Le Lys d'Or&La Rose Noire: un homme égaré ?[PV Keshem/Johann]

*Les premiers combats étaient enfin terminés, et les troupes avaient enfin été rappelées à la caserne pour faire un bilan définitif des pertes et ramener les effets personnels aux familles... Elle avait ramené en personne les effets d'Eryk à sa femme qui avait finit par fondre en larme malgré le fait qu'elle ne pouvait que s'y attendre... Après tout la durée de vie d'un soldat sur le front en tant de guerre n'était pas excessivement élevée...
Et comme le deuil des familles et des amis ne venait jamais seul il fallait bien entendu que celui-ci soit accompagné d'une horde de papiers en tout genre écrits dans un langage quasi incompréhensible demandant tous une réponse manuscrite et des consignes de la part du plus haut gradé... Bien entendu elle en était arrivé à la conclusion qu'elle y préférait les Drows, car avec eux au moins c'était bien plus simple de régler les problèmes : Par la mort... Heureusement que les soldats attachés aux bureaux étaient là pour y répondre après avoir reçu les consignes en profitant pour entrainer Jo' au maniement de la plume pour qu'elle y fasse son petit gribouillit habituel censé représenter sa signature accompagnée du sceau de l'Ordre de la Rose Noire...

Quoi qu'il en soit ce fut un messager qui vint la sortir de sa paperasse qui était maintenant devenue son pire ennemi... L'homme avait été conduit dans ses quartiers...*

"Commandant Reihart. Je suis porteur d'un message de la part du nouveau maitre du Lys d'Or... Il..."
"Déposez le sur le bureau avec le reste du bordel, je m'en occuperai quand j'aurais le temps." *Coupa-t-elle sans aucune autre forme de proçès.*

*L'homme ne semblait pas vraiment apprécier l'attitude nonchalante de la femme, après tout elle venait de l'ignorer superbement, restant à faire ses gribouillis...*

"Madame, il désire vous voir, je me vois dans l'obligation d'insister." *Continua le messager.*
"Et bien dites lui que je ne suis pas un de ses subordonnés et qu'il ne me fera pas venir sur un coup de tête sans me faire parvenir un motif valable. Maintenant déguerpissez ou je fais appeler ma garde." *Elle accompagna les derniers mots d'un signe de la main, l'invitant à sortir comme si l'on faisait déguerpir un gamin. l'homme en face d'elle semblait quant à lui commencer à perdre patience, surtout lorsque les deux autres personnes présentes dans la pièces commencèrent à se rapprocher de lui pour le fouttre dehors manu militari.*

"Il s'agit d'enquêter sur la disparition de Charles de Hautval" *Finit par dire l'homme alors qu'il se faisait saisir par les épaules.*

*Jo' ordonna a ses deux hommes d'arrêter par un signe de la main alors que ceux-ci s'étaient tournés vers elle pour les nouvelles instructions.*

"Il fallait le dire plus tôt." *Elle accompagna la parole par le geste en se relevant.* "Allons voir ou s'en est. Messieurs, continuez à trier ces papiers jusqu'à mon retour." *Les deux hommes ne semblèrent pas apprécier l'ordre, après tout s'ils étaient là c'était plus par punition pour mauvais comportement qu'autre chose.* "Et que ça soit bien fait !"

*Ils quittèrent donc la pièce, laissant à leurs tristes sorts les deux soldats après que Johann ait récupéré son arme. Le chemin fut plutôt silencieux, Joh' suivant l'homme d'un air détaché, profitant un peu de la lumière du jour jusqu'aux quartiers de "Portelame". Une fois devant la porte du bureau de ceux-ci, le messager ouvrit la porte en entreprenant de l'introduire comme il était coutume de le faire dans la noblesses. Il eut donc droit à une parfaite bousculade de Joh'.*

"Il sait qui je suis, ce n'est pas la peine de me présenter." *Dit-elle d'un soupir. Le messager quant à lui semblait presque devenir fou face à un manque total de manières.* "Et donc ? Que me vaut l'honneur ?" *Termina-t-elle à l'intention d'Urien.*

Le premier à franchir la porte fut Keshem. Je lui adressais un sourire sobre, dénaturé par la tristesse de notre rencontre. Je n'avais guère le cœur à m'épancher en cérémonial pompeux et totalement disgracieux au vu de ce qui m'attendait par la suite. Il ouvrit la bouche pour me demander son affiliation mais je préférais me taire en attente de mon autre invité. Je gardais les yeux rivés sur un plan de bataille d'Alonna. Sur la carte était répertorié nos forces en présence, les différents corps d'armées, les généraux et capitaines, l'emplacement des armes de sièges ennemis. Tout avait été étudié avec soin et rien n'avait été laissé au hasard. Pourtant ce dernier critère était une donnée plus que crucial dans une telle bataille. Le hasard avait son importance et il s'avérait bien difficile de pallier à son incroyable sens de l'imprévu. Il fallait sans cesse, réévaluer les plans, sans cesse reconsidérer telle ou telle approche, sans cesse s'appliquer à déterminer le prochain coup ennemi. Cette carte que j'avais sous les yeux, sur le champ de bataille, ne servait plus à grand-chose. La préparation est primordiale, mais le combat, c'est tout autre chose...

Alors que je me perdais dans la contemplation de cette carte au travers de mes nombreux souvenirs, la porte s'ouvrit une seconde fois et la jeune femme, la jeune fille devrais-je dire, se présenta à moi d'une façon très abrupt et je l'en remerçiais intèrieurement. Mon regard se posa sur elle. Je ne l'avais que très rarement croisé, si ce n'est au détour d'un couloir ou d'un champ de bataille. Elle m'apparaissait si jeune, si fragile mais son regard possédait une telle détermination, un tel sens du devoir qu'elle prenait dix ans rien que dans le feu de ses yeux. Je ne devais donc pas faire l'erreur de certains, de la considérer comme une fillette, elle était tout de même mon homologue de la Rose Noire.

" Laissez-nous, dis-je à l'attention de mon homme. Il s'éclipsa en prenant soin de refermer la porte. Flocon, quand à lui avait humé le bas du pantalon de la jeune fille avant de venir s'assoir non loin de Keshem. Il l'appréciait vraiment. Commandant Reihart, chevalier Lerr, je remercie votre promptitude. Si je vous ai fait mander, la raison en est d'importance. Je posais mes coudes sur la table et croisais les doigts. Nous avons perdus un grand nombres d'hommes à Alonna, et je déplore cet état de fait. Mais nous connaissons tous les risques que nous encourrons...Je poussais un léger soupir. Ce que j'allais dire ne me plaisais pas. Mais il est vrai que certains soldats ont plus d'importance que d'autres. De part leur grade. Je me levais et entrepris de rejoindre Johann et Keshem, m'adossant au rebord du bureau. Je ne dénigre en rien le sacrifice, ni la bravoure de tout les hommes de Diantra tombés au combat, sachez-le. Je n'avais pas besoin de me justifier car je savais qu'ils comprenaient le fond de ma pensée mais c'était plus fort que moi. Après un temps je repris. Il s'agit de Charles de Hautval. Aucune trace de sa Seigneurerie n'a été retrouvée à Alonna. Il semblerait selon certains, qu'il aurait regagné son hameau, à Hautval. J'ai donc dépêché un émissaire sur place. Rien. Charles à disparu. Je croisais les bras sur la poitrine, plongeant mon regard dans les prunelles de mes deux hôtes. Commandant Reihart, je vous le demande humblement, votre soutien serait plus qu'apprécié dans nos recherches. J'aimerais que vous vous rendiez, vous et les hommes que vous jugerez apte à remplir cette mission, en Hautval afin de glâner toutes les informations nécessaires sur la probante disparition de Charles. Keshem vous accompagnera. C'est l'un des plus fidèle chevalier de Charles et je m'en remets à sa connaissance de l'homme et du maître. Mon cœur ne cesse de me crier que je dois me mettre à la recherche de Charles mais ma raison me crie tout autre chose. Mon devoir est auprès de Sa Majesté, et en tant que Maître du Lys, je dois m'y conformer. J'informerais Notre Souverain, en temps et en heures, de cette mission. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, envoyez-moi une missive et je tâcherais de vous envoyer le nécessaire. Je marquais de nouveau une pause, je croisais le regard de Flocon et sentit son approbation, c'était tout ce qu'il me fallait. Je m'en remets donc à vous Commandant, chevalier. Il faut retrouver cet homme. Savoir ce qui se trame. Je fis deux pas en avant et me tint non loin de Johann et Keshem, le regard déterminé à tout entreprendre. Puis-je compter sur vous ? "

*Elle ne se permit pas de jauger l'homme en face d'elle, si le Roi avait jugé qu'il était apte à endosser cette responsabilité alors il l'était. Elle ne le considérait juste que comme un égal et collègue... Cependant son petit train train de tourner autour du pot avait eut le don de lui taper sur le système.
Joh' étant quelqu'un de direct, et aimant par dessus tout qu'on le soit avec elle aurait presque commencé à perdre patience : ce fut le chien qui vint la renifler qui attira son attention pour le reste de l'explication assez longue pour qu'un mort ait le temps de se retourner dans sa tombe.
Elle finit par prendre la parole au bout de quelques minutes, lorsque l'autre chevalier posa sa question.*

"Que Charles ait disparu n'est pas une nouveauté et visiblement ça pose beaucoup de soucis du fait qu'il n'ait laissé aucunes traces." *Elle fit une pause.* "Plusieurs de mes hommes l'ont vu dans la mêlée pendant la bataille, ils l'ont vu comme enragé, comme s'il essayait de se suicider." *Elle passa la main sur le pommeau de son épée à ce moment là.* "Beaucoup d'hommes sont morts ce jour là, nous n'avons même pas eu le temps d'identifier tout les cadavres avant de les faire brûler, certains ayant été littéralement réduits en charpie comme s'ils s'étaient fait aplatir par une montagne. Alors soit il était dans le lot et son corps a été brulé avec les autres, soit, par je ne sais quel miracle il s'en est sortis et est maintenant entre les mains des sombres." *Elle s'accroupit pour se mettre au niveau du chien, lui tendant sa main, paume vers le haut pour lui montrer qu'il n'y avait aucuns danger et qu'il pouvait s'approcher, pour qu'elle le caresse.* "Et s'il est passé entre les mains des sombres, il est sûrement déjà mort à l'heure qui l'est" *Elle regarda l'homme qui se tenait debout face à elle.* "Faites une croix dessus, il est déjà mort et aller le cherche là bas s'il y est encore est un suicide collectif pour tout les volontaires qu'ils soient désignés ou non." *Le ton était monocorde et complètement neutre, puis l'improbable arriva : elle sourit.* "Et puis qu'elle ironie du sort que de demander à la personne que Charles dénigrait le plus d'aller le chercher. A sa place je n'aimerais pas vraiment." *Le ton venait de changer*

*Et là... Elle se mit à rire de bon cœur. Une sorte de fou rire franc qu'elle n'avait pas pu retenir qui n'avait rien de désagréable à entendre, après tout il lui fallait bien quelque chose qu'on ne pouvait pas détester chez elle. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'elle finit par se calmer, une larme toujours à l'œil. mais cette fois pour répondre aux interrogations de l'autre chevalier présent.*

"Il a dit qu'il ne viendrait pas pour continuer la surveillance du roi. Tant pis il manquera le clou du spectacle !" *Elle retint le rire cette fois, mais de justesse.* "Rien que d'imaginer la tête de Charles quand il me verra..."

*Et là elle se remit à rire. Il était clair que ce fou rire faisait évacuer la pression et le stress des derniers jours. Ce n'est que lorsqu'elle se calma pour de bon qu'elle reprit son sérieux.*

"Rien que pour ça je vous le ramènerai par la peau du cul s'il le faut votre bambin égaré s'il est encore vivant, ce qui m'étonnerai. Par contre laissez moi quelques jours, environ une semaine le temps de finir la paperasse qui s'est accumulée et réunir des hommes." *Elle fit une courte pause* "Ça nous fera un peu d'action." *Elle le regarda cependant avec un regard dur cette fois.* "Par contre si vous ne venez pas, l'ensemble de vos hommes liés à cette mission devront m'obéir, ils seront traités comme n'importe lequel de mes gars qu'ils soient nés avec une cuillère en argent dans la bouche ou pas. Pas d'entourloupe ou je vous fait avaler votre bulletin de naissance et je vous botte le cul jusqu'en enfer." *Elle venait de finir sur cette phrase sérieuse et dure dans le ton employé.*