Aucune échappatoire. [Evan]

Après les pluies torrentielles qu’il y avait pu avoir ces derniers jours sur le territoire elfique, un peu de soleil était inespéré et même traité en miraculé. On avait tout de même droit à une belle éclaircie qui accentuait les résultats de ces quantités de pluie démesurée à savoir, le sol en restait détrempé et la forêt boueuse. Les arbres luisaient au soleil parsemés de milliers de gouttelettes d’eau scintillantes, l’air était encore humide et frais malgré la saison estivale, il était encore un peu tôt sans doute, le jour était tout juste levé faisant apparaître une légère brume qui blanchissait le paysage. La journée s’annonçait ensoleillée. Allez savoir pourquoi mais cela tourmentait bien notre jeune elfe qui préférait le mauvais temps à toute autre forme de soleil brutal qui illuminait tout ce qu’il voyait. Le beau temps ne servait qu’à faire sortir de leur tanière des insectes et autres bestioles sans intérêt. Quelque chose d’inutile en somme, ne servant qu’à apporter un peu de lumière. Et cela aller durer trois long mois. Ô joie ! À quand le temps orageux, tumultueux faisant éclater sa rage et ses pleurs ?

Perchée sur un rocher qui avait jugé bon de se démarquer des autres, immobile, l’elfe s’attardait ici avant que la chaleur ne fasse disparaître le in voile blanchâtre qui recouvrait pour le moment un peu tout ce qui l’entourait. C’était ainsi que la nature était belle, habillée de sa plus belle parure, légère. Le pin s’égouttait lentement et chacune des perles qu’il laissait tomber résonnait comme un écho à la pluie qui s’en était allée. L’herbe, elle, profitait de ses dernières perles de rosée qui se dissiperaient d’ici peu de temps.
Ce fut lorsqu’un premier rayon de soleil vint percer la couche nuageuse pour venir embêter la jeune femme de sa lumière aveuglante que Jay se décida à reprendre sa route et à laisser là le pin, le rocher dominant et la rosée matinale. Son petit paradis éphémère.
Elle rabattit sa capuche pourpre sur sa tête, voilant son visage à l’obscurité du vêtement, puis se dirigea là où commençaient à pousser les grands arbres, ce n’était pas dans sa nature que de marcher à découvert, de jour, dans une plaine vierge et immense, sa dernière chasse l’avait faite rester sur sa position initiale. La forêt était son élément, là où il n’y avait aucun arbre était un milieu étranger.

Elle n’avait pas beaucoup marché quand elle découvrit le lac du territoire elfique qui s’étendait à perte de vue, le lac d’Uraal. À cette distance et avec cette brume, il était impossible de distinguer Alëandir, aussi imposante soit la ville. Peu importait puisque là n’était pas sa destination. Jay se rapprocha néanmoins de la surface de l’eau. C’était un spectacle qui lui avait toujours plu, la brume survolant l’eau, dame blanche intouchable. L’elfe plongea sa main dans l’eau froide et serra les dents, retenant sa douleur là où elle était. Les marques qui s’étendaient le long de son bras gauche jusqu’au bout de ses doigts la faisaient étonnamment souffrir ces derniers temps ce qui ne faisait que redoubler son ignorance à propos de ces étranges signes. Au contact de l’eau pure du lac, la souffrance n’en était que plus redoutable.
Elle se rafraîchit rapidement le visage avant de continuer sa route vers l’est, là où le lac prenait forme. La cascade. Elle préféra progresser au sol cette fois-ci, prenant le temps qui lui était donné avant que la brume ne disparaisse. Elle commençait à entendre le tumulte de la cascade même si elle en était encore éloignée, elle l’entendait avant même de la voir, même un vieillard à l’ouie défaillante l’aurait entendue. Majestueuse et gigantesque, elle était là, dominant le lac qu’elle avait fait naître.
Elle se rapprocha d’elle et de la paroi rocheuse où elle trônait. L’herbe bordant l’étendue d’eau avait été remplacée par d’énormes rochers qui, à la suite d’un éboulement sans doute, c’était retrouvés là, à barrer le passage. L’escalade n’était pas un problème, aussi lisse et aussi grande que fut la pierre. Bondissant de promontoire en promontoire, elle atteignit la chute d’eau.

Surprise. Derrière le rideau épais que formait la chute ne s’étendait pas la paroi rocheuse mais plutôt le contraire, un creux dans la paroi : une grotte. Etrange. Jamais on ne lui en avait mentionné l’existence.
Une voix la poussait à la prudence, l’autre à la curiosité, et comme dans la majeure partie de ce genre de cas, la curiosité l’emporta mais elle resta tout de même vigilante à son éternelle habitude.

Elle pénétra dans la cavité obscure où la lumière n’osait pas grandement entrer. L’elfe resta immobile entre lumière et obscurité totale, le temps que ses yeux s’habituent au manque de lumière. Ceci fait, elle s’avança sur le sol recouvert de rochers là aussi mais se stoppa quelques mètres plus loin. Une respiration. Forte. Quelqu’un vivait ici, du moins reposait là. Quelqu’un ou quelque chose. Fronçant les sourcils, elle redoubla de prudence. Le tunnel avait eu tendance à se rétrécir durant son avancée, mais là il débouchait sur quelque chose de plus grand, une salle. Les « murs » n’étaient plus perceptibles et le plafond alla jusqu’à doubler voire tripler de hauteur. Toujours cette respiration. Toujours forte, encore plus forte. Pas étonnant vue ce qu’elle avait devant elle. Une créature reptilienne gigantesque d’à peu près huit mètres de long, sûrement plus, reposait là tranquillement au fond de la salle. Sa vue ne lui permettait pas de le détailler parfaitement mais pour le peu qu’elle savait sur ce genre d’être, cela ressemblait de près à des dragons. Elle et son frère s’amusaient dans leur enfance à s’en figurer croyant à une pure légende depuis que la race avait soit disant était éteinte.
Rêve ? Illusion ? Hallucination ? Dur à croire. Elle croyait en ce qu’elle voyait. Elle n’avait pas peur, mais elle n’irait pas titiller la créature pendant son sommeil au risque de la mettre de mauvaise humeur. Elle s’interrogea sur son origine, la raison pour laquelle il était là, depuis quand … Trop de choses lui trottaient dans la tête. Elle se poussa de l’entrée pour aller s’appuyer contre un rocher humide à proximité.

L’être remua et dans un bâillement assez … bruyant, ouvrit les yeux, car cela, elle pouvait le percevoir. Ce n’est qu’à la suite de cela qu’elle entendit des bruits de pas venant du tunnel qui l’avait menée ici. Pas assurés qui semblaient habitués au chemin comme s’ils en connaissaient la débouchée. Peut-être était-ce le cas.
Aucune échappatoire.

J'ai des fantasmes comme ça. Non.. Non... pour une fois pas un fantasme "sexuel" non. Aujourd'hui, en me réveillant, en voyant la brume engloutir Alëandir j'ai eu l'irrésistible envie de... chasser. D'habitude, je chasse grâce a Niel. Il produit une illusion, et tout devient terriblement plus simple une fois que les animaux viennent directement a moi comme si ils me supplient de venir. Evidemment, je ne suis pas sans cœur pour eux... alors j'exhausse leur voeux alors qu'ils se jettent dans la gueule du loup. En réalité c'est surtout que j'ai très faim. Mais aujourd'hui j'ai eu envie de m'éloigner un peu, et de chasser... seul. De mettre à l'épreuve mes talents. Je pousse la queue de Niel. Nous nous sommes réfugié dans une espèce de caverne sous une cascade. Niel bouge et grogne. Oui oui, je te réveille... je sais...

* Il reste des trucs de ma chasse là bas... je crois*

*Nan c'est bon... jvais chasser seul aujourd'hui...*

*Même pas d'illusion ?*

*Non.*

Bébéninou est coupé cour dans son élan. Il referme les yeux. J'ai compris le message, globalement ça veut dire "fait comme tu veux, moi je continue ma nuit". Je n'en demande pas plus après... Temps que l'illusion reste.. Quoi que, même sans l'illusion. La caverne est très bien cachée derrière les cascades. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre que moi l'a déjà trouvé... récemment, genre dans les deux derniers siècles. Je ne prend pas la peine de mettre une chemise, de toute façon, dès que je vais sortir de la caverne, je vais me prendre l'eau sur la tête, a quoi bon ? Pour se balader avec pour entrave une chemise collante et mouillée ? Non merci. Je plonge dans l'eau et frissonne lorsque je passe le mur. Elle n'est pas très froide, mais n'est pas véritablement chaude non plus. Direction : La chasse !

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La chasse est plutôt bonne et je rentre plus ou moins satisfait mais surtout déconcerté devant la facilité avec laquelle j'ai chassé. Avant ma rencontre avec Bébéninou, ce n'(était pas aussi simple... C'est vrai que depuis, mon corps a énormément changé, je suis plus musclé, plus rapide, plus beau aussi... Je rentre tranquillement quand j'entends l'esprit de Niel s'agitait un peu en lien avec le mien.

* Euuuuh... Evan ? Vous êtes deux !*

* Quoi ?!?!*

Je regarde autour de moi. Non. Je suis seul. Que veut-il dire alors ?

* Deux a avoir trouver la caverne... J'avais laissé tomber mon illusion et j'ai...*

J'ai déjà plonger et j'arrive a pas feutrés dans la caverne. Aux aguets... Bébéninou n'a pas fini son message et je découvre la fin par moi même. A la vue de ses formes, une jeune femme, qui n'a pas pris la peine de se déshabiller avant de passer sous la cascade. Roooh... il faut tout faire ou quoi ? Le spectacle ne reste pas désagréable. Du tout même. Je tousse, volontairement. Elle a déjà entendue mes pas et c'est donc qu'elle n'est plus seule. Je souris, je ne sais pas si c'est un bon présage pour elle vu le coté malsain de ce sourire. Je m'appuie contre un mur, la déshabillant toujours du regard. Les gouttes d'eaux qui coulent de mes cheveux sur mon torse me font frissonner... je n'ai pas besoin de les toucher pour savoir que mes oreilles elfiques sont visible. Merci Bébéninou... elles étaient très bien mes oreilles d'avant ! Comme chaque fois qu'on me voit nu, les runes tatouées sur ma peau interpellent. Aura-t-elle le cran de me demander ce que c'est ? Non. Surement pas... Nous ne sommes pas intimes et je doute que nous le devenions un jour.

- La curiosité est un vilain défaut, mademoiselle...

Chaque personne ayant vu Niel doit mourir selon la règle. Après... plus j'y pense plus d'autres possibilités m'arrivent. Si.. Hé bien, si les autres dragonniers se cachent, ils chercheraient peut être a me retrouver si il se faisait entendre une rumeur comme quoi un nouveau dragonnier a trouvé sa place dans le monde... C'est une hypothèse entre beaucoup d'autres. Niel regarde l'inconnue de son oeil violet. Mon regard se fait amusé alors que Niel commence a réagir aux diverses possibilités que j'envisage petit a petit.

- Evan, et vous ?

Le gros lézard s'appelle Bébéninou... J'aurais pu lui dire, mais je vais l'ignorer pour le moment. Voir ses réactions... Elle est prise au piège, il n'y a aucun échappatoire. Niel acceptera-t-il que je joue un peu avant qu'elle ne lui serve de repas... hum on verra. Mais, je serais indulgent avec elle, dans 90% des cas, je la tuerais. Lui épargnant... la vie "après" ma rencontre.

Etrangement, le … dragon ne la perturba pas plus que ça, c’était déroutant mais fascinant à la fois. Elle se rappelait alors des nombreuses soirées où, béate d’admiration, elle regardait s’exercer son frère à sa magie représentant ces êtres par de fines poussières dorées agitées dans l’air sans vent, se mouvant dans l’espace avant de disparaître. Dans la situation présente, la poussière était devenue écaille et chaire, la pure illusion, réalité. Cependant rester enfermée dans un endroit quasiment clos avec cette bête ( dire bestiole serait un affront ) ne l’enchantait pas plus que ça.

Un troisième protagoniste fit son entrée, baigné par la lumière qui venait du tunnel assez court pour en laisser passer une partie, une ombre se détacha sur le sol puis une silhouette couleur chaire. Un homme. Ou plutôt … un elfe ? Il n’en possédait pour caractéristique que les oreilles en pointes, légères chez lui. Sa peau trop matte, cheveux de feu, des traits trop ... humains. Ses yeux n’étaient que de ténèbres dans lesquels se perdre. Aurait-on pu appeler ça créature au lieu d’une race définie et le compte y serait. Il n’en restait pas moins charismatique cependant de par cet ensemble un peu « hors du commun ».

Ils ne disaient rien, se détaillaient l’un l’autre, tout de silence. De son côté, Jayla réfléchissait plus à sa parfaite ignorance du dragon qui se trouvait au fond de la caverne, il ne lui avait accordé qu’un premier long coup d’œil. Ne doutant pas des capacités visuelles du jeune homme, elle arriva sans difficulté à une conclusion qui refaisait naître en elle des souvenirs bien lointains : l’existence d’êtres capables de vivre, de communiquer avec un dragon, se lier spirituellement à eux, l’existence des dragonniers. Ainsi la créature n’était pas sauvage mais reposait simplement ici comme lieu d’habitation avec son compagnon qui lui était lié, jusqu’à ce que la mort les sépare ( que de phrases bien clichées ).

Jay eut cependant le souffle soudainement coupé. L’individu se tourna de quelques centimètres vers l’entrée de sorte à éclairer son côté gauche. Des marques, filets sombres entrelacés les uns autour des autres, d’étranges caractères. La jeune elfe releva la manche gauche de la veste pourpre qu’elle portait, avec précaution, s’arrêtant au sommet de son avant-bras. Etaient ainsi dévoilées les inscriptions qui s’étendaient du bout de son index jusqu’au haut de son épaule gauche et cela depuis sa naissance. Elle n’en avait jamais compris la signification ni l’origine d’ailleurs puisque aucun membre de sa famille ne possédait de tels signes. Elle les recouvrit aussitôt, attaquée par la douleur qu’elles venaient de lui asséner.

- La curiosité est un vilain défaut, mademoiselle...

Elle détourna le regard à nouveau vers le dragon qui les fixaient, ou plutôt la fixait d’un air intéressé. Pas de chance, l’elfe n’était pas un aliment que l’on servirait ce jour au carnivore, non pas que sa viande fût avariée mais se laisser servir en repas pour animaux n’était pas au programme du jour.
Elle ignora le premier sens de la remarque du jeune homme pour finalement éclater d’un rire cristallin.

J’espère que vous ne vous exprimez pas toujours par proverbes, j'ai assez de mal avec ce genre humain ... Evan.

Elle s’approcha d’un pas et abaissa la toile qui recouvrait sa tête, le fin ouvrage tombant sur ses épaules dévoilant son visage porcelaine, son regard violacé aux éclats glacés qui fixait ce cher … Evan disait-il. Tout sourire disparut de son visage

Moi c'est Jayla, et cesse de me mater ainsi je pourrais être ta mère, petit.

Belle et bien consciente que le dragon de l’individu qui lui faisait face était près à lui sauter dessus à la moindre remarque que pourrait lui ordonner son maître, par déplaisir, elle n’en restait pas moins cinglante et froide qu’à son habitude. Elle ne cessait de jouer avec son médaillon qui lui pendait autour du cou, la faisant passer entre ses doigts agiles, signe d’anxiété ou d’ennui.
Elle finit par le laisser pendre puis se dirigea à nouveau d’un pas mais cette fois-ci vers le dragon. Terré au fond de cet abri de fortune, il était plutôt à l’étroit, sans surprise avec sa dizaine de mètres de long …

Belle bête, créature emblématique de liberté, quel dommage qu'elle en soit réduite à l'immobilité.

Cela devenait bien courant la scène de celui qui maîtrise la situation pendant que Jay paraissait en infériorité. D’abord ce loup noir et ce sylvain dans la plaine dissimulée de la forêt elfique proche d’un village dont l’existence n’était connue que de peu, et voilà cette fois-ci qu’elle trouvait à son goût moins contraignante. Du niveau physique tout du moins.
Elle ne souvenait quasiment de rien au sujet des dragonniers et de leur dragon ( il faut dire que les informations les concernant étaient minces … ), point négatif qui allait sans doute lui coûter. Elle avait tout à craindre d’eux et pourtant elle se sentait plus que confiante.

Ah ah ah ah... L'inconsciente ne sait pas à qui elle a affaire. J'aurais presque eu pitié d'elle si elle ne s'était pas retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Si Niel n'avait pas était là, peut être...

*Arrête de faire semblant d'avoir du cœur, Evan, tu l'aurais tuer comme quand je suis là*

Je souris, ironique. La jeune femme s'est mise a rire. Elle espère que je ne m'exprime pas toujours en proverbe. Bah voyons... Elle laisse tomber le capuchon qu'elle portait et se retourne vers moi. Elle m'apelle par mon prénom... mon sourire s'agrandit.

- Déjà intime ? Je t'ai donné mon prénom, je ne t'ai pas dis de l'utiliser.

Je me moque bien évidemment et un grondement de Niel se fait entendre. Ah ah... Chez lui c'est un rire. C'est bien loin du rire cristallin de notre chère elfe n'es ce pas ? Un rire de Niel ressemble au hurlement de guerre d'un guerrier drow. Bref, c'est suffisant pour rendre molle les jambes d'un ou d'une trouillard. Moi je suis habitué, je sais ce que c'est.
Son sourire disparait et elle se présente elle même. Jayla ? Elle précise aussi d'arrêter de la mater car elle pourrait être ma mère.

- Je ne crois pas non. L'âge d'un dragonnier se stoppe a partir du moment ou il rencontre son dragon... Qui te dit que je n'ai pas 5 fois ton âge...? Comme mon peuple est mal connu...

Je m'amuse beaucoup pour le coup. Présomptueuse, j'ai bien envie de lui rabattre le clapet. En plus il y a une probabilité proche de zéro pour qu'elle ressorte de cette caverne. je peux lui dire ce que je veux. Une pointe profondément ironique dans la voix.
La jeune Jayla se retourne et avance vers Niel, qui ronronne intéressait.

*Non Bébéninou ne la mange pas encore...*

* Huum... C'est tentant tu sais, très tentant. Même si je me demande si les elfes sont comestibles. Je ne suis pas végétarien... alors les salades hein...*

*Il te suffira d'essayer pour voir*

Jayla me fait remarquer que pour un dragon, créature emblématique de la liberté, c'est dommage qu'il soit ainsi confiné.

- Niel déteste la lumière du jour, d'ailleurs la luminosité tout court. Il ne sort généralement que la nuit. C'est un dragon noir, son élément est l'ombre après tout...

*
Hum Hum, Evan ? Y a un truc que je t'ai pas dit. Je crois que Jayla a des marques sur son bras... Des tatouages un peu comme les tiens... je crois. *

J'écarquille les yeux soudain coupé dans mon élan. Pardon ?!?! Ferait-elle parti de ce peuple mythique dont faisait parti le vieux ? Je me dirige a grandes enjambées vers elle et saisi son bras assez violemment. Niel gronde, techniquement ça veut dire, ne bouge pas. Je remonte le tissu pour tomber sur des marques. J'en reconnais, un, deux. Bien sur, seuls, ils ne veulent plus rien dire. Après, je n'ai pas a en lire plus. Chaque tatouage appartient à une personne propre, c'est un crime de lire ce qu'il y a écrit. Je m'éloigne vivement d'elle, j'ai perdu mon sourire et mes couleurs. Je me dirige vers la sortie, lui tournant le dos. Je n'ai pas peur. Niel me préviendrait si elle mettait en cause ma sécurité. Je crache au sol avant de me passer une main sur le visage.

- J'ignorais qu'il en existait encore...

Le vieux m'aurait donc menti, il n'était pas le seul a détenir les clefs de ses runes ? Il avait des frères, des soeurs ou simplement d'autres compagnons non loin. Ma voix a vacillait sous le poids de cette révélation. Elle est donc mon égal. Je la considérerait comme tel. Si il y a bien un peuple pour lequel j'ai du respect c'est celui là...

Gamin effronté qui se croit supérieur. La présence de son dragon la renfrogne, il n’y avait rien à redire, lorsqu’on a les cartes en main, on fait tout pour toutes les jouer. Il lui donnait des ordres, vulgairement, voilà qui allait être un échange des plus plaisants au peu que l’on pouvait déjà en voir …
Sa créature manifesta sa présence, un grondement qui fit jusqu’à trembler légèrement le sol sur lequel ils reposaient tout trois.

Effectivement tu m’as donné ton nom et, de ce point-ci, c’est à moi de juger si j’en use ou non, ce n’est certainement pas quelqu’un dans ton genre.

Ces deux-là ne cessaient de se regarder, de se … parler ? Ainsi les dragonniers et leur bête seraient des télépathes, il manquait plus que ça. Et voilà qu’il continuait à étaler sa science.

Comme le mien semble ignoré de ta part, tu n’oserais même pas imaginer les centaines d’années que je peux passer inchangée physiquement. Cinq fois plus ? Laisse moi rire. Tes centaines d’années de vécu ne t’aurais pas apporté grand chose, quel gâchis …

Ils reprenaient leur discours, l’un alléché puis soudainement presque dégoûté, l’autre maîtrisant ce premier pour se garder le privilège du choix. C’était un peu comme deux membres d’une meute se disputant la fin d’une proie. L’elfe ne préféra pas manifester ce qu’elle ressentait là tout de suite en manifestant sa présence, leur coupant tout deux la « parole », elle ne voulait pas précipiter ce que les deux compagnons présageaient de lui faire. L’ennui avec les présages, c’est que rares sont ceux qui se réalisent, Jayla n’avait pas décidé de mourir aujourd’hui, ni quoiqu’autre sort que lui réservaient ces deux mister Hyde.
De temps en temps, le rouquin faisait mine de s’intéresser un tant soit peu à elle, juste pour affirmer une fois de plus sa dominance qu’il jugeait évidente.

C’était un simple jugement, qu’il soit d’ombre ou de feu n’y change rien.

Dragon d’ombre, tient donc, un élément noir, maléfique. Elle fit appelle une fois de plus à ses anciennes connaissances enfouies bien loin dans sa mémoire, inutile de chercher un quelconque souvenir sur les dragons, il n’y en avait sans doute aucun, mais les élément en général devrait l’aider. L’ombre, le mal, contraire au feu, ce dragon-ci, contrairement à tout bon cliché, devait faire défaut à la règle, l’ombre … Il y avait sûrement quelque chose lié à l’esprit par n’importe quel élément possible que ce soit. Ben voyons, pour compliquer les choses, il fallait que la créature soit issue de l’élément dit « le plus fort de tous ». Que cela s’annonçait bien !

Sans bien savoir pourquoi, la présence d’Evan la sorti de ses songes, il lui prit violemment le bras, effronté jusqu’au bout. * Et c’est lui qui parlait d’intimité, tsss * Rien que le contact de la chaire contre la chaire la tordit de douleur, elle refoula sa haine au fond d’elle même et sa souffrance resta enfouie, menaçant d’éclater à n’importe quel moment. Il semblait que la similitude, du moins la minime ressemblance de caractère entre les marques des deux jeunes gens, l’ait intrigué et plutôt dérangé d’ailleurs. Relâchée, elle souffla un bon coup, il était urgent de s’interroger sur le mal que lui procuraient les arabesques folles s’étendant sur tout son bras. Mais la question n’étais pas à l’ordre du jour.

Le rouquin venait de changer subitement, c’était très étrange. Il en devenait perturbé, hésitant et en avait perdu son aplomb.

J'ignorais qu'il en existait encore...

Ne connaissant pas du tout la nature des signes qui s’étendaient sur sa peau, l’elfe ne dit et ne manifesta rien, stratégie, la preuve de son ignorance pourrait entraîner sa perte comme n’importe quoi d’autre. Elle n’avait jamais douté de ce fait : ces marques signifiaient belle et bien quelque chose qui plus est, quelque chose de connu mais ... à l’entendre, de … rare ?
Pour la première fois dans cette rencontre, la confusion régnait et une interrogation totale planait en elle. La tension était soudainement tombée et le silence devenu roi.
A en décortiquer ce qu’il venait de dire, Jay ne pouvait être plus déconcertée. Elle ne le montrait pas. Jamais il ne fallait montrer ce que l’on ressentait. « Ceci provoquerait ta perte Jen. ». Ces mots de son ancien précepteur lui revinrent en tête, brusquement.

Elle réfléchirait sur le sujet une autre fois malgré son importance et la remise en
cause de tout ce que cela impliquait. Pour l’heure, elle se devait de sortir d’ici, le confinement de trop longue durée n’était pas chaussure à son pied, cependant, elle se voyait mal filer comme si de rien n’était.
La douleur à son bras reprit, plus forte qu’elle ne l’avait jamais été. Pouvait-il y avoir un lien entre plusieurs personnes en portant ? Etait-ce la présence du roux et de ses marques qui lui infligeaient cela ? Ou alors, aucune explication n’était envisageable ? Elle se crispa, contracta son bras, essayant par tout moyen de masquer un peu de ce venin qui se répandait anormalement dans ses veines. Puis, aussi vite qu’elle était apparue, elle s’évapora, comme si elle n’avait jamais existé. Aussitôt oubliée.

Le jeune homme n’avait prononcé aucun autre mot, c’était comme ... un état de choc ? Elle s’avança vers lui et indirectement vers l’entrée de la grotte, alla s’asseoir sur un rocher baigné d’une faible lumière. Sa voix changea radicalement de ton, reprenant ses airs chantants et cristallins habituels, perdant la pointe de provocation qui s’était nichée dans ses mots.

Tu me laisserais sortir d’ici si je te le demandais ou tu as réellement pour projet de m’offrir en entrée à ton ami ?

Elle avait comme, baissé sa garde, se montrant très souple, chose peut être pas si astucieuse que cela.

» Evan Ril'Cana [Dragonnier]
» Chevalier contre Dragon, conte ou réalité ? [Rosalie/Evan]

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