[Bal]Invitation des Dames [Astéride]

Dire que ces frivolités ennuyaient le chevalier errant était un euphémisme. On l'aurait emmené à l'échafaud, face au bourreau, qu'il y serait allé davantage de bon cœur. Astéride savait qu'il n'aimait pas cela. Qu'il préférait infiniment s'occuper des étalons d'Erac et profiter de la vie plus douce là bas, tout en liberté. Mais s'ils avaient esquivé le mariage de Gaucelm d'Odelian, il fallait bien se montrer aux yeux du monde et ils arrivèrent à Ysari, Ciaran était présenté comme le fiancé d'Astéride d'Erac, un titre qui lui semblait bien lourd à porter, davantage qu'une armure.

Le premier soir avait vu arriver le bal masqué. Ciaran avait beaucoup dansé avec Astéride, lui rappelant avec malice que la dernière fois qu'ils avaient dansé ensemble, elle ne voyait pas ses pieds, enceinte d'Erwan. Cette fois, la jeune femme était plus agile et plus souple, ainsi que plus endurante. Néanmoins, les deux jeunes gens avaient du se séparer et dansé avec d'autres convives. Ciaran avait observé certains qui s'éclipsaient et doutait que ce soient des couples légitimes. Astéride avait reniflé de dédain. Elle appréciait aussi peu que lui cette mascarade et ils s'étaient éclipsés assez tôt.

Et voilà qu'un autre bal les attendait. Cette fois, pas de masques, mais c'était aux femmes d'inviter les hommes. Ciaran portait un pourpoint écarlate, cousu de fil d'or. Ses cheveux noirs avaient poussé depuis qu'il connaissait Astéride et ils lui tombaient maintenant sous les omoplates. Ils étaient lâchés, masquant ses oreilles pointues.

- "Sa Grâce Astéride, Dame d'Erac et son fiancé, le chevalier Ciaran de Valis."

Par tous les dieux.

Ciaran lança un regard agacé à Astéride devant ce déferlement de titres ronflants. Que n'aurait-il pas donné pour fuir de cet endroit. Néanmoins, ce n'était pas le moment, aussi entra-t-il à la suite d'Astéride, se tenant bien droit, avant d'accepter son invitation à danser.

Et c'est repartit pour un tour ! Ô joie intense qu'un second bain dans la masse ronflante et hypocrite de la noblesse. Dire qu'Astéride rayonnait de joie et d'enthousiasme serait mensongé. Dejà la veille, elle s'était retirée une partie de la soirée dans les jardins, la solitude ne l'avait pas rongé outre mesure puisqu'Incanus l'avait accompagné et qu'ils avaient discuté une partie de la soirée ensemble, silencieusement. Ciaran semblait avoir un certain succès auprès de ses dames, elle devait bien le reconnaitre et si Astéride était de nature jalouse, elle s'abstint de tout éclat, sachant pertinemment qu'une fois qu'ils se seraient retirés, se serait elle qui occuperait le lit de son fiancé et non une espèce de pseudo bourgeoise. Ahum. Enfin bref, elle avait du se résoudre, encore une fois a laissé son fils entre les mains expertes de sa nourrice pour, cette fois, honorer les hommes présents. Pour ça part, cela ne serait pas bien difficile puisqu'elle ne laissa a aucune le temps d'entrainer son fiancé sur la piste de danse. Elles l'avaient eut hier, ce soir, c'était son tour et croyez le, elle était exclusive.

-Patiente encore quelques minutes et je t'entraine telle la dernière gourgandine dans les jardins.

souffla-t-elle entre deux pas de danse les rapprochant subtilement. Le bas de sa robe frôlait le sol a chaque pas qu'elle faisait. Contrairement a d'autres, elle n'affectait pas une surenchère de bijoux, sa robe elle même était simple, avec juste en fantaisie de la dentelle fine. Une émeraude discrète scintillait au creux de sa gorge et trouvait sa jumelle sur le front de la jeune femme. Ses cheveux renvoyaient la lumière et dansaient sur ses épaules, libre de toutes entraves. Oui, la soeur du roi était d'une élégance discrète et simple.

-On peut subtiliser une ou deux part de gâteau et aller les manger pieds nus dans l'herbe non ?

ajouta-t-elle avec une moue malicieuse sur le visage, l'iris pétillante de plaisir anticipé.

Astéride ne semblait pas vouloir partager son fiancé tout de suite ce soir et l'entraina aussitôt sur la piste de danse, avant qu'une autre ne la devance. Il préférait cela à voir Astéride se fâcher contre une femme qui aurait eu l'outrecuidance de l'inviter devant elle avant qu'elle ne le fasse. Il comprenait sa précipitation, mais cela ne l'empêcha pas de sourire alors qu'ils commençaient à danser et qu'elle lui susurrait qu'elle allait l'emmener dans le jardin très vite.

- "Je te trouve bien précipitée ce soir, tu as peur que je succombe aux charmes d'une de mes prochaines cavalières?"

Mais le programme était alléchant. Le couple se mouvait avec grâce sur la piste de danse. Ils étaient parfaitement assortis et formaient un bien joli couple : elle, mince et déliée, au visage délicat, blonde comme les blés et avec des yeux lumineux, lui, grand et musclé, brun avec des yeux noisette tantôt sérieux, tantôt malicieux. Il rit à sa proposition.

- "N'en dites pas plus ma Dame, votre chevalier vole à votre secours et vous ramène de quoi ne pas succomber."

Il s'interrompit dans sa danse et lui baisa la main.

- "Attends moi dehors, je te rejoins."

Il se faufila alors jusqu'au buffet et récupéra deux morceaux de gâteau, avant de décider de se munir d'une coupe de vin... A boire à deux. Il se dirigea vers les portes fenêtres et se dirigea dans le jardin.

- "Astéride?"

Seul un rire accueillit la nuance d'Astéride, si subtile. Et alors, qu'importait qu'elles succombent, puisque lui les dédaignerait? Quoique le dédain était un mot inexact. Il danserait, se montrerait charmant et courtois, mais ne leur laisserait aucune illusion sur les inclinations de son cœur. Danser avec Astéride était très agréable, il n'en avait pas suffisamment profiter au mariage de June des Isles et Hannibal de Roch. Mais il semblerait que la jeune femme n'apprécie guère ce genre d'exercice et fit une proposition honteusement indécente à son fiancé en parlant de s'éclipser dans les jardins.

- "Je vais finir par penser que je suis un danseur épouvantable étant donné avec quelle rapidité tu cherches à nous éloigner d'une piste de danse."

Il rit, glissant cela dans le creux de son oreille au détour d'un rapprochement lors de la danse. Avant de décider de prendre en main la nourriture et la boisson, la rejoignant ensuite dans les jardins. Où il ne la trouva pas. Non, ce qu'il trouva, ce fut un petit machin vert qui semblait vouloir qu'il le suive. Il soupira, se demandant si Incanus était vraiment coopérant ou s'il lui tendait un piège. Il ne s'étonnait plus de la fourberie du dragon.

- "J'espère que tu ne me joues pas un vilain tour."

Il le suivit avant de tomber sur un bosquet feuillu et apparemment impénétrable. Il vit le dragon se faufiler dans les branchages et soupira.

- "Génial... Vraiment génial."

Il s'accroupit et observa l'entrée, discrète et pas très large. Le dragon ne semblait pas avoir prit en compte le fait que Ciaran était un peu plus grand et plus baraqué que lui. Et avec le gâteau et la coupe de champagne... C'était pas gagné.

- "Psst, Incanus, viens là."

Le petit dragon revint, mécontent qu'il l'appelle mais Ciaran n'y fit pas attention.

- "Je ne peux pas passer avec ça dans les mains, donc... montre moi ton dos, tu vas les lui amener."

Ciaran crut voir le dragon le foudroyer du regard mais resta inflexible.

- "S'il te plait."

Argh, c'était dur de demander ça à ce perfide reptile, mais ils n'allaient pas y passer la nuit. Incanus y consentit de mauvaise grâce.

- "Tu te plaindras auprès d'elle, c'est elle qui voulait manger."

Il déposa le tout sur le dos du dragon, comme il put, avant de le regarder filer dans les branchages et de lui emboiter le pas, avec nettement moins de facilité. Quand il rejoignit le cœur du bosquet, il avait quelques feuilles accrochées dans ses cheveux et sur ses vêtements.

- "Il fallait me prévenir que je devrais passer des épreuves avant de retrouver ma Dame."

Vision enchanteresse qui l'attendait. La jeune femme était magnifique, juste nimbée par la lumière de la lune se reflétant sur sa robe et dans ses cheveux blonds.

- "Mais ça valait le coup."

Il se rapprocha d'elle, se positionnant dans son dos et passant ses bras autour d'elle, embrassant son cou, tout en murmurant :

- "Tu es d'une beauté époustouflante."

Il jeta un regard autour de lui.

- "Comment tu as trouvé cet endroit?"

- "Quelle perfidie."

Il sourit quand elle répliqua que c'était plus drôle de ne pas le prévenir des dangers. C'était souvent qu'ils parlaient ainsi, par jeu.

- "Qu'est-ce qui te fait rire ainsi? Attention, je vais me vexer et repartir illico consoler mon chagrin dans les bras d'une des innombrables beautés qui me tournent autour dans ce bal."

Il lui décocha un sourire au charme indiscutable, soulignant ainsi qu'il plaisantait en parlant de ces beautés. Oh si, belles, elles l'étaient, enfin, certaines. Mais, même s'il n'avait pas les eux dans sa poche, il n'était pas volage. Il complimenta Astéride, sincèrement, même si elle répliqua qu'il n'était pas objectif.

- "Tu impressionnes trop les autres hommes pour qu'ils osent te le dire, c'est tout. Je suis totalement objectif."

Il interrogea Astéride sur cet endroit et ne fut pas surpris d'entendre sa fiancée lui parler d'Incanus. Il savait le dragon lié à la terre, normal qu'il déniche ce genre d'endroit tranquille. Voire l'aménage. Il éclata de rire quand Astéride lui narra sa petite escapade de la veille.

- "Oui, mais Lucrèce a placé beaucoup de couples à des endroits distants. Et je n'ai pas pensé à demander, je pensais que cela coulait de source. A priori non..."

Il sourit.

- "Tu sais, nous sommes fiancés et donc censés ne pas dormir ensemble sans compter les autres choses que je ne dévoilerais pas ici par décence..."

Décence... Alors même qu'il l'embrassait dans le cou. De façon tout à fait sensuelle et indécente.

- "Sûr que ton frère va avoir son petit succès. Oh ne fais pas la tête Astéride, cela ne se passe pas si mal. Je ne suis pas très adepte de toute cette foule et cette hypocrisie, mais je trouve ça assez drôle. Tu as vu les manœuvres de certains invités hier soir? Sous couvert de masques, certains ont fait n'importe quoi... Finalement, il n'y a pas plus décadent qu'un noble..."

Il haussa une épaule et leva le nez vers les étoiles, Astéride dans ses bras.

- "Alors, qui comptes-tu inviter ce soir? Ton frère et moi ne comptons pas."

- "Les feuilles et les brindilles?"

Il loucha sur une feuille, qui, fort à propos, lui dégringola dans les yeux, tandis qu'Astéride la récupérait, espiègle. Ah d'accord, il avait récupéré quelques petits morceaux du bosquet, normal, il n'était ni petit, ni spécialement fluet, si Astéride pouvait se glisser sans encombre, ce n'était pas son cas.

- "Tu ne te rends pas compte du charme que tu dégages... Tant mieux pour moi, mais quand même, je trouve cela dommage. Évidemment, tu fais peur à tous ces nobles coincés qui veulent des filles soumises qui les idolâtrent, qui ne les contredisent pas... Tu n'es pas l'archétype de la ravissante petit sotte et ça les déstabilise."

Il sourit, se rapprochant d'elle et murmurant :

- "Mais comme je ne suis pas noble, tes manières et ton franc parler me ravissent, faisant de toi un diamant parmi des pierres semis précieuses."

Il éclata de rire quand elle ronchonna concernant leurs appartements éloignés et la façon dont elle avait du se débrouiller pour le rejoindre. Son commentaire concernant leur hôtesse l'amusait.

- "C'est ce que je voulais dire plus tôt : ce genre de femme ne m'intéresse pas quand les nobles papillonnent autour d'elle. Mais, cesse de pester, la prochaine fois, c'est moi qui m'y colle, je suis plus grand, plus lourd, plus imposant, mais je te parie que je serais plus discret que toi."

Bon, le fait qu'il ai du sang drow jouait un peu en sa faveur, il fallait le reconnaître. Son regard pétillait d'amusement, offrant un contraste saisissant entre le chevalier au visage de marbre et l'amoureux expressif. Il embrassa Astéride langoureusement dans le cou, souriant à sa remarque.

- "Moi, je ne suis qu'un malappris, je comptais sur toi pour m'apprendre les bonnes manières."

Il essaya de la dérider un peu, elle semblait lassée de tout ça et elle l'était effectivement. Il se rembrunit quand elle parla des mœurs des nobles qui osaient malgré tout la traiter de trainée.

- "Ce ne sont que des hypocrites et des jaloux."

Il sourit quand elle pesta après les bals.

- "Oh, dommage, moi qui adore parader au bras de la plus belle femme de la Péninsule et la faire danser!"

Il rit, lui demandant qui elle comptait inviter et sa réponse accrut son hilarité.

- "Alors là, je voudrais bien voir ça."

- "Le jour où je n'y parviendrais plus, mon univers s'écroulera."

Sa voix se fit caressante, alors qu'il s'expliquait :

- "Te voir rougir, c'est voir que je suis encore capable de toucher ton cœur, que ce soit par mes actes ou en te complimentant... Et tu sais que c'est mon petit défi personnel de te décontenancer. Je ne vis que pour ça."

Il fit un sourire éblouissant de machiavélisme, avant de rire devant son offusquation à l'idée de devoir se plier aux exigences du protocole en ménageant les fiertés de tous.

- "S'il n'en était pas capable, il ne pourrait pas être roi. Tu as de la chance de bénéficier de sa protection, c'est cela qui te permet de jouir de cette liberté, sans elle, tu serais obligée de plier ou d'être rompue par les nuisibles."

Elle semblait douter de la capacité de son grand fiancé de se faire aussi discret qu'une souris et il rétorqua, faussement vexé :

- "Eh bien, la confiance règne, je ne suis pas qu'une brute en armure, tu sais?"

Ses mains se firent caressantes, prouvant qu'il n'était effectivement pas que ça, mais aussi un homme doux. Et elle avait trop tendance à oublier qu'il avait du sang sombre... Les drows étaient des elfes, malgré leur dégénérescence et restaient redoutables de discrétions et Ciaran ne s'était pas privé pour profiter de son avantage, que ce soit par la force ou par la discrétion.

- "Oh que non, tu me dévergondes, vilaine fille."

Il haussa les épaules.

- "Les nobles complotent et cherchent où est leur intérêt, c'est là leur raison de vivre. Ils placent leurs pions, si soutenir le roi leur apporte davantage de pouvoir et de richesse, ils le soutiendront, si au contraire, leur intérêt est de le voir tomber, alors ils n'hésiteront pas. Cela a toujours été et sera toujours. Je ne suis pas né noble je ne me prête pas à ce jeu, mais je le comprends et d'une certaine façon, je le trouve fascinant. Certains y vont avec leurs gros sabots, mais d'autres font preuve d'une intelligence tactique qui ferait pâlir d'envie les plus grands stratèges."

Il s'enquit alors du pourquoi elle n'aimait pas danser avant d'exprimer sa déception de ne pouvoir parader à son bras. Elle tiqua sur le terme de parader. Avant d'exprimer son accord.

- "Évidemment, pour ça que je ne te quitte plus des yeux, quelquefois qu'on te soustraie à moi!"

Il rit quand elle plaisanta au sujet d'Incanus, avant de hocher la tête quand elle parla de ne pas danser et de se retirer tôt.

- "Tu vas me laisser seul entouré des beautés de la Cour, en proie à leurs assauts rageurs et peu subtils? Tu oserais me faire ça?"

- "Exact... Et te combler... par tous les aspects."

Proposition indécente s'il en est. Mais il fallait avouer que le cadre s'y prêtait bien... Un petit bosquet totalement isolé, la nature, la lune pour seule témoin... Le bruit de la musique au loin. Franchement, comment ne pas avoir des idées qui dérivent.

- "Oui, certainement."

Astéride n'était pas de ces femmes qu'on emprisonne, qu'on garde sous verre, qu'on marie à un vieux barbon. Ce serait comme l'étouffer, la tuer. Son frère avait comprit cela, les nobles, non, mais qu'importait leur opinion? Astéride s'en moquait... Ciaran avait plus de difficultés à supporter les rumeurs concernant sa fiancée.

- "Parce qu'ils se moquent bien de qui les dirige. Ils veulent juste plus de pouvoirs... Les ambitieux ne sont jamais satisfaits, voilà tout."

Il rit quand elle mit en doute ses capacités, avant de chuchoter en un sourire angélique :

- "Je te montrerai."

Il se rembrunit quand elle parla des rumeurs la concernant, alors qu'il reprenait résolu :

- "Tant pis pour eux, et tant mieux pour moi. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent. Et puis, tu n'es pas celle qui fais le plus parler de toi en ce moment... Notre hôtesse a quelques casseroles et sa conduite au tournoi n'est pas encore oubliée. Et je ne sais pas si tu as fait attention, mais elle et le baron sont justes courtois l'un envers l'autre..."

Il haussa les épaules.

- "Je ne sais pas si ils sont en froid ou sauvent les apparences, mais je ne saurais pas me montrer juste courtois avec ma Dame."

Pour preuve, ses mains légèrement baladeuses alors qu'elle se nichait contre lui, cherchant de l'apaisement dans la présence rassurante du chevalier. Il laissa échapper un petit rire grave alors qu'elle disait que personne ne se risquerait à flirter avec elle tant elle était indifférente.

- "J'avoue, tu es capable d'attiser aussi bien que de refroidir les ardeurs. Tu es une excellente comédienne, je ne te l'ai jamais dis? Tu joues très bien les idiotes aussi. Où trouves-tu cette inspiration?"

Nouveau rire de basse du chevalier quand elle réplique l'abandonner en sachant pertinemment qu'il ne tarderait pas à la rejoindre.

- "Madame est bien trop sûre d'elle et de ses charmes! Quelle arrogance!"

Mais ses paroles n'eurent pas tant d'effet que cela puisqu'il frémit quand elle embrassa la peau fine de son cou. Vaincu, il déposa les armes et enlaça la jeune femme, parcourant sa peau de doux baisers enflammés. Au diable le bal... C'est dans l'intimité d'un bosquet que les deux amants s'aimèrent, personne ne remarquant leur absence qui dura plusieurs heures...