose humide et presque nue ne bougeait plus. Ses yeux demeuraient clôts, et si le Demi se doutait que cela n'était pas normal, il ne pouvait rien faire. Au fond de lui, une voix lui criait de tuer le nourrisson. Il savait pourtant qu'il ne pouvait faire une chose pareille. Et il n'ignorait pas que si le drow lui insufflait de telles idées, c'était justement dans le but qu'il ne les suivît pas. Pas une seule parcelle de son être, humain ou drow, ne souhaitait que le gosse ne mourût.
    Tout à coup, le vent le gifla avec une violence inouïe. Un vent chargé d'alcool putride. Spes ouvrit grand les yeux, et il vit cet homme qui le regardait et qui s'apprêtait à le frapper encore.
    Mais il ne dégainerait son arme en aucun cas ; il avait renoncé à cela, quel qu'en fut le prix. Alors, il voulut fuir. Où irait-il ? Il ne pouvait quitter Meca avant d'avoir vu la sorcière. Non pas qu'il fût superstitieux, mais l'échange de sang au nom d'une Déesse n'accordait pas de seconde chance en cas de tort.
    Alors, il fit demi-tour, ignorant la douleur lancinante dans le bas de son ventre. Il s'élança ; l'homme le retint. Dans la pénombre glauque des quais, à côté des flots bouillonnants, de l'eau noire, Spes chuta. Il était parvenu à protéger le nourrisson, plus ou moins. Cependant, peu à peu, la noirceur gagnait son âme. Une perle de sang envahit sa pupille comme l'encre écarlate assombrit une goutte d'eau.

    Il ne voulait pas l'entendre, et quoi que son rejet se fît plus brutal, les paroles abjectes lui parvinrent.
    Tu as mal, crétin, n'est-ce pas ? Alors qu'attends-tu pour te débarrasser de ce corps de faible ?

    Et le Drow d'envahir ses sens, accompagné d'un goût métallique dans le fond de la gorge, d'une vive brûlure sous le poumon gauche. Lentement, Spes se redressa, ignorant du coup qui le cueillait en pleine mâchoire. Le morveux tacheté avait été déposé à même le bois vermoulu, gluant d'humidité. Ce soir-là, pour la première, du sang gicla sur lui, le petit être encore innocent. L'ivrogne avait été un sang-mêlé, un demi-elfe. Cela n'avait plus la moindre importance.

    Empoignant le bébé, Spes l'enroula dans sa chemise. Tout comme lui, elle portait l'odeur de la mort. Il reprit sa marche hasardeuse, cependant, cette fois, il savait parfaitement où il allait.
    Quelques ruelles plus loin, il s'aperçut subitement qu'il avait couru. Il ignorait jusqu'au pourquoi de la chose, et il se serait senti stupide s'il avait été en mesure de penser correctement. En cet instant, seul ce qu'il était en devoir de faire pour parvenir à ses fins occupait ses pensées... D'un mouvement rapide, il glissa le petit corps sous son bras afin de pouvoir manier sa rapière.

    Serrées les unes contre les autres, transies de peur, les masures des plus pauvres s'étiraient à perte de vue, parfois si hautes qu'elles cachaient le ciel. On entendait moins perceptiblement les hurlements du vent au-dessus des toits que les piétinements des rats sous les gouttières.
    Spes haletait, la respiration encombrée. Son regard se coula jusque dans un recoin d'ombre, tandis qu'il s'appuyait contre un mur de terre grasse. Là-bas, des êtres vivants dormaient. Peut-être s'y trouvait-il un gosse.
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeSam 28 Fév 2009 - 4:48

HJ: Désolé du retard... Enfin, ma semaine d'examen est finie. Désolé aussi pour ce message un peu étrange... J'étais de bonne humeur. ^^"



Durant tout le voyage, il espérait juste une chose. Arriver à temps.

***


Ils s'était décidé à partir, seul. Il ne connaissait rien des noms de villes, et dû s'arrêter dans plusieurs d'entre elles, pour demander sa route. Cela n'avait pas été aisé, surtout pour le métis qu'il était. Il avait reçu plus de duel que d'indications. Il ne se reposait presque plus, espérant rattraper son retard en maximisant ses temps d'activité. Cela finirait par lui nuire, mais tant pis. Il devait tout faire pour empêcher ce qui allait se produire. Il avait finit par arriver à un port. L'île qu'il recherchait était encore loin, et lui, était loin d'être navigateur. Heureusement, la chance lui sourit.

L'herboriste assista à un accident qui, s'il faillit coûter la vie à une jeune femme, lui rendit par la suite énormément service. Les ports ne sont jamais sûr. Les bateaux arrivent, repartent, certains se font réparer. les poutres, des planches son hissées, enlevées, remplacées. Dessous tout se remue-ménage passe des gens, en marchant, en courant, en vendant leurs poissons ou leurs légumes. La moindre erreur peut être fatale. Un peu avant le zénith, un jeune homme est aveuglé par le soleil. Il trébuche sur un clou mal enfoncé et tombe dans un étal à poisson. Le marchant, mécontent, envoie ce dernier balader dans les boulets de canon. L'un de poids roule et va se frapper contre un cheval qui se cabre et frappe violemment un charrette, qui descend une petit côte et va se fracasser contre un mur. Un chat, en haut de se mur, sursaute et s'enfuit. Un chien le voit, par à la course et renverse un matelot qui lâche la corde qu'il tirait pour faire tenir une planche en l'air. Cette planche, attirée par la force gravitationnelle, retombe à vive allure contre le pont. En dessous, ça crie et ça se pousse. La planche de bois se fracasse au sol, et un débit va se ficher dans le corps d'une pauvre jeune dame qui se met à hurler à plein poumons.

Étrange parfois, comment les choses déboulent. Un petit nuage à ce moment, et tout cela aurait pu ne jamais arriver. Mais cela ne nous intéresse pas.

Ashitaka, qui était non loin de là, ne perd pas une seconde pour réagir. Arrivant sur le pont, après avoir joué du coude, il se retrouve devant un femme baignant dans son sang, tremblante et gémissante. Tout de suite, il prend les choses en mains... Enfin, pas tout de suite. Après avoir assommé deux ou trois gardes qui s'entêtaient à vociférer que le méchant drow voulait faire de la pauvre mortelle un zombie.

N'importe quoi.

Il passa près d'une quinzaine de minutes sur ce pont, à arrêter l'hémorragie, vérifier que rien de vital n'avait été endommagé, puis à panser et à administrer de calmants. Quand, enfin, la situation de la dame ne fut plus trop précaire, on décida de la ramener chez elle. Évidemment, personne n'avait prévenu son mari qui fit une crise d'angoisse en voyant arriver sa femme inconsciente, couché sur une civière de fortune. Il fallu donc tout expliquer à l'homme dans les moindre détails, en spécifiant à plusieurs reprises que sa femme n'allait pas mourir et qu'il ne valait pas la peine de lui proférer les derniers sacrements, ni de prendre ses mesures pour le cercueil.

Après ce début de journée remplit de rebondissement mais surtout de piétinage sur place, car le demi ne savait toujours pas comment se rendre à son île, il eu enfin de la chance. Le mari de la femme qu'il venait de sauver était un pêcheur, qui avait son propre bateau, d'un grandeur très respectable. Ce dernier voulait absolument rendre un service en retour au sauveur de sa douce. Le soir même, les deux hommes, l'humain et le demi, partaient en mer. le voyage dura deux jours. Heureusement pour Ashitaka, il n'avait pas le mal de mer. Il arriva un soir à l'île de Meca, au soleil couchant. Il erra dans les rue, un petit moment, à la recherche d'un indice. Enfin, il entendit des éclats de son, de bagarre. Suivant son instinct, il se dirigea vers les bruits.

Tournant le coin d'une ruelle, il trouva enfin la personne qu'il cherchait. Couverte de sang, un bambin sous un bras et rapière à la main: Spes.

Ashitaka n'avait pas changé. Imposant, sombre, aux traits fins, qui contrastaient avec sa carrure. Il était enveloppé dans sa cape noire. Cette fois-ci, pas contre, il n'avait pas rabattu sa capuche. Et il fixait Spes, de manière très étrange. Ce n'était pas froid, mais ça ne traduisait aucune émotion. À quoi pouvait-il penser? Pourquoi était-il là en ce moment? À cette deuxième question, cependant, Spes pouvait trouver une réponse.
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeDim 1 Mar 2009 - 11:48

[ Il n'y a pas de quoi ^^ ]




Il ne sentait plus la moiteur tiède de la terre qui constituait le mur. Depuis combien de temps demeurait-il immobile, adossé à cette maison, dans le noir le plus total ? Tout à coup, il perçut un mouvement, au cœur de l'amas. Amas humain, de détritus ou encore cabanes de fortune, il était impossible de le deviner, et encore moins d'en distinguer les contours. La lumière irréelle qu'irradiait la lune baignait le centre de la rue, dédaignant les recoins avec tant de zèle que les maigres éclats de lumière diffus paraissaient être fruit de l'imagination.
L'obscurité la plus poisseuse, voleuse de vie et d'enfants, sanguinaire meurtrière alliée aux pires sentiments que peut nourrir l'humain.
Et Spes n'était pas une exception. Avec des précautions qui tenaient peut-être davantage à son état déplorable qu'à une réelle volonté de prudence, il se coula lentement le long du mur. Un ovale écarlate, sanguin, traversait ses pupilles de part et d'autre. Avant cet instant, à plusieurs reprises, il s'était juré ne plus jamais tuer, ne plus redevenir assassin, quel qu'en fût le coût. Il était alors Humain.
Mais la douleur lacérait son esprit blessé de ses griffes, elle s'emparait de ses sens, le transperçait, lancinante. Cependant, elle n'était rien en regard du doute, de l'incertitude, de la résignation qui l'habitaient.

Il n'avait plus le choix. Il arracherait un jeune homme à la rue, puis lui déroberait son corps. Tel était le marché. Il n'avait plus le choix.
Il n'avait plus le choix.

Promptement, il passa le dos de sa main armée sur son front englué de sueur. Une dernière fois, il inspira. Puis il bondit.
Allongeant ses foulées, accélérant tel le faucon qui fond sur sa proie, l'ombre noire dans le noir se précipitait sur ces mendiants et ces hères sous le joug de Morphée. Elle ne faisait pas le moindre bruit, ne commettait pas d'erreur. Un éclat de lune vagabond heurta la lame sanglante de la rapière. Elle scintilla violemment, criant son existence.
Mais personne ne la vit.
Perdu dans le noir, un rat rongeait quelque chose. Le bruit incessant, répétitif, du travail de ses dents, s'immisçait partout, corrompant ce silence de mort. Les petits bruissements de liquide et les craquements qui survenaient parfois au cours de son travail semblaient lui redonner courage ; alors, le claquement des petites incisives redoublait de vigueur.

Spes respirait-il encore, dans sa course ? Probablement pas. Au moins ne sentirait-il pas les effluves de cadavres et de souillures qui hantaient l'air. La boue infecte collait à ses semelles depuis un pas ou deux. Il s'en aperçut, avant même que le bruit de succion ne se fasse plus insistant. Nettement, on pouvait l'entendre. Tant pis.
Il était là, presque devant eux, ces créatures misérables entassées en désordre. Seules quelques secondes le séparaient encore d'elles. Comment choisir ? Leurs souffles ne mentait pas. Il vira à droite, en direction d'une respiration jeune.
Se penchant du même élan, il empoigna la chemise encroûtée de crasse, plissant les yeux afin de distinguer un visage dans cette masse floue. Oui, c'était bien un gosse. Mais trop jeune.
L'assassin le lâcha, et, se pencha, s'engouffra sous une cabane de planches moisissantes. Il connaissait les bas-fonds, et les mœurs de leurs habitants, si tant soit est que l'on pouvait appeler leur errance confuse des mœurs.
Les plus forts étaient les mieux lotis.
Malgré sa posture voûté et la lenteur de sa progression, il se heurta la tête à un pan de métal rouillé. Ici, l'odeur pestilentielle ne permettait même pas d'absorber une once d'oxygène, mais c'était pourtant un abri, une "vraie" maison dans laquelle trois ou quatre personnes auraient pu tenir allongées.
Le son du heurt résonna, traître.

- Qui ?

Sans répondre, Spes plaça la lame de sa rapière contre la gorge jeune. Il avait vu juste ; la chance n'était cependant pas inconnue des évènements. D'un mouvement significatif de l'arme, il intima au jeune homme de se lever - et de se taire, désormais. Celui-ci obtempéra.
Pourtant...
Pourtant, de sa main libre, il avait saisi une dague gardée non loin de lui, et il la ramenait contre l'endroit où devait se trouver le ventre de son agresseur.
Alors l'enfant, sous le bras de sa mère, le paquet insignifiant qu'on ballotait en le tenant pour mort ou presque, la larve tout juste née, aux yeux fermés, au teint d'une pâleur mortelle, celui que l'Au-Delà appelait de tous ses vœux, cria.
Il hurla et les pauvres sons aigus figèrent le monde. Violemment, impulsivement, Spes planta sa canine dans sa lèvre afin de s'empêcher d'écraser le fautif. Il bondit en arrière, heurtant la paroi de bois branlante. Tout s'effondra, le jeune homme sauta et roula à terre quelques pas plus loin, tandis que le Demi reculait encore. Mais il l'avait trouvé, il ne le perdrait pas, à l'image d'un chat et de sa proie.
Le bruit de l'effondrement fut affreux. Dans des gargouillements morbides, plusieurs personnes se réveillèrent. On entendit des râles, des hoquets de surprises. L'éveil de la misère vivante, horrifiée à la seule idée de la mort, alors même que sa vie est bien pire.

Quel chat, cependant ! Cette gosse déguisée dont le corps n'avait pas fini de grandir, ce bâtard au sang mêlé, ce Demi, dont les doigts se crispaient sur son arme alors même que ses muscles protestaient malgré lui ? Un pauvre chat sauvage, perdu, voilà ce qu'il était. Une créature incommensurablement plus lamentable que celle qui lui faisait face.

Alors, il remarqua un nouveau changement dans l'atmosphère de la ruelle. Non pas dans le comportement de ces êtres vivants, non, cela tenait à l'air. Il lui paraissait... Moins écrasant ? Vivement, il tourna la tête. C'était stupide, sûrement une erreur. Qu'espérait-il ? Le Drow qu'il était en cet instant, peu de choses ; un corps, du sang, et la continuation de son souffle. Mais il en était autre chose de l'Humain, et les deux étaient mêlés de façon si indissociable que ce dernier parvenait encore à reprendre le dessus un fragment d'instant, ignorant de la douleur.
Un vent léger parcourait les pavés disloqués, balayant nonchalamment l'air gras et figé. Sa pureté apportait le sentiment d'une renaissance, semblable à celui que fait naître le rire d'un enfant. Spes inspira plus doucement.
La lumière de la lune, non plus cireuse mais blanche, argentée, chutait en cascade sur les pavés dorés. Au centre, une silhouette se découpait nettement, à nulle autre semblable.

D'un coup, Spes fut prit de l'envie brutale de lâcher son arme, son gosse, d'oublier cet homme auquel il souhaitait dérober le corps. Il faillit courir vers le Demi. Mais, violent, il comprima ce désir. Il savait que si ses sentiments ressurgissaient maintenant, il en crèverait. Il souffrait bien trop. Jusqu'où était-il descendu ?
Il n'aurait pas voulu qu'Ashitaka le voit ainsi.
La menace de la morsure du métal froid le rappela à ses sens. Il esquissa un pas de côté, évitant la dague de son adversaire. La peur brillait dans les yeux de l'autre. Il avait.. comme deviné, que Spes ne le lâcherait pas.
Subitement, au paroxysme de la peur, il poussa un gémissement, presque un couinement ; il lâcha l'arme courte, qui alla sonner contre le pavé, tandis qu'il s'enfuyait. Oh ! Qu'il courait terriblement vite ! Mais, même blessé, l'ex-assassin pourrait...

Avec une lenteur qui préfigurait sa souffrance, il se tourna vers le Demi, s'avança. Sans rien dire, il prit le bébé à deux mains avant de lui tendre. Il n'attendit pas de réaction du Demi pour lâcher le nourrisson, sur quoi il fit demi-tour, lui tournant le dos.
Son regard fixe, lointain, demeurait atrocement indéchiffrable.
Puis il se ramassa imperceptiblement sur lui-même, s'apprêtant à s'élancer en direction de l'extrémité de la ruelle, point de disparition du fuyard.

Il n'avait plus le choix. Non. Plus le choix. Alors pourquoi hésitait-il ?
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeJeu 5 Mar 2009 - 6:07

Le demi avait rarement vu de gens dans un tel état d'éloignement. Spes semblait complètement déconnecté de la réalité. Il prenait des décisions sans réfléchir… Du moins c'était l’avis de l’herboriste. Et des décisions qui n'avaient aucun sens! C’est pourquoi Ashitaka avait décidé de repartir le chercher, avant qu'il fasse l'irréparable. Ce n'était pas l'unique raison, évidemment. Il n'aurait jamais fait tout ce chemin pour un inconnu. Ni pour une connaissance. Il devait se l'avouer, il n'aurait pas fait cela pour beaucoup de gens. Deux, en fait.

Il s'était attaché Spes un peu comme on s'attache... à son enfant, du moins c'est ce qu'il s'imaginait, puisqu’il n’en avait jamais eu, et ce n’était pas du tout dans ses plans. Il voyait cela dans le sens où il avait plus qu’une envie mais bien un besoin de protéger cet enfant, si c’en était encore une. Il ne voulait pas qu’il lui arrive quelque mal que ce soit, et détestait la voir souffrir.

D’un autre coté, il avait l’étrange impression de se reconnaître en Spes, plus jeune. Au début de sa vie, lui aussi avait eu beaucoup de difficulté à se contrôler. Il était souvent en proie à des excès de fureur, qui avaient parfois faillit lui coûter la vie. Et il avait fait des choix sans réfléchir… Des choix qu’il ne pouvait s’empêcher de parfois regretter aujourd’hui.

Il devait y avoir une légère brise dans cette ruelle. La lumière, paradoxalement, semblait sombre par endroits. Certains recoins pouvaient aisément cacher n’importe quoi… ou n’importe qui. L’écho des vagues qui s’échouaient contre les plages transportait l’odeur du sel et de la mer. Il y avait tant de choses à analyser… Et pourtant, cette fois-ci, rien de cela n’importait à Ashitaka.

Quand l’adolescente le vit, il se passa quelque chose que le demi ne comprit pas vraiment. Le temps sembla faire une pause. Il y avait quelque chose dans le regard de Spes qui était déconcertant. Comme un trop plein d’émotion et… de l’hésitation? Il n’aurait su le dire. L’autre enfant, qui tenta d’attaquer Spes, le ramena à la réalité. Il voulut réagir, Mais elle fut plus rapide et évita l’arme. Spes avait cette vitesse caractéristique des drow, un simple humain n’aurait sûrement pas pu réagir aussi rapidement.

Le jeune que Spes avait pris comme proie se sauva par la suite, laissant les deux métis et le nourrisson seuls. Avait-il seulement vu qu’il laissait son agresseur avec quelqu’un d’autre? Avait-il seulement vu cette autre ombre dans la ruelle? Peut-être même pas, tant il était frappé d’effrois par l’idée que Spes tenterait de le retrouver.

Ashitaka se doutait de ce que pouvait être le destin qui était réservé à cet adolescent, s’il décidait de repartir et de laisser Spes à ses idées impossibles. Cette dernière s’était avancée vers l’herboriste et lui avait presque lâché dans les bras son bambin à peine né. Pensait-elle qu’il allait la laisser repartir ainsi, et de son côté, s’en retourner et éduquer son enfant? Cela en avait tout l’air, puisqu’elle se retourna, prête à partir, et retrouver la proie qu’elle avait laissé filer.

Cependant, il ne pouvait la laisser faire ainsi. D’abord, il n’avait jamais éduqué d’enfant, mais il savait pertinemment que ce nourrisson aurait besoin des soins de la mère pendant plusieurs mois. Le temps d’être sevré, du moins. Ensuite, il ne tenait pas du tout à ce que cet enfant connaisse le même sort d’orphelin que lui-même. Ne pas connaître ses parents, qu’ils aient été bons au mauvais, créait un manque chez la plupart des gens. Chez Spes aussi, comme il avait pu le constater. Alors pourquoi voulait-elle jeter le même sort à son enfant? Cela n’avait pas de sens. Enfin, l’herboriste ne pouvait laisser sa protégée aller se faire charcuter, sans rien faire pour l’en empêcher. En fait, il l’en empêcherait par tous les moyens possibles. Il n’y avait aucune solution à aucun problème dans ce qu’elle voulait faire.

L’enfant était calme calé sur son bras droit. Avant que Spes ait eu le temps de faire un pas pour partir, il la prit par l’épaule, de la main gauche, et avança d’un pas, silencieux. Sa poigne n’était pas forte, mais suffisante pour que l’adolescente comprenne qu’il ne la laisserait pas partir. L’herboriste, tout proche d’elle, pouvait remarquer à ce moment à quel point il était grand. Il ne dit rien et laissa le temps s’écouler doucement.
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeSam 7 Mar 2009 - 22:27

La ruelle était entièrement déserte, profondément vide tout être.
Ce qu'étaient ces choses qui s'agitaient dans l'ombre, ce qu'il était lui, ou encore Ashitaka ? Cette question demeurerait sans réponse de par son absurdité ; ce qui n'existe pas ne peut "être".
Une nouvelle fois, Spes avait quitté la réalité. Confronté à la souffrance, l'impossibilité d'un nouveau dilemme, quoi de plus simple que de fuir ? Quoi de plus confortable ? Dans son monde, le temps n'avait pas cours. Parfaitement immobile aux yeux de tous, l'espace d'une fraction de seconde...

Il avait tant réfléchi à ce qu'il vivait, était, qu'il avait abouti à des raisons, des phrases toutes faites qu'il connaissait par cœur, qu'il aurait pu réciter en tant que réponses à des questions indiscrètes. Comme des prétextes. Pourquoi continuer à vivre ? Parce que son corps ne le laissait pas mourir, parce qu'il avait trop peur. Était-ce pour cela qu'il cherchait à améliorer sa condition ? Il ne le cherchait même pas réellement, non ?
Si, pourtant... A l'image de tous, il cherchait le bonheur, la quiétude ; improbables chimères qu'il n'atteindrait jamais !
Il est de ces blessures que le temps ne cicatrise pas.
Le Drow qui vivait en lui n'était autre que ses ambitions de pouvoir, de puissance, le désir d'être au-dessus de tout et de tous. La volonté de ne plus être la victime mais le bourreau, de maîtriser les autres afin de ne plus jamais souffrir par leur fait.
La folie est un refuge sûr ; personne ne peut vous en déloger... Et après tout, que risque-t-on à s'y enfoncer encore et encore ? Ce sont les autres qui perdront au change, eux et eux seuls.
La logique de l'égoïsme pur, l'égocentrisme. Seul lui comptait, après tout, le monde n'étant plus qu'un ramassis de débris hostiles.
Mais pouvait-il vivre en pensant cela ?
Une vie vécue seul méritait-elle encore son nom ?

Ses pensées s'orientèrent vers un minuscule corps. Dans le noir total et invisible de son esprit, une lumière tremblotante et éphémère vit le jour. Elle émanait d'une image unique. Une chose gluante, puante, qui se mouvait péniblement, empoissée dans un voile visqueux, dernier rempart face au monde. Quoique... Ses paupières demeuraient, éternellement closes, telles un semblant de protection.
Cette chose, Spes l'avait créée. Elle était sa chair, un bout de lui, un membre subitement amputé. Pourtant, cela n'avait rien eu de douloureux, au contraire. Une fois le moment passé. Il s'était sentit à nouveau libre.
Parvenait-il vraiment à réaliser l'existence de cette chose ? En tout cas, il était presque certain qu'il ne le considérait pas comme une personne à part entière.

Ce gamin... Qu'était-il, au juste ? Seule une part de lui l'avait désiré, le Drow... Sous le prétexte fallacieux de s'en servir, dans l'avenir, comme d'un instrument qui eut pu l'écarter du besoin matériel. Pourtant, il paraissait évident que cette larve deviendrait bien davantage. Une compagnie, peut-être ?
Ou bien le désir de revivre son enfance, au travers de lui, par procuration ?
Pire encore : une manière de se venger ? Une cruelle revanche sur le monde, l'Autre et ce qu'il représentait ?
Ou la volonté ultime d'affirmer à la Vie que l'on en était encore maître, malgré ce qu'elle avait infligé ?
Le désir de se sentir important, de transmettre son savoir, son être... de vivre encore, d'une certaine manière, après la mort ?

Le Drow et l'Humain, en Spes, n'étaient pas deux personnalités indissociables ; elles étaient indéfectiblement mêlées. D'une certaine façon, chacune accusait l'autre d'être la cause de ses malheurs. Si elles n'avaient pas été ensemble, il n'aurait pas vécu.
Comment se pouvait-il que cette haine de lui-même soit arrivée à son paroxysme ? Ce changement de corps, pour de la chair totalement elfique, c'était une manière, pour le Drow, d'écarter l'Humain. C'était dans le même but qu'il s'était éloigné d'Ashitaka. Toujours, le Drow avait le dessus sur l'Humain, peut-être parce qu'il était plus violent. Pas plus fort, non, seulement plus enragé. Et, Spes de se blesser, encore et encore, depuis seize longues années, cycle défectueux...

La flamme, au fond de ses prunelles écarlates, vacilla. Son regard tomba jusqu'aux pavés recouverts de poussière de lune, glissa sur ses pieds. Le sang séché paraissait faire partie de lui, aussi naturellement que sa peau, tant il lui avait toujours été indéfectiblement lié. Puis il sentit sur son épaule le contact d'un main assurée. Il tourna légèrement la tête, de manière à la voir, elle seule, comme détachée de tout être.
La toute première fois, elle maintenant fermement la poignée d'un katana. La pièce, glaciale, se posait en prison. En tombeau, peut-être. Il n'en fut rien.
Une main longue et forte, marquée par le travail et les plantes, à la peau peut-être davantage tannée par le soleil que naturellement foncée.
Quel but Ashitaka visait-il ? Pourquoi être venu ici ? Pourquoi intervenir, maintenant ?
Se croyait-il en mesure de juger ce que lui ressentait ?
Ashitaka... Si lointain, si incompréhensible qu'il pût parfois être, il était le seul qui rattachait encore Spes à ce monde. Ce dernier ne même savait pas ce qu'il attendait de lui. Peut-être ce qu'il ne parvenait pas à obtenir par ses propres moyens, la sûreté, la liberté ? Peut-être, ou pas.

Son immobilité s'éternisa quelques secondes encore. Non sans lenteur, il posa sa main sur celle d'Ashitaka, la repoussant, avant de se tourner vers lui. Son souffle se fit plus lent. Qu'ils étaient proche... Sans vraiment le vouloir, il recula d'un pas. Avait-il peur que le Demi puisse le frapper ? Il était si grand... Leur différence de taille n'était pas sans rappeler celle d'un adolescent avec un enfant.
Il est de ces blessures que le temps ne cicatrise pas.
Ashitaka s'inquiétait-il pour lui ? N'importe qui d'autre que Spes aurait pensé cela. Mais lui était bien trop perdu, il ne pensait de manière cohérente. Il ne pensait même plus. Son regard avait acquis cette profondeur propre à ceux qui se sont détournés de la réalité.
Perdrait-il connaissance ? Rien d'étonnant à ce que son corps lui joue un tel tour, après tout ce qu'il avait subi...

- Ash...

Ce murmure s'était coulé entre ses lèvres, inachevé. Même lui n'aurait su dire quel ton est-ce qu'il avait adopté. Le vent se fit alors plus insistant, plus chantant. Il frôlait les murs et le sol, tel un cheval emballé qui se serait engouffré dans un étroit couloir. Et cette mélodie sifflante s'immisçait dans les pensées...
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 5:52

L'enfant courait comme un fou entre les arbres. Des branches fouettaient son visage, ses bras, et ses jambes. Ses pieds s'enfonçaient parfois dans des flaques d'eau ou de vase. Il manquait de perdre l'équilibre en trébuchant sur des racines. Cependant, rien ne l'arrêtait. Il était devenu comme une flèche. Rapide, en ligne droite, vers un but précis. Et il avait hâte d'y arriver, pour que ce devoir finisse au plus tôt. Et qu'il puisse enfin commencer les vrais entraînements.

Pourquoi ce vieux sénile voulait-il qu'il fasse ce travail? Le gamin n'en voyait aucune utilité. Comme si les plantes allaient le sauver un jour. Et puis quoi encore? C'était complètement absurde. Reconnaître celle-ci de celle-là... Savoir que la rose noire était un annulateur de poison, mais pas un anti-poison. Reconnaître l'amanite du polypore, car l'un est un poison et l'autre un remède... L'enfant n'y voyait qu'une perte de temps.

Lui voulait apprendre à se battre. À tuer. À devenir invincible.

Enfin, il commença à entrevoir un peu de fumée au dessus des arbres. La cabane n'était plus bien loin. Ses jambes brûlaient, ses muscles saturés d'acide lactique, mais il n'y prêtait aucune attention. Au contraire, il accéléra sa course. Ses cheveux courts et très foncés faisaient parfois un rideau devant ses yeux, et il se cognait le coude ou le genou contre une plus grosse branche. Il ne criait pas sa douleur, ne s'arrêtait même pas. Il n'était pas un faible, se bornait-il a penser. Et ce n'était que les faibles qui avaient mal.

Enfin, il arriva devant la cabane. Il se rua dans les marche, faillit les dégringoler mais se retenu à la rampe au dernier instant. Il ouvrit la porte à la volée, comme à son habitude, et cria de sa petite voix:


« J'ai trouvé! »

Le vieux se tourna. Il ne semblait pas à avoir d'âge. Ses cheveux - argenté, peut-être? Il n'est n'était pas sûr - lui arrivaient au épaules. Il avait un regard presque trop pâle pour encore être bleu. Pour le gamin, cet homme était très grand.

- Et... qu'as-tu trouvé? Demanda l'ermite.

L'enfant sorti de ses poches un bout de plante aux feuille violacées. Il la posa sur la table.


- C'est un poison. Affirma-t-il avec conviction.

Le vieux prit l'échantillon et l'inspecta quelques instants. Il resta, à contempler la trouvaille de son petit élève, quelques instants, dans le silence le plus total. Cela mettait le gamin nerveux et frustré. Il perdait du temps!


- Ceci est de la digitale pourprée. Dis moi pourquoi ce serait du poison...

Le petit Ashitaka soupira bruyamment. Ce vieil homme allait le rendre dingue. Il sortit de sa poche une petite souris qui respirait encore faiblement. Très faiblement. Il l'a pausa sur la table sans ménagement. C'était une souris. Une petite proie amusante à regarder se débattre inutilement. Rien de plus. Il l'a regarda un moment, tout comme le vieux qui attendait toujours une réponse, patient.

- Elle était à coté. Agonisante. Et elle avait mangé quelques feuilles de cette plante.

Quand allait-il enfin se mettre a faire quelque chose d'utile? Apprendre à se battre avec les armes que son maître prenait tant de temps à astiquer? Le maître en question examina le rongeur pendant une longue minute, comme s'il cherchait quelque chose de particulier. Enfin, il se redressa.

- Cette souris est blessée, non pas empoisonnée.

- Mais non! Cria le gamin. Il n'y a pas de sang!

- Ça ne veut rien dire. Cette souris s'est brisée les côtes. Ça ne se voit pas vraiment de l'extérieur. La plante que tu as trouvé n'est pas poison du tout. Elle règle certaines insuffisances cardiaques.Tu dois en trouver une autre, et me prouver sa propriété. Va!

Ces paroles enragèrent l'enfant qui hurla et reversa la table. Il n'eut cependant pas le temps de faire plus de ravages. L'ermite frappa violemment l'enfant qui s'écroula, et ne bougea plus.

Lorsqu'il reprit ses esprits, le vieux buvait son thé.


- Va! Fit-il simplement.

***


Il avait beaucoup changé.

Spes variait de tempérament comme le vent. L'herboriste se reconnaissait dans ce phénomène. Lui aussi, avait été ainsi. Et l'était encore, malgré les apparences. Cela faisait partie des caprices des demis dans leur genre. En ce moment, le jeune demi semblait perdu, son esprit était voilé. Il ne semblait plus avoir conscience de la réalité.

Ashitaka ne savait pas comment agir, par où commencer. Il devait ramener Spes avec lui, la convaincre de garder son enfant, de ne pas se faire délibérément modifier... Comment avait-elle pu se rendre jusque là en si peu de temps? L'herboriste détacha son esprit un moment, puis décida de commencer par ce qui pouvait peut-être ne pas attendre.

- Es-tu blessé? demanda-t-il d'un voix grave et douce à la fois, forte par sa portée mais faible par le son.

Aucun moyen de le savoir, ses habits étaient imbibés de sang, sa peau en était tachée. Cela pouvait très bien être le sang d'autre personnes comme le sien. Si Spes était blessée, il voulait le panser au plus vite. Il avait vu ce que trop de blessures pouvaient engendrer, et ne voulait surtout pas que cela recommence. Il ne voulait pas tomber devant une autre situation qu'il ne pouvait maîtriser.

Il avait failli la perdre plus d'une fois. Et ne volait pas que cela recommence.
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeSam 14 Mar 2009 - 21:37

*
* *


- Gamin ?

Le soleil écarlate giclait sur le profil enfantin. Ses traits peu marqués en étaient encore atténués. On aurait pu penser que c'était l'aube, mais il n'en était rien. La journée mourrait, et, avant que l'homme n'arrivât, le silence, absolu, dévorait l'espace.
Spes n'avait pas la moindre envie de quitter cette pièce étrécie et sale. Il gisait là, à moitié assis parmi des draps épars, gluants de sueur. Il avait froid, pourtant il transpirait encore. Des cernes traçaient deux sillons noirs qui barraient son visage. Son inconfort était total, mais cela ne lui importait en rien, en regard des pensées qu'il nourrissait. Si l'on pouvait considérer qu'une étincelle de vie pétillait encore dans son esprit anéanti.
Par certains aspects, il ressemblait terriblement aux autres gosses de son âge. Il existait pourtant des différences notoires. La première était qu'il avait perdu son innocence - on la lui avait arraché.
Il n'était pas impatient de vivre, de jouer, de grandir. Il n'espérait plus grand-chose. Mais il était Enfant, tout de même, et il ne voulait pas mourir. Alors, il se raccrochait aux adultes de passage. Il cherchait à attirer leur considération. Il était... trop petit pour se rebeller. Il ne comprenait même pas ce qu'on attendait de lui. Les adultes avaient beau nier systématiquement son enfance, il ne parvenait pas à saisir le sens de leurs paroles.
Puis, naïf, il croyait tout ce qu'on lui disait. Combien de fois cela l'avait-il torturé ?
... Le nombre importe-t-il seulement ?

Très lentement, il quitta le lit, vêtu de ses vêtements de la veille. L'homme ne lui accorda même pas une tape en vue de le presser. Non, il attendait, comme si l'enfant eut été débile, qu'il agissait sans prendre en compte son environnement extérieur. Un joli petit mécanisme doté d'un poignard d'adulte.
Oh, comme Spes aurait aimé être frappé ! Mais rien ne vint. Bon chien, il suivit le type. Cette nuit encore, il ne dormirait pas - ni le lendemain. Son esprit était régulièrement déconnecté du monde, comme s'il entrait dans une phase végétative.
Même dans ses rares moments de sommeil, il gardait les yeux grand ouverts. Aucun rêve ne l'emmenait jamais "ailleurs". Où, d'ailleurs ? Quelles perspectives avait-il ?

Il n'avait pas de rêves, il n'avait pas d'avenir. Il n'avait pas de père ni de mère.

Et puis merde ! ça lui allait très bien comme ça.

Les larmes avaient rougi, asséché la peau au coin de ses yeux.

D'une certaine manière, il était heureux pour lui qu'il fût capable de fuir l'horreur de ce qu'il vivait. Lorsque le Drow l'envahissait, un désir enragé et forcené, foncièrement cruel, de se défouler sur un être vivant, il se vidait de toute sa hargne. Non, il n'était pas gentil. Ni même sensible. Il ne voulait pas être fort ; par moments, il était exécrablement lâche, comme il pouvait parfois donner l'impression de ne pas connaître la peur.
L'adrénaline était sa drogue, le sang, son fil d'Ariane.

*
* *


Au son de sa voix, Spes parut regagner une part de sa conscience. Il ne lui répondit pourtant pas. Les mots lui étaient-ils réellement parvenus ? Sans aucun doute.
Blessé... Certes, il était loin d'être en pleine possession de toutes ses capacités physiques. Il avait chevauché des jours durant sans discontinuer, mangeant le minimum, embarqué pour une traversée en haute mer, accouché dans une cale remplie d'esclaves en plein tempête ; il avait été frappé, puis, pour parachever son état de meurtrissure, il venait de courir.
Enfin, il rencontrait Ashitaka, ici.
Les sangs noirs sur ses jambes et sur son visage étaient les siens. Ce n'était pas le cas de ceux qui souillaient sa rapière, rendant ses doigts glissants - il s'adaptait très bien à cela en serrant le poing, comme si la garde de l'arme eut été le cou de l'une de ses victimes passées.

- Non.

Il lui avait finalement répondu, semblait-il. Le vent sursauta à ce mensonge, frémit, avant de tournoyer furieusement, coincé entre les murs. Puis, dans une folle impulsion, il entreprit de s'élever jusqu'au ciel. L'espace d'une fraction de seconde, les cheveux argentés du Demi s'agitèrent, rendant nettement plus évident son immobilisme total.

- Que... Qu'est-ce que... tu fais ici ?

Les mots ne se bousculaient pas ; au contraire, ils naissaient lentement, comme si chacun d'entre eux demandait un incommensurable effort.
C'était une question stupide, il le savait parfaitement. Ou peut-être cachait-elle divers sentiments ? Reproche, espoir, incompréhension, soulagement, colère ?
Sa gorge était sèche, cela était audible.

- Qu'est-ce que tu espères ?

Il chancela légèrement, recula d'un pas encore.
Cette fois-ci, était-ce une vraie question dans le sens qu'il attendait une réponse à cette dernière ? Désirait-il vraiment connaître les intentions du Demi ?
... Ne les devinait-il pas ?

Ashitaka allait-il l'empêcher de faire honneur à son serment ?
Cela n'était-il pas déjà assez difficile pour lui ? Pourquoi fallait-il que ce fût lui, précisément, qui s'en mêla ? Parce qu'il était le seul à pouvoir le faire ? Était-ce une bonne réponse ?
Assez, assez ! Sa tête allait exploser ! Il devenait fou !
Assez !
D'un coup, il s'avança, et avec une promptitude surprenante, il lança son poing en direction du ventre du Demi. Il n'avait même pas réfléchi. Il voulait tout couper, tout détruire.
Avait-il peur de ne pas être à la hauteur de l'attention qu'on lui accordait ? De souffrir d'avoir déçu le seul qui tint à lui ? En cet instant, tout était vide de sens.
Il n'était qu'une mécanique absurde qui devait atteindre un but qu'elle ne comprenait même plus. Il coupait ses chaines, puis il atteignait ce but, puis il crevait.

Quoi de plus simple ?

Aïe.
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeMar 17 Mar 2009 - 4:04

Comme à leur première rencontre...

Comme à leur première rencontre, Spes était en train de faire quelque chose qui n'était nullement dans son intérêt.

Comme à leur première rencontre, il voulait rien en avouer.

Comme à leur première rencontre, ses émotions changeaient en quelques secondes.

Comme à leur première rencontre...

Il attaquait le premier.

***


- Aller, fit le vieux. Attaque moi. Tente de me toucher sans que je n'ai à t'agripper, pour une fois.

Aucun des deux n'avait d'arme. Ni l'enfant, ni l'ermite. Il fallait commencer par les bases, disait sans cesse ce dernier. Les bases... Il en avait marre des bases! Il voulait apprendre à manier le sabre, comme le vieux. Pouvoir couper des ennemis d'un seul coup de lame! Les bases l'enrageait de manière presque pure. C'était sa plus grande faiblesse, et il n'apprendrait rien ainsi, en se fâchent pour tout et rien. Encore un barattage de l'ermite. Et qu'en savait-il, d'abord, de cette rage qui voyageait dans ses veines, mélangé à son sang? Que savait-il de ses envies de tuer, de voir les autres agonir? Rien que d'y penser l,enrageait encore plus Comme s'il ne l'était pas assez. Son teint basané, presque gris, avait prit une teinte bourgogne de manière assez rapide.

Il se mit à courir en direction de son maître, dans le but de lui sauter à la gorge et de l'étrangler. Aussi simple que cela. Il était plus rapide, il aurait le temps d'atteindre sa cible... Du moins c'est ce qu'il croyait. Sans qu'il su ce qui venait de se passer, il fut projeté par dessus l'homme, juste au moment ou il sautait à sa gorge. Il retomba durement au sol, roulant plus loin. Il était tombé sur son côté gauche, qui lui faisait à présent souffrir le martyr. Pendant qu'il tentait de se relever, il comprit ce qui s,était passé. Son adversaire s'était baissé, avait prit son poignet et avait accéléré son saut, ce qui l'avait projeté avec force au sol.

Il inspira une fois, deux fois, avant d'expirer. Son souffle était irrégulier. Qu'importe, il savait quoi faire à présent. Ses idées, pour une fois, étaient claires.

Il se rua une deuxième fois vers son opposant. Alors qu'il semblait utiliser la même tactique, il glissa au sol, juste à la gauche de son maître, et se releva avec un rapidité inouïe, puisqu'il ne s,était pas littéralement couché au sol. Il plaqua sa main sur le dos de l'ermite.


- Touché.

***


Ashitaka ne voulait pas répéter les erreurs du passé. Il avait laissé Spes poser ses questions, qui semblaient ne pas attendre de réponse, sans broncher, sans bouger. Qu'aurait-il pu répondre, de toute manière? Qu'il était était là pour seul et unique raison qu'il l'avait suivit? Que ses espoirs résidaient dans le fait de lui empêcher de faire un autre acte fondé sur un non-sens? Spes savait déjà tout cela, sans aucune doute.

Alors, il s'était resté muet. Était-ce des questions pour faire oublier l'éventualité qu'elle était blessée? Pourtant, elle avait répondu qu'elle ne l'était pas. C'était la réponse qu'elle avait donné... Et n'aurait sûrement jamais dit le contraire. Ashitaka ne pouvait pas se fier à cette réponse. Mais au moins, lui poser la question avait semblé sortir Spes de son état vitreux, son air détaché de la réalité.

Le nourrisson dans ses bras restait calme, pour le moment. Sans doute était-il fatigué par les péripéties qu'il avait vécu avec sa jeune mère. Ashitaka n'avait aucune idée dans quel état ou dans quel genre de situation Spes avait dû accoucher, mais il imaginait le pire. Quoi qu'il en soit, ce gamin qu'il avait dans les bras était nouveau-né, ou presque. Comment Spes avait pu récupérer aussi vite? u peut-être qu'elle n'avait pas récupéré, justement. Voilà pourquoi elle avait de la difficulté à suivre le court de ses pensée, et qu'elle laissait quelqu'un lui échapper si facilement. Au meilleur de sa forme, l'herboriste en était sûr, cette adolescente ne pouvait-être moins dangereuse qu'un puissant félin.

Pourtant il l'a retrouvait là, au milieux d'une rue sombre et crasse, avec l'allure d'un pauvre chat blessé.

Les chats blessés se défendent toujours par l'attaque, tentant de faire fuir ainsi leur adversaires. Spes eut la même réaction lorsqu'elle se rua sur lui pour l'asséner d'un coup de poing dans l'estomac. Le coup pouvait être bien rapide, il pouvait être causer beaucoup de dommages, certes. Mais il était aussi assez facile à éviter.

Ashitaka plaça son bras libre devant lui, et donna une petite poussé sur le bras de Spes pour l'envoyer à l'extérieur. Il ne voulait pas la blesser, qu'elle tombe, trébuche, quoi que ce soit. Alors, il l'empêcha d'aller plus loin en l'entoura de son bras.

Était-il conscient du fait que Spes était armé? Oui, il l'était. Mais cela ne changeait rien, du moins pour le moment. Si Spes venait a utiliser sa rapière, alors il verrait.
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MessageSujet: Re: Sombre chat sauvage [Ashitaka]   Sombre chat sauvage [Ashitaka] I_icon_minitimeJeu 19 Mar 2009 - 14:53

[ J'opte pour le féminin, qui sied mieux à une jeune mère ]




Et si elle avait semé des morceaux de son être, dans le passé ? Si, sans cesse, elle tentait de les chercher, toujours de la même manière ? Si cela ne pouvait fonctionner ? Alors elle serait semblable au lynx qui décrit de larges cercles autour de sa proie sans jamais franchir le pas. De crainte que cette dernière ne s'enfuît ?
Des fragments... L'on aurait bien pu parler de cicatrices, éternellement sanglantes, cependant il s'agissait véritablement de l'absence de parties de son être, non pas seulement de blessures.
Elle n'était pas entière, dans l'incapacité de ressentir certaines émotions. Pire encore : celles-ci tambourinaient en elle, fauves en cage qui la lacéraient inéluctablement sans jamais pouvoir sortir de manière naturelle. Lorsque la douleur de ne pouvoir s'exprimer était si forte, la violence prenait le pas sur son esprit...


Les bras du gosse moulinaient l'air ;
La femme avait uniquement enfoncé une lame dans sa chair.
Il ne pouvait plus avancer, et dérapait sur les pavés glacés,
Sans parvenir à reprendre pied. Eux, riaient.

C'était un chaton, semblait-il, cette bête,
Qui vécut jusqu'à ce que l'autre le précipite du haut de la fenêtre.
En bas dans la rue, la tache de sang fleurit.
Le gosse ne pleura pas, car depuis longtemps ses larmes s'étaient taries.

La bile froide maculait ses loques d'habits.
Et dans sa bouche, seul palpable, le goût du sang.
Jamais auparavant il n'avait ressenti un malaise de cet acabit.
Une fois encore il cria. Que ces sons devenaient aiguës... Crèverait-il ici l'enfant mourant ?

La neige tourbillonnante, toujours se déposait.
Le gamin contemplait sa victime. Il croyait brûler sur place.
Alors, il tomba à genoux et contre elle il alla pour se serrer.
Puis il sentit sa fièvre retomber, grâce soit rendue au corps de glace.


A cet instant, comme à chaque fois, l'enfant bailla.
Rouvre les yeux, lui fut-il sèchement intimé.
Éternelle cruauté ! Pourquoi devait-il voir cela ?
...


Le contact de la main contre son bras fut trop rapide pour lui laisser le temps de réagir. Pivotant à demi, elle sentit que son pied heurtait sa jambe ; elle trébuchait, avec une lenteur désespérée... Alors, elle sentit qu'elle rencontrait Ashitaka. Le Demi venait de l'empêcher de tomber.
Spes hoqueta à peine, l'esprit tout à coup vide, ou trop au contraire empli à l'excès. Sûrement aurait-elle eu besoin d'éclater en sanglots. Pourtant, elle demeura muette, immobile, contre lui.

Si elle rompait le pacte conclut avec Térébantine, alors elle ne pourrait plus vivre. Non sans réticence, les paroles qu'elle avait osé prononcer face au Demi lui revinrent en mémoire...
"Une fois à terme, j'irai sur cette île, pour trouver cette femme, sous le couteau de laquelle je changerai de corps. C'est tout, cela arrivera."
Ashitaka n'ignorait pas ce faux but, qu'elle poursuivait pourtant. Jusqu'à quel point avait-il pu se renseigner ? Il était vrai que la réputation de la Marchande de Suicide avait voyagé sur des milles et des milles - mais savait-il ce qu'elle exigeait en échange de ses services ?
Ignorait-il le tribut auquel Spes avait dû se soumettre ?


« Ashitaka... »

Terriblement faible, chancelante, sa voix ne semblait plus être qu'un filet d'eau limpide qui menaçait à tout instant de se tarir.
Spes elle-même ne parvenait plus se maintenir debout de manière sûre. Ayant cessé tout mouvement, une léthargie qui tenait de l'asphyxie étreignait ses muscles. De crainte qu'il ne l'entendit pas, elle écarta son visage du sombre tissu de la cape, puis le leva vers le sien.
Ses vastes yeux d'un bleu très sombre, comme teintés à l'encre de la nuit, atteignaient à des profondeurs inimaginables. Agrandis, ils paraissaient vouloir apercevoir le monde dans son entier. La lune argentée se reflétait à leur surface.
Les battements de son cœur faiblirent encore, tandis que ses inspirations se raréfiaient.


« Ashitaka... Si je n'honore pas ma part du serment, je mourrai. »

Elle n'avait pas la force de se détacher de lui, ni peut-être même le désir de fuir encore. Pourtant, le calme implacable, l'inébranlable détermination qui l'habitaient, et avec laquelle elle avait prononcé ce dernier mot, frappaient.
C'était grâce à lui qu'elle avait pu parler.
Oui, elle s'était acheminée jusque là, affrontant d'innombrables et torturants obstacles, et, subitement, elle ressentait la crainte de la mort.


« J'ai si peur... »

Peur, peur... Son cœur manqua un battement, avant de protester violemment et de pulser sans plus aucune logique. Puis l'arythmie provoqua de nouvelles palpitations douloureuses. Dans cette maigre cage osseuse, l'oiseau paniqué s'étouffait dans ses propres ailes...
Son débit cardiaque s'effondrait.

Ses doigts se défirent, et la rapière glissa au sol dans un chuintement métallique. Quelques étincelles jaillirent sur le pavé, incandescentes, avant de disparaître dans la semi-obscurité. Portant brutalement sa main à hauteur de son cœur, Spes resta silencieuse.
Sa chute n'était pas encore survenue.
Non ! Non. Non... elle ne tomberait pas...
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