[TERMINE] /!\ Quand le coeur fond comme neige au soleil. [prio Freyja]

Une semaine depuis mon arrivée à Diantra et nous voila déjà ici, au sein de mon foyer avec la belle Alyaa. Pauvre fée nappée de voile, elle m’a changé, m’a transformé, changé d’une certaine façon même si je reste encore un novice maladroit dans l’exploitation de mes sentiments. Mes lèvres cherchent pour la énième fois avec une certaine fièvre celles de la sombre créature.

« Alyaa… encore une seconde… accorde moi encore une seconde. »

Elle ne refuse pas mon contact, elle ne le refusera plus jamais. Pourtant, même si ses étreintes me comblent, celles de Freyja, violentes et fougueuses me manquent. Je m’écarte alors, replaçant le voile qui nous a séparé une fois encore. Une caresse sur sa joue, avec douceur, mon visage pourtant toujours aussi neutre bien que mes yeux me trahissent presque autant que mon geste.

« Je te laisse à tes prières, belle de jour. »

Elle m’échappe et disparaît dans un couloir, sous mon regard qui la suit. Pourquoi ? Je n’en sais rien, pourtant j’en avais envie… oui envie. Mes cheveux retrouvent leur couleur rouge, mes oreilles perdent leur forme elfique, alors que je marche d’un pas vif. Je ne sais pas comment je réagirai face à Freyja, encore moins face à Jiv, pourtant je sens mon cœur battre plus fort, ma respiration devenir plus vive et heurtée alors que je ne fatigue pas.

Puis, me voilà qui entre en trombe dans la salle d’entrainement où Freyja était, mais pas seule. Ses passes d’arme sont justes, sures, mais elle est encore bien trop vive pour moi… pourrais-je un jour la protéger convenablement ? Maintenant j’ai compris, c’est moi qui dois m’adapter à elle et non l’inverse. Je le comprends aussi, ce sentiment de culpabilité étrange… Je repousse mes pensées et me jette sur Freyja, la plaquant au mur et lui coupant le souffle avant de plonger mon regard bleu dans le sien et de l’observer.

Voit-elle la différence dans mes prunelles ? Voit-elle que j’ai changé ? Peu m’importe ! Je l’embrasse avec une fougue indécente, comme un assoiffé d’amour ayant traversé un désert dont il est ressorti il y a quelques minutes à peine. Mais je ne manque pas d’amour à proprement parlé, j’aime sincèrement Alyaa, autant que j’aime Freyja. On ne peut aimer deux personnes ? Moi si… et je le prouve.

Je soulève Freyja sans mal, empoignant de mes mains ses cuisses alors que je me dirige vers la sortie sans un mot, lui intimant le silence en posant une tentacule sombre sur ses lèvres avant qu’elle ne disparaisse. Une fois dans sa chambre je la relâche, l’observant de manière mystérieuse avant de murmurer.

« Tu… tu m’as manqué Freyja. J’ai besoin de te parler. »

Pour moi, ces simples mots sont déjà un miracle en soi. Mais je veux lui faire part de mon passé, lui dire tout, tout ce qu’elle veut savoir et même plus. Pourtant, ma voix est immuable, mon visage figé, mais mes yeux… eux hurlent mes idées brulantes avec une ferveur divine.

J'avais reprit l'entraînement, complêtement remise d'Alonna. Après tout, j'avais vite été guérie, il avait juste fallu du repos, pour recomposer mes forces. Arashkam s'en était allé, indifférent à son corps martyrisé qui ne savait pas lui dire qu'il était fatigué.

Alors, j'avais décidé de tuer le temps à la salle d'arme. Je virevoltais, aérienne. J'étais la danseuse quand Arashkam était la force. Lui, il pouvait trancher un homme en deux d'un seul coup puissant. Pas moi, mais je l'assaillais et le tuais rapidement, attaquant de façon à ce qu'il ne sache plus où donner de la tête.

J'étais en train d'échanger quelques passes avec une de mes muses. Je ne portais qu'une robe courte légère, qui n'entravais pas mes mouvements et qui soulignait mes courbes harmonieuses. Mes cheveux étaient nattés, pour ne pas balayer mon visage.

Et puis soudain, il fut là. J'arrêtais le combat, levant les yeux vers lui, avant de me retrouver plaquée contre le mur, sa bouche sur la mienne. Il était... passionné? Ebahie, je ne répondis pas tout de suite à son étreinte et quand je voulus le faire, il l'interrompit, me prenant dans ses bras et me contraignant au silence.

Mais... Mais que lui arrivait-il? Jamais il n'avait montré autant de passion! Et là, sur un simple baiser... Il m'emmène jusqu'à ma chambre et me repose à terre, alors que la porte se referme. Mes yeux s'écarquillent à ses paroles. Il y a quelque chose de... différent. Dans son regard. Je me recule et vais m'asseoir sur le lit, l'invitant à m'y rejoindre.

- "Alors vas-y, parle-moi."

Je ne lui demande pas ce qui lui arrive. Cela va venir tout seul alors qu'il veut me parler.

Elle m’incite à la parole alors qu’elle s’assoit tranquillement sur le lit. Pas le lit, mes yeux se ferment et j’emplis mes poumons d’air avant de m’approcher, mes pas mesurés comme à mon habitude et toujours ce manque de gestes inutiles. Je ne m’assois pas, glissant ma main sur sa joue alors que je pose mon genou sur le bord du lit, la dévorant des yeux littéralement. Ma paume apprend la rondeur de sa pommette alors que ma voix s’élève, sombre et profonde, toujours aussi distante sans l’être autant.

« Tu es une véritable torture pour mes sens Freyja. »

Mes lèvres se déposent sur les siennes et je me sens à nouveau capable de la prendre avec fougue la, tout de suite, comme ça… mais non. Je m’écarte vivement, mettant une distance entre elle et moi alors que mes nouvelles réactions me semblent exagérées. Oui, je ne vois pas comment on peut désirer autant une femme, enfin pour moi, deux femmes. J’ai envie de murmurer leurs noms entre chaque inspiration… effrayant je crois.

« Tu m’as contée jadis ton histoire et je n’ai pas été capable de t’offrir la mienne… alors… je vais remédier a ce faux pas. »

Je me détourne d’elle, écartant les rideaux pour ouvrir la fenêtre, laissant ainsi l’air agréablement chaud entrer dans la pièce et m’enivrer. Fermant les yeux sous la caresse du vent sur ma peau.

« Je suis né à Diantra, il y a à présent presque trente ans, fils ainée et désiré d’une noble et d’un chevalier de la cour. Je fus un fils choyé et malgré mes défauts, mon père insista pour faire de moi un chevalier digne de ce nom. Ma sœur est ensuite venue au monde… »

Ma gorge se serre alors que je déglutis, ma main se crispant sur les rideaux.

« J’ai aimé ce rayon de soleil dans ma vie nocturne. Elle était ma sœur mais j’aurais donné ma vie pour elle. Les rumeurs allant bon train… j’ai… j’ai du me résoudre à offrir fiancé à mon soleil, il l’a courtisée, elle l’a aimée… il… il a tué tous ceux présents à la noce. Tous… mon père, ma mère, ma sœur… poison, combat… peu importe, il n’a rien laissé de vivant… pas même elle. Je l’ai retrouvée le corps ouvert, son intimité ayant gouté le fil de l’épée et l’ayant ouverte jusqu’a la poitrine. Je n’ai plus été capable d’ouvrir mon cœur… à cause de sa perte. »

Je me tourne a présent vers Freyja.

« Alyaa m’a cependant ouvert les yeux. Je vous aime… toutes les deux.»

Me voila qui secoue la tête négativement.

« Je suis sans doute celui qui a le moins souffert ici… j’ai eu une enfance heureuse, j’ai été choyé, aimé, dorloté… alors que vous avez tous souffert tant. C’est pour ça… que je n’avais pas le cœur de vous dire pourquoi je suis ici. Le chaos m’a choisi sans savoir… il aurait du prendre quelqu’un comme toi ou Jiv… »

Je le regarde approcher et je crois déceler une certaine résistance chez lui. Cela me surprend, d'habitude, il n'est pas comme ça. Il s'assoit à moitié sur le lit, me caresse la joue, m'embrasse, non sans parler de la tentation que je lui offre. Surprise, ne fois de plus, je réponds à son baiser et mes bras enlacent son cou, mais il se sauve, comme brulé par mon contact.

- "Arash qu'est-ce qu'il se passe?"

Là, j'avoue, je suis perdue. J'ai fais quelque chose? Non, ça vient plutôt de lui que de moi. Je hausse un sourcil alors qu'il parle de remédier au fait que je lui ai conté mon passé et que lui n'en a pas fait autant.

- "Tu ne me dois rien, je t'ai offert mon passé, je ne demandais pas la même chose en échange."

Cependant, j'esquisse un sourire.

- "Je sais être patiente."

Et je suis honorée qu'il me juge digne de l'entendre maintenant. Alors je me tais, je pose les mains sur mes jambes que je croise, assise en tailleur, le tissu de ma robe venant dissimuler mon intimité à ses yeux. Il me raconte qu'il est né chez les hommes... Noble de surcroit, chevalier. Un destin glorieux l'attendait. Puis vint sa soeur qu'il aima par dessus tout... Comme un frère ou comme un amant? j'ai un doute, mais je ne juge pas. Il est des choses qui ne se controlent pas. Et puis, il me parle du massacre de sa famille, du supplice de sa soeur et de sa vie qui passa du rêve au cauchemar.

Il se tourne vers moi et je souris un peu tristement. Alyaa... La Voix... C'est elle qui a réussit à réanimer son coeur. Pas moi. Il faudra que je lui parle et la remercie. Je me lève alors et m'approche de lui, posant mon index sur ses lèvres.

- "Chut."

Mon doigt quitte sa bouche et je souffle :

- "Aucun malheur n'est dérisoire, il n'y a pas de comparaison possible. Tu as perdu les tiens de la plus atroce des manières, comme j'ai perdu ma famille. Cela a fait de toi celui que tu es aujourd'hui. Cette tragédie a fait que tu es le fils du Chaos et notre guide, que je suis ta Muse. Rien n'arrive par hasard."

Mes bras enlacent alors son cou et je me presse contre lui, l'embrassant.

- "Comment Alyaa a-t-elle réussit ce tour de force?"

Son doigt scelle mes lèvres alors que je la regarde profondément. Mon regard est troublé d’une certaine façon mais nul ne peux douter de ma dévotion soudaine pour elle tout comme je ne peux pas douter de ses… sentiments ? Pour moi. Ma muse… sa façon de le dire comme une vérité inébranlable me donne presque chaud alors que je retrouve ses lèvres, mes bras enserrant peu être un peu trop sa taille. Une nouvelle fois je vais pour plonger dans la soudaine envie que j’ai d’elle quand elle s’écarte pour me murmurer quelques mots. La question qu’elle me pose est justifiée, mais j’ai du mal à choisir entre répondre et la faire mienne sur place… alors je choisie de répondre en la faisant languir.

« Hum… elle a su… toucher un point sensible… »

Mes lèvres glissaient sur sa gorge alors qu’une de mes mains la forçait à s’allonger. La seconde, bien trop occupée a caressé la cuisse de la guerrière ne sembla pas le moins du monde vouloir bouger. Sa peau ma paraissait si douce, je pouvais redresser le visage et contempler la beauté qu’elle m’avait toujours offert en m’y laissant cependant insensible… maintenant je voix comme si j’avais été aveugle depuis toujours.

« Elle… m’as demandée de… la faire mienne. »

Mon souffle brulant glisse sur sa gorge, puis sa poitrine, embrassant cette dernière comme si il n’y avait pas ce maudit, morceau d’étoffe pour m’en empêcher.

« J’ai… trouvé cela impossible… j’avais l’impression de commettre un pécher. Pour moi Alyaa est virginale… déité que j’ai souillée de mes mains et de mon corps. Pourtant… a force de fendre mon cœur de glace, elle a fini par le faire battre. Lié a sa vie pour que je ne sois plus l’éphémère humain… »

Mes dents se saisir de la peau de sa cuisse, m'agenouillant, je soufflais de manière rude contre sa peau.

« Mais ce qui compte est que je sois capable d’être moi à nouveau et de te montrer ce que j’ai été incapable de te dire durant toute ses années… Freyja, ma muse…»

- "Ah..."

Je n'en saurais pas plus. Du moins, c'est ce que je pense alors qu'il commence à caresser mon corps qui se tend vers lui instinctivement. Doucement, il me fait allonger alors que je sens mon intimité s'humidifier sous son contact, déjà impatiente de la suite. Cependant, j'ouvre de grands yeux quand il m'avoue que la Voix s'est donnée à lui et que c'est donc cela qui lui a permit de changer. Quelque part, je me sens... vexée? Diminuée? Honteuse? Je ne sais pas trop, mais je suis peinée que ce ne soit pas moi qui y sois parvenue en me donnant à lui nuit après nuit.

Et pourtant, mon corps lui, répond à tous ces stimulis. Ma poitrine se soulève plus rapidement, mon souffle lui aussi, accélère et se fait plus haletant. Cela me semble étrange alors qu'il me parle de la Voix et de l'impression de pêcher qu'il a ressenti à cette demande. Cela me semble... déplacé.

Un sourire un peu triste ourle mes lèvres à son aveu.

- "Elle a réussi là où j'ai échoué..."

Et si tu savais comme cela me fait mal... Mais tu ne le sais pas bien sûr. Je peux te partager avec elle, je n'ai pas le choix et chacune à notre manière, nous t'apportons l'équilibre. Mais cela fait mal pourtant...

- "Et... Et que voudrais... tu me... dire?"

Je gémis doucement alors qu'il mord la peau de ma cuisse, incapable de juguler la vague de plaisir qu'il fait ainsi naitre.

Mes lèvres contre sa peau satinée croquent sans pour autant chercher à infliger la moindre douleur. Mes lèvres frôlent l’intérieur de cette même cuisse alors que mon souffle brûlant se perd, un peu comme ma raison. Les mots que je désire lui avouer sont difficile, pour moi, à avouer avec sérénité, mais je suis bel et bien incapable de ne pas lui avouer.

« Freyja… ce que j’ai toujours voulu te dire… »

Je pose mes lèvres contre celles de son intimité, cachées encore par l’étoffe.

« C’est… que je t’aime. »

Mon visage est fermé, mais mes yeux, ceux qui s’élèvent vers elle à ce moment la, sont une porte ouverte sur un cœur qui bat à tout rompre.

« Tu n’imagines pas a quel point je tiens a toi… »

Si elle le peut, elle peut s’en douter. N’ai-je pas toujours risqué ma vie pour défendre la sienne ? N’ai-je pas passé des centaines de nuit dans ses bras à murmurer son prénom ? N’ai-je pas souhaité mille fois de l’avoir dans mes bras simplement pour la sentir contre moi ? Amour, plaisir et désirs… voila tout ce que j’éprouve.

« Et toi Freyja… que ressens-tu pour moi ? Ouvre-moi ton cœur … »

Mes doigts glissent sur le tissu, cherchant un moyen quelconque de dénuder le fruit qui m’est défendu par l’étoffe. Je n’ai honte ni de mes envies, ni de mes désirs… Pas plus que je n’ai honte de prendre mon temps pour une fois.

Je gémis de plus belle quand ses dents effleurent ma peau et me font perdre la tête. Mon corps, voilà ma plus belle arme, sans doute possible. Je m'en sers, je m'en joue, je l'offre à qui le désire, parce que je n'y tiens pas. Il a été ravagé, souillé, il y a des années de cela et il ne m'est plus rien. Mon âme est au Chaos et mon coeur... Mon coeur est devenu pierre et ne bat plus, tout juste tressaute-t-il avant une bataille.

Et voilà que sa langue se délie et voilà qu'il mannonce tout à trac qu'il m'aime. Je me raidis, surprise et le regarde, une vague d'incompréhension dans mes yeux gris. Il m'aime? Allons, Arash n'est pas capable d'aimer, comment peut-il dire de telles paroles? La Voix l'aurait-elle changé à ce point?

Je reste muette d'étonnement alors qu'il m'avoue tenir énormément à moi. Oui, bien sûr, j'ai remarqué qu'il fait toujours tout pour me préserver, qu'il s'expose pour me protéger, moi la trop fougueuse Muse. Un jour, je le tuerais avec mon inconscience... Fait-il tout cela de peur de me perdre, de peur qu'une partie de son coeur meurt avec moi? Aime-t-il aussi la Voix?

Il me pose alors la question que j'aurais voulu éviter. Mon regard se dérobe alors que je réfléchis. Lui ouvrir mon coeur... Puis-je le blesser par des paroles trop vraies? Je suppose que oui, puisqu'il semble avoir tant changé.

- "Je ne sais pas... Mon coeur ne semble plus être dans ma poitrine depuis bien longtemps. Il ne bat que pour me permettre de respirer, pas de ressentir."

Je me mords la lèvre et me redresse, ma main venant effleurer la joue du sombre chevalier. Je reprends, hésitante :

- "Pourtant, je sais que je tiens à toi, que tu es un élément indispensable de mon univers, que sans toi, il s'écroulerait. J'aime tes caresses, j'aime me battre à tes côtés, dormir dans tes bras. j'aime quand tu prends soin de moi alors même que je refuse toute attention..."

Je lève les yeux vers lui et demande brutalement :

- "Aimes-tu aussi La Voix? Comme moi?"

Il avait dit nous aimer toutes les deux, mais il y avait plusieurs façons d'aimer... Il pouvait nous aimer comme des soeurs, comme des amantes... ou de façon plus subtile et profonde.

Sa réponse à la fois floue et évasive me ferait presque jurer qu’elle essaie juste de ne pas me blesser. Ses paroles suivante pourtant, brise quelque peu ma théorie et je me sens ma fois bien peu avancée sur le sujet… mais peu importe ! Pourtant, sa question me déstabilise alors que je caresse sa hanche, s’avouant sa courbe. La réponse jaillis, avec une ferveur dont je n’avas jamais été capable avant.

« Pas comme toi, rien n’est identique en se que je ressens pour vous deux. »

Je pèse ensuite mes mots, délaissant son corps pour m’exprimer plus clairement, posant mon séant sur le lit, juste a coté d’elle.

« Ce que je ressens pour toi, c’est un besoin viscérale, comme une envie continue de chercher ton contacte… comme si en fermant les yeux, j’avais peur que tu disparaisses. Pour la Voix, C’est… difficile à expliquer. Je lui dois ma vie longue…. Elle est précieuse et fragile, je me sens le besoin obsédant de veiller sur elle de manière presque…. Paternaliste. Elle me fait penser a ma sœur… »

Cette aveux me broie le cœur a ma plus grande surprise.

« Je… n’aurais pas du dire ça. »

Une ample inspiration et je viens nicher mon visage dans le creux de sa gorge, mes doigts glissant dans ses cheveux pour se poser sur sa nuque.

« Je vous aimes toute les deux, mais de manière différente… Toute fois, je comprendrais si… tu me rejetais.»

J’ai vu mille fois la jalousie sans jamais la connaître… si, je la connais… je l’ai connue le jour ou j’ai du donner la main de ma sœur a se tueur… que son âme soit damné ! Qu’il souffre mille morts, car moi, je n’aurais de cesse que le jour ou j’aurais étripé cette vermine.

Je suis évasive, je ne sais quoi répondre, je crois que je m'ai pas envie d'identifier quoique ce soit, de décortiquer, d'analyser mes sentiments. Je préfère me laisser porter et agir en conséquence. je ne veux pas me prendre la tête sur des questions existentielles qui sont mortes avec mon ancienne existence.

Mais c'est tout naturellement que je demande ce qu'il ressent pour La Voix. Je ne sais pas si cela est jalousie ou curiosité. Est-ce que cela me dérange qu'il l'aime et couche avec elle? Non, pas vraiment... Parce que nous sommes les deux plateaux d'une balance et qu'il est en équilibre au milieu, grâce à nous.

Pour moi, il éprouve un désir obsédant. Pour elle, une envie de protection terrible. Je souris malgré moi alors qu'il la compare avec sa soeur. je suis et je reste une Chaotique et je prononce alors des paroles qui pourraient bien le blesser mais qui sont pourtant empreintes de vérité :

- 'Tu aimais ta soeur d'un amour coupable?"

Etait-il amoureux de sa soeur? Cela expliquerait qu'il puisse coucher avec la Voix qui la lui rappelle. On ne couche pas avec sa soeur sans cela. Et puis, son amour semble transparaitre quand il l'évoque... Oui, je pense qu'il l'a aimé et qu'il a du souffrir d'éprouver ce sentiment incestueux. Mais je ne suis pas Noble, je ne suis pas moralisatrice. Peu importe les liens de sang, les sentiments ne se commandent pas et aimer sa soeur ne me semble pas horrible.

- "Arashkam, que tu ai retrouvé tes sentiments est sans doute une bonne chose, mais par pitié, ne joue pas la carte du doute et de l'appitoiement avec moi. Je t'aime fort, sûr de toi, fier et arrogant, monolithique et intriguant. Je ne te rejeterais pas parce que tu en aimes une autre, parce que tu couches avec une autre. la seule chose qui pourrait me détourner de toi, ce serait ta faiblesse."

Je m'écarte alors doucement, avant de revenir sur lui, de m'assoir sur ses genoux, de glisser mes mains sur sa nuque, lascive.

- "Tu es notre chef et nous te suivons parce que nous avons foi en toi, parce que tu nous as sauvé une fois et que tu sauveras notre âme quand Chaos sera libéré. Le passé est le passé. Le ressasser ne sert qu'à nous broyer le coeur et nous rendre faible. Ne pleure pas sur ta soeur, crie plutôt vengeance sur son assassin."

Je l'embrasse alors, me collant à lui, mes mains descendant vers son entrejambe. Je suis bien décidé à lui faire tout oublier, à me repaître de son corps. Nous avons de longues heures devant nous.